fonctionnement du systeme nerveux

publicité
URL source du document
www.lucieberger.org/svt
Document
FONCTIONNEMENT DU SYSTEME
NERVEUX
Nous allons acquérir les notions de base sur la communication nerveuse, puis élargir la
compréhension des relations entre le phénotype et le génotype, pour étudier la part de
l'expérience individuelle et celle de l'hérédité dans le remodelage permanent des circuits
nerveux.
Eléments requis:

L'intégration des fonctions dans l'organisme
Thèmes traités et activités pédagogiques (durée: 6 semaines):
Les circuits neuroniques d'un réflexe
Les messages nerveux
Plasticité du système nerveux central
Thème 1: Les circuits neuroniques d'un réflexe
La réalisation d'un mouvement nécessite la contraction de muscles précis. Commandée par le
système nerveux, elle peut correspondre:


soit à un mouvement volontaire (activité spontanée),
soit à un mouvement automatique, involontaire en réaction à une stimulation (activité
réflexe).
1.1 LE REFLEXE MYOTATIQUE:
Un réflexe se définit comme une réponse d'origine nerveuse, indépendante de
la volonté, automatique, en réplique à une stimulation. Dans le cas d'un réflexe
myotatique, il s'agit de la contraction réflexe d'un muscle déclenchée par son
propre étirement. De tels réflexes interviennent dans le maintien de la posture
pour s'opposer aux effets de la gravité. Ils sont testés par le médecin (réflexe
rotulien, réflexe achilléen). Ce dernier, par exemple est déclenché par un choc
bref sur le tendon d'Achille et se manifeste par une extension du pied,
conséquence de la contraction du triceps sural du mollet.
1.1.1 Enregistrement du réflexe achilléen par ExAO

Principe de l'enregistrement: quand un muscle se contracte, il est le
siège d'une activité électrique. A l'aide d'électrodes réceptrices et d'un
amplificateur (module électrophysiologique), il est possible

d'enregistrer cette activité: c'est l'électromyographie. Les
tracés obtenus (électromyogrammes) traduisent ainsi
l'activité électrique musculaire.
Protocole: trois électrodes sont placées sur le muscle du mollet
(triceps sural = extenseur du pied) comme l'indique le dessin cicontre à droite.
Le réflexe est déclenché en frappant à l'aide du marteau qui est
connecté au dispositif d'ExAO (schéma ci-contre à gauche). Au
moment du choc sur le tendon d'Achille, un contact électrique
déclenche un signal qui détermine l'enregistrement des données fournies par
les électrodes et leur traitement par le biais du logiciel installé sur l'ordinateur.
En même temps, cela provoque la contraction réflexe du muscle extenseur du
pied.

Enregistrement:
Vous réaliserez cette expérience et vous imprimerez
l'enregistrement obtenu. En voici un exmplaire ci-dessous:
Repérez sur l'enregistrement le délai qui existe entre l'instant du choc et celui
de la réponse musculaire. Sachant que la contraction musculaire est
déclenchée par des messages nerveux en provenance de la moelle (et non
directement par l'étirement du tendon) déterminez le trajet du message nerveux
responsable de la réponse réflexe. Evaluez-le et donnez ainsi un ordre de
grandeur de la vitesse du message nerveux.
Si vous cherchez à modifier l'intensité du stimulus porté sur le tendon
d'Achille, que révèle l'intensité de la réponse réflexe?
1.1.2 Des éléments anatomiques et histologiques interviennent dans la mise
en oeuvre du réflexe achilléen. Nous les étudierons dans le cadre d'un T.P.
d'histologie, leur concours à la réalisation du réflexe sera justifiée juste après.
Ce sont:

des mécano-récepteurs, ici des fuseaux neuro-musculaires, stimulés
par l'étirement: éléments constitués d'une capsule fibreuse
contenant des fibres musculaires entourées des terminaisons de
fibres ( ces dernières sont dénommées Ia sur la figure que vous
découvrirez en cliquant sur l'icône ci-contre->). Ils sont placés en
parallèle des fibres musculaires. Les fuseaux neuro-musculaires
détectent la longueur des muscles et leur tension et transmettent cette
information par les fibres afférentes* Ia.
* on qualifie d'afférentes les fibres nerveuses qui partent des récepteurs
sensoriels, tels que les fuseaux neuromusculaires et qui arrivent au centre
nerveux comme la moelle épinière. Par opposition, on qualifie d'efférentes les
fibres nerveuses qui partent du centre nerveux pour se diriger vers les
effecteurs périphériques, tels que les muscles.


des fibres nerveuses sensitives, logées dans le nerf rachidien sciatique,
qui conduisent à la moelle les messages afférents ou centripètes,
des fibres nerveuses motrices du nerf sciatique, transmettant les
messages efférents ou centrifuges aux effecteurs "muscles".
Vous observerez deux préparations de nerf rachidien du
commerce:
- une coupe transversale de nerf rachidien, tel que le sciatique qui innerve le
membre inférieur (ou postérieur chez les animaux),
- une préparation de nerf dilacéré qui vous montrera des fibres nerveuses en
long.
Le portail du Department of Biological Sciences - University of Delaware
(Dr. Roger C. Wagner and Dr. Fred E. Hossler) vous fournira aussi
d'excellentes vues microscopiques:
- coupe transversale de nerf périphérique traité à l'acide osmique (faible
grossissement),
- coupe transversale de fibres myélinisées dans un nerf périphérique traité à
l'acide osmique (fort grossissement),
- fibres dilacérées d'un nerf périphérique montrant les noeuds de Ranvier (fort
grossissement),
Vous réaliserez des dessins de vos observation de manière à relater la
structure d'un nerf et de ses fibres.

la moelle épinière lombaire, centre nerveux réflexe. Son organisation
anatomique et notamment ses relations avec chacun des nerfs
rachidiens pairs, auxquels elle est reliée par deux racines, l'une dorsale,
comportant un ganglion rachidien et l'autre ventrale, peut être observée
sur une coupe transversale observée à la loupe ou au très faible
grossissement du microscope.
Vous observerez au microscope une coupe transversale de
moelle épinière à différents grossissements.
Le portail du Département d'Histologie et d'embryologie de la faculté
Universitaire FUNDP de NAMUR, dans lequel vous sélectionnerez la rubrique
"Histologie générale - Tissus nerveux - Architecture schématique - La moelle
épinière", vous permettra d'être guidé dans votre étude.

les muscles eux-mêmes, dont les myofibres avec leur plaque motrice
individuelle, constituent les effecteurs. Il est ainsi possible de définir
ce qu'est une unité motrice: c'est l'ensemble constitué par un neurone
et ses ramifications, assurant la commande synchrone d'un certain
nombre de fibres musculaires. Le microscope électronique permet de
comprendre l'intimité de la jonction neuro-musculaire (synapse).
Tous ces éléments sont intégrés dans un circuit constituant l'arc réflexe, de
type médullaire ici, dont nous allons justifier de l'intervention.
1.2 LES CIRCUITS NERVEUX DU REFLEXE
1.2.1 Les expériences de dégénérescence wallérienne:
Ces expériences historiques ont été réalisées par Augustus Desiré WALLER en
1850.
Lorsque le corps cellulaire d'un neurone est détruit, la fibre nerveuse dégénère
totalement. Lorsque la fibre nerveuse est sectionnée, la partie distale, c'est à
dire la partie qui est séparée du corps cellulaire, dégénère. C'est le phénomène
de la dégénérescence wallérienne. Par contre la partie proximale, c'est à dire
celle qui est restée en rapport avec le corps cellulaire, peut régénérer.
Waller a réalisé chez l'animal des
sections de tronçons nerveux, notamment
celles représentées sur les schémas ci-contre
à droite. Donnez une interprétation aux
résultats de chacune d'elles dans le but de
préciser finalement où se trouvent les corps
cellulaires des neurones intervenant dans le
réflexe médullaire.
1.2.2 Les expériences de Bell-Magendie:
Charles BELL,
dès 1811,
entreprit de
définir le rôle
des racines
rachidiennes
dans la
conduction
nerveuse.
C'est François
MAGENDIE
en 1822 qui
précisa le rôle
des racines
antérieures et
postérieures
des nerfs
rachidiens, Charles BELL le confirma en 1824.
Une variante de ces expériences est présentée ci-contre à gauche: elles
consistent à opérer, après anesthésie des seuls centres supérieurs (cerveau)
chez un animal (animal spinal), des sections de racines rachidiennes, de les
stimuler et d'observer les effets de ces stimulations.
Analysez les résultats de ces expériences et tirez les conclusions qui
s'imposent.
1.2.3 Deux types de neurones sont mobilisés:
Il est à présent possible d'identifier les deux types de neurones intervenant
obligatoirement dans un réflexe:
- les neurones sensitifs afférents dont les influx centripètes cheminent des
récepteurs musculaires à la moelle en passant par les racines dorsales des nerfs
rachidiens: ils ont leurs péricaryons (corps cellulaires nucléés) dans les
ganglions rachidiens.
Là encore le portail du Département d'Histologie et
d'embryologie de la faculté Universitaire FUNDP de NAMUR, dans lequel vous
sélectionnerez la rubrique "Histologie générale - Tissus nerveux - Neurones § Les cellules nerveuses ganglionnaires des ganglions rachidiens ou spinaux"
vous permettra de reconnaître les neurones ganglionnaires en T.
Vous en ferez un dessin d'observation, après avoir réalisé une observation sur
une préparation du commerce.
- les motoneurones efférents dont les influx centrifuges empruntent les
racines ventrales des nerfs rachidiens et parviennent aux muscles: leurs
péricaryons se situent dans les cornes antérieures de la moelle (neurones
multipolaires).
Le même portail FUNDP et la même rubrique , mais §
"Motoneurone" vous permettront de réaliser un dessin d'observation d'un
neurone multipolaire.
1.2.
4 La
con
nexi
on
entr
e
ces
neu
ron
es se
fait
dire
cte
men
t par
des
cont
acts
syna
ptiq
ues
entre les axones des neurones en T et les dendrites ou les péricaryons des
motoneurones: circuits monosynaptiques.
Il est possible de les mettre en évidence par des expériences
d'enregistrements de potentiels.
Celles-ci consistent, après sections des racines rachidiennes et stimulation
électrique, de rechercher le passage éventuel d'un message nerveux sur l'autre
racine grâce à des électrodes réceptrices reliée à un oscilloscope ou un
dispositif d'ExAO (voyez la figure ci-contre->).
Analysez ces expériences et émettez des hypothèses sur les variantes des
réponses obtenues, notamment en vous interrogeant sur les raisons du délai
obtenu dans les deux premiers enregistrements.
Le réflexe monosynaptique est le plus simple des réflexes, comme le
montre le document "réflexe rotulien", auquel vous pouvez accéder en
cliquant sur son icône ci-contre à gauche: les mécanorécepteurs à
l'intérieur des fuseaux sont activés par l'allongement du muscle, provoquant
une augmentation de la fréquence de décharge des fibres Ia. Ces fibres font
jonction directement avec les motoneurones. Il y a donc une voie
monosynaptique mise en oeuvre. Le réflexe myotatique permet ainsi un
premier contrôle musculaire et joue un rôle fondamental dans les processus
anti-gravitaires.
Rendez compte par un schéma, en vous inspirant de ce document,
des circuits nerveux plus complexes impliqués dans les expériences
d'enregistrement de potentiel ci-dessus.
1.3 ACTIVITE COORDONNEE DES MUSCLES
ANTAGONISTES
1.3.1 La mobilité des articulations nécessite l'activité coordonnée de muscles
antagonistes:
dans le réflexe achilléen, au muscle extenseur du pied (triceps sural) s'oppose un
muscle fléchisseur (jambier antérieur): comment se comportent-ils lors de la mise en
oeuvre du réflexe?
Vous réaliserez l'ExAO suivante: trois électrodes sont
placées sur le muscle du mollet (triceps sural = extenseur du pied) et trois
autres sur le muscle situé à l'avant de la jambe (jambier antérieur = fléchisseur du
pied) comme l'indique le dessin représenté par l'icône ci-contre à droite.
Le réflexe est déclenché en frappant à l'aide du marteau qui est connecté au dispositif
d'ExAO comme dans le § 1.1.1. Vous imprimerez l'enregistrement obtenu.
Observez le document ci-dessous:
Expliquez en quoi cet enregistrement montre que l'activité des muscles antagonistes
est coordonnée.
1.3.2 Cette coordination est assurée par l'innervation réciproque de ces muscles
antagonistes grâce à une double action des messages afférents, au niveau de la
moelle:
- activation des motoneurones du muscle étiré, déclenchant une contraction,
- inhibition des motoneurones du muscle antagoniste, provoquant la chute de
son tonus.
Le circuit excitateur monosynaptique est donc doublé d'un circuit inhibiteur
polysynaptique (des interneurones ou neurones d'association s'intercalent entre
neurones afférents et motoneurones).
Complétez le schéma ci-contre à droite "coordination du réflexe
rotulien" par des annotations.
1.4 ROLE INTEGRATEUR DES MOTONEURONES
MEDULLAIRES
Des messages provenant des centres nerveux supérieurs (cerveau) peuvent modifier
l'amplitude de la réponse réflexe.
En effet une contraction volontaire du jambier antérieur (fléchisseur) inhibe le muscle
antagoniste extenseur: l'étirement de celui-ci par percussion du tendon d'Achille se
manifeste par une atténuation, voire une abolition du réflexe achilléen (courbe
violacée sur l'enregistrement ci-dessous).
Les motoneurones sont donc capables d'intégrer deux informations contradictoires:
l'excitation provenant des récepteurs musculaires étirés et l'inhibition d'origine
cérébrale.
A l'inverse, si l'on utilise la manoeuvre de Jendrassik (méthode qui consiste à favoriser
le réflexe en saisissant ses deux mains par les doigts fléchis et en les tirant de toutes
ses forces) on constate une augmentation de l'amplitude de la réponse musculaire
(courbe en vert ci-dessous).
Ces expériences témoignent du fait que les réflexes, s'ils font partie du patrimoine
génétique de l'individu - ce que l'on nomme instinct chez l'animal - peuvent être
modulés par l'intervention des centres encéphaliques.
Thème 2: Les messages nerveux au niveau neuronique
La communication nerveuse se manifeste par des signaux de nature électrique constituant des
messages. L'activité électrique d'un nerf est facilement enregistrable en plaçant à son contact
des électrodes reliées à un dispositif d'enregistrement. Celle des cellules nerveuses nécessite
des techniques plus délicates.
2.1 LE SIGNAL ELEMENTAIRE DU MESSAGE NERVEUX,
LE POTENTIEL D'ACTION
2.1.1 Approche expérimentale de l'activité neuronique: l'activité électrique
du nerf de crabe
Principe:
Lorsqu'un
nerf est en
activité, il
est parcouru
par des
messages
nerveux se
traduisant
par une
activité
électrique globale qu'il est possible d'enregistrer après l'avoir amplifiée.
L'utilisation du crabe constitue une opportunité d'avoir un matériel approprié
pour ce type de travaux en raison de la facilité à se procurer ces animaux à un
faible coût et du peu de difficulté à isoler les nerfs sensorimoteurs des pattes.
Les réponse à divers types de stimulations électriques peuvent être visualisées
sur un écran d'oscilloscope ou avec un système d'ExAO. Il est ainsi possible de
déterminer:
- le seuil d'excitabilité du nerf et de ses différents groupes de fibres,
- leur vitesse de conduction.
Les portails BIOMEDIA de l'université de Jussieu ou ceux de SVT de l'Académie
de Lille, ou de Rennes donnent un aperçu de la façon de procéder, notamment pour
extirper le nerf.
Protocole et montage:
Sur un crabe, on fait plier l'avant dernière articulation d'une patte de manière à
briser la carapace. On étire les deux articles distaux dans l'axe de la patte: le
nerf y reste accroché.
Une fois le nerf disséqué et placé sur les électrodes d'une table à nerf alimentée
par du liquide physiologique ou de l'eau de mer reconstituée, on relie 2
électrodes de stimulation et un fil de masse à l'interface (face avant sur le
document ci-contre) et deux électrodes de réception à l'interface (latéralement
sur le même document).
Enregistrements:
Le
matériel peut
être testé à
l'aide d'un fil
de coton
imbibé de
liquide
physiologique.
Une
stimulation
peut être
effectuée, un
artefact se voit alors, ce qui montre que celui-ci est lié au courant de
stimulation et non à la réponse du nerf.
1 - On étudie dans un premier temps la réponse du nerf à une stimulation
efficace: pour ce faire on stimule le nerf avec une forte amplitude, en
choisissant pour commencer des électrodes réceptrices et stimulatrices
rappochées (5 mm).
Observons un tel enregistrement. Définissez les caractéristiques du potentiel
global: amplitude en mV, durée en ms.
Calculez la vitesse de propagation du message nerveux.
2 - Faites varier l'amplitude de la stimulation et superposez les
enregistrements obtenus. Regardez comment varie l'amplitude de la réponse
globale du nerf.
En utilisant les observations histologiques faites sur la structure d'un nerf,
proposez une explication aux variations constatées. Pouvez-vous définir ce que
l'on appelle seuil d'excitabilité du nerf?
3 - Si on éloigne la cathode (en inversant les deux électrodes
stimulatrices par exemple: l'artéfact sera alors dirigé vers le bas), le
message global présente alors plusieurs pics comme le montre
l'enregistrement représenté par l'icône ci-contre. Comment interprétez-vous ce
fait, toujours eu égard à la constitution du nerf?
2.1.2 Exploration électrique d'une fibre isolée:
La membrane au repos est polarisée électriquement:
La nature et l'origine de l'activité des nerfs est à rechercher au niveau des fibres
nerveuses.
L'expérience que nous allons simuler est par exemple réalisée sur une fibre
nerveuse géante (axone de calmar dont le diamètre peut atteindre 1mm).
Lorsqu'une fibre émet, conduit et transmet un message nerveux, elle est dite
"en activité", une fibre vivante qui n'est pas en activité est dite "au repos".
Celle qui se trouve dans la boîte à électrodes restera au repos tout au long de
cette expérience: noter en effet l'absence d'électrodes de stimulation destinées à
la mettre en activité.
Les électrodes branchées à l'oscilloscope sont des électrodes de détection: l'une
est une électrode de référence (à la masse) ou placée à la surface externe de la
membrane plasmique de la fibre (électrode de surface), l'autre sera introduite à
l'intérieur du cytoplasme (microélectrode).
Cliquez sur l'icône ci-contre, liée à l'animation ->
Phase 1: La microélectrode n'est pas en contact avec la fibre, elle
est à l'extérieur de la membrane plasmique. Sur l'écran de l'oscilloscope la
ligne horizontale graduée correspond à la valeur O du potentiel, chaque
grande division verticale vaut 20 mV.
Phase 2: En cliquant sur le bouton vous enfoncerez la microélectrode au
travers de la membrane et l'oscilloscope enregistrera alors la variation de
potentiel entre les deux électrodes.
Chiffrez et interprétez la variation de potentiel (notez bien le branchement des
deux électrodes avec les plaques horizontales de l'oscilloscope: ce sont elles
qui enregistrent toute variation de potentiel entre les deux électrodes, par
déviation du faisceau d'électrons).
Ces expériences ne sont pas réalisables dans un environnement de lycée, car
elles demandent d'utiliser un matériel très perfectionné, mais il est possible, en
classe, de mesurer le potentiel de repos d'une cellule-oeuf, celui de la poule, en
"bricolant" un dispositif d'enregistrement.
L
e
p
o
t
e
n
t
i
e
l
d
'
a
c
tion, un événement membranaire brutal:
L'expérience est réalisée sur le même matériel que précédemment et avec le
même dispositif, l'électrode de surface n'a pas bougé, la microélectrode reste
implantée à l'intérieur de la fibre: l'expérience est la suite chronologique de la
précédente (enregistrement du potentiel de repos). Mais cette fois-ci la fibre va
être mise en activité grâce à deux électrodes de stimulation S1 et S2 (S1 est
l'anode, S2 la cathode) reliées à un dispositif de stimulation.
La fréquence d'excitation que l'on choisira sera de 25 hz, ce qui
permet, grâce au dispositif de synchronisation et à la persistance des
impressions lumineuses, de voir le phénomène en permanence. Jusqu'à 100 hz
la fréquence n'a pas d'influence notable sur la réponse nerveuse. Au delà la
période réfractaire intervient.
Le bouton Fs reste donc fixe au cours de l'expérience (en blanc sur le schéma).
On choisit une valeur fixe de la durée de stimulation ts (bouton en blanc sur le
schéma).
L'expérience consiste à stimuler la fibre en envoyant des stimulations
d'amplitude croissante (bouton As en noir sur le schéma): on enregistre les
potentiels d'action à l'écran de l'oscilloscope.
En cliquant sur l'icône ci-contre vous pourrez télécharger le logiciel
"PREPOS" qui vous permettra de simuler l'enregistrement du
potentiel d'action d'une fibre isolée. Vous décrirez les signaux
obtenus notamment en chiffrant leur amplitude.
Les conditions de la naissance d'un potentiel d'action
A l'aide du dispositif ci-dessus on soumet une fibre à plusieurs stimulations
électriques de durée constante et d'amplitude régulièrement croissante. On
observe sur l'écran de l'oscilloscope les réponses correspondantes de la fibre.
Vous pouvez réaliser cette simulation en utilisant le même logiciel
"PREPOS" que dans l'expérience précédente.
En neurophysiologie on dit que la fibre nerveuse obéit à la "loi du tout ou
rien": le potentiel d'action qui naît et se propage présente d'emblée son
amplitude maximale dès que la fibre est dépolarisée pour et au-delà d'un
certain "seuil de stimulation".
En observant les enregistrements obtenus, précisez ce que l'on entend par
"seuil de dépolarisation" et donnez-en une valeur approximative. Lorsque ce
seuil est dépassé, observez-vous une variation de l'amplitude de la réponse
nerveuse? Quelle caractéristique du signal nerveux pouvez-vous ainsi
évoquer?
Les activités du programme relatées dans les deux § suivants
nécessitent de faire appel à des expérimentations irréalisables dans
un établissement scolaire. Un logiciel de simulation "Récepteur,
neurone, synapse" mis au point par François TILQUIN en 2000 Académie de GRENOBLE - remédie à cet état de fait.
Vous pouvez le télécharger sur le site http://www.acgrenoble.fr/svt/old_site/logiciel/neuro/neuro.htm
2.2 NAISSANCE, CODAGE ET CONDUCTION DES
MESSAGES NERVEUX:
2.2.1 Un exemple de message: le message sensoriel:
Dans l'organisme, les signaux nerveux prennent naissance au niveau de
structures spécifiques, les récepteurs sensoriels. Le fuseau neuro-musculaire en
est un exemple, la peau en contient plusieurs types.



Les récepteurs ont une sensibilité en réagissant à un stimulus précis.
Ce sont des capteurs pouvant détecter des paramètres provenant soit du
milieu extérieur, soit de l'intérieur de l'organisme.
Suivant le type de récepteur, le stimulus est d'ordre mécanique,
thermique, chimique, électrique, lumineux, et déclenche la stimulation
de neurones sensitifs émettant des messages en direction d'un centre
nerveux.
Ils présentent également une certaine excitabilité: il existe un seuil
d'excitation en deçà duquel un récepteur n'émet aucun potentiel d'action
(stimulus infra-liminaire), mais seulement une faible dépolarisation
locale qui ne se propage pas, le potentiel de récepteur.
Un potentiel d'action ne se déclenche que pour une valeur minimale de
la stimulation ou seuil et pour une valeur au delà du seuil (stimulation
liminaire ou supra-liminaire).
Le message nerveux afférent est codé comme nous allons le constater.
2.2.2 Le double codage des messages nerveux:
Le module "SYNAPSE" du logiciel présente plusieurs fibres de
neurones afférents (n1 à n5) qui s'articulent par des synapses à un neurone
efférent (n6). Des boutons (s1, ...) permettent de porter des stimulations avec
des intensités variables.
Différentes activités sont proposées.
Afin de mettre en évidence la manière dont se fait le codage de l'information
nerveuse, vous pouvez porter sur un ensemble de fibres nerveuses (n3, n4, n5),
pouvant représenter un nerf sensoriel, une série de stimuli d'intensité
croissante et vous observerez comment varie la réponse sur le neurone n6.
Dans tous les cas, les messages nerveux sont des salves ou trains de potentiels
d'action, dont l'amplitude est constante, mais dont la fréquence est variable.
Au niveau d'une fibre le message est donc codé en "modulation de
fréquence": généralement la fréquence augmente quand l'intensité du stimulus
augmente.
Calculez les fréquences des réponses obtenues ci-dessus (en herz =
nombre de potentiels d'action par seconde).
Au niveau d'un nerf, un deuxième codage, ayant une signification pour l'organe
qui le reçoit, correspond au nombre de fibres mobilisées à un instant donné.
C'est ce deuxième codage qui explique les variations d'amplitude du potentiel
global d'un nerf.
Enfin, la durée d'un message représente aussi une information pertinente: elle
peut informer un centre de la durée d'un stimulus.
2.2.3 La conduction des messages le long des fibres nerveuses: la
conductibilité
Comme il a été précisé ci-dessus, vous pouvez donner libre cours à
diverses activités à l'aide du logiciel pour illustrer les propriétés du
tissu nerveux.





Un potentiel d'action n'affecte à un instant donné qu'une zone limitée de
la membrane nerveuse,
Il se propage rapidement,
Son amplitude reste constante d'une extrémité à l'autre de la fibre.
La vitesse de propagation est variable d'une fibre à l'autre: de 1 à plus
de 100m.s-1.
Celle-ci dépend du calibre et de la nature des fibres: elle est d'autant
plus grande que la fibre est plus grosse et les fibres à myéline sont plus
rapides que celles qui en sont dépourvues.
2.3 LA TRANSMISSION SYNAPTIQUE ET L'INTEGRATION
DES MESSAGES NERVEUX
Le message nerveux, en arrivant à l'extrémité de l'axone, atteint une zone de
connexion avec une autre cellule (neurone, myofibre,...), appelée synapse, caractérisée
par:
o
o
une transmission unidirectionnelle (cellule pré- et cellule post-synaptique),
un délai synaptique de l'ordre de 0,5 ms (cf. §1.2.4).
Trois animations Flash à propos de la synapse sont disponibles sur le site:
http://www.ac-creteil.fr/svt/acc_lyc.htm à la rubrique "1èreS - Médias Consulter".
Vous pouvez aussi les télécharger en cliquant directement sur
l'icône ci-contre à droite.
Trois activités sont proposées:
Ultrastructure
Expérimentation
Fonctionnement
2.3.1 Transmission chimique des messages nerveux:
La cellule pré-synaptique est séparée de la cellule post-synaptique par un
espace ou fente synaptique de 20 à 50 nm. Son franchissement ne peut pas se
faire directement, mais est assuré par une étape chimique. De nombreuses
vésicules remplies d'un neuro-transmetteur ou médiateur chimique se trouvent
dans le cytoplasme de la terminaison axonique.
En utilisant l'option "Ultrastructure" vous accéderez à une
électronographie qui vous révélera la configuration d'une synapse neuroneuronique. Faites un dessin d'observation de celle-ci.
L'arrivée de potentiels d'action y déclenche la libération par exocytose d'un
nombre plus ou moins important de molécules de neuro-transmetteur. Celui-ci
se lie à des récepteurs spécifiques de la membrane post-synaptique,
déclenchant ainsi la naissance d'un nouveau message. La destruction
enzymatique rapide du neuro-transmetteur et la recapture des molécules
interrompt la transmission.
Visualisez les animations "Expérimentation" et "Fonctionnement"
et relevez la chronologie des événements intervenant dans la transmission
synaptique.
2.3.2 Synapses excitatrices et synapses inhibitrices:
le principe de fonctionnement des synapses est identique, mais selon le neurotransmetteur qu'elle libère et qui est toujours le même pour une synapse
donnée, l'effet sur le neurone post-synaptique peut-être:


excitateur: naissance d'un nouveau message,
inhibiteur: annulation ou diminution de l'émission de potentiels
d'action.
Parmi les neurones afférents du module "SYNAPSE", qui
s'articulent avec le neurone efférent n6, tous n'ont pas le même effet. Sollicitezles et voyez comment se présente le message transmis. Imprimez ou
schématisez les réponses obtenues et précisez les effets sur la genèse des
potentiels d'action véhiculés par le neurone efférent.
2.3.3 Intégration des messages:
Dans un centre nerveux, un neurone peut recevoir des milliers de terminaisons
axoniques par l'intermédiaire de son péricaryon ou ses dendrites.
Vous procéderez aux expérimentations suivantes:


stimulation répétée d'une fibre afférente (sommation temporelle),
stimulation de plusieurs fibres afférentes (sommation spatiale),
et vous observerez à chaque fois les effets de celles-ci sur le neurone efférent
post-synaptique.
Soit excitatrices, soit inhibitrices, le neurone efférent intègre toutes les
informations, même contradictoires, pour en faire la "somme algébrique": si le
résultat est une dépolarisation suffisante de la membrane post-synaptique, des
potentiels d'action sont émis par le neurone post-synaptique, sinon il reste au
repos.
Cette fonction intégratrice joue un rôle essentiel dans le traitement des
messages transitant dans un centre nerveux.
2.3.4 Application au réflexe myotatique achilléen:
Suite à l'étirement du muscle extenseur (soléaire), l'activité des motoneurones
du muscle extenseur est augmentée sous l'influence de synapses excitatrices,
celle des motoneurones du muscle fléchisseur est diminuée sous l'influence de
synapses inhibitrices.
Mais il est possible de concevoir, lors de l'atténuation ou de l'abolition du
réflexe par une contraction volontaire du muscle fléchisseur, que les
motoneurones du muscle extenseur reçoivent des informations inhibitrices par
l'intermédiaire d'interneurones.
Revoyez à ce sujet le schéma des circuits nerveux du §1.3.2 pour bien
comprendre cette notion d'intégration des messages.
Vous pouvez réviser les notions abordées dans le thème 2 en utilisant
le logiciel "Nerf" téléchargeable à l'adresse suivante:
http://pedagogie.actoulouse.fr/svt/serveur/lycee/perez/nerf/nerf.htm
Thème 3: la plasticité du
système nerveux central
La dissection de la souris révèle
l'organisation du système nerveux d'un
mammifère.
L'encéphale de l'homme, contenu dans la
boîte crânienne, est constitué de l'avant
vers l'arrière et du haut en bas:



des hémisphères cérébraux
(appelés communément
"cerveau") dont le cortex ou
écorce forme la partie
superficielle,
du cervelet,
du tronc cérébral dont le bulbe
rachidien.
Entraînez-vous à reconnaître les différentes parties de l'encéphale sur les
photographies ci-contre à gauche.
Nous aborderons la fonction de réception et de traitement des informations sensorielles du
cortex cérébral.
3.1 LA RECEPTION DES MESSAGES SENSORIELS PAR LE
CORTEX CEREBRAL:
3.1.1 Grâce à l'imagerie médicale (idéographie, tomographie
densitométrique, imagerie par résonance magnétique IRM), nous pouvons
identifier les régions du cortex.
L'idéographie est une technique d'exploration du fonctionnement cérébral et
des processus mentaux par mesure des débits sanguins locaux à la surface du
cortex cérébral: ils permettent de localiser les zones actives lorsqu'un sujet
effectue une fonction motrice ou sensorielle (vue, ouïe, toucher,...) et ainsi de
dresser la cartographie des aires d'arrivée des messages sensoriels ou de départ
des signaux moteurs.
Il est possible de cartographier des aires corticales motrices (en rouge) et
sensorielles (en bleu) comme le montre le document ci-dessous.
3.1.2
Exemple de l'aire somato-sensorielle qui traite les informations tactiles.
Comme la plupart des aires, elle se subdivise en:


une aire primaire de projection située dans la circonvolution à
l'arrière du sillon de Rolando: elle correspond au point d'arrivée des
messages provenant des différentes parties du corps,
une aire secondaire d'association, en arrière de la précédente: elle
assure la connexion de l'aire de projection avec de nombreuses autres
régions du cerveau.
Localisez sur l'idéogramme ci-dessus l'activité cérébrale la plus intense
lors d'un mouvement répétitif des doigts de la main droite. Quelle remarque
pouvez-vous faire quant au trajet des voies nerveuses issues de l'encéphale?
Chaque hémisphère reçoit l'ensemble des
informations sensorielles de la moitié
opposée du corps sur une représentation
appelée " homunculus sensoriel ", dont
l'étendue des différentes parties est liée à la
densité des terminaisons nerveuses
correspondantes. Cette projection corticale
varie d'une espèce à l'autre en fonction de
la sensibilité de telle ou telle partie du
corps:



chez l'homme, la main est bien
représentée,
chez le singe, arboricole, le pied est
presque aussi bien représenté que la
main,
chez le rat, nocturne, les vibrisses sont les organes des sens les mieux
représentés.
Le schéma ci-contre explique comment il faut concevoir cette représentation
corticale dans le cas de la sensibilité tactile chez l'homme.
3.2 ORGANISATION DES NEURONES CORTICAUX
3.2.1 Six couches de neurones:
Le cortex cérébral renferme dans son épaisseur de 2 à 4 mm environ 100
milliards de neurones.
Par son axone, chaque neurone communique avec un nombre limité d'autres
neurones, mais le péricaryon et les dendrites peuvent recevoir plusieurs
milliers de connexions.
L'observation microscopique révèle six couches superposées (numérotées de I à VI
vers l'intérieur). Les neurones pyramidaux y dominent: leur structure révèle une
arborisation dendritique et un axone.
Vous pouvez mener une étude histologique du cortex cérébral sur le
lien suivant:
http://brainmaps.org/index.php?q=cerebral%20cortex et notamment avec la
préparation n°8
Les 6 couches de I à VI se caractérisent ainsi de la surface vers la profondeur :
- la couche I ou couche moléculaire pauvre en cellules nerveuses, constituée surtout des cellules
gliales et des fibres nerveuses à trajets parallèles à la surface corticale.
- la couche II ou couche granulaire externe, essentiellement constituée de petits neurones non
pyramidaux.
Remarque : chez les rongeurs, ces deux couches (I et II) n'en forment qu'une.
- La couche III ou couche pyramidale externe, contient la majorité des neurones pyramidaux. Les
axones de ces neurones forment les fibres intrahémisphériques et interhémisphériques ou
commissurales dans la substance blanche tandis que les dendrites apicales atteignent la couche
moléculaire.
- La couche IV ou couche granulaire interne formée de petits neurones non pyramidaux
représentés essentiellement par des cellules étoilées.
- La couche V ou couche pyramidale interne contient essentiellement des neurones pyramidaux
dont les dendrites apicales se projettent soit dans la couche moléculaire (couche I) soit dans la
couche granulaire interne (couche IV). Les axones de ces neurones se projettent à distance
(striatum, tronc cérébral, moelle épinière..) contrairement à ceux de la couche III.
- La couche VI ou multiforme est la source principale des neurones qui se projettent sur le
thalamus. Elle est à l'origine aussi des fibres commissurales et des fibres d'association.
3.2.2 Une organisation "en colonnes" du cortex sensoriel:
En descendant une microélectrode perpendiculairement à la surface du cortex il
est possible de montrer que toutes les cellules rencontrées répondent à des
stimulations mécaniques de même type, appliquées au même endroit de la surface
du corps, mais pas pour des stimulations appliquées dans des régions voisines
(travaux de MOUNCASTLE dans les années 1960).
Si la microélectrode est introduite tangentiellement, les neurones atteints
répondent pour des stimuli appliqués en des points différents de la peau.
Par ailleurs, le marquage des fibres afférentes, apportant des informations
sensorielles, montre qu'elles aboutissent toutes dans la couche IV, qui constitue
la "porte d'entrée" du cortex.
Le cortex est ainsi subdivisé en modules élémentaires constitué en colonnes ou
"tonneaux" ("barrels" en anglais) de 2 à 3 mm d'épaisseur et d'environ 300 µm
de diamètre, dont l'entrée des informations (en provenance des noyaux relais
thalamiques spécifiques) se fait par les neurones de la couche IV et la sortie
par les neurones des autres couches vers les autres régions corticales et souscorticales.
Il existe un certain degré de traitement de l'information au sein de chaque
colonne corticale. Certains neurones du cortex primaire sont capables de
détecter la direction du stimulus dans le champ récepteur. Ils détectent
également l'intensité du stimulus: l'intensité de la décharge neuronale est
fonction de l'intensité de la stimulation du champ récepteur périphérique. La
colonne est l'unité fonctionnelle de base du cortex cérébral.
Le cortex sensitif est donc constitué par la juxtaposition d'innombrables
colonnes corticales qui constitue la carte somatotopique du corps ("
homonculus sensitif").
Cette représentation corticale peut particulièrement être étudiée sur un
territoire corporel contenant de nombreux récepteurs sensoriels comme par
exemple les vibrisses des rongeurs.
Le document ci-contre montre qu'il existe une relation
entre génotype et organisation du tissu nerveux: une correspondance
entre le nombre et la position des vibrisses avec le nombre et la disposition des
tonneaux y est mise en évidence.
Peu d'études mettent actuellement en évidence la réorganisation permanente de
l'architecture neuronale dans le cerveau d'animaux adultes au cours d'un
comportement naturel.
Vous pouvez découvrir à ce sujet l'étude réalisée sur les
changements répétés de la morphologie dendritique dans l'hippocampe
de l'écureuil sibérien au cours de l'hibernation en cliquant sur l'icône à droite.
3.3 LA PART DU GENOTYPE DANS LE FONCTIONNEMENT
DU SYSTEME NERVEUX
3.3.1 Dans l'exemple du réflexe myotatique qui est une réaction nerveuse
involontaire, automatique et stéréotypée à l'étirement d'un muscle, la chaîne de
neurones étant toujours organisée de la même façon, il faut admettre qu'elle est
mise en place au cours du développement embryonnaire, sous le contrôle de
l'information génétique.
Pour plus de détails sur la neurogénèse (développement
du tissu nerveux) et plus précisément celle des cortex
cérébral et cérébelleux, vous pouvez consulter la page:
http://www.inrp.fr/Acces/biotic/gpe/dossiers/mutcer
/html/neurogenese.htm
3.3.2 Des preuves déduites de l'étude de l'effet de mutations chez des souris
présentant des troubles moteurs (souris weaver, reeler,...) et chez l'homme,
dans le cas de maladies rares (insensibilité congénitale à la douleur) ont pu être
mises en évidence.
Une activité pédagogique peut être menée à
l'aide de l'ensemble des documents représentés par l'icône
ci-contre: ils concernent des phénotypes mutants cérébelleux chez la souris.
La mise en place, au cours du développement embryonnaire, de chaînes
neuroniques dans le système nerveux central, comme dans le câblage
périphérique est, au moins en partie, sous le contôle génétique.
3.4 UN REMODELAGE POSSIBLE DES CIRCUITS NERVEUX
CHEZ L'ADULTE
3.4.1 La malléabilité de l'aire somato-sensorielle a pu être montrée chez
l'animal comme chez l'homme (amputations, blessures): une réaffectation de
l'aire de projection d'un organe au profit des aires de projection adjacentes est
possible.
Vous pouvez observer les résultats du remodelage
cortical chez un patient atteint de syndactylie (soudure
congénitale des doigts) qui a subi une intervention chirurgicale permettant la
séparation des doigts.
Ces résultats sont mis en évidence par la technique de magnétoencéphalographie (MEG) représentée par l'icône ci-contre. C'est une méthode
de mesure et de cartographie des champs magnétiques extrêmement faibles
produits par les neurones en action.
Vous pouvez également consulter un article sur la réorganisation
cérébrale des régions motrices après une greffe des deux mains.
L'entraînement peut aussi avoir pour conséquence une extension de la
projection d'un organe au détriment des aires de projection adjacentes (pouce
et auriculaire des violonistes par exemple).
3.4.2 Les mécanismes de remodelage épigénétique qui tiennent à une
modification de la quantité et de l'intensité des connexions synaptiques entre
les neurones d'une colonne et ceux des colonnes adjacentes témoignent d'une
plasticité remarquable du cortex, mais sont encore mal connus.
Téléchargement