Le système nerveux autonome Docteur Blot Pierre, Chef de service Service d’anesthésie réanimation, Centre Hospitalier de Montfermeil , 93370 1er Chapitre GENERALITES A. Introduction Le maintien de l’homéostasie cardiovasculaire, gastro-intestinale et thermique et la défense de cette homéostasie contre les agressions, s’effectuent principalement sous le contrôle du système nerveux autonome (SNA), indépendamment de la conscience. Sur le plan de la structure, le SNA comprend comme composants: - des neurones sensitifs (afférents) - des neurones moteurs (efférents) viscéraux - des centres segmentaires et supra segmentaires Le SNA assure la régulation des fonctions viscérales :circulatoire,respiratoire,digestive,endocrinienne,métabolique et de reproduction. Les fonctions autonomes présentent un caractère automatique, s’exerçant en dehors du contrôle volontaire et conscient. Elles sont aussi fortement coordonnées. Le SNA est réglé par des centres situés dans l’encéphale, notamment par l’hypothalamus et le bulbe rachidien, qui reçoivent de l’information venue du système limbique et d’autres régions du cerveau. On peut donc ressentir des informations du SNA et exceptionnellement modifier son comportement. Contrairement à ce qui se passe dans le système moteur somatique où les motoneurones peuvent exciter rapidement des muscles bien particuliers, les actions du système autonome sont toujours diffuses, multiples, et relativement lentes à s’établir. Par conséquent, les effets de sa mise en jeu sont toujours de caractère global. De plus, contrairement au système moteur somatique qui ne fait qu’activer ses cibles périphériques, le système autonome produit de façon très organisée des séquences d’activation et d’inhibition. B. Comparaison entre le système nerveux somatique et le SNA Le système nerveux somatique comprend des neurones sensitifs et moteurs. Les neurones sensitifs véhiculent de l’information venue de récepteurs des sens spéciaux (vue, ouïe, goût, odorat et équilibre), des propriocepteurs (position des muscles et des articulations) et des récepteurs somatiques généraux (sensations liées à la douleur, à la température et au toucher). Toutes ces sensations sont normalement consciemment perçues. À leur tour, les neurones moteurs somatiques innervent les muscles squelettiques, les tissus effecteurs du système nerveux somatique, et produisent les mouvements volontaires conscients. Dans le système nerveux somatique, un neurone moteur a toujours pour effet d’exciter. Selon qu’un neurone moteur somatique stimule ou cesse de stimuler un muscle squelettique, le muscle se contracte ou cesse de se contracter. Le système nerveux autonome est formé de neurones sensitifs (afférents) viscéraux. La plupart de ces derniers sont associés à des intérocepteurs tels que les chimiorécepteurs qui surveillent le taux de C02 dans le sang et les mécanorécepteurs qui décèlent le degré d’étirement des organes ou des vaisseaux sanguins. Ces signaux afférents ne sont pas reconnus consciemment la plupart du temps, bien que l’activation intense des intérocepteurs puisse provoquer des sensations conscientes. L’on peut donner comme exemples les sensations de douleur ou de nausée imputables à des viscères lésés, à une vessie pleine ou une ischémie myocardique. Les deux systèmes comprennent des fibres motrices, mais ils diffèrent sur trois points essentiels: leurs effecteurs, leurs voies efférentes et, dans une certaine mesure, les réponses que provoquent leurs neurotransmetteurs dans les organes cibles. Voies efférentes Les corps cellulaires des neurones moteurs du système nerveux somatique sont situés dans le système nerveux central, et leurs axones s’étendent dans les nerfs spinaux jusqu’aux muscles squelettiques qu’ils desservent. Généralement, les fibres motrices somatiques sont des neurofibres de type A, épaisses et fortement myélinisées, qui transmettent très rapidement les influx nerveux. Un seul neurone moteur somatique s’étend depuis le SNC jusqu’au muscle squelettique. Les voies motrices autonomes sont composées d’ensembles de deux neurones moteurs (efférents) en série (l’un après l’autre). Le corps cellulaire du premier neurone, ou neurone préganglionnaire, se trouve dans l’encéphale ou dans la moelle épinière. Son axone préganglionnaire, fait synapse avec le corps cellulaire du second neurone moteur, ou neurone postganglionnaire, dans un ganglion autonome situé à l’extérieur du système nerveux central. L’axone postganglionnaire rejoint ensuite l’organe effecteur. Le corps cellulaire du second neurone se trouve dans ce ganglion et son axone s’étend directement depuis le ganglion jusqu’à l’effecteur (muscle lisse, muscle cardiaque ou glande). Notez que le terme «neurone postganglionnaire» est en fait impropre, car le corps cellulaire est situé dans le ganglion et non pas au-delà (« post»). Les axones préganglionnaires sont minces et faiblement myélinisés; les axones postganglionnaires sont encore plus minces et ils sont amyélinisés. La propagation de l’influx nerveux est par conséquent plus lente dans la chaîne efférente autonome que dans le SN somatique. De nombreux axones préganglionnaires et postganglionnaires se joignent à des nerfs spinaux ou crâniens sur l’essentiel de leur trajet. Les ganglions autonomes sont des ganglions moteurs qui contiennent les corps cellulaires de neurones moteurs. Il s’agit de synapses et de points de transmission de l’information entre des neurones préganglionnaires et postganglionnaires. Cependant, la présence de cellules ganglionnaires intrinsèques (des neurones courts analogues à des interneurones) dans certains de ces ganglions porte à penser que l’information n’y est pas seulement transmise, mais aussi, dans une certaine mesure, intégrée. 1 La voie motrice du système nerveux somatique est totalement dépourvue de ganglions. Les ganglions spinaux appartiennent uniquement à la voie sensitive du système nerveux périphérique. Effecteurs Le SN somatique stimule les muscles squelettiques, tandis que le SNA innerve le muscle cardiaque, les muscles lisses et les glandes. La partie efférente du SNA comporte deux principales divisions, le systèmes sympathique (Σ) et parasympathique (PΣ). De nombreux organes reçoivent des fibres motrices autonomes venues de ces deux systèmes. Les cibles du SNA couvrent pratiquement toutes les régions du corps. Le SNA : • innervent les glandes sécrétrices (salivaires, lacrymales, sudoripares, et diverses glandes sécrétant du mucus); • innervent le coeur, les vaisseaux sanguins, et les bronches dans les poumons, pour s’adapter aux besoins énergétiques • contrôlent les fonctions digestives et métaboliques du foie, du tractus gastro-intestinal et du pancréas; • contrôlent le rein, la vessie, le gros intestin et le rectum; • jouent un rôle essentiel dans la réponse sexuelle des organes génitaux et de la reproduction Les neurotransmetteurs Tous les neurones moteurs somatiques libèrent de 1’acetylcholine à leurs synapses avec les myocytes squelettiques. L’effet est toujours excitateur, et le myocyte squelettique se contracte. Le neurotransmetteur du relais ganglionnaire du Σ et du PΣ est l’Acétylcholine (ACh). Le SNA comporte 2 neurones séparés par un relais ganglionnaire. C’est ce ganglion et la qualité du neurotransmetteur chimique libéré à l’extrémité du 2 ème neurone qui permettent de distinguer le système Σ (noradrénaline) du système PΣ ( Acétylcholine). Selon les récepteurs que possède l’organe cible ces neurotransmetteurs ont un effet excitateur ou inhibiteur. C. Rôle du système nerveux autonome Le Σ et le PΣ sont les deux composants du SNA; ils desservent généralement les mêmes viscères, mais leur action est antagoniste. Si l’un des systèmes provoque la contraction de certains muscles lisses ou la sécrétion d’une glande, l’autre va inhiber cet effet. Grâce à cette double innervation, les deux se font contrepoids de manière à assurer le bon fonctionnement de l’organisme. Le Σ mobilise l’organisme dans les situations extrêmes (la peur, l’exercice ou la colère). Il nous prépare à la fuite ou à la lutte. Son activité se manifeste lorsque nous sommes excités, effrayés ou menacés. Le PΣ nous permet de nous détendre pendant qu’il s’acquitte des tâches routinières de l’organisme et qu’il économise l’énergie. Il s’active surtout dans les situations neutres. Il est notamment associé au repos et à la digestion. Son rôle principal consiste à réduire la consommation d’énergie tout en accomplissant les activités banales mais vitales que sont par exemple la digestion et l’élimination des déchets. Voici un bon moyen de mémoriser les principaux rôles des deux composants du SNA: associez le PΣ à la lettre D (digestion, défécation et diurèse) et le Σ à la lettre E (exercice, excitation et embarras). E. SNA et Anesthésie Un des buts de l’anesthésie est de maintenir l’homéostasie malgré l’agression chirurgicale. Tout laisse à penser que son atténuation, voire sa suppression, améliorerait le devenir péri opératoire des malades. Les modifications hémodynamiques per et post-opératoires résultent de l’effet direct des agents anesthésiques ou l’anesthésie rachidienne sur l’action cardio-vasculaire du SNA. Des affections peuvent altérer la fonction du SNA et modifier les réponses physiologiques à l’acte chirurgical et à l’anesthésie par exemple le diabète ( dysautonomie neuro-végétative), le traumatisé du rachis…. Une bonne connaissance de la pharmacologie du SNA est nécessaire pour produire des interactions utiles entre les médicaments de l’anesthésie et le SNA, et éviter des interactions ou des effets propres néfastes. Citons comme drogues : l’atropine, la prostigmine,l’éphedrine, la noradrénaline, la dopamine et le dobutrex. F. SNA et Stress L’homme n’est pas qu’une machine organique. Il est d’autant plus résistant à la maladie qu’il est bien dans sa tête. C’est ce que les Américains appellent la médecine body-mind. Des études nombreuses et solides établissent que les malades qui ont « réglé « les traumatismes anciens, qui savent contrôler leurs émotions et garder le goût de vivre, optimisent leurs chances de guérison. Ils vivent statistiquement plus longtemps et dans une meilleure condition physique que si leur esprit était en proie au chaos. Pourquoi ? Parce qu’ils donnent à leur système immunitaire toutes les armes dans une mission où il excelle d’ailleurs : la lutte contre les bactéries, les virus, les allergènes et les cellules cancéreuses. Notre organisme est totalement imbriqué avec notre psychisme, et il est aberrant de prétendre soigner les problèmes du premier en mettant le second entre parenthèses. Une maladie psychosomatique n’est pas dans la tête, comme on le croit parfois. Dans l’asthme, la constriction des bronchioles est réelle, due à une disposition héréditaire ou à une fragilité acquise face à des allergènes. On ne peut pas affirmer que les problèmes psychologiques sont à l’origine de cette maladie, mais on sait que le stress joue un rôle fondamental dans le déclenchement des crises : apprendre à contrôler ses émotions peut stimuler formidablement le processus de guérison. Il existe une définition physiologique du stress c’est un état où la tension musculaire, la tension artérielle, le rythme cardiaque et la sécrétion de cortisol et d’adrénaline augmentent sans effort physique. Tous ces paramètres montent aussi en flèche quand vous piquez un sprint : c’est l’effet normal de l’effort physique qui s’évanouit d’ailleurs dès que l’effort s’arrête. Mais quand ces réactions sont déclenchées par une disposition purement psychologique, et qu’elles ne débouchent sur aucune activité corporelle, c’est le stress. Alors comment savoir si nous stressons (sans connaître notre taux de cortisol). Le stress, c’est ce que nous ressentons quand les demandes qui nous sont imposées excèdent notre capacité à faire face. L’exemple 2 type, c’est l’embouteillage je suis attendu à 8 heures, il est 8 heures moins 5 et je suis bloqué dans la circulation, la mâchoire se serre, le cou et les épaules se tendent, la poitrine se contracte, le coeur accélère... Pour peu qu’on ne sache pas se relâcher, qu’on se laisse envahir par un sentiment d’hostilité, et notre organisme ressemble au moteur d’une voiture qu’on pousserait à fond tout en appuyant sur le frein... Le sentiment d’hostilité est importante, par exemple les pensées agressives dans une queue de supermarché : quelle crétine, cette caissière qui met trois heures à recharger la bobine de sa machine Quel abruti, ce chirurgien qui ne s’est pas opéré. Voilà typiquement des pensées hostiles. Alors, que faire ? Il faut apprendre à lâcher prise. Parce que l’hostilité ravage l’organisme. Elle est directement corrélée avec les maladies coronariennes. Les pensées hostiles déclenchent une hypersécrétion de cortisol et d’adrénaline. L’afflux de ces hormones provoquent un état inflammatoire par stimulation des cytokines et des facteurs de coagulation du sang, qui à son tour contribue au développement des plaques d’athérome. Mais tout cela a une profonde justification biologique la réaction d’hostilité est indispensable à la survie, car elle prépare le corps au combat ou à la fuite face au danger. L’adrénaline renforce la vigilance, la tension artérielle fournit en oxygène les grands groupes musculaires, la coagulabilité du sang limite les saignements en cas blessure. Quand il s’agissait de chasser bison ou d’échapper à un tigre, ces réactions faisaient merveille. L’énergie accumulée par l’organisme se pensait rapidement dans l’action physique. C’est une des raisons pour lesquelles un minimum d’exercice physique est recommandé aux personnes qui maîtrisent mal leur hostilité, ou aux malades ayant des problèmes cardio-vasculaires : il faut dissiper le stress. Nous savons aujourd’hui que l’organisme dialogue avec l’esprit, à travers le cerveau émotionnel : celui-ci pilote le système nerveux autonome et par ce biais contrôle toutes les fonctions viscérales de plus il commande le système hormonal par ses sécrétions qui transitent via le système nerveux central ; et nous savons maintenant qu’il communique aussi avec le système immunitaire, et même que celui-ci lui répond... A la différence des grands neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, adrénaline.), produits principalement dans le cerveau et le SNA, les neuropeptides eux, sont sécrétés par toutes les cellules du corps. Il en existe des dizaines. Parmi les plus célèbres, les opioïdes, ces endorphines sécrétées par nos cellules qui agissent comme la morphine. « Votre esprit est dans chaque cellule de votre corps » Croire que l’activité psychique se résume au fonctionnement cérébral est aujourd’hui une idée totalement obsolète. La pensée a son siège dans la boite crânienne où on peut la visualiser grâce aux techniques d’imagerie cérébrale. Mais les neurones qui lui servent de support sont influencés par les états du corps, leur activité est modulée par les messages chimiques émis par les cellules immunitaires comme par celles du coeur ou de l’intestin. Comment la méditation réussit-elle à vaincre le stress ? Prenons la technique de la « méditation d’attention (mindfulness, en anglais), préconisé par el Dr Ornish, cardiologue et reprise par le Dr Servan-Schreiber. Asseyez-vous. Tenez le dos, le cou et la tête droite mais pas tendue, afin de faciliter le va et vient de la respiration. Concentrez-vous sur la sensation de l’air qui entre et sort par vos narines. N’essayez pas de contrôler votre souffle, contentez-vous de l’observer. Votre attention dérive. C’est normal. Observez simplement les pensées ou les distractions qui vous traversent l’esprit, sans vous y arrêter. Puis concentrez de nouveau votre attention sur votre respiration. Le tout avec douceur. Exemple : un souci professionnel vous passe par la tête. Qualifiez-le juste de souci et laissez-le passer. A chaque nouvelle distraction, faites la même chose et revenez à votre respiration. Ne vous préoccupez pas de l’objectif de cet exercice. Familiarisez-vous avec ce qui se passe dans votre esprit et votre corps à chaque instant. Il s’agit seulement de créer une suite de ces moments de présence à soi, respiration après respiration. Cinq minutes par jour pour commencer. « Bien qu’elle soit emprunté à une technique bouddhiste, la méditation d’attention est un entraînement mental que l’on retrouve dans le yoga et les arts martiaux. Pendant qu’on médite, on vit l’instant tel qu ‘il est, sans lui coller une étiquette ni s’inquiéter de l’instant suivant. La réaction de relaxation se produit alors automatique. Le présent est en lui «confortable ». Le jardinage est un dérivatif. On ne pense à rien lorsque l’on désherbe…. Le métier d’anesthésiste est particulièrement stressant. Ces techniques peuvent nous être très utiles en milieu hostile. Mais aussi pour l’opéré. L’hypnotique n’est pas tout. Des techniques comportementales comme l’hypnose sont à connaître pour notre métier. 3 2 ème Chapitre ANATOMIE DU SYSTÈME NERVEUX AUTONOME A. Le système sympathique Le système nerveux sympathique est plus complexe que le système nerveux parasympathique, en partie parce qu’il innerve plus d’organes. Il dessert non seulement les organes internes mais également des éléments internes de la peau et des muscles squelettiques. Cette étonnante constatation s’explique du fait que certaines glandes (comme les glandes sudoripares) et certains muscles lisses (comme les muscles arrecteurs des poils) nécessitent une innervation autonome et ne sont desservis que par des neurofibres sympathiques. En outre, toutes les artères et toutes les veines possèdent dans leurs parois des myocytes non striés innervés par des neurofibres sympathiques. A.I. Les centres axiaux : Les corps cellulaires des neurones préganglionnaires se trouvent dans les cornes latérales de la substance grise médullaire (intermédiolatérale ou colonne intermédiolatérale). Ils quittent la moelle par le nerf rachidien de D l à L2. Pour certains auteurs, ils apparaîtraient aussi au niveau des nerfs rachidiens cervicaux.C’est pourquoi le système sympathique est aussi appelé système thoraco-lombaire, et les fibres des neurones préganglionnaires sympathiques sont appelées fibres efférentes thoraco-lombaires. - C7 à D3 : centre cilio-spinal - D1 à D5 : centre cardio-accélérateurs - L1 à L2 : centre génito-urinaires et ano-rectaux A.II. Les neurones pré ganglionnaires Σ ( efférences): Les axones préganglionnaires sont myélinisés et quittent la moelle épinière par la racine antérieure (ventrale) d’un nerf rachidien avec les fibres motrices somatiques, au niveau d’un même segment. Après leur sortie par les trous de conjugaison, les fibres sympathiques préganglionnaires peu myélinisées pénètrent dans une courte voie appelée rameau blanc ( car contenant de la myéline) avant de passer dans le plus proche ganglion de la chaîne sympathique situé du même côté, qui longe, de part et d’autre, la colonne vertébrale A l’intérieur de cette chaîne, ils peuvent monter ou descendre pour atteindre une synapse dans le ganglion approprié. Beaucoup n’ont pas de relais synaptique dans la chaîne, mais la quittent pour rejoindre un ganglion dans les plexus. Une fois qu’un axone préganglionnaire a atteint un ganglion d’un tronc sympathique, il peut emprunter une des trois voies décrites ci-dessous. 1. Il peut faire synapse avec le corps cellulaire d’un neurone postganglionnaire situé dans le même ganglion 2. Il peut le traverser pour rallier un autre ganglion sus ou sous jacent en montant ou descendant dans le tronc sympathique et faire synapse dans un autre ganglion de ce même tronc (Ce sont ces neurofibres qui, passant d’un ganglion à un autre, relient les ganglions dans le tronc sympathique.) 3. Il peut traverser le ganglion et émerger du tronc sympathique sans faire synapse .Les axones préganglionnaires qui empruntent ce dernier trajet contribuent à former les nerfs splanchniques, qui font synapse avec des ganglions prévertébraux (ou collatéraux), comme le ganglion coeliaque ou mésentérique, situés à l’avant de la colonne vertébrale. A.III. Les ganglions autonomes Σ : a.Chaîne sympathique Les ganglions des chaînes sympathiques (chaînes latéro-vertébrales) sont deux séries de ganglions disposées à la verticale de chaque côté de la colonne vertébrale et qui s’étendent depuis la base du crâne jusqu’au coccyx . Ilss sont en position antérolatérale par rapport à la moelle épinière On les appelle aussi ganglions paravertébraux, et ils ne reçoivent que les fibres préganglionnaires en provenance du système sympathique. Comme les ganglions des chaînes sympathiques sont très proches de la moelle épinière, les fibres préganglionnaires sympathiques sont plutôt courtes. Bien que les troncs sympathiques cheminent du cou au bassin, les neurofibres sympathiques émergent seulement des segments thoraciques et lombaires de la moelle épinière. La taille, la situation et le nombre des ganglions peuvent varier, mais on en trouve généralement 23 dans chaque tronc sympathique, soit 3 cervicaux, 11 thoraciques, 4 lombaires, 4 sacraux et 1 coccygien. Au niveau cervical, la réunion des ganglions forme le ganglion cervical supérieur, le ganglion cervical moyen et le ganglion stellaire b.Ganglion prévertébral Contrairement aux ganglions du tronc sympathique, les ganglions prévertébraux ne sont ni pairs ni disposés de manière segmentaire .La seconde sorte de ganglion autonome reçoit aussi des fibres préganglionnaires en provenance du système sympathique.Les ganglions de ce groupe se trouvent devant la colonne vertébrale et à proximité des grosses artères abdominales : Le ganglion coeliaque, de chaque côté de l’artère coeliaque, juste sous le diaphragme, le ganglion mésentérique supérieur près du début de l’artère mésentérique supérieure dans le haut de l’abdomen et le ganglion mésentérique inférieur situé près du début de l’artère mésentérique inférieure au centre de l’abdomen constituent des exemples de ganglions prévertébraux. IV. Les nerfs post ganglionnaires Σ : Les fibres post ganglionnaires sont longues et destinées aux viscères, aux vaisseaux et aux territoires musculo-cutané. Elles sont généralement beaucoup plus longues que les neurofibres préganglionnaires. Rappelez-vous que l’inverse se produit dans le système nerveux parasympathique. 4 Alors que seulement quatorze nerfs rachidiens (Dl à L2) donnent naissance à des fibres préganglionnaires, on verra que tous les nerfs rachidiens reçoivent des fibres post-ganglionnaires. Une seule fibre préganglionnaire sympathique peut faire synapse avec au moins 20 fibres postganglionnaires, et un neurone postganglionnaire peut être synapsé par plusieurs fibres préganglionnaires. Cette divergence explique en partie pourquoi les réactions sympathiques tendent à se généraliser dans tout le corps. La distribution est diffuse et capable d’amplification : les fibres préganglionnaires peuvent passer à travers de nombreux ganglions avant de réellement former leur synapse, les fibres terminales sont aussi en liaison avec un grand nombre de neurones postganglionnaires. Ainsi, la réponse sympathique n’est pas confinée aux segments d’où provient le stimulus. Le schéma de distribution permet une réponse plus dramatique avec une décharge diffuse du système sympathique. Innervation cutanée et musculaire Quittant le ganglion, certaines fibres postsynaptiques rejoignent le nerf rachidien par le rameau communicant gris (non myélinisé) et vont innerver les effecteurs pilomoteurs ou sudoromoteurs (glande sudoripare), ainsi que les vaisseaux cutanés et musculaires striés . La sympathectomie chirurgicale vise à interrompre ces voies. V. Effecteurs : La distribution segmentaire des nerfs sympathiques se répartit comme suit : D1 et D2 : fibres à destination des muscles iriens, du releveur de la paupière et des glandes salivaires, D1 à D5 : nerfs accélérateurs cardiaques, fibres broncho-dilatatrices D4 à L3 : fibres à destinée viscérale D4 à D10 : nerf grand splanchnique D10 à D12 : nerf petit splanchnique, relais dans les ganglions coeliaque et mésentérique, innervation de la musculature lisse digestive D4 à L3 : nerf hypogastrique, rectum, sphincters lisses anal et urétral, détrusor vésical Tête, cou et membres supérieurs Coeur Poumons Oesophage Estomac Intestin Grêle Côlon Foie et voies biliaires Reins et uretères Pancréas et rate Testicules et ovaires Vessie Prostate Utérus D1-5 D1-5 D2-4 D5-6 D6-10 D9-10 D 11-L2 D7-9 D10-L2 D6-10 D10-11 D11-L2 D11-L1 D10-L1 Les glandes sudoripares, la médullosurrénale, les muscles arecteurs du poil, les reins, les vaisseaux ( peau,rate) ne reçoivent qu’une innervation sympathique. Médullosurrénale Certaines des neurofibres qui empruntent les nerfs splanchniques passent dans le ganglion coeliaque sans faire synapse, mais se terminent en faisant synapse avec les cellules productrices d’hormones de la médullosurrénale (Lorsque les cellules médullaires sont stimulées par les neurofibres préganglionnaires, elles sécrètent de la noradrénaline et de l’adrénaline ). Les ganglions sympathiques et la médullosurrénale proviennent du même tissu embryonnaire. On peut donc assimiler la médullosurrénale à un ganglion sympathique « égaré» et ses cellules productrices d’hormones à des neurones postganglionnaires sympathiques, bien que ces cellules soient dépourvues des prolongements de la cellule nerveuse. Cette glande ne présente qu’une innervation préganglionnaire, étant considérée comme un ganglion, les cellules chromaffines seraient les fibres postganglionnaires VI Nerfs autonomes afférents Σ : Elles suivent les nerfs somatiques, rentrant dans la moelle par la racine postérieure ou dans le tronc cérébral par les nerfs crâniens. Ces fibres sont le support des arcs afférents des réflexes viscéraux. Elles transmettent les sensations telles que la faim, la nausée, la distension vésicale et les contractions utérines. Certains types de douleur sont transmis par ces nerfs, telles les douleurs de type colique et la douleur du travail. Elles sont habituellement stimulées par des distensions ou des contractions excessives des muscles non striés (vessie), mais peuvent également répondre à l’inflammation (par ex. péritonite) ou à l’ischémie (par ex. angor). Les arcs réflexes viscéraux comprennent essentiellement les mêmes éléments arcs réflexes somatiques (soit un récepteur, un nerf sensitif, un centre d’intégration, un neurone moteur effecteur) par contre, ils font intervenir une voie motrice de deux neurones . La douleur projetée est une douleur qui prend naissance dans les viscères mais qui est perçue en périphérie du corps. Ce phénomène s’explique par le fait que les afférents nociceptifs viscéraux empruntent les mêmes voies que les neurofibres nociceptives somatiques. Par ex : une crise cardiaque peut produire une douleur qui irradie jusque dans la partie supérieure de la paroi thoracique et sur la face médiane du bras gauche. Comme le coeur et les régions de projection des douleurs du tissu cardiaque sont innervés par les mêmes segments médullaires (soit T1 à T5), les aires somesthésiques du cerveau déduisent que les influx douloureux proviennent de la voie somatique la plus utilisée. 5 Les réflexes autonomes persistent après section médullaire. Ces réflexes perdent alors leur rétrocontrôle inhibiteur supraspinal de telle sorte qu’un stimulus minime peut entraîner une décharge sympathique exagérée (voir Syndromes de dysautonomie neurovégétative médullaire). B. Système parasympathique B.I. Les centres axiaux : Les neurones prégang1ionnaires du système parasympathique sont localisés dans différents noyaux du tronc cérébral et dans la partie sacrée de la moelle. Les corps cellulaires des neurones préganglionnaires sont situés dans les noyaux des nerfs crâniens oculo-moteurs (III), faciaux (VII), glossopharyngiens (IX) et vagues (X) du tronc cérébral et dans les cornes latérales du deuxième au quatrième segments sacrés de la moelle épinière. Par conséquent, le système parasympathique est également appelé système craniosacré, et les fibres des neurones préganglionnaires parasympathiques sont appelées fibres efférentes cranio-sacrées. B.II. Les neurones pré ganglionnaires PΣ ( efférences): Les efférences crâniennes naissent au-dessus de C7. Les nerfs efférents du système parasympathique sont situés, soit dans les nerfs crâniens, soit dans les deuxième, troisième et quatrième nerfs sacrés. Le vague est le nerf crânien le plus important véhiculant des efférences parasympathiques. De telles efférences existent également dans les nerfs oculomoteur, facial, glosso-pharyngien et accessoire. Les fibres préganglionnaires vont jusqu’aux différents organes qu’elles innervent. Les axones parasympathiques couvrent un plus long trajet que les axones sympathiques, car les ganglions parasympathiques sont typiquement situés à côté, sur, ou même quelquefois dans, leurs organes-cibles . Le relais synaptique avec une fibre postganglionnaire très courte se situe dans la paroi de ces organes. a.Neurofibres d’origine crânienne Les Neurofibres préganglionnaires sont situées dans les nerfs oculo-moteurs, faciaux, glosso-pharyngiens et vagues; leurs corps cellulaires se trouvent dans les noyaux moteurs de ces nerfs, localisés dans le tronc cérébral . 1. Nerfs oculo-moteurs (III) Ils innervent les muscles lisses de l’oeil qui induisent la constriction des pupilles et le bombement des cristallins, ce qui permet l’accommodation sur les objets rapprochés 2. Nerfs faciaux (VII) Ils commandent la vasodilatation et la sécrétion des glandes lacrymales et de la muqueuse nasale, la glande sous-maxillaire et sub-linguale. 3. Nerfs glosso-pharyngiens (IX) Ils commandent la sécrétion et la vasodilatation de la glande parotide 4. Nerfs vagues ou pneumogastrique (X) Ils contiennent environ 90% des fibres préganglionnaires parasympathiques du corps. Les deux nerfs vagues fournissent des fibres au cou et contribuent aux plexus nerveux (réseaux de nerfs) qui desservent pratiquement tous les organes des cavités thoracique et abdominale. Il innerve le coeur, les poumons, l’œsophage et le tractus gastro-intestinal jusqu’au côlon transverse ( à l’exception du côlon terminal ) b. fibres d’origine sacrale Les fibres parasympathiques d’origine sacrale émergent de neurones situés dans la substance grise latérale des segments médullaires S2 à S4. Les nerfs parasympathiques sacrés innervent, avec les nerfs sympathiques correspondants, le gros intestin au-dessous du côlon transverse, la vessie, les sphincters et les organes génitaux. III. Les ganglions autonomes PΣ : Le ganglion parasympathique est donc près ou dans l’organe innervé, rendant le système parasympathique fragile. IV. Les nerfs post ganglionnaires PΣ : Les fibres post ganglionnaires sont très courtes V. Effecteurs : Voir ci dessus VI Nerfs autonomes afférents PΣ : Elles suivent les nerfs somatiques, en provenance du rectum, du vagin et de la vessie C. Système nerveux intestinal Cette troisième partie du SNA est mal connue alors que les nausées, les vomissements et les dysfonctions intestinales ou vésicales sont des problèmes cliniques réels en anesthésie. Il correspond aux neurones et à leurs cellules de support contenus dans le tube digestif, le pancréas et la vésicule biliaire. Meissner et Auerbach ont décrit en premier les plexus ganglionnaires du système intestinal. L’extraordinaire niveau d’autonomie du système nerveux intestinal le différencie des deux autres parties du SNA. La digestion et le péristaltisme persistent après section médullaire ou sous anesthésie rachidienne, bien qu’une dysfonction sphinctérienne puisse exister. Il s’agit d’un système unique, enchâssé dans un endroit inattendu: la paroi de l’oesophage, de l’estomac, des intestins, du pancréas, ou encore de la vésicule biliaire. Il est composé de deux réseaux complexes, comprenant chacun des nerfs sensitifs, des interneurones, et des neurones moteurs autonomes, reconnus sous les terme de plexus myentérique ou d’Auerbach, et de plexus sous-muqueux ou de Meissner . Ces réseaux exercent leur contrôle sur de nombreux processus physiologiques 6 impliqués dans le transport et la digestion des aliments, de la bouche à l’anus. Le système entérique est important: il contient à peu près le même nombre de neurones que toute la moelle épinière! 7