Fiche_QE - Médecine AMIENS

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Fiche UE3 Cancérologie
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HISTOIRE
N AT U R E L L E D E S C A N C E R S
I. Les conditi ons de l a genès e d ’ un cancer.
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Croissance et multiplication autonome : indépendance des signaux de croissance.
Insensibilité des cellules cancéreuses aux signaux d’anti-croissance (=signaux d’arrêt ou de ralentissement cellulaire).
Invasion tissulaire et métastases (par voie sanguine ou lymphatique notamment).
Potentiel réplicatif illimité : pas de processus limitant leur prolifération (notion d’immortalité = capacité indéfinie de
prolifération par réactivation de la télomérase)
Angiogenèse : résulte :
L’↗ de sécrétion de facteurs angiogéniques (VEGF) par le stroma tumoral et le recrutement des cellules impliquées
Vascularisation importante, proliférante et anarchique
Échapper à l’apoptose grâce à des mécanismes anti-apoptotiques (facteurs qui les protèges de la mort naturelle).
Instabilité génétique
Tumeurs bénigne
Bien limité
Encapsulée
Semblable au tissu d’origine
Pas destruction des tissus voisins
Cellules régulières
Croissante lente
Pas/peu de récidive locale
Pas de métastase
Tumeur maligne
Mal limitée
Non encapsulée
± semblable au tissu d’origine
Envahissement des tissus voisins
Cellules atypiques
Croissance rapide
Récidive possible
Métastase possible
II. Les deux échelles d ’ ac tivité permettant de grader l ’état général.
II.A. Échelle de performance de l’OMS.
-
0 : activité normale sans restriction.
1 : restreint pour des activités physiques importantes, mais patient ambulant et capable de fournir un travail léger.
2 : ambulant et capable de se prendre en charge, mais incapable de fournir un travail et alité pendant moins de 50% de
son temps.
3 : capacité de prise en charge propre beaucoup plus limitée. Passe plus de 50% de son temps au lit ou dans une chaise.
4 : complètement grabataire, incapable de se prendre en charge. Le patient reste totalement confiné au lit ou dans une
chaise.
II.B. Échelle de Karnofsky.
100% : pas de signe de maladie / 90% : symptômes minimes, activités normal possibles / 80% : symptômes présents, activité réduite / 70% : autonomie conservée,
activité normal impossible / 60% : aide occasionnelle nécessaire / 50% : aide importante et soins médicaux / 40% : assistance nécessaire, soins spécifiques / 30% :
grabataire, hospitalisation nécessaire / 20% : incapacité totale / 10% / 0% : mort.
III. Classificati on TNM.
Facteur
T (Tumeur)
N (Ganglions régionaux)
M (Métastase)
-
-
Description
T0
Indétectable
Tis
Carcinome in situ
T1, 2, 3, 4
Taille croissante et extension locale
N0
Absence
N1, 2, 3
Nb croissant de ganglions envahis
M0
Absence
M1
Présence
Exemple du sein
T1 : 1 à 2 cm ne colle ni à la paroi ni à la peau.
T2 : 2 à 5 cm ne colle ni à la paroi ni à la peau.
T3 : + de 5 cm ne colle ni à la paroi ni à la peau.
T4a : envahissement de la paroi (muscle) et de
la peau.
T4b : T4a + nodule de perméation (nodule qui a
traversé la peau)
À quoi sert le TNM :
o Premier diagnostic (inadapté pour les récidives)
o Indicateur de pronostic (Ex : sein : 90% de survie à 5ans pour les T1 ; 20% pour les T4)
o Adapter le traitement
o Stratification pour les essais thérapeutique
pTNM (pathological) : après la chirurgie et l’examen anatomo-pathologique => le plus important pour le pronostic
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IV. Classificati on RECIST pour évaluer la réponse d ’une tumeur à un traitement.
-
Réponse complète (CR) : disparition de toutes les lésions visibles.
Réponse partielle (PR) : ↓>30% du plus grand diamètre ou de la somme des plus grands diamètres des lésions sans
apparition de nouvelles lésions.
Progression (PD) : ↑> 20% du plus grand diamètre ou de la somme des plus grands diamètres et/ou l’apparition de
nouvelles lésions.
Stabilité (SD) : ↓< 30% ou ↑< 20% du plus grand diamètre ou de la somme des diamètres des lésions.
V. Signes clini ques d ’ appel précoce des cancers suivants.
-
Sein : autopalpation, écoulement mamelonnaire, palpation par le médecin à l’occasion d’un examen systématique,
dépistage
Colon : rectorragie, anémie ferriprive, douleur abdominale persistante, troubles du transit (constipation ou diarrhée ou
alternance) persistante (> 15 jours), dépistage
Poumon : hémoptysie (même minime type crachat hémoptoïque), toux persistante, pneumopathie chez un fumeur
Utérus : métrorragie spontanée ou provoquée, dépistage
Larynx : enrouement persistant (notamment si fumeur)
Œsophage : dysphagie aux solides
VI. Défi nitions
Proto oncogène (= oncogène) : Tout gène cellulaire susceptible de devenir un gène transformant (cell normale → cell cancéreuse)
Ex : RAS : voie RAS-RAF-MEK-ERK (voie de transduction de l’EGF) → mélanomes, carcinomes
Anti oncogène (= gènes suppresseurs de tumeurs) : Inhibe la division cellulaire en induisant l’apoptose ou par régulation
négative du cycle cellulaire
Ex : P53 (bloque le cycle cellulaire en G1 et muté dans ½ des cancers), Rb (inhibe la transition G1/S en fixant E2F) et P21
ÉPIDEMIOLOGIE
VII. Dépistages reconnus en s anté publi que.
-
Cancer du sein : dépistage organisé => Mammographie tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans
Cancer colorectal : dépistage organisé => Hemoccult entre 50 et 74 ans
Cancer du col de l’utérus : dépistage individuel => Frottis cervico-vaginal tous les 3 ans chez les femmes en activité
sexuelle (20 à 70 ans)
ONCOGENETIQUE
VIII. Gènes de prédisposition mutés et rôle physiologique.
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Cancer du sein : BRCA1 et BRCA2 => rôle dans le maintien de l’intégrité du génome par réparation des cassures doublebrin par recombinaison homologue
Cancer du côlon : Gènes du MMR (MLH1 et MSH2) => rôle dans le maintien du génome par réparation des
mésappariements de l’ADN
MEDECINE
NUCLEAIRE
IX. TEP-TDM ou PET -Scan
-
-
18
F-FDG = analogue du glucose marqué au 18F qui s’accumule dans les cellules témoin de l’activité glycolytique.
Diagnostic précoce +++ : foyers d’hyperfixation anormale du 18F-FDG dans les cellules néoplasiques
o Faux positifs : fixations physiologiques (cerveau et appareil urinaire, cœur ±, graisse brune), lésions
inflammatoires et/ou foyers infectieux, zones cicatricielles
o Faux négatifs : diabète mal équilibré, tumeurs à faible activité métabolique, mal vascularisées, nécrotiques, ttt,
lésions noyée
Examen corps entier, lent, à jeun qui permet :
o Diagnostic de malignité
o Bilan d’extension locorégionale et à distance
o Diagnostic de récidives et maladies résiduelles
o Évaluation post-thérapeutique = avenir du PET-Scan +++
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CHIRURGIE
X. Exérèse chirurgical e à visée curative d ’ une tumeur solide.
-
Exérèse monobloc de la tumeur
Marge : retrait de l’organe et son vaisseau mais conservation au maximum de l’organe, la fonction, l’image corporelle
Curage ganglionnaire : repérage du premier ganglion, s’il est envahi on fait un curage ganglionnaire (cancer du sein +++)
Curabilité de certaines métastases isolées
Classification R0, R1, R2 après examen anatomopathologique :
o R0 : pas de tumeur résiduelle.
o R1 : tumeur résiduelle microscopique
o R2 : tumeur résiduelle macroscopique en raison d’une exérèse incomplète ou de métastases à distance.
CHIMIOTHERAPIE
XI. Prescription et renouvèl ement d’ une cure de chimi othérapie.
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-
Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) : choix d’un protocole de chimiothérapie
Consultation d’annonce : remise au patient du plan personnalisé de soin (PPS : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie)
Réévaluation clinique, biologique et rapport cout-toxique/efficacité doivent être rediscutés avant chaque cure :
o Poids, indice de performance OMS (CI si OMS > 2 sauf tumeur très chimiosensibles)
o Leucocytes > 3000/mm3, Polynucléaires > 1500/mm3, Plaquettes > 100 000/mm3
o Dosage de la créatinine et de la bilirubine => absence d’altération des émonctoires (rein et foie).
o Acceptation psychologique du traitement.
o Abord veineux correct : chambre implantable, voie veineuse centrale ou périphérique
Suivre scrupuleusement les protocoles standards de chimiothérapie (respect des doses et du rythme).
Employer des formulaires de pré-prescription imprimés indiquant les doses théoriques des médicaments (par m 2 ou kg).
Il faut utiliser au mieux à titre préventif les médications de confort : antiémétiques, anxiolytiques (si besoin),
antiallergiques
Expliquer les EI attendus et les précautions à prendre au patient :
o Alopécie : survient 3 semaines après le début + prescription de perruque + assurer la récupération après le ttt
o Stérilité transitoire ou définitive : conservation de sperme, d’ovaire
o Diarrhée, mucite
o Risque infectieux ou hémorragique liés à l’aplasie
XII. Toxicité immédiate et retardée des médicaments anticancéreux.
XII.A. Toxicité hématologique.
XII.A.1. Neutropénie.
Au bout de 2 semaines
Risque majeur : choc septique ou pneumopathie extensive => traitement immédiat des complications
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CAT FIEVRE A DOMICILE CHEZ UN PATIENT SOUS CHIMIOTHERAPIE
NFS : si PN < 500/mm3
o Hospitalisation si neutropénie profonde, état de choc
o Hémoculture + Antibiothérapie probabiliste (AUGMENTIN)
XII.A.2. Thrombopénie.
Risque majeur : hémorragie méningé
CAT : Transfusion plaquettaire si < 10 000/mm3
XII.A.3. Anémie.
Souvent après plusieurs cures.
Ne pose pas de problème clinique majeur => correction si Hb < 8,5g/100mL et/ou asthénie intense.
XII.B. Toxicité digestive.
-
Nausées et vomissements : fréquente donc utilisation de protocoles antiémétiques faciles
Diarrhée (Loperamide IMODIUM) et constipation (lactulose)
Mucite : aphtes (bains de bouche dans les formes modérées)
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XII.C. Toxicité sur les phanères : alopécie.
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Pas toutes les chimiothérapies.
Survient 3 semaines après le début du ttt => Prescrire une perruque + assurer la récupération après le ttt
XII.D. Toxicités spécifiques à certains médicaments.
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Cardiotoxicité / Néphrotoxicité / Neurotoxicité / Toxicité pulmonaire / Toxicité vésicale / Toxicité gonadique
Toxicité accidentelle :
o Médicaments toxiques à marge thérapeutique étroite => erreurs de posologie ou d’administration parfois
fatales
o Infection de la chambre implantable
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NB : Aujourd’hui, la chimiothérapie :
o Guérit certaines tumeurs
o Prolonge significativement la survie et améliore la qualité de vie
o Reste peu efficace dans le cancer du rein, du poumon non à petites cellules, du pancréas, du foie
RADIOTHERAPIE
XIII. Tumeurs curabl es par la radiothérapie exclusive.
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Petits cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) et des sinus de la face
Petits cancers bronchiques
Petits cancers du canal anal et rectaux
Cancers oculaires
Cancers des glandes salivaires
Cancers non mélanomateux de la peau
Cancers prostatiques limités
Lymphomes localisés
HORMONOTHERAPIE
XIV. Utilité du récepteur hormonal
Une hormone agit sur un récepteur hormonal spécifique qui intervient dans la transmission du signal de prolifération cellulaire.
On les dose pour étudier la réponse au traitement antihormonal : plus leur taux est élevé, plus la réponse à l’hormonothérapie
sera importante et prolongée. Ce dosage est utile dans des cancers bien différenciés (sein et prostate).
XV. HERCEPTIN
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Le Trastuzumab (HERCEPTIN) est un anticorps monoclonal anti-HER2 utilisé dans le cancer du sein en phase métastatique
ou adjuvant avec ou sans chimiothérapie. Il cible le récepteur HER qui a plusieurs rôles physiologiques :
o Modulation de la différenciation
o Effet prolifératif et pro-angiogénique
o Survie cellulaire
o Résistance à la chimiothérapie et la radiothérapie
DOULEUR
XVI. Types
Physiopathologie
Douleur par excès de nociception
Douleur neuropathique
Stimulation des nocicepteurs
Lésion nerveuse périphérique ou centrale
Composante continue (brulure)
Sémiologie
Rythme mécanique ou inflammatoire
Composante intermittente, fulgurante (décharge électriques)
Dysesthésies (fourmillements, picotements)
Topographie
Régionale non neurologique
Neurologique périphérique (tronc, racine) ou centrale (hémicorps)
Examen clinique
Examen neurologique normal
Hypoesthésie, anesthésie, hyperesthésie, allodynie
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XVII. Antalgiques
Palier 1
Antalgiques non morphiniques
Palier 2
Antalgiques Opioïdes faibles
Paracétamol
Aspirine
Autres AINS
Codéine
Tramadol
Douleurs faibles à modérées
Douleurs modérées à intenses
SOINS
Palier 3
Antalgiques Opioïdes forts
Morphine
Fentanyl
Oxycodone
Hydromorphone
Douleurs intenses à très intenses
PA L L I AT I F S
XVIII. Objectifs = traitement et lutte contre …
-
Douleur
Alimentation/hydratation
Encombrement/dyspnée
Signes digestifs : nausée, vomissement, occlusion
Signes neurologiques : agitation, confusion, somnolence, coma
Bouche : humidification, hydratation, ttt des mycoses
Réflexion éthique = principe de la loi Leonetti : ni obstination (acharnement thérapeutique) ni euthanasie
URGENCES
XIX. Compressi on médullai re.
C’est une complication fréquente par métastases au niveau d’une vertèbre, extension d’une tumeur para-vertébrale, localisation
épidurale.
Clinique :
Douleurs rachidiennes localisées, précédant les signes neurologiques => faire le diagnostic à ce stade sans attendre
l’apparition des signes neurologiques
La douleur radiculaire (syndrome lésionnel)
Signes neurologique (syndrome sous-lésionnel) : déficit sensitif et moteur, troubles sphinctériens, signes pyramidaux.
Risque : évolution vers la paraplégie
CAT :
-
IRM (ou TDM) en urgence une fois le diagnostic clinique évoqué
Confier au neurochirurgien (corticothérapie, chirurgie, radiothérapie)
XX. Neutropénie profonde.
-
-
PNN < 500/mm3
Fièvre > 1h
FdR : profondeur, rapidité d’installation et durée de la neutropénie
3 foyers redoutables si pas de pise en charge  mort rapide : ORL, pulmonaire, périnéale
CAT :
o ATB probabiliste en urgence (6 à 8h)
o Rechercher la porte d’entrée et prélèvements des sites infectieux
o Signes de gravité : TA, FC, conscience
o Biologie standard
o Hémocultures (KT + périphérique)
o Radiographie de thorax
Toute fièvre chez le neutropénique est infectieuse jusqu’à la preuve du contraire
Antibiothérapie fonction du risque :
Bas risque
Haut risque
VO ou parentérale
Augmentin + Ciflox per os pendant 7 jours
Réévaluation après 48h (hospitalisation + ATB parentérale si
persistance de la fièvre)
NE PAS ADMINISTRER DE PARACETAMOL
Parentérale
β-lactamines seules (+ aminosides si SEPSIS grave) jusqu’à
sortie de l’aplasie
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C O N S U LTAT I O N
D’ANNONCE
XXI. Objectifs
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Informer sur la maladie, les ttt et les ressources dont peut disposer le patient
Expliquer l’organisation de la prise en charge et donner un sentiment de sécurité (parcours de soin structuré)
Soutenir le patient et les proches
Donner un sens (nos explications sont une béquille psychique pour les patients)
Ménager un espoir (envisager l’avenir avec des objectifs réalistes)
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