DOCUMENT DE TRAVAIL Démarche pour tenter de définir l’impact de l’activité portuaire sur la santé des habitants de saint marc Rappels En Juin 2005, l’enquête publique dans le cadre d’une demande de doublement de la capacité de déchargement de bateaux de soja et colza sur le site de l’usine Cargill en zone portuaire de Brest, a donné lieu à la création d’un collectif de riverains et de plaintes formulées autour du risque allergique (respiratoire) et des nuisances sonores. En novembre 2005, une première table ronde pluri-partenariale et très ouverte a eu lieu, présidée par mr Cuillandre maire de Brest. Cette première réunion a permis d’exposer et de discuter les résultats des différentes enquêtes d’installation classée. Tous les indicateurs légaux mesurés étaient jugés dans les normes légales. La ville avait fourni de ce fait un avis favorable suite aux résultats de l’enquête et le préfet du département a donné son autorisation pour le doublement de la capacité de déchargement, en janvier 2006. En Mars 2006, une visite sur le site de l’usine Cargill a eu lieu avec les mêmes partenaires afin de noter l’état des équipements et les améliorations à apporter. En novembre 2006, sous l’impulsion de l’élu santé-environnement et du maire adjoint de Saint-Marc, une cellule de veille s’est mise en place avec des experts médicaux et de l’environnement à risque. La mesure de l’impact de l’environnement sur la santé des habitants est très peu étudiée (peu d’étude ou de recherche). Une démarche innovante existe, il s’agit des études impact santé (EIS), en corollaire avec les études impact environnement. En 2006, ces études ne se font pas en pratique courante et seuls quelques cabinets conseils les proposent, à Genève notamment. En mars 2007 le groupe d’expert s’est réuni pour définir une stratégie afin de tenter d’étudier le risque santé environnement sur le quartier de Saint-Marc En avril 2007, Le groupe d’expert a rencontré mr Thébaut de l’université de Rennes 2, spécialisé auprès du réseau français des villes santé OMS sur cette thématique. Mr Thébaut a expliqué la complexité de la démarche EIS et a apporté des pistes préalables à la mise en place d’une telle démarche qui peut devenir très coûteuse. En mai 2007, une nouvelle réunion pluri-partenariale a permis de faire le point sur les nouvelle mesure de bruit et de poussière, des nouveaux aménagement de l’usine avec notamment le capotage des tapis reliant les bateaux à l’usine et le projet d’investissement anti odeur pour 2008 Démarche de recherche Il a été décidé d’avoir une approche locale afin de circonscrire des indicateurs qui permettraient de valider ou d’infirmer l’hypothèse d’un impact de l’activité portuaire sur la santé des habitants de Saint Marc notamment en terme d’allergie respiratoire. Les indicateurs retenus sont : 1-recensement des études déjà effectuées sur ce thème à Brest et dans d’autres villes 2-l’avis des médecins généralistes du quartier sur les plaintes et les pathologies des leurs patients en terme d’allergie respiratoires et de plaintes sonores 3-l’étude des entrées aux urgences adultes pour pathologies respiratoires en lien avec les déchargements de navires de soja et de colza et par quartier d’habitation 4-la surconsommation de ventoline (bronchodilatateur utiliser dans les crises d’asthme) par quartier 5-la consommation de soins des habitants par quartier 1- recensement des études déjà effectuées sur ce thème Une étude sur les dockers brestois a été effectuée en 1989 Lors d’un travail de thèse en médecine par le Dr Gilles ROBINET, pneumo oncologue au CHU Morvan : « Conséquences de l’inhalation des poussières de soja sur la fonction respiratoire des dockers du Port de Commerce de Brest et de Lorient ».G. ROBINET,Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine.BREST, le 25 octobre 1989, Avec soutien INSERM (Bourse de Recherche Clinique) Aucun lien n’avait été retrouve entre allergie et déchargement de soja Bibliographie peu contributive (recherche pub med, étude de Barcelone (exposition accidentelle, Asthma outbreaks in barcelona, lancet 1983) 2-l’avis des médecins généralistes du quartier de Saint Marc (juin 2007) Les 15 médecins généralistes installés en 11 cabinets sur quartier de Saint-Marc ont été contacté par téléphone. Au total les 11 cabinets ont répondu 2 médecins ne sont pas intéressés par la démarches. Il s’agit de données déclaratives des médecins sans données chiffrées -A la question des plaintes formulées par leur patient autour des nuisances sonores : aucun médecin n’a eu ce type de plaintes spontanées -A la question des pollutions par poussières visibles et des odeurs : les médecins habitant le quartier ont fait part effectivement de fortes odeurs et des dépôts de poussières sur les voitures certains jours -A la question d’une recrudescence de crise d’asthme ou d’une sur-représentativité de pathologie respiratoire chez leur patient : il n’y a aucune remarque à ce sujet les médecins trouvant que le % de patients présentant de telles pathologies correspond aux données habituelles -A la question d’une éventuelle participation à une étude prospective chiffrée sur cette thématique 10 médecins sont d’accord d’y participer sur le principe Au total : pas de mise en évidence de plaintes médicales spécifiques en médecine générale sur le quartier de Saint Marc. A noter par ailleurs que le Docteur Bertrac en tant qu’allergologue libérale n’a pas noté dans sa patientèle de sur-représentativité des habitants de Saint Marc. 3-l’étude des entrées aux urgences pour pathologies respiratoires -Aux urgences pédiatrie En janvier 2006, à la demande du maire de Brest, une étude a été commandée au CHU. Cette étude a été effectuée par le docteur Bertrac, médecin allergologue attachée au CHU. Elle portait sur les entrées (les jours de déchargement de navire vers l’usine Cargill) aux urgences pédiatriques pour pathologies respiratoires. Aucune différence significative n’a été mise en évidence sur le nombre des entrées pour ces pathologies, les jours avec ou sans déchargements de navires de soja et colza. Il n’y a donc pas eu de différence significative du nombre des entrées notées pour pathologies respiratoires aux urgences pédiatriques les jours de déchargement de ces navires. -Aux urgences adultes Une nouvelle demande d’étude sur « les entrées pour pathologies respiratoires aux urgences adultes » a été demandée par le maire de Brest et accordée par Directeur général du CHU. Au total, les urgences adultes reçoivent 3 000 entrées par mois avec en moyenne 10 urgences absolue, 200 urgences relatives, 1000 consultations urgentes et 1300 hospitalisations. Le professeur Erwann L’Her a mené cette enquête sur les 4 derniers mois de 2006 (septembre à Décembre 2006, avec 3 déchargements de navires de soja et colza 1er navire 11 au 14 septembre 2ème navire 19 au 23 octobre 3ème navire 8 au 15 novembre Sur la période étudiée 13 460 entrées ont été enregistrées. Le motif « pathologie respiratoire » est variable et correspond en moyenne à 12% (allant de zéro à 10 entrées par jour). Entrées urgences adultes respi/entrées totales et % Pendant déchargement Témoin 1 Avant navire 3j avant Témoin 2 Après navire 3j après P<0,05 Test chi2 1er navire 13/170 (4J) 7,6% 17/125(4J) 13,6% 14/110 (3 j) 18,48% 16/95(3 j) 16,84% 22/119 (3j) 12,72% 20/99(3j) 20,2% NS 3ème navire 36/219 (8j) 16,43% 6/88 (3j) 9,09% 13/96 (3j) 13,54% NS Total 66/514 16j 12,84% 36/293 9j 12,28% 55/314 9j 17,5% NS 2ème navire NS Test de Chi 2 différence significative (S)si p<0,05 sinon non significative (NS) Aucune différence statistiquement significative, parmi les entrées pour pathologie respiratoire aux urgences adultes du CHU de Brest, n’est retrouvée que ce soit durant les périodes de déchargement et hors déchargement ou entre les périodes de déchargement et les jours suivants le déchargement ou entre les jours avant et les jours suivants le déchargement 5-la consommation de soins des habitants par quartier Le nombre moyen de consultation par habitant sur Saint –Marc est estimé à : - 4 ,44 pour la population tout âge confondu pour une moyenne ville 4,5 ( de 4,44 à 4,8) - 11, 09 pour les plus de 65ans pour une moyenne ville de 12 ( de11,09 à14,6) Globalement les habitants de quartier de Saint MARC sont les plus petits consommateurs de consultation médicale quelque soit les tranches d’âge En septembre 2008, afin de répondre à la demande de la population une consultation santé environnement va être ouverte à la population. Cette consultation est le fruit de la collaboration ville hôpital dans le cadre de leur agenda 21