Evaluation Rapport Final Titre du projet : Quel climat à l`école ? Les

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Evaluation Rapport Final
Titre du projet : Quel climat à l’école ? Les « jeunes » face aux changements climatiques
Responsable scientifique : Susan Kovacs
Organismes et laboratoires impliqués dans le projet : GERIICO, MNHN, APPA
Le rapport est bien rédigé et le travail de terrain, basé à la fois sur de questionnaires,
d’entretiens et de sources écrites, est considérable. Les constatations sur les
conditions d’intégration du principe de l’éducation à l’environnement pour le
développement durable (EEDD) aux collèges à partir de 2004 sont intéressantes.
L’analyse permet de rendre compte des différentes obstacles rencontrés dans
l’assimilation de la problématique du développement durable au sein des
programmes scolaires : manque de formation des enseignants, absence d’un cadre
institutionnalisé d’enseignement à l’environnement, difficile collaboration entre
enseignants de disciplines différents, inadéquation des manuels scolaires.
Les auteurs avaient opté pour une approche pluridisciplinaire en mobilisant , les
sciences de l’information et de la communication, les sciences didactiques et de
l’éducation, la science politique, la sociologie des organisations,. Cette tâche n’a été
accomplie que très partiellement. La science politique, à travers l’analyse des
politiques climatique et du réseau d’acteurs mobilisé autour d’elles, était censée
permettre d’apprécier l’impact de la variable politique sur la mise en œuvre d’une
EEDD. Seuls les textes officiels d’EEDD et de l’Agenda 21 ont été pris en
considération sans qu’une analyse des acteurs de politique publique soit
véritablement effectuée. Seulement 4 acteurs (deux dans chaque région étudiée) ont
été contactés ce qui est très insuffisant pour réaliser une analyse en terme de
politiques publiques. Il en va de même de la sociologie des organisations qui
constitue un important courant au sein de la discipline sociologique mais que les
auteurs apparemment ne maîtrisent pas, se limitant simplement à une présentation
générale des travaux de Fayol et Mayo de la fin du 19 ème siècle… Bien évidement la
sociologie des organisations et les instruments qu’elle utilise ont beaucoup progressé
depuis mais les auteurs ne semblent pas avoir pris connaissance.
Dans leur projet les auteurs annonçaient vouloir « éclairer ce qui se joue
effectivement au sein du système scolaire à propos des enjeux climatiques », ce qui
est reflété aussi dans le titre « Quel climat à l’école ». Or cette recherche porte
principalement sur l’éducation à l’environnement pour le développement durable et
non pas sur le changement climatique. Rares sont en effet les passages
exclusivement consacrés au CC. Les auteurs justifient cette ouverture en indiquant
qu’il n’y a pas de données spécifiques sur le CC. Pourtant, des recherches sur le CC
en science de l’éducation existent (analyses portant sur la compréhension par les
élèves des enjeux climatiques, étude sur la formation et connaissances des
enseignants et les pratiques éducatives employées…). L’avis du rapporteur est que
c’est plutôt le questionnement retenu dans cette étude qui ne permet pas de placer la
question du CC au centre de l’analyse.
Ces remarques n’enlèvent pas l’intérêt de cette étude pour la compréhension du
processus d’incération de l’EEDD dans les collèges français mais le rapporteur se
demande sur la pertinence de son financement par le programme GICC.
Ce projet de recherche a l’avantage mais son ouverture est trop large et risque nuire
à la cohérence de l’analyse surtout que l’equipe de recherche n’est pas très
importante et expérimentée (voir infra).
Les auteurs proposent en particulier de s’appuyer sur différentes disciplines :.
Parallèlement différentes approches sont retenues comme l’analyse des politiques
publiques, la socialisation politique, la sociologie de l’opinion, la sociologie des
sciences. Chacune de ces disciplines à ses propres démarches analytiques et outils
de travail de même que les approches mobilisées qui renvoient à des écoles de
pensée très différentes (des quasi sous-disciplines). Une clarification de la démarche
nous semble nécessaire pour garantir la cohérence dans l’analyse.
Les outils d’analyse mobilisés sont divers :
- entretiens semi directifs (180 sont prévues)
- Des observations in situ
- Analyse de contenu par la constitution d’une grille de codage
- Questionnaires (sur un enchatillon de 2000 collégiens)
le travail prévu dans ce projet est considérable et peut facilement dépasser les
capacités de l’equipe en présence. Le traitement du nombre des entretiens semi
directifs annocées va au delà de ce qui est habituellement pratiqué. Surtout, la
réalisation d’une enquete par questionnaire sur 2000 collégiens sans recours À l’aide
d’un institut de sondage paraît très difficile.
Selon les informations du tableau de la page 16, les auteurs prévoient de définir leur
démarche analytique àprès la réalisation de l’enquête du terrain. Ceci risque de
rendre caduque une partie de données recueillies.
Le rapporteur pense que le souci d’englober l’ensemble des problématiques touchant
de près ou de loin au sujet produit le résultat inverse en faisant éclater la cohérence
du projet. L’énormité de la tâche annoncée risque par ailleurs de ne pas permettre au
projet de se réaliser en entier.
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