appel a contributions sur l`etablissement des priorites

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27/02/13
APPEL A CONTRIBUTIONS SUR L’ETABLISSEMENT DES PRIORITES
POUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL DE L’IPBES
CONTENU DE LA NOTE
 Contexte
p. 1
 Processus pour faire émerger des questions prioritaires
p. 2
 Eléments pour aider à formuler les questions prioritaires
p. 2
 Annexes
p. 4
o Annexe 1 : Informations à fournir en accompagnement des demandes
adressées à l’IPBES et des questions nouvelles et émergentes de la CDB
p. 4
o Annexe 2 : Eléments de substance permettant d’alimenter les réflexions
 Objectifs d’Aichi pour la Biodiversité
 Objectifs de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020
 Travaux animés par la FRB en 2009 dans le cadre de la mise en place
de l’IPBES sur les sujets immédiats et majeurs pour l’IPBES
p. 6
p. 9
p. 10
CONTEXTE
La Plate-forme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a
été créée en avril 2012 à Panama afin de mobiliser les connaissances sur la biodiversité et les services
écosystémiques pour éclairer les décisions politiques1. Sa 1ère plénière s’est tenue fin janvier à Bonn
(Allemagne), et ses Etats membres y ont décidé d’une série d’activités à entreprendre en vue de
décider du programme de travail 2014-2018 et lancer des premiers travaux lors de la 2ème plénière,
qui devrait se tenir en décembre 2013.
Dans ce cadre, les membres de l’IPBES et autres parties prenantes sont invités à soumettre, d’ici le 5
mai, leurs demandes, suggestions et contributions concernant des questions scientifiques ou
techniques qui nécessitent l’attention ou l’intervention de la Plateforme. Le Bureau et Groupe
d’experts multidisciplinaire (GEM) analyseront ces propositions et en établiront une liste hiérarchisée
pour examen à la 2ème plénière de l’IPBES.
Le MEDDE et la FRB coordonnent ainsi les réflexions au niveau national en vue de conseiller les
ministères sur les questions prioritaires qui seront transmises à l'IPBES.
Ces réflexions devront être liées aux travaux en cours dans le cadre de la Convention sur la diversité
biologique (CDB) :
- la clarification des besoins scientifiques et techniques nécessaires à la mise en œuvre des
objectifs d’Aichi2, reconnus par l’ensemble des Nations Unies comme cadre d’action global pour
la biodiversité ; ces besoins peuvent concerner des recherches et évaluations, des outils d’aide
à la décision, la surveillance, le suivi et les systèmes de données ;
- l’identification de questions nouvelles et émergentes dans le cadre de la CDB (cf. annexe 1).
1
2
Pour en savoir plus, voir la fiche IPBES sur www.fondationbiodiversite.fr/publications/outils-pour-comprendre
www.cbd.int/doc/strategic-plan/2011-2020/Aichi-Targets-FR.pdf
En effet, l’IPBES aura vocation à combler certains de ces besoins ou à mobiliser les connaissances
dans ces domaines émergents.
PROCESSUS POUR FAIRE EMERGER DES QUESTIONS PRIORITAIRES
Afin d’identifier, au niveau national, quelques priorités pour les travaux de l’IPBES, plusieurs étapes
sont prévues :
- cet appel à contributions afin de faire remonter :
 les problématiques sur lesquelles vous jugez l’intervention de l’IPBES nécessaire, en
termes d’évaluations, d’outils et méthodologies d’aide à la décision ou de renforcement
de capacités ;
 les besoins scientifiques et techniques pour la mise en œuvre des objectifs d’Aichi, ainsi
que d’éventuelles questions nouvelles et émergentes dans le cadre de la CDB.
Vous êtes invités à nous faire part de vos propositions d’ici le 21 mars 2013.
- Un groupe de travail rassemblant des volontaires du Comité de révision de la SNB et du comité
de pilotage de l’étude animée par la FRB sur un mécanisme français pour l’IPBES ; une journée
de travail, qui sera programmée fin mars-début avril, permettra de faire émerger une ou
plusieurs priorités stratégiques ;
- Une phase de formalisation de la ou des demandes que la France souhaite adresser à l’IPBES et
recherche d’informations supplémentaires pour renseigner la demande si nécessaire ;
- en parallèle, un sondage des partenaires (européens notamment) sur les priorités qu'ils auront
identifiées, en vue d'une éventuelle saisine commune (pour mémoire, les saisines communes
sont encouragées dans les règles de fonctionnement de l’IPBES).
ELEMENTS POUR AIDER A FORMULER LES QUESTIONS PRIORITAIRES
De façon plus formelle, les questions prioritaires doivent répondre à des critères qui ont été définis
dans les règles de procédure de l’IPBES. Il est donc nécessaire de s’y conformer.
1. Caractéristiques de demandes à adresser à IPBES
Nous avons listé un certain nombre de caractéristiques auxquelles devront répondre les
propositions de travail qui seront adressées à l’IPBES, afin de faciliter leur identification :
 Réponse à un besoin de décision publique (cf. par exemple objectifs de la SNB ou objectifs
d’Aichi - annexe 2) ;
 Priorité stratégique en termes d’évaluations, d’outils et méthodologies d’aide à la décision ou
de renforcement de capacités ;
 Situation d’urgence :
- Tendances qui s’accentuent,
- Risque de basculement (irréversibilité, effet de seuil, temps de réaction, boucle de rétroaction) ;
 Réponse à un besoin au niveau international (à différentes échelles) plutôt qu’à des besoins
spécifiquement au niveau français ; le sujet devra concerner plusieurs pays ou régions ;
 Sujet sur lequel des connaissances sont disponibles, mais pas sous un format qui permet leur
appropriation par les décideurs ;
 « Low hanging fruits » : s’attacher à des produits qui seront disponibles dans un délai court pour
démontrer rapidement l’utilité de l’IPBES.
2. Informations à fournir en accompagnement des demandes adressées à l’IPBES
La 1ère plénière de l’IPBES a adopté un processus de réception et priorisation qui détaille notamment
la liste d’informations à fournir en accompagnement de toute demande (cf. annexe 1). Les questions
prioritaires qui seront envoyées par la France devront donc s’y conformer.
3. Pistes permettant d’alimenter les réflexions
L’annexe 2 apporte quelques éléments de substance quant aux réflexions ou décisions déjà engagées
pouvant cadrer les thématiques de travail de l’IPBES :
- Objectifs de la Stratégie nationale pour le Biodiversité et objectifs d’Aichi : ils constituent des
cadres nationaux et internationaux pour la biodiversité agréés au niveau politique et offrent
par conséquent une base de départ aux réflexions ;
- Travaux animés par la FRB en 2009 dans le cadre de la mise en place de l’IPBES sur les sujets
immédiats et majeurs pour l’IPBES ;
- Demande de la CDB à l’IPBES lors de la 11ème Conférence des Parties (Hyderabad, octobre
2012).
ANNEXE 1
Informations à fournir en accompagnement des demandes adressées à l’IPBES
Les demandes qui sont adressées à la Plateforme doivent être accompagnées des renseignements
suivants :
1. Pertinence pour l’objectif, les fonctions et le programme de travail de la Plateforme;
2. Urgence de l’action à entreprendre compte tenu de l’imminence des risques que font courir
les questions à régler;
3. Incidences de l’intervention demandée sur des politiques ou mécanismes déterminés;
4. Portée géographique de l’intervention demandée et problèmes que cette intervention
devrait concerner;
5. Degré de complexité des problèmes que l’intervention demandée devrait régler;
6. Travaux antérieurs et projets existants de même nature et indication des lacunes à combler
(absence ou manque d’information et de moyens permettant de régler les problèmes et
raisons pour lesquelles la Plateforme est le mécanisme idoine pour intervenir);
7. Possibilité pour la Plateforme d’avoir recours à des ouvrages scientifiques ou à des
compétences spécialisées pour mener à bien l’intervention demandée;
8. Indication des effets que l’intervention demandée pourrait avoir et de ses bénéficiaires
escomptés;
9. Indication des moyens financiers et humains nécessaires pour intervenir et durée de
l’intervention;
10. Indication des priorités lorsque plusieurs demandes sont soumises ;
11. Toute autre information pertinente (y compris une liste des pièces jointes)
Informations à fournir et critères pour l’identification de questions nouvelles et émergentes dans le
cadre de la CDB
Les propositions de questions émergentes devraient être accompagnées, si possible, de
l’information suivante :
a) La raison pour laquelle la question exige l’attention immédiate de l’Organe subsidiaire
chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (y compris ses
conséquences sur la diversité biologique);
b) Ses conséquences sur la réalisation des objectifs de la Convention (en précisant les
articles pertinents);
c) Les programmes de travail thématiques et/ou les questions intersectorielles qui
pourraient contribuer au règlement de la question;
d) Les travaux déjà entrepris par les organisations concernées afin de régler le problème;
et
e) Des sources d’information crédibles, à savoir des articles évalués par des pairs, de
préférence;
L’identification des questions nouvelles et émergentes relatives à la conservation et
l’utilisation durable de la diversité biologique devrait être fondée sur les critères suivants :
a) L’intérêt de la question dans le contexte de l’application des objectifs de la
Convention et ses programmes de travail existants;
b) De nouvelles preuves d’incidences imprévues et d’importance pour la diversité
biologique;
c) L’urgence de régler la situation/l’imminence du risque que pose la question pour
l’application efficace de la Convention ainsi que l’ampleur des conséquences réelles et
possibles sur la diversité biologique;
d) L’étendue géographique actuelle et la propagation possible, y compris la rapidité de la
propagation, de la question identifiée relative à la conservation et l’utilisation durable de la
diversité biologique;
e) Des preuves de l’absence ou de la disponibilité limitée d’outils pour réduire ou
atténuer les incidences négatives de la question identifiée sur la conservation et l’utilisation
durable de la diversité biologique;
f) L’ampleur des incidences réelles et possibles de la question identifiée sur le bien-être
humain;
g) L’ampleur des incidences réelles et possibles de la question identifiée sur les secteurs
de production et le bien-être économique dans le contexte de la conservation et l’utilisation
durable de la diversité biologique;
ANNEXE 2
ELEMENTS DE SUBSTANCE PERMETTANT D’ALIMENTER LES REFLEXIONS

Objectifs d’Aichi pour la Biodiversité
But stratégique A : Gérer les causes sous-jacentes de l’appauvrissement de la diversité biologique
en intégrant la diversité biologique dans l’ensemble du gouvernement et de la société
Objectif 1
D'ici à 2020 au plus tard, les individus sont conscients de la valeur de la diversité biologique
et des mesures qu'ils peuvent prendre pour la conserver et l'utiliser de manière durable.
Objectif 2
D’ici à 2020 au plus tard, les valeurs de la diversité biologique ont été intégrées dans les
stratégies et les processus de planification nationaux et locaux de développement et de
réduction de la pauvreté, et incorporés dans les comptes nationaux, selon que de besoin, et
dans les systèmes de notification.
Objectif 3
D’ici à 2020 au plus tard, les incitations, y compris les subventions néfastes pour la diversité
biologique, sont éliminées, réduites progressivement ou réformées, afin de réduire au
minimum ou d’éviter les impacts défavorables, et des incitations positives en faveur de la
conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique sont élaborées et
appliquées, d’une manière compatible et en harmonie avec les dispositions de la Convention
et les obligations internationales en vigueur, en tenant compte des conditions socioéconomiques nationales.
Objectif 4
D’ici à 2020 au plus tard, les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes, à tous
les niveaux, ont pris des mesures, ou mis en œuvre des plans, pour assurer la production et
la consommation durables et maintenu l’utilisation des ressources naturelles dans des limites
écologiques sûres.
But stratégique B : Réduire les pressions directes exercées sur la diversité biologique et encourager
l’utilisation durable
Objectif 5
D’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts,
est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la
fragmentation des habitats sont sensiblement réduites.
Objectif 6
D’ici à 2020, tous les stocks de poisson et d’invertébrés et plantes aquatiques sont gérés et
récoltés d’une manière durable, légale et en appliquant des approches fondées sur les
écosystèmes, de telle sorte que la surpêche soit évitée, des plans et des mesures de
récupération sont en place pour toutes les espèces épuisées, les pêcheries n’ont pas
d’impacts négatifs marqués sur les espèces menacées et les écosystèmes vulnérables, et
l’impact de la pêche sur les stocks, les espèces et les écosystèmes restent dans des limites
écologiques sûres.
Objectif 7
D’ici à 2020, les zones consacrées à l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture sont gérées
d’une manière durable, afin d’assurer la conservation de la diversité biologique.
Objectif 8
D’ici à 2020, la pollution causée notamment par l’excès d’éléments nutritifs aura été
ramenée à des niveaux qui ne sont pas défavorables à la fonction écosystémique et à la
diversité biologique.
Objectif 9
D’ici à 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction sont identifiées
et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des
mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et
l’établissement de ces espèces.
Objectif 10
D’ici à 2015, les nombreuses pressions anthropiques exercées sur les récifs coralliens et les
autres écosystèmes vulnérables marins et côtiers affectés par les changements climatiques
ou l’acidification des océans sont réduites au minimum, afin de préserver leur intégrité et
leur fonctionnement.
But stratégique C : Améliorer l’état de la diversité biologique en sauvegardant les écosystèmes, les
espèces et la diversité génétique
Objectif 11
D'ici à 2020, au moins 17% des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10% des zones
marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la
diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de
réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement
et équitablement et d’autres mesures de conservation effectives par zone, et intégrées dans
l’ensemble du paysage terrestre et marin.
Objectif 12
D’ici à 2020, l’extinction d’espèces menacées connues est évitée et leur état de conservation,
en particulier de celles qui tombent le plus en déclin, est amélioré et maintenu.
Objectif 13
D’ici à 2020, la diversité génétique des plantes cultivées, des animaux d’élevage et
domestiques et des parents pauvres, y compris celle d’autres espèces qui ont une valeur
socio-économique ou culturelle, est préservée, et des stratégies sont élaborées et mises en
œuvre pour réduire au minimum l’érosion génétique et sauvegarder leur diversité génétique.
But stratégique D : Renforcer les avantages retirés pour tous de la diversité biologique et des
services fournis par les écosystèmes
Objectif 14
D’ici à 2020, les écosystèmes qui fournissent des services essentiels, en particulier l’eau et
contribuent à la santé, aux moyens de subsistance et au bien-être, sont restaurés et
sauvegardés, compte tenu des besoins des femmes, des communautés autochtones et
locales, et des populations pauvres et vulnérables.
Objectif 15
D’ici à 2020, la résilience des écosystèmes et la contribution de la diversité biologique au
stocks de carbone sont améliorées, grâce aux mesures de conservation et restauration, y
compris la restauration d’au moins 15% des écosystèmes dégradés, contribuant ainsi à
l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ceux-ci, ainsi qu’à la lutte contre
la désertification.
Objectif 16
D’ici à 2015, le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste
et équitable des avantages découlant de leur utilisation est en vigueur et opérationnel,
conformément à la législation nationale
But stratégique E : Renforcer la mise en œuvre au moyen d’une planification participative, de la
gestion des connaissances et du renforcement des capacités
Objectif 17
D’ici à 2015, toutes les Parties ont élaboré et adopté en tant qu’instrument de politique
générale, et commencé à mettre en œuvre une stratégie et un plan d’action nationaux
efficaces, participatifs et actualisés pour la diversité biologique.
Objectif 18
D’ici à 2020, les connaissances, innovations et pratiques traditionnelles des communautés
autochtones et locales qui présentent un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable
de la diversité biologique, ainsi que leur utilisation coutumière durable, sont respectées, sous
réserve des dispositions de la législation nationale et des obligations internationales en
vigueur, et sont pleinement intégrées et prises en compte dans le cadre de l’application de la
Convention, avec la participation entière et effective des communautés autochtones et
locales, à tous les niveaux pertinents.
Objectif 19
D’ici à 2020, les connaissances, la base scientifique et les technologies associées à la diversité
biologique, ses valeurs, son fonctionnement, son état et ses tendances, et les conséquences
de son appauvrissement, sont améliorées, largement partagées et transférées, et appliquées.
Objectif 20
D’ici à 2020 au plus tard, la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en
œuvre effective du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de toutes les
sources et conformément au mécanisme consolidé et convenu de la Stratégie de
mobilisation des ressources, aura augmenté considérablement par rapport aux niveaux
actuels. Cet objectif fera l’objet de modifications en fonction des évaluations des besoins de
ressources que les Parties doivent effectuer et notifier.

Objectifs de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020

Travaux animés par la FRB en 2009 dans le cadre de la mise en place de l’IPBES sur les
sujets immédiats et majeurs pour l’IPBES
QUELLE UTILITE POUR UN IPBES ?
PREPARATION DE LA RENCONTRE INTERGOUVERNEMENTALE DE NAIROBI
5 – 9 octobre 2009
Ont contribué à la rédaction de cette note :
C. Aubel – Ligue ROC
R. Barbault - MNHN
J. Casas – Université de Tours
L. Chabason – Iddri
P. Goulletquer – Ifremer
V. Graffin, J-P. Leduc – MNHN
P. Gros - Ifremer
F. Houllier – INRA
L. Lapchin – INRA
B. Martimort-Asso – Iddri
JF Silvain – IRD & Président du Conseil scientifique de la FRB
J. Weber – CIRAD
L’équipe de la FRB
III - QUELS SUJETS IMMEDIATS ET MAJEURS POUR L’IPBES ?
Pour aider la prise de décision et développer une prise de conscience globale…
Car, on l’oublie trop, la biodiversité c’est les ressources vitales actuelles et futures pour l’humanité :
alimentation, santé, foncier, énergie, revenus,…
sur le fait que la diversité biologique est nécessaire au bien-être de l’homme et que sa gestion
durable offre de nouvelles perspectives pour un développement durable et la survie de la
biosphère :
1 – Quels scénarios de l’évolution de la biodiversité ?
Un des grands succès du GIEC réside dans sa fonction de scénarisation, qui lui permet de formuler
différentes hypothèses possibles d’évolution du climat, en fonction du volume des émissions de gaz à
effet de serre, ainsi que des impacts associés et de les cartographier. Ces scénarios constituent un
puissant facteur aussi bien d’aide à la compréhension pour les décideurs et les populations, que
d’aide à la prise de décision.
Les difficultés pour accomplir de tels développements pour la biodiversité restent importantes, car
elles supposent que de grands progrès soient accomplis en matière de recueil de données et de
modélisation. Etablir des scénarios pour l’évolution de la biodiversité et des services écosystémiques
est cependant indispensable pour mieux appréhender les enjeux d’une érosion et démontrer le
caractère urgent de prendre des mesures de préservation et de conservation dès aujourd’hui.
L’ipBes devra se saisir de cette question de faisabilité en travaillant à des échelles de temps et
d’espace pertinentes sur la base de projets de démonstration. Par ailleurs, il est essentiel que le
développement de ces scénarios se fasse dans la prolongation du travail effectué dans le cadre du
MEA
Délivrables / Actions d’un ipBes
 à l’instar du GIEC pour le climat et en prolongation des évaluations réalisées dans le cadre du
MEA, établir des scénarios d’évolution de la biodiversité et des services écosytémiques
 aider à la prise de décisions et faciliter la compréhension et l’appropriation des enjeux de
l’érosion de la biodiversité
 permettre une mobilisation mondiale autour de la biodiversité et des services écosystémiques
2 – Quelles conditions de viabilité écologique et socio-économique pour une pêche et une
aquaculture durables ?
Les aliments d’origine aquatique représentent au moins 15% de la ration moyenne de protéines
animales de trois milliards d’êtres humains. En 2006, l’humanité a consommé 111 millions de tonnes
de produits animaux provenant soit de la pêche (59 Mt, à 90% d’origine marine), soit de
l’aquaculture (52 Mt, produites majoritairement en eaux douces et saumâtres). En incluant l’aval des
filières, la FAO estime que les 170 millions d’emplois du secteur pêche-aquaculture assurent les
moyens d’existence de 8% de la population mondiale (520 millions de personnes). Après un
développement rapide des pêcheries dans les années 50 et 60, les premiers signes de dégradation de
l’état des ressources sont apparus au cours de la décennie 70. Depuis trois décennies, la production
halieutique déclarée demeure proche d’un palier de 95 Mt/an, et l’essor de l’aquaculture maintient
la croissance de l’offre alimentaire en réponse à l’augmentation de la demande mondiale.
L’état des stocks halieutiques mondiaux ne cesse de se dégrader (seul un cinquième d’entre eux est
modérément exploité), malgré les efforts consacrés à leur gestion. Des stratégies de court terme
(soutenues par les subventions) ont engendré une surcapacité chronique des flottes de pêche,
principale cause de surexploitation et de dissipation de la rente. L’atteinte d’objectifs de gestion
(e.g., rendement maximal durable, ou maximum sustainable yield, MSY) est tributaire d’un dispositif
cohérent qui couple les mesures de conservation (contingentement des prises, forte réduction des
rejets) avec les mesures de régulation de l’accès aux ressources (par exemple des quotas individuels),
dans un contexte de contrôle renforcé (notamment pour la lutte contre la pêche INN).
L’Agence européenne pour l’environnement identifie la pêche comme l’une des pressions –parmi
d’autres– exercées sur le milieu marin. Les impacts de la pêche ne sont pas limités aux « espècescibles », ils s’étendent à l’ensemble des écosystèmes et sont observables à leurs différents niveaux
d’organisation : individus (pressions de sélection et modification des traits d’histoire de vie),
populations (diminution de l’abondance et/ou accroissement de sa variabilité, écrêtement des
structures démographiques), communautés (destruction des prédateurs terminaux et déstabilisation
des réseaux trophiques – « cascades »), habitats (impacts mécaniques du raclement répétitif des
fonds par les dragues et chaluts), etc. Il doit être souligné que la pêche n’agit pas isolément mais en
interaction avec les autres pressions, et notamment que ses effets se conjuguent avec ceux du
changement climatique. En conséquence, un objectif des mesures de conservation est la
préservation des fonctionnalités des écosystèmes, avec la mise en place de réseaux d’aires marines
protégées (AMP).
Pour les raisons qui viennent d’être exposées, c’est à l’échelle des grands écosystèmes (large marine
ecosystems, LME) que doit être appréhendée l’altération de la biodiversité par les usages du milieu
marin –spécialement par la pêche. De même, au plan institutionnel, le cadre multilatéral (Droit de la
mer, plan d’application du sommet de Johannesburg, initiatives de la FAO) offre des moyens pour
progresser vers une pêche durable. À l’échelle de l’Union européenne, ces orientations sont
déclinées selon une vision qui englobe la Politique maritime intégrée et son « pilier
environnemental » (la DC-SMM), sur lequel seront alignées les politiques sectorielles (comme la
Politique commune de la pêche, réformée en 2012). Dans cette démarche, la dynamique de la
biodiversité constitue une question centrale.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 en s’appuyant sur l’ensemble des informations disponibles réaliser un inventaire mondial de
l’exposition des habitats marins à la pression de la pêche, et qualifier –voire quantifier– aussi
précisément que la connaissance le permet, les atteintes aux différentes composantes de la
biodiversité principalement attribuables à la pêche. Envisager une « monétarisation » des pertes
dues aux dysfonctionnements de la gestion.
 comparer entre elles les dynamiques des grands types de LME, identifier les facteurs de leur
résilience. Préciser le rôle de la biodiversité, et étudier les trajectoires de viabilité de différentes
combinaisons engineffortespèce-cible, en intégrant les modalités de la gouvernance.
 comparer entre elles les vulnérabilités des grands types de LME vis-à-vis des changements à venir
(réchauffement climatique et acidification de l’océan). Proposer une stratégie
d’atténuation/adaptation fondée en particulier sur un réseau mondial d’aires marines protégées,
intégrant le souci de maintien de la connectivité à l’échelle des modifications biogéographiques
prévisibles.
 entreprendre aux échelles nationales, régionales et globales l’analyse de l’impact des choix
techniques et politiques actuels sur le renouvellement des stocks en ouvrant le dialogue entre les
acteurs, pour influencer la gouvernance des ressources halieutiques
3 – L’écosystème marin méconnu et déjà vulnérable ?
La connaissance de la biodiversité marine reste aujourd’hui largement lacunaire. Il n’existe en effet
que très peu de données recensant et localisant les écosystèmes marins les plus vulnérables. C’est
particulièrement vrai dans les eaux profondes qui abritent une biodiversité exceptionnelle encore
partiellement inconnue. Ainsi, lorsqu’en février 1977, le sous-marin américain Alvin découvre, au
large des Galápagos et par 2500 mètres de fond, l’existence de sources hydrothermales – et donc
d’une vie au-delà de la photosynthèse – il ouvre une nouvelle ère pour les sciences de la mer.
Aujourd’hui, si les connaissances s’affinent de jour en jour, si les découvertes de monts sous-marins
ou de canyons profonds se multiplient, il reste encore de nombreux efforts à fournir pour en assurer
la préservation.
Car au-delà du seul intérêt scientifique, la connaissance de la biodiversité marine se révèle d’une
importance majeure dans la préservation des océans. En effet, les activités humaines – pêche par
chalutage de fond, bioprospection, extraction… - s’exercent sur des milieux abritant potentiellement
des écosystèmes vulnérables et particulièrement nécessaires au maintien de l’équilibre du milieu.
Dès lors, la cartographie de ces sites s’avère d’une importance majeure afin de rendre compatible le
développement des activités humaines et la préservation de la biodiversité. Les autorités politiques –
État, organisation régionales, institutions internationales – ont un réel besoin de données
synthétisant les informations disponibles, aujourd’hui trop souvent « éparpillées » au sein de la
littérature scientifique ainsi qu'une revue des politiques de préservation disponibles.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 appuyer le lancement d’études et une cartographie du milieu marin et de ses sites les plus
sensibles, et développer les connaissances sur cet écosystème encore largement inconnu
 établir des scénarios et des évaluations à l’échelle mondiale sur l’impact des activités
anthropiques sur les écosystèmes et les ressources marins
 rendre les données accessibles aux décideurs et aider à l’élaboration de politiques de
préservation du milieu marin
4 – Les espèces invasives et leur prolifération, exacerbée par le changement climatique, quelle
menace pour la biodiversité ?
La CBD considère les « espèces invasives » comme un des vecteurs majeurs des altérations de la
biodiversité à l’échelle mondiale.
Dans des environnements sensibles, les conséquences possibles d’un point de vue écologique,
économique et social peuvent être dramatiques. Le cas des eaux et sédiments de ballasts déversés
par le transport maritime dans les ports de commerce est à ce titre exemplaire. Ainsi, les espèces
phytoplanctoniques toxiques pour la santé humaine introduites au niveau des étangs du Sud de la
France impactent fortement les économies locales. De même, le problème des espèces invasives
terrestres et marines est reconnu comme particulièrement critique dans certains territoires en outre
mer (voir la déclaration de la Réunion par exemple).
Alors qu’une première convention internationale, signée au niveau de l’OMI en 2004, reste encore
préliminaire et à ce jour non appliquée, les prises de décisions nationales apparaissent comme
extrêmement hétérogènes et ne permettent pas d’aboutir à une efficacité réelle des dispositifs au
niveau mondial. Les moyens de lutte contre les espèces invasives en milieu marin sont très largement
inefficaces (i.e., seuls 3 à 4 succès d’éradication sont notables à l’échelle mondiale) comme les
dispositifs d’observation et de prévention actuellement très insuffisants. De façon similaire, les
évaluations économiques directes et indirectes (e.g. pertes de biodiversité) ne sont pas encore assez
développées. L’accès à l’information reste insuffisant pour favoriser les actions de préventions
indispensables.
L’expertise dans ce domaine comme l’accès à l’information apparaissent donc comme peu partagés
bien que les processus en jeu soient de portée mondiale (e.g., transport et augmentation des flux
commerciaux, nature des vecteurs d’introduction). Par ailleurs, les modifications environnementales
en cours comme les changements globaux interagissent directement avec la question « espèces
invasives » nécessitant l’élaboration de nouvelles approches et de modalités de gestion-gouvernance
à l’échelle mondiale.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 organiser l’information ainsi que l’interconnectivité des réseaux, et améliorer l’accessibilité de
l’information à tous les acteurs – communautés locales, chercheurs, pouvoirs publics, et tous les
fournisseurs et utilisateurs des ressources naturelles dans toutes les géographies
 développer une analyse des cas existants afin d‘élaborer des dispositifs de veille et des systèmes
d’alerte opérationnelle ainsi que des méthodologies d’analyse de risques
 mettre à disposition des « boîtes à outils » pour les gestionnaires et optimiser la gouvernance à
l’échelle internationale face au problème des espèces invasives
5 – Biodiversité et changement climatique : quels risques pour la santé humaine ?
Le changement climatique avec son cortège de modifications de température, des précipitations, de
l’humidité, de même que la dégradation des milieux sont deux facteurs qui agissent sur l’émergence
de maladies infectieuses et parasitaires. En effet, les changements de milieux vont jouer sur l’aire de
distribution des espèces, agir sur les cycles de nutrition et de vie des organismes (vitesse de
développement, nombre de cycles annuels…), sur les réseaux trophiques, sur leurs systèmes de
défense et de reproduction, sur la floraison des plantes, sur la date de migration des oiseaux, sur la
durée d’activité des insectes…
Ce faisant, ils affectent les populations d’espèces vectrices et réservoirs et agissent directement et
indirectement sur les virus, bactéries ou parasites pathogènes, en sélectionnant des populations
les mieux adaptées aux conditions environnementales qui pourront s'avérer plus ou moins
virulentes.
Les recherches actuelles prévoient une possible expansion géographique de nombreuses maladies
infectieuses et en particulier celles transmises par des animaux vecteurs : paludisme, dengue et
autres arboviroses ou encore maladie de Chagas.
Les organismes de recherche et les services des Etats mettent en place des systèmes de surveillance
spécifiques à chaque maladie émergente, pour suivre l'évolution des pathogènes, des vecteurs ou
des espèces réservoirs sur le territoire. D’autres projets visent le développement d’outils de
prédiction ou de cartographie de répartition des risques sanitaires, afin de prévenir les risques
épidémiologiques. Les scientifiques s'intéressent de plus en plus à " l'écologie de la santé " qui
concerne les conditions écologiques de développement des maladies, les interactions et l'écologie
des animaux vecteurs. L’objectif est d’éliminer la maladie en modifiant le milieu de vie du pathogène
et en rétablissant la concurrence avec de nouvelles espèces (pas d'élimination directe du pathogène).
Si l'on veut être capable de prédire les conséquences possibles des modifications d'un écosystème
sur l'évolution des maladies infectieuses, il faut être capable de faire des analyses transversales
approfondies des milieux naturels, de leur biodiversité et de leurs interactions.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 recenser les manques actuels, orienter de nouvelles études transversales régionales et
internationales adaptées et hiérarchisées selon les besoins : veille, suivi épidémiologique, écologie de
la santé, modélisation, scénarios
 aider à la prise de décisions pour la gestion des écosystèmes, et orienter les politiques publiques
de santé en relation avec les instances mondiales spécialisées (OMS)
 anticiper les actions à mener en cas de situation de crise
6 – Quel équilibre entre conservation et utilisation durable de la biodiversité ?
Afin de mettre en place une conservation et une préservation efficaces de la biodiversité et de
rendre durables les services qu’elle procure aux Hommes, il est important d’élaborer une stratégie et
des objectifs communs au niveau international.
Un fort clivage Nord-Sud existe en matière de protection de la biodiversité et les visions ne sont pas
toujours convergentes. Les questions fondamentales quant au principe même de conservation, telles
que la nécessité de conserver, quels milieux ou ressources conserver, dans quelles régions et
comment prendre en compte les effets du changement climatique sont toujours débattues. La
plupart des « points chauds » (hotspots) terrestres et marins de biodiversité se situent dans des pays
ou territoires dont la priorité majeure est le développement économique et social. La réflexion sur la
nature des efforts internationaux à fournir pour assurer la protection de ces points chauds et
évaluer le coût économique et social important que va engendrer cette protection doit s’inscrire à
un niveau global.
Il s’agira également de trouver un équilibre entre exploitation et préservation des ressources et des
milieux, en particulier pour les nouveaux enjeux émergents, comme les grands fonds marins ou
encore les territoires du grand Nord grandement transformés par le changement climatique.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 provoquer et faciliter de débat entre les différents courants pour définir collectivement une
stratégie de conservation internationale et ainsi aider la prise de décision
 jouer un rôle d’alerte mondiale sur les menaces sur les domaines non réglementés
7 – Quel lien entre la dégradation de la biodiversité et la faim dans le monde ?
La diversité biologique est primordiale pour l'agriculture et la production vivrière. Des millions de
gènes qui servent de composantes vitales aux milliers de végétaux et d'animaux peuplant la planète,
jusqu'aux combinaisons quasi-infinies d'organismes dont sont constitués les écosystèmes naturels, la
biodiversité apporte une contribution fondamentale à l'alimentation.
Du fait à la fois de la modernisation de l'agriculture, des changements d'habitudes alimentaires et de
la pression démographique, l'humanité dépend de plus en plus d'un nombre restreint de variétés
agricoles pour son alimentation. On compte ainsi que 90% des protéines animales consommées
proviennent de 12 espèces animales tandis que 50% des calories végétales consommées viennent de
4 espèces cultivées. On estime que ¾ de la diversité génétique des cultures utilisées en agriculture
ont déjà été perdues.
Cette disparition de biodiversité implique une diminution des options pour une nutrition
diversifiée, pour une production alimentaire soutenue, pour une amélioration des revenus, pour
une meilleure adaptation à de nouvelles conditions environnementales et de nouvelles stratégies
d’une production agricole plus durable, pour une gestion des écosystèmes et pour une bonne
protection de l'environnement.
Par ailleurs, l’augmentation importante des cultures OGM, à des fins scientifiques ou agricoles, s’est
faite sans que la question de leur impact sur la biodiversité et l’environnement fasse consensus, tant
sur le protocole de recherche que les résultats. Le nombre d’agriculteurs qui plantent des OGM est
en augmentation constante depuis 1996 et représentante plus de 12 millions d’agriculteurs,
majoritairement dans les pays en développement, pour une augmentation de 13% des zones de
plantations d’OGM atteignant les 100 millions d’hectares en 2006 selon L’International Service for
the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA).
La possibilité de transfert de gènes d’une plante OGM au sein de la même espèce ou entre espèces
différentes est possible théoriquement mais il est nécessaire d’évaluer sur le terrain les risques et la
nature des impacts sur la biodiversité ainsi que les conditions pratiques de coexistence de cultures
OGM et traditionnelles ou biologiques. Il en est de même pour les effets du produit du transgène et
des pratiques agricoles spécifiques aux OGM sur la biodiversité.
(Parallèlement se pose également la question du suivi objectif de la dissémination des OGM dans
l’environnement.)
Une analyse des programmes existants pourrait permettre d’encourager des recherches innovantes
pour soutenir les efforts des agriculteurs à sauvegarder les écosystèmes tout en augmentant la
production, notamment dans les pays les plus pauvres.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 appuyer la réalisation d’une étude comparative transversale pour identifier jusqu’où une
meilleure intégration biodiversité-agriculture peut contribuer à l’alimentation et préserver la
biodiversité ainsi que les services qu’elle rend, avec une approche internationale pour couvrir une
large gamme de situations et tenir compte de l’importance de la mondialisation des échanges
 orienter par ses recommandations les choix des modes de production ainsi que le type de culture
en fonction des écosystèmes et des besoins pour les populations et ainsi orienter les politiques
publiques en relation avec les instances mondiales spécialisées (FAO, OMC)
 évaluer les conditions de conservation des ressources génétiques et les critères de domestication
appropriés pour une agriculture durable
8 – Peut-on préserver la biodiversité par l’éducation et la sensibilisation ?
Alors que le changement climatique jouit d’un pouvoir de mobilisation mondiale et bénéficie d’une
large médiatisation, la biodiversité souffre d’un manque de visibilité auprès du public. Sa complexité
et la méconnaissance des nombreux services écologiques dont nous profitons chaque jour ne
permettent pas une appropriation évidente et immédiate des enjeux par les populations.
L’éducation, la formation, le renforcement de capacités et la communication sont des outils
indispensables pour faire émerger une prise de conscience et une mobilisation mondiale de
protection de la biodiversité. Le concept de « services rendus par les écosystèmes » doit devenir une
notion simple et appréhendable par tout un chacun. Pour cela, l’éducation, l’information et la
vulgarisation sont les vecteurs essentiels pour évoluer les mentalités et de modifier le comportement
des citoyens.
L’effort à fournir sera d’autant plus fort que les populations du Nord et du Sud seront urbanisées et
éloignées de la nature.
La valorisation de la biodiversité, en tant que source de « plaisirs » esthétique, artistique, récréatif,
culturel, d’inspiration (biomimétisme) par exemple, sera un outil éducatif et de sensibilisation à
développer.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 fédérer et diffuser des exemples et des messages simples, percutants, relayés par les politiques et
les différents acteurs de la biodiversité, pour faire comprendre aux populations, du Nord comme du
Sud, l’importance de préserver la biodiversité
 renforcer les outils de communication et les initiatives existants, comme le Centre d’échange
d’informations (CHM) de la CDB
 encourager et développer des approches innovantes de sensibilisation.
9 – La biodiversité peut-elle créer des richesses durables pour les communautés autochtones ?
L’approche « gestion communautaire des ressources naturelles » a été largement développée en
Afrique australe, mais pas uniquement, avec des résultats encourageants. Cette approche intéresse
aujourd’hui les pays fortement concernés par la question des communautés autochtones et locales.
C’est le cas du Brésil par exemple. Il s’agit ainsi de développer des instruments de valorisation de ses
ressources naturelles ainsi que des savoirs traditionnels pour permettre à ces communautés de gérer
leurs ressources par et pour elles-mêmes. Les ressources ainsi produites leur permettent d’accéder
aux services essentiels, santé, scolarisation, eau, ...
Délivrables / Actions d’un ipBes
 rechercher et donner de nouvelles pistes pour des approches locales pour une gestion durable de
la biodiversité et pour le développement des communautés locales à court terme
10 – La biosphère est-elle capable de subvenir aux besoins d’une démographie galopante ?
Selon un rapport du 18 mars des Nations Unies, en 2050, nous serons 9,2 milliards (rapport de la
démographie mondiale), avec une surface terrestre inchangée de 148 939 100 km² ; cela reviendrait
à une densité moyenne de pratiquement 62 à 68 personnes par km², pour une densité actuelle de 44
à 48 habitants au km² (6,5 milliards). Or toute la surface n’est pas habitable, ce qui multipliera plus
encore la densité de population localement. Si l’on ajoute à cela l’urbanisation donc la concentration
des populations on imagine les impacts sur la biodiversité, les ressources, les déchets et
l’aménagement de la planète. Ainsi Londres aurait besoin de 60 fois sa superficie pour alimenter sa
population; Bangkok s’enfoncerait, victime de la surexploitation de sa nappe phréatique.
Lorsque la terre accueillait 6 milliards de personnes, chacune disposait de 8,5 ha, à partager avec la
faune et la flore qui ont également des besoins incompressibles, pour notamment produire l'oxygène
qui nous est vital. Si l’on retire les terres improductives, il ne reste que 2 ha utilisables par personne.
On déduit de cela les besoins des autres espèces en eau, air, habitats et nutriments et il reste 1,5 ha
à chaque personne. Or, aujourd’hui, un terrien moyen a besoin de 2,5 ha. L'empreinte écologique
mondiale a donc dépassé la capacité biologique de la Terre à produire les ressources et absorber les
déchets. Ainsi, depuis le milieu des années 1970, les réserves sont surexploitées. Mais la tendance
n'a pas encore pu être inversée, en raison de la difficulté de changer les modes de consommation et
de production, en dépit des engagements et objectifs de développement durable établis aux
sommets de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 et de Johannesburg en 2002.
Délivrables / Actions d’un ipBes
 Développer les scénarios et modèles qui pourraient appuyer une gouvernance mondiale de
l’environnement qui prendrait en compte le clivage Nord-Sud et l’accentuation de la pauvreté au
Sud, la dette écologique, la déforestation et la globalisation des agrosystèmes au profit de
monocultures destinées à l’exportation - huile de palme, agrocarburants, la perte des services rendus
par les écosystèmes, en s’appuyant sur les études déjà produites – empreinte écologique, MEA, FAO,
Banque Mondiale, …
 Communiquer à grande échelle sur les conséquences pour la génération de nos enfants du
« dogme de la croissance économique et matérielle continue » et sensibiliser et appuyer à toutes les
échelles les actions responsables et éco citoyennes.

Demande de la CDB à l’IPBES lors de la 11ème Conférence des Parties (Hyderabad, octobre
2012)
Décision XI/2
Invites the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, in
cooperation with the Executive Secretary, to develop a work programme that includes the
preparation of the next global assessment on biodiversity and ecosystem services, to be launched in
2018, focusing on status and trends, the impact of biodiversity and ecosystem services on human
well-being, and the effectiveness of responses, including the Strategic Plan and its Aichi Biodiversity
Targets, building, inter alia, on its own and other relevant regional, subregional and thematic
assessments, as well as on national reports, and requests the Executive
Décision XI/13
Requests the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services to
consider ways in which the activities of the Platform could, as appropriate:
(a) Build on, and contribute to, the fourth edition of the Global Biodiversity Outlook;
(b) Contribute to assessments of the achievement of the Aichi Biodiversity Targets; and
(c) Provide information on policy options available to deliver the 2050 Vision of the Strategic Plan
for Biodiversity 2011-2020.
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