Mondialisation Globalisation - Site de la promo DESS CI 2002

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INTRODUCTION
L'accélération du phénomène d'internationalisation des économies occidentales,
l'insertion de nombreux pays nouvellement industrialisés dans l'économie mondiale et la place de
plus en plus prépondérante des firmes multinationales dans les relations économiques
internationales sont autant d'éléments qui marquent l'avènement de la mondialisationglobalisation.
Mais, le terme même de mondialisation est aujourd'hui trop souvent galvaudé et le
phénomène parfois méconnu, tenu pour responsable d'une bonne partie des maux économiques et
sociaux qui frappent notre société.
Il convient donc d'expliquer ce que recouvre réellement le concept de mondialisation et
en quoi il se distingue de celui de globalisation.
Nous nous attacherons ensuite à montrer que cette dynamique puise sa particularité dans
la nouvelle logique stratégique des acteurs majeurs de la globalisation : à savoir, les grandes
firmes industrielles et/ou financières.
Enfin, nous tenterons d'aborder les limites du phénomène et présenterons la montée d'un
mouvement citoyen anti-mondialisation dans le but de créer au niveau mondial, un "espace
démocratique".
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I/ Le concept de mondialisation
La mondialisation est un processus d'extension de l'interdépendance à l'ensemble de la
planète en 3 étapes. Elle débute avec l'internationalisation au cours de laquelle les Etats
développent les flux d'exportation. Elle se poursuit par la multinationalisation qui multiplie
investissements et implantations à l'étranger, et doit, en théorie, s'achever par la globalisation qui
met en place un espace mondial de production et un réseau planétaire d'informations.
A. L'économie internationale
Elle correspond à une phase spécifique de l'histoire du capitalisme prenant naissance au
16ème siècle et s'achevant au début des années 60.
Au cours de cette phase, les marchés nationaux largement protégés, voire régulés par les
Etats, constituent la base première de l'accumulation du capital. L'échange tout comme
l'investissement international reste fondé pour l'essentiel sur des critères de complémentarité.
L'internationalisation a pour but les échanges de biens et services entre les Etats-Nations. Les
délocalisations permettent donc, par exemple, de développer les exportations et importations de
produits rares, et non pas de profiter d'un coût du travail plus bas sur un marché étranger.
L'économiste Charles-Albert Michalet explique en substance que le partage des
marchés à l'échelle mondiale est d'abord un partage des sources de matières premières pour
satisfaire les besoins d'une industrialisation européenne en plein essor.
C'est l'ère de la banalisation de la production de masse en vue d'obtenir des économies
d'échelle. La stratégie des firmes est celle de la pénétration des marchés.
Cependant l'économie internationale est loin d'être l'application parfaite des théories du
libéralisme économique. Bien au contraire, le protectionnisme règne en maître, le libre-échange
est perçu comme une menace pour l'autonomie économique des Etats, hostiles aux
investissements. Et ni le secteur privé, ni l'esprit d'entreprise et la rentabilité ne sont vraiment
privilégiés, ce qui va être radicalement remis en cause dès le début des années 60 avec la
multinationalisation.
B. L'économie multinationale
Comme son nom l'indique, cette logique économique se base sur l'apparition des firmes
multinationales (FMN) et leur rôle prépondérant à côté des Etats-Nations.
Les systèmes productifs deviennent multinationaux, les FMN privilégient les flux
d'investissements directs à l'étranger, les échanges intra-firmes croissent. Il devient plus
percutant dans ce contexte de parler de PNB que PIB. Les délocalisations demeurent cependant
des substitutions aux exportations car la production des filiales étrangères, appelées filiales
relais, est essentiellement destinée et surtout adaptée aux marchés locaux.
C'est d'ailleurs en raison de l'aggravation des mesures protectionnistes que
l'investissement direct s'avère nécessaire. Les entreprises découvrent en effet qu'une fois établies
dans le pays d'accueil, les barrières protectionnistes imposées par les Etats leur servent à se
protéger de la concurrence.
Mais l'économie multinationale est également l'espoir pour les pays en voie de
développement de s'industrialiser un jour en mettant fin à l'échange inégal inhérent à la
dynamique d'internationalisation.
En France, cette période se traduit par de fortes concentrations et fusions encouragées et
même aidées par l'Etat pour constituer des "Champions nationaux" qui deviendront
multinationaux grâce aux IDE.
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Les relations entre maison mère et filiale sont verticales, les profits générés vont
directement à la maison mère.
Les FMN, bien plus rentables que les firmes nationales, définissent des stratégies
communes à leurs filiales étrangères dans un univers de concurrence de concurrence
oligopolistique. C'est justement cette idée de faire du "domestique à l'étranger" qui va être
bouleversée par la phase suivante, celle de l'économie globale.
C. L’économie globale
a/ Origines
Cette dynamique de la mondialisation s’inscrit à la suite de l’exportation, de
l’internationalisation et de la multinationalisation, comme une stratégie de conquête des marchés
extérieurs dès les années 80 jusqu’à nos jours. A l’origine de ce processus, on retrouve des
facteurs d’environnement tels que l’évolution de la technologie (ou ce que Michalet appelle
« déréglementation » avec l’amélioration de la diffusion de l’information au niveau mondial) et
de la concurrence. Déclenchée par la libéralisation des échanges et l’intégration économique au
niveau mondial (ex : Uruguay Round, OMC, ALENA), la globalisation est aussi liée à la
demande et aux marchés (globalisation de l’offre, homogénéisation de la demande, suppression
du contrôle des prix et des salaires, amélioration de la communication, des transports). De plus,
elle est indissociable du retrait de l’Etat dans l’économie par le biais de privatisations et donc
d’une extension du secteur privé.
Enfin, l’économie globale trouve son origine dans la recherche de la compétitivité. En effet, les
firmes vont chercher à réaliser des économies d’échelle et à accroître leur parts de marché de
façon à réduire leurs coûts. A cette recherche s’ajoutent le niveau de recherche et de
développement, un rapport qualité-prix important et l’évolution de la concurrence. Les firmes
doivent mettre en place des stratégies globales car leur position concurrentielle varie d’un pays à
un autre : elles doivent répondre à des demandes différentes et donc doivent décentraliser ou
« décloisonner » leurs activités stratégiques. Cependant, l’entreprise ne doit négliger aucun de
ses marchés pour ne pas perdre ses clients. Il est important de proposer une offre importante sur
le marché global.
b/ Une prédominance de la dimension financière
Aujourd’hui l’économie globale revêt de plus en plus un caractère financier. Ceci est dû à
la crise qu’a connu la multinationalisation dans les années 70 suite aux chocs pétroliers et à la
crise de la dette dans les pays en voie de développement. Les banques font appel aux pays
industrialisés, mais ce sont les Etats-Unis qui retirent une grande masse de capitaux.
Après la fin du système de Bretton Woods, on s’intéresse à l’idée d’un marché de
capitaux unique. Les Etats vont accélérer la libéralisation financière, et aux anciens acteurs de la
globalisation, firmes industrielles ou financières, vont s’ajouter les banques qui vont faire
l’interface entre les firmes et le marché des capitaux. Phihon considère une dimension
supplémentaire par rapport à Michalet d’un point de vue financier : la désintermédiation. Selon
lui, pour être globale, une économie doit avoir une mobilité parfaite des capitaux sur un marché
unique sans contraintes temporelles ni géographiques. On verra dans la deuxième partie
comment les firmes vont adoptées des stratégies en fonction des concepts de la sphère financière.
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c/ Vers quels concepts tend l’économie globale ?
Les quatre mots-clés que l’on doit retenir sont : exacerbation de la concurrence,
dépérissement des Etats-Nations et apparition de nouvelles formes de régionalisation et
« glocalisation ».En effet, l’économie globale s’inscrit dans une optique de concurrence accrue
entre les firmes ce qui se répercute sur les territoires qui tentent de les attirer pour qu’elles s’y
implantent. D’un autre côté, on se rend compte que cette globalisation n’est pas forcément
mondiale en ce sens où certaines firmes multinationales s’implantent à l’étranger mais restent
nationales en ce sens où elles laissent leur capital et leur recherche et développement sur leur
territoire national. De plus, aujourd’hui, le mot « glocalisation » est de plus en plus présent. On
entend par ce mot la formation de grands ensembles régionaux (exemple : ALENA) dans le but
d’une intégration économique dans une zone plus vaste. Le rôle des Etats n’a plus lieu d’être,
l’heure est à l’émergence de nouveaux territoires. Suivant ce principe, les firmes combineraient
leurs avantages comparatifs avec leur compétitivité sur le marché mondial.
Afin de mieux appréhender la réactions des firmes face à cette dynamique de
globalisation, nous allons étudier les différentes stratégies qu’elles ont mis en place.
II/ La globalisation : une nouvelle donne pour les firmes
La globalisation a eu un impact certain sur l’évolution des firmes. Les entreprises ont subi
de profondes transformations organisationnelles. Se sont d’autre part transformées leurs
manières de produire, de distribuer des biens et services, de financer leurs activités, de privilégier
le commerce, investissement financier ou investissement direct (leur manière d’opter pour la
croissance interne ou l’acquisition ou fusion d’entreprises, de localiser leurs activités dans
différents pays). Face à la globalisation de l’économie, les entreprises ont effectivement adopté
de nouvelles stratégies. Si bien qu’aujourd’hui on parle d’entreprises globalisées et de stratégies
globales qui leur sont propres.
Et dans ce sens, quelles sont les stratégies utilisées par ces entreprises globalisées? En
quoi les stratégies mises en œuvre par ces dernières se distinguent de celles adoptées par les
entreprises durant les étapes précédentes de la mondialisation (précédemment décrites) soit
l’internationalisation, et la multinationalisation ? Enfin, quelles sont les modifications que ces
entreprises ont subies en terme d’organisation et de gestion des compétences?
A ces questions il semble difficile de répondre de façon assurée. Plusieurs théories ont
essayé d’expliquer la multinatinationalisation des firmes, leur motivation à exporter ou à investir
à l’étranger (Vernon, Dunning…), mais aucune n’explique réellement les décisions stratégiques
prises par les firmes globales. Certains auteurs ont également tenté de faire un portrait de
l’entreprise globale et de sa stratégie. Reste que ces approches sont parfois bien différentes. C’est
pourquoi, nous allons tenter d’énoncer ici les principales caractéristiques d’une entreprise
globalisée et d’une stratégie globale en présentant deux grandes approches de l’entreprise
globale soit celle de C.A. Michalet, et celle de R.Reich, sans oublier de faire référence à des
penseurs comme M. Porter ou Bernard Lassudrie Duchêne. Enfin, nous présenterons comme
exemple type de firme globale l’entreprise FORD.
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A. L’entreprise globale selon MICHALET (professeur d’économie à paris
dauphine et membre de l’IRI CGEMP…)
Michalet distingue trois étapes de la mondialisation. De la même façon, il distingue trois
types de stratégies d’entreprises : la stratégie d’accès aux ressources naturelles caractérisant les
entreprises internationales, la stratégie de marché qui est apparue dans le contexte d’économie
multinationale. Enfin, la troisième stratégie que Michalet expose est celle de la minimisation des
coûts apparue dans les années 80 avec l’émergence de la globalisation. Aussi, c’est cette dernière
stratégie que nous allons à présent étudier.
a/ La stratégie de minimisation des coûts de l’entreprise globale :
Face à la montée de la concurrence, l’objectif des entreprises n’est plus l’accès au marché
(comme cela était le cas au début du siècle) mais la recherche de la compétitivité. Les entreprises
souhaitent renforcer leur compétitivité ; et cela en minimisant leurs coûts. D’autre part,
comparativement à l’entreprise multinationale, l’entreprise globale ne vise plus la production
pour le marché local mais pour le marché mondial. La vision de M. Porter (82) recoupe cette
approche. Elle oppose les stratégies multinationales et les stratégies globales. Les stratégies
multinationales consistent à produire sur plusieurs marchés nationaux des biens adaptés à chaque
marché. La production des filiales n’est donc pas spécialisée. Chaque filiale est un centre de
profit en soi qui entretient des relations verticales avec la maison mère mais non avec les autres
filiales. A l’inverse la stratégie globale vise à unifier la gamme de produits au niveau mondial et
à faire de chaque filiale une unité spécialisée dans la fabrication d’un composant particulier du
produit fin. Ces filiales sont appelées filiales ateliers par opposition aux filiales relais de la
multinationalisation et, le choix de leur localisation vise à faire coïncider leur fonction de
production avec les dotations factorielles des pays d’accueil . Rejoignant cette conception de
l’entreprise globale, Bernard Lassudrie Duchêne parle de décomposition internationale des
processus productifs (DIPP). Pour résumer, afin de renforcer sa compétitivité, l’entreprise
globale adopte selon Michalet une stratégie de minimisation des coûts qui passe par l’utilisation
des facteurs de production à bas prix et la réalisation d’économies d’échelle (économies
d’échelle engendrées par la spécialisation des filiales)
b/ Organisation de l’entreprise globale :
Les entreprises globales ont également une organisation qui diffère de celles des entreprises
traditionnelles. En terme d’organisation, l’approche de Michalet porte essentiellement sur les
relations entre la maison mère et ses filiales. Les filiales sont devenues étroitement
interdépendantes. La stratégie de minimisation des coûts génère effectivement un réseau
internalisé (technologies, produits, savoir circulent entre les unités du groupe). D’autre part, pour
la gestion des activités internationales, c’est le modèle multidivisionnel qui semble être adopté
au sein de l’entreprise globale.
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c/ L’influence de la logique financière sur la stratégie et l’organisation des firmes
Cependant, ce qui caractérise l’approche de l’entreprise globale de Michalet est la mise en
évidence que la logique financière influence considérablement la stratégie et l’organisation des
firmes globales. En effet, selon Michalet, l’aspect fondamental de l’économie globale est la
diffusion des concepts et pratiques de la sphère financière à la stratégie et à l’organisation des
firmes. Dans les années 80, des responsables financiers sont arrivés à la direction des grands
groupes. Ils ont imposé leur vision fondée sur la priorité donnée à l’information, à la vitesse de
réaction des entreprises, à la mobilité des activités et à la recherche de la maximisation de la
rentabilité à court terme dans l’optique de satisfaire les actionnaires. Ils ont de ce fait
profondément transformé les choix stratégiques des entreprises.
On dénote alors un certain nombre de caractéristiques propres aux stratégies des entreprises
globales qui relèvent de ce phénomène :
 Premièrement, les dirigeants des firmes globales assimilent les secteurs d’activités
de leur entreprise à des portefeuilles d’actifs ce qui les conduit à vendre leurs activités les moins
rentables et à exploiter au maximum les ressources générées par leurs activités “vache à lait”
pour financer la croissance de leurs activités “star”. L’objectif est de recentrer leurs activités sur
celles ou ils disposent d’avantages spécifiques, pour conserver leur position de leader.
 Deuxièmement, l’entreprise globale réalise des opérations d’acquisition et fusion
pour acquérir une taille critique, créer des économies d’échelles, profiter des synergies entre
sociétés et ainsi accroître sa compétitivité. Les années 90 ont d’ailleurs été particulièrement
marquées par une importante vague de fusions (Petroleum, BP Amoco.) qui selon Michalet
résulte de la prédominance du financier sur l’économie depuis les années 80.
 Troisièmement, l’entreprise globale essaie de rationaliser au maximum les activités
de ses implantations. Elle tente d’éviter toute rigidité en ne rendant jamais définitif ses choix de
délocalisation, d’automation, de spécialisation. L’entreprise globale privilégie la mobilité de ses
actifs, comme le ferait un financier, pour maintenir son niveau de concurrence.
 Quatrièmement, une des caractéristiques de l’entreprise globale est selon Michalet
qu’elle investit d’avantage dans des moyens de communication performants. Les managers dans
l’entreprise globale doivent être connectés en permanence entre eux (entre la maison mère et les
filiales et entre les filiales). Ils ont besoin que leurs ordinateurs soient connectés dans le reste du
monde comme les golden boys. L’efficacité des réseaux de communication apparaît donc comme
la condition du fonctionnement des groupes industriels ou financiers car elle rend compatible la
rapidité des décisions.
 Enfin, l’entreprise globale recherche principalement la “création de valeur” et elle
accorde énormément d’importance à l’actionnariat.
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d/ Le groupe Saint Gobain.
Le groupe Saint Gobain présidé par Jean-Louis Beffa illustre parfaitement l’approche de
Michalet selon laquelle la gestion des entreprises globales est empreinte des principes financiers.
Le groupe Saint Gobain est parmi les 16 premiers mondiaux. Il est côté sur les principales
bourses mondiales et suit de près les réactions de ses actionnaires. Ce groupe a bâti des positions
fortes dans l’ensemble de ses métiers. Ce qu’il faut souligner est qu’il l’a fait en procédant à la
cession de ses activités les moins performantes et en faisant l’acquisition d’entreprises dont il
pouvait tirer de la valeur. Par exemple, en 2001, les activités verre du groupe ont été celles qui
ont progressé le plus en terme de chiffre d’affaires. Aussi, pour améliorer sa rentabilité, le
groupe déjà leader dans ce secteur, souhaite renforcer sa position en accentuant ses efforts de
recherche et de développement. La grande force actuelle du groupe provient également de son
acquisition de l’entreprise Point P Lapère. Aussi, le groupe désire réaliser prochainement une
OPA de plus de 30% sur la plus value aux minoritaires de Point P Lapère. Inversement, l’année
2001 a été marquée par une baisse de croissance dans le secteur de la technologie. C’est
pourquoi, le groupe a décidé de céder quelques actions Vivendi.
En terme d’organisation, il faut souligner que les filiales Saint Gobain sont très
interdépendantes. La filiale Saint Gobain Desjonquère, spécialisée dans la conception de flacons
verre est par exemple en relation permanente avec la filiale Saint Gobain Italienne Calmar
spécialisée dans la fabrication de pompes plastique pour flacons.
B. L’entreprise globale/mondiale selon REICH (ancien secrétaire américain du
travail de la première administration de Clinton, et professeur)
Reich ne fait pas la distinction entre les différentes étapes de la mondialisation. Il parle
donc d’entreprise mondialisée et non globale. Cependant, il s’attarde à décrire comme entreprise
mondialisée celle qui a émergé ces dernières années; soit celle que Michalet appelle globale. Ce
qui caractérise selon lui cette entreprise est son système productif, en totale rupture avec celui
des entreprises du début du siècle. Il parle d’un passage de la production de masse à la
production spécialisée (comme déterminant des stratégies adoptées par les firmes de la fin du
XXième siècle).
a/ Une nouvelle stratégie : de la production de masse à la production
personnalisée.
La stratégie de cette nouvelle entreprise est tournée vers une production spécialisée visant
à satisfaire la clientèle. La production spécialisée est effectivement pour deux raisons principales
rentable pour l’entreprise. En effet, d’une part, les clients sont prêts à payer un surplus pour
acquérir un produit ou un service adapté à leurs besoins et, d’autre part, ces produits sont des
produits par essence difficilement copiables (puisque personnalisés) par la clientèle accoutumée
à la production de masse.
La stratégie de cette entreprise se concentre donc à présent sur les connaissances
spécialisées. Il faut savoir manier les idées pour satisfaire la clientèle. Dans cette entreprise, les
profits ne proviennent pas d’économie d’échelles mais de la découverte de liens entre solutions
et problèmes et de la mise en place de services spécialisés. (IBM). Elle repose sur 3 sources de
valeur que Reich appelle les résolveurs de problèmes, les identificateurs de problèmes et les
courtiers stratèges (auparavant entrepreneurs) Ce sont des manipulateurs de symboles qui
travaillent dans des services spécialisés de R&D…
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Enfin, l’adoption d’une stratégie fondée sur cette notion de production spécialisée
implique forcément une modification dans l’organisation de l’entreprise, tant sur un plan interne
(hiérarchie, apparition de nouvelles compétences au niveau humain et donc de nouvelles
fonctions), qu’externe (organisation de l’entreprise du point de vue géographique et global)
Voyons donc quelles sont les modifications que ces entreprises ont subies en passant à la
production personnalisée.
b / L’adoption d’un nouveau mode organisationnel
De l’entreprise réseau au réseau mondial
Ce qui ressort essentiellement des travaux de Reich est la notion de réseau. Selon lui,
l’entreprise organise progressivement un réseau international de conception, de production,
d’assemblage et de commercialisation de ses produits. Ce réseau peut prendre différentes formes
(Centres de profit indépendants; Partenariats externes ; Partenariats internalisés ; Concessions ;
Courtage pur). Toujours est-il que la notion de nationalité et de propriété perd tout son sens dans
ce réseau.
Enfin, Reich insiste sur la gestion des compétences au sein de ce dernier. Elle diffère
totalement de celle des entreprises traditionnelles de production de masse. Il convient donc d’en
présenter les principales caractéristiques.
Gestion des compétences dans l’entreprise réseau
▪
Nous avons vu l’importance que donne Reich aux manipulateurs de symboles soit les
résolveurs, identificateurs de problèmes et les courtiers stratèges. Ces derniers doivent être
en relation permanente pour combiner leurs compétences. L’information et les relations
doivent donc être facilitées dans l’entreprise-réseau.
▪ Enfin, la bureaucratie n’a plus sa place dans l’entreprise de production spécialisée. Le
pouvoir est diffus. Il appartient à ceux qui créent de la valeur ( des leaders émergent). Cela
permet aux manipulateurs de symboles d’agir rapidement.
▪ La flexibilité, la rapidité, l’agilité sont effectivement les principales caractéristiques de
cette entreprise de production personnalisée. Celle-ci tente de réduire au minimum ses
frais. Par exemple, il y a peu de personnes employées dans cette entreprise Les personnes
sont embauchées par intérim, les locaux sont loués. et cela en fonction des besoins.
▪ Les profits et les risques sont également partagés ce qui incite à la création. Cela suppose
plus de motivation et d’efficacité de la part du personnel.
En quelques mots, l’ancienne FM organisée de façon pyramidale et contrôlée depuis son
siège central s’efface désormais devant une structure mondiale en forme de réseau dans la quelle
la propriété du capital importe moins que la capacité à mobiliser et à combiner les compétences
de manipulateurs de symboles (conseillers en organisation, conseillers financiers, informaticiens,
ingénieurs, chercheurs, experts en marketing) de toutes nationalités en vue de réaliser des projets
complexes. La multiplication des alliances stratégiques entre firmes, tout particulièrement dans
les secteurs de haute technologie, s’inscrirait dans cette tendance ( Silicon Valley).
De ces deux approches, on distingue quelques caractéristiques propres aux stratégies et à
l’organisation des entreprises globales. Cependant, pour dresser un portrait type d’entreprise
globale, il semble préférable de vous donner un exemple.
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C. Un exemple illustré : FORD
Si nous analysons plus précisément l’évolution de la firme FORD en Europe, nous
pouvons constater les différents éléments du processus de multinationalisation décrits par
Michalet. Au travers de cet exemple, nous vérifions également l’approche de Reich.
a / La mutinationalisation de FORD
Après sa création en 1903 à Détroit, les exportations de FORD se développent très vite en
direction du Canada et de l’Angleterre. Dès1905, la première usine est créée au Canada pour
contourner les tarifs douaniers élevés sur les produits finis. La deuxième usine est installée en
1911 en Angleterre à Manchester. D’autres usines d’assemblage sont ensuite créées en Europe,
en général dans des ports afin de pouvoir recevoir directement les pièces détachées de Détroit.
En 1913, FORD s’implante à Bordeaux, en 1919 à Cork et Copenhague, en 1920 à Cadix, puis
en 1922à Anvers, Berlin (1926), Asnières (1926), et Rotterdam (1932) La production était celle
de masse > c’est de ce concept qu’est né le « fordisme ».
b/ L’apparition d’un pôle européen
Une nouvelle phase de la multinationalisation apparaît en 1929. FORD construit une
grande usine à Dagenham près de Londres. Le constructeur pousse aussi ses fournisseurs à
s’installer près de cette usine. Achevée en 1932, cette entreprise devient vite indépendante vis-àvis des fournitures américaines.
Entre 1950 et 1960, un approfondissement de l’autonomie et un développement du réseau
européen des filiales de FORD s’opèrent. Une nouvelle stratégie s’impose : le concept de
production personnalisée. En effet, les modèles fabriqués sont adaptés aux marchés locaux. La
filiale anglaise conçoit de nouveaux modèles de moyenne gamme pour le marché européen.
Dans le même temps, elle rachète des usines, accroît ses capacités de production et passe de 100
000 unités de production en 1950 à 300 000 en 1960.
c / L’évolution vers la globalisation
Ainsi, dans les années 70, les modèles de la Taunus allemande et de la Cortina
britannique ont des éléments mécaniques communs, mais chaque produit conserve des
spécificités propres aux différents marchés exploités. En 1976, le lancement de la Fiesta marque
l’apparition d’une stratégie unique au niveau européen avec un modèle conçu, produit et vendu
de façon unifiée en Europe. Elaborées conjointement par les centres de recherche de Durton
(Grande-Bretagne) et de Merkenich (RFA), les Fiesta des 3 usines européennes sont identiques.
A partir de 1980, FORD essaie d’appliquer une stratégie globale en misant sur la
production d’une world car, voiture mondiale qui serait la même sur tous les marchés et
permettrait de réaliser de fortes économies d’échelle. La Ford Escort est lancée simultanément
en Europe et en Amérique en 1981. Mais cette première tentative de voiture mondiale ne donna
pas les résultats escomptés, car FORD n’avait pas introduit une seule et même organisation pour
le développement du produit et n’avait pas réuni les efforts de ses 2 centres de design européen
et américain. Ainsi, même si le nom d’Escort était utilisé sur des modèles européen et américain,
ceux-ci restaient tout de même différents.
Vers 1986, Ford restructure son organisation mondiale autour du concept de centre de
responsabilités. L’objectif est de confier la responsabilité du renouvellement d’une partie de la
gamme de véhicules ou d’un segment de production à la filiale reconnue la plus compétente et
baptisée « centre d’excellence ».
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En 1992-1993, les Etats-Unis sont chargés de préparer les modèles de grande taille, les
nouveaux moteurs de 6 et 8 cylindres et les transmissions automatiques. L’Europe prépare le
renouvellement des véhicules de taille moyenne ou compact, des moteurs de 4 cylindres et des
transmissions manuelles. L’Asie, à travers le Groupe japonais MAZDA doit s’occuper du
remplacement des petites voitures subcompact.
Parallèlement, en 1993, FORD reprend l’idée de la voiture mondiale basée sur un seul
modèle produit, assemblé et vendu « globalement ». Cette voiture, introduite en Europe sous le
nom de Ford Mondéo et aux Etats-Unis sous celui de Ford Contour et de Mercury Mystique, va
être assemblée dans des usines des 2 régions. FORD a développé son réseau de communication
mondiale intra-entreprise pour l’élaboration de cette voiture mondiale (fax, modem et vidéoconférences), afin de mieux intégrer le travail des différents centres de R&D et de s’assurer que
le projet reste bien global.
L’intégration est alors plus horizontale que verticale (hiérarchique) Les spécialisations
des filiales s’effectuent sur un produit ou sur une partie d’un produit pour une large zone ou pour
toutes les zones (acquisition d’économies d’échelle) Les filiales principales ont en charge des
projets mondiaux exploités ensuite par l’ensemble du réseau global de la firme. Les relations
hiérarchiques mère-filles disparaissent au profit de relations verticales de coopération entre les
différentes unités principales. Chaque filiale principale peut devenir à son tour une maison mère
pour des filiales secondaires.
Conclusion
Pour conclure cette partie, nous pourrions tirer certaines conclusions de ces deux
approches sur les stratégies utilisées par les entreprises globales (pour reprendre Michalet).
Celles-ci diffèrent de celles prises par les entreprises traditionnelles dans le sens où elles visent la
production pour le marché mondial par le biais de filiales spécialisées. Elles sont empreintes des
principes financiers, reposant sur la rapidité d’action, la flexibilité et la mobilité des actifs. Elles
incitent les entreprises à tirer profit d’alliances, d’acquisition. Ces stratégies impliquent
également une nouvelle organisation. Cette dernière suppose une plus grande efficacité des
acteurs par la combinaison de compétences, une plus grande communication entre les filiales, et
une gestion des activités internationales multidivisionnelle. Ces caractéristiques semblent
vérifiées par l’évolution des entreprises comme Ford ou Saint-Gobain. Les approches de
Michalet et de Reich seraient donc en partie justifiées.
Pourtant, elles ont fait l’objet de nombreuses critiques. On peut tout d’abord émettre des
doutes sur la portée réelle du processus de globalisation en observant que les entreprises
véritablement globalisées se comptent sur les doigts d’une main (IBM, Nestlé, Unilever). Ce
qu’on appelle d’autre part par abus de langage des FMN demeure dans la grande majorité des
entreprises nationales déployant des activités à l’étranger. Elles restent en principe concentrées
sur leur territoire d’origine, le contrôle du capital demeure très largement national, de même que
les postes de direction de l’entreprise.
Enfin, on remarque une tendance à la glocalisation. La glocalisation est la tendance de
certaines multinationales à délayer une partie de leur pouvoir aux gestionnaires de leurs
surcursales à l’étranger, en adoptant leur culture d’entreprise aux conditions locales. Les
entreprises renoncent pour citer l’Expansion du 04/12/2001 (n°103) à une stratégie globale
(Coca-Cola par exemple). Leur stratégie devient de plus en plus : « penser global et agir local ».
Stratégie qui rendraient les entreprises de plus en plus concurrentielles.
Cela nous amène donc à nous interroger sur les limites de la globalisation.
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III/ UNE REALITE CONTROVERSEE
A. Les limites
On peut douter que la demande se globalise de façon irréversible et complète. Que
quelques biens emblématiques produits et commercialisés par les grandes multinationales se
diffusent dans le monde entier (Coca-Cola, le Big Mac de Mac Donald, les jeux Sega, la carte
American Express…) ne signifie pas qu’à terme, dans leur totalité, les modes de vie soient
façonnés par ces objets à diffusion mondiale. Depuis le passage de la Ford T à la gamme
complète proposée par General Motors, les grandes entreprises ont appris à combiner les
rendements d’échelle liés à la production de masse de composants avec la différenciation du
produit final en fonction des caractéristiques de la demande locale. Une très large partie de la
consommation au jour le jour reste conditionnée par des déterminants très largement spécifiques
à chaque société. Les multinationales ne peuvent radicalement changer ces comportements
collectifs inscrits dans l’histoire.
De plus, seul un tout petit nombre de pays, concentrant une fraction réduite de la
population se partagent l’essentiel du revenu mondial et adhèrent au mode de vie occidental et au
sein même des pays industrialisés on diagnostique de persistantes différences en matière de
préférences pour le logement, les transports, la santé, l’éducation, l’environnement, etc. les
transnationales ont donc à gérer des demandes différenciées. Des stratégies globales de certaines
firmes peuvent même échouer à cause de ces spécificités, les opérateurs ne pouvant exploiter
toutes les opportunités en termes d’innovation, de niveaux de salaires, de conditions de
financement, ou encore de fiscalité et subventions publiques.
Du côté de l’offre, l’exportation à partir d’une base nationale continue à être le premier
vecteur de l’internationalisation, avant la production à partir des filiales établies à l’étranger.
L’idée de technoglobalisme, c’est-à-dire la fusion d’innovations et de technologies
émanant de très nombreux territoires en un même savoir faire est encore plus sévèrement
démentie. Non seulement les pays protègent différemment les droits de la propriété intellectuelle,
mais encore les grandes firmes continuent à considérer que l’innovation constitue la source de
leur compétitivité et qu’à cet égard elle ne doit pas être disséminée sur des espaces hors de leur
contrôle direct ou indirect, via le gouvernement de leur nation d’origine.
De la même façon, la transnationalisation des marchés financiers ne semble pas avoir
entraîné une diversification géographique des sources de financement des grandes entreprises.
Les multinationales continuent à financer l’essentiel de leur capital sur les marchés financiers
locaux. En effet, les pratiques comptables, juridiques et managériales demeurent très spécifiques
à chaque pays. A cet égard, les multinationales continuent à dépendre des réglementations
prudentielles et fiscales de leur pays d’origine, en l’absence de règles s’imposant au niveau
mondial.
Enfin l’incorporation de dirigeants étrangers dans la haute hiérarchie des entreprises
multinationales reste tout à fait exceptionnelle : la majorité des conseils d’administration ne se
compose que de nationaux, à quelques rares exceptions près.
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En dépit de la multiplicité des facteurs de déstabilisation des espaces nationaux, ces
derniers sont loin d’être fondus dans un nouvel ensemble complètement mondialisé. En effet,
paradoxalement la mise en concurrence des divers capitalismes semble avoir stimulé leur
différenciation, tout au moins jusqu’au début des années 90. La mondialisation est aussi un
processus de redéfinition des relations entre centre et périphéries. Des régions, des pays, voire
des zones entières tendent à être exclus de cette nouvelle donne. Si la forte croissance des
nouveaux pays industriels du Sud Est asiatique frappe l’imagination, il ne faut pas oublier la
longue crise des années 80 en Amérique latine et la régression qui frappe la quasi totalité du
continent africain. Pour sa part, l’insertion de l’Europe de l’Est dans les flux internationaux s’est
encore réduite depuis 1989 et les efforts consentis pour passer au marché sont loin d’avoir
déclenché la spirale vertueuse associant croissance et modernisation. S’il est vrai que les
stratégies tournées vers l’exportation ont en général mieux réussi que celles de substitution
d’importation, il est des exceptions, le Japon, par exemple, qui méritent réflexion. Bref
globalisation ne signifie pas nécessairement croissance générale et solidaire d’une économies
mondiale pacifiée.
Dans le domaine des hautes technologies, l’innovation est certes devenue globale, mais
l’accès des firmes ou des régions à la traîne n’en est pas plus aisé. Les avancées en matière
d’électronique, de robotique, de pharmacie,…ne concernent que des zones extrêmement
délimitées car leur mise en œuvre dans des productions rentables suppose une série de conditions
exigeantes : capital abondant, savoir-faire technique, compétences organisationnelles, ou encore
d’infrastructures publiques adéquates. Globalisation ne signifie donc pas homogénéisation de
l’espace mondial mais au contraire différenciation des spécialisations.
D’autre part, la globalisation n’est « pas globale » parce qu’elle laisse de côté des laissés
pour compte. Pour illustrer le phénomène on peut citer en exemple le sociologue Bourdieu qui
parle dans les termes suivants : « le salaire minimum n’existe pas, ils travaillent 12 heures pour
un salaire qui varie entre 1/4 et 1/5ème du salaire européen, les syndicats n’existent pas, on fait
travailler les enfants… ». Il parle également de « social dumping » : les pays européens à faible
protection sociale peuvent tirer profit de leurs avantages dans la compétition mais en
contraignant les autres pays à abandonner les acquis sociaux, ce qui débouche sur des maux tels
que l’insécurité, la délinquance, la précarisation,…
En effet, beaucoup pensent que la globalisation détruit l’emploi. Elle en crée uniquement
dans les secteurs nouvellement internationalisés et elle tend à détruire la production locale et
l’agriculture qui ne peuvent rivaliser avec les importations des multinationales étrangères. Par
exemple, les pays du Tiers Monde créent moins d’emplois dès qu’ils s’ouvrent à la compétition
mondiale.
Ces inégalités ont eu des retombées dramatiques. On peut citer les explosions
protestataires comme par exemple en Corée du Sud en décembre 1995 ou des grèves qui ont
paralysé l’économie française.
Cette révolte contre l’idée que ce serait aux travailleurs de payer le coût de la
mondialisation plutôt qu’au patronat et aux investisseurs se ressent toujours aujourd’hui et a
même donné lieu à un mouvement de contestation mondiale qui a pour origine les manifestations
en novembre 1999 à Seattle contre la réunion au sommet de l’ O.C.D.E.
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B. Thèmes de débat du Forum Social Mondial
Cette année le deuxième Forum Social Mondial qui se veut le lieu de rassemblement de
toutes les personnes prônant « une autre mondialisation » plus juste a lieu au Brésil et remporte
un succès flagrant réunissant des personnalités de tous les bords afin de discuter et de trouver des
solutions aux problèmes provoqués par la mondialisation. On peut dire que le nombre d’insurgés
contre la globalisation est en progression. Il est né d’un mouvement contestataire qui s’est fait
ressentir à Seattle, et qui ne cesse de donner lieu, à chaque réunion des acteurs du libéralisme
(Gênes ; réunion du G7, Davos, New York cette année), à des manifestations qui provoquent
blessures et décès. Ce forum a pour principaux organisateurs des associations civiles, telles que
l’Attac, quelques ONG…et rassemble des personnalités venant d’une centaine de pays telles que
plusieurs politiques français (Mr JP Chevènement, José Bové, Mr N. Mamére), des
environnementalistes, des paysans,...
Autour de 26 thèmes de débat les organisateurs veulent montrer que les antimondialisation peuvent se réunir dans le calme, sans manifestation violente, afin d’analyser et de
trouver des solutions, mais veulent également rompre l’amalgame terrorisme= antimondialisation.
Les principaux sujets des séminaires et conférences englobent notamment tous les
problèmes cités en III-A de cet exposé mais également d’autres problèmes issus de la
globalisation financière par exemple :
▪ Contrôle des flux financiers : Mise en place de la taxe TOBIN qui est une taxe sur les
mouvements spéculatifs.
▪ Suppression des paradis fiscaux :pour plus d’égalité en termes d’IDE.
▪ Dette extérieure des pays du sud : besoin de la réduire pour que les pays en
développement puissent restructurer leur économie.
▪ Emploi/Solidarité
▪ Généralisation de la précarité
▪ Extension de la pauvreté/ inégalités croissantes
▪ Réorganisation de la politique agricole
Mais également,
▪ Propriété intellectuelle : beaucoup de pays veulent garder leur exclusivité et ne veulent
pas « globaliser » leur spécificité.
▪ Information/communication :le rôle d’Internet et des télécommunications dans le marché
global et leurs effets sur l’emploi.
▪ Menaces sur l’environnement : ici également les avis divergent en termes de priorité :
déchets nucléaires, CO2,…même s’il est question d’effet planétaire.
▪ Sécurité alimentaire/sanitaire : cela rejoint la politique agricole et comprend les OGM…
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CONCLUSION
On ne peut nier l'irréversibilité notamment chronologique d'une logique de
mondialisation à l'autre, cependant il semble que nous ne soyons pas encore arrivés au terme de
la dernière : la globalisation. Il est donc difficile de prendre du recul et de pouvoir affirmer que
les entreprises d'aujourd'hui optent toutes pour une stratégie globale. La preuve en est, les
différentes approches que nous avons abordées sur ce sujet.
De plus le concept de globalisation semble avoir ses limites et si on postule effectivement
son existence actuelle, on doit souligner également l'existence d'une farouche opposition et de
grand nombre de revendications. En effet, tout le monde n'est pas prêt à accepter les exigences
de la globalisation considérée comme une soumission progressive de tout espace physique et
social à la loi du capital.
Enfin, la mondialisation n'aboutit pas concrètement à la disparition des instances
nationales et le système interétatique a encore de beaux jours devant lui. Mais il occupe
désormais le second plan d'une scène économique dominée par des logiques intégratrices
privées, auxquelles les Etats tentent tant bien que mal de faire face.
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BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
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
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