Fréquence Examens - Sorbonne I - Epreuve de littérature - par Constantin Voulgaridis Maupassant “ Boule de suif” Extrait pages 79 - 81 « Boule de suif répondit sèchement : ……………ne le regardaient guère. » Questions : 1. Situez le passage dans l’ensemble de la nouvelle et dites quels sont les personnages qui y participent. Réponse : Il s’agit d’un extrait qui se situe vers la fin de l’action de la nouvelle de Guy de Maupassant, « Boule de suif », publiée pour la première fois en 1880. Dix Rouennais - dont une jeune prostituée surnommée Boule de suif- quittent leur ville en hiver 1870-71, occupée par les Prussiens, pour aller en diligence à Dieppe, puis en bateau au Havre. Après un long voyage et difficile à cause de la neige, ils arrivent à Tôtes dans une auberge d’où un officier prussien leur interdit de repartir le lendemain, si Boule de suif continue à refuser de lui accorder ses faveurs. Nous assistons donc, dans ce passage, au dîner du quatrième soir à l’auberge ; les voyageurs ont déjà fait une coalition pour persuader l’héroïne de céder aux avances de l’Allemand mais sans résultat. Alors, la comtesse de Bréville tente d’abuser de la piété naïve de la courtisane en faisant appel à une argumentation religieuse pour la convaincre. C’est ainsi que par la suite Boule de suif se sacrifiera pour que les voyageurs puissent repartir pour Dieppe. Les personnages qui y participent sont Monsieur Follenvie, l’aubergiste, et les dix voyageurs rouennais. Les premiers rôles y sont tenus par la comtesse et la plus âgée des religieuses. 205 mots Plan à suivre : Situation de l’extrait dans la nouvelle et présentation de la nouvelle Rapide résumé de ce qui s’est passé avant l’extrait : Qui, quoi, où, quand, pourquoi ? Ce qui s’est passé précisément avant l’extrait proposé Et Ce dont il s’agira dans l’extrait. Ce qui se passera après l’extrait. Les personnages qui y participent Qui tient le premier rôle ? 2. Qu’est-ce que Maupassant critique dans cet extrait ? Réponse : L’écrivain critique d’une manière mordante les gens qui n’hésitent pas à exploiter les autres pour servir leurs propres intérêts, quitte à abuser de leur crédulité. Précisément, les compagnons de Boule de suif, qui ont d’abord approuvé son refus au Prussien et ont même été compatissants, ont maintenant changé de comportement et veulent la sacrifier tous ensemble aux désirs de l’occupant en tramant un complot ; les mots « coalition » et « conspiration »le montrent clairement. Maupassant met en vedette avec une ironie féroce la bassesse morale d’un petit échantillon de la société française. Introduction : En une ou deux phrases, on expose l’essentiel de la réponse qui sera analysée par la suite. Analyse : Critique No 1 : la bassesse morale des voyageurs : qu’est-ce qui la montre ? leur comportement, leurs désirs Pourquoi l’auteur le fait-il et comment ? pour donner des traits de société. comment il le fait et pourquoi. Fréquence Examens - Sorbonne I - Epreuve de littérature - par Constantin Voulgaridis D’autre part, Maupassant critique ici la casuistique, c’est-àdire l’étude des cas de conscience et du choix moral difficile : un péché est moins grave, s’il est commis pour une fin louable, considère traditionnellement l’Eglise. Alors si Boule de suif cède aux désirs du Prussien, elle le fera pour délivrer les autres voyageurs. Enfin, il dénonce ceux qui abusent de la naïveté religieuse de l’héroïne pour la convaincre, afin de servir leurs propres intérêts. Avec “La paraphrase édifiante de cet axiome de morale : « La fin justifie les moyens ».”, l’héroïne en est convaincue. 189 mots Critique No 2 : la casuistique. en quoi cela consiste ? comment cela s’applique dans le texte ? Critique No 3 : l’exploitation du plus faible au service de ses intérêts comment cela se fait-il ? 3. Quelles sont les différentes actions du passage ? Réponse : Les actions de l’extrait sont indiquées par différents passés simples, temps par excellence de l’action dans un récit. La première action, indiquée par le verbe « répondit », donne le refus réitéré de Boule de suif qui aggrave la situation de crise. La deuxième action exprimée par le verbe « faiblit » expose la situation difficile des convives et la présente sans issue. La troisième action, indiquée par « interrogea » signale la reprise de la discussion de la comtesse avec la religieuse. La quatrième action, « profita » indique que la comtesse ne manque pas l’occasion d’exploiter l’argument religieux pour atteindre son but. La cinquième action formulée par le verbe « apporta » souligne que la religieuse soutient, involontairement peut-être la « conspiration ». Enfin, la dernière action, exprimée par « fit » explique comment la comtesse utilise l’argument religieux pour persuader Boule de suif. 146 mots Qu’est-ce qui indique les actions ? le passé simple. Enumération de principaux moments qui font avancer l’action. 1 2 3 4 5 6 4. Quel est le rôle des repas dans la nouvelle ? Réponse : Les personnages mangent et boivent souvent dans cette nouvelle. Il est vrai que l’on mange quand on a faim et Maupassant utilise la faim pour créer la première crise dans la nouvelle, une crise qui révèlera le caractère de Boule de suif, mais aussi celui des autres personnages. C’est parce qu’il lui est facile, à travers la conversation et l’attitude des personnages, de faire leur portrait, d’exposer leurs intentions et puis de les critiquer à volonté. Le premier repas a ainsi lieu dans la diligence, en route vers Tôtes, où aucun des voyageurs n’a prévu d’apporter de provisions, sauf Boule de suif qui leur offre à manger. Le lecteur peut apprécier la générosité de l’héroïne. Mais, en même temps, ses compagnons se sentent obligés de lui parler et de laisser de côté leur dédain pour elle. Ensuite, les repas pris à l’auberge donnent l’occasion aux Idée générale introduisant le thème. Quel est le rôle du thème ? 1re explication 2e explication Analyse de ce thème, à partir d’exemples tirés de la nouvelle qui prouvent notre explication: 1er exemple : générosité de Bds. 2e exemple Fréquence Examens - Sorbonne I - Epreuve de littérature - par Constantin Voulgaridis compagnons de parler et d’exprimer les raisons, sans s’adresser directement à l’héroïne, pour lesquelles elle devrait céder à l’officier. En plus, c’est lors du dîner du quatrième soir que la comtesse arrive à la convaincre d’accorder ses faveurs à l’Allemand. Dans ces deux cas, l’écrivain dénonce la bassesse morale des autres voyageurs ainsi que leur hypocrisie. Enfin, le dernier repas pris dans la diligence sert à montrer l’ingratitude des voyageurs vis-à-vis de Boule de suif. Ils n’offrent rien à manger à la pauvre qui a oublié d’emporter des provisions. Le dénouement évoque clairement non seulement l’ingratitude des compagnons de Boule de suif mais aussi leur cruauté impitoyable à l’égard d’une pauvre courtisane au bon cœur qui s’est sacrifiée à deux reprises pour eux Par ailleurs, Maupassant donne à la nourriture un rôle symbolique : les voyageurs livrent Boule de suif à l’officier comme on donnerait un morceau de viande pourvu qu’on serve ses intérêts. C’est peut-être la raison pour laquelle le narrateur, quand il la décrit physiquement au début de la nouvelle, compare les parties de son corps à des produits comestibles. 277 mots. 2e exemple 3e exemple 2e et 3e exemples : bassesse morale et hypocrisie 4e exemple : ingratitude et cruauté Une dimension symbolique de ce thème exemple qui prouve cette dimension.