2.2 – LA CROISSANCE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LE

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2.2 – LA CROISSANCE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LE DEVELOPPEMENT DURABLE ?
A – La croissance dégrade le capital naturel mondial
a) – Les effets de la croissance sur l’environnement
1 – Différence annuelle entre les découvertes de réserves de pétrole, et la consommation de pétrole
(En milliards de barils)
(Source : Association for the Study of Peak Oil and Gas (Association pour l’étude du pic de pétrole et de gaz), Octobre 2006)
Q1 – Que montre ce graphique ?
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2 – Le constat de la contradiction entre croissance et maintien de l’environnement s’opère sur le fond d’un bilan écologique
mauvais. L’environnement des pays de l’OCDE ne s’améliore que sur quelques points : les émissions atmosphériques de plomb,
de CFC (substance détruisant l’ozone) et de polluants atmosphériques comme les oxydes d’azote et le monoxyde de carbone ont
été fortement réduites. La consommation d’eau se stabilise. La superficie forestière augmente légèrement - encore que sa
biodiversité diminue, notamment du fait de la fragmentation des massifs due aux routes. Voilà. Pour tout le reste, les experts de
l’OCDE multiplient les alertes : surpêche, pollution des eaux souterraines, émission de gaz à effet de serre, production de déchets
ménagers, diffusion des produits chimiques, pollution atmosphérique due aux particules fines, érosion des terres, production de
déchets radioactifs, sont tous en augmentation constante depuis 1980. Quant à l’avenir, il se présente sur le même registre : dans
le cadre économique actuel, l’environnement continuera à se dégrader.
(Source : Hervé Kempf, Le Monde, 22 août 2001)
3 – Principale préoccupation, le réchauffement climatique : la température s’est élevée en moyenne d’un demi-degré depuis le
début du XXe siècle. Cette augmentation pourrait avoir de lourdes conséquences : montée du niveau de la mer, déstabilisation de
la régularité climatique...En cause, même si ce n’est pas le seul facteur : notre façon de produire et de consommer qui accroît la
quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La concentration en dioxyde de carbone (CO2) (le principal de ces gaz) a ainsi
augmenté de 30% depuis l’ère préindustrielle. Accusés : l’augmentation de la production d’énergie, l’activité industrielle, la
déforestation, les transports...Pour stabiliser les perturbations que nous causons au climat, il faudrait diviser les émissions
mondiales de ces gaz par deux ou par trois. Or, elles continuent à augmenter.
Autre gros sujet d’inquiétude : la préservation de la diversité biologique, c’est-à-dire de la dizaine de millions d’espèces
vivantes et de leur milieu. Malgré l’augmentation de la superficie des zones protégées, plus de 11 000 espèces sont menacées
d’extinction et 800 ont d’ores et déjà disparu. Dans les zones côtières, 27% des récifs de corail sont morts. Dans les pays en
développement des régions tropicales, 15 millions d’hectares de forêts sont défrichés chaque année pour être exploités ou cultivés.
Et ce défrichage s’est accompagné d’une intensification agricole, avec son lot d’intrants chimiques.
Intensification rime également avec irrigation : l’agriculture représente aujourd’hui 70% des volumes d’eau consommés. Et la
consommation mondiale devrait encore bondir dans les vingt prochaines années, compte tenu de la croissance démographique, de
l’augmentation de la production agricole et de l’industrialisation des pays du Sud. Le problème, c’est que les ressources en eau
douce ne sont pas infinies. D’autant que la moitié des grands fleuves du monde sont gravement pollués.
(Source : Un Rio pour rien ? Alternatives économiques n° 205 juillet-août 2002)
Q2 – Quels sont les principaux problèmes environnementaux provoqués par la croissance ?
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4 – Le caractère insoutenable de notre modèle de développement se manifeste aussi du point de vue des équilibres
écologiques. Assise sur le productivisme, l'exploitation intensive des ressources naturelles et l'augmentation effrénée de la
production de richesses, la croissance des pays riches prend plus à la planète qu'elle ne peut donner: d'où son appauvrissement et
un épuisement progressif des ressources non renouvelables (notamment les hydrocarbures).
Ce problème pourrait s'aggraver, car la population mondiale devrait s'accroitre et certains pays très peuplés, comme la Chine,
pourraient augmenter leur consommation. Si l'on suppose que les 1,3 milliards de chinois se mettent à consommer autant de
pétrole par habitant qu'aux Etats Unis, ils utiliseraient 80 millions de barils par jour, ce qui est supérieure à la production mondiale
actuelle (74 millions de barils par jour). De même si la consommation de papier par chinois (35 kg), devenait aussi importante
qu'aux Etats unis (343 kg), la Chine aurait besoin de plus de papier que la planète ne peut en produire, c'est à dire que les forêts du
monde seraient rapidement détruites!
(Source : Dominique Plihon, "Le développement durable: le défi du XXIe siècle", Ecoflash, n°176, mars 2003)
Q3 – Que suggèrent ces deux documents ?
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b) – Les conséquences de la dégradation du capital naturel
1 – Evolution du prix du baril de pétrole et prévision selon différents scénarios (en dollar par baril1)
baril1 = 159 litres
2 – Evolution du prix des céréales et du sucre
Q1 – Quels liens établissez-vous entre la dégradation du capital naturel et la hausse des prix des matières premières ?
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3 – Les effets de la dégradation du capital naturel sur la population
4 – Les émeutes de la faim qui se sont répandues comme une traînée de poudre en 2008 dans les pays pauvres et
importateurs nets de produits alimentaires sont la conséquence directe de l'évolution des prix agricoles mondiaux. Leur hausse est
liée à celle des prix de l'énergie, qui pèse sur les coûts de production et incite à l'extension des surfaces consacrées aux agrocarburants. Surtout, la croissance économique des pays du Sud entraîne une hausse continue de la demande. Elle est d'autant
plus importante que l'alimentation y est de plus en plus riche en produits carnés (un Chinois mange quatre fois plus de viande qu'en
1980), ce qui appelle une extension des surfaces cultivées. La baisse des stocks céréaliers, qui a joué dans la flambée des prix,
traduit un risque annoncé de déséquilibre entre l'offre et la demande. Dans les pays du Sud, l'évolution de la production agricole
avait jusqu'à présent globalement suivi, sinon dépassé, le rythme de l'accroissement démographique, sauf en Afrique où la faim
s'étend. Accroître la production à l'avenir sera d'autant plus difficile que les ressources naturelles et énergétiques sont de plus en
plus comptées.
(Source : Alternatives économiques, Les chiffres de l'économie 2009, Hors-série n° 78,4e trimestre 2008.)
5 – L'Agence européenne de l'environnement publie un rapport qui quantifie en termes monétaires les coûts des dommages
sanitaires et environnementaux induits par la pollution de l'air. Evaluée entre 102 et 169 milliards d'euros, la facture s'avère salée.
Les émissions des sites industriels européens ont des effets négatifs connus sur l'environnement et la santé. Mais, elles en
auraient également sur le porte-monnaie des citoyens européens, la pollution de l'air coûtant environ 200 à 330 euros en moyenne
pour chaque individu.
(Source : Clément Cygler, Actu-environnement, 25 novembre 2011)
Q2 – En quoi ces problèmes remettent-ils en cause la croissance et le développement humain ?
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B – Ce qui nous oblige à définir un développement durable
a) – Qu’est-ce que le développement durable ?
1 – Il faut mettre en œuvre un processus de développement qui concilie l’environnement, l’économique et le social. C’est la
Conférence des Nations Unies sur l’environnement (à Stockholm en 1972) qui marque le point de départ de cette réflexion. Mais
c’est le rapport Bruntland (1987) qui va contribuer à faire connaître la notion de développement durable. Il le définit comme un
« développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux
leurs ». Ce développement repose sur plusieurs principes :
- le principe de solidarité avec les générations futures et avec les populations de la planète ;
- le principe de précaution qui privilégie une approche préventive plutôt que réparatrice ;
- le principe de participation de tous les acteurs de la société civile au processus de décision.
(Source : Environnement et développement, Alternatives économiques n° 205, juillet-août 2002)
Q1 – Qu’est-ce que le développement durable ?
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Q2 – Sur quels principes repose-t-il ?
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b) – Comment mesurer le développement durable ?
2 – L'empreinte écologique quantifie pour un individu ou une population la surface bioproductive nécessaire pour produire les
principales ressources consommées par cette population et pour absorber ses déchets. L'empreinte écologique peut aussi être
utilisée pour donner une mesure des impacts d'activités de production comme l'élevage ou l'extraction d'or ou d'objets tels qu'une
voiture, un ordinateur ou un téléphone portable.
En considérant la superficie totale de la terre quand elle accueillait 6 milliards de personnes, chacune disposait de 8,5 ha, à
partager avec la faune et la flore qui ont également des besoins incompressibles, pour notamment produire l'oxygène qui nous est
vital. De ceci, il faut extraire les terres improductives (glaciers, sommets, déserts..). Il ne reste alors que 2 ha utilisables par
personne. Une estimation tenant compte des besoins minimaux des autres espèces en eau, air, habitats et nutriments attribue
finalement, en moyenne et théoriquement, 1,5 ha à chaque personne (pour 6 milliards de personnes).
Or, un terrien moyen a aujourd’hui besoin de 2,5 ha. L'empreinte écologique mondiale a donc dépassé la capacité biologique
de la Terre à produire nos ressources et absorber nos déchets depuis le milieu des années 1970, ce qui signifie que l'on
surconsomme déjà les réserves, en réalité en surexploitant les milieux, notamment grâce aux ressources fossiles. Or ceci contribue
au réchauffement climatique, et donc au risque d’une rapide montée des océans qui diminuera encore la surface de terre
disponible. La tendance à l'augmentation n'a pas encore pu être inversée, en raison de la difficulté de changer les modes de
consommation et de production, en dépit des engagements et objectifs de développement durable établis aux sommets de la Terre
de Rio de Janeiro en 1992 et de Johannesburg en 2002.
(Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique, 2008)
3 – Empreinte écologique et IDH
Q3 – Qu’est-ce que l’empreinte écologique ?
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Q4 – Que montre le texte et le graphique ?
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4 – L’épargne nette ajustée est un indicateur de la Banque mondiale inspiré de cette tradition qui cherche à mettre en évidence
le surplus de ressources dont dispose l’économie à l’issu d’un cycle annuel de production et de consommation, une fois
compensée la dépréciation du capital économique, humain et naturel. L’épargne nette ajustée est calculée comme l’épargne brute
(production moins consommation), tirée de la comptabilité nationale, moins la consommation de capital fixe (dépréciation du capital
économique), plus les dépenses d’éducation (consommations requalifiées en investissement en capital humain), moins les
dommages aux actifs naturels (dépréciation du capital naturel). Dans cette approche, le capital humain et le capital naturel sont
considérés comme des éléments patrimoniaux à part entière. Les dommages environnementaux sont évalués, comme la réduction
des stocks d’énergie, de minerais et de forêt, auxquels sont ajoutés les dommages causés par les émissions de CO2. Ils sont
calculés en référence à un modèle théorique fondé sur la tarification des ressources épuisables.
L’épargne nette ajustée est exprimée en pourcentage du revenu national brut. Plus l’indice est élevé, plus la capacité du pays
à augmenter son patrimoine (entendu au sens large) est importante. Dans ce type d’approche, on considère que les ponctions
opérées sur les ressources naturelles épuisables peuvent être compensées par un surcroît d’investissement en capital économique
ou humain (via notamment des efforts de formation). Cette hypothèse de parfaite substitution entre les différentes formes de
capital, discutable, explique que les pays émergents d’Asie et en particulier la Chine, pourtant gourmands en ressources naturelles,
dégagent actuellement une épargne croissante, grâce à de bonnes performances économiques. A l’inverse, les pays du MoyenOrient, fortement dépendants des ressources pétrolières, affichent généralement une épargne nette ajustée négative
(Source : Laurent Gasnier et Sylvie Le Laidier, Où en est la statistique publique en matière de développement durable ?, Insee 2008)
Q5 – A partir du texte, notez la définition de l’épargne nette ajustée :
Epargne nette ajustée = PIB +……………………………………- (Consommation de capital…………et de capital……………….)
Q6 – Quelles sont les deux hypothèses retenues pour que ce calcul soit possible ?
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c) – La croissance est-elle soutenable ?
1 – La soutenabilité pose la question de savoir si l’on peut espérer que le niveau actuel du bien-être pourra être au moins
maintenu pour des périodes ou des générations futures (…)
L’idée est la suivante : le bien-être des générations futures, en comparaison avec le nôtre, dépendra des ressources que nous
leur transmettrons. De nombreuses formes différentes de ressources sont en jeu. Le bien-être à venir dépendra du volume des
stocks de ressources épuisables que nous laisserons aux prochaines générations. Il dépendra également de la manière dont nous
maintiendrons la quantité et la qualité de toutes les autres ressources naturelles renouvelables nécessaires à la vie. D’un point de
vue plus économique, il dépendra en outre de la quantité de capital physique (machines et immeubles) que nous transmettrons, et
des investissements que nous consacrons à la constitution du « capital humain » de ces générations futures, essentiellement par
des dépenses dans l’éducation et la recherche. Et il dépendra enfin de la qualité des institutions que nous leur transmettrons, qui
sont une autre forme de « capital » essentiel au maintien d’une société humaine fonctionnant correctement
(Source : Joseph Stiglitz, Rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, 2009)
Q1 – A quelle condition la croissance est-elle compatible avec le développement naturel selon l’auteur ?
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2 – Après avoir longuement nié ou minimisé les problèmes de soutenabilité (épuisement des ressources ou dégradation
générale des écosystèmes), un certain nombre d’économistes néoclassiques (dont le pionner Solow) ont finalement développé une
approche de la soutenabilité que l’on qualifie généralement de « soutenabilité faible ». Cette dernière s’appuie notamment sur la
théorie selon laquelle le prix d’une ressource évolue en fonction de sa rareté, si bien qu’à épuisement la demande s’annule,
remplacée par l’apparition d’un substitut technologique. […] Cette hypothèse de substituabilité suggère à peu de choses près que
l’épuisement des ressources ou la dégradation de l’environnement sont légitimes à partir du moment où ces ressources (ou ces
dégradations) permettent la création d’un capital artificiel (technologique ou financier) qui sera lui-même légué aux générations
futures... en lieu et place du capital naturel dégradé ou épuisé. L’hypothèse de substituabilité a de quoi surprendre. Mais [il] faut
dire que cette hypothèse a de quoi séduire puisque, grâce à elle, la croissance économique apparaît alors non plus comme le
problème, mais au contraire comme la solution : c’est en effet elle qui est censée permettre à l’humanité de développer la
recherche et le capital technologique qui permettront de faire face aux problèmes écologiques… et ceci, bien entendu, sans avoir
besoin de remettre profondément en cause nos habitudes de production et de consommation.
(Source : Aurélien Boutaud, « Croissance, décroissance et soutenabilité »,, Revue Critique d’Ecologie Politique, 2007)
3 – Les détracteurs de la décroissance affirment que le progrès technique permettra de résoudre les problèmes de pollution, et
que la matière première de l'économie moderne « post-industrielle » est davantage la connaissance que les ressources physiques.
Ainsi la croissance du PIB est de plus en plus liée à celle des activités de services, non polluantes et ne consommant pas de
matières premières.
La « courbe environnementale de Kuznets »
La description de ce phénomène constaté dans les pays riches, voire certains pays en voie de développement comme la Chine
récemment, est permise par une courbe en U inversé (pollution en ordonnée et revenu par habitant en abscisse). Les détracteurs
de la décroissance pensent que la croissance permet la diminution ou la disparition de certains types de productions. Ils pensent
que le capitalisme permet l'arbitrage vers des ressources plus abondantes ou vers d'autres biens, et qu'il apporte des signaux par
les prix du marché quand une ressource devient moins accessible.
D'autres estiment que la croissance économique à deux effets contradictoires. L'augmentation de la production provoque une
augmentation de la pollution, mais elle permet aussi d’enrichir les citoyens qui deviendraient alors davantage soucieux de
l’environnement qui est considéré comme un bien supérieur (de fait les réglementations environnementales sont bien plus
contraignantes dans les pays riches démocratiques), de dégager des suppléments de revenus susceptibles d’être alloués à la
protection de l’environnement, de diffuser de nouvelles technologies permettant une meilleure utilisation des ressources
économiques, enfin les entreprises finissent par réclamer sous la pression des citoyens-consommateurs des mesures visant à
protéger un environnement nécessaire à la bonne marche de leurs activités.
Sur la base de ces hypothèses, des économistes ont avancé que la croissance était nuisible à l’environnement jusqu’à ce que
soit atteint un certain niveau de revenu par habitant au-delà duquel les effets favorables à l’environnement devenaient dominants.
Par exemple, la prédiction apocalyptique d'une augmentation de la consommation d'énergie égale à l'augmentation de la
production ne se vérifie pas empiriquement : en effet, l'intensité énergétique de la production diminue chaque année pour les pays
riches, suite aux chocs pétroliers puis à la dématérialisation croissante de l'économie. Ainsi, l'intensité énergétique des pays de
l'OCDE a diminué de 40% depuis 1980, et le Département de l'énergie américain prévoit une diminution de l'intensité énergétiq ue
mondiale de 1,8% par an sur la période 2003-2030.
(Source : Fabrice Lenglart, Christophe Lesieur, Jean-Louis Pasquier, Les émissions de CO2 du circuit économique en France, Insee 2010)
4 – Consommation de matières premières et rejet de l’économie française depuis 1990
Q2 – Quels sont les principaux arguments de ceux qui défendent la thèse de la soutenabilité faible ?
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5 – A l’autre opposé, les tenants de la « soutenabilité forte » adoptent une approche beaucoup plus prudente vis-à-vis de la
technologie. Portée à l’origine par différents penseurs que l’on rattache parfois au mouvement de l’Ecological economics (René
Passet en France, Nicholas Georgescu-Roegen aux Etats-Unis, par exemple) l’approche de la soutenabilité forte considère que le
capital environnemental est constitué d’éléments fondamentaux qui ne sauraient faire l’objet d’une substitution technologique
satisfaisante. L’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, les grands équilibres naturels, biogéochimiques et climatiques, tout
cela relève à leurs yeux d’un bien commun de l’humanité qui ne peut être remplacé ou dégradé car il conditionne la possibilit é de
survie des générations présentes et futures. Puisque l’environnement est fragile et que ses capacités sont limitées, et puisque le
système économique est un sous-système qui tire ses ressources du système écologique englobant, les tenants de la soutenabilité
forte en déduisent que c’est au système économique de s’adapter et de contraindre ses exigences afin de respecter les limites de
l’écosystème. […] Partant de ces principes, et dans la continuité du rapport du Club de Rome, certains tenants de la soutenabilité
forte en arrivent logiquement à remettre en cause la croissance économique – en particulier celle des pays les plus riches. Ils
considèrent qu’il est urgent de réduire notre empreinte écologique, en comptant sur des changements radicaux de comportements
individuels et collectifs davantage que sur l’émergence d’un très hypothétique miracle technologique censé résoudre à lui seul tous
nos problèmes : consommer moins (et mieux), éviter les gaspillages, refuser le superflu, recycler, échanger, réparer, favoriser les
productions locales, se déplacer en vélo plutôt qu’en 4x4… bref, refuser l’injonction qui nous est continuellement faite de
consommer et polluer toujours davantage.
(Source : Aurélien Boutaud, « Croissance, décroissance et soutenabilité »,, Revue Critique d’Ecologie Politique, 2007)
6 – Pourtant, dans la pratique, la croissance (même verte ou propre) conduit inexorablement à une augmentation des
prélèvements sur le capital naturel. Un exemple simple en a été donné par l'arrivée de l'informatique. Celle-ci a suscité chez les
économistes néo-classiques un grand espoir pour la sauvegarde de l'environnement. La transmission d'information par pulsions
informatiques devait apporter une réduction la consommation de papier, et ainsi soulager la ressource (forêts) et la nature tout
entière (pollution diverses pour la fabrication). Ce fut le contraire qui se produisit : la consommation de papier décupla. Le papier
étant abondant, les personnes exigent dorénavant un travail parfait et font de nouvelles impressions jusqu'à satisfaction totale. La
facilité de démultiplication des documents produit une inflation de leur reproduction. Cela, sans compter les pollutions propres à la
fabrication, au fonctionnement et à la destruction de l'informatique. C'est « l'effet rebond ». Le temps est fini de la conscience de la
préciosité de sa feuille blanche que l'on préserve soigneusement en la gommant le plus possible avant de la jeter. […]
(Source : http://www.decroissance.org, 2012)
Q3 – Quels sont les principaux arguments de ceux qui défendent la thèse de la soutenabilité forte ?
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Q4 – A l’aide du vocabulaire suivant, complétez le schéma : naturelles (x2), faible, forte, physique (x2), global, investissements,
soutenable, naturel, remplacer (x2).
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