ECGE11BA - Histoire

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HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE – ECGE 1121 [P. SERVAIS]
ANNÉE ACADÉMIQUE 2007-2008
I.
CARACTÉRISTIQUES DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE
1) L’entreprise est radicalement séparée de la famille :
- Dans la société traditionnelle on s’apparente à la famille. Avant la banque,
l’atelier, la ferme, … restaient des « affaires de famille ». (ex. : Rothschild, …)
 La famille est une cellule de production de richesses
- Dans la société industrielle c’est différent. Les membres de la famille la quittent
pour aller travailler dans les industries.
 La famille est une cellule d’exploitation et de consommation de richesses.
2) La division du travail est basée sur la technologie :
- Dans la société traditionnelle l’homme domine l’outil, la machine. Cela dépend de
l’habilité, de l’expérience ; et au plus on est vieux au plus on a d’expérience, ce
sont donc les plus expérimentés qui gèrent la production de richesses.
- Dans la société industrielle c’est en quelque sorte la machine qui gouverne, elle
impose son rythme et donc le déroulement du travail et de la production. Les
jeunes prennent la place des anciens dans le processus de production de
richesses, car ce travail demande une capacité d’adaptation à la machine.
 Ce n’est donc plus avec l’âge que l’on progresse.
3) Accumulation de capitaux nécessaire :
- Dans la société traditionnelle l’outil de travail est bon marché, il ne coûte qu’une
journée de labeur ou on peut même le construire soi-même.
- Dans la société industrielle la mécanisation rend les outils de travail très chers.
 L’aspect financier devient de plus en plus présent. Il y a une importance de
capital humain ET de capital financier.
4) Calcul économique rigoureux indispensable :
- Dans la société traditionnelle les calculs économiques restent assez sommaires, on
gère sa fortune soi-même.
- Dans la société industrielle, du fait de l’accumulation de capitaux, il faut rendre
des comptes aux actionnaires, à la banque, … Le prix de la mécanisation entraîne
un calcul économique rigoureux.  On gère plus d’argent.
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5) Concentration de la main d’œuvre sur le lieu de travail :
- Cela permet une économie de temps (pas de déplacements) et d’énergie.
- Économiquement, c’est également plus avantageux, mais socialement cela va
conduire à une prise de conscience collective (l’intérêt des ouvriers varie de celui
des patrons). Karl Marx va se pencher sur cette prise de conscience et met en
place la « lutte des classes ».
- Cette concentration de la main d’œuvre pose la question de la propriété des
moyens de production : les ouvriers se disent que leur machine leur appartient
(contrairement au patron).
- 3 réponses, conséquences :
 Communisme (Russie)
 Libéralisme (Amérique du Nord)
 Économie mixte, marché libre où l’état joue un rôle régulateur (Europe)
 Cette série de modifications importantes renvoient à la caractéristique
principale de la société industrielle : LE CHANGEMENT.
II.
LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ET LE CHANGEMENT
1) Substitution d’inventions mécaniques aux talents humains :
- La machine prend en charge des tâches difficiles et éprouvantes pour l’homme.
2) Substitution de l’énergie inanimée à la force humaine et animale :
- Se fait très lentement. Amélioration de la productivité et simplification du
processus.
- Elle soulage l’homme et démultiplie l’efficacité de l’homme dans la société.
3) Amélioration sensible de l’extraction et du travail des matières premières :
- On rentabilise les matières premières à fond, car la productivité est de plus en
plus forte.
- Le rendement et les bénéfices augmentent et les avantages qui s’en suivent pour
la société sont considérables.
4) Accroissement de la taille de l’unité de production :
- Dans la société traditionnelle l’unité de production était la famille.
- Dans la société industrielle tout le monde fait partie de l’unité de production.
- Les machines et les ouvriers sont rassemblés en un seul endroit.
 Amélioration de la productivité, et moins coûteuse.
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5) Nouvelle définition des fonctions et des responsabilités des différents participants à
l’opération productive :
- EMPLOYEUR
- TRAVAILLEUR
- Il y a une perte de contact entre l’employeur et le travailleur, l’écart est de plus en
plus important.
- Dans la société traditionnelle l’entreprise familiale est composée de quelques
personnes seulement, donc même s’il y a un patron et un employé, une relation
humaine existe.
- Dans la société industrielle les employés des grandes entreprises ne verront peutêtre jamais leur patron.  Cela implique un désengagement progressif de la part
des deux parties. Chacun a tendance à en faire le moins possible pour l’autre.
III.
DES MOUVEMENTS À AMPLITUDES MULTIPLES
1) Mouvements saisonniers :
- Héritage de la société traditionnelle = fluctuation des prix des biens alimentaires
en fonction de la saison. Cela s’apaise dans la deuxième moitié du 20 e siècle.
- C’est le seul mouvement directement perceptible par l’être humain, sans
nécessité de calculs particuliers.
2) Mouvements de court et de moyen terme :
- Kitchin : Mouvement économique caractéristique de la deuxième industrialisation
d’une durée d’environ 4 ans avec les caractéristiques habituelles d’un cycle
(hausse-plateau [stagnation]-baisse), mais qui se déroule plus vite qu’au 19e
siècle. À un lien étroit avec les stocks des entreprises, les stocks ne se vident plus
 l’économie ralentit  licenciements  quand l’économie reprend on relance
la machine.
- Juglar : Cycle de 8 à 10 ans, comme c’était souvent le cas au 19e siècle, toujours en
fonction des stocks.
- Labrousse : Cycle de 10 à 15 ans, essentiellement dans la deuxième moitié du 18 e
siècle. Il s’agit d’un cycle de transition entre une société dotée d’un rythme
économique traditionnel et une société industrielle. Ce cycle a probablement été
élaboré suite à la crise à la veille de la Révolution française (1789).
- Kuznets : Entre moyen et long terme, cycle d’environ 15-20 ans. Il s’agit d’un
mouvement de transition entre moyen et long terme et qui se superpose au
Kitchin et Juglar. On ne sait pas repérer les déterminants de ce cycle.
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3) Mouvements de long terme :
- Ces mouvements se superposent, s’accumulent l’un à l’autre, mais on ne peut pas
identifier leurs moteurs.
- Kondratieff : Cycle d’environ 60 ans, composé de 2 phases : décroissance de 30
ans et croissance de 30 ans.
- Simiand : Existe depuis le 13e siècle, composé aussi de 2 phases de 30 ans.
- Trend séculaire : Cycle de  100 ans. Méthode utilisée pour constater un
mouvement de long terme.
 Mouvements provoqués par des révolutions démographiques, des évolutions
climatiques, …
Conclusion : Il est important pour les économistes de savoir se situer par rapport à
ces rythmes pour le long terme, même si on ne sait pas pourquoi ces mouvements
surviennent, on sait que s’ils sont à la baisse, tous les autres aussi sont à la baisse.
Il faut notamment analyser ces mouvements pour prendre des décisions
économiques et/ou politiques.
IV.
DES INDICES (INDICATEURS)
Le changement se manifeste pat l’évolution des structures, par des mouvements rythmiques,
mais également par la variation des indicateurs.
1) Prix de gros :
- C’est un indicateur idéal de l’évolution des entreprises. Il s’agit du prix auquel les
entreprises vendent aux détaillants.
- S’il est à la hausse, la demande sera plus importante, sa situation concurrentielle
est bonne et cela engendre aussi une croissance (dans la société), car ils
demandent des employés.
2) Prix de détail :
- C’est un indicateur de l’évolution du commerce, de l’évolution du pouvoir d’achat
et du niveau de vie.
- Il s’agit du prix que nous payons en magasin.
3) Prix de travail (salaire) :
Il permet de mesurer :
-  L’évolution du niveau de vie de la population.
-  Les charges que ce facteur de travail fait reposer sur l’entreprise.
-  Sur le plan social, le rapport de force entre différents facteurs de production
(facteur travail et capital).
- Depuis 2 siècles il augmente sans interruption, mais le nombre de travailleurs lui,
diminue.
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4) Productions :
- C’est un indicateur à la fois essentiel et peu significatif.
- Il est essentiel, car c’est en produisant que l’on crée de la richesse ( quasi en
hausse permanente depuis 2 siècles).
- Il est peu significatif, car la production est généralement estimée à sa valeur
monétaire. Or, au plus il y a d’unités productives, au plus la valeur diminue.
 Entre richesse et valeur il y a des nuances.
5) Produit national brut (PNB = agrégat) :
- Cet indicateur fait son apparition dans les années 30 (40-50 ?).
- Il s’agit de l’ensemble des biens et services produits sur un territoire donné, pour
une période donnée et exprimé en unité monétaire courante.
- Il permet de voir l’évolution de l’économie dans son ensemble.
!!! Une hausse du PNB devrait correspondre à une augmentation des richesses
produites, mais il ne prend en compte que les activités officiellement rétribuées, il
ne tient pas compte du travail au noir. !!!
V.
DES ÉVOLUTIONS
1) Les prix en baisse :
- Les prix sont globalement en baisse, ce qui est synonyme de meilleure efficacité
de l’économie et une amélioration du niveau de vie.
2) La production en hausse :
- La production est la masse des objets dont on dispose.
- On préfère dorénavant des objets jetables aux objets solides et durables d’antan.
3) Le produit national brut (PNB) :
- Il est globalement en hausse, car l’augmentation de la production est beaucoup
plus importante que la baisse des prix. Mais cette progression s’effectue de
manière inégale selon les périodes et selon les régions.
- Exemple :
 1950-1980 : forte hausse de 8 à 9%
 au 19e siècle : faible hausse de  3%
 1929 : forte baisse
- Il progresse plus vite au nord ouest de l’Europe, car elle est au cœur de
l’industrialisation.
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-
L’Europe du sud, centrale et orientale sont en retard par rapport au Nord ouest.
Les décalages s’accentuent, d’un côté la de plus en plus riche Angleterre et de
l’autre le pauvre Portugal.
Au 20e siècle les écarts ralentissent pour parvenir à une relative uniformisation.
4) La notion de crise :
- Elle change de nature avec l’industrialisation, mais elle a toujours existée. Avant il
s’agissait d’un phénomène agricole et à présent elle concerne d’abord les stocks
des entreprises.
- La situation des plus pauvres se détériore selon les économistes et la crise
contribue à assainir le milieu, car seul les meilleurs restent et subsistent (= rôle de
la crise).
- Cette conception va être démontrée à 3 reprises :
 La crise de la fin du 19e siècle : 1873-1895, les interprétations divergent.
 La crise de 1929 : la plus forte crise du système libéral (grande crise du
capitalisme prédire par Marx), on n’en sort que par la 2e guerre mondiale.
 Crise de la fin du 20e siècle : 1973, dure  20 ans (100 ans après la
première crise 1873).
- La crise est un fonctionnement normal du système capitaliste.
VI.
DES AUTEURS ET DES THÉORIES - PLUSIEURS ÉCOLES DE PENSÉES
1) Les économistes classiques (1770-1870) :
- Adam Smith, fondateur du libéralisme économique et Jean Baptise Say (« loi des
débouchés » : toute offre crée sa propre demande) en faisaient partie.
- 3 caractéristiques :
 Confiance en l’économie de marché.
 Approche de l’économie de manière qualitative.
 Considèrent que la source de la valeur c’est le travail
2) Les approches marxistes :
- Selon Marx le marché est l’économie la plus performante et la plus adéquate 
« main invisible du marché » (régularisation invisible).
- Il met en évidence que l’évolution de l’humanité est fonction des structures
fondamentales. Il est anticapitaliste, il privilégie l’homme contre la machine.
- 3 niveaux :
 Infrastructure (production)
 Structure (gestion)
structure de la société
 Superstructure (idéologique)
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Il faut séparer la pensée de Marx et ce que d’autres comme Staline ont entrepris.
Il y a peu de rapports entre Marxisme et Communisme. Marx choisit l’homme
plutôt que la machine, c’est pourquoi, Charlie Chaplin a été soupçonné de
Communisme.
3) Marginalistes et néoclassiques :
- Ce sont des personnes qui sont en confrontation avec les prises de position du
Marxisme. Ils veulent combler les insuffisances de la théorie libérale (classique).
- Walras par exemple met en œuvre des approches quantitatives (et non plus
qualitatives) pour privilégier le traitement mathématique des productions.
- Ils vont apporter des théories ultralibérales c’est pourquoi on parle aussi de
« Néoclassicisme ».
4) Keynésiens :
- Keynes est un économiste britannique, théoricien de l’économie mixte, il reprend
certains aspects d’analyse libérale et Marxiste.
- Il va promouvoir la politique du déficit de l’état. L’état doit pouvoir accepter un
déficit limité pour avoir une croissance. Keynes veut avant tout lutter contre la
crise.
- L’état doit intervenir pour réguler le marché en le soutenant afin d’éviter les
crises.
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VII.
LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ANGLAISE
Distinction entre révolution industrielle et industrialisation :
- Révolution industrielle : unique. L’Angleterre fût la première à réaliser sa
mutation vers l’ère industrielle et si elle fût la première c’est parce qu’elle
bénéficiait de facteurs favorables.
- L’industrialisation : semble être le destin inéluctable de l’humanité.
L’industrialisation commence à se mettre en place à partir de 1760 en Angleterre.
Il y a une lenteur de prise de conscience du phénomène et de son impact économique. On en
parle pour la première fois en 1882.
Même s’il y a une délocalisation du phénomène, le contrôle reste occidental.
A. L’activité économique :
1) Des secteurs moteurs :
- L’activité économique apparaît, change et est innové dans 3 secteurs moteurs :
 Le textile (laine, coton).
 La métallurgie (métaux, mécaniques).
 L’énergie (développement de nouvelles sources d’énergie – charbon).
2) Des modifications et des mutations technologiques :
- La production agricole augmente :
 Entre 1700 et 1800 la population anglaise double et à partir de 1710 on
exporte des produits alimentaires.
 Il y a des terres supplémentaires en culture, la productivité agricole
augmente (on produit plus sur une même surface grâce à l’amélioration
des technologies agricoles et l’amélioration du travail  outils plus
perfectionnés et réorganisation des campagnes.
 Il y a une mécanisation du travail agricole.
 Cela diminue la main d’œuvre.
 Cela produit une demande supplémentaire pour l’industrie.
 On clôture les champs ; ceux qui n’ont pas de terres doivent aller à la
ville  plus de main d’œuvre pour l’industrie
- Population active :
 Elle passe progressivement de l’agriculture vers l’industrie à cause de la
mécanisation. Ils passent du secteur primaire au secondaire.
 Innovation : créer un objet susceptible d’une exploitation.
 Invention : phénomène intellectuel.
- Outillage et force motrice :
 Le gain de productivité dû à la mécanisation est extraordinaire.
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3) Des glissements :
- La productivité de richesse passe de la campagne à la ville et du secteur primaire
au secteur secondaire.
- Début de la révolution industrielle en 1760, et en 1835, l’industrie produit plus de
richesses que l’agriculture.
B. Des explications à la précocité :
Les anglais débutent ¾ de siècle avant les autres régions européennes. Pourquoi ?
1) Le marché :
- Définition :
 Lieu virtuel d’échange d’information.
 Une réalité concrète, un lieu concret de circulation et d’échange des
marchandises et services.
- Le marché Anglais est le plus vaste d’Europe. Il est large, car il n’est plus
fragmenté par les douanes intérieures  économies, car plus de taxes et un plus
large panel de consommateurs (1688 : abolition des douanes intérieures).
- Il est également le mieux équipé :
 La circulation maritime (la moins chère) est facilitée par un extrême
découpage des côtes.
 La circulation fluviale (Tamise) se développe par l’exploitation de chaque
fleuve, rivière possible, des canaux seront même aménagés.
 La circulation routière (la plus chère) est facilitée, car les Anglais
aménagent les routes, les entretiennent. D’abord en pierre jusqu’à
l’invention par les Anglais du macadam.
 On peut atteindre facilement de nombreux endroits du territoire
anglais, ce qui constitue un atout énorme pour la distribution des
marchandises.
 Les Acteurs économiques peuvent donc se rencontrer plus et échanger des
informations ou des marchandises plus facilement. L’Angleterre se distingue du
continent par son infrastructure de communication.
2) Les facteurs de la demande :
- Distinction entre besoin et demande : il y a un besoin lorsqu’on ne peut plus se
passer de certains éléments. Ces besoins ne constituent pas une demande, ils ne
deviennent une demande que quand ils sont solvables. Pour avoir une demande il
faut nécessairement des moyens monétaires pour payer cette satisfaction.
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Demande interne (consommation nationale) :
 La population est en croissance, elle connaît plus de besoins qui
constituent autant de moteurs de la croissance économique. Ce qui fait
que cela devienne une demande est le niveau de vie plus élevé (culture,
livre, pain blanc, viande, patrimoine mobilier, …). En Angleterre la part du
budget allouée à la nourriture est plus faible que sur le continent.
 Plus de divertissements et de loisirs.
 Il y a une urbanisation croissante. L’urbanisation provoque l’apparition de
nouveaux métiers et un développement de l’économie marchande plus
dynamique que sur le continent.
Demande externe (commerce international) :
 Il y a une croissance du commerce international. Les Anglais se créent un
empire colonial immense pour dominer des marchés. Ils réservent
l’exportation de leurs produits dans les colonies.
3) Les facteurs de l’offre :
- Les entreprises :
 Elles ont une facilité d’investissement par rapport au continent, un cadre
juridique plus adapté, sont beaucoup plus flexibles en termes de capitaux
et limitent les risques pour les investisseurs (se rapproche des S.A.).
- Les infrastructures :
 Financières : les entreprises ont besoin de capitaux. Les structures
bancaires ne font pas que la gestion des fortunes privées, contrairement
au continent. Elles offrent aux entreprises une série de services financiers.
 Monétaires : il y a une monnaye émise exclusivement par la banque
d’Angleterre « Livre Sterling ». Ils en font une référence internationale et il
y a une préservation de la valeur de la monnaye. Pour les entreprises cela
implique une sécurité en matière d’échanges, vu qu’ils ont une monnaye
valorisée.
 Maritimes et coloniales : le processus de colonisation est menée par des
compagnies commerciales privées et non pas par l’état. Elles ne veulent
pas exploiter les colonies, mais les utiliser comme débouchés
commerciaux. L’Angleterre ne fait que soutenir ce mouvement. Ce sont
d’abord des intérêts privés et par la suite publics.
- L’adaptabilité (flexibilité) : en Angleterre il y a une étonnante stabilité qui réside
dans la structure de l’aristocratie.
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4) Analyse de la structure sociale : position de l’aristocratie en matière de privilèges :
-
Accès au roi : le roi perd petit à petit ses pouvoirs, mais garde une influence
considérable. Privilèges pour les nobles et l’Aristocratie  on peut obtenir
l’appuie du roi, certaines fonctions, …
 Angleterre = continent
-
Jugement par les pairs : les nobles sont jugés par des juges de leur classe sociale,
car ils ont les mêmes valeurs  privilège à double tranchant, car moins de
sévérité, mais parfois plus sévère, car les noble aurait dû montrer l’exemple.
 Angleterre = continent
-
Primogéniture : mode de transmission du patrimoine en Angleterre. Le premier
fils né emporte la fortune et le titre. Il s’agit d’un privilège vu que la fortune ne se
divise pas. Les autres enfants vont soit à l’armée, soit au clergé, …, car le père doit
trouver un autre moyen de faire vivre ses autres enfants. Seulement, comme les
temps sont durs, ils travaillent (RÉVOLUTION !) et investissent dans des activités
économiques (de cette manière, ils gagnent de l’argent pour les autres enfants,
car ils de doivent transmettre que l’argent qu’ils ont reçus en héritage).
-
Égalité : mode de transmission du patrimoine sur le continent. Tous les enfants
ont le titre et une part égale de la fortune ( la fortune finit par disparaître, car
les aristocrates ne se lancent pas dans des activités économiques vu que sinon ils
perdent leurs titres de noblesse).
-
Fiscalité : sur le continent la noblesse et le clergé ne payent pas d’impôts tandis
qu’en Angleterre si. Sur le continent, ils font parfois des dons gratuits, mais
moindres, ils sont le plus souvent percepteurs d’impôts. Ils ont donc des
privilèges que les Anglais n’ont plus.
 Conclusion : Ceci est important sur le plan de l’adaptabilité. Si un aristocrate
investit en Angleterre, c’est perçu comme honorable et cela va même devenir quelque
chose de bien vu. Sur le continent, les aristocrates et les bourgeois sont fortement
distingués. En Angleterre une ascension sociale est positive.
 Toutes ces différences jouent sur l’adaptabilité de la société.
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C. Les conditions de l’innovation :
-
Intérêt des classes supérieures pour les affaires et la technique : en Angleterre les
affaires économiques sont bien vues et favorisées.
-
Qualification et intérêt technique : les anglais exportent les techniciens et
ingénieurs partout où il y aura des innovations (ils sont consultés par tous les
pays).
-
Affaiblissement des règlements corporatifs (avant d’être supprimés) : les
corporations sont des syndicats de métiers destinés à protéger les membres ou à
garantir la qualité des produits (normes de fabrications). Ils fixent tellement la
fabrication que cela devient une entrave à toute innovation. 1642-1688 :
révolution, on limite les règlements corporatifs pour permettre l’innovation.
-
« Besoins » plus importants qu’ailleurs :
 La population anglaise a doublée entre 1700 et 1800
 Existence de divers problèmes, tel que le manque de bois en Angleterre.
Celui-ci est peu présent alors qu’on en a besoin pour se chauffer  on va
en importer du continent, mais c’est couteux  innovation : le charbon.
D. Conclusion :
-
La révolution industrielle commence vers 1750, mais il faut attendre 1840 pour
que l’Angleterre soit un pays industrialisé, c’est-à-dire que dans le PNB, la valeur
de la production de l’industrie dépasse la valeur de production de l’agriculture.
C’est un phénomène qui progresse lentement, aucun changement brusque n’est
ressenti. Cela entraine un bouleversement économique et une mutation sociale.
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VIII.
L’INDUSTRIALISATION : MODALITÉS ET FACTEURS
-
-
On peut expliquer pourquoi certaines régions ont connus l’industrialisation par le
modèle de ROSTOW. Pourquoi à partir de l’Angleterre le monde ne s’est-il pas
industrialisé totalement ? Pourquoi se phénomène se limite-t-il ?
Un modèle est une simplification, abstraction de la réalité. La fonction d’un
modèle est de nous montrer comment un phénomène s’exerce. Il a une fonction
heuristique, c’est-à-dire que l’on doit trouver l’ensemble des facteurs que l’on doit
prendre en compte pour passer à l’explication (pourquoi un phénomène fonctionne
comme il fonctionne ?).
A. Les étapes du modèle de ROSTOW :
- Rostow est américain, il a écrit un livre « Un manifeste non communiste ». Il veut
montrer que le système libéral de marché est le meilleur. Il adopte un triple point
de vue :
 Historique : pour trouver les éléments de cette évolution.
 Macro social : il ne sépare pas les éléments économiques et sociaux.
 Qualitatifs : plus que quantitatif (perspective).
- Il en conclut que la marche vers la société industrielle passe par 5 étapes.
1) La société traditionnelle :
- Toutes les sociétés la connaissent, beaucoup la connaissent encore actuellement.
- Caractéristiques :
 Situation économique : pénurie, pauvreté, précarité, système économique
inefficace, car la technologie a un taux de productivité assez faible.
 Situation mentale : la plupart des gens considèrent que le monde est
mystérieux, inconnaissable, incompréhensible et imprévisible, on ne peut
pas agir sur le monde  FATALITÉ. Le monde est gouverné par les dieux
 cérémonies religieuses, rites, pratiques magiques, … Ceci constitue une
entrave à l’évolution, l’action de l’homme dans la société.
 Situation intellectuelle : le taux d’alphabétisation est très bas, les
personnes instruites appartiennent en général au clergé.
2) Conditions préalables au démarrage :
Il faut des modifications dans ces 3 secteurs pour amorcer le démarrage.
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- Point de vue économique :
 à partir de  1700 on voit apparaître des industriels et des négociants qui
vont prendre des risques et vont montrer que des bénéfices peuvent
ressortir du risque  entrepreneurs.
 Point de vue social : centralisation des pouvoirs et de l’administration 
l’état devient plus efficace et cela procure un cadre plus sûr aux
entrepreneurs.
- Point de vue mental :
 Newton découvre qu’avec la loi de la gravitation, le monde n’est pas
inconnaissable. C’est un progrès énorme. On arrive dans une société
contradictoire à la société traditionnelle, car avec « les lois de la nature »
on peut désormais agir sur le monde.
- Point de vue intellectuel :
 Le taux d’alphabétisation augmente, notamment par la religion qui impose
aux fidèles la lecture de la bible. Grâce à cela, les gens peuvent avoir accès
à toutes sortes d’autres écrits  diffusion des connaissances (notamment
Newton !)
 Si ces 3 conditions ne sont pas présentes, le démarrage est impossible.
3) Le démarrage :
Seulement un nombre limité de nations y parviennent. Cette étape sépare les nations
qui se développent et celles qui resteront sous-développées.
3 caractéristiques :
- Hausse de l’investissement productif, on investit dans tout ce qui contribue à
l’augmentation de la production. Pour qu’il y ait une hausse il faut qu’il y ait un
investissement (une accumulation du capital). La hausse est importante, car elle
mène à l’apparition de secteurs moteurs de la croissance (Ex. : En Angleterre on
passe de 6 à 12% en ½ siècle).
- Apparition de deux secteurs industriels à croissance accélérée : le textile et la
métallurgie. Toute industrialisation connaît cela, car ces secteurs sont moteurs de
la croissance.
- Mise en place d’un appareil politique, social et institutionnel de soutien :
 Mise en place d’un état de droit : il y a une sécurité juridique pour les
entrepreneurs ce qui les pousse à investir plus, vu que le risque devient
moins important.
 L’état soutient la croissance : il n’y a pas de croissance s’il n’y a pas un état
de droit puissant.
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 Il y a aussi une volonté de soutien au niveau politique, la croissance
devient une priorité.
 Point de vue social : la société doit également en faire une priorité.
Exemple de démarrage raté :
- En Russie, il y a eu le passage à l’économie planifiée qui s’est traduit par un
affaiblissement de l’état.
- Contrairement à Hong-Kong qui est un état juridique simple, mais efficace. C’est
un endroit riche, car la production économique est encadrée par des règles
juridiques.
4) Maturité :
- La croissance est devenue la caractéristique de l’ensemble économique.
- La croissance est un phénomène généralisé, ce ne sont plus seulement un ou deux
secteurs qui en bénéficient, mais l’économie tout entière.
5) Consommation de masse :
- La société est capable de produire beaucoup plus que ce que les gens ont besoins
 surplus de productivité.
B. Le modèle de ROSTOW - des constats :
-
Rostow confirme que l’Angleterre est bien la première à démarrer (révolution
industrielle a lieue en Angleterre).
Qu’il s’agit d’un phénomène de l’hémisphère Nord.
Que c’est un phénomène du 19e siècle (démarrage).
Qu’il y a une accélération, raccourcissement des différentes étapes (plus le
démarrage est tardif, plus le temps entre les étapes se raccourcit).
C. L’explication proto-industrielle (MENDELS):
1) Géographie des industries rurales au 18e siècle :
- Constats de Mendels :
 « l’industrie à domicile » est répartie dans toute l’Europe et dans des
régions qui vont plus tard s’industrialiser.
 Ces industries sont très variées (Ex. : textile  fil, dentelle, draps,…).
- Mendels va essayer de trouver des relations entre les zones proto-industrialisées
et industrialisées.
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2) Critères a priori de proto-industrialisation :
Les critères qu’il essaye d’identifier sont inatteignables, irréalistes et les résultats sont
ambigus et vagues. Ces critères sont QUANTITATIFS.
-
Irréalistes : car on n’a pas d’informations sur la part des productions dans le
revenu national et sur la répartition des types de revenus.
Ambigus : car la répartition des emplois n’est pas claire. Il est très difficile de
situer quelqu’un dans un secteur économique particulier, pareil pour la famille.
Vagues : car l’importance de la production pour l’exportation n’est pas précise
(recensements faits par les douaniers).
 Mendels sera donc amené à se rabattre sur des critères QUALITATIFS.
3) Critères a posteriori de proto-industrialisation :
Ce système d’industrie rurale permet :
-
-
-
-
Une accumulation des capitaux :
 Les marchands quittent les villes, car il y a les corporations qui fixent des
règles.
 Les paysans ne travaillent que quand ils ont des commandes  économies
et ont leurs outils chez eux. Les entrepreneurs font des bénéfices et
réinvestissent. L’industrie rurale augmente le niveau de vie des paysans en
leur permettant d’acheter des terres, ... C’est un complément de revenu.
On ne sait pas travailler aux champs tous les jours.
Un accroissement de la population :
 Cela signifie une augmentation des besoins et donc de la demande.
 Le mariage plus tardif permet de réduire le taux de natalité, il faut d’abord
avoir un revenu. La proto-industrialisation modifie les règles de base : on a
un revenu supplémentaire donc on se marie plus tôt, car on a assez pour
élever des enfants (de plus il n’y pas de moyen de contraception !).
Une spécialisation économique :
 RICARDO (économiste anglais- théorie des avantages comparatifs).
Chacun produit ce qu’il produit le mieux au meilleur coût. Cela permet un
accroissement de la productivité et de l’efficacité économique.
Une préparation technique :
 Les paysans apprennent à manipuler des machines, outils mêmes
élémentaires.
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-
Une fragilisation des structures anciennes :
 Le système traditionnel a été fragilisé par la proto-industrialisation et donc
la moindre crise mettrait fin à la proto-industrialisation.
 Exemple : crise des stocks :
 Ralentissement de l’activité économique.
 Ralentissement de la demande.
 Les paysans sont privés de leurs revenus supplémentaires. À la première
crise ils peuvent encore s’en sortir par un emprunt, mais les crises
suivantes engendrent encore plus d’endettement et ils doivent se résigner
à vendre leurs terres et émigrer vers la ville, car ils n’ont plus rien.
 Apparition du prolétariat, période de paupérisation forte.
 Réserve de main d’œuvre du capitalisme.
 Facilite le démarrage et la croissance.
 Industrialisation.
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IX.
LES ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES
Celles-ci ont des effets sur la croissance économique ou en sont une conséquence (1750-1950)
A. Les facteurs de la démographie d’ancien régime :
Démographie qualifiée de naturelle, car absence de moyens de contraception
(infanticides et abandons).
1) Dépendance directe des subsistances :
- Selon Malthus : la population augmente de manière géométrique et la production
alimentaire de manière arithmétique.
- Il se produit un écart de plus en plus grand entre les deux et puis cela mène à la
famine. La famine élimine le surplus de population.
- L’Europe occidentale reste une société de pénurie très tardivement. Ce problème
fait que la population augmente lentement en Europe.
2) Association forte natalité/forte mortalité :
- L’écart entre la natalité et la mortalité est minime.
3) Très grande fragilité :
3 facteurs :
-
-
Famine :
 Production moindre, car mauvaises récoltes, mauvais temps, … 
conséquences directes : famine et élimination des plus faibles (nourrissons
et vieillards).
 L’impact de ces deux types de morts est différent. En effet, les jeunes sont
l’avenir !  Conséquences indirectes : malnutrition sévère, absence de
menstruations (aménorrhée), on ne donne plus naissance. Ceux qui
survivent sont affaiblis, moins résistants aux maladies  épidémies !
 Le décès des personnes âgées allège le poids pour la société.
Épidémies :
 La peste : épidémie la plus meurtrière entre le 14e et le 18e siècle. Elle
revient souvent soit en provenance de l’Asie, soit du Moyen-Orient.
(Ex. : peste noire 1348-1352, elle fait disparaître  ⅓ de la population
européenne). Dernière grande épidémie de peste en 1740 à Marseille.
 Le choléra : 1750 19e siècle.
 La grippe espagnole : 1915-1917, 10 millions de morts.
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-
Guerre :
 Cela touche un nombre limité de personnes en un temps limité. Ces
petites guerres renforcent les risques de famine, car les militaires
réquisitionnent la nourriture auprès des civils. Il y a donc une baisse des
réserves des paysans). De plus, ils véhiculent les épidémies (Ex. : les rats
qui ont disséminés la peste).
B. La transition démographique :
-
En Occident on passe d’un taux de mortalité très élevé à un taux au montant très
bas. Ce phénomène commence en 1770 et se termine de nos jours.
Vers 1880, on observe une baisse de la natalité.
Maintenant la courbe de natalité est au dessus de la courbe de la mortalité 
croissance de la population. L’écart s’agrandit la population européenne explose.
 Rapport avec l’économie : modification de l’environnement économique, la
demande et l’offre varient.
C. La première révolution démographique : la chute de la mortalité :
i.
-
L’évolution des taux de mortalité (France - Angleterre) :
Diminution du taux de mortalité de ⅓ à ¼.
Ce qui fait baisser le taux de mortalité c’est le progrès médical, l’hygiène, le niveau
de vie, …
ii.
Les facteurs de la baisse de la mortalité :
1) La médecine :
1750-1950 : il y a des mutations importantes dans le secteur de la médicine.
- Sciences fondamentales : biologie, physique, chimie, anatomie, … Ces sciences
font d’énormes progrès, car les barrages religieux sont tombés.
- Réflexion médicale : la médecine s’associe aux sciences exactes et non aux
réflexions philosophiques ; cela oriente la médecine vers une approche plus
rationnelle. En 1865, Claude Bernard (« Discours de la méthode ») affirme que la
médecine procède par des expériences. Son livre aura beaucoup d’influence.
- Nouveaux moyens d’investigations :
 1835 : stéthoscope, cela augmente les possibilités d’observation du
médecin.
 Diffusion et perfectionnement du microscope (dans les hôpitaux, ...).
 1895 : rayons X qui permettent de visualiser l’intérieur du corps humain.
  Les possibilités de diagnostic augmentent.
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-
Thérapeutique chirurgicale : elle fait des progrès. Après les guerres de Napoléon
la chirurgie se développe (coma éthylique pour anesthésier).
 Anesthésie : le développement de la chimie est important, on veut lutter
contre la douleur et on veut allonger la durée de l’opération ( plus de
précision). D’abord on anesthésie à l’éther, chloroforme, … puis morphine.
 Antisepsie : il faut attendre 1860-1880 pour se rendre compte que c’est un
processus d’infection par des micro-organismes. Les médecins se lavent
les mains et stérilisent alors leurs outils, car avant on mourait souvent
après l’opération d’une fièvre, …
  Le nombre d’opérations réussies augmente.
- Thérapeutique médicale : avant on soignait par les plantes, les minéraux, …
 Vaccination : 1890, Pasteur développe la vaccination. Ex. : Pour lutter
contre la variole on injecte un peu de pus à des enfants, ils sont dès lors
immunisés.
 Médicaments : les médicaments apparaissent avec le développement de la
chimie. En 1895, Bayer commercialise l’aspirine.
 La médecine c’est important, mais cela n’intervient pas directement dans le
démarrage de la baisse de la mortalité.
2) L’hygiène :
a) Publique :
- Lutte contre la contagion extérieure : 19e siècle. C’est un réflexe de penser que
l’on est infecté par les autres et pas l’inverse. Dès le 19e siècle, on met en place
de barrières pour les épidémies (Ex. : quarantaine, car beaucoup de maladies
viennent de l’étranger. Ces politiques se diffusent à travers l’Europe et en 1907 il
y a la fondation à Paris du bureau international de l’hygiène pour lutter contre la
contagion extérieure.
- Lutte contre la contagion intérieure : l’odeur dans la rue est mortifère, cela
rappelle la décomposition des corps. On décide alors de séparer la circulation des
déchets et des êtres humains, car tout est répandu sur la voie publique.
 On crée des égouts pour assainir l’air, car les mauvaises odeurs sont
mortifères et cela permet également d’enlever des foyers de maladie.
Avant, tous les déchets étaient sur la voie publique. Dans un premier
temps on crée des « fermes de boue », on racle les rues et on revend la
récolte aux agriculteurs pour leurs champs.
 L’eau : elle quitte petit à petit l’aspect dangereux qu’elle avait (c’est un
élément du corps et l’utiliser pourrait créer un déséquilibre) pour devenir
un renforcement (quand il fait froid l’eau gèle, devient dure, donc c’est
une idée de renforcement du corps). En 1880, Pasteur met en évidence
que c’est parce qu’on ne sépare pas des micro-organismes qu’on est
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malade, donc il faut se laver à l’eau. Un nouveau programme est mis en
place : approvisionnement et distribution d’eau, mais cela n’est pas encore
suffisant afin que l’hygiène soit correcte (un seul robinet par maison, …).
-
-
b) Privée :
Les infrastructures ne sont pas suffisantes.
Les habitations ne disposent ni d’une salle de bain, ni d’une salle de douche et les
toilettes se trouvent à l’extérieur (1950). On demande aux professeurs
d’accentuer la propreté des mains, des cheveux, des oreilles, … On diffuse des
manuels d’hygiène.
On remarque que l’utilisation du savon n’est pas courante, que l’on change peu de
brosse à dent, que l’on change aussi peu de linge.
Les pratiques de l’hygiène privée ne semblent pas répandues.
L’hygiène n’est donc pas non plus la raison première de la baisse de mortalité.
3) La hausse du niveau de vie :
Il s’agit du premier élément explicatif de la baisse de la mortalité. À partir de 1750
cela a un impact immédiat sur l’existence.
- ALIMENTATION : on mange plus et mieux. Les famines disparaissent (Ex. :
disparition des restaurants de 3e main).
- LOGEMENT : les logements sont plus spacieux, mieux équipés, mieux chauffés
(évite l’humidité). Cela permet de lutter contre la tuberculose par exemple.
- HYGIÈNE : l’hygiène devient possible. Dès 1880 la bourgeoisie a des salles de bain.
- TRAVAIL : augmentation du niveau de travail, on passe des métiers lourds
(mines,…) à des travaux légers  augmentation du niveau de vie.
- ÉDUCATION : cela permet de prendre conscience des bonnes habitudes à prendre,
comme de savoir quand consulter un médecin par exemple.
 Conclusion : la baisse de mortalité est la conséquence de ces 3 facteurs, mais
l’amélioration du niveau de vie est le plus décisif.
D. La deuxième révolution démographique : la chute de la natalité :
i.
-
Évolution des taux :
L’évolution est très nette et la France est cette fois-ci plus précoce que
l’Angleterre. Les taux de natalité sont partout en baisse.
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ii.
Les facteurs traditionnels de la natalité :
!!! Les sociétés traditionnelles n’autorisaient pas les relations sexuelles avant le
mariage. Cela implique que l’âge au mariage avait un grand impact sur la
procréation !!!
1) Le célibat :
- Traditionnel : il est important, 20 à 30% de la population ne se mariera jamais, car
il n’y a pas assez de revenus pour faire vivre sa famille.
- Moderne : au 19e siècle la situation change, on a d’autres sources de revenus et
l’âge au mariage diminue. Le célibat baisse, entre 10 et 15% de la population
seulement (voir proto-industrialisation).
-  Cela pousse la natalité à la hausse, car plus de gens se marient et plus
rapidement, donc il y a plus d’enfants qui devraient naître, mais dans les faits ce
n’est pas ce qui va se passer.
2) La nuptialité :
- Il y a une baisse de l’âge au mariage, donc une occasion d’avoir plus d’enfants.
- La durée du mariage s’allonge parallèlement à l’espérance de vie. On a plus le
temps et on devrait donc logiquement faire plus d’enfants, car les fièvres
périnatales diminuent (moins de mortalité des jeunes mères).
3) La divortialité :
- Auparavant le divorce était interdit dans les pays catholiques. Moins de 1% des
couples divorcent. Cela a donc un impact quasi nul sur le taux de natalité.
 Conclusion : tous ces facteurs évoluent dans le même sens, celui de
l’accroissement du taux de natalité. Or, celui-ci ne cesse de diminuer partout, c’est
donc un autre facteur qui se révèle déterminant.
iii.
Un facteur nouveau : la contraception :
1) La situation traditionnelle :
- On utilise des potions, des pommades, … On connaît la contraception, mais la
diffusion est limitée (réservée à la prostitution et au théâtre).
- On pratique alors l’infanticide et l’abandon.
- La précocité française : dès la fin du 18e siècle, des familles de la haute aristocratie
commencent à contrôler leurs naissances. Puis cette pratique se répand dans les
villes et campagnes.
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2) Une extension européenne :
- Évolution de l’environnement socio-économique : il y a une migration des
campagnes vers les villes, les migrants n’ont plus de contacts avec la campagne, ils
gagnent en liberté.
- Évolution de l’environnement idéologique : il y a une laïcisation progressive.
- Processus de modernisation : va de pair avec un processus d’individualisation. Les
gens gagnent en indépendance économique, car ils viennent travailler en ville.
Chaque individu est libre et décide pour lui-même. Il y a une affirmation des
valeurs de l’individu face aux valeurs de la collectivité  l’utilisation de la
contraception devient d’autant plus possible.
- Nouveau modèle occidental de la famille : centré sur le sentiment qui unit les
conjoints. Le but est le bonheur de tous les membres de la famille,
l’épanouissement de chacun  nombre d’enfants restreint.
 Cette seconde révolution démographique est une révolution mentale qui durera
jusqu’en 1960.
E. L’urbanisation :
Mouvement de la transition démographique : de plus en plus de gens vont de la
campagne à la ville.
1) Évolution des taux :
- Définition de la ville : la ville est définie surtout par rapport au taux de population.
- Les rythmes de l’urbanisation :
 18e siècle : l’Angleterre double sa population alors que celle du continent
ne bouge pas.
 19e siècle : toute l’Europe s’urbanise. 10 à 45% de la population se trouve
dans les villes pour le continent, ce taux est de 70% pour l’Angleterre.
 20e siècle : le mouvement d’urbanisation continue (70 à 80% de la
population vivent dans les villes).
  Il y a une inversion des tendances par rapport à avant, avant la plupart
des gens vivaient à la campagne.
- Géographie de l’urbanisation : c’est pareil que la géographie de l’industrialisation.
Elle se développe autour des centres industriels.
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2) Évolution de la ville :
En 1700 il y a une dizaine de grande ville (> 500 000 habitants). Actuellement elles
seraient considérées comme moyennes.
- Localisation : ces villes vont changer de logique de localisation. Avant, elles
étaient situées les long des cours d’eau et des routes, désormais elles se
formeront le long des chemins de fer ou à proximité des sites d’extraction de
matière premières (minerai, charbon, …) afin de limiter le temps de transport.
- Structures : les structures vont connaître une évolution suivant deux sens :
 Horizontal : on a besoin de transports en commun pour avoir accès à tous
les secteurs de la ville.
 Vertical : développement en hauteur, il faut rentabiliser les terrains
coûtant de plus en plus chers (gratte-ciels, buildings, …).
- Aménagements : Il y aune modification des aménagements urbains (eau/égouts,
gaz, électricité, …), mais aussi l’élargissement des boulevards (Baron Haussmann),
les routes, l’éclairage de la ville, équipements d’institutions de culture et de loisirs,
équipement d’institutions en éducation, équipement d’institutions de soins.
-  L’aménagement de ces villes est une conséquence et une cause de
l’immigration des populations de la campagne à la ville.
F. Les migrations internationales :
Les populations des campagnes ne se retrouvent pas bien dans les villes et quittent
alors l’Europe.
1) Les mouvements d’ensemble :
- La chronologie : les gens quittent l’Europe.
 Avant 1840 : des milliers de personnes quittent l’Europe.
 1840-1880 : dizaines de milliers de personnes quittent l’Europe.
 1880-1914 : centaines de milliers de personnes quittent l’Europe.
- Les origines géographiques : jusqu’en 1870 ce sont généralement les Anglo-Saxons
et les Allemands qui partent.
- De 1870 à 1890 ce sont les Italiens et de 1890 à après ce sont les Slaves.
- Leurs destinations : surtout Amérique du Nord,  Amérique Latine,  Afrique, 
Sibérie.
-  Cette migration touche exclusivement les exclus du système européen.
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2) Des motivations : (i n c o m p l e t)
- Le complexe démographico-économique :
 Explosion démographique :
 Pression sur le marché de l’emploi  chômage.
 Appel de l’expansion économique : 1895, reprise de l’économie,
des ingénieurs s’en vont partout dans le monde pour mener de
gros projets. Le monde entier fait appel aux fonctionnaires
européens (conseillers, banquiers, …).
- Les structures sociales :
 Des ruraux : Les paysans n’ont aucune compétence particulière si ce n’est
le travail agricole. Ils vont émigrer en masse vers les U.S.A.
 Des artisans : avant ils misaient sur la qualité pour concurrencer l’industrie,
mais celle-ci s’améliore et donc les artisans deviennent des salariés ou
alors ils s’en vont.
 Des marginaux :
 les forçats, prisonniers envoyés dans les colonies, qui une fois leur
peine écoulée, s’installent souvent sur place (Australie).
 Le 19e siècle est celui du nationalisme, provoque des répressions
sanglantes, les leaders de ces groupes politiques vont s’exiler, …
 Chasse aux Juifs, souvent des intellectuels, banquiers, … qui ont un
niveau d’éducation très élevé. Ils émigrent vers les U.S.A. où ils
créeront des groupes de pression sur les médias, la politique,
l’éducation, …
 DES EXCLUS : de la croissance économique et de l’expression politique.
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X.
LA GRANDE CRISE
A. Des manifestations :
C’est la première grande crise du système : l’industrialisation est marquée par des
crises de stocks qui ont pour fonction essentielle d’éliminer les « canards boiteux ». À
partir de 1870, on ne voit plus des crises « normales ».
B. La Grande Bretagne :
Il y a un ralentissement de la croissance à partir de 1860, mais il y a un choc exogène :
1860 est en effet le début de la guerre de Sécession en Amérique du Nord. Le principal
fournisseur de coton est donc bloqué. Les Anglais doivent trouver d’autres
fournisseurs, l’industrie textile anglaise doit absorber le choc. Cela attire l’attention
sur d’autres phénomènes.
1) L’agriculture :
- Pour la première fois la production agricole par habitant se met à diminuer, car la
population augmente plus rapidement que la production agricole, ce qui semble
donner raison à Malthus.
- De plus, avec l’ouverture des frontières, la concurrence fait son apparition.
- Les importations vont augmenter.
2) L’industrie :
- Il y a 3 indicateurs : métallurgie, textile et indice général.
- Il y a une croissance ralentie dans les secteurs de la métallurgie et du textile.
L’activité économique diminue d’intensité.
- Paradoxalement, l’indice général d’activité ne semble pas diminuer, il stagne.
3) Le P.N.B. (indicateur) :
- Il s’agit du produit national brut : l’ensemble des biens et services produits à une
période donnée, en un lieu donnée et exprimé en une certaine donnée.
- Les variations qu’il connaît ne sont pas statistiquement significatives, on ne peut
pas conclure à un ralentissement de la croissance du P.N.B.
 Conclusion : tous ces indicateurs vont dans des sens différents, ce qui explique
qu’il y ait des interprétations différentes.
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C. Les autres pays industrialisés :
-
Ces pays connaissent des mouvements  semblables, malgré un décalage
chronologique ( 1875-1879).
D. Des interprétations :
1) Karl Marx :
- C’est un observateur théoricien qui procède à des enquêtes sur le terrain. Il est
contemporain à la crise. Il est à la fois philosophe, sociologue, et économiste
politique. Cette interdisciplinarité lui permet d’avoir une vue générale.
- Marx ne connaitra pas la fin de la crise (1895), car il meurt en 1885.
- Il appelle cette crise « la grande crise du capitalisme », car le capitalisme doit
s’effondrer à cause de ses contradictions internes  contradiction qui oppose le
moteur principal de l’économie (la recherche du profit) et la concurrence.
- Il constate que tout fonctionne par rapport au bénéfice et qu’à présent le système
va se limiter à un système de survie, d’où une baisse de la production.
En 1873 les prix chutent, car c’est un effet de la concurrence, il y a une diminution des
bénéfices. Ce n’est pas simplement une crise des stocks classique, elle se prolonge.
Des entreprises font faillite, le système est amené à s’arrêter de lui-même, car le
bénéfice n’existe plus. Il y a une faille dans le raisonnement de Marx, car il ne tient
pas compte de l’innovation.
2) Historien des années 60 :
- Selon lui, par observation du P.N.B., l’indice général, … il ne se passe rien de
particulier durant cette période.
- Il se trompe, car il ne se base que sur des indicateurs chiffrés, il néglige le
sentiment des contemporains chez qui la sensation de crise est permanente.
3) À la fin du 20e siècle :
- La situation est différente : à partir de 1875 la crise se veut plus sociale
qu’économique. Ce sentiment de crise est provoqué par des glissements de
secteurs. Les structures changent.
- On passe d’une économie de première industrialisation vers une économie de
seconde industrialisation. L’innovation est au centre du processus.
 Conclusion : sur le plan des innovations, 3 secteurs sont en train de changer.
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XI.
LA DEUXIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
A. L’énergie :
Il y a de nouvelles sources d’énergie :
1) L’électricité :
- 1860-1870 : première utilisation économique, 1881 : première centrale électrique.
- Sa production devient rentable, elle commence petit à petit à concurrencer le gaz
pour l’éclairage, l’alimentation, …
2) Le pétrole :
- Il était déjà connu, mais peu utilisé. On lui découvre de nouvelles propriétés et
subit par après une exploitation importante. On se rend compte que ça permet
de se chauffer, s’éclairer, cuisiner, …
- Puis on invente le moteur à explosion (pour les voitures par après). En 1900,
conception de la Ford T, l’innovation vient d’Europe, mais la commercialisation se
fait aux Etats-Unis.
- L’innovation appelle une demande nouvelle et de nouveaux investissements.
- Le secteur de l’énergie va vite influencer le secteur des communications.
B. Les communications :
1) Dépendant de l’électricité :
- Télégraphe, téléphone, radio, télévision  communication immatérielle
- Utile pour les communications matérielles  systèmes de transports (métro,
tramways, …). Cela va rétrécir le monde et accélérer les communications et
l’information.
2) Dépendant du pétrole :
- Voitures, avions, …  cela va prendre du temps pour se mettre en place :
l’automobile va devenir un produit technologique en Europe, mais aux U.S.A. les
prix sont très bas, car Ford les fait assembler sur des chaines de montage.
 Conséquence : la transmission de l’information est quasi instantanée. Ce qui
permet de virtuellement rétrécir les distances. Cela influe directement sur la
disponibilité de l’information et sur l’économie. Cela crée aussi de nouveau produits
et donc une nouvelle demande.
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C. Les matières premières :
1) La métallurgie :
- Premier domaine où l’on utilise l’électricité (production d’acier  fours
électriques). On crée un nouveau produit : l’aluminium utilisé dans l’industrie de
la construction.
2) La chimie :
- Elle devient le secteur porteur de l’économie, on produit les premières matières
plastiques, les explosifs, les médicaments, …
 Conclusion générale : mouvements d’innovations qui bouleversent les structures.
Les nouvelles structures vont permettre de relancer l’économie.
XII.
LES ENTREPRISES
A. Évolution des structures juridiques et financières :
Les entreprises doivent avoir suffisamment de capitaux pour pouvoir faire des
bénéfices et des développements. Elles doivent aussi avoir suffisamment de garanties,
de sécurité pour pouvoir prendre des risques. Or, les formes anciennes ne rencontrent
pas ces deux enjeux.
1) Formes anciennes :
- Société familiale, en nom collectif, en commanditation simple.
-  Ces entreprises sont généralement petites et ne réussissent pas à collecter
assez de capitaux pour évoluer.
-  L’entrepreneur court un risque majeur, car à l’époque il n’y a pas de séparation
entre le patrimoine de l’entreprise et de l’entrepreneur.
- Or, la croissance économique est une affaire de risques.
2) Formes nouvelles : la société anonyme :
- Les formes nouvelles de sociétés vont répondre à ces 2 besoins :
 Dans une société anonyme il y a une assemblée d’actionnaire et des
conseils généraux. La société anonyme permet de multiplier les ventes de
morceaux d’entreprises (actions) et permet donc une collecte de capitaux
plus importante.
 De plus si on investit qu’une partie de sa fortune le risque est moins grand.
- Il y a quand même des barrières juridiques à la création d’une S.A. qui finissent par
tomber en 1860.
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B. Structures de production et de gestion :
Les transformations se font dans deux directions :
1) Concentration :
Ex. : il y a un certain nombre de compagnies de chemins de fer qui s’absorbent. On se
concentre pour obtenir un effet d’échelle. Qu’est-ce qui pousse à cette concentration ?
- Les banques : elles préfèrent contrôler seulement quelques gros débiteurs.
- Le coût de plus en plus élevé des machines ; et c’est dans de grandes entreprises
qu’elles fonctionnent le plus et qu’elles peuvent être amorties.
- La concurrence fait disparaître les entreprises qui ne sont pas assez solides.
Seules les grosses restent présentes.
- La crise économique : il y a une diminution des ventes et de l’activité économique,
les plus faibles finissent par disparaître.
 Le facteur de concentration diminue le nombre total de postes de travail, cela va
provoquer un sentiment de crise.
2) L’intégration :
- Dépend de la concentration et de ce qu’elle entraîne. C’est un rassemblement des
activités dans une même direction. Cette intégration est à l’œuvre depuis 1850 et
cela s’accélère à partir des stades les plus dynamiques.
- Ex. : Cockerill : d’abord on achète un charbonnage, car l’on sait qu’on aura besoin
d’énergie. Puis on construit autour et on met en place des ateliers de
construction mécanique. Ce processus vise une meilleure coordination, une
diminution des frais, une augmentation des bénéfices.
- Résultat : la taille moyenne de l’entreprise à augmenté. Cela débouche sur le trust
et les cartels.
- Vers 1900 : la grande entreprise est devenue un standard de fonctionnement et
une source de progrès social.
- En Europe : le système Bismarckien : Bismarck impose aux grandes entreprises de
prendre des assurances maladies et pensions pour ses employés. Il y un droit à la
sécurité sociale.
 Résultats et conditions de cette transformation :
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XIII.
COMMERCE ET CIRCULATION DES CAPITAUX
Avant l’Europe était surtout protectionniste. Au 19e siècle, il y a une évolution dans ce
domaine.
A. Règlementations :
Mercantilisme : celui qui récolte le plus d’argent est le plus développé.
1) Première phase : 1815-1846 :
- On se dirige vers le libre échange en Angleterre. Vers 1835, l’industrie produit
plus de richesses que l’agriculture. Il faut vendre et acheter des produits à
l’étranger, les industriels militent pour le libre échange, car les prix diminuent
pour se nourrir donc les salaires augmentent et donc les coûts salariaux baissent.
- En 1846 il y a une crise alimentaire (maladie de la pomme de terre)  le premier
ministre supprime les droits à l’importation et lance l’Angleterre dans une
politique de libre échange.
2) Deuxième phase : 1846-1860 :
- On se dirige vers le libre échange sur le continent. La France et l’Angleterre
signent un accord du libre échange et par après toute l’Europe s’y rattache. Dans
cet accord on retrouve la clause de la nation la plus favorisée : le taux est fixé à
celui qui obtient le plus bas.
-  Conséquence : abaissement systématique des taux.
3) Troisième phase : 1860-1879 :
- C’est le triomphe de libre échange sur le continent. On est à cheval sur une phase
de croissance (jusqu’en 1870) et sur une phase de crise.
- En 1875, l’Autriche et la Russie se retirent du système (mais ce n’est pas
dramatique, car ce sont deux pays essentiellement agricoles).
- En 1879, l’Empire Allemand se retire du système, car c’est un pays
économiquement puissant grâce au développement de l’industrie et qu’il veut
préserver son marché qui se développe. Là non plus ce n’est pas trop dramatique,
car l’Allemagne est le principal concurrent de l’Angleterre.
4) Quatrième phase : 1879-1892 :
- C’est le retour du protectionnisme. En 1892, la France ne renouvelle pas son
traité avec la Grande Bretagne.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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5) Cinquième phase : 1892-1914 :
- Ce sont les guerres douanières. Malgré que la croissance soit de retour, on reste
dans la logique de la fermeture des marchés, on ne revient pas au libre échange.
 Conséquence de ce cloisonnement des marchés : la COLONISATION, elle va
reprendre de manière active jusqu’en 1914.
B. Les résultats du commerce international :
-
-
4 grandes nations dominent l’économie mondiale : U.S.A., Allemagne
(locomotives) Angleterre, France (trainent).
Leurs parts relatives diminuent, car il y a l’apparition d’autres acteurs sur la scène
économique internationale (Japon, Belgique)
Mais les chiffres bruts des 4 continuent malgré tout à augmenter (du moins pour
U.S.A. et Allemagne). On voit émerger des tensions qui vont aboutir à la première
guerre mondiale.
 Les tensions commerciales et économiques vont conduire à 3 années de doute.
C. Les mouvements de capitaux :
-
-
Les investisseurs veulent les sortir d’Europe, car le rendement est très faible, ce
n’est pas rentable d’investir (1,5%) alors qu’à l’étranger (3%), ce qui signifie une
hausse de 100% du rendement  cela vaut la peine d’exporter ses capitaux.
On parle de montants qui vont croître de 40 à 200 milliards de francs or.
Leur motif est la recherche du meilleur profit en période de crise (1880-1890).
Par après (1905-1913), on investit les surplus en période de croissance.
3 rythmes :
 Jusqu’en 1872 les capitaux sont abondants en Europe  les profits
augmentent, cela mène vers la « belle époque ».
 1880-1890 : crise profonde, on doit exporter les capitaux.
 1905-1913 : on exporte les capitaux, car cela augmente le bénéfice
Européen.
D. Destinations :
-
On investit en Amérique du Nord et du Sud, dans des états indépendants gérés
par de Européens, …
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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XIV.
LA COLONISATION :
A. Préparation, stabilisation, reconstitution :
Le seul empire important qui subsiste est l’empire colonial anglais des indes.
B. De 1870 à 1914 :
1) Motifs :
- Économique : la colonisation est l’occasion de trouver de nouveaux marchés.
- Politique : la colonisation permet d’affirmer sa puissance et permet de se préparer
une base arrière stratégique, car il y a des tensions à l’intérieur de l’Europe.
- Idéologique : « le fardeau de l’homme blanc » : idée que l’homme blanc doit
civiliser le monde, car on serait la partie du monde la plus supérieure et civilisée.
C’est une mission que l’Europe se donne.
2) Soutiens :
- Sociétés géographiques : on veut quadriller le monde, mieux le connaître.
L’objectif est la connaissance scientifique (protégés par les armes occidentales).
- Sociétés missionnaires : il y a une alliance entre l’étranger dominateur et l’Église.
Les missionnaires se trouvent des alliés.
- Associations coloniales : il y a des groupes de pression qui attaquent notamment
les parlementaires. En 1861 on estime qu’⅓ des parlementaires font partie des
sociétés coloniales. Leur but est de promouvoir la colonisation.
C. Le partage du monde :
Il se fait suivant 3 niveaux de domination.
1) Typologie :
- Colonie : territoire hors du territoire national, exploité au bénéfice de la
métropole, et administré pour la métropole.
- Protectorat : situation où un état conserve tous les signes extérieurs de la
souveraineté, mais où les décisions sont prises par l’ambassadeur d’un pays
extérieur, le pays protecteur. (Certains pays sont endettés vis-à-vis de l’Europe, ils
ont du mal à rembourser, alors on les met sous protectorat, sinon c’est la guerre.)
- Zone d’influence : c’est la forme la plus douce des 3. Ex. : actuellement l’Europe
est sous zone d’influence américaine.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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2) Géographie :
- L’Asie a de grandes colonies (Indochine  France ; Philippines  Espagne ;
Indonésie  Hollande ; Inde  Angleterre, …). Il y a aussi des protectorats ou des
zones d’influence (Turquie, Siam, Perse, …). La seule exception à la domination
Européenne est le Japon, mais également sur le plan industriel.
- L’Afrique est presque entièrement colonisée.
- L’Amérique Latine est une zone d’influence de l’Amérique du Nord.
- L’Océanie est une zone de colonies (Nouvelle Zélande et Australie  Angleterre ;
Nouvelle Calédonie  France).
 La crise de la fin du 19e siècle aboutit à ce partage du monde. Aux alentours de
1900, l’Europe domine la planète directement ou indirectement.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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XV.
UN BILAN À LA VEILLE DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
A. La structure financière des économies :
-
-
Elle a un caractère satisfaisant. Un bon nombre de balances commerciales
européennes sont négatives (on exporte plus que l’on importe). Les balances
financières son positives, car on investit à l’étranger ( colonies).
L’investissement international : à partir de 1900, les revenus de ces capitaux
génèrent aussi de nouveaux investissements, ils atteignent un sommet inégalé.
Les Européens sont les créanciers du monde entier et leurs économies sont
extrêmement solides.
B. La monnaie et la prudence :
La prudence est de mise.
1) 4 types de monnaie :
- La monnaie métallique : la plus ancienne, elle remonte au premier millénaire.
Inconvénient :
 Lourde à déplacer (Ex. : dans les cas d’échanges commerciaux elle est
lourde à transporter, car il s’agit souvent de montants importants).
 On ne peut pas en créer si on n’a pas de métal. Il n’y a pas suffisamment
d’or et d’argent globalement.
Avantage :
 Elle vaut le métal qu’elle contient (or, argent, bronze, cuivre), elle a une
valeur intrinsèque.
 Les inconvénients de cette monnaie poussent petit à petit à la création de
billets de banque (monnaie de banque).
- La monnaie de banque : elle n’a pas de valeur intrinsèque, c’est une monnaie
fiduciaire (elle n’a de valeur que par la confiance).
Inconvénient :
 Elle se crée trop facilement et peut dégénérer en inflation.
Avantage :
 Elle se crée, se transporte et se lègue facilement.
- La monnaie scripturale : monnaie qui ne nécessite plus de transfert matériel, mais
une simple écriture dans les banques (virements, comptes en banques, …).
- La monnaie commerciale :
 Lettres de change : sorte de reconnaissance de dette et engagement de
payement à échéance), c’est un système fiable, car sinon on a des ennuis
avec la justice. On peut la faire circuler.
 Billets à ordre, …
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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Au 19e siècle on met en place 2 règles de fonctionnement pour éviter que la monnaie
bancaire ne dérape.
2) Obligation de couverture :
- On fait en sorte que lorsqu’on imprime du papier monnaie, il y ait une certaine
proportion de la valeur du métal qui soit dans les coffres de la banque.
- Il y a une certitude de la valeur monétaire, car on a l’équivalent en métal.
3) Stocks de métal précieux :
- Tous les billets de banque peuvent être convertis, si on va à la banque on reçoit la
contrevaleur en or ou argent.
 La gestion de la monnaie est saine et prudente et contient des garanties.
C. La structure économique :
-
Elle est essentiellement industrielle. 80% des biens industriels sont produits en
Europe (dont 45% en Allemagne, France, Angleterre)
Les 20% restant son partagés entres les U.S.A. (15%) et le Japon (5%).
Cette répartition fait de l’Europe le centre du monde industrialisé.
D. La structure commerciale :
-
-
-
Cette structure économique explique le caractère positif de la structure
commerciale, car les Européens exportent entre eux et bénéficient d’une
proportion sans cesse croissante de commerce internationale.
Les ports importants représentent des structures commerciales importantes. La
flotte européenne est la principale.
Cette structure commerciale et cette prépondérance maritime provoquent de la
concurrence entre l’Angleterre et l’Allemagne. L’Empire Allemand devient l’acteur
économique et commercial le plus dynamique d’Europe et cela embarrasse
l’Angleterre, car c’était elle qui était la plus dynamique avant.
L’Angleterre reste tout de même le plus grand centre bancaire.
 Quand l’Europe est en guerre cela se répercute sur le monde entier, car c’est
elle qui se partage le monde. Les pays d’Europe vont devoir réagir, car quand on
fait la guerre il faut également la financer.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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XVI.
L’ACTION DE L’ÉTAT DURANT LA GUERRE
A. Les mesures monétaires :
1) La fin de la convertibilité :
- Les gens ne croient plus à la valeur du billet en temps de guerre. Ils veulent leurs
contrevaleurs en or ou argent. L’état supprime donc la convertibilité.
- L’état garde ses réserves d’or et d’argent. La valeur du papier de banque est
encore plus fragilisée.
2) La suppression de l’obligation de couverture :
- Les banques centrales peuvent imprimer des billets de banque à la demande du
gouvernement.
 Cela déstabilise l’ensemble de l’économie libérale mise en place au 19e siècle.
B. Entre mesures financières et mesures monétaires :
1) Les « bons » de la Défense Nationale :
- Les bons du trésor : papier qui représente l’argent que vous prêtez à l’état, c’est
un placement sûr avec un taux d’intérêt garanti.
- Les bons de la défense : les gens qui ne se battent pas prêtent de l’argent pour
contribuer à la défense. Il faut financer l’effort de guerre.
2) Les mécanismes de l’escompte :
- Généralement quand on achète un bon de l’état c’est de l’argent immobilisé pour
une période fixe. Si on a besoin d’argent immobilisé avant la fin de la période, on
revend le papier certifiant l’immobilisation à la banque, mais il y a un taux
d’escompte (c’est un taux négatif).
- Si à son tour la banque a besoin de liquidités, elle fait de même, elle revend le
papier à la banque nationale, qui elle, imprime des nouveaux billets et retient un
taux d’escompte.
-  Il y a crédit, car les intérêts sont négatifs, et gonflement de la monnaie, car on
imprime de nouveaux billets.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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C. Les mesures financières :
1) Les emprunts :
- Il y a 2 sortes d’emprunts. Les dépenses de guerre sont immenses, les revenus de
l’état sont essentiellement les impôts direct sur la propriété foncière. Il n’y a pas
d’impôts sur le travail, il n’y a que quelques impôts indirects : douanes, … Les
revenus de l’état ne sont donc pas énormes, mais pour financer la guerre il faut
alors emprunter.
- Emprunts intérieurs : Ils empruntent sur leur marché (Ex. : bons de la défense),
mais ce n’est pas suffisant pour que chaque état finance cette guerre.
- Emprunts extérieurs : Les européens vont se tourner vers le plus riche d’entre
eux : l’Angleterre. Celle-ci puise dans son trésor et beaucoup d’argent est
engloutit. Ils vont donc par après à l’assaut des banques américaines. La banque
« Morgan » répond à la demande des Européens. Puis ils sont endettés vis-à-vis
de l’état Américain lorsque celui-ci entre enfin dans la guerre.
 Ces 3 stades ont des conséquences en termes d’endettement des états et des
balances de payement.
2) Les crédits publics aux entreprises :
- Les banques sont court-circuitées, l’état décide des crédits qu’il offre aux
entreprises, car elles sont fournisseurs des efforts de guerre.
- L’état devient le plus gros fournisseur de crédits et il est le seul client de la plupart
des entreprises. Toute l’économie tourne autour de l’effort de guerre.
D. Les mesures d’organisation :
L’état intervient aussi dans les mesures d’organisation. Celles-ci touchent divers
domaines :
1) Le marché du travail :
Tout le monde croit que la guerre va être courte (3mois) dès lors :
- On mobilise, équipe et arme tout le monde (hommes de 18 à 50 ans). Les usines,
les bureaux, les exploitations agricoles, … perdent leur main d’œuvre principale
 l’économie du pays ralentit et les stocks se vident.
- Quand on se rend compte que la guerre ne sera pas courte on change de
technique, on procède à une mobilisation sélective et non plus générale. Parce
que l’économie doit malgré tout continuer à tourner.
- On fait appel aux femmes sur le marché du travail, car les hommes partent en
partie et il faut les remplacer. Après la guerre on constate que beaucoup de
femmes sont restées sur le marché du travail (remplacer tous les morts).
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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-
On appelle les retraités, ils occupent des fonctions restreintes mais tout de même
stratégiques (éclusier, garde barrière).
On fait appel à la main d’œuvre étrangère d’abord des pays proches et non
belligérants, mais finalement ils sont aussi impliqués dans la guerre et donc en
recours on mobilise l’empire colonial ( mondialisation).
2) L’approvisionnement et la distribution :
- L’état met en place le rationnement. L’armée est servie d’abord et ce qui reste va
à la nation. On voit apparaître des rationnements illégaux.
- Les états mettent en place des coordinations internationales pour la
macroéconomie. Ils se rendent compte qu’ils ont intérêt à se rassembler. Le rôle
de cette coordination est de faire pression sur les fournisseurs. Les rapports de
force sont différents, car ils sont plus puissants ensemble.
3) La production :
Mesures d’organisations dans ce secteur :
- L’armée comme client monopoliste et groupe de pression : la plupart des
industriels n’ont plus qu’un seul client : l’armée. Celle-ci est un client monopoliste
et qui a donc un pouvoir de pression considérable sur eux. Ce pouvoir de pression
va se faire dans 2 directions :
 La production en grande série de pièces n’est pas parfaitement
standardisée. L’armée pousse à la standardisation (fusils, armes, ...).
 L’armée met en place un modèle d’organisation hiérarchique dans les
entreprises, semblable à celui présent dans l’armée (le Taylorisme et le
Fordisme passent par cette forme d’hiérarchisation du travail).
- Vers un complexe militaro-industriel et la mise en place des réseaux : on parvient
à se complexe. Il désigne les rapports privilégiés entre l’industrie et l’armée. Les
militaires retraités travaillent dans des entreprises et les entreprises fournissent
l’armée en matériel. Les entreprises et l’armée ne travaillent plus pour l’effort de
guerre et la collectivité, mais pour leur bénéfice. Un réseau se met en place.
- Des administrations économiques : l’état met en place des organismes de gestion
de l’économie. Il y a des administrations spécialisées. L’état devient un acteur de
l’économie.
 Conclusion : ceci est le premier embryon de l’économie mixte. Cela différencie
l’Europe des Etats-Unis, ce sont 2 modèles qui divergent.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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XVII.
LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE
Un coût direct et indirect très élevé :
- Coût direct : 500 milliards de francs or et 20 millions de morts.
- Coût indirect : il y a au négatif des économies tout ce qui a été détruit et ce qui n’a
pas été produit. Les économies sont parfois ruinées ou dévastées et il faut tout
reconstruire à partir de presque rien.
A. La monnaie et les prix :
Ces coûts se reflètent dans la monnaie et dans les prix  INFLATION.
1) Le volume de la circulation fiduciaire augmente :
- Il y a une explosion de la masse monétaire, il y a beaucoup trop de billets et cette
monnaie a de moins en moins de valeur et du coup tout le monde veut s’en
débarrasser. Cela fait augmenter les prix.
2) Les prix :
- L’expression de l’inflation est l’expression d’une demande qui n’est jamais
entièrement satisfaite par l’offre. Le seul mécanisme régulateur est la
modification des prix.
B. Les structures financières :
1) Les stocks d’or :
- Ils n’ont pas diminué par rapport à avant la guerre. Ils ont été complétés par
l’appel au patriotisme (ceux qui en possèdent, les confient à l’état).
- Ce n’est pas le cas pour l’Allemagne.
2) Dettes et pression fiscale :
- La dette nationale est en croissance exponentielle. Comme ils sont confrontés à
ces dettes importantes, ils mettent au point une solution : c’est l’impôt sur le
revenu du travail (en Belgique cela entre en vigueur en 1919).
2 conséquences à cet endettement national :
3) Crédit international :
- Avant la guerre l’Europe était la créancière du monde. L’Europe a dû se défaire de
ses investissements durant la guerre et elle a été contrainte d’emprunter à
l’étranger.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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-
Résultat : les créanciers du monde à partir de ce moment-là ce sont les Etats-Unis
et cela a une conséquence monétaire  la monnaie de référence internationale
n’est plus la Livre Sterling, mais le Dollar.
4) Les balances des payements :
- Les balances des payements étaient positives en Europe et elles sont devenues
négatives. Cela est catastrophique pour l’Europe, car cela signifie qu’ils n’ont plus
les ressources suffisantes pour importer, seul moyen de se redresser.
- Les Etats-Unis ont leur balance de payement qui devient et reste positive.
C. Les structures commerciales :
1) Les flottes :
- Les flottes mondiales ne diminuent pas après la guerre par rapport à avant.
- On a compensé les navires envoyés sur le front, mais les flottes ne sont plus
situées de la même manière : la flotte Anglaise (3) vient maintenant après celle
des Etats-Unis (1) et du japon (2). La flotte allemande diminue.
- La prépondérance maritime se déplace hors d’Europe. En terme de réseau
maritime, le port ne New-York est « l’entrepôt du monde ».
2) Les courants commerciaux :
- Les Européens ont perdu de nombreuses parts de marché, car ils étaient trop
occupés par la guerre et cela a favorisé l’apparition de concurrents :
 Etats-Unis
 Japon
se substituent aux Européens
 Amérique Latine
 Ces pays exportent.
D. Les structures de production :
-
Elles sont aussi bousculées. Des entreprises ont disparu, mais d’autres ont fait des
bénéfices extraordinaires. Celles-ci vont accélérer leur travail de concentration et
d’intégration afin d’émerger au niveau européen.
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E. Les structures politiques :
-
-
-
-
Les femmes sont sur le marché du travail et comptent bien y rester, apparition de
revendications féministes.
Les travailleurs étrangers des colonies : le prestige des européens est mis en
cause. Ils sont mis en contact avec la démocratie européenne, … ils rapportent
cela chez eux. Cela va donner une base à la revendication anticolonialiste.
En Europe c’est la fin de 4 empires autoritaires de l’est du continent. Ils vont
exploser en une série de nouvelles nations et vont mettre en place de nouveaux
systèmes économiques  il y a des mouvements démocratiques et un
mouvement national vigoureux.
 Russie : fin de l’autorité du Tsar  création d’un système communiste.
 Autriche-Hongrie : explosion en une multitude de petits territoires.
 Allemagne : ensemble cohérent  puissance économique, démographique
maintenue.
 Turquie : expulsion de l’Europe.
Il y a la naissance de nouveaux états et de nouveaux problèmes : les frontières ne
son pas unanimement reconnues et bien établies, de nombreuses minorités,
problème Israélo-palestinien (Migration des Juifs en Palestine).
On espère résoudre ces conflits par la création de la Société des Nations, mais elle
en est incapable.
 La première guerre mondiale, du point économique et social, est la fin d’une
époque et l’émergence d’une période d’incertitude occupée par 2 crises :
 1921  1925
 1929  2e guerre mondiale
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
Page 42
XVIII.
LA CRISE DE 1921
Jusqu’en 1921 tout se poursuit bien, car les Américains sont productifs et les Européens se
reconstruisent. 1921 c’est la première crise, elle indique que les mécanismes anciens ne
fonctionnent plus. C’est une période d’incertitude.
A. Les origines :
1) Divergence de priorités :
Il y a des divergences d’opinion entre les 2 rives de l’Atlantique, l’économie diverge.
- Retour à la normale : les Etats-Unis ont une industrie qui fonctionne à plein
rendement et des conditions financières favorables. Ils souhaitent donc un retour
à la normale avec une abstention de l’intervention de l’état dans les contrats
économiques et un retour à des conditions commerciales en matière de crédit.
- Les Européens veulent leur reconstruction : ils veulent redémarrer l’économie
mais aussi reconstruire les infrastructures.
 Les Etats-Unis passent d’une économie de guerre à une économie de paix.
2) Politique de crédit aux Etats-Unis :
- Resserrement : les Américains font des conditions de crédit favorables aux
Européens, mais ils ont l’impression que l’inflation européenne arrive chez eux et
cela ne leur plait pas, car ils sont des créanciers. Ils vont donc lutter contre
l’inflation en resserrant leurs conditions de crédit, ils augmentent les taux
d’intérêts pour que le prix du crédit augmente. Les entreprises ont besoin de
crédit et se payent donc moins de crédits. Elles doivent se procurer des liquidités,
mais comment ?
- Nécessité de déstockage : les entreprises peuvent se procurer des liquidités par le
procédé de déstockage (on vide les stocks en diminuant les prix et on diminue la
production). Conséquence du ralentissement de la production 
3) Disparité de l’évolution des prix :
- Baisse des prix des biens primaires : ralentissement économique.
- Hausse des prix de produits secondaires : confirme les tendances inflationnistes.
B. Des remèdes conjoncturels :
La valeur de la monnaie a beaucoup d’importance donc le but est de la conserver. Il y
a un danger : l’inflation. C’est pourquoi les Etats-Unis optent pour une politique de :
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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i.
DÉFLATION
1) Caractéristiques :
- Équilibre budgétaire : ils ont une politique budgétaire d’équilibre au niveau des
dépenses de l’état. L’état est un gros client même s’il n’est pas le principal acteur
économique, il a un poids certain.
- Hausse du taux d’escompte : cela rend le crédit plus cher et cela diminue les
possibilités d’accès au crédit, donc on diminue le volume de la masse monétaire.
2) Conséquences :
- Il y a un ralentissement de l’activité des entreprises, car les coûts augmentent et
cela débouche sur une baisse de la production, qui entraine une hausse du
chômage.
3) Mesures d’accompagnement :
La crise économique devient une crise sociale, on met en place des mesures
d’accompagnement qui ont des effets structurels. 3 innovations aux Etats-Unis :
- Quotas : comprenant 2 mesures (d’importation et d’immigration)
 On ferme les frontières et on décide de réserver le marché aux produits
américains ( protectionnisme).
 On veut limiter la croissance de la main d’œuvre d’immigrés (car trop de
chômage). Ils vont pour cela procéder de la manière suivante : ils vont
imposer des quotas d’immigration en fonction des proportions de
nationalités dans l’état. Cela limite l’immigration et les problèmes
d’intégration culturelle.
- Le crédit à la consommation : il y a une nouveauté, le problème n’étant plus de
limiter la masse monétaire, mais de relancer l’économie. Ils vont transformer les
logiques de crédit. Il y a le crédit d’investissement et le crédit de survie, qui font
partie du crédit à la consommation de biens durables : les Etats-Unis mettent en
place des possibilités d’emprunt. Cela génère une demande importante.
- La politique d’Open Market : les Américains se sont dit que le volume de la masse
monétaire devait fluctuer en fonction de l’activité économique. Ils vont essayer
de gérer cette masse monétaire en proposant à la vente (dégonflement  moins
de liquidités) ou à l’achat (quand il faut plus de liquidités dans la masse
monétaire) des bons du trésor.
 Mais on a besoin de mesurer à quel endroit on se situe dans le cycle. Les
instruments de mesure économique et les institutions de conjoncture vont
augmenter et vont prendre beaucoup d’importance à cause de la crise.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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ii.
INFLATION
L’Europe fait l’exact opposé et instaure une politique inflationniste.
1) Maintien des pratiques de guerre :
- Dans un premier temps elles sont efficaces, mais par après la monnaie perd de
plus en plus de sa valeur. Cela ruine les rentiers, affecte la demande et débouche
sur l’implosion du système économique  l’économie s’arrête et on en revient à
des situations de troc.
 Les remèdes conjoncturels marquent leurs limites, ils ne permettent pas à
l’économie de se rétablir et de s’améliorer. Il y a 2 problèmes structurels après la
première guerre mondiale : réparations ? stabilisation monétaire ?
C. Les remèdes structurels et le règlement de la question des réparations de
guerre :
Les belligérants ont dépensé sans compter, car ils pensaient que les vaincus paieraient
la guerre.
1) Le traité de Versailles et la conférence de Spa (1920) :
- On veut obliger les Allemands à payer la somme de 132 milliards de Marks/or,
mais c’est bien entendu impossible.
2) Impossibilité d’une solution et l’occupation de la Ruhr :
- Les Français, appuyés par les Belges, ont décidé de se payer en nature et
d’occuper la Ruhr (1923), seulement ce ne n’était pas du tout rentable.
- Finalement, en juin 1924, les frais d’occupation et la résistance passive des
Allemands ne font que manger le bénéfice de cette opération. Ils vont finalement
revenir autour de la table des négociations.
3) La conférence de Londres (juillet-août 1924) et le plan Dawes :
Cette conférence internationale qui veut régler le problème Européen est présidée
par un Américain (Dawes). Solution : LE PLAN DAWES.
- On ne parle plus du coût et on décide que les réparations seront payées par les
Allemands par des annuités (payement chaque année d’une partie de la dette).
- Ces annuités sont garanties par des gages, cela garantit le système.
 Les revenus des douanes allemandes servent à payer les annuités.
 Tout comme les revenus des chemins de fer allemands.
Ceci est intéressant, car c’est étroitement lié à l’activité économique.
SURNY Sébastien [ECGE 11 BA] (2007-2008)
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-
-
La commercialisation : on avait déjà proposé ce mécanisme en 1920-1921, mais
les Français l’avaient refusé. Les Américains font un prêt de 800 millions d’abord à
l’Allemagne qui l’utilise pour rembourser sa première annuité et les Alliés vont
ensuite rembourser grâce à cette somme leur dette vis-à-vis des Etats-Unis.
Etats-Unis ↔ Allemagne ↔ Europe
Cela crée un cycle économique, relance une logique de confiance et c’est le retour
du commerce international.
Mais cette commercialisation a été faite à une condition : une diminution des
dettes envers les Etats-Unis (de l’Europe). Il y a une renégociation des dettes, car
les Etats-Unis se disent qu’il est préférable de diminuer les dettes plutôt que de ne
rien récupérer.
D. Les remèdes structurels et la stabilisation monétaire :
Ces réparations de guerre permettent aux Européens de se concentrer sur la monnaie.
1) Réflexions sur ses bases :
- Or : les Etats-Unis veulent revenir sur l’étalon or pur et simple. L’Europe ne peut
pas le faire, elle va donc chercher une alternative.
- Gold Exchange Standard (Gènes, 1922) : à cette conférence on présente le G.E.S.
Ce mécanisme est intéressant : c’est un étalon de change or, dans cette logique
toutes les monnaies européennes seront convertibles en grandes devises
européennes (£, lire italienne, FF + $) et ensuite convertible en or. Ce système ne
fonctionnera pas longtemps à cause du symbole d’identité nationale qu’a la
monnaie. Les pays auront l’impression de perdre leur indépendance, il y a un
sentiment national qui est le moteur de la division des grands empires. Beaucoup
de pays refusent donc ce système de convertibilité, car ils croient perdre une part
de leur souveraineté.
2) L’Allemagne et la création d’une nouvelle monnaie :
Il y a une hyperinflation : augmentation quotidienne des prix et multiplication des
billets de banque.
-
Rentenmark : Schacht, président de la Reich Bank, ministre des finances, imagine
une monnaie supplémentaire : le « rentenmark ». Il n’y a que peu de rentenmark
en circulation. Cela va lui conférer comme garantie l’ensemble des biens
industriels Allemands. Ce n’est pas possible en pratique, mais en gageant le
rentenmark sur les biens industriels, les Allemands ont confiance en lui. Le
rentenmark devient petit à petit une monnaie réutilisable.
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-
-
Déflation : ils mettent en place une politique de déflation. Ils vont interdire aux
entreprises allemandes d’emprunter à l’étranger. Cela entraine une catastrophe
sociale, les professions libérales et les petites entreprises ont souffert. La
circulation monétaire ralentit. Petit à petit Schacht passe à la troisième phase de
son plan.
Un nouveau reichsmark : les 2 autres monnaies n’ont plus cours. Il assaini la
situation monétaire allemande, mais le reichsmark repose sur la confiance et sur
les circuits internationaux (emprunts aux Américains, …).
3) L’Angleterre et la restauration (13/5/1925) :
- L’Angleterre a une situation différente de l’Allemagne, elle reste le plus grand
empire mondial, mais elle n’est plus une puissance économique, ni industrielle. Ils
sont passés à une économie de type tertiaire (services). Le 13 mai 1925, elle
décide de faire comme si les 10 années précédentes n’avaient pas existées. Elle
souhaite revenir à l’étalon or, c'est-à-dire la norme américaine, et à la livre sterling
comme monnaie internationale.
- Difficultés :  les conditions ont changé.
 Le financement de la guerre à épuisé les réserves et les revenus sont à la
baisse.
 Créances : ils doivent de l’argent aux Américains.
 L’appareil économique ne fonctionne pas bien, les produits ne sont pas du
tout compétitifs comparés à leurs concurrents.
 Le fait de revenir à ces 3 idées crée une surévaluation de la monnaie.
- Atonie de l’économie et échec (1927) : cette année-là l’Angleterre est obligée de
renoncer à ce retour, car l’économie ne démarre plus  échec.
4) La France et la dévaluation :
- La France prend son temps en ne crée pas de nouvelle monnaie, elle fait une
dévaluation de son franc au ⅘e de sa valeur d’avant guerre. Cela maintient un lien
avec l’or et ça donne un avantage compétitif à cette monnaie.
- Quand la France procède à cette dévaluation on est dans une situation positive,
d’optimisme, ce sont les belles années économiques. La croissance est stable qui
se poursuit de 1925 à 1930.
- Cette croissance s’interrompt à cause d’un phénomène qui se produit aux EtatsUnis : la crise de 1929, qui est la conséquence d’une modernisation non maitrisée
de l’économie, de l’épargne et des finances. La crise est d’abord boursière, puis
économique, puis sociale, avant de devenir financière.
 Conclusion : l’Allemagne et la France parviennent leur stabilisation monétaire,
tandis que l’Angleterre connaît un échec sur le plan économique et social.
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XIX.
LA CRISE BOURSIÈRE DE 1929
A. Le contexte de l’activité boursière :
1) La flambée des cours :
Pourquoi entre 1927 et 1929 les cours augmentent-ils tant ?
- Intérêt pour la bourse : il y a de nouveaux investisseurs plus petits et plus
volatiles. Cela fait monter la demande d’actions, le prix des actions monte aussi.
- Abondance des titres : il y a de plus en plus de titres, car le nombre de sociétés
cotées en bourse augmente. Il y a plus de sociétés anonymes, car les sociétés
familiales évoluent vers des sociétés anonymes.
- Modalités de financement des entreprises : les entreprises entrent en bourse, car
c’est un moyen de se financer.
 Soit elles empruntent, mais ce n’est pas très intéressant, car on doit payer
des intérêts et rembourser le prêt.
 Soit elles appliquent l’autofinancement par l’augmentation du capital et la
sous-évaluation du capital nominal : c'est-à-dire qu’elles réinvestissent
leurs bénéfices dans leur fonctionnement, ça ne coute rien, mais ça
rapporte peu donc elles utilisent la bourse en procédant à une
augmentation du capital : elles créent d’autres actions en plus.
 On réduit les dividendes des propriétaires d’actions.
L’activité boursière s’oriente sur la valeur, les valeurs des actions doivent monter.
La spéculation est la source la plus rapide de profits.
2) Les mécanismes de financement :
- Le rôle essentiel du crédit. Grâce au crédit on peut investir de l’argent et essayer
d’en gagner, ensuite on rembourse le courtier. Mais comment marche le crédit ?
- La technique du « MARGIN CALL » : illustration par un exemple concret.
On achète des actions pour 10 000 €, mais en caisse on a que 1000 €. On emprunte alors
9000 € au courtier. On dépose les actions qui valent 10 000 € en garantie chez le courtier,
celui -ci sait qu’il va récupérer sa mise, à condition que la hausse des cours se poursuive.
Quand elles valent plus on les revend. On rembourse le courtier, y compris ses intérêts, et
on empoche la différence. C’est un bon retour. Cependant, supposons que la valeur de
l’action baisse, jusqu’à 9000 € pas de problème. Seulement, si c’est en dessous, le courtier
va procéder au MARGIN CALL (l’appel à la marge). C'est-à-dire qu’il va nous demander de
reconstituer notre garantie au niveau initial, 10 000 € donc. Si la baisse se maintient et
qu’on ne trouve plus d’argent frais pour répondre aux appels du courtier, celui-ci va
remettre les actions sur le marché et tenter de récupérer une partie de sa créance. Si la
valeur de ces actions chute et qu’en plus on en remet beaucoup sur le marché, cela va
accentuer la baisse des cours.
Pour relancer l’économie il faut un prêt.
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Le niveau des prêts :
 Investisseurs étrangers : essentiellement européens. Ce sont des
investisseurs à risque, car cela leurs rapporte plus d’investir aux Etats-Unis
que chez eux.
 Les entreprises : ce sont aussi des investisseurs à risque, car ce qu’elles
investissent ce sont les fonds de roulement vu que ça leur rapporte plus de
jouer en bourse que d’exercer leur activité de base. Ca provoque un
ralentissement de l’économie.
 Investisseurs privés.
B. Le déroulement de la crise : ses facteurs :
1) Dates et chiffres :
- 19/10/1929 : 1ère alerte à la bourse de New York  clôture en recul, mais
personne ne s’inquiète.
- 23/10/1929 (mercredi) : fermeture en baisse déjà plus sérieuse.
- 24/10/1929 (« jeudi noir ») : on échange 13 millions de titres, 3 à 4 fois plus qu’un
jour normal, mais ces titres trouvent quand même des acheteurs.
- 29/10/1929 mardi) : on échange 16 500 000 titres (5 fois plus que d’habitude).
 Chute de l’indice Dow Jones : 381 à 198 : le Dow Jones est une moyenne d’une
quarantaine d’actions choisie en fonction de leur importance de capitalisation et de
leur niveau de sécurité (grosses entreprises). Il perd  50% de sa valeur, ce qui signifie
que les grandes entreprises s’écrasent et pour les petites c’est encore pire.
2) Causes et fondements :
- Conjoncture : il y a une mobilisation des capitaux.
- Structures :
 Ralentissement de l’économie : la demande diminue.
 Retour des problèmes monétaires : en Europe on s’inquiète, car les
monnaies européennes montrent des signes de faiblesse, donc ils
augmentent les taux d’intérêts pour rendre ces monnaies plus attractives.
 Chute du crédit international : les taux d’intérêts augmentent.
 Comment passe-t-on d’une crise boursière à une crise économique ? Le lien c’est
le crédit, le financement.
Les banques sont ruinées, car les emprunts ne sont pas remboursés.
Les entreprises quand elles empruntent elles doivent donner leur capital boursier en
en garantie. Si les cours chutent, leur valeur aussi, il y a donc de moins en moins de
possibilités de crédit, elles ne peuvent plus emprunter et n’ont plus de clients.
 C’est un cercle vicieux.
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XX.
LA CRISE ÉCONOMIQUE DE 1929
A. Des indices :
1) Chute des prix de gros :
- C’est ce qui exprime l’activité et le bénéfice des entreprises, il est divisé par 2.
- Etats-Unis : 141 – 74
(entre 1929 et 1932)
- Allemagne : 129 – 87
Les 3 grandes puissance industrielles.
- Grande Bretagne : 135 – 92
2) Les prix des produits primaires :
- ce sont les matières premières et les produits agricoles que l’entreprise
commande quand tout va bien. Il y a une diminution dans ce secteur, car les
entreprises n’ont plus besoin d’autant de matières premières.
- Il y a une chute de plus de 50% des prix de l’agriculture, ce qui fait baisser
considérablement les revenus des agriculteurs et ils ne savent plus mener à bien
leur production (Etats-Unis : agriculture : 104 – 48).
3) Les productions :
- Agricoles : elles sont maintenues dans un premier temps (c’est dur de demander
aux vaches d’arrêter de produire du lait), mais comme il y a surproduction, on
détruit une partie de la production pour faire monter les prix.
- Industrielles : elle est en chute libre. La Grande Bretagne subit une baisse
annuelle de 6,4%, la France de 9,8%, l’Allemagne 15,7% et aux Etats-Unis de 19%.
4) Chutes des salaires :
L’indice aux Etats-Unis passe de 101 à 80, notons que les faillites vont se multiplier.
5) Hausse du chômage :
- Aux Etats-Unis, 24% de la population active est au chômage. En Grande Bretagne
22% et en Allemagne 17%.
- C’est une diminution de la masse salariale et il n’y a pas d’allocations de chômage
à long terme et celles à court terme sont minables.
6) Chute du commerce international :
- Moins de 25% en volume.
- Moins de 60% en valeur.
 On veut un retour au protectionnisme (suivi d’une crise financière).
(page 53  OSEF ?)
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XXI.
LA DÉFLATION COMME REMÈDE À LA CRISE DE 1929
A. Une idée sous-jacente :
-
Revenir à l’équilibre entre l’offre et la demande : pour ressortir de la crise il faut
une demande qui soit supérieure à l’offre. Il faut gérer le budget de l’état.
Pratiquer une politique de rigueur pour une restauration : il faut limiter les
dépenses.
La reprise en sera la conséquence.
B. Les difficultés de la réalité :
-
La crise économique provoque une diminution des rentrées fiscales et une
croissance de la misère.
Cela entraine une nécessité de dépenses supplémentaires, car les miséreux
peuvent être des électeurs des partis politiques extrémistes (fascisme et
communisme). La politique de rigueur n’est pas satisfaisante  ils doivent dont
mettre en place des transferts sociaux.
C. Les grandes illusions :
Elles vont amener à remettre en cause les idées fondamentales économiques et
déboucher sur une nouvelle approche, celle de Keynes. Ils espèrent (illusions) :
-
XXII.
Un rapprochement des prix intérieurs et extérieurs.
Un rapprochement des prix agricoles et industriels (impossible sans l’intervention
de l’état).
LA RELANCE COMME REMÈDE À LA CRISE DE 1929
Le préalable de la dévaluation : il faut d’abord dévaluer la monnaie pour donner un coup de
pouce à l’exportation et vendre des produits plus compétitifs.
A. La grande Bretagne :
Elle renonce à un certain nombre de principes.
- Elle applique la déflation, ils dévaluent leur monnaie.
- Elle suspend l’étalon-or (septembre 1931).
- Elle baisse le taux d’escompte : pour favoriser le crédit.
- Elle supprime le libre-échange :
 Mise en place des « import duties act » (taxe à l’importation).
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
Accords d’Ottawa et préférence impériale : l’Angleterre se concentre sur
son empire en matière d’échange et elle ferme ses frontières.
 Petite relance.

- Effets :
 Baisse du commerce extérieur.
 Différentiel importations/ exportations.
 Chute moins forte des échanges avec l’empire.
 À partir de 1935, on relance lentement l’économie par le biais de la consommation
interne. La Grande Bretagne se relance petit à petit.
B. Les Etats-Unis : Roosevelt et le New Deal :
On restaure l’agriculture et on relance l’industrie. Avant le New Deal, on dévalue
le dollar. Le politique de Roosevelt n’a pas tout résolu, il y a encore beaucoup de
chômage.
1) L’ampleur de la crise en 1932-1933 :
- Manifestation bancaires : les banques sont presque à l’arrêt, presqu’en faillite.
Elles ferment leurs guichets. Les banques ne peuvent pas se permettre de faire
faillite, car ce sont elles qui font circuler la monnaie.
- Tendance inflationniste : création de monnaie non contrôlée.
-  Moratoire des payements bancaires : gel des avoirs bancaires pour dévaluer le
dollar et changer l’état d’esprit. Roosevelt va dévaluer le dollar plus que ce qu’on
lui avait autorisé.
- Dévaluation (modalités !!).
2) National industrial act :
3) Agricultural adjustment act :
- Roosevelt lance le New Deal qui vise à modifier les relations industrielles et à
relancer l’agriculture. Pour cela il va mettre en place des organes de travaux
publics.
4) Une évaluation :
- La cours suprême va s’opposer au New Deal.
 Taux de croissance : ce n’est pas parce que les Américains retournent au
travail qu’il y a création de richesse.
 Nombre de chômeurs : en 1939 le nombre de chômeurs est toujours aussi
élevé.
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C. Le nouveau miracle Allemand :
- Repli sur l’économie nationale : politique de relance par la consommation interne.
- Dirigisme.
- Suppression de la liberté des échanges : fermeture des frontières et retrait du
commerce mondial.
- Lutte contre le chômage : l’Allemagne lance une politique de grands travaux. En
1938, elle a quasiment supprimé le chômage et a réussi à avoir le beurre et les
canons (armes et nourriture).
- Financement par un circuit parallèle.
 Ils relancent leur économie par une politique de grands travaux dans une
perspective de réarmement.
D. Les pays du bloc-or :
-
-
-
Surtout le continent européen (France, Italie, Suisse, Benelux).
Ils maintiennent l’étalon-or : ces 4 régions ont en commun une tradition
inflationniste. Pour ces gouvernements, le moyen de résoudre la crise est le
maintien d’un étalon-or. C’est une illusion et la réalité leur montrera que cela ne
leur permettra pas de sortir de la crise.
Ils font des efforts de coopération internationale : ces régions vont se
coordonnées pour essayer de résoudre la crise (point positif). Ils vont appliquer
des politiques de rigueur et une économie de marché. Ces régions vont vite se
rendre compte qu’ils ne parviendront pas à sortir tout seul de la crise.
« Planisme » : le planisme tente d’orienter l’activité économique vers les
domaines ayant besoin de main d’œuvre et à forte croissance.
Ils appliquent une politique de dévaluation pour essayer de sortir de la crise, mais
la croissance ne revient pas.
 Pas d’issue à la crise
 Cela amène à la GUERRE, car les années 30 sont caractérisées par des régimes
autoritaires en Europe.
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