les bouffées délirantes aigües

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MODULE PSYCHIATRIE
Les bouffées délirantes aigües
Dr AMRAOUI
Mercredi 8 Mars 2006
I) INTRODUCTION
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Psychose délirante aiguë :
o aspects cliniques très diversifiés
o points communs :
 survenu brutal
 polymorphisme de phénomènes délirants
 évolution rapidement et parfois spontanément résolutive avec retour à
l'état psychique antérieur
 trouble schizophrénéiforme
II) DIAGNOSTIC CLINIQUE
A) La forme clinique typique
1) Terrain particulier
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Âge : sujets jeunes 20 à 30 ans + souvent
antécédents psychiatriques : absent
facteurs favorisant : prise de toxiques, choc émotionnel, accouchement
2) Types et caractéristiques du délire
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Début : brutal
mécanisme : polymorphisme
thème : polymorphisme
organisation : non systématisé
adhésion : adhésion totale au délire
3) Signes associés
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Trouble de l'humeur : exaltation, euphorie ou dépression, idées noires, un
ralentissement psychomoteur très fluctuant dans un sens ou dans l'autre et selon les
moments de la journée (labilité de l'humeur)
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Trouble de la conscience : absence de conscience du caractère pathologique de son
trouble. Pas de confusion mentale (désorientation tambour spatiale) pas
d'obnubilations (baisse de la vigilance)
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Troubles du comportement : personne qui vie son délire, risque de fugue (voyage
pathologique), agression, scandale public.
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Justifient à eux seule l'hospitalisation, passion considérée comme irresponsable sur le
plan pénal article 122. 1 du code pénal
B) Formes cliniques
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Formes hallucinatoires
formes interprétatives (paranoïa aiguë)
formes catatoniques
formes imaginatives
formes confusionnelles (désorientation temporo-spatiale, obnubilations)
C) Diagnostic différentiel
1) Confusion mentale
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Caractérisée par une désorientation temporo-spatiale et l'obnubilation
2) Affection organique
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Étiologie neurologique
3) Épisodes aigus d'une psychose chronique
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Maladie maniaco-dépressive (trouble bipolaire)
schizophrénie : épisode fécond
paranoïa et psychoses hallucinatoires chroniques (vérifier la bonne prise du traitement)
une bouffée délirante aiguë peut évoluer vers une schizophrénie (> 6 mois d'évolution
voir 1)
III)
EVOLUTION
A) Guérison définitive 1/3 des cas
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Guérison en quelques semaines voir quelques jours
régression du délire, le sujet reprend contact avec la réalité
prise de conscience du caractère pathologique de son délire, élaboration d'une critique
guérison complète sans séquelles ni complications
B) Guérison avec récidive 1/3 des cas
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Répétition d'épisodes aigus, sur un mode intermittent avec restitution totale de la
personnalité et de la psychologie entre les phases
C) Évolution vers la schizophrénie 1/3 des cas
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Bouffée délirante aiguë comme mode d'entrée dans la schizophrénie
mode de début progressif, absence de facteurs déclenchant, personnalité du sujet
(schizoïde : solitaire, froideur affective) délire qui résiste au traitement (doses
maximales pendant six semaines), automatisme mental important, absence de troubles
de l'humeur, délires > 6 mois
IV) TRAITEMENT ET PRISE EN CHARGE INFIRMIERE
A) En urgence
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Urgences psychiatriques
HDT loi du 27 juin 1990 ou H. O.
rassurer, expliquer la nécessité d'un traitement, des soins
traitement per-os de préférence buvable (TERCIAN* ou benzodiazépines
TEMESTA*, XANAX*)
si agitation voir agressivité (traitement IM : TERCIAN*)
examen clinique et paraclinique pour éliminer une cause organique
B) À l'hôpital
1) Cadre de soins
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Nécessite une prise en charge rapide dans une chambre seule, calme, fermé si besoin
suspendre les visites de la famille sans pour autant les oublier et leur donner des
nouvelles
éviter la contention physique le plus possible
surveillance étroite du patient (risque suicidaire, risque de fugue)
utilisez des phrases courtes et précises
2) Traitement médicamenteux
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Neuroleptiques : anti psychotique, utilisations possibles en IM, privilégié la solution
buvable (bonne prise) :
o anti psychotique, anti productif (RISPERDAL*, SOLIAN*, ZYPREXA,
ABILIFY*)
o association possible avec les anti psychotique, sédatifs (TERCIAN*,
NOZINAN*) répartition en trois prises (matin, midi, soir)
o parfois association anti productif et benzodiazépines (TEMESTA*, XANAX*,
LEXOMIL*)
o parfois association avec un hypnotique (STILNOX*, IMOVANE*)
o parfois association avec un thymo-régulateur si doutes sur la forme délirante
bipolaire
o si la tristesse perdure dans le temps association avec un antidépresseur
possible sismothérapie réservé aux formes résistantes aux anti psychotiques ou contreindication aux anti psychotique, où les formes comportant des troubles importants de
l'humeur
3) Assouplir le cadre
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Retirer d'un isolement
participation à la vie interne du service
activités ergothérapiques
autorisation des visites
traitement revu à la baisse
préparation à la sortie
C) Le traitement ambulatoire
1) Suivi du malade
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Proposition d'un suivi soit avec psychiatres privés, soit en centres médicaux
psychologiques
suivi qui doit se faire au minimum pendant 12 à 18 mois
possible mise en place de visites à domicile
2) Le traitement chimiothérapique d'entretien
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Entre 12 et 18 mois, permet d'établir une période de consolidation afin d'éviter les
rechutes
veiller à la bonne tolérance du traitement afin d'en assurer la bonne prise
si un doute sur l'observance ou refus du patient, possible traitement neuroleptique anti
psychotique retard (HALDOL* retard, RISPERDAL* constat, CLOPIXOL*)
1 IM/15 jours
3) La prise en charge psychothérapique
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Le psychologue n'intervient jamais dans la phase aiguë
buts : expliquer aux patients qu'il a présenté une décompensation psychologique et
qu'il faut qu'il continue à être soigné car il risque une aggravation ou une rechute
rôle de la prévention primaire (étiologie)
rôle de la prévention secondaire (éviter les rechutes)
il faut arriver à responsabiliser le patient
possible psychothérapie individuelle de soutien ou psychothérapie de couple ou
familial
socio thérapie très importante (protection du patient)
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