téléchargez le synopsis de l`étude

publicité
Projet « Pelade et anti-TNF »
Investigateur principal :
Dr Manuelle Viguier, M.D, Ph.D, Dermatologue
Service de Dermatologie de l’Hôpital Saint-Louis, 1, Avenue Claude-Vellefaux 75 475
Paris Cedex 10. Tél : 01 42 49 98 43. email : [email protected]
Coinvestigateurs :
Club Rhumatismes et Inflammations (CRI)
Groupe Psoriasis de la Société Française de Dermatologie
Groupe d’études thérapeutiques des affections inflammatoires du tube digestif
(GETAID)
Rationnel
La pelade se caractérise par une perte brutale des cheveux sans signe inflammatoire
ni altération épidermique sous-jacente (alopécie non cicatricielle), parfois associée à
une chute des poils, sur une surface cutanée variable allant d’une simple plaque
isolée du cuir chevelu (voir Figure 1) à une disparition totale de tous les cheveux et
de tous les poils accompagnée d’une atteinte des 20 ongles. Elle touche aussi bien
les hommes que les femmes, avec une prévalence estimée à 0.1% à 0.2% de la
population américaine, avec un pic de prévalence entre la deuxième et la quatrième
décade (1).
Il s’agit d’une maladie auto-immune dans laquelle la cible est le follicule pileux. Elle
peut être associée à d’autres maladies auto-immunes, en particulier avec les
thyroïdites auto-immunes (8 à 28% des cas) ou le vitiligo (3 à 6% des cas). La pelade
est caractérisée d’un point de vue physiopathologique par l’existence d’un infiltrat
inflammatoire péripilaire essentiellement composé de lymphocytes T de type CD4 + et
CD8+, avec un profil cytokinique de type Th1 et expression du TNF-, suggérant le
rôle de cette dernière cytokine dans la physiopathologie de cette maladie (1).
Cependant les essais thérapeutiques menés avec des agents bloquant le TNF-,
notamment avec l’etanercept, se sont avérés être négatifs, voire délétères (2-4). Par
ailleurs, plusieurs cas ou courtes séries de cas ont été rapportés signalant
l’apparition de pelade au cours des différents traitements ciblant le TNF- (infliximab,
adalimumab, etanercept), contribuant à rajouter la pelade à la liste des phénomènes
dysimmunitaires déjà observés sous anti-TNF- (5-18).
L’état actuel de nos connaissances sur le profil clinique et évolutif de ces pelades
survenant dans un contexte particulier, reste limité et repose uniquement sur des
données rétrospectives acquises sur une vingtaine de patients et il n’existe aucune
série prospective (5-18).
Nous souhaitons mettre en place une étude rétrospective et prospective à plus
grande échelle, dont les Objectifs seront de:
- Estimer l’incidence en France des pelades survenant au cours des traitements par
anti-TNF-,
- Etudier une éventuelle variation d’incidence en fonction de la pathologie traitée par
anti-TNF- (psoriasis, rhumatisme inflammatoire, maladie inflammatoire du tube
digestif),
- Etudier une éventuelle variation d’incidence en fonction de l’anti-TNF- utilisé
(infliximab, adalimumab, etanercept, certolizumab),
- Etudier l’association entre la survenue d’une pelade sous anti-TNF- et l’existence
d’autres pathologies auto-immunes : vitiligo, thyroïdite de Hashimoto, lupus….
- Etudier l’existence d’un éventuel épisode préalable de pelade, avant la mise sous
anti- TNF-,
- Etudier le délai d’apparition de la pelade après l’initiation d’un traitement par antiTNF-,
- Etudier les principales caractéristiques cliniques de la pelade apparue sous antiTNF- et évaluer sa sévérité (forme clinique, surface atteinte, atteinte unguéale
associée…),
- Etudier la prise en charge thérapeutique de la pelade et notamment la nécessité ou
non pour le clinicien prescripteur d’arrêter les anti-TNF-,
- Etudier l’évolution de la pelade en fonction de l’arrêt ou non des anti-TNF-:
aggravation sous traitement, régression complète ou partielle à l’arrêt, rechute à la
reprise de la même ou d’une autre biothérapie.
Matériels et Méthodes
Etude descriptive à la fois rétrospective et prospective (à partir de janvier 2011) à
l’échelle nationale menée auprès des dermatologues, des rhumatologues et des
gastro-entérologues prescripteurs de biothérapies, sous l’égide et par l’intermédiaire
des sociétés savantes de chacune des 3 spécialités : Groupe Français du Psoriasis,
CRI et GETAID.
Appel à observations de façon à la fois rétrospective puis prospective sur une
période de 2 ans (janvier 2011- décembre 2012).
Observation électronique pré établie à renseigner par le clinicien ayant pris en
charge ou prenant en charge un patient incident et à adresser par email au Dr
Viguier ([email protected]).
Critères d’inclusion :
-
Tout patient traité par anti-TNF alpha ayant développé une pelade avant
janvier 2011 ou développant une pelade entre janvier 2011 et décembre 2012,
-
Pelade définie par : perte brutale ou rapide, localisée ou étendue, des
cheveux sans signe inflammatoire, ni altération épidermique de la peau
alopécique. La présence de cheveux cassés avec une base amincie
épidermique en périphérie des plaques actives (« cheveux en point
d’exclamation ») ou de reste de cheveux cassés dans les orifices folliculaires
des plaques (« cheveux cadavérisés ») sont des arguments supplémentaires
mais non obligatoires.
-
Diagnostic de pelade confirmé par un dermatologue.
Critères d’exclusion :
-
Absence de confirmation du diagnostic par un dermatologue.
-
Alopécies cicatricielles.
Il est souhaitable de pouvoir suivre le patient sur une période minimale de 6 mois
après le diagnostic de pelade pour pouvoir renseigner les données évolutives.
L’impossibilité de suivi n’est cependant pas un critère d’exclusion dans la mesure où
un certain nombre de données épidémiologiques pourront quand même être
renseignées.
Références
1. Alkhalifah A, et al. Alocia areata update. J Am Acad Dermatol 2010 ; 62 : 17788.
2. Abramovits W, et al. Failure of two TNF-alpha blockers to influence the course
of alopecia areata. Skinmed. 2006;5:177-81.
3. Fabre C, et al. Worsening alopecia areata and de novo occurrence of multiple
halo nevi in a patient receiving infliximab. Dermatology 2008; 216: 185-6.
4. Strober BE, et al. Etanercept does not effectively treat moderate to severe
alopecia areata: an open-label study. J Am Acad Dermatol. 2005;52:1082-4.
5. Ettefagh L, et al. Alopecia areata in a patient using infliximab : new insights
into the role of tumor necrosis factor on human hair follicles. Arch Dermatol
2004; 140:1012.
6. Posten W, et al. Recurrence of alopecia areata in a patient receiving
etanercept injection. Arch Dermatol 2005; 141: 759-60.
7. Tosti A, et al. Alopecia areata during treatment with biologics agents. Arch
Dermatol 2006; 142:1653.
8. Garcia Bartels N, et al. Development of alopecia areata universalis in a patient
receiving adalimumab. Arch Dermatol 2006; 142:1654-5.
9. Pelivani N, et al. Alopecia areata universalis elicited during treatment with
adalimumab. Dermatology 2008; 216:320-3.
10. Chaves Y, et al. Alopecia areata universalis during treatment of rheumatoid
arthritis with anti-TNF-alpha antibody (adalimumab). Dermatology 2008;
217:380.
11. Kirshen C, et al. Alopecia areata following adalimumab. J Cutan Med Surg
2009; 13:48-50.
12. Hernandez MV, et al. Development of alopecia areata after biological therapy
with TNF- blockers : description of a case and review of the literature. Clin Exp
Dermatol 2009; 27 (5): 892-3.
13. Pan Y et al. Alopecia areata during etanercept therapy. Ocul Immunol Inflamm
2009; 17: 127-9.
14. Nakagomi D, et al. Psoriasiform eruption associated with alopecia areata
during infliximab therapy. Clin Exp Dermatol 2009; 34:923-4.
15. Beccastrini E, et al. Alopecia areata universalis during off-label treatment with
infliximab in a patient with Behçet disease. Dermatol Online J 2010; 16: 15.
16. Ferran M, et al. Alopecia areata as another immune-mediated disease
developped in patients treated with tumour necrosis factor-alpha blocker
agents. J Eur Acad Dermatol Venereol 2010 {Epub ahead of print}
17. Le Bidre E, et al. La pelade : nouvel effet secondaire des anti-TNF alpha ?
JDP 2010, P336.
18. Hornez H, et al. Pelades survenant sous infliximab : série de trois malades et
revue de la littérature. JDP 2010, P124.
Figure 1
Pelade en plaque unique de la région frontopariétale apparue 3 mois après l’initiation
d’un traitement par etanercept chez un patient souffrant de psoriasis.
Téléchargement