COMMUNIQUE de PRESSE – IINS – Bordeaux, le 27 juin 2012 L’action d’un antidépresseur sur le mouvement des récepteurs du glutamate et la plasticité cérébrale démasquée Des chercheurs de l'Institut Interdisciplinaire de Neurosciences (IINS)* à Bordeaux avec des collaborateurs français et étrangers viennent d'élucider le mécanisme d'action de l'antidépresseur Stablon (tianeptine) sur la plasticité des synapses. En associant des approches d’imagerie de pointe à haute résolution et de neurophysiologie, ils ont démontré que la tianeptine agit sur la plasticité des connections cérébrales en modulant le mouvement des récepteurs de surface du glutamate. Ces travaux ouvrent des perspectives de développement de molécules permettant le contrôle du mouvement des récepteurs du glutamate comme nouvelle cible thérapeutique de l'anxiété et de la dépression. La plasticité des synapses est un processus essentiel pour le fonctionnement du cerveau, impliquée par exemple dans l'apprentissage et la mémoire. Des dysfonctionnements de ces adaptations sont notamment liés à l’apparition de troubles psychiatriques comme la dépression. Cette pathologie est un trouble cérébral complexe dont souffre de nombreuses personnes dans notre société. Le fait que la majorité des antidépresseurs agit initialement au niveau des voies monoaminergiques (comme la sérotonine) a conduit de nombreux laboratoires à étudier en détail ces voies cérébrales, laissant sous-explorées la connaissance des mécanismes d’action d’antidépresseurs atypiques. La tianeptine, commercialisée sous le nom de Stablon (Coaxil ou Tatinol), est une substance chimique qui possède des propriétés antidépressives et qui facilite les processus mnésiques. Le mode d'action de cette molécule est cependant mal connu. Des chercheurs de l’IINS, en collaboration avec le Neurocentre Magendie, la division des Neurosciences de l'Université de Dundee (UK) et l'Institut de recherche Servier, rapportent que la tianeptine favorise la plasticité des synapses excitatrices glutamatergiques, le principal neurotransmetteur excitateur dans le cerveau. Cette étude renforce ainsi les découvertes précédentes sur le rôle central des mouvements de récepteur dans la plasticité synaptique et l’adaptation des circuits cérébraux. Elle ouvre de plus des perspectives de recherche sur de nouveaux modes d’action moléculaire dans des troubles neuropsychiatriques. Les contacts chercheurs sont : Daniel Choquet, directeur de l'IINS, responsable de l'équipe 'Dynamique de l'organisation et des fonctions synaptiques' - Tél. 05 57 57 40 90, port. 06 82 08 90 02 - Mél. [email protected] Laurent Groc, responsable de l'équipe 'Développement et adaptation des circuits neuronaux' Tél. 05 57 57 56 07, port. 06 32 90 76 02 - Mél. [email protected] * L’Institut interdisciplinaire de neurosciences (IINS) est une unité mixte de recherche CNRS / Université Bordeaux Segalen (UMR 5297) à Bordeaux. Il est dirigé par Daniel Choquet.