Navette citrique

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METABOLISME
DE L’EXERCICE
UV 303/308
OXYDOREDUCTION
P. PILARDEAU
1
METABOLISME DE L’OXYDO REDUCTION
Les mécanismes d’oxydoréduction appartiennent à quatre grandes catégories :
= La lutte contre les agents pathogènes,
= La détoxification des xénobiotiques,
= Un certain nombre de synthèses,
= Le système respiratoire cellulaire, connu sous le nom de chaîne d’oxydoréduction
ou chaîne respiratoire.
Au sein de ces systèmes le transfert des électrons est assuré par les flavoprotéines et des
hémoprotéines contenant du fer (sous forme Fe ++ ou Fe+++ seul ou associé à du cuivre ou du soufre)
appelés cytochromes.
Ces transferts sont à l’origine de la formation de radicaux libres particulièrement toxiques
(anion superoxyde 02-) qui nécessiteront d’être éliminés pour préserver les structures protéiques et
lipidiques des tissus.
I DANS LA MITOCHONDRIE
1.1 CYCLE DE KREBS
Le cycle de Krebs ou cycle tricarboxylique existe dans toutes les cellules de l’organisme
humain à l’exception des érythrocytes.
Les enzymes qui le constituent se trouvent placées au niveau de la membrane interne de
la mitochondrie ce qui facilite le transfert des équivalents réducteurs aux enzymes de la chaîne
respiratoire.
Le cycle de Krebs a pour fonction d’oxyder un acétyl CoA. (CH3-CO-SCoA) en 2 CO2 et
H2O. Il comprend 10 réactions dont deux seulement sont irréversibles, la citrate synthétase et l’alpha
cétoglutarate déshydrogénase.
Condensation de l’acétyl CoA avec oxaloacétate
ATP NADH2
----Citrate synthétase
Oxaloacétate + Acétyl-CoA
CH2 -COOH
I
CO-COOH
Acide citrique
+ CH3-CO-SCoA + HS-CoA
CH2-COOH
I
OH-C-COOH
I
CH2-COOH
Cette réaction est inhibée par l’ATP et le NADH2 et un excès de citrate.
2
Pendant l’exercice d’intensité modérée l’apport suffisant d’oxaloacétate et la bonne
réoxydation des NADH2 par la chaîne respiratoire permet un fonctionnement satisfaisant de cette
réaction. La baisse locale de l’ATP, l’utilisation du citrate dans le cycle et la faible concentration en
NADH2, permettent de lever l’inhibition portant sur la citrate synthétase.
Si l’intensité de l’exercice croît l’effondrement de l’ATP et le maintien à une concentration
modérée des NADH2 permet une accélération considérable de l’activité de la citrate synthétase.
Cependant, si l’exercice dépasse un certain seuil d’intensité (VO2 max locale), le
« débordement » de la chaîne respiratoire est alors responsable d’une augmentation de la
concentration des NADH2 mitochondriaux qui tendent à infléchir la vitesse de la citrate synthétase.
Activité de la
citrate synthétase
Repos
Exercice
Exercice maximal
Isomérisation de l’acide citrique
Grâce à une aconitase l’acide citrique peut dans un premier temps se déshydrater en acide cisaconitique puis se réhydrater en acide iso citrique. Cette réaction est réversible.
CH2-COOH
I
OH-C-COOH
I
CH2-COOH
CH-COOH
H2O
Acide citrique
HOCH-COOH
II
H2O
C-COOH
I
CH2-COOH
I
CH-COOH
I
CH2-COOH
Acide cis citrique
Acide isocitrique
Oxydation de l’acide iso citrique
La réaction est catalysée par l’isocitrico-déshydrogénase . Elle se réalise en deux temps, la
déshydrogénation puis la décarboxylation.
NADH2
--Acide isocitrique
NAD
Isocitrico-déshydrogénase
acide oxalo
succinique
NADH2
acide alpha
céto-glutarique
CO2
3
HOHC-COOH
+ NAD
I
CH-COOH
I
CH2-COOH
O = C-COOH NADH2
I
CH2
+ CO2
I
CH2-COOH
Acide isocitrique
Acide alpha céto glutarique
La vitesse de cette réaction enzymatique est freinée par un excès de NADH2.
Pour les exercices de faible intensité la vitesse de cette enzyme dépend essentiellement de
l’apport en substrat.
Si l’exercice est de forte intensité, mais ne dépasse pas les capacités oxydatives de la chaîne
respiratoire, la vitesse est maximale (synthèse très importante de citrate à partir de l’oxaloacétate issu
de la désamination de l’acide aspartique ou du pyruvate, et des acétyl CoA en provenance de la bêta
oxydation. Dans le cas contraire l’excès de NADH2 freine la vitesse de la réaction (exercice minimal).
Cette réaction existe également dans le cytoplasme, mais dans ce cas l’accepteur de proton est le
NADP.
Décarboxylation oxydative de l’alphacéto-glutarate
Cette réaction a pour coenzyme le pyrophosphate de thiamine (vitamine B1) et de l’acide lipoïque.
Le transfert des protons sur le NAD est assuré par ce dernier qui fixe les H+ en ouvrant son pont
disulfure. Il s’agit d’une réaction irréversible.
Alpha cétoglutarate déshydrogénase
Acide alpha céto glutarique
HS-CoA
NAD
CO-COOH
I
CH2
I
CH2
I
COOH
+ HS-CoA
Acide alpha céto glutarique
Succinyl CoA + CO2
NADH2
CO-S-CoA
I
CH2
I
CH2
+
I
COOH
+ CO2
NADH2
Succinyl CoA
Formation de l’acide succinique
4
Cette réaction consiste à récupérer l’énergie contenue dans la liaison acétyl CoA sur un GDP. Elle
est réversible et catalysée par la succinate thiokinase.
C’est la seule réaction du cycle de Krebs libérant directement de l’énergie. Le GTP formé
peut être utilisé localement comme second messager (GMPc) ou redonner du GDP par le transfert
d’une liaison riche sur de l’ADP.
CO-S-CoA
COOH
I
Succinate thiokinase
CH2
I
GDP
GTP
CH2
I
COOH
Succinyl CoA
I
CH2
+ HS-CoA
I
CH2
I
COOH
Acide succinique
Oxydation de l’acide succinique
L’acide succinique est déshydrogéné de façon réversible par la succinate déshydrogénase, enzyme
utilisant le FAD.
COOH
COOH
I
Succinate déshydrogénase
I
CH2
CH
I
II
CH2
FAD
FADH2
CH
I
I
COOH
COOH
Acide succinique
Acide fumarique
La vitesse de cette réaction dépend de la concentration des substrats et notamment du FAD
sous sa forme oxydée. Comme toutes les réactions d’oxydoréduction du cycle de Krebs sa vitesse
augmente en fonction de l’intensité de l’exercice jusqu’au moment où la chaîne respiratoire se trouve
débordée par la quantité de substances réduites (NADH2 et FADH2) à oxyder.
Formation de l’acide malique
Il s’agit d’une simple réaction d’hydratation catalysée par la fumarase.
H-C-COOH
II
HOOC-C-H
Acide fumarique
Fumarase
+ H2O
OH-CH-COOH
I
CH2-COOH
Acide malique
Oxydation de l’acide malique
5
C’est la dernière réaction du cycle de Krebs, l’acide malique redonne par oxydation de
oxaloacétate. Il s’agit d’une réaction réversible qui marchera dans un sens ou dans l’autre suivant
l’état métabolique local.
Au niveau musculaire le malate formé donne de l’oxaloacétate pour fixer un acétyl coenzyme A.
Au niveau hépatique, l’oxaloacétate provenant du pyruvate (existence à ce niveau d’une pyruvate
carboxylase) donne du malate, point de départ de la néoglucogenèse.
OH-CH-COOH
I
CH2-COOH
Malate déshydrogénase
O=C-COOH
I
NAD
NADH2
CH2-COOH
Acide malique
Oxaloacétate
Pyruvate
AG
NAD
Pyruvate déshydrogénase
CO2
Pyruvate
NADH2
CO2
carboxylase
Acétyl CoA
Oxaloacétate
Citrate synthétase
Malate déshydrogénase
NADH2
NAD
Malate
Citrate
Fumarase
Aconitase
Fe++
Fumarate
Cis aconitate
FADH2
Succinate déshydrogénase
FAD
Aconitase
GTP
Isocitrate
Succinate
CoA
Fe++
Succinate thiokinase
GDP
NAD
Succinyl CoA
Isocitrico
déshydrogénase
NADH2
NADH2
CO2
Alpha céto glutarate
déshydrogénase
NAD
CO2
CoA
Alpha céto glutarate
6
Bilan du cycle de Krebs
L’oxydation complète du radical acétyl donne :
3 NADH2
1 FADH2
1 GTP
9 ATP
2 ATP
1 ATP
12 ATP
Régulation du cycle de Krebs
= Dans le muscle
Au repos, la vitesse de fonctionnement du cycle de Krebs est réduite. La présence de quantité
suffisante d’ATP et un taux de citrate élevé agissent sur les enzymes de la régulation.
Cette régulation porte sur l’entrée des substrats dans le cycle de Krebs et sa vitesse de
fonctionnement proprement dite.
Entrée des substrats
* La pyruvate déshydrogénase est inhibée par les acétyl CoA et les NADH2
provenant de la bêta oxydation des acides gras, ce qui a pour effet de réaliser une épargne
glucidique. La majorité des acétyl CoA consommés par le cycle de Krebs provient de la bêta
oxydation.
Pyruvate
Bêta oxydation
NAD
Pyruvate déshydrogénase
--NADH2
NAD
NADH2
Acétyl CoA
Vitesse du cycle
La vitesse de fonctionnement du cycle de Krebs dépend des besoins énergétiques du muscle.
Lors de la contraction musculaire, les diminutions de l’ATP provoque une augmentation de
la vitesse de fonctionnement du cycle.
Si l’exercice se poursuit au delà des capacités oxydatives de la chaîne respiratoire, le taux de
NADH2 réduit augmente (diminuant de ce fait le rapport Substrat/produit NAD/NADH2). Les
réactions d’oxydoréduction du cycle se trouvent ainsi freinées (Isocitrate déshydrogénase, Alpha céto
glutarate déshydrogénase, succinate déshydrogénase, Malate déshydrogénase) provoquant une
augmentation relative du taux de citrate.
7
L’augmentation du taux de citrate provoque un ralentissement de la citrate synthétase et la
PFK1.
F-6-P
PFK F-1-6-P
Pyruvate
Citrate synthétase - Oxaloacétate + Acétyl CoA
Citrate
= Dans le foie
L’oxaloacétate provenant du pyruvate ou du fumarate pourra :
+ Soit se transformer en malate et passer dans le cytoplasme (début de la
néoglucogenèse) si le glucagon et/ou les catécholamines sont élevés
+ Soit se condenser à l’acétyl CoA pour débuter le cycle de Krebs ou participer à la
lipogenèse.
= Dans le premier cas, le foie produit des ATP ou des dérivés indispensable à
ses synthèses (l’acétyl CoA provient de la bêta oxydation).
= Dans le second cas, l’acétyl CoA provient du Pyruvate, (l’insuline est élevé
et le glucagon bas) il participera à la lipogenèse.
Dans le cas très particulier du foie, il est donc difficile d’apprécier la vitesse de
fonctionnement du cycle qui peut s’orienter vers la néoglucogenèse, la lipogenèse ou la fourniture
d’énergie.
1.2 NAVETTES MITOCHONDRIALES
Ces navettes ont pour fonction de transporter à travers la membrane mitochondriale des
substances incapables de franchir seules cette barrière ou de transmettre les informations sur le niveau
RED/OX de la mitochondrie. Il existe différents types de navettes suivant leur réversibilité ou non et
leur mode de transport (acide aminé, sucre, lipide).
= Navette malique
Cette navette bidirectionnelle permet d’établir des échanges d’équivalents réducteurs entre la
mitochondrie et le cytoplasme sans dépense d’énergie. Cet échange s’effectue du compartiment où
le NADH2 est le plus concentré vers celui où il l’est le moins suivant le gradient de
concentration. Elle permet également au niveau hépatique la sortie de l’oxaloacétate dans le
cytoplasme et sa décarboxylation en phospho énol pyruvate (deuxième étape de la néoglucogenèse).
8
+ Au niveau musculaire
Cytoplasme
Mitochondrie
Acide malique
Acide malique
NAD
NAD
Malate
déshydrogénase
Malate
déshydrogénase
NADH2
NADH2
Acide oxaloacétique
Acide oxaloacétique
Glycolyse
Chaîne
respiratoire
Cycle de Krebs
Au repos le cytoplasme fournit des NADH2 issus de la glycolyse, à la chaîne respiratoire. La
navette fonctionne dans le sens cytoplasme
mitochondrie (le malate entre dans la mitochondrie et
libère localement ses NADH2 pour donner de l’oxaloacétate).
A l’exercice ce processus s’accélère jusqu’à ce que la chaîne respiratoire mitochondriale soit
incapable d’assumer faute d’une quantité suffisante d’oxygène la régénération du NAD. Le NADH2
mitochondrial augmente alors provoquant une extravasion d’équivalents réducteurs vers le
cytoplasme cellulaire et une accélération de la synthèse du lactate malgré la freination de la
glycolyse. Le malate sort de la mitochondrie et donne dans le cytoplasme de l’oxaloacétate et de
l’acide aspartique qui entre à nouveau dans la mitochondrie.
Cytoplasme
Lactate
NAD
Pyruvate
Acétyl CoA
Citrate
NADH2
Oxaloacétate
NADH2
Malate
déshydrogénase
Mitochondrie
Oxaloacétate
NADH2/NAD
NAD
Acide malique
Acide malique
Fumarate
9
Lors de la période de régénération (récupération de la dette d’oxygène), la navette revient à son
état initial, des équivalents réducteurs sont acheminés du cytoplasme vers la mitochondrie .
Cytoplasme
Mitochondrie
Acide malique
Acide malique
NAD
NAD
Malate
déshydrogénase
Malate
déshydrogénase
NADH2
NADH2
Acide oxaloacétique
Au niveau hépatique
Acide oxaloacétique
Glycolyse
+ Au niveau hépatique
La navette a pour principal objet de sortir de la mitochondrie oxaloacétate en vue de sa
transformation en phosphoénolpyruvate pour la néoglucogenèse.
Cytoplasme
Mitochondrie
Lactate Alanine
LDH
Pyruvate
Pyruvate
Pyruvate carboxylase
Oxaloacétate
NADH2
Malate déshydrogénase
NAD
Malate
NAD
Malate déshydrogénase
NADH2
Oxaloacétate
Malate
PEP Carboxylase
PEP
10
Cette navette est particulièrement active lors de l’exercice physique. La stimulation des
récepteurs hépatiques par le glucagon et l’adrénaline provoque une stimulation de la néoglucogenèse
et une dégradation du pyruvate issu de l’alanine ou de l’acide lactique en oxaloacétate. La sortie de
l’oxaloacétate s’accompagne d’une libération cytoplasmique de NADH2 qui sera utilisée par la
néoglucogenèse pour régénérer le 3 PGA.
= Navette du Glycérol 3 phosphate (3PG)
Cette navette unidirectionnelle permet d’établir une communication d’équivalents de
réduction entre le cytoplasme cellulaire et la mitochondrie contre un gradient de concentration.
Le NADH cytosolique issu de la transformation du 3 phosphoglycéraldéhyde en acide 1-3 di
P glycérique (voir glycolyse), réduit le phospho-dihydroxy-acétone (PDHA) en 3 P glycérol (3PG) qui
passe dans la matrice mitochondriale où il est réoxydé grâce à un FAD.
Cytoplasme
Mitochondrie
PDHA
PDHA
3 PGA
NAD
NADH2
FADH2
Glycérol phosphate
déshydrogénase
1-3 di P Glycérique
NAD
Glycérol phosphate
déshydrogénase
FAD
3 PG
3 PG
Tout se passe comme si une molécule d’ATP était consommée. En effet, si un NADH2 peut
générer 3 ATP, un FADH2 ne peut en donner que 2. Cette navette permet un transport actif contre un
gradient de concentration (équivalents de réduction), elle est essentiellement musculaire.
Pendant l’exercice physique (et tant que la VO2 max locale n’est pas atteinte), les NADH2
issus de la glycolyse peuvent ainsi être utilisés sous forme de FADH2 par la chaîne respiratoire
mitochondriale. Si l’intensité de l’exercice augmente, le gradient d’oxydoréduction croît de façon
considérable mais le passage peut néanmoins se réaliser diminuant d’autant l’acidose cytoplasmique.
= Navette citrique
La navette citrique peut présenter deux fonctions, toutes deux liées à la synthèse
intrahépatique des lipides.
+ Sortir de la mitochondrie des groupements acétyl
+ Former dans le cytoplasme du NADPH2, substance réductrice utilisée pour la
synthèse des acides gras.
Sortie des groupements acétyl
11
L’acide oxaloacétique peut servir de véhicule aux groupements acétyl pour franchir la
membrane mitochondriale. Cette navette fonctionne dans le sens mitochondrie
cytoplasme.
Schématiquement, l’acétyl CoA se fixe sur de l’oxaloacétate en abandonnant le CoA, franchit
la membrane pour se reformer dans le cytoplasme. Cette navette existe dans les adipocytes et les
cellules hépatiques.
Coût de l’opération = 1 ATP
L’intérêt de cette navette est de sortir les acétyl CoA intra-mitochondriaux issus des
hydrates de carbone le cytoplasme pour la synthèse des acides gras. L’acide oxaloacétique libéré
dans le cytoplasme ne peut retraverser la membrane dans l’autre sens faute d’un transporteur
spécifique. Il est métabolisé en malate (voire navette du malate).
Acétyl CoA + H2O
Citrate synthétase
Acide Oxaloacétique
HS-CoA
Acide Citrique
L’acide citrique franchit la membrane et libère à l’intérieur l’acétyl CoA.
Citrate lyase
Acide citrique
CoA
ATP
Acide oxaloacétique
ADP Acétyl CoA + Pi
Cytoplasme
Glycolyse
Mitochondrie
Pyruvate
Pyruvate
NADPH2
NAD
Pyruvate déshydrogénase
NADP
NADH2
Enzyme malique
Malate
Acétyl CoA + Oxaloacétate
Citrate
Citrate synthétase
Citrate
NAD
Citrate lyase
NADH2
Oxaloacétate + Acétyl CoA
Synthèse des acides gras
Formation de NADPH2
Le citrate mitochondrial gagne le cytoplasme où l’isocitrate déshydrogénase le métabolise en
alpha céto glutarate. Contrairement à l’enzyme mitochondriale, celle-ci fonctionne avec du NADP.
12
Cytoplasme
Mitochondrie
Oxaloacétate + acétyl CoA
Citrate synthétase
Citrate
Citrate
NADP
Citrate déshydrogénase
Citrate déshydrogénase
NADPH2
Alpha-cétoglutarate
1.3
Alpha-cétoglutarate
CHAINE RESPIRATOIRE
La chaîne respiratoire est constituée d’une succession de réactions d’oxydoréduction
phosphorylantes. Elle est intra-mitochondriale et présente dans la totalité des cellules de
l’organisme à l’exception des érythrocytes (dépourvus de mitochondries).
La localisation de ce processus oxydatif majeur est à rapprocher de l’hypothèse selon laquelle
les mitochondries seraient des cellules animales (ou des sortes de bactéries) phagocytées par des
cellules végétales, vivant depuis cette lointaine inclusion en parfaite symbiose.
Cette hypothèse se trouve étayée par de nombreuses constatations :
+ L’existence d’un DNA propre
+ La double membrane, une membrane initiale (interne) et une membrane externe peut être en
rapport avec un reste de membrane cellulaire d’inclusion
+ La séparation très nette des différents métabolismes caractérisant les cellules animales et
végétales (systèmes de synthèse des sucres, lipides et protéines dans le cytoplasme, systèmes
d’oxydation dans la mitochondrie).
Les oxydations intra-mitochondriales (bêta oxydation, cycle de Krebs) et la chaîne
respiratoire apparaissent dans ces conditions comme des systèmes isolés et pratiquement autonomes,
responsables de la presque totalité des oxydations cellulaires.
La chaîne respiratoire est formée de couples rédox associés à des protéines situées sur les
crêtes internes de la mitochondrie. Le transfert d’électrons réalisé dans de système ou phosphorylation
oxydative consiste à oxyder les NADH2 et FADH2 principalement issus du cycle de Krebs et de la
bêta oxydation des acides gras en libérant l’énergie sous forme d’ATP.
+ Oxydation
Une oxydation consiste en une perte d’une ou plusieurs charges d’électricité négative (perte
d’électron).
13
Réduit
Oxydé
NADH
Fe++
O2
NAD+
Fe+++
O2 –
La chaîne respiratoire est un mouvement d’électrons à partir d’éléments très électronégatifs
(NADH) vers le constituant le plus électropositif, l’oxygène.
+ Chaîne respiratoire
= Complexe I
Le NADH entant dans la chaîne respiratoire est oxydé par une métallo-flavoprotéine, la
NADH-Coenz Q réductase.
NADH-FMN FeS
Ce complexe se fixe au Coenzyme Q (ou ubiquinone) pour former le complexe I. Le
complexe Q est un transporteur qui lie les flavoprotéines au cytochrome b.
NADH-FMN-FeS-Coenz. Q
La première molécule d’ATP est formée à ce niveau par oxydation du NADH et transfert des
électrons sur le complexe FeS Coenz. Q
= Complexe II
Le complexe II est formé de la réunion du Coenz.Q au FADH. Ce complexe sera transféré
grâce à une navette dans la membrane mitochondriale.
NADH
FMN FeS
FADH Coenz.Q
NADH Coenz. Q réductase
NAD
FMN FeS Coenz. Q
ADP
FADH
ATP
Complexe I
Complexe II
Le Coenz.Q est le carrefour de la chaîne respiratoire où se rejoignent les équivalents
réducteurs provenant des autres substrats via la flavoprotéine (FAD).
= Complexe III
Le complexe II constitué du Coenz.Q oxydé et du FADH réduit est fixé sur les cytochromes b
et cl pour former le complexe III. La Coenz Q H2 cyt c réductase permet la formation d’un ATP et de
deux cytochromes c porteurs du potentiel rédox.
14
FADH Coenz.Q
2 Cytochromes
B , cl Fe +++
Coenz.Q H2 Cyt c
Réductase
FAD
ADP
ATP
2 Cytochromes
c Fe ++
Complexe II
Complexe III
B, cl Fe ++
= Complexe IV
Le cytochrome c réduit (c Fe ++) est transféré par une navette à la face externe de la
membrane interne de la mitochondrie où il donne ses électrons aux cytochromes a et a3, cytochromes
fonctionnant au cuivre (complexe IV).
Cyt a, a3
2 Cu ++
2 Cytochromes
c Fe ++
O2
Cytochrome c oxydase
2 Cytochromes
c Fe +++
Cyt a, a3
2 Cu ++ 2H
ADP
H2 O
ATP
Complexe IV
Bilan de la chaîne respiratoire
Une molécule de NADH donne 3 ATP
Une molécule de FADH donne 2 ATP
L’efficacité de la chaîne d’oxydoréduction se définit par le rapport du nombre de molécules
d’ATP synthétisées par atomes d’hydrogènes consommés (2 électrons), ce rapport est noté P/O.
Oxygénase mitochondriale
Ce système est à l’origine de la synthèse des stéroïdes gonadiques et surrénaliens réalisée à
partir du cholestérol. Deux types de réactions sont directement concernés, le clivage de la chaîne
latérale du cholestérol et les réactions d’hydroxylation des hormones surrénaliennes et de la vitamine
D.
Cyt P 450
Cholestérol
Prégnénolone
15
II DANS LE CYTOPLASME
2.1 CYTOCHROME P 450
Le cyt P 450 se trouve engagé dans des réactions d’oxydoréduction au niveau des
microsomes cytoplasmiques mais aussi dans la mitochondrie.
Oxygénase microsomique
Le cytochrome P 450 appartient à un système microsomique destiné à lutter contre les agents
pathogènes et à détoxiquer les xénobiotiques.
Les protons sont fournis par le NADH et le NADPH. Ce système fonctionne de façon fermé
entre le c P 450 Fe +++ et sa forme Fe ++.
NADPH2
2 Fe2S2 +++
FADH2
NADPH
NADP
cyt
P 450
P 450 Fe ++
réductase
2 Fe2 S2++
FAD
P 450 Fe +++
Le cytochrome P450 permet d’oxyder des substrats (A-H), les rendant ainsi inactifs (A-OH).
C’est la cas pour de nombreuses substances toxiques et les xénobiotiques.
Ce cycle hydroxylasique est responsable de fuites d’anions superoxydes excessivement
dangereux pour la cellule.
Substrat A - H
H-A-P450-Fe+++
H-A-P450 - Fe++
eO2
NADP
FADH2
2Fe2S2+++
H-A-P450-Fe++-O2
P-450-Fe+++
NADPH2
2Fe2S2++
FAD
e2H+
H20
H-A-P450-Fe++-O-2
A-OH
III – OXYDATION ET MECANISMES DE LUTTE CONTRE
L’OXYDATION
L’oxydation des tissus est une des origines non programmées de leur vieillissement. Pour
16
lutter contre ces phénomènes induits par les « fuites » d’oxygène atomique l’organisme
dispose de plusieurs systèmes faisant intervenir des vitamines et des enzymes chargés de
réduire les substrats oxydés.
2.1 Origines de la peroxydation
Physiologiquement les transferts d’électrons dans la chaîne respiratoire mitochondriale ou
lors du catabolisme peroxysomial produisent par réduction de l’oxygène (O2) un radical libre, l’anion
superoxyde O2-. Ce dernier est à l’origine du radical .OH (radical hydroxyl), particulièrement
toxique comme initiateur de la lipoperoxydation.
Ce phénomène est dû à une voie minoritaire de la réduction de l’oxygène. Physiologiquement,
la réduction de l’O2 est réalisée de façon tétravalente grâce à l’action de la cytochrome c oxydase.
Cependant, 1 à 2% de l’oxygène se trouve réduit de façon monovalente. C’est cette fraction qui est à
l’origine des anions superoxydes.
Les processus de peroxydation se produisent essentiellement lors :
De la respiration cellulaire (courses prolongées et répétées)
De l’intoxication tabagique
De l’utilisation de médicaments oxydant comme la Nivaquine.
Lors de l’exercice sportif, la concentration en radicaux libres du muscle peut être
multipliée par trois.
2.2 Processus d’hyperoxydation
Physiologiquement deux types de réactions peuvent se manifester, la réduction tétravalente
qui aboutit à la formation d’eau, et la réaction monovalente, génératrice d’anions superoxydes.
Réduction tétravalente
O2 + 4 e- + 4 H +
H2O
Réduction monovalente
La réduction monovalente est à l’origine :
+ De la synthèse d’eicosanoïdes, (leucotriènes, prostaglandines), substances
impliquées dans les processus inflammatoires.
+ De la synthèse dans les cellules phagocytaires d’anions superoxydes O2- destinés à
protéger les tissus contre les corps étrangers, ou reconnus comme tel. La formation de l’anion
superoxyde donne naissance aux radicaux hydroxyl (.OH), qui jouent un rôle de défense
contre les virus et les bactéries.
O2 + e-
O2-.
17
Lors des exercices prolongés et répétés, une partie des cellules tendineuses sont détruites
par des phénomènes mécaniques et chimiques (acidoses). Pour « évacuer ces déchets »
cellulaires, l’organisme dépêche sur place des lymphocytes chargés de phagocyter les débris
cellulaires et de « nettoyer » la zone irritée. Lors de cette action physiologique, des fuites
d’anions superoxydes se produisent, induisant ainsi un processus inflammatoire local,
responsable de la tendinite.
+ De radicaux libres, susceptibles d’agresser les tissus environnants.
Le radical O.2- libre peut être :
Soit fixé sur des protons pour donner du peroxyde d’hydrogène, ou eau oxygénée
(moins toxique) grâce à la superoxyde dismutase (SOD),
SOD
O2-. + H+ + e-
H2O2 (peroxyde d’hydrogène)
Soit fixé sur du peroxyde d’hydrogène et donner un radical hydroxyl (réaction dite de
Fenton).
Réaction de Fenton
H2O2 + H+ + e -
H2O + °OH
L’électron est donné par le passage du Fe++ en Fe+++ ou par le Cu+ qui est transformé en Cu++.
Un deuxième électron permet de transformer le peroxyde d’hydrogène en eau.
°OH + H+ + e-
H2O
Réaction avec du peroxyde d’hydrogène
Réaction de Weiss
O2-. + H2O2
OH° + OH- + O2
La réduction monovalente aboutissant à la formation d’O2-. est un processus
physiologique au niveau de la chaîne respiratoire et de la chaîne du cytochrome 450.
Les substances peroxydantes présentes dans l’organisme sont essentiellement le radical
hydroxyl °OH et les radicaux alcoxy RO° et peroxy ROO°.
2.3 Effets de la peroxydation
Le radical °OH génère des structures radicalaires lipidiques, protéiques ou
nucléoprotéiniques.
Si l’oxydation est très poussée la structure peut être totalement détruite, on parle dans ce
cas d’oxydation disruptive.
18
Du fait de sa très brève demi vie (10-9 sec), le radical OH° ne peut exercer son effet
toxique que localement c’est à dire sur son lieu de production (foie, muscles, érythrocytes...). A
l’opposé O2-. et H2O2 du fait de leur relative stabilité peuvent diffuser dans les liquides
extracellulaires et produire leur effet toxique à distance.
Les structures les plus menacées sont les membranes cellulaires riches en acides gras polyinsaturés de type malonique présents dans les phospholipides constitutifs des membranes cellulaires.
-CH=CH-CH2-CH=CHGroupement malonyl
La lipoperoxydation comporte :
Une phase d’initiation (attaque par °OH de la chaîne acylée d’un acide gras polyinsaturé au niveau du –CH2– situé entre les deux liaisons insaturées),
Initiation
LH + OH°
L° + H2O
Une phase de propagation utilisant l’O2 dissout et aboutissant à la formation d’un
radical lipoperoxyl et d’un hydroperoxyde
Propagation
L° + O2
LOO° + LH
LOO° (très agressif)
LOOH + L°
Une phase de terminaison à l’origine de divers hydrolipoperoxydes, d’aldéhydes et
de traces d’hydrocarbures (éthane, pentane) retrouvés dans l’air expiré.
Terminaison
L° + L
LOO° + LOO°
L° + LOO°
L-L
LOOL - O2
LOOL
La lipoperoxydation peut être évaluée par la mesure du malonaldéhyde plasmatique,
réalisée grâce à l’acide thiobarbiturique issu de l’oxydation disruptive
-CH=CH-CH2-CH=CH
CHO-CH2-CHO
Malonaldéhyde
L’attaque des radicaux libres porte également sur :
- la dépolymérisation de l’acide hyalunorique
19
- la dénaturation des acides nucléiques
- la fonction lymphocytaire
- la dégradation des polysaccharides et du collagène
- La dénaturation protéique par rupture des ponts disulfures
L’attaque des membranes modifie leurs propriétés biologiques et leur capacité à se déformer
(fluidité membranaire). A ce niveau le mécanisme oxydatif intervient sur les structures
phospholipidiques, très insaturées, et les protéines présentant un groupement thiol (cystéine) par
formation de ponts disulfures.
AA
AA-SH
AA
AA
HS-AA
AA
Protéine réduite
AA
AA
AA-S-S-AA
AA
AA
Protéine oxydée
Formation de ponts disulfures
Cette dénaturation est à l’origine :
= De remaniements structuraux des récepteurs de surface (difficulté ou
incapacité à reconnaître les substrats),
= D’une rigidification des structures membranaires particulièrement
handicapante pour les érythrocytes,
= De modification des capacités d’échange (Na+, H+, Ca++).
Le mécanisme de peroxydation est particulièrement important au niveau
vasculaire. Les lésions endothéliales associées à un déficit en prostacycline
favorisent l’apparition des plaques d'athérome (très riches en peroxydes
lipidiques).
2.4 Lutte contre la peroxydation des structures lipidiques et protéiques.
Pour « limiter les dégâts », l’organisme dispose de divers moyens de protection dans les
cellules et dans le plasma.
2.4.1 Moyens de protection
La protection contre les phénomènes peroxydasiques est réalisée à l’intérieur et à l’extérieur des
cellules.
= Protections intracellulaires
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Superoxyde dismutase
Glutathion peroxydase
Catalase
Glutathion transférase
Antioxydants (Vit E, Vit C, Glutathion réduit).
= Protections extracellulaires
Les liquides extracellulaires sont peu protégés contre la lipoperoxydation et sont
pauvres en SOD, glutathion réductase et glutathion réduit.
Les principales molécules présentant une efficacité réelle sont : la vitamine C très
hydrosoluble, la vitamine E présente dans les lipoprotéines circulantes et dans une moindre mesure la
transferrine, la céruléoplasmine, l’haptoglobine et l’hémopexine, enfin les caroténoïdes participent
activement à la réduction des structures oxydées.
2.4.2 Mise en œuvre
Si l’O2-. formé grâce à la NADP cyt 450 réductase permet l’oxydation de nombreux
xénobiotiques, l’O2-. et l’°OH synthétisés en dehors du système microsomial doivent être considérés
comme des toxiques et éliminés.
Cette opération est réalisée en deux temps :
= Formation d’H2O2 par la superoxyde dismutase (SOD) présente dans
toutes les cellules y compris les globules rouges.
SOD
2 O2-. + 2H +
O2 + H2O2
La SOD ou superoxyde dismutase est une métalloprotéine chargée de catalyser la
destruction de l’ion radical superoxyde.Elle permet d’accélérer plusieurs milliers de fois la vitesse
spontanée de la réaction en transformant les superoxydes en eau oxygénée dont la toxicité est
moindre.
Il existe trois isoenzymes de la superoxyde dismutase dont le fonctionnement est basé sur le
cuivre, le zinc et le manganèse.
La plus active des trois est présente dans le cytoplasme de toutes les cellules de
l’organisme. Elle nécessite la présence de Cu++ et de Zn++.
La deuxième isoenzyme est localisée dans la matrice des mitochondries. Il s’agit
d’une enzyme fonctionnant au Mn++.
La troisième isoenzyme est présente dans le plasma et les liquides biologiques. Son
fonctionnement nécessite du cuivre et du zinc. Cette enzyme est nettement moins efficace
que les deux autres. Pour cette raison, l’espace extracellulaire se trouve moins bien protégé de
l’oxydation que l’espace cellulaire.
= Elimination de l’H2O2 par les peroxydases ou la catalase.
21
Plusieurs enzymes sont impliquées dans ce processus :
+ Réductions péroxydasiques
Deux enzymes à glutathion sont chargées de réduire les molécules oxydées., la glutathion
peroxydase sélénium dépendante (GSH-Px) dont le rôle est de réduire l’eau oxygénée, et la glutathion
transférase non sélénium dépendante dont la fonction est de réduire les ponts disulfures ou les
peroxydations lipidiques.
= Glutathion peroxydase
La glutathion peroxydase constitue le principal moyen de lutte des érythrocytes contre les
phénomènes de peroxydation. Cette réaction sélénium dépendante, protège les lipides membranaires
et l’hémoglobine de l’oxydation par les peroxydes.
Le glutathion est un tripeptide présentant la particularité de pouvoir se lier à une autre molécule de
glutathion par un pont disulfure au niveau de son résidu cystéinyl. Il joue un rôle essentiel dans la
protection des structures membranaires contre l’oxydation et aide au passage membranaire des
acides aminés.
La glutathion peroxydase permet la destruction de l’eau oxygénée formée par la SOD mais
aussi de synthétiser la prostaglandine-H2 à partir de la prostaglandine-G2.
La destruction de l’eau oxygénée participe aux mécanismes protecteurs des tissus vis-à-vis
des structures superoxydes.
Glutathion peroxydase
H2O2 + 2 GSH
GS –GS + 2H2O
Sélénium
2x
Gly
I
Cys – SH
I
Glu
Gly
Gly
I
I
Cys – S – S – Cys
I
I
Glu
Glu
La formation de PGH2 intervient après que la cyclo-oxygénase ait transformé l’acide
arachidonique en PGG2.
Glutathion peroxydase
PGG2 + 2 GSH
GS-GS + PGH2 + H2O
Sélénium
= Glutathion transférase
La glutathion transférase est une enzyme qui fonctionne sans sélénium mais dont l’action est
couplée à celle de la GSH-Px. Elle permet de détoxifier les peroxydes formés dans la cellule
(ROOH).*
ROOH + 2GSH
GSH-Px + GSH-S
ROH + G-S-S-G + H2O
Transférase
= Peroxyde quinonique
22
Le Coenzyme Q, sous sa forme quinonique, est transformé par réduction monovalente en °Qdont l’oxydation par l’O2 conduit à la formation d’°O-2 et à sa régénération sous forme quinonique.
= Catalase
Catalase
2H2O2
2H2O + O2
Cette réaction fait suite à la désamination oxydative des acides aminés, couplant la
désamination à une oxydation sur une enzyme flavinique. La catalase est présente dans les
érythrocytes, le foie, les reins.
+ Réduction du glutathion
Le glutathion oxydé lors des processus de peroxydation, doit être à nouveau réduit pour
assurer sa fonction protectrice.
2x
Gly
I
Cys – SH
I
Glu
Gly
Gly
I
I
Cys – S – S – Cys
I
I
Glu
Glu
Glutathion réduit
Glutathion oxydé
La glutathion réductase est chargée de ramener le glutathion oxydé sous sa forme réduite,
G-S-S-G + NADPH2
Glutathion réductase
2 G-SH + NADP
Dans les hématies le NADPH2 provient de la voie des pentoses phosphates *. Lors du déficit
de cette voie, toute utilisation de substances hyperoxydantes peut induire des phénomènes
d’hémolyse.
* Lors de l’invasion de la Corée par des troupes communistes, les Etats Unis envoyèrent sur
place des milliers de GI pour combattre l’invasion venant du nord. Or, quelques mois après le
débarquement de ces soldats, on constatait un nombre considérable de morts par hémolyse chez les
GI noirs (plus que par fait de guerre). Les médecins qui se penchèrent sur ces cas découvrirent que
ces sujets étaient porteurs d’une mutation génétique codant pour une enzyme la glucose 6
Phosphodéshydrogénase (G-6-PD), enzyme irréversible, chargée de synthétiser dans les cellules, et
notamment dans les globules rouges, des substances réduites (il s’agit d’une transmission
autosomique récessive).
G-6-Phospho Déshydrogénase
Glucose 6-P
Gluconate 6-P
NADP
NADPH2
L’insuffisance de synthèse de produits réduits (NADPH2), associée à une augmentation de la
pression oxydative due à la prise d’un médicament présentant un très fort pouvoir oxydant, la
Nivaquine, administré à titre préventif aux sujets devant séjourner en zone infestée par le paludisme
aboutissait à la destruction des hématies et à la mort.
Dans ce cas, le déficit peut être considéré soit comme le résultat d’une mutation dans un
23
isolat de population, soit comme le développement, au sein de l’isolat, d’une mutation africaine
transférée avec la déportation des autochtones. La pression sélective est totalement artificielle
puisqu’il s’agit d’un médicament, la Nivaquine. Ce déficit affecte plusieurs millions de sujets dans le
monde. On connaît à ce jour plus de 250 variétés de déficit enzymatique. Le gène de la G-6-PD est
localisé sur le chromosome X, le caractère récessif de cette atteinte expliquant pourquoi les femmes
porteuses ne présentent aucun déficit clinique.
Le déficit en G6PD était déjà connu de façon empirique sous le nom de favisme, depuis
l’antiquité chez certains consommateurs de fèves. La sensibilité à Vicia fava est encore aujourd’hui
difficile à expliquer. Cette pathologie se manifeste par une hémolyse fulgurante après absorption de
fèves. Cette variante, de type méditerranéen n’est pas retrouvée chez les populations noires.
La glutathion réductase peut fonctionner seule, ou avec la vitamine C et la vitamine E,
élargissant ainsi son champ d’application.
Les structures membranaires ou cellulaires oxydées sont réduites par la vitamine E (en milieu
lipidique), et la vitamine C en milieu aqueux.
La vitamine C peut être immédiatement réduite par le Glutathion, alors que la vitamine E doit
préalablement transférer ses électrons sur la vitamine C (Ce processus est réalisé au niveau de
l’interface entre la membrane lipidique et le milieu vasculaire, interstitiel ou cytoplasmique).
Structure réduite
Vitamine E oxydée
Vitamine C réduite
Glu oxydé
NADPH2
Structure oxydée
Vitamine E réduite
Vitamine C oxydée
Glu réduit
NADP
Membrane lipidique
Cytoplasme
= Action de la vitamine E :
La vitamine E agit essentiellement au niveau des membranes. L’alpha-tocophérol intervient
comme donneur d’hydrogènes permettant la formation d’hydroperoxydes ou de produits stables alors
qu’il se transforme en quinone.
= Action de la vitamine C :
L’acide ascorbique assure la régénération de l’alpha-tocophérol en se transformant en un
radical très peu réactif, à partir duquel l’acide ascorbique est régénéré, grâce à une dismutase à
NADH. Outre cette action régénératrice, le piégeage direct des OH° par l’acide ascorbique est très
probable. Cependant, la vitamine C peut, en fonction de sa concentration et de la quantité de Vitamine
E présente dans les structures lipidiques, se comporter de façon paradoxale et développer un effet prooxydant (Che L. ; 1988). Une supplémentation abusive de vitamine C en l’absence d’un apport
suffisant de vitamine E peut donc conduire à stimuler la peroxydation. Ce phénomène serait en
relation avec une transformation du Fe+++ en Fe ++, indispensable aux réactions de Fenton et de
Weiss (Chen L. , 1989).
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