Les globules rouges

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Hémobio 25/03/08
Pr C . DUMONTET
GENESTIER Louise SAHUGUET Emilie
GB D1
Les globules rouges
Plan :
A – DESCRIPTION GENERALE
-Structure
-Métabolisme
-Fonctions
B – ERYTHROPOIESE
-Description
-Régulation : l’érythropoïétine
C – HEMOGLOBINE
- Structure
- Les différents types d’Hb
- Fonctions de l’Hb
- Synthèse de l’Hb
- Méthodes d’étude de l’Hb
- Pathologies de l’Hb : les hémoglobinopathies
D – LES ELEMENTS INDISPENSABLES A LA SYNTHESE DES GR
-Le fer
-La vitamine B12 et les folates
E – LA MORT DES GR : L’HEMOLYSE
F – LES GR DANS L’HEMOGRAMME NORMAL
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A – DESCRIPTION GENERALE :
Structure du GR :
Le globule rouge (GR) est une cellule anucléée, en forme de disque biconcave de 7 à 8 µ de
diamètre. On comprend donc qu’une propriété fondamentale des GR doit être la déformabilité
puisque le diamètre moyen d’un capillaire terminale est de 3-4 µ ; c’est le problème principal
que pose la drépanocytose : les GR ne sont pas déformables et se coincent dans les petits
capillaires, entraînant des lésions tissulaires.
A l’état normal, même forme, diamètre et coloration de tous les GR, la population est
homogène (modification de cette homogénéité en fonction de la pathologie).
Au cas où vous ne sauriez pas à quoi ressemble un GR :
Le contenant :
La membrane du globule rouge :
- porte les antigènes des groupes sanguins
- assure la déformabilité du globule rouge pendant 4 mois (durée de vie du GR), indispensable
au passage dans les capillaires sanguins
- contient plusieurs protéines situées dans la double couche : glycophorine, protéine 3
Le cytosquelette du globule rouge :
- forme un réseau lié à la membrane
- composé de protéines telles que l ’ankyrine, la spectrine, l ’actine, la protéine 4.1
-il participe donc aussi à la déformabilité.
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Squelette du globule rouge
Le contenu :
Le GR est une cellule anucléée remplie d’hémoglobine.
La cellule a perdu :
- son noyau (au stade érythroblaste)
- tous ses organites intracellulaires, ce qui comprend donc aussi toute la machinerie nécessaire
pour la synthèse protéique. Le GR doit pouvoir vivre pendant 4 mois avec ce qui lui reste, il
ne peut plus rien synthétiser.
L’énergie provient de la glycolyse anaérobie (puisqu’il n’y a plus de mitochondrie)
Le globule rouge mature contient :
- de l’eau : 2/3 de la masse
- de l’hémoglobine : # 1/3 de la masse
- des systèmes enzymatiques qui ne peuvent être renouveler ; ce sont par exemple des
systèmes de lutte contre l’oxydation (de l’hémoglobine et de la membrane (peroxydation
lipidique).
Principales voies métaboliques :
1) Métabolisme énergétique :
C’est la glycolyse anaérobie qui fournit l’énergie par la voie d’Embden-Meyerhoff. Elle
aboutit à la production de 4 éléments clés :
-ATP pour le fonctionnement des pompes cationiques
-NADH qui est le coenzyme de la méthémoglobine réductase (lutte contre l’oxydation de
l’hémoglobine qui forme de la méthémoglobine) et qui permet la transformation du pyruvate
en lactate
-NADPH qui est le coenzyme de la glutation réductase (autre mécanisme de lutte contre
l’oxydation
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-2,3 DPG qui est le principal régulateur de l’affinité Hb-O2 (important pour la dissociation au
niveau pulmonaire et tissulaire)
NADH et NADPH fonctionne en équilibre Red/Ox.
Glycolyse
Anaérobie
La glycolyse anaérobie part du glucose-6-phosphate pour arriver au lactate ; la voie des
pentoses peut se greffer dessus (on vous renvoie à la bioch de P1!)
2) Systèmes d’oxydo réduction :
Ils sont basés sur l’oxydoréduction du glutathion (GSH: glutamyl-cystéinyl-glycine) qui met
en jeu les glutathion réductase et peroxydase, le NADH et le NADPH.
Ils maintiennent l’hémoglobine dans un état fonctionnel et évitent la peroxydation lipidique
(de la membrane)
3) Métabolisme des nucléotides :
Pour mémoire, pas détaillé par le prof :
Sa perturbation peut entraîner des anémies hémolytiques (défaut des nucléotidases)
4) Pompes membranaires :
Ce sont les pompes à cations (Na/K ATPase par ex.) qui régulent la pression oncotique.
En fin de vie (à 4 mois), les pompes cessent de fonctionner ou fonctionnent mal, le GR se
gonflent et il est alors reconnu par les macrophages hépatiques et spléniques qui assurent sa
destruction.
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Fonctions du globule rouge
O2
Poumons
Tissus
CO2
Effet
Bohr
La fonction du GR est comme tout le monde le sait le transport de l’oxygène du poumon au
tissus et l’évacuation du CO2 des tissus vers le poumon.
Ceci se fait par le biais de l’effet Bohr.
Pour ceux qui comme moi ne se rappelle plus ce qu’est l’effet Bohr :
Effet Bohr (Bohr Niels, physicien danois, 1885-1962) : La saturation oxyhémoglobinée du
sang est modifiée par les variations de pression partielle sanguine du gaz carbonique, la
pression partielle de l’oxygène restant fixe. GARNIER DELAMARE.
B) L’ERYTHROPOÏESE :
La durée de l’érythropoïèse est de 5 à 7 jours (peut diminuer dans les situations patho où on a
besoin de plus de GR), la durée de vie du GR est de 120 jours (soit 4 mois).
C’est en phénomène permanent :
- chaque jour 1/120 des GR sont détruits soit # 40 ml,
= Hémolyse physiologique (GR en fin de vie)
- compensation de la perte par une production égale
C’est un phénomène adaptatif : en cas de besoins accrus (hémorragie par accident de voiture,
opération de chir. ortho, hémolyse excessive)
 Production multipliée par un facteur de 7 à 8
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Erythropoïèse
ADN
Hb
ADN
ADN
Hb
Hb
On part d’un précurseur médullaire, proérythroblaste qui a une activité mitotique intense mais
peu d’hémoglobine ;
Au fur et à mesure des divisions et de la différenciation les cellules perdent leur pouvoir
mitotique et se chargent en Hb. Au niveau des réticulocytes, il y a perte du noyau et la
quantité d’Hb est maximale. Le réticulocyte est une cellule rouge quasi mature saturée en Hb.
Erythropoiétine (EPO) :
C’est une hormone produite à 90% par le rein (cellules endothéliales ou interstitielles)
- Masse moléculaire de 33 kDa
- Taux sérique: 20U/µL (=érythropoïétinémie) (peut se multiplier par 100 dans les
situations hypoxiques). Facile à doser dans le sang
- L’hypoxie rénale est le stimulant physiologique de la sécrétion d’EPO : la diminution
de la PO2 artérielle rénale déclenche la sécrétion d’EPO (donc sécrétion en cas de
sténose de l’artère rénale (responsable d’une polyglobulie secondaire), en altitude, en
cas d’hémorragie aiguë)
- Elle régule essentiellement la prolifération des CFU-E mais est également impliquée
dans d’autres processus
Elle peut être fabriquée par génie génétique : elle est indiquée dans l’insuffisance rénale (ça a
totalement changé la vie de ces patients) et les anémies induites par les traitements
anticancéreux (chimio).
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C) L’hémoglobine :
Hémoglobine = Hème (partie liant O2) + globine (partie protéique)
HEME
GLOBINE
Evolution des hémoglobines selon l’âge :
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Les Hb embryonnaires disparaissent précocement (dès 3 mois de gestation)
Les Hb fœtale, HbF = α2γ2 est présente de façon très minoritaire chez l’adulte. Elle a la plus
forte affinité pour l’O2 (par rapport aux autres Hb) et sa synthèse peut augmenter chez
l’adulte par compensation dans certaines hémopathies (synthèse par le foie, la rate).
Hb A1 = α2β2 et HbA2 = α2δ2 sont les Hb de l’adulte. HbA1 est prédominante.
Après l’âge de 6 mois :
HbA1 > 97 %
HbA2 < 3 %
HbF < 1 %
Connaître cette répartition est utile pour le diagnostic des thalassémies homozygotes
(répartition différente)
Synthèse de l’hémoglobine :
L’hémoglobine est un tétramère de quatre sous unités de globine identiques 2 à 2 et d’une
molécule d’hème.
Toutes les hémoglobines contiennent deux sous unités α, elles ont la formule suivante : α2x2
La synthèse d’hème est indépendante de celle de la globine, et nécessite la présence de fer, la
synthèse de globine est induite par la présence d’héme :
Si le fer est présent en quantité suffisante, il y a synthèse d’hème et s’il y a de l’hème alors il
y a synthèse de globine. Le fer est donc déterminant.
Fer  Hème  Globine.
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Le coproporphynogène III et l’uroporphynogène III sont des produits de dégradation de
l’hème.
La synthèse de l’hème est intra et extra mitochondriale, il y a de nombreux intermédiaires qui
sont dosables comme l’acide δ-aminolévulinique (que l’on dose pour le diagnostic de la
porphyrie).
Gènes de l’hémoglobine :
Le cluster (rassemble 4 gènes) α = ζ α2α1 sur le chromosome 16, il existe quatre gènes α.
Le cluster β = εGγAγ δ β sur le chromosome 11, il existe deux exemplaires des gènes non α.
Les formes possibles de tétramère sont donc :
Hb Portland = ζ2γ2, Hb Gower I = ζ2ε2, Hb Gower II = α2ε2  Hb embryonnaires
Hb foetal (F) = α2γ2
Hb adulte (HbA1) = α2β2, Hb A2 = α2δ2
Méthodes d’étude de l’hémoglobine :
1) Electrophorèse de l’hémoglobine ++++
Séparation de HbA1, HbA2, HbF dans un champ électrique, quantification et mise en
évidence d’ Hb anormale comme HbS (Hb de la drépanocytose).
2) Etude de l’affinité de l’hémoglobine pour l’O2
Appréciée par la pression partielle d’O2 qui entraîne une saturation 50% de la molécule
d’hémoglobine (pour la recherche d’Hb hyperaffine (qui provoque une polyglobulie))
3) Analyse génétique
Séquençage des gènes alpha pour diagnostic de thalassémie (nécessite le consentement écrit
du patient) (par ex en dépistage prénuptial ou préconceptionnel)
Hémoglobinopathies :
On distingue les hémoglobinopathies par hémoglobine anormale (anomalie qualitative) et les
hémoglobinopathies par défaut de synthèse (anomalie quantitative) (= thalassémies)
C’est un important problème de santé publique. En effet, il y a 300 millions de porteurs dans
le monde et 300 000 enfants sévèrement atteints naissent chaque année, principalement dans
le Sud Est Asiatique (SEA) et au Moyen Orient
Certains pays ont mis en place depuis plusieurs décennies des programmes de prévention
efficace comme des dépistages prénatals :
A Chypre 15 % de la population (700 000 hab.) est porteur d’un trait beta-thalassémique mais
il y a seulement 2 à 3 nouveaux cas de formes homozygotes graves par an (grâce à ce
dépistage).
Les hémoglobines anormales (qualitativement) :
-Hémoglobine S = HbS  Drépanocytose (mutation de un acide aminé de la β globine : Glu
 Val). On a des hématies falciformes.
-Hémoglobine C = HbC (dans le SEA principalement)
-Hémoglobine E = HbE
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Les hémoglobinopathies par défaut de synthèse = Thalassémies :
Elles correspondent à un défaut total ou partiel de synthèse de l’une des chaînes par mutation,
délétion, défaut de transcription ou de maturation de l’ARN. C’est la pathologie monogénique
la plus fréquente dans le monde.
La présence d’anomalies des gènes de l’hémoglobine est très variable dans le monde :
Alpha : de 1 % (Espagne) à 90 % (certaines régions en Inde)
Bêta : de 1 % (Italie) à plus de 50 % (certaines régions du SEA)
Cliniquement les thalassémies se manifestent comme des anémies hémolytiques chroniques à
manifestation précoce :
α-thalassémies :
En Extrême Orient, elle est plus fréquente que la β-thalassémie. Elle se manifeste chez le
foetus et après la naissance. La gravité est variable selon le nombre de gènes atteints :
4 gènes atteints : mort in utero ou à la naissance
3 gènes atteints : présence d’hémoglobine H (β4)
2 gènes atteints : α -thalassémie mineure gravité variable, de la microcytose à l’anémie
marquée.
1 gène atteint : α -thalassémie silencieuse ou trait α –thalassémique (VGM bas)
Les complications sont des hémolyses chroniques et des surcharges martiales.
L’hémoglobine Barts = γ4 est une forme observée chez le foetus ou à la naissance dans les
formes avec 3 ou 4 gènes atteints. L’hémoglobine Bart et l’hémoglobine H sont dites
« instables » et leur mise en évidence peut nécessiter des techniques spécifiques (HPLC).
β-thalassémies :
Fréquente dans le bassin méditerranéen, elles ne se manifestent qu’après la naissance.
On a deux cas possibles :
-Absence de synthèse des chaînes β = thalassémie β0
-Synthèse insuffisante des chaînes β = thalassémie β+
Le trait β-thalassémique (un seul des 2 allèles est présent) est très fréquent et asymptomatique
(microcytose isolée +/- anémie mineure).
Les manifestations cliniques sont très variables d’un individu à l’autre et dépendent en
particulier :
- du rapport entre les chaînes α et les chaînes β : la précipitation des chaînes alpha (α 4) induit
une destruction des érythroblastes et des globules rouges matures (=dysérythropoïèse)
- de l’existence d’anomalies associées de la globine β.
- du niveau de synthèse des chaînes γ (Hémoglobine foetale) (peut augmenter par
compensation)
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D) LES ELEMENTS INDISPENSABLES A LA SYNTHESE DES GR
1) Le fer :
Chez l’adulte la quantité totale est de 3 à 5 grammes.
Le fer existe sous 2 formes dans l’organisme :
- héminique : hémoglobine, myoglobine, cytochromes, peroxydases, catalases (pour
l’équilibre Redox)
- non héminique : ferritine, hémosidérine, transferrine (respectivement pour le
stockage, le transfert et le transport du fer)
Les trois compartiments sont :
- le compartiment fonctionnel (majoritaire)
- le compartiment de réserve (physiologiquement minoritaire)
- le compartiment de transport (très faible)
Compartiment fonctionnel :
Le fer y est :
- lié à l’hémoglobine = 60 %
- autres protéines, hémoprotéines: cytochromes, myoglobine,…et protéines non héminiques
Compartiment de transport :
Il n’y a pas de fer libre dans le plasma (la sidérémie ne dose pas le fer libre), il est lié à la
transferrine (= sidérophiline), protéine synthétisée par le foie.
Physiologiquement le degré de saturation de la transferrine en fer est de 30 %
Le fer libre est potentiellement très dangereux pour l’organisme puisqu’il peut créer par
oxydoréduction des formes réactives de l’O2 ; dans l’hémochromatose, il y a du fer libre dans
le plasma qui induit des lésions tissulaires.
Compartiment de réserve :
Le fer y est :
-lié à la ferritine : réserves facilement disponibles, # 50 %
-lié à l’hémosidérine : réserves difficilement mobilisables, # 50 %
Les compartiments du Fer
0,03 g
Fonctionnel
2–3g
0,004 g
Transport
= fer lié à la transferrine
70 %
0,1 %
Réserve
0,5 – 1 g
Dans les
macrophages
30 %
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Le fer ingéré représente 0.03g par jour environ est seulement 10 à 20% sont effectivement
absorbé par l’organisme.
Le fer lié à la transferrine est celui que l’on dose (alors qu’il ne représente qu’une quantité
infime en fait).
La réserve est souvent basse chez la jeune femme réglée. On considère qu’une femme
enceinte donne à son enfant entre 0.5 et 1g du fer de sa réserve.
Le circuit du fer dans l’organisme (1)
L’hémolyse physiologique libère chaque jour # 30-40 mg de fer
qui sont recyclés dans l’hématopoïèse.
Le circuit du fer est un circuit fermé, il y a une stricte compensation entre les apports et les
pertes (normalement).
Pertes : urinaires, cutanées, digestives
Faibles, # 1 mg/j chez l’homme, # 2 mg chez la femme en période d’activité génitale.
Les pertes se font par desquamation, par les règles pour les femmes.
Besoins : ils doivent couvrir les pertes
# 1 mg/j chez l’homme adulte, # 2 mg chez la femme non ménopausée
Ils sont augmentés pendant la croissance, la grossesse, l’allaitement. Une alimentation
complète et équilibrée suffit pour l’équilibre.
Apports : alimentaires, # 10 – 25 mg/j
Quantité absorbée : 1 à 2 mg/j, sous la forme de :
- fer héminique : viande rouge, qui est le mieux absorbé
- fer non héminique : œufs, vins, lentilles, fruits secs, chocolat
L’absorption est augmentée par les acides, le sucre (c’est pour ça que les compléments en fer
sont couplés à la vitamine C) ; elle est diminuée par les médicaments anti-acides, le thé,
une alimentation lactée abondante.
Régulation du métabolisme du fer :
L’absorption digestive est régulée, en revanche il n’y a pas de mécanisme pour réguler
l’élimination.
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Le fer est un élément indispensable à la vie mais la surcharge en fer est potentiellement
dangereuse car :
Fe2+ + H2O2 Fe3+ + OH* + OH- (Réaction de Fenton)
OH* est un radical libre, très réactif.
L’hémochromatose est une surcharge en fer (cœur, glandes endocrines, …) génétique. Elle
peut également être post-transfusionnelle (en effet, 2 culots globulaires = 500 mg de fersoit ce
que l’on ingère en un an)
Transport du fer
Ferroportine: protéine membranaire d’export du Fe2+
Hepcidine : protéine circulante d’origine hépatique.
se lie à la ferroportine et entraîne sa dégradation
augmentée en cas de surcharge en fer
diminuée en cas de carence en fer, anémie, hypoxie
Le fer arrive sous forme Fe3+ au niveau des entérocytes, il est absorbé après avoir été réduit
en Fe2+. Dans la cellule, il est stocké et si l’organisme a besoin de fer, la ferroportine
transporte le fer après l’avoir mis sous forme Fe3+ dans le sang où il se lie à l’apotransferrine
pour former la transferrine. La ferroportine est régulée par l’hepcidine, un petit peptide riche
en cystéine synthétisé par le foie. L’hepcidine en se liant à la ferroportine provoque son
internalisation et sa destruction. L’hepcidine augmente donc en cas de surcharge en fer et
diminue en cas de carence mais aussi en situation d’hypoxie, d’anémie.
Au niveau des macrophages, la ferroportine permet la réintroduction dans le sang du fer
stocké sous forme de ferritine (après la destruction d’un GR par ex.)
Méthodes d’exploration du fer :
-Dosage du fer sérique = sidérémie qui correspond au fer circulant lié à la transferrine
13 – 20 μM
-Transferrine = sidérophiline :
Capacité totale de fixation : CTF = 45 – 70 μM
Coefficient de saturation : CSS (ou CST)= 30 %
-Ferritine (révélatrice des réserves) très discriminant:
30-400 μg/l chez l’homme
20 – 200 μg/l chez la femme (augmente après la ménopause)
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Variations du fer
Fer
sérique
CTF
CSS
Ferritine
Carence
martiale
Syndrome
inflammatoire
Insuffisance
hépatique
Syndrome
néphrotique
Dans l’insuffisance hépatique, il y a un défaut de synthèse de la transferrine et de la ferritine ;
dans le syndrome néphrotique, il y a une fuite de ces protéines : ces deux pathologie
constituent un diagnostic différentiel.
Ferritine +++
Elle est diminuée dans les carences martiales, augmentée dans les syndromes inflammatoires,
les lyses (infarctus, hépatites), les affections malignes.
L’augmentation de la Capacité Totale de Fixation (CTF) est le premier signe de la carence
martiale.
L’hyposidérémie = diminution du fer sérique, est observée dans :
- la carence martiale
- les syndromes inflammatoires (séquestration par les macrophages)
L’hyposidérémie ne signe pas la carence martiale.
Autres explorations du Fer :
Coloration de Perls : avec le ferrocyanure de potassium, pour mettre en évidence la présence
de fer. Elle est réalisable sur le myélogramme, les biopsies hépatiques (dans le diagnostic de
l’hémochromatose)
Explorations radio-isotopiques : on administre en IV du Fer 59 qui est incorporé par les GR et
on réalise un comptage externe
Cobalt 57 : administration orale, élimination urinaire.
Ces techniques ne sont quasiment plus utilisées.
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Image de scintigraphie au fer :
2) Vitamine B12 :
Elles (il y en a plusieurs) appartiennent à la famille des cobalamines (elles contiennent du
cobalt). Elles sont indispensable à la synthèse d’ADN, et donc aux cellules à renouvellement
rapide.
Elles sont également impliquée dans le maintien de la gaine de myéline ce qui explique
qu’une carence en B12 à un retentissement sur toute cellule nécessitant de l’ADN (donc toute
l’hématopoïèse) et qu’une carence sévère provoque des signes neurologiques associés
(neuropathie sensitive).
La vitamine B12 est fabriquée exclusivement par les bactéries
Les apports, environ 50 μg / j se trouvent exclusivement dans les protéines animales (foie,
viande, crustacés, œufs, lait), cette vitamine est absente dans les végétaux
Les besoins sont de 2 - 3 μg / j (donc largement couvert par une alimentation complète)
L’absorption de cette vitamine est particulière : elle se lie dans l’estomac au Facteur
Intrinsèque (FI) sécrété par les cellules pariétales du fundus gastrique (le facteur extrinsèque
est la vitamine B12) et elle est absorbée sous forme de complexe avec le FI dans la partie
terminale de l’iléon. Une fois dans le sang, elle est transportée par les transcobalamines (il
existe des déficits exceptionnels). Il existe des réserves hépatiques qui sont importantes, entre
3 à 4 mg (plusieurs années sans absorption sont donc nécessaires pour une vraie carence).
Les problèmes sont liés soit à un défaut de synthèse du FI (anémie de Biermer) soit à une
malabsorption au niveau de l’iléon.
Méthodes d’exploration :
-Dosage sérique par radio-immunologie.
Normales : 200 – 600 pg/ml soit 150 – 450 pM
-Test dynamique : test de Schilling
Celui-ci consiste à administrer de la vitamine B12 radiomarquée par voie orale, seule ou liée
au F.I. et à compter la radioactivité recueillie dans les urines.
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Interprétation du test de Schilling :
Le sujet normal secrète du F.I. et a un iléon fonctionnel : il absorbe bien la B12 libre et on en
retrouve beaucoup dans les urines.
Dans la maladie de Biermer, maladie auto-immune détruisant les cellules fundiques
gastriques, il n’y a pas de F.I. La vitamine B12 libre ne sera pas absorbée. En revanche la
vitamine B12 liée au F.I. est bien absorbée.
Dans la malabsorption par atteinte de l’iléon, la vitamine B12 ne sera pas absorbée, qu’elle
soit administrée libre ou liée au F.I.
Test de Schilling :
B12 libre
excrétée
B12 liée
excrétée
Ratio
Sujet normal
11 % - 28 %
12 % - 30 %
0,8 – 1,3
Biermer
0,5 % - 5 %
5 % - 14 %
1,8 – 15
Malabsorptions
< 4%
<4%
0,8 – 1,3
3) Les folates = vitamine B9
Ils existent sous de multiples formes : acide folique, déhydrofolique (DHF), tétrahydrofolique
(THF). Les formes naturelles (polyglutamates) sont différentes des formes thérapeutiques
(acide folinique = formyl-THF).
Les apports proviennent des protéines animales, levure de bière, fruits et légumes verts crus.
L’absorption a lieu dans le jéjunum et le transport sanguin se fait sous forme libre ou liée aux
protéines. Les réserves sont hépatiques (50 %) mais faibles et durent 1 à 4 mois.
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Rôle des folates dans la synthèse des acides nucléiques
La fabrication du groupement méthyl sert à la fabrication de la thymidine. Les anti-folates
sont utilisé dans le traitement des cancers (méthotrexate).
Méthodes d’exploration :
-Dosage sérique
-Dosage intra-érythrocytaire (plus informatif)
Conséquences des carences sur l’érythropoïèse
Conséquences des carences sur
l’érythropoïèse
Carence
en fer
Carence en B12
Carence en folates
Défaut de synthèse
d’hémoglobine
Défaut de
synthèse
d’ADN
Microcytose
Macrocytose
Dans la carence martiale les divisions cellulaires se poursuivent, mais avec un contenu en
hémoglobine réduit.
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Dans la carence en B12 ou en folates il existe un asynchronisme de maturation nucléocytoplasmique, le nombre de mitoses est réduit et il se produit un « avortement intramédullaire » avec mort des érythroblastes.
Dans la carence en B12 ou folates, le gigantisme cellulaire ou « mégaloblastose » touche
toutes les lignées médullaires, et on observe également des atteintes des autres cellules à
renouvellement rapide (tractus digestif : problèmes d’absorption, perte de poids,…)
E) Hémolyse :
L’hémolyse (=destruction des GR) physiologique (se produit chez tout le monde, ce n’est pas
un processus pathologique) :
- correspond à la destruction par les macrophages des GR « vieillis » par phénomène de
phagocytose
- se produit surtout dans la rate et dans la moelle. Elle est dite « intra tissulaire » pour
90 %
- se produit à un moindre degré dans le torrent circulatoire : hémolyse « intra
vasculaire » pour 10 %
H
é
m
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l
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E
Il y a deux phénomènes distincts :
-le recyclage de la globine qui donne des acides aminés qui rejoignent le pool des AA
disponibles
-le recyclage de l’hème : dégradation par l’hème oxygénase qui donne de la biliverdine
transformée en bilirubine libre qui sera ensuite conjuguée au niveau du foie et éliminée.
Hémolyse intravasculaire :
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C’est le GR qui « éclate » dans la circulation. Elle est souvent augmentée dans les hémolyses
pathologiques (auto-immunes, médicamenteuses, infectieuses (paludisme, clostridium
perfringens), surtout si elles sont brutales.
Il y a 3 voies possibles de dégradation de l’hémoglobine :
* liaison à l’haptoglobine : voie normale d’élimination
* oxydation en méthémoglobine si l’haptoglobine est saturée
* élimination urinaire de dimères αβ avec possibilité d’hémoglobinurie de détection
immédiate ou d’hémosidérinurie de détection plus tardive. L’hémoglobine libre va passé dans
le rein pour être éliminée dans l’urine et les tubules vont capté le fer qui sera éliminé avec la
desquamation physiologique des cellules (c’est pourquoi on observe un intervalle entre
l’hémoglobinurie immédiate et l’hémosidérinurie plus tardive).
L’ictère de l’hémolyse est lié à l’hyperbilirubinémie libre (en excès, le foie est dépassé dans
les hémolyses majeures).Le stercobilinogène est responsable de la coloration des matières
fécales (selles claires/blanches dans les hépatites virales)
H
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Exploration de l’hémolyse
On doit distinguer 2 types de dosages :
-ceux permettant le diagnostic positif d’hémolyse : ce sont des dosages non spécifiques
Diminution de l’haptoglobine +++ (le + sensible, le + précoce)
Augmentation de la bilirubine libre (variable selon individu et capacité de son
foie)
Augmentation des LDH sériques (augmentent aussi dans les lyses tissulaires :
infarctus par ex.)
-ceux déterminant l’étiologie de l’hémolyse :
Dosages enzymatiques, tests de fragilité, test de Coombs, …
F) Les globules rouges dans l’hémogramme normal :
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Les chiffres doivent être connus, il ne demandera pas de calculs (mais à savoir faire pour
l’ENC…)
Les paramètres érythrocytaires mesurés:
Homme
Femme
Unités
Nb Hématies 4,5 – 6,0
(GR)
4,0 – 5,5
Hémoglobine 13 – 17
12 – 16
g/dL  critère le plus important
Hématocrite 36 – 52
volume de sang total
32 – 48
%  notion de volume, % de cellules dans
Tera/l (1012/l)
Ces chiffres sont différents en fonction de l’âge (enfant, personnes âgées)
Les constantes érythrocytaires calculées
Volume Globulaire Moyen = volume d’un GR
VGM = Hématocrite/ Nb de GR n=80 – 95 fl (femto 10-15)
VGM diminué : microcytose ; VGM normal : normocytose ;
VGM augmenté : macrocytose
Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine = degré de saturation des GR en
hémoglobine
CCMH = Hémoglobine/ Hématocrite n= 30 – 35 g/dL
CCMH diminuée : hypochromie ; CCMH normal : normochromie
Les GR sont normalement saturés en Hb, il n’existe pas d’augmentation de CCMH
Teneur Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine = poids de l’hémoglobine contenu dans
un GR
TCMH = Hémoglobine/ Nb de GR n=27 – 34 pg
Les réticulocytes :
Ils correspondent aux GR nouvellement formés ou « jeunes » et ils sont un bon reflet de
l’activité érythropoïétique.
Réticulocytes augmentés : anémie régénérative (la moëlle est saine et fonctionne)
Réticulocytes normaux/diminués : anémie arégénérative (anémie centrale, la moëlle est en
cause)
Interprétation :
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Le taux de réticulocytes doit être interprété en fonction du taux d’hémoglobine +++
Les valeurs « normales » correspondent à une hémoglobine normale, en cas d’anémie le
chiffre de réticulocytes doit augmenter, sinon il ne s’agit pas d’une anémie régénérative.
Ils sont reconnaissables par une coloration simple.
Mesure de la masse sanguine :
La numération ne mesure qu’une concentration dans un échantillon. De plus, il y a des faux
positifs ou des faux négatifs en fonction des variations du volume plasmatique (ex :
hémodilution lors de la grossesse peut faire penser à tort à une anémie).
La masse sanguine ou volume globulaire circulant, mesuré par méthode isotopique,
correspond à la masse absolue de GR présents dans l’organisme (quantité totale de GR dans
l’organisme).
On marque des GR du patient avec des isotopes radioactifs et on lui réinjecte, après quelques
minutes, on refait un prélèvement et on mesure la radioactivité. En fonction du ratio de
dilution, on déduit la masse sanguine totale. (Examen clé pour le diagnostic de polyglobulie)
Valeurs normales : 35 ml / kg chez l’homme, 30 ml / kg chez la femme, pour un volume
sanguin total normal de 70 ml / kg (adulte).
Etude de la morphologie des globules rouges :
Les GR normaux ont un aspect homogène, de disque biconcave avec une zone claire au
milieu ne dépassant pas la moitié du diamètre.
Les anomalies possibles sont :
-Anisocytose : GR de tailles différentes
-Poïkilocytose : GR de forme anormale
-Polychromatophilie : anomalies de coloration (GR violacés correspondant à une maturation
accélérée)
-Hypochromie, parfois avec double population (GR « décolorés »)
-Inclusions érythrocytaires (pathologiques): corps de Howell-Joly (splénectomie), corps de
Heinz, ponctuations basophiles (intox plomb, hémolyses)
GR normaux
Les différentes sortes de poïkilocytose :
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-Sphérocytes (=GR sphérique) (maladie de Minkowski-Chauffard)
-Leptocytes (=GR anormalement mince)
-Elliptocytes (= GR elliptique)
-Stomatocytes (= GR en forme de bouche)
-Dacryocytes (= GR en forme de larme)
-Schizocytes (= GR fragmentés, bouts de GR) (dans les hémolyses mécaniques (ex :
coagulation intravasculaire disséminée, valve intracardiaque,…), déficit en G6PD)
-Cellules cibles (= GR avec un aspect de cible à la coloration, une densité centrale comme une
soucoupe volante) (thalassémies)
-Acanthocytes (= GR en forme de hérisson)
-Drépanocytes (= GR en forme de faux)
Présence de drépanocytes
Hémolyse (déficit G6PD) : schizocytes
Hypochromie (cellules cibles)
Acanthocytes
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Stomatocytes
Elliptocytes
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