LA NEVROSE HYSTERIQUE (Audrey)

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La névrose hystérique
I) Généralité
1) L’ hystérie et son langage
Le symptôme hystérique, « zone de silence », de désir. Mais un message ignoré du sujet qui
l’émet.
2) Sur la formation du symptôme
« Conversion » (= transformation) de l’angoisse (angoisse liée à des représentations
inconscientes inacceptables) en un symptôme corporel ou psychique, paroxystique ou durable.
FREUD : « Saut du psychique dans l’innervation somatique (à la faveur d’une) complicité du
corps. »
3) Aspects hystériques
CHARCOT : La suggestion (hypnose) comme mode de formation sur le symptôme.
FREUD : « C’est de réminiscence que souffre l’hystérique »
Théorie « traumatique » de la 1ère topique : souvenir perdu d’un choc (expérience sexuelle
précoce vécu dans le déplaisir) agissant dans le psychisme de façon autonome à la manière
d’un corps étranger.
Représentation de l’hystérie selon les époques :
- « Sorcière »
- Forme collective de ferveur religieuse
- Epoque des manifestations neurologique à la CHARCOT…
- Epoque actuelle : enfouissement des symptômes dans la profondeur des corps.
II) Etude clinique : LA PERSONNALITE HYSTERIQUE
-
Egocentrisme
-
Histrionisme : théâtralisme, dramatisation
-
Perturbations affectives : labilité des émotions, facticité des affects, dépendance,
intolérance à la frustration
-
Intensité de la vie imaginaire, mythomanie
-
Erotisation des relations sociales (séduction – retrait)
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-
Suggestibilité, crédulité
-
Troubles de la sexualité : frigidité, nymphomanie, homosexualité
De plus chez les hommes :
- Association à des traits psychopathiques
-
Don Juanisme et / ou éviction de la sexualité
-
Troubles de l’identité sexuelle : quête de virilité, amitiés masculine passionnelles voire
homosexualité
III) Etude clinique : LES MANIFESTATIONS CONVERSIVES
1) Conversion somatique (CORPS)
a) caractéristiques générales
-
Caractère spectaculaire : théâtralisme (joue un rôle)
-
« Belle indifférence » : les hystériques sont indifférents aux symptômes (ex : la
paralysie), pas d’angoisse
-
Sensibilité à la suggestion (et influence entourage)
-
Tendance (inconsciente) à reproduire un symptôme (d’un proche par exemple)
-
Absence de systématisation anatomophysiologique : FREUD : « l’hystérie se
comporte (…) comme si l’anatomie n’existait pas (…) elle prend les organes dans le
sens populaire du nom qu’ils portent. »
-
Proéminence aux organes de « relation » (toucher, ouïe, parler)
-
Problème des bénéfices secondaires (intérêt, indulgence, présence, évitement des
responsabilités…)
b) manifestation paroxystique (les crises)
-
Crise de « nerf », agitation, « spasmophilie », souvent en relation avec une situation
conflictuelle.
-
Crises caractérielles, décharge agressive
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Perte de connaissance
-
Pseudo-convulsions avec EEG normal
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-
Grande attaque à la CHARCOT : aura avec ascension de la « boule hystérique » perte de connaissance – convulsions désordonnées – contorsions et mouvements
bizarres et clownesques (opisthotonos, « attitudes passionnelles »…)
c) manifestations durables
Motrices :
-
Paralysie et parésie : JANET : « en manche de veste, en gigot, en manchette »
-
Contractures : membres, torticolis, « crampe de l’écrivain », sexuelles (vaginisme)
-
Astasie, abasie : impossibilité de rester en station debout et de la marche
-
Mouvements anormaux : tremblement, tics…
-
Troubles de la phonation : dysphonie (= chuchotement), aphonie, aboiement,
mugissement, bégaiement, mutisme total.
Sensitive :
-
Hypposthésie ou anesthésie : « gant, veste, botte, chaussette… »
-
Algie +++ : cervicalgie, sciatalgie, algie pelvienne, précordialgie, douleur
mictionnelle, dyménorrhée, endolorissement de la cicatrice…
-
Frigidité
Sensorielles :
-
Vue : brouillard, amaurose diplopie, rétrécissement concentrique du champ visuel
-
Ouïe : surdité, acouphène
-
Vertiges
-
Agueusie : absence de goût
Neurovégétatives :
-
Gastro-intestinale
Uro-génitale
Cardio-respiratoires
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2) Symptôme d’expression psychique (« dissociatifs »
a) troubles de la mémoire
-
Amnésie psychogène : sélective, difficulté d’évocation de souvenir important, lacune
biologique
-
Illusions de la mémoire, fabulation, souvenirs-écrans (analogie structurale avec la
scène exclue de la conscience)
b) trouble de l’état de conscience et de la vigilance
Inhibition, difficultés de concentration jusqu’à une « pseudo-débilité hystérique »
Etats crépusculaires :
- Affaiblissement de la conscience (de sa propre identité) allant de l'obnubilation à la
stupeur (JANET : « rétrécissement du champ de la conscience »)
-
Mais une conservation de la conscience du milieu ambiant
-
Parfois production omiroïde, image surtout visuelle
-
Parfois le sujet semble habité par une autre personnalité (état de « transe »,
« médium »)
c) automatisme ambulatoire
« Fugue psychogène » ou « dissociative »
« Voyageur sans bagage »
d) autres troubles
-
« Troubles des personnalités multiples »
-
Syndrome de GANGER : répondre à côté, agir à côté, vouloir de pas savoir.
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Attaque de sommeil
IV) Diagnostic différentiel
1) Pathologie somatique
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Affection neurologique : épilepsie, sclérose en plaque, tumeur…
-
Cardio-vasculaire
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Certaines maladies somatiques à symptômes vagues et multiples : LED, porphyrie
-
Hyperparathyroïdie
2) Pathologie psychiatrique
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Etat anxieux
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Etat dépressif
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Hypochondrie névrotique
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Névrose phobique
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Névrose obsessionnelle
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Troubles de la personnalité : psychopathie, border-line, narcissisme…
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Psychose schizophrénique
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Troubles factices
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Anorexie mentale
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Stimulation
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Sujet âgé : démence débutante
V) Evolution - complication
Remarque : Distinguer réaction hystérique et névrose
Névrose hystérique : permanence des symptômes
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Décompensation anxio-dépressive : forme contemporaine de demande de soins
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Propension (disposition) au passage à l’acte
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Auto-médication et toxicophilie
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Troubles des conduites alimentaires
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Risque iatrogène +++ (y compris chirurgical)
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Troubles hypochondriaques enkystés
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« Hystérie dépassée » : revendication de type paranoïaque
-
Risque de rejet… placement chez la personne âgée.
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VI) Principes de traitement
Les problèmes de prise en charge :
- L’hystérique n’est pas un comédien
Hystérique : « malade de la communication »
-
Constitution d’exception des mesures à prendre
-
Problème de la mise en échec : « la SATISFACTON DE LA DEMANDE
HYSTERIQUE EST IMPOSSIBLE »
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Consultations médicales et paramédicales intempestives
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Relations particulières au traitement
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Ne pas passer à côté d’une pathologie somatique
Stratégie relationnelle :
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Soutien d’inspiration palliative
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Accepter le sujet tel qu’il est
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Il n’y a rien à attendre en échange de soins (ON NE PEUT VOULOIR DESIRER A
LA PLACE D’AUTRUI)
Traitement de la crise :
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Chimiothérapie : anxiolytique et antidépresseur (risque de dépendance et de
iatrogénisation)
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Psychothérapie
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