Les dyslexies 1 – Intro La loi sur l’avenir de l’école adoptée par le parlement le 24 mars 2005 stipule que « des aménagements particuliers et des actions de soutien sont prévus au profit des élèves qui éprouvent des difficultés, notamment les élèves atteints de troubles spécifiques du langage oral et/ou écrit, telle la dyslexie.». Un rapport annexé à la loi précise que « un dépistage systématique des élèves présentant un trouble du langage oral et de ceux susceptibles de développer un trouble du langage écrit doit être mis en place. A cet effet, le personnel enseignent recevra une formation ». Concrètement, sur l’académie de Grenoble, pour l’année scolaire 2005/2006, dispositifs amenés à se développer : Examens : - - adaptation plus importante proposée aux étudiants concernés ( : tiers-temps supplémentaire, assistance d’un secrétaire, … mise en place du système de dictée à trous comme pour les sourds profonds au Brevet des Collèges, …) pour les étudiants ayant bénéficié d’usage d’ordinateur durant l’année scolaire, possibilité d’utiliser un ordinateur lors des examens entraînement aux examens en situation, pour s’habituer à l’adaptation proposée. Enseignants : - mise en place de formation continue pour les enseignants qui en font la demande Isère : - création d’un SESSAD – troubles du langage pour les enfants qui présentent des troubles très sévères : interventions avec le support du CMPP et du centre de référence du CHU/troubles du langage Universités : - nouvelles orientations pour les « étudiants à besoins spécifiques » (en remplacement du statu actuel « d’étudiants handicapés ») Les dyslexies 2 – Présentation Les dysphasies sont des troubles spécifiques d’apprentissage du langage oral et écrit. Elles distinguent : Les dyslexies Les dysorthographies Les dyscalculies Les dysgraphies Historique : Les dysphasies ont toujours existé. Les premières dyslexies ont été dépistées en Angleterre à la fin du XIXe siècle. De fait, la généralisation de la scolarité a révélé la dyslexie. En 1970 le concept de « dysphasie » émerge aux USA et en 2000, un « plan d’action » est élaboré en France. Dyslexie = « difficulté durable d’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son automatisme chez des enfants intelligents, normalement scolarisés, indemnes de troubles sensoriels et de troubles psychologiques préexistants. » Il ne s’agit ni d’une maladie, ni d’un retard mental, ni d’un trouble affectif, mais d’un trouble du développement du langage oral spécifique, sévère et durable, déficit de plusieurs fonctions langagières : beaucoup de retard peut être observé mais jamais de phénomène de régression les fonctions non verbales sont normales 3 critères de gravité sont observables dès 3 / 4 ans : le langage est inintelligible, agrammatique, et il existe des troubles de la compréhension ces troubles sont durables à 5 / 6 ans et bien après. On peut aider à mettre en place des mécanismes de compensation afin d’améliorer l’automatisation de la lecture. Ces troubles touchent de 5 à 10 % de la population, et ne disparaissent pas à l’âge adulte. On observe environ 4 garçons dyslexiques pour 1 fille. Une dyslexie sur trois est précédée d’un retard de langage. A des degrés divers de gravité ou moins sévères, la dyslexie s’accompagne souvent de difficultés : d’orientation dans le temps et / ou l’espace de discrimination visuelle et / ou auditive de latéralisation d’attention / concentration de mémorisation d’analyse séquentielle Elle est suivie de dysorthographie et souvent de dyscalculie et de dysgraphie. Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 2 sur 15 Les dyslexies 2 – Les causes de la dyslexie Neurologiques : des observations au Petscan (images cinétiques) ont permis de mettre en évidence l’activité du cerveau lors de la lecture. Normalement, il existe une asymétrie des hémisphères droits et gauche. (hémisphère droit = attention visuo-spatiale (reconnaissance des visages et de l’espace) / hémisphère gauche (lobe pariétal et lobe frontal) : zones clés du langage) Pour les dyslexiques, on constate une organisation différente des neurones et une inexistence d’asymétrie des lobes temporaux ( : les spécialisations des zones du cerveau ne peuvent pas se faire car certaines zones cérébrales ne sont pas activées ou s’activent difficilement en raison d’une désorganisation des fibres nerveuses ; donc, ces régions ne peuvent pas travailler en même temps. ) L’imagerie cérébrale permet de distinguer des micro-lésions correspondant à la migration des neurones dans une couche fibreuse du cortex ( : ce qui représente une situation anormale du corps cellulaire), au niveau de l’hémisphère gauche. De nombreuses théories peuvent expliquer les mécanismes de dyslexie : o o o Une spécialisation hémisphérique moindre Un déficit de perception (visuelle, auditive, …) qui gène la coordination sensori-motrice ( : liens avec la mémoire implicite, l’attention, l’automatisation de certains processus - spécialisés dans le langage ou non) Un déficit d’accès au traitement de l’information linguistique ( : mémoire explicite et représentations phonologiques : conscience phonologique, perception catégorielle de la parole) Des études montrent une augmentation de l’activité des zones du cerveau grâce aux effets de la rééducation ( : stimulis non verbaux et entraînement phonologique intensif) Génétiques : on peut observer des dyslexies chez plusieurs membres d’une même famille. (Les recherches actuelles portent sur l’existence éventuelle d’un gène particulier.) Prédispositions génétiques : une vingtaine de « lieux » dans le génome ont été détectés ; mais ces prédispositions ne s’expriment pas toutes : il faut nécessairement une condition environnementale (par exemple : le sexe masculin est une condition importante certainement en raison du fort taux de testostérone). Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 3 sur 15 Les dyslexies 3 – Les différentes dyslexies Apprendre à lire consiste à relier trois types d’information : celles relatives à la forme écrite celles relatives à la forme orale et celles relatives au sens (Les deux dernières sont déjà présentes dès l’entrée au CP, qui développe essentiellement tout ce qui concerne la forme écrite). On peut classer les dyslexies en deux groupes principaux : phonologiques et lexicales. Il existe beaucoup de dyslexies mixtes, mais de manière générale, la dyslexie phonologique est plus facile à rééduquer, et souvent subsistent des difficultés liées essentiellement à la dyslexie lexicale. dyslexies phonologiques : en rapport avec la façon dont on entend les sons à l’oral – (Ce sont les plus fréquentes) La dyslexie phonologique se caractérise par un trouble sélectif de la lecture des pseudo-mots alors que la lecture des mots réguliers et irréguliers est relativement préservée. Elle s’accompagne d’un trouble similaire en production écrite, et de troubles associés du langage oral. La vitesse d’apprentissage de la lecture dépend du niveau et de la qualité du vocabulaire, ainsi que de la qualité des représentations phonologiques. Un trouble de la conscience phonologique se définit comme une difficulté à reconnaître les sons à l’oral, incapacité à concevoir le langage oral comme constitué de sons séparés les uns des autres et prononcés de manière successive. ( : difficulté de l’enfant à acquérir naturellement les correspondances entre graphèmes et phonèmes.) Il s’agit très souvent d’enfants présentant des retards de langage oral. Le niveau de conscience phonémique s’améliore parallèlement au niveau de lecture ; l’entraînement de la conscience phonologique favorise l’apprentissage de la lecture. (Ces dyslexies relèvent d’une dysfonction des circuits du langage de l’hémisphère gauche du cerveau.) Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 4 sur 15 Les dyslexies Théorie phonologique : déficit phonologique au niveau cognitif Biologique : anomalie génétique anomalie des aires du langage Cognitif : conversion Graphèmes Phonèmes Comportemental : Troubles lecture déficit phonologique Conscience phonémique Langage oral Mémoire verbale Conséquences : - grandes difficultés dès le début de l’apprentissage de la lecture difficultés en dictée dues à l’incapacité pour l’enfant à répéter l’énoncé dans sa tête et donc ensuite à l’écrire lenteur du décodage retard du langage oral, donc faible capacité à s’exprimer (et donc à montrer ce qu’il sait ou non) dysorthographie également auditive (: analyse incorrecte des sons à l’oral) Troubles fréquents : confusions phonémiques (f/v – t/d – a/an – s/ch – u/ou) omissions dans la lecture d’un mot adjonctions inversions dyslexies lexicales : en rapport essentiellement avec la perception visuelle – (les plus rares) Trouble sélectif de lecture des mots irréguliers : les dyslexiques utilisent la reconnaissance globale des mots, ce qui leur permet un accès direct au sens. Ils sont cependant capables de lire les pseudo-mots. La dysorthographie associée est souvent importante et se caractérise par le fait que les mots sont écrits comme ils se prononcent sans respect de leur orthographe. Troubles associés d’écriture sous copie. Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 5 sur 15 Les dyslexies (Les dyslexies visuelles sont en général attribuées à un défaut de circuits hémisphériques droits ; hypothèse : dysfonctionnement de la distribution de l’attention visuelle.) Conséquences : - la lecture est très lente et syllabée, jamais fluide troubles qui peuvent passer inaperçus en début d’apprentissage bonne participation à l’oral difficultés à l’écrit en combinatoire, liées au traitement des graphies complexes ( : ils ne forment pas d’image du son dans le mot) difficultés en copie de mots ou de textes : ils copient lettre à lettre (ou 2 lettres maxi à la fois) car il leur est impossible de photographier le mot en entier, difficultés pour suivre les lignes, pour réaliser les lettres – Donc temps de copie très long. Troubles fréquents : le mot est un objet visuel qui nécessite une capacité d’analyse précise l’image de la lettre : confusions PR – OQ – hk – EF l’orientation de la lettre : confusions bd – un – tf – pq la place de chacune des lettres dans le mot : confusions NICHE / CHIEN – porche / proche la reconnaissance des phonèmes (chapeau) 4 – Repérer la dyslexie de l’enfant Repérage dès la maternelle : le bilan en GS Permet de repérer des signes précoces qui peuvent être associés à une dyslexie. Mais on ne parle de dyslexie que lorsque l’enfant présente un retard de 18 mois dans l’apprentissage de la lecture ( : fin CE1 / début CE2) Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 6 sur 15 Les dyslexies Le bilan de GS comporte : un bilan standard : permet de voir si tout va bien, ou si l’enfant présente une zone de retard ( : pas de risque de dyslexie mais mise en place d’entraînement en classe) ou une zone de difficulté ( : bilan orthophoniste demandé par le médecin scolaire pour voir s’il ne s’agit pas de difficultés du langage oral) o vérification de l’acuité visuelle et auditive o discrimination visuelle o tests phonologiques (trouver des mots qui se ressemblent phonologiquement segmentation, fusion et suppression syllabique – prise de conscience des phonèmes – fusion et suppression de phonèmes – segmentation de syllabes en phonèmes) o bilan de langage un bilan approfondi : effectué lorsque des difficultés sont révélées lors du bilan standard o tests d’oculomotricité o tests d’attention sélective o langage o mémoire phonologique En CP : on peut seulement alerter en cas de : Troubles du langage Difficultés liées à l’apprentissage de la lecture. En écriture : lenteur, crispations, graphisme maladroit ( : la composante spatiale de l’organisation gestuelle du geste est perturbée) En orthographe : confusion de lettres, inversions, ajout de lettres Compétences transversales : Problèmes de chronologie : difficultés à resituer des étapes Problèmes de structuration de certaines notions spatiales : difficultés à se repérer sur la page, à s’orienter dans les tableaux, les repères de points ou les quadrillages, les obliques (plus tard : les cartes de géographie), à situer les uns par rapport aux autres l’emplacement des différents éléments d’un schéma, d’un puzzle, d’une figure géométrique Difficultés de repérage temporel, (CE : apprentissage difficile de l’heure) Difficultés d’organisation pour le rangement des feuilles Problèmes de mémoire immédiate Difficultés de stockage de la mémoire de travail Troubles psychologiques : perte de motivation, sous-estime de soi, régressions, dépression, inhibition Cycles d’attention courts Inversion des nombres en maths Mauvais empan mnésique Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 7 sur 15 Les dyslexies 5 – Quelques propositions pédagogiques Ne pas attendre que la situation « se débloque » … Repérer les élèves concernés par un trouble de l’apprentissage et faire établir un bilan par un spécialiste Mettre en place une rééducation (école / maison) avec, entre autres, de nombreux supports visuels et l’utilisation des couleurs 1 – Aider l’enfant à contourner les difficultés en lecture / écriture : pour permettre à tous d’apprendre, malgré les différences Préalables indispensables : Expliquer, justifier l’adaptation pédagogique mise en place Travail sur les différences qui se voient et qui ne se voient pas, de fonctionnement mental ( : « chemin dans la tête ») Informer tous les parents des adaptations mises en place Collaboration étroite avec les parents des enfants concernés Action cohérente au sein de l’école entière, d’une année sur l’autre Adhésion de l’enfant : action sur la déculpabilisation, l’estime de soi, la participation active Place dans la classe : proche du tableau, à côté d’un enfant calme Outils utiles : photocopieur accessible par l’enfant, magnétophone, accès l’informatique, cahier référent de la classe ( : pour tous les retards à rattraper) à Limiter et aérer l’écrit au tableau : Mettre en évidence l’essentiel Donner le plan de la leçon, la structure logique Utiliser plutôt un tableau de papier ou rétroprojecteur ( : support conservé) Copie : Alléger la copie, privilégier la compréhension ( : ex à trous plutôt que ceux nécessitant de tout recopier plusieurs fois) Préférer la copie avec modèle sur le bureau Ne jamais demander de copier pendant une explication orale Autoriser le « cache de ligne » Encourager les abréviations pendant la prise de notes Envisager la photocopie ou le fonctionnement avec secrétaire (ou tutorat écrit) Compréhension : Toute consigne écrite est oralisée Lire le contenu de l’exercice une fois avant de passer à l’application Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 8 sur 15 Les dyslexies Evaluations : Laisser plus de temps ou diminuer la quantité ( : adaptation du principe du 1/3 temps supplémentaire) Tester régulièrement à l’oral Lecture et orthographe : sur du matériel préparé / adapter le système de notation ( : être positif pour permettre de voir les progrès, même minimes) Expression écrite et autres matières : ne pas prendre en compte l’orthographe dans la notation Travail à la maison Vérifier la prise des devoirs Donner des indications précises Développer des outils ( : dessins pour mémoriser plus facilement, moyens mnémotechniques, …) Autres propositions Apprentissage Difficultés que peut rencontrer un enfant dyslexique Aides possibles Maîtrise de la langue Langage oral Lecture silencieuse : Donner après lecture des renseignements sur un texte lu. Gêne en compréhension : Lecture lente Inversion de sons Oubli de mots Pénalisé par sa mémoire immédiate et ses difficultés de décodage Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Veiller à avoir des temps de prise de parole brefs, en ménageant du temps pour que l’enfant puisse se faire des représentations mentales CP : Ex. de répétition et de discrimination de syllabes sans signification à consonnes proches (cha/ja – fa/va – pa/ba …) Utiliser les couleurs pour distinguer les phonèmes Diminuer la longueur du texte Présenter des textes aérés, de calligraphie correcte, non manuscrits Proposer des questions immédiates Décortiquer les consignes écrites Les exercices peuvent être proposés sous forme de tableaux à compléter Demander de résumer un paragraphe plus court Vérifier à l’oral la compréhension du texte (écrit : peut être un blocage) Avoir recours aux livres préenregistrés pour que l’enfant possède le même registre d’ouvrages connus Page 9 sur 15 Les dyslexies Lecture expressive : Lire oralement avec le ton, les liaisons et la ponctuation Application pour lutter contre les inversions, les omissions, les confusions, les sons complexes, les lignes sautées, etc … Orthographe Dictée de mots Faire les accords Dictée de phrases Il confond les sons et le sens. (Même s’il connaît les règles d’orthographe, il doute au moment de les appliquer) Faire ralentir la vitesse de lecture Ne pas faire lire devant les autres sans son accord ni préparation préalable Laisser lire avec le doigt qui suit les lignes ou un curseur Lire les sons complexes en même temps que lui, lui faire répéter après S’assurer de la compréhension du texte lu CP : ne pas enchaîner la découverte de graphies très proches (au/on, m/n, p/b, …) à quelques jours d’intervalle. Ne l’évaluer que sur des tâches spécifiques, pas dans toutes les matières Etablir des critères d’évaluation et les annoncer à l’avance (cibler : sur une règle, établir un « contrat » : sur le nombre d’erreurs, leur nature, …) Copier un texte sans erreur Il confond, inverse, oublie des lettres, syllabes ou mots. Il perd ses repères : ne sait plus où il en est, écrit deux fois la même chose, il oublie ce qu’il doit écrire (pb spatial + de mémoire immédiate) qu’il ne sera pas tenu compte de l’orthographe - ex : lui faire inventer une histoire de 4 lignes différente chaque jour) Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Adapter l’évaluation : dictée à trous par ex. Possibilité d’utiliser un logiciel de dictée vocale sur ordinateur pour aider à la rédaction en cas de dysorthographie importante (de même, dans ce cas, possibilité d’accepter la rédaction avec dictée à l’adulte) En cas de blocage à l’écrit ( : production d’écrit) : encourager à produire de petits textes (en assurant Proposer un ‘recueil orthographique’ ( : dictionnaire adapté, sans les définitions) Fractionner le texte, accentuer les repères visuels Lui permettre de souligner ou de faire des marques sur le texte L’aider à comprendre sa façon de procéder (mot à mot ou lettre à lettre) Lui apprendre à faire de la relecture ciblée Page 10 sur 15 Les dyslexies Grammaire : Repérer des phrases Reconnaître différents types de phrases Distinguer groupe nominal et groupe verbal, nom, adjectif, déterminant, genre et nombre Conjugaison : Distinguer passé, présent, futur Il ne comprend pas le vocabulaire « savant » (ex : il confond « nom » et « mot ») Les difficultés viennent souvent d’un pb d’orientation dans le temps Reconnaître le verbe Il confond (é – er – ait – ez) Accorder le verbe La difficulté est augmentée avec les verbes pronominaux Conjuguer Accorder le participe passé Vocabulaire : Trouver des mots de la même famille des contraires des synonymes Distinguer homonymes les La confusion des sons occasionne des confusions de sens (orteils/oreilles – éruption/irruption ses/ces/c’est/sait – a/à – – le Classer des mots par ordre alphabétique Difficultés de repérage dans l’espace et le temps (avant / après) Chercher dans dictionnaire Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Ne pas sanctionner les erreurs de son ou d’orthographe si la terminaison est bonne ou si l’accord est bien placé Lui apprendre à repérer les indicateurs de temps, l’aider dans ce repérage (encadre, souligne) Dans le contrat, lui faire apprendre des verbes moins complexes que les autres au niveau de l’orthographe et plus souvent utilisés afin qu’il puisse retrouver de mémoire la terminaison Ne pas sanctionner les erreurs si la définition est bonne L’aider dans sa recherche du dictionnaire en lui proposant : o L’alphabet écrit à mettre dans son dictionnaire o Un dictionnaire avec onglet de repérage des lettres Travailler sur les radicaux de mots Utiliser des couleurs quand/qu’en – ce/se …) Problème pour trouver la bonne page et localiser le mot dans la page Simplifier les consignes, les complexifier progressivement Accepter qu’il n’apprenne qu’une partie de la règle Eviter les règles qui ne donnent pas de sens (ex : l’adj. qualificatif qualifie le sens) Eviter les explications « par le vide » (ex : « l’adj. est ce qui peut se supprimer » : cela ne pose aucun pb au dyslexique de supprimer des mots …) S’assurer qu’il comprend et distingue le sens de ces mots Page 11 sur 15 Les dyslexies Expression écrite : Construire une phrase Pb de temps, de chronologie Raccourcir, rallonger, ponctuer Commenter une image, inventer la suite Il a du mal à se repérer et s’orienter dans le texte et à le comprendre Toutes ces difficultés entraînent souvent un blocage face à l’écrit Mettre en ordre un récit Ecrire un texte Ecriture Ecrire lisiblement Mettre ponctuation, accents, majuscules la les les Poésie Mémoriser les textes Réciter expression avec Difficultés de graphie et de respect des normes d’écriture (taille des lettres, …) Difficultés pour apprendre, mémoriser et restituer un texte Confusion planche / difficiles, syntaxe de sons (ex : blanche), mots inversions, Réduire en quantité, préciser les exigences L’aider à comprendre ce qui est demandé et à structurer ses idées Relire à voix haute pour l’élève Jouer le rôle de secrétaire Utiliser l’informatique pour la mise en forme Ne pas compter les erreurs d’orthographe, ne pas les souligner : montrer la qualité de son écrit malgré l’orthographe. (rendre un texte corrigé) Lui rendre une copie lisible et constructive (: recopiée / retapée ?) Insister sur la tenue du crayon Rééduquer : sens des lettres et enchaînements déficients Rester patient face au graphisme et à la propreté du travail écrit Accepter les ratures ( : ce sont des autocorrections) et la présentation (ne pas arracher les pages) Ne pas faire réciter en premier, pas forcément devant les autres Ne lui faire apprendre qu’un passage court Ne pas le pénaliser pour l’inversion des syllabes sur des mots complexes Faciliter la mémorisation par des moyens mnémotechniques simples (anecdotes, dessins, gestuelle, …) Mathématiques Numération : Lire, écrire nombres les Difficultés pour mémoriser les nombres complexes (de 70 à 99) Comprendre règles de numération les la Ne différencie pas « chiffre » et « nombre » Comparer, ranger les nombres Ecriture des chiffres et nombres à l’envers (6/9 – 12/21) Coder une quantité Inversion des signes > < Connaître les doubles et les moitiés Difficulté de repère dans les grandeurs Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 S’assurer qu’il différencie nombre et chiffre Pointer les chiffres à l’envers, mais ne pas sanctionner l’inversion si le résultat est correct Comprendre qu’il peut inverser les signes mais faire le bon calcul Pour l’utilisation du signe <, se souvenir qu’il s’agit de la rotation d’un seul signe. Lui en donner la signification et le faire travailler dans tous les sens Page 12 sur 15 Les dyslexies Techniques opératoires : Calcul mental des sommes, des différences, des produits Problème immédiate de mémoire Difficulté pour mémoriser la retenue (ou inversion) Maîtrise de la technique opératoire de l’addition, de la soustraction, de la multiplication et de la division Inversion faire des actions à Inversion dans l’espace et souvent manque de rigueur et de soin Résolution de problèmes : Chercher des informations et les sélectionner Choisir les opérations Lire et construire des graphismes Exposer les résultats Géométrie : Utiliser techniques et instruments Reproduire figures des Trouver des axes de symétrie Identifier des droites parallèles et perpendiculaires Problèmes de compréhension dus aux difficultés de lecture Difficulté d’accès au vocabulaire spécifique Difficulté à suivre un raisonnement logique Problème de motricité fine Inversion repère des points de Difficultés à se représenter des objets dans l’espace Mémorisation difficile des termes abstraits mal compris Calcul mental : accepter qu’il se serve de ses doigts, l’aider à trouver des supports mentaux, lui laisser plus de temps Techniques : comprendre dans quel sens il effectue les opérations pour lui expliquer ses erreurs. Vérifier le résultat, même si le développement est faux ou les chiffres à l’envers Tables de multiplication : apprentissage en chantant ( : mémoire mélodique), l’obliger à toujours commencer dans le même sens, choisir le sens qui lui convient le mieux et garder le même pour toutes les tables, lui laisser suivre le déroulement sur ses doigts Fournir les tables de multiplication si on ne veut évaluer que le raisonnement logique, la technique opératoire Lire l’énoncé à voix haute L’aider à trouver la bonne opération à partir du vocabulaire L’aider à trouver les étapes. Admettre sa façon de faire dès lors que le résultat est bon Lui apprendre à faire des dessins, puis des schémas pour résoudre les problèmes, étapes par étapes L’interroger à l’oral pour comprendre son raisonnement L’aider à trouver ses points de repère : un seul à la fois L’aider à mémoriser les termes techniques en s’assurant de la compréhension de leur sens Vérifier que chaque notion a été comprise quelque soit l’orientation géométrique Lui faire dessiner des plans L’aider dans le repérage des carreaux (haut/bas – gauche/droite) Afficher des aide-mémoire Utiliser les couleurs Ne pas sanctionner l’orthographe Décrire des solides Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 13 sur 15 Les dyslexies Mesures : Se repérer dans le temps Utiliser la monnaie Comparer et mesurer des longueurs, des masses Histoire Géographie Sciences Comprendre et mémoriser Problème temporelle. d’orientation Lui faire construire généalogique Difficulté pour se représenter les grandeurs et notions abstraites. Concrétiser au repères simples Lui laisser conversion Histoire : comprendre s’il y a inversion des chiffres dans une date, l’aider à se repérer dans la succession Géographie : l’aider à comprendre des cartes, à construire des plans Sciences : comprendre l’inversion d’un schéma Ne pas sanctionner l’orthographe Inversion des points de repère Difficultés de mémorisation (mots complexes, noms étrangers, dates avec chiffres inversés, …) Problèmes de chronologie Problèmes spatiaux (pour la compréhension des cartes) son maximum faire ses par arbre des tableaux de Langue étrangère : Préférer un système phono-graphémique simple (espagnol, italien, allemand) Travailler la distinction des nouveaux sons Donner un support visuel pendant l’écoute Fournir des cassettes pour réécouter, s’écouter Recours au français pour expliquer les règles complexes En classe, de manière générale … Proposer la re-formulation de consignes et utiliser des phrases simples. Les consignes peuvent aussi être pré-enregistrées par l’enseignant (utilisation de dictaphones) Utiliser un vocabulaire simple pour la formulation des consignes, créer un lexique pour chaque nouvelle leçon comportant des mots nouveaux, spécifiques à la discipline enseignée Eviter les hors-sujets : Lui restituer les consignes de façon personnelle, avec des phrases courtes et des mots simples. S’assurer qu’il les a comprises et qu’il en a mémorisé la succession Accepter qu’il souligne, surligne, encadre ou annote les textes sur feuille ou cahier Contrôler la prise des devoirs Difficultés en copie : photocopier certains cours et les énoncés de devoirs, ainsi que les corrigés de devoirs et exercices Instaurer une marge à droite pour éviter les lettres qui s’entassent en bout de ligne ( : anticipation difficile de la place nécessaire pour écrire un grand mot) Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 14 sur 15 Les dyslexies Utiliser l’ordinateur si nécessaire pour faciliter le recours à l’écrit Partager, fractionner dans le temps les exercices à accomplir Solliciter son attention : le placer devant, seul ou à côté d’un enfant calme Le placer face au centre du tableau plutôt qu’aux extrémités Faire un contrat de travail avec lui, à court terme, avec des objectifs à atteindre, afin d’éviter qu’il ne se sente dépassé par le rythme et le rendement des autres élèves Compenser une adaptation permanente : l’aider à répartir son temps selon le nombre d’exercices et l’aider dans la succession des tâches à effectuer Le laisser répondre aux questions dans le désordre et l’encourager à sauter les questions qu’il ne sait pas résoudre Rythmer les activités : éviter de placer une leçon compliquée après une dictée ou une activité lui ayant demandé une attention très importante L’aider dans le démarrage de son activité Etre patient face à sa lenteur Le féliciter à chaque progrès Lui faire découvrir ses domaines de compétence et le valoriser face au groupe classe Activer les zones perceptives : envisager un enseignement multisensoriel Lui laisser les mêmes chances : prévoir des exercices plus courts Eviter les déchiffrages : donner des photocopies lisibles, non manuscrites, typographie claire et espacée Gagner en efficacité : préciser l’essentiel à savoir, faire des plans de cours, utiliser des moyens mnémotechniques (ex : on /ont : remplacer on par Léon) Aider à l’organisation : privilégier les tableaux, les fiches, les cadres structurés, les classements de couleur Document réalisé à partir d’informations collectées sur les dyslexies - conférence du 3/02/2005 - collège Condorcet (Tullins) - conférence pédagogique du 16/3/2005 – Tullins - conférence de l’APEDYS du 19/03/2005 – Grenoble - conférence de l’association CORIDYS du 09/04/2005 – Grenoble - divers documents écrits Doc de synthèse – M.Ch. Rodriguez - Ecole St Just Tullins – mars / avril 2005 Page 15 sur 15