Intervention de Christophe JACQUINET pour l’ouverture de la 4ème journée régionale de cancérologie de Picardie le 25 janvier 2011 Déroulement 9h00 – Discours d’ouverture - Christophe JACQUINET Dr Ph. DESCOMBES (Président ONCOPIC) M.H. Rodde DUNET (INCa) 1 Le bilan, un an après la 3ème journée régionale de cancérologie du 28 janvier 2010 et les perspectives pour les années à venir ; 1/ La reconnaissance du réseau régional de cancérologie de la région Picardie le 22 juillet 2010 En 2010, ONCOPIC a fait l’objet de la procédure de reconnaissance, validée par la DGOS, la CNAMTS et l’INCa, qui définit les critères que doivent remplir les réseaux régionaux de cancérologie pour être reconnus. Ces critères reprennent les objectifs du référentiel national des missions des RRC : la diffusion des référentiels de pratiques cliniques la communication et le partage entre professionnels de santé l’information du public et des professionnels l’aide à la formation continue l’observation et l’évaluation des pratiques La décision portant reconnaissance initiale d’ONCOPIC a été signée par le Pr Maraninchi, Président de l’INCa, le 22 juillet 2010. Le RRC fait partie des organisations qui ont été mises en place pour assurer aux patients une équité d’accès aux soins et des prises en charges de qualité. Il assure la coordination des acteurs de la cancérologie au niveau régional. L’appartenance à un RRC est une obligation pour les établissements publics et privés qui veulent traiter des patients atteints de cancer. La reconnaissance s’appuie sur une convention d’objectifs tripartite signée par l’INCa, l’ARS et le RRC pour une durée de trois ans. Les objectifs conventionnels font l’objet d’un suivi annuel pendant la durée de la convention Ce suivi annuel s’inscrit en complément du tableau de bord régional qui donne lieu depuis trois ans à la publication d’un rapport de synthèse national par l’INCa. 2/ La prise en charge hospitalière et l'articulation entre les acteurs du soin - L'identification d’une organisation hospitalière interrégionale de recours en oncologie pédiatrique le 9 mars 2010 L’activité de cancérologie pédiatrique, déjà structurée par la circulaire d’organisation des soins en cancérologie pédiatrique du 29 mars 2004, est désormais encadrée par le dispositif d’autorisation de l’activité de traitement du cancer opposable dès cette année. 2 La prise en charge des enfants et adolescents atteints de cancer s’effectue uniquement au sein des centres spécialisés en cancérologie pédiatrique. En Picardie, seul le CHU d’Amiens est autorisé pour cette activité. Centre spécialisé, le CHU d’Amiens doit donc répondre aux critères d’agrément pour la pratique du traitement des cancers des enfants et adolescents de moins de 18 ans et à des critères de qualité spécifiques pour la prise en charge des enfants et des adolescents atteints de cancer : il doit disposer d’un environnement adapté intégrant les dimensions familiale, psychologique, sociale et scolaire spécifiques, Le parcours du patient est coordonné, du centre spécialisé aux centres hospitaliers de proximité, en collaboration avec les professionnels intervenant au domicile, Chaque centre spécialisé doit appartenir à une organisation hospitalière interrégionale de recours en oncologie pédiatrique, identifiée par l’INCa. Ces organisations hospitalières interrégionales de recours en oncologie pédiatrique ont pour objectif de garantir l’équité d’accès aux soins sur le territoire pour tous les patients de moins de 18 ans : En soumettant systématiquement tout dossier de patient de moins de 18 ans susceptible d’être atteint d’une pathologie maligne à la concertation pluridisciplinaire pédiatrique interrégionale, dont le niveau d’expertise est assuré par une masse critique de dossiers, En identifiant des filières de prises en charge pour 5 techniques ou pathologies nécessitant une expérience et/ou un plateau technique particulier (greffes de cellules souches hématopoïétiques, tumeurs de l’appareil locomoteur, tumeurs cérébrales, mise en œuvre des essais précoces et radiothérapie). L’organisation interrégionale « Réseau Interrégional d’Oncologie Pédiatrique de la région Nord Ouest de la France » constituée du CLCC Oscar Lambret (Lille), du CLCC Henri Becquerel (Rouen), du CHU d’Amiens, du CHRU de Lille et du CHRU de Rouen a été identifiée par le Pr Maraninchi le 9 mars 2010. -La convention relative à la prise en charge en oncopédiatrie pour la Picardie le 30 mars 2010 Dans un souci de cohésion intra régionale et de structuration du partenariat en matière de prise en charge en oncopédiatrie, une convention a été signée par les différents partenaires : CHU Amiens, ONCOPIC, CH Abbeville, CH Beauvais, CH Compiègne, CH Creil, CH Laon, CH Saint-Quentin, CH Senlis et CH Soissons. Cette convention a pour objectif de garantir la continuité et la qualité des soins de manière adaptée aux attentes des familles et des soignants en termes de qualité de la prise en charge médicale, technique, psychologique et sociale, quel que soit le lieu où le patient a eu le début de son traitement pour peu qu’il s’agisse d’un centre de référence pédiatrique autorisé par l’INCa pour le traitement des cancers de l’enfant. 3 A l’issue d’un an de mise en œuvre de la convention, le bilan pourrait en être réalisé et transmis à l’ARS de Picardie, à l’occasion notamment des visites de conformité à programmer. - Les visites de conformité des titulaires d’autorisation à exercer l’activité de traitement du cancer Les autorisations ont été accordées le 8 juillet 2009 : la date d’échéance de la période de mise en conformité est intervenue le 8 janvier 2011. Les visites de conformité seront réalisées par l’ARS dans le délai de 6 mois à compter du 8 janvier 2011. A cet effet, l’ARS a prévu d’organiser, dans le courant du mois de mars 2011, une journée régionale d’information sur les modalités pratiques d’organisation des visites de conformité. A cette occasion, il est également prévu de restituer les résultats régionaux de l’enquête dite « check list » qui a porté sur l’état des lieux observé en juin 2010. En effet, cet outil d’autoévaluation a permis aux établissements de mesurer leur état d’avancement quant à leur conformité. Compte tenu de l’excellente participation des établissements de la région (91%), l’INCa a réalisé une synthèse régionale. 3/ La phase pilote de la mise en œuvre du DCC/DMP Pour conduire la phase pilote de la mise en œuvre du Dossier communicant de cancérologie (DCC) comme service spécialisé du Dossier médical personnel (DMP), la Picardie fait partie des sept régions retenues par l’INCa et l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP) dans le cadre de l’appel à projet lancé fin 2010. L’ARS soutient sans réserve l’engagement d’ONCOPIC et du GCS e-santé qui assure la maitrise d’ouvrage régionale du système d’information. 4/ Les éléments de politique régionale en matière de dépistage du cancer 1) Le dépistage organisé du cancer du sein On compte en Picardie, en moyenne 356 décès chaque année par cancer du sein alors que l’on peut guérir dans 85% à 90% des cas si le cancer est détecté et traité précocement. Le taux de participation des femmes de 50 à 74 ans au 4ème trimestre 2010 par rapport à la population INSEE (projection OMPHALE 2007) sur deux années glissantes est de 54,8% en Picardie. Il existe des disparités intra départementales quant à la participation au dépistage organisé : Aisne 54,2% Oise 52,2% Somme : 58,1% 4 L'objectif inscrit au CPOM est de passer à un taux de participation de 65 % en 2013. Pour la Picardie, l'amélioration des indicateurs passe par : - La formation de femmes relais sur des territoires ciblés pour accompagner les femmes en situation fragilisée L'implication de l'ensemble des acteurs hospitaliers au programme de dépistage organisé La mobilisation des médecins généralistes, médecins du travail, gynécologues, … Le délai moyen entre la date de mammographie révélée positive et la date de début de prise en charge se situe au 4ème trimestre 2010 n'est pas très bon. Aisne : 57 jours Oise : 79 jours Somme : 59 jours Le référentiel européen fixe un délai optimal inférieur à 45 jours. L'amélioration des délais de prise en charge des cancers du sein sera évidemment une priorité du PRS. La mise en place du centre « ONE DAY » au CHU permettant un diagnostic rapide dans le cadre d’un rapprochement : des services de gynécologie, anatomopathologie et radiologie devra être couplée à une prise en charge plus rapide des femmes dans la filière de soins. 2) Le dépistage organisé du cancer colorectal Le taux de participation par rapport à la population INSEE (hommes et femmes de 50 à 74 ans sur deux années glissantes) au 4ème trimestre 2010 est de 31,2 % en moyenne, avec de fortes disparités entre les départements : Aisne : 34,2% Oise : 26,9% Somme : 32,5% Ces taux sont inférieurs à la moyenne nationale qui se situe aux alentours de 42%. L'objectif de l'ARS inscrit au CPOM est de passer à un taux de participation de 50 % en 2013. L'amélioration de l'implication des médecins généralistes avec un regard particulier pour l’Oise devra être recherchée, notamment à travers la formation médicale continue. 3) Le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus La Picardie présente des indicateurs de surmortalité par cancer du col de l'utérus. 5 Le cancer du col est lié à une infection persistante par un virus de la famille des papilloma virus. La vaccination HPV en prévention du cancer du col de l’utérus est recommandée chez la jeune fille de 14 ans (vaccin remboursé SS). Cette vaccination couplée par un frottis cervical (frottis à répéter tous les 3 ans chez la femme de 20 à 65 ans et ce après deux frottis normaux à un an d’intervalle) sont les deux moyens complémentaires de protection contre le cancer du col utérin. 5 / Les autres axes de développement dans la prise en charge des patients : - inscrire l’éducation thérapeutique du patient dans le parcours de soins pour une meilleure observance promouvoir la prise en charge globale du patient atteint de pathologie cancéreuse en développant un accompagnement psycho-social personnalisé dans l’après cancer conduire une étude sur les délais de prise charge (action 19.4 du plan cancer 20092013) Afin de disposer d’un état des lieux objectif sur les délais de prise en charge en régions, il est nécessaire, via cette action, de suivre l’impact du dispositif des autorisations et de rendre compte du maintien de l’accessibilité pour tous. Une étude spécifique, réalisée avec l’appui de réseau régional de cancérologie, sera réalisée sur 4 cancers (sein, poumon, colorectal et prostate). 6