DISSERTATION Bac blanc n°1 (4 heures) Il est demandé au candidat : - de répondre à la question posée par le sujet ; - de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ; - de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; - de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation. SUJET : « La croissance économique est-elle soutenable ? » Document 1 : Nombre de véhicules par région du monde Europe Amérique du Nord Asie et Pacifique Amérique latine et caraïbes Asie occidentale Afrique Document 2 : Écarts de température par rapport à la moyenne 1961-1990 (en degré Celsius) Source : Météo France Document 3 : Chacun des secteurs de l'environnement peut bénéficier de changements décisifs grâce à des innovations concrètes. Dans les transports, les progrès récents comme le système stop and start, la récupération de l'énergie du freinage et les pots catalytiques ont déjà beaucoup réduit la consommation et les émissions des véhicules automobiles. Les voitures hybrides thermiques/électriques permettent une réduction encore plus substantielle. Surtout, les progrès des accumulateurs mettent enfin les constructeurs en mesure d'obtenir à des conditions moins onéreuses des voitures électriques silencieuses et non polluantes, idéales au moins pour la circulation en ville. À terme, la propulsion par hydrogène [...] pourrait changer totalement la situation. Dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme, les nouvelles technologies vont permettre de réaliser des immeubles « à énergie positive », c'est-à-dire procurant davantage d'énergie qu'ils n'en consomment, en alliant l'énergie solaire ou éolienne, les ventilations naturelles et la récupération de chaleur à de nouveaux matériaux isolants et à des toits et murs végétalisés. Certains seront même capables de pivoter pour suivre la lumière. [...] Dans la vie quotidienne, l'éco-conception – c'est-à-dire l'utilisation de matériaux conçus dès le départ pour être renouvelables – va se répandre. De nouvelles fibres textiles, matières premières de vêtements, de garnitures ou d'emballages et des matières plastiques rapidement biodégradables, issues du vivant et renouvelables, sont déjà produites à partir de végétaux, en utilisant l'amidon ou la cellulose des plantes. On tire d'épluchures ou même d'huile de ricin des objets aussi variés que des chaussures de sport, de la vaisselle jetable, des bouteilles et des emballages de plantes. Le gain environnemental est énorme : un sac en bioplastique se résorbe naturellement en trois à huit semaines, contre cent à quatre cents ans pour les plastiques traditionnels ! Ces produits qui ne représentent encore qu'une part infime (quelques millièmes) devraient donc se développer vite et remplacer largement, à terme, le pétrole, source actuelle de la plupart des matières plastiques. [...] Les énergies nouvelles vont devenir progressivement plus performantes grâce à des innovations concernant les éoliennes, mais surtout l'énergie solaire avec une nouvelle génération de cellules photovoltaïques à couche mince [...]. Philippe Jurgensen, « Qu'attendre de la relance verte ? Le rôle des incitations et de la recherche », dans Regards croisés sur l'économie, Les économistes peuvent-ils sauver la planète ?, n° 6, novembre 2009. Document 4 : EtatsUnis France Arabie saoudite Brésil Chine Croissance du PIB (%, en volume, 2010) Épargne nette ajustée (% du PIB, 2010) (1) Empreinte écologique (hectares globaux par hab., 2007) (2) Émissions de dioxyde de carbone (tonnes par habitant, 2008) Évolution de la surface forestière (%, 1990-2008) 3 0,4 8,0 17,3 2,3 1,7 8,5 5,0 6,1 9,1 4,6 -3,6 5,1 17,2 0,0 7,5 10,4 6,1 36,3 2,9 2,2 2,1 5,2 - 8,9 28,1 (1) Une épargne nette ajustée positive signifie que le développement est soutenable : chaque année, le pays considéré accumule globalement plus de capital physique, humain et naturel qu'il n'en détruit. (2) L'empreinte écologique mesure les surfaces de terres et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'une population consomme et pour absorber les déchets générés. Une empreinte écologique supérieure à 2 hectares par habitant signifie que les besoins humains excèdent les capacités de la nature. Sources : PNUD, Banque mondiale.