La détente dans les rapports Est-Ouest (1962-1975)

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La détente dans les rapports Est-Ouest (1962-1975)
Plan de composition
Introduction :
En octobre 1962, la crise de Cuba, sans doute la plus grave de la guerre froide éclate.
Le risque de guerre atomique est évoqué, le monde est « au bord du gouffre ».
L’année 1975 est à la fois celle de la conférence d’Helsinki, du vol spatial SoyouzApollo, qui symbolise le rapprochement de l’Union soviétique, et des Etats-Unis et la fin de la
guerre du Vietnam.
Entre ces deux dates, les rapports entre les deux superpuissances se normalisent. La
guerre froide semble connaître une éclipse concrétisant la nécessité de « coexistence
pacifique » évoquée par Khrouchtchev dès 1956. Pourquoi la détente entre les Etats-Unis et
l’Union soviétique ne favorise-t-elle pas la paix dans le monde ?
I.
II.
III.
Pourquoi la détente ?
A. Les leçons de la crise de Cuba : l’équilibre de la terreur incite à la prudence
dans les rapports Est-Ouest.
B. Les difficultés à l’intérieur du camp occidental : les Etats-Unis sont affaiblis
par la guerre du Vietnam moralement, économiquement et militairement. La
contestation monte aussi bien dans l’opinion américaine que dans les pays du
Tiers Monde. La France du général de Gaulle a également une position très
critique vis-à-vis des Etats-Unis.
C. Les difficultés du bloc communiste : nécessité pour l’URSS de Brejnev
d’améliorer les structures économiques de son pays et d’obtenir des
Américains des transferts de technologies et des céréales. Le camp socialiste
est divisé : rupture sino-soviétique en 1961. La contestation en Europe de l’Est
prend la forme du « printemps de Prague » en 1968.
Comment se manifeste la détente ?
A. La détente en Europe : zone de litige permanents entre Ouest et Est de part et
d’autre du rideau de fer, l’ « Ostpolitik » de Willy Brandt aboutit à la
reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes permettant à toutes deux
d’entrer à l’ONU en 1973. C’est l’apogée de la détente avec la conférence
d’Helsinki en 1975 confirmant la situation territoriale issue de la Seconde
Guerre mondiale et garantissant le respect des droits de l’homme.
B. La détente en Asie : Nixon a pour conseiller en politique étrangère Kissinger,
architecte de la détente, qui instaure la « Realpolitik » fondée sur le
pragmatisme d’un dialogue nécessaire avec l’URSS. Les Etats-Unis choisissent
aussi de se rapprocher de la Chine de Mao. Dans le cadre d’une diplomatie
triangulaire, Nixon se rend à Pékin en 1972 et Brejnev se rend à Washington
en 1973.
C. La limitation des armements : les accords SALT 1 en 1972 limitent l’armement
nucléaire entre les deux Grands et les accords SALT 2 s’ouvrent afin de
prévenir la guerre nucléaire.
Quelles sont les limites de la détente ?
A. L’idée d’un condominium américano-soviétique : la détente est une cogérence
des affaires du monde avec des négociations continues, des accords
diplomatiques et des échanges commerciaux afin de mieux dominer le monde à
deux.
B. Une logique bipolaire contestée et remise en question mais qui ne disparaît
pas : cette remise en question est illustrée par le discours de Deng Xiao Ping
sur la « théorie des trois mondes ». L’émergence de la Chine, la construction
de l’Europe et le non-alignement ne parviennent pas à changer l’équilibre
bipolaire dans les relations internationales.
C. La détente n’est pas un facteur de paix : les conflits se multiplient sur des
terrains périphériques : entre 1962 et 1975, la guerre au Vietnam et les
affrontements au Moyen-Orient sont le reflet d’affrontements par puissances
interposées. La répression en Tchécoslovaquie et le coup d’état militaire au
Chili montrent qu’aucun des deux camps ne renonce à sa zone d’influence.
Conclusion :
Entre 1962 et 1975, la détente implique bien des négociations Est-Ouest continues
mais cette période n’est qu’une étape de la guerre froide.
Même si l’arme nucléaire est bien comprise comme arme de dissuasion, le Tiers
Monde reste un champ d’affrontement économique et idéologique privilégié.
La politique de détente est ruinée par l’expansionnisme soviétique, particulièrement
avec l’invasion de l’Afghanistan en 1979, et la course aux armements reprend sous le
président Reagan : c’est la « guerre fraîche ». Il faut attendre 1989-1991 pour voir la fin de la
guerre froide et du monde bipolaire.
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