LE REGISTRE POLEMIQUE Définition Le mot polémique vient du grec ancien polemos qui signifie « combat, guerre ». Dans un débat d’idées, polémique se dit d’un discours qui a une visée agressive et cherche à discréditer l’adversaire en recourant à des procédés violents. Le registre polémique est utilisé pour attaquer ou prendre la défense d’un comportement social, d’un mode de vie, d’une institution (l’Armée, l’Eglise, la Justice, l’Ecole…) ou d’une œuvre (livre, film, musique, tableau…). Il s’exprime à travers des supports très divers : l’article de presse, l’émission télévisée, le livre, le dessin ou la publicité. La situation polémique L’implication de l’émetteur : le polémiste s’engage dans le débat et témoigne dans le texte de son implication : pronoms personnels de 1ère personne ; pronoms et adjectifs possessifs ; vocabulaire affectif et évaluatif, modalisateurs de certitude L’implication du destinataire : le polémiste sollicite le jugement et la raison de celui à qui il s’adresse, il le prend à témoin en l’impliquant dans le discours : pronoms personnels de 2ème personne ; apostrophes, questions rhétoriques (= fausses questions) Les valeurs invoquées Le polémiste invoque les valeurs partagées par la société. C’est au nom de ces valeurs qu’il engage le débat et qu’il combat éventuellement les préjugés. Ce sont des valeurs sociales (la liberté, la justice, la paix, le droit au savoir, l’égalité…) des valeurs morales (la compassion, le vertu, l’honnêteté, le courage…) des valeurs esthétiques (le beau, le bon goût…) Les stratégies et les armes du polémiste L’attaque et la défense Le polémiste multiplie les procédés de dévalorisation ou de valorisation : vocabulaire péjoratif, interpellation de l’adversaire, termes injurieux et sarcastiques, faux apitoiement, caricature, argument ad hominem ou au contraire vocabulaire mélioratif, adresse au lecteur, louanges, hyperbole L’indignation Le polémiste fait de l’objet du débat un sujet de scandale. Il vaut faire partager au lecteur les sentiments qu’il éprouve : apostrophes, exclamations, questions oratoires, amplification, superlatifs, hyperboles, anaphores L’ironie Le polémiste tourne l’adversaire en dérision en faisant appel à l’ironie ce qui crée une forme de complicité avec le lecteur : l’antiphrase (dire le contraire de ce que l’on faire comprendre) ; périphrase satirique (moqueuse) ; faux rapport logique ; rapprochement satirique (rapprochement dans la même phrase de mots ou de situations appartenant à des domaines différents voire opposés La provocation Le polémiste prend le contre-pied des opinions et des valeurs communément admises. Il cherche à faire réagir et réfléchir : paradoxe, antithèses, jeu de mots, exagération, apostrophe