Epistémologie des disciplines

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Epistémologie des disciplines
Qu’est ce que l’épistémologie ? C’est la science des sciences, la philosophie du savoir.
Qu’est ce que la science des sciences, la philosophie du savoir ? C’est une discipline à part
entière.
Quel est l’objet de l’étude des épistémologues ? Ils étudient l’histoire de la chronologie des
sciences, son utilité (son éthique).
Quels sont les éléments d’une science ? Les règles à suivre, les lois, la validité de ces lois, de ces
théories, ces méthodologies.
Une des questions que se pose l’épistémologue est : « Est-ce que les mathématiques peuvent
s’appliquer au modèle social ? »
Quelques grands épistémologues du XXème siècle : Bachelard, Kühn, Popper et Foucault. Les trois
premiers travaillent surtout sur les sciences de la nature : chimie, physique,… Foucault s’est
plutôt intéressé aux sciences sociales, humaines.
1. L’épistémologie : notions préliminaires
1.1
Une première définition
C’est une définition très large. L’épistémologie est une science qui a pour objet l’étude des
savoirs scientifiques et à l’égard des processus et procédés utilisés dans les sciences exactes ou
humaines. C’est une métascience. Le scientifique fait un pas en arrière et considère la manière
dont il travaille. Ils réfléchissent sur leur propre pratique. C’est donc une mise en perspective de
la science. Pourquoi cette discipline est-elle née ? Elle est née avec la science Moderne (Newton,
Copernic,…) De quelle manière y a-t-il une remise en question des croyances ? La vérité des
sciences est assurée par l’existence de Dieu. C’est lui qui assure la cohérence de l’ensemble du
système. Un savoir humain est possible parce qu’elle est garantie par Dieu. Ce développement
scientifique va commencer à se retourner. De quelle manière ? On va se remettre en question
l’existence de Dieu. La Bible n’est pas un texte comme les autres, c’est un texte révélé  on va
donc le remettre en question. Il n’a pas le même statut que les autres textes mais on peut
l’étudier de la même manière (étude des écritures). Il y a une remise en question du caractère
révélé dans les écritures par Spinoza. La Bible est une compilation de texte d’auteurs différents.
Elle intègre des textes et en rejette beaucoup d’autres.
Newton : découverte que les lois du mouvement (lois qui régissent le monde) sont applicables à
l’univers tout entier.
Où se trouve Dieu ? La science ne va pas reposer sur Dieu mais sur l’homme (Il est garant de la
vérité scientifique. L’homme est au centre de l’univers  naissance de l’anthropologie.
 Révolution Copernicienne.
Renversement par rapport aux lois fondamentales aux théories. Il s’agit d’une vérité cohérente.
Utilisation technique = technologie qui va permettre à l’homme de faire naître le monde. Le
monde que l’on connaît, c’est celui des 5 sens jusqu’à la Renaissance. Le monde qui était cohérent
éclate vers l’infiniment grand et vers l’infiniment petit. Le monde est composé de l’infiniment
grand et l’infiniment petit. La médecine est aussi le développement de l’anatomie. Ce n’est plus
une médecine empirique mais organique (elle commence à devenir organique). Entre le monde et
l’homme s’imposent des technologie, des qui permettent de connaître le monde (et l’homme).
DESSIN
Rapport entre un sujet et un objet. Importance des instruments, des techniques utilisées par
l’homme pour conquérir le monde. L’épistémologie va porter sur l’étude de cette médiation entre
le sujet et l’objet.
1.2
Le terme
L’épistémologie est soit comprise comme l’histoire des sciences soit comme philosophie des
sciences.
1.2.a.
L’épistémologie comme histoire des sciences
Certains épistémologues ne travaillent que sur l’histoire des sciences. Elle a pour objet une
description de l’histoire d’une science (médecine, chimie). Elle apparaît au XVIIIème siècle dans
le droit fil (conséquence logique) par le travail encyclopédique des philosophes des lumières. La
réflexion critique est propre à chaque science, à chaque discipline. C’est une histoire des
méthodes scientifiques. Il y a deux types d’épistémologues
 Les scientifiques qui deviennent historiens de leur science.
 Les philosophes qui ont un cadre de réflexions plus large : histoire des idées scientifiques
et qui, dans l’histoire des sciences, définissent des seuils, des tournants importants.
Ex : étude de la notion d’inconscient depuis le début du XVIIIème siècle jusqu’à nos jours.
Chaque accélération que prend le mot constitue un seuil, un tournant.
1.2.b.
L’épistémologue comme philosophe des sciences
Il y a 4 types d’épistémologie.
1. L’épistémologie peut étudier l’histoire d’une science, d’une discipline de manière non
chronologique (l’histoire n’est pas forcément calquée sur l’idée de profession).
Ex : notion laissée longtemps de côté : le réflexe. Il s’agit d’un mot qui a été crée en 1704
mais qui n’est rentré que de manière scientifique en 1833. Claude Bernard a défini la notion
d’expérimentation. Il peut y avoir des allers-retours.
2. Autre objet : Comparaison des concepts, des méthodes et des théories communs à
différentes sciences, à différentes disciplines.
Ex : La sociologie inventée par Auguste Comte au début du XIXème siècle. Elle utilise un
vocabulaire issu de la biologie et de la physique. Présentation d’une société comme un organe,
les membres d’une société.
3. Il s’occupe de définir les seuils de scientificité = le définir au moment ou une science
devient scientifique.
Ex : l’alchimie est non scientifique et devient scientifique, c’est la chimie
Autre exemple : L’astrologie et l’astronomie. La psychologie n’a pas d’objet. Pour définir son
destin la psychologie s’occupe de la psychée, de l’âme. Elle fuit vers d’autres disciplines :
biologie,… elle n’a pas d’objet propre.
4. Il s’occupe de l’étude et de la critique du langage qu’utilise une science qui étudie le degré
de scientificité de ce langage.
Ex : histoire :
- soit l’histoire comme chronique c'est-à-dire une histoire anecdotique.
- soit l’histoire comme historiographie célébrant les plus grands épisodes d’un règne. (ex :
Racine sous Louis XIV)
- soit l’histoire scientifique travaillant sur les sources et plus tard sur les archives, les
documents.
1.3
Epistémologie et éthique
On confond souvent l’épistémologie avec une de ses parties. Il s’agit de déontologie scientifique.
Il y a épistémologie car il y a une critique, un jugement. Epistémologie éthique = bioéthique :
volonté d’humaniser les sciences, pratique inhumaine des bombes atomiques. Utilisation de la
technologie, de la technique, des techno sciences.
Clonage humain : Y a-t-il des limites humaines à certaines découvertes scientifiques ?
2. Les épistémologies-épistémologues
GASTON BACHELARD
1. L’homme
L’œuvre de Bachelard est divisée en deux parties :
 Epistémologie
 Lois de l’imaginaire ou psychopoétique élémentaire
Dans ce cours, nous allons nous concentrer sur la partie épistémologie.
L’idée de départ de Bachelard est de diviser la connaissance en deux parties :
 Une partie scientifique (épistémologie)
 Une partie imaginaire sur la connaissance de la rêverie (lois de l’imaginaire)
Bachelard a voulu étudier ces deux parties pour qu’on ne les confonde pas.
2. Thèmes
2.1
Continuité et discontinuité dans l’histoire des sciences
On présente souvent l’histoire des sciences de manière continuiste. On explique l’histoire d’une
science en partant de quelque chose de simple. Progressivement elle va s’enrichir de théories de
concepts… qui vont la rendre de plus en plus complexe.
Modèle vital : l’enfance d’une science va vers son âge adulte pour arriver à son achèvement, sa
maturité.
Une science n’est vraiment scientifique que quand elle est mature, achevé.
 C’est une vision classique de l’histoire des sciences.
Bachelard s’y oppose. Il adopte une vision discontinuiste. Pour lui, si on observe les débuts d’une
science, on se trouve face à des concepts, des théories… complexes. Les débuts d’une science
sont donc complexes. Puisque l’on est toujours en présence de concepts, de théorie… complexes,
il faut faire la différence entre 2 types de connaissance.
 Les connaissances communes
 Les connaissances scientifiques.
Ce sont les connaissances scientifiques qui engendrent la discontinuité des sciences. Lorsqu’une
connaissance scientifique apparaît dans une discipline donnée, il y a discontinuité.
 L’histoire d’une science n’est pas linéaire mais en dent de scie.
La connaissance commune est la représentation, l’explication théorique que la plupart des hommes
donnent à des phénomènes donnés, observables.
Ex : * Compréhension de l’électricité comme un fluide.
Avant, on pensait que l’électricité était un fluide qui pouvait sortir de ses gaines et irradier. On
pensait qu’elle pouvait être dangereuse. Les gens en avaient peur.
* La représentation des troubles psychologiques comme la conséquence d’un choc.
La connaissance commune est donc l’explication habituelle que l’on donne a un phénomène. Cette
explication peut rester valable longtemps. Lorsqu’elle est remise en question, on est obligé de
passer à une connaissance scientifique pour expliquer le phénomène.
Exemple de passages d’une connaissance commune à une connaissance scientifique.
*Exemple d’hypothèses complexes à base de raisonnement analogique.
Texte de Léonard De Vinci : « Les plumes poussent sur les oiseaux… »
Ce texte fait des analogies. Il compare le corps humain avec la terre. C’est un raisonnement par
similitude, par analogie.
Conclusion du texte : la terre est comme un organisme vivant. Elle se renouvelle. L’homme est un
microrasme (petit monde). La terre est un macrorasme (grand monde).  Le monde est une
version de l’homme en plus grand. Ce raisonnement permet de tirer certaines conclusions.
Exemples :
- L’homme meurt
La terre va donc un jour mourir.
- Il y a des cycles de renouvellement chez les êtres humains
Il doit y en avoir pour le monde
 Connaître l’homme c’est connaître le monde.
On peut remettre ce raisonnement en question. Ce raisonnement n’est pas valable pour tout.
Par exemple, l’homme a un intellect (il pense), une âme. Pas la terre.
La nature répare ses pertes. L’homme ne se répare pas seul.
* Les hypothèses concurrentes, en rivalité, expliquant un phénomène à partir d’une
connaissance commune.
Exemple sur base de la perception visuelle (l’œil perçait des images). Au Moyen Age, la
perception visuelle est expliquée par les théories de GALIEN (médecin gréco-latin de
l’Antiquité). Ces théories expliquent que l’œil émet, des rayons visuels. Comme un phare, il éclair
l’extérieur. Ce sont les théories de l’émission. Viennent ensuite les théories d’Alhazen (médecin
arabe) qui disent que les images visuelles viennent de l’extérieur et s’inscrivent dans l’œil. Ce sont
les théories de l’intromission.
Ce qui pose problème à ces 2 théories c’est l’inversion de l’image dans l’œil. On a pu se rendre
compte de l’inversion de l’image dans l’œil à la Renaissance, avec l’invention des chambres
obscures. Les 2 théories ne peuvent expliquer ce phénomène. De nouvelles théories vont alors
tenter de l’expliquer : il y aurait dans l’œil un 2ème foyer qui réfracterait l’image. Cette théorie
est impassible. Connaissance scientifique : le nerf optique remet l’image à l’endroit.
 Les hypothèses non scientifiques car elles ne rendent compte ni des observations ni des
expériences.
Un objet que l’on lance décrit une parabole.
2 théories expliquent cela :
 Aristote : théorie de l’antipersitasis :
L’objet est poussé par le milieu ambiant (air) dans lequel il est propulsé jusqu’au moment où il n’a
plus assez d’énergie pour le pousser.
 Théorie de l’impectus : l’énergie n’appartient pas au milieu ambiant mais à l’objet. Il a une
certaine énergie qui lui permet de s’auto-propulser jusqu’à extinction de cette énergie.
Attention : Ces 2 théories ne sont pas observables !
Avec Newton, la connaissance va devenir scientifique. Ce sont des quantités de principes qui
expliquent ce mouvement.
 principe d’inertie
 principe d’action réaction
 etc …
2.2
Ruptures épistémologiques
Les ruptures épistémologiques sont liées à la notion de discontinuité dans l’histoire des sciences.
Bachelard privilégie les ruptures épistémologiques dans l’étude de l’histoire des sciences.
Une rupture épistémologique correspond à l’apparition de découvertes radicalement neuves qui
instaurent une rupture définitive avec la théorie antérieure et avec le passé d’une science.
 Les anciennes théories d’une science ne permettent pas d’expliquer de nouvelles découvertes.
Exemples : Physique quantique, mécanique ondulatoire, théories de la relativité…
Si on excite un photon, il décharge son énergie. Expérience : on excite un photon et on l’oblige à
déverser son énergie sur une surface réfléchissante. On interpose entre les 2 une surface
percée de 2 trous.
Expérience 1 : on n’interpose rien entre le photon et la surface réfléchissante. On constate alors
une constellation de points sur la surface. Il y a une répétition des mêmes constellations de
points.
Expérience 2 : On interpose une surface trouée de 2 trous. Le photon est capable de passer en
même temps par les 2 trous mais il ne le fait pas à chaque fais.
3
possibilités :
Aucune règle n’explique cela.  Principe d’incertitude.
Attention : Le phénomène des ruptures épistémologiques n’est valable que pour les sciences
exactes et non pour les sciences humaines.
2.3
L’obstacle épistémologique
La science a une tendance au statisme, au conservatisme. Elle tend à se contenter des
représentations déjà reçues dans la connaissance commune. Ces représentations semblent
expliquer des phénomènes mais elles ne les comprennent pas. Elles ne font que l’expliquer, le
décrire.
Bachelard oppose à cela un dynamisme, un rationalisme de la science. Cela consiste, face à un
phénomène, à l’observer, l’expliquer, le comprendre : Formuler des hypothèses, utiliser des
méthodes… qui rendent compte du phénomène observé. C’est ce qu’on appelle l’architectonique :
tous les éléments entrent en communication. Pour Bachelard, il y a 2types d’obstacles
épistémologiques qui expliquent la tendance conservatrice de la science :
 L’obstacle épistémo d’ordre affectif
 L’obstacle épistémo d’ordre cognitif
2.3.1
Exemples d’obstacles épistémologiques d’ordre affectif
 L’explication relative du tonnerre, de la foudre. Ils provoquent des réactions de peur. A
cause de cela, on s’est longtemps contenté d’explications superstitieuses, surnaturelles.

La domestication de l’électricité car on la considérait comme dangereuse (on peut se
prendre des décharges) De plus, comme il y avait eu des accidents meurtriers liés au
gaz ; les gens ont eu l’idée que l’électricité était aussi dangereuse que lui. Ces obstacles
ont retardé l’explication scientifique de l’électricité et son installation dans les villes et
les maisons (juste avant la 2ème guerre mondiale).
2.3.2
L’obstacle épistémologique d’ordre cognitif
Texte 3
Spiritualisation, spirituel = dialectique
La dernière partie explique ce qu’il entend par obstacle épistémologique primitif. Représentations
fausses et erronées des phénomènes. Il les offusque, il les voile. La levée de cet obstacle
épistémologique consiste à littéraliser la métaphore.
Littéraliser = mette les choses à plat.
Ex : fonctionnement des reins. Le rein fonctionne comme un filtre, c'est-à-dire qu’il raisonne de
manière analogique. Ca ne nous explique pas comment il fonctionne. Le filtre ne correspond pas du
tout au fonctionnement d’un rein.
Le concept d’obstacle épistémologique a beaucoup été utilisé en pédagogie (voir textes 5,6 et 7)
Pour Bachelard, la connaissance commune n’est pas mauvaise. Elle est la base de l’enseignement.
Dans l’enseignement, l’obstacle épistémologique provient de l’interaction entre les élèves et le
professeur. L’obstacle est formateur.
Le texte 8 nous montre l’importance de l’erreur car elle est formatrice.
Bachelard propose un modèle socio-constructiviste.
Texte 4
On assimile la composition de l’air à une éponge.
Explication du rôle de la chlorophylle
On dit que les végétaux respirent mais c’est une image. Comment ces images peuventelles bloquer la compréhension ?
Ampoule électrique = filament carbonisé qui ne cesse d’être un combustible que dans un espace
clos. Par rapport à l’obstacle épistémologique, Bachelard ne parle que de sciences exactes. Le
concept a joué et joue un rôle très important en pédagogie.
2.4
Dialectique (philosophie du non) et Nouvel Esprit scientifique
Dialectiser, c’est prendre conscience des obstacles épistémologiques. Percevoir le rein comme un
philtre est une métaphore. Ce n’est pas une explication naturelle.
Dialectiser, c’est se mettre à distance, isoler la chose, l’abstraire, analyser son fonctionnement.
Bachelard appelle cela le rationalisme.
La prise de conscience de l’obstacle épistémologique consiste en une prise de conscience
simultanée du fait que :
 l’image du concept est une forme appliquée à un phénomène.
 Une même image, un même concept a des emplois différents dans le temps et selon les
fonctions que l’on exerce (voire texte 9).
Texte 9
Parle de la dialectisation et de l’obstacle épistémologique par rapport au fait que c’est la
naissance d’un Nouvel Esprit scientifique et que les scientifiques doivent devenir chacun des
épistémologues.
Le résultat de cette prise de conscience est de voire qu’une image n’est qu’une image et non une
explication. Cela s’appelle la synthèse psychologique ou architectonique.
Le rationalisme est le point de départ de l’épistémologie. La généralisation du rationalisme est le
début de l’Esprit scientifique.
Chaque scientifique devrait devenir épistémologue pour que se généralise l’épistémologie et que
le Nouvel Esprit scientifique se propage (voire texte 10).
L’installation du Nouvel Esprit scientifique est en cours depuis quelques dizaines d’années.
Texte 10
Il prend conscience qu’un discours est basé sur des faits = synthèses psychologiques.
Articulation matérielle : au niveau des faits (différend)
Articulation formelle : au niveau du discours.
2.5
Critique de la philosophie et le nous de la cité scientifique
La critique de la philosophie vise surtout la philosophie de Meyerson.
Bachelard dit que la philosophie est dogmatique car elle fait toujours les expériences par ses
idées, ses théories, or ça devrait être le contraire. Les expériences devraient donc refléter les
théories préconstituées.
La philosophie est déductionniste. Elle part d’une idée pour arriver aux faits. Elle n’est pas
inductive (partir des faits, des expériences pour arriver aux constats, aux idées).
Pour Bachelard, toutes les théories, les concepts doivent toujours se plier à la multitude des
découvertes scientifiques qui arrivent sans cesse. Bachelard prône un poliphylosophisme.
Chaque objet, chaque expérience doit secréter se propre théorie.
Nous de la cité scientifique : Bachelard est le premier à proposer l’idée que, vu la multiplicité des
découvertes scientifiques, un homme ne peut pas dominer toutes les sciences. D’où le besoin de
travailler en équipe.
Exemple : le modèle anglo-saxon : un scientifique écrit quelque chose, des collègues lisent et
corrigent son travail qui reviendra ensuite dans les mains de son auteur qui le corrigera et le
refera lire avant de la publier.
Texte 11 et 12
Bachelard critique à travers Meyerson le fait que la philosophie est dogmatique parce qu’elle fait
toujours procéder ses expériences par ses idées.
Pour Bachelard, les philosophes ignorent les expériences. Déduction >< induction.
Déduction : Partir d’une idée pour arriver aux faits.
Induction : Partir des faits pour arriver aux idées.
Pour lui, tous les concepts doivent toujours se fier aux découvertes scientifiques qui éclatent de
toute part. Il prône ce qu’il appelle un poly philosophisme (que prônait déjà Aristote)
Bachelard est le premier à développer une idée qui s’est développée dans les années 70-80. Vu la
diversité et la multiplicité des découvertes, un seul homme ne peut dominer toutes les disciplines.
Il est nécessaire de développer le « nous » de la « communauté » scientifique.
Lire et connaître le texte 13
Conclusion : BACHELARD N’EST VALABLE QUE POUR LES SCIENCES EXACTES ET NON
HUMAINES.
Karl Popper
Popper commence à réfléchir à l’épistémologie suite à une conférence d’Albert Einstein.
Quelle différence y a-t-il entre une science et une non-science ?
Une science se distingue d’une non-science car elle est réfutable, falsifiable. Une non-science est
irréfutable et infalsifiable. Ex : la biologie. C’est une science car les théories biologiques peuvent
être réfutées. De nouvelles expériences peuvent remettre en question les précédentes.
La psychanalyse par contre n’est pas une science car elle est mythique et donc irréfutable.
1.
L’induction et la critique popperienne de l’induction
Popper va critiquer l’induction. Qu’est ce que l’induction ? L’induction, c’est partir du particulier
pour arriver au général. A partir de faits que l’on observe, on tire une règle.
On associe la connaissance inductive à Francis Bacon. Il met en avant le fait qu’une connaissance
scientifique est liée à une connaissance inductive. Il dit qu’il faut s’en tenir aux faits afin de
dissiper les idoles. C’est cette connaissance inductive que Popper va critiquer. Elle repose sur 3
axiomes qui font la scientificité de l’induction :
1er axiome : Elle suppose que si l’on observe un phénomène dans des conditions de temps et de lieu
donné le même phénomène se reproduira (les mêmes causes reproduiront les mêmes effets) dans
les mêmes conditions de temps et de lieu.
2ème axiome : une règle ou une loi tirée d’observation d’un certain nombre de cas dans une même
classe d’objets (ex : les oiseaux, les végétaux,…) sera valable pour tous les cas possibles de la
même classe d’objets
3ème axiome : Une loi ou une règle qui vaut pour certains phénomènes ou cas observés vaut pour
des phénomènes similaires. C’est conclure de l’observer à l’inobservé.
Il va critiquer l’induction et ces 3 axiomes à travers la critique de leur fondement : le principe de
causalité. Elle ne vient pas de Popper mais de Hume (anglosaxon). Ce n’est pas parce que l’on
observe que certains cygnes sont blancs que l’on peut conclure que tous les cygnes sont blancs.
On ne peut pas généraliser une loi et en faire un principe  notion de cause.
A partir de cette critique, il donne une définition moins absolue : à partir d’expériences
scientifiques, on peut formuler des hypothèses mais ces énoncés (qui viennent, en principe,
d’observation) ne remettent pas spécialement en compte une théorie existante. Une théorie
scientifique n’est pas simplement des lois que l’ont tire d’observations, elle repose sur des
présupposés philosophiques ; par exemple le principe de causalité.
2. Le falsificationnisme
Qu’est ce que le falsificationnisme ? La science n’est faite que d’hypothèses qui sont vraies dans
l’histoire des sciences. Pour lui, l’histoire d’une science n’est qu’une suite d’erreurs surmontées.
Les hypothèses sont vraies jusqu’à ce qu’elles soient surmontées.
3. Critiques formulées à l’encontre de l’épistémologie popperienne
On critique le caractère négatif d’une science. Faire l’histoire d’une science, c’est faire l’histoire
de ses erreurs. Popper ne parle pas des critères de vérification et de confirmation. Il ne parle
que des caractères réfutables. La science a aussi un caractère de véracité ce dont il ne parle pas.
Michel Foucault
1.
Epistémologie : les archéologies du savoir
Foucault fait sa propre épistémologie. Il s’arrête, se retourne et se demande quelle a été sa
méthode de travail. L’épistémologie de Foucault c’est l’archéologie du savoir. Elle est centrée sur
les sciences humaines. Dès le début de son ouvrage, il pose son problème (qui va être le point de
départ de la réflexion)
Texte 14
Que s’est-il passé ? Quels sont les nouveaux problèmes qu’il se pose ?
Structuralisme : exemple de mise en série : l’étude comparée du mythe.
Jeux de langage : A la base, ça a été défini par Wittegenstein. Il a dit que le langage
fonctionnait comme un jeu d’échec (les jeux de langage).
Comment découvrir qu’il y a des codes sociaux à travers des jeux ? Pions, cavaliers,…
Lien entre certaines pratiques pédagogiques. Il ne comprend pas l’éclatement dans l’abstraction.
Quel est le problème qu’il soulève ? Quel est le risque ? On a privilégié la rupture. Il y a une
nécessité de retrouver une constance.
Quels sont les codes sociaux qui en ressortent ? On ne sait pas, ça devient problématique.
(KUBELKA donnait des conférences sur les sens du cinéma. Film : je vous montre l’essence même
du cinéma, la disynchronie)
Foucault fait l’état d’une crise dans les sciences humaines. Il pose la question de savoir ce que
devient la culture épistémologique chez Bachelard. Remise en question des grandes continuités
historiques apparaissent dispersés, fragmentés. Il faut travailler sur les ruptures et revenir à
une conception historique : l’histoire a un sens  débats qu’il y a aujourd’hui en épistémologie.
Foucault propose de poursuivre la continuité de l’histoire et non de l’abandonner  continuité
avec l’épistémologie de Bachelard. Il prend acte des ruptures épistémologiques des différences
dans l’histoire des sciences.
1.1
Les unités – synthèses
* La tradition
Structures dénoncées par Foucault. Une tradition est une habitude transmise de génération en
génération et qui n’a pas changé. On a tendance à utiliser une tradition pour fonder une norme
mais on est constamment dans l’évolution et le changement. Ex : Quelle est l’origine du français ?
Il y a eu un changement. Historiquement le français vient des Francs. Les Francs ne parlaient pas
le français aujourd’hui enseigné dans les écoles. On ne peut pas expliquer toutes les origines de la
langue sans son évolution  impossible de parler de tradition sans parler d’évolution.
* Les influences
Changement de comportement expliquer par l’influence. Comment peut-on expliquer le
changement de comportement ? Pour qu’il y ait une influence, il faut qu’on ait un portait net de A
et un portrait net de B et voir l’impact que A a sur B et vice versa. Sinon les choses ne sont pas
bien définies, impossible de voir qui influence qui. La personne qui est influencée est associée à
une page blanche.
* Développement | évolution
Ces 2 concepts sont souvent liés, Foucault dit : « Regardez comment on lit les événement
historique. Ex : Quelles sont les causes de la révolution françaises ou quelles sont les causes de
la catastrophe du 11 septembre ?
Causes de l’échec à un examen, on ne sait l’échec qu’après coup, on cherche alors les causes
explicables. Attention à la manière d’écrire l’histoire car en fonction des questions posées dans le
présent, on sort le passé différemment  on le lit de manière différente.
Ex : l’ensemble des événements du 20ème siècle ont-ils un sens ? Sont-ils suite du passé ?
Annoncent-ils quelque chose ?
On a une manière de lire des événements du 20ème qui est finalisée. On lit différemment pour
expliquer le présent ou le futur. Certains événements prendront du relief et d’autre pas.  Agir
comme ça est une des manières d’agir, il existe des manières de lier…
Foucault dit de faire attention aux mots développement et évolution. On a l’idée d’un progrès
social, que l’homme s’éloigne de la barbarie pour s’approcher d’un mieux  l’homme s’inscrit dans
l’évolution. Mais maintenant est-il toujours dans l’évolution (comparer à tout ce qui se passe)
* Mentalité / esprit
Foucault se demande si quelque chose comme une mentalité existe
Ex : les Belges mentalités
= Norme(stéréotype)
1.2
Les types de discours
Foucault les dénonce. Il y a une typologie des discours, un classement. Il y a le discours de :
- La science
- La philosophie
- La religion
- L’histoire
- ….
On suppose que chacun de ses discours ont parlé de chosent différentes  on parle d’objets
différents y a-t-il des objets rien que religieux ou rien que philosophiques ? Car quand on dit :
« on ne parle pas de religion ; c’est quand on dit qu’on ne parle pas des objets de la religion.
Quels sont-ils ? En fait, les objets appartiennent à différents discours. Il n’y a pas d’objets
propres à un discours. La multiplication des discours est dangereuse.
Ex : On parle d’un discours politique, littéraire.
 On projette cela dans l’histoire alors que l’Antiquité par exemple ne connaît pas cette
diversification des discours.
Foucault dit de faire attention à ce que l’on fait. Les types de discours sont méthodologiques et
pas de substances.
1.3
L’œuvre / le livre
* Le livre
Les questions que pose Foucault. Ex : un livre signé par un auteur que celui-ci tient en main.
A-t-on bien tout le texte de cet auteur en main ? Les essais font-ils partie du texte en fait ? Le
texte peut-il se réduire au produit fini ?
Non, le texte est beaucoup plus large. Il comprend les brouillons, les essais,…
Une étude scientifique étudie aussi un brouillon car les écarts entre le net et le brouillon, nous
apprennent énormément de chose sur le texte.
 Le texte = tout ce qu’il y a avant, pendant et après l’écriture. La correction des typographes
comprend-t-elle aussi le texte ? Oui, car c’est fait par des typographes. Parfois, les typographes
ne comprennent pas les auteurs. Ils interviennent alors. Scientifiquement parlant, on reproduit le
texte avec les fautes car cela peut avoir un sens. Le livre se suffit-il à lui-même ? A-t-on toutes
les données pour le comprendre ? Non, car le livre s’inscrit dans un contexte, dans un seau
littéraire. Réseau de contexte dans lequel s’inscrit le texte. Foucault dit de faire attention aux
conditions éditoriales du livre car cela a une incidence sur la réception et la manière de percevoir
le livre. Il dit également de ne pas prendre le texte comme il est mais de l’intégrer à un réseau.
* Les unités synthèses
Pour Foucault, l’ensemble des épistémologues acte de l’épistémologie  remise en question de
l’histoire historienne au profit de l’histoire historique. Foucault fait le constat d’une crise dans la
séparation épistémologique, les domaines du savoir apparaissent comme fragmentés.
Faut-il rétablir des continuités sous les discontinuités ?
Ex : histoire de l’art.
Vers 1945, on étudie l’Italie alors que jusque-là on étudiait une période comme la renaissance.
Ensuite, on étudie les villes, puis dans les villes, on étudie les ateliers. En bout de course, on doit
arriver à faire les ponts, les liens entre les 2 ateliers, les 2villes,…
On a la tentation de faire des ponts pour restituer la période.
Foucault propose de poursuivre l’héritage de Bachelard pour les unités-synthèses. Son
épistémologie doit être comprise dans une continuité de Bachelard.
Dénonciation d’un concept historique à travers différends points :
1) A travers la tradition : Il dénonce l’ensemble des variantes s’expliquant par une tradition
commune  retour à un imaginaire qui n’est plus vrai.
Pour lui, il n’y a pas d’origine. Quand on est face à l’origine, on est face à la diversité.
2) A travers les influences : Il y a toujours une influence de l’un sur l’autre et vice versa.
Ex : page blanche. La page blanche sera modelée en fonction de quelqu’un mais elle ne sera jamais
totalement blanche  on a toujours une part de responsabilités.
3) A travers le développement | l’évolution :
Ex : essayons de comprendre le nazisme. Comment en est-on arrivé là ? On analyse l’histoire
d’une certaine manière. Pour Foucault, il y a un lien dans les événements qui émergent dans
l’histoire. Chaque époque a une vision du monde complète. L’histoire historienne dépend de ce qui
s’est passé avant : Il y a un début, un milieu et une fin, voire un ensemble.
Chaque époque comprend son histoire différemment. Chaque épistémologue voit son histoire
comme complexe.
Vision historique : Les événements ne cessent d’entrer en relation, en interaction.
4) A travers la mentalité | l’esprit : Pourquoi ces concepts sont-ils abusifs ? Parce qu’il faudrait
identifier précisément quels sont les critères d’une mentalité pour savoir si on est dans cette
mentalité ou non.
 On finit par définir des personnes en fonction de leur mentalité.
Quand il arrive quelque chose d’imprévisible, est ce que l’on le comprend par rapport au passé ou
le considère-t-on comme devoir être lu en lui-même ?
Chaque événement ne fait que confirmer la représentation de notre monde.
1.4
Archéologie du savoir
Par rapport à l’épistémologie de Foucault, c’est savoir ce que l’on connaît du passé d’une science
que l’on connaît de l’histoire passée. Ex : Comment représente-t-on la 2ème guerre mondiale ?
L’ensemble des événements, des traces signifiant ce qu’est la 2 ème guerre mondiale. Ces traces
significatives apparaissent comme des îles dans une mer. Pour nous, les archives, le passé, c’est
un ensemble de traces, d’événements. Foucault les appelle les archives. Il leur donne le nom
d’événements et même de monuments qui témoignent d’une société, d’une époque passée.
Foucault considère ces monuments, ces archives comme des actes de paroles, des énoncés. Avec
ces énoncés, on peut faire 2 choses.
Ex : « Tous les êtres humaines naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
On est face à une archive, une trace qui est aussi un acte de parole. C’est la première chose dont
on dispose et non ce dans quoi on l’a trouvée. Comment peut-on comprendre cet acte de parole ?
Comment lui donner un sens, une signification ?
1) Analyse syntaxique et sémantique de l’énoncé
2) Description
3) Restitution de l’énoncé dans un cadre plus large.
Foucault demande que l’on travaille à l’envers : pas de ce dans quoi est la phrase pour arriver à la
phrase mais l’inverse, c'est-à-dire décrire une trace pour comprendre le contexte. L’archéologie
de Foucault est complexe parce qu’il dit qu’il ne faut pas confondre les archives comme des
objets naturels (ex : des arbres) car les archives sont les résultats d’actions d’hommes. Le
travail de l’interprétation de Foucault est de décrire les pratiques religieuses, économiques,… que
sous-tendent un énoncé (ensemble de pratiques institutionnelles).
Il ne s’agit pas de décrire l’ensemble des points de vue du monument. Le monument est l’acte de
pars (??)  il y a des hommes qui ont énoncé ce monument. Le monument est fait par les hommes,
ce n’est pas quelque chose de naturel  statut particulier
Texte 19
Il n’y a jamais de secret derrière les choses. Pour Foucault, il n’y a jamais de profondeur des
choses, tout est toujours en surface. Ce qui rend quelque chose signifiant, c’est la relation
qu’entretient un énoncé avec d’autres donc un réseau. Il y a une subjectivité qui rendait compte
du sens de l’acte de parole. Il n’y a pas de profondeur, tout est toujours en SURFACE. On a
conscience de publication du texte  Surface. On est en présence de différents énoncés  on
est toujours dans la surface.
Fait humain. Pour Foucault, les énoncés c’est toute parole matérialisée, ayant un sens et une
valeur d’événement. Il ne réduit pas l’énoncé à une simple phrase. Pour lui, les énoncés
mathématiques et les suites de lettres peuvent être des énoncés.
Ex : AZERTY. Cette suite de lettres a un sens. Même si c’est insignifiant, sur un clavier, c’est
significatif.
1.5
Quelles sont les conditions minimales requises pour qu’un énoncé soit un énoncé ?
1) Il faut que l’énoncé ne soit pas une simple trace, il doit faire sens (ex : les traces de mains
dans les cavernes préhistoriques, différent que les traces de mains sales).
2) Il faut que l’énoncé ait un énonciateur. Un même énoncé prononcé par des énonciateurs
différents n’a pas le même sens. L’énoncé donne un statut à l’énonciateur. (Cas limite : acteur qui
récite un rôle).
Foucault définit 4 conditions nécessaires pour qu’un monument soit considéré comme un énoncé.
1) Une trace doit faire sens
2) Pourvoir déterminer l’énonciateur par rapport à l’énoncé (une trace, une archive) pour définir
les paradoxes dans ce rapport.
Ex : -texte à la 1ère personne (autobiographique)
- Acteur récitant un rôle (texte écrit à la 1ère personne). Si l’acteur est mauvais, on voit le
paradoxe dont parle Foucault. Il faut que l’énonciateur fasse corps avec son énoncé.
L’énonciateur transparaît dans l’énoncé. Il s’agit de comprendre les intentions du discours de
l’énoncé.
-Personnes qui racontent leur propre vie. Qu’y a-t-il de paradoxal avec le texte écrit à la
1ère personne : c’est à la fois subjectif et objectif. On emploie des éléments de fiction pour
parler de nous. Ces paradoxes apparaissent très clairement dans l’autre fiction  être
constamment des écrivains. Il met en avant qu’un énoncé ne fait jamais corps avec son
énonciateur.
3) L’énoncé doit se rapporter à un domaine précis d’objets et doit ensuite être différencié
d’autres performances verbales.
Ex : l’utilisation des mots humanismes, fascisme, idéologie. Chaque interlocuteur pense à un
domaine précis d’objets  problème  l’énoncé doit référer à un domaine précis d’objets sinon il
y a des malentendu. On a une intention de discours ironique.
4) L’énoncé doit être matériellement répétable.
Extrait 16 (Archéologie du savoir)
C’est difficile de répéter matériellement un énoncé identique. Est-ce toujours le même énoncé si
on donne une même leçon à des moments différents ? Non.
Il se passe la même chose avec les films. Les auditeurs sont différents mais le film et le même. Il
faut tenir compte de toute les variables pour définir un énoncé (il faut avoir cette exigence).
Ex : Un film tourné il y a 50ans a pu choquer et ne choque peut-être plus aujourd’hui avec
l’évolution des mœurs ou même, un film n’est pas perçu de la même façon par tous. Un énoncé
peut être commun à 2 phrases différentes. Ces 2 phrases expriment la même chose mais les
mots utilisés sont différents. Foucault considère que les énoncés sont les atomes du discours. Ils
constituent les formations discursives (différentes disciplines : mathématique, économie,..)
Ex : la linguistique qui, à un moment donné, rencontre l’économie.
KÜHN
1.
Le texte
Son texte est paru aux Etats-Unis en 1962 et il a écrit une postface en 1969. Etant professeur,
il s’est retrouvé en charge d’un cours d’histoire des sciences et devait expliquer ce qu’étaient les
sciences comme la physique et la chimie à des non-scientifiques. L’ensemble de ses réflexions
constitue la révolution scientifique. Pour lui, le problème de l’enseignement des sciences est
surtout lié à l’utilisation de manuels scolaires. Il dit que ces manuels présentent une histoire des
sciences qui ne correspond pas à celle du 19ème siècle.
Voire texte 21
2. Epistémologie
De quoi est-elle faite ? Elle repose sur un ensemble de concepts-clés que nous avons passé en
revue. L’épistémologie est relativement simple parce qu’elle est anglosaxone. Elle repose en
grande partie sur des sens commun. Ses notions-clés sont : 1) Le paradigme
2) La science normale
3) La communauté scientifique.
Pour lui, une science est dite normale lorsqu’une communauté scientifique de chercheurs travaille
sur le même paradigme.
Qu’est ce qu’un paradigme ? Voir définition
Texte 22
Ex : la physique newtonienne, la mécanique quantique.
Pour lui tout paradigme est composé de 4 éléments
1) une certain conception philosophique fondamentale concernant l’espace, le temps, la nature,
l’univers. Il fait rentrer dans le paradigme des notions de croyance de l’ordre philosophique.
2) Chaque paradigme a recueilli un ensemble d’observations répertoriées : pour chaque science, il
y a un ensemble d’expériences canoniques.
3) Des acquis d’autres sciences doivent être concept méthodologique.
Ex : statistique au calcul des probabilités en sociologie.
4) Des événements extraordinaires qui ont modifié profondément des regards portés sur la
nature.
Ex : notion de trou noir en astrophysique.
Ces 4 éléments entrent dans la composition de tout paradigme constituent tout paradigme.
3. Le paradigme et la science normale
Deux textes définissent ce qu’est la science normale. Le 1er texte est le point de départ d’une
science normale et le second est le point d’arrivée.
Comment fonctionne le paradigme ? De quoi s’agit-il ? La science normale se fonde sur un
paradigme. Ses théories et ses expériences définissent un champ d’exploration pour la
recherche, pour la communauté scientifique, un champ dans lequel une science peu se définir ou
au besoin se redéfinir donc se poursuivre.
Quel est le rapport entre le paradigme et la science normale ?
Pour lui, le paradigme est la tradition d’une science. La tradition se définit par les découvertes
qu’elle accepte. Ex : la littérature. Dans le champ de la littérature, on voit des textes poétiques
opposés. On ne pose pas les questions du fondement du paradigme.
Axiome : Dieu existe
On ne cherche pas à le démontrer, on regarde quelles en sont les conséquences.
Philosophème : Corps et âme
Problématique (formule d’emblée philosophique)
Ex : Paul Ricoeur qui est un philosophe français a fondé sa recherche et son livre sur le terme
reconnaissance qu’il appelle philosophème  paradigme
Il remarque que le mot reconnaissance a 6 acceptions et que l’ordre dans lequel elles sont mises
n’est pas le même dans tous les dictionnaires. Il commence à se doter de concepts. Il se pose des
questions lexicographiques. Pourquoi telle ou telle citation à l’appui de telle définition ? Les
différentes acceptions indiquent un déplacement et 3axes :
- Reconnaître quelque chose (discerner)
- Se reconnaître
- Etre reconnu par (autrui)  socioconstructivisme.
Autres paradigmes : J.L. Nancy : la déclosions du christianisme.
M GAUCHET : la notion de désenchantement du monde. Son paradigme
s’articule sur la sécularisation. Il travaille sur la politique de l’éducation. Considérer 1789 est une
césure importante dans l’histoireparadigme.
J.L. Nancy : L’athlétisme est au cœur du christianisme depuis Saint-Paul. Dès le départ, il faut
pousser cette négation jusqu’au b out  2 paradigmes radicalement différents : ils n’ont pas les
mêmes concepts. Point de départ par rapport à une réflexion.
Ex : Conte (histoire du petit chaperon rouge)
Il montre que dans d’autres situations, c’est la même histoire. Mélange de thèmes et de
structures narrative.
Kühn a essayé d’échapper à des impasses. Le paradigme essaient d’échapper à l’assèchement de la
science (parce qu’ils reproduisent le schéma narratif) Dans une école, il faut imposer un
paradigme. Il faut que tout le monde se mette d’accord, il faut donc un paradigme commun : (par
exemple le règlement de l’école ( juridique))
Une science donnée n’utilise pas un seul paradigme. Dans la sociologie, il y a plusieurs paradigmes :
la sociologie selon Bourdieu et la sociologie selon Norbert et Elias.
Autre exemple : la physique. Certains physiciens n’acceptent pas la physique quantique. Un même
paradigme peut être utilisé par différentes sciences, par différentes disciplines. Par contre, les
applications de ce paradigme sont différentes.
Ex : Paul Ricoeur : reconnaissance utilisée en philologie et en histoire de l’art.
Utilisation des paradigmes dans les sciences sociales.
Texte 26
Il dit que la science est normale et qu’elle l’est de 2 manières :
* parce qu’elle est normative
* parce que son cours est régulier.
Elle est aussi conservatrice.
Comment une science est-elle normale au sens de normative ? Elle définit un ensemble de normes.
Pourquoi définit-elle un ensemble de normes ?
1) Elle est normative parce qu’elle isole un ensemble de faits, d’expériences à l’explication
desquelles va se consacrer la recherche. Les faits et les expériences se présentent comme des
énigmes à résoudre. C’est ce qui motive les chercheurs.
2) Elle est normative parce qu’elle utilise un ensemble d’instruments ou de méthodes qui vont
entrer dans la pratique courante de la recherche.
Ex : l’utilisation du télescope.
Les instruments qui proviennent du passé et qui n’étaient pas utilisés étaient pris comme
instruments d’une recherche scientifique.
Ex : les miroirs en optique.
Le miroir existe avant mais il devient un instrument de recherche en optique.
Ex : l’utilisation de l’informatique pour l’explication du fonctionnement du cerveau humain.
3) Elle est normative parce que le paradigme définit un ensemble de problèmes théoriques,
d’ambiguïtés résiduelles que la science normale va se charger de résoudre, va s’attacher à
résoudre. L’adoption d’un paradigme est lui-même problématique.
Ces 3 éléments constituent la science normale au sens de normative.
Comment la science normale, est-elle liée au paradigme ? La science normale est-elle concevable
sans paradigme ?
Non, sinon sur quoi va s’établir la recherche. Un paradigme est concevable sans science normale
même le contraire n’est pas vrai.
4. La science normale comme résolution des énigmes
La notion d’un paradigme ouvre un champ de recherche dans lequel il y a certaines énigmes à
résoudre, c’est ce qui motive les scientifiques.
L’énigme ferait partie de la condition humaine, il est courant de présenter le savoir de cette
manière. Les scientifiques adoptent un paradigme mais ne se pose pas la question du bien fait de
ce paradigme. Ils sont immergés dans leurs recherches. Ils travaillent aveuglement, ils sont
aveuglés par leurs recherches. Il n’y a pas que leurs énigmes à résoudre qui les motivent. Ils ne
sont donc pas préoccupés par l’utilité de leurs recherches et ne se demandent pas à quoi sert la
recherche. Ils ne se préoccupent pas non plus des conséquences éventuelles de leurs recherches.
Ce modus vivendi peut paraître étrange pour quelqu’un qui est extérieur à la discipline.
Comment Kuln le décrit-il ? Voir texte 29.
Il établi une analogie entre le puzzle et sa résolution des énigmes.
Comment décrit-il cette notion de résolution des énigmes ?
Pièces du puzzle + image sur la boîte  il faut sembler les pièces pour arriver à l’image. Le
scientifique tente de trouver une solution aux énigmes. Il suppose qu’il y a une image à
reconstituer. Il y a une solution à l’ensemble des problèmes qu’il suppose.
Pourquoi distingue-t-il le puzzle du dessin ?
Quelle est la différence ? C’est le chemin inverse. Wittgenstein développe une image similaire
par rapport au jeu d’échecs  la stratégie est importance. En expliquant le but, on n’apprend pas
à jouer.
Ce qui est important, c’est l’acquisition d’un certain nombre de compétences, d’aptitudes et
d’attitudes.
Parallèle avec la pédagogie : il faut mettre les enfants en recherche comme les scientifiques sont
dans la cadre de la recherche. Cela rejoint les critiques de Kuln des manuels scolaires. Les
enfants doivent-ils redécouvrir par eux-mêmes quelque chose qui est déjà là ou doivent-ils avaler
les acquis.
 Acquisition de stratégies. Ces stratégies seront transposables à d’autres domaines 
autonomie.
C’est la stratégie d’apprentissage qui est important, pas l’objectif.
Dans le cadre scientifique, les scientifiques n’apprennent pas des théories mais un ensemble de
procédures. Ils étudient des applications de la théorie (théorie en situation)  On recompose la
théorie. En faculté de médecine, on propose des énigmes à résoudre  on en retire les règles ou
les théories. On ne commence pas par enseigner une théorie, on fait l’inverse. Chaque cas
particulier peut être résolu par des paradigmes différents.
Texte 30
Que dit-il à propos du paradigme ? Les scientifiques ne sont pas capables de définir le paradigme
dans lequel ils travaillent.
En pédagogie, la métacognition permet de se rendre compte avec quelle méthode on travaille. Il y
a 3 notions-clés chez Kuln : le paradigme, la science normale et la communauté scientifique. La
communauté scientifique est celle qui a été la plus mal développé par Kuln. Il revient sur cette
notion dans sa postface écrite en 1969.
Il y a eu 3 grands types de critiques après la publication de son texte paru en 1962 :
*Si pour Kuln une communauté scientifique se définit par exemple par l’adoption d’un paradigme
issu de la physique, peut-on dire que la communauté scientifique appartienne à la discipline de la
physique alors que le paradigme pose problème.
* On lui a demandé quelle était, selon lui, l’étendue d’une communauté scientifique. Est-elle celle
de tous les chimistes ou y en a-t-il une des biochimistes comprenant tous les chimistes ?
Problème car ces 2 groupes n’ont pas le même paradigme.
* Au sein d’une communauté de biochimistes, certains groupes obéissent à des paradigmes
différents qui les opposent.
Comment y répond-t-il ? Voir texte 28
Le point de vue dont il parle est celui développé par les critiques.
Quel est le type de réponse qu’il donne ? Plus on se spécialise, plus il est difficile de dire à quelle
communauté on appartient. Un scientifique peut appartenir à plusieurs communautés
scientifiques. Aujourd’hui, la discussion porte sur l’adoption de paradigmes.
5. Les révolutions scientifiques
Pour Kuln, qu’est ce qu’une révolution scientifique.
Voir textes 31 et 32.
Les épisodes extraordinaires constituent un bouleversement dans la science normale.
Il s’oppose à la présentation cumulative des révolutions scientifiques dans les manuels scolaires.
Comment en arrive-t-on à un changement de paradigme ?
C’est le paradigme lui-même qui est générateur d’une crise donc d’une révolution scientifique. Il y
aurait donc d’abord l’adoption d’un paradigme qui définirait une science normale qui provoquerait
un état de crise qui amènerait à une révolution scientifique  adoption d’un nouveau paradigme.
Texte 33
Il décrit le cours de science normale. Les crises vont amener à des révolutions possibles. Qu’est
ce que cet état de crise ?
C’est un sentiment d’insécurité de plus en plus grand qu’éprouvent les scientifiques au cours de
leurs recherches.
Chaque énignme se présente comme un contre-exemple que le paradigme ne peut plus résoudre.
Le paradigme ouvre un champ de recherche.
Pour résoudre ces états de crise, des théories se proposent en concurrence au paradigme. Les
théories sont des ébauches des paradigmes possibles.
Le paradigme pose problème mais ceux qui l’ont adopté ne l’abandonnent pas. Pour quelle(s)
raison(s) ?
Pour lui, une science est normale dans le sens de conservatisme, c’est-à-dire qu’elle devient
rigide. Les scientifiques ayant travaillé pendant plusieurs années sur un paradigme vont
difficilement l’abandonner même s’il est erroné.
Il dit que les révolutions scientifiques ne sont les faits que d’hommes jeunes.
Ex : Einstein. Il n’y avait aucune évidence pour lui quand il est entré dans le domaine de la
physique.
Textes 34 et 35
Quelles sont les issues possibles d’un état de crise. Il y en a 3. Voir texte 36.
a) Conservation in extremis du premier paradigme.
b) Etat de crise qui se maintient.
c) Adoption d’un nouveau paradigme.
Pour Kühn, les révolutions scientifiques sont assez rares.
Avec la notion de paradigme de Kühn, la science n’est pas une accumulation de savoirs. Un nouveau
paradigme c’est une reconstruction de la science.
Ex : C’est comme si l’on voyait la même chose avec une autre paire de lunettes. Le paradigme
serait la paire de lunettes.
Qu’est-ce que le passage d’un paradigme à un nouveau paradigme ? Que sait-on ?
Le premier paradigme serait un canard, le second serait un lapin. C’est donc une reconfiguration
différente.
Canard ou lapin ?
Pour Kühn, on a le plus souvent affaire à des modifications du paradigme mais rarement à un
paradigme nouveau.
3. Conséquences des révolutions scientifiques.
Kühn relève 4 conséquences des révolutions scientifiques.
1) Ces changements de paradigme expliquent la naissance de spécialisations dans des
disciplines données et la fusion de certaines disciplines.
Ex : biochimie en chimie, l’ethnopsychanalyse
2) La création de ces nouveaux champs disciplinaires par spécialisations ou par fusion a pour
conséquence des problèmes qui étaient tenus pour des problèmes scientifiques ne sont
plus considérés comme étant des problèmes scientifiques ; ils n’en font plus partie.
Texte 37
3) L’adoption d’un nouveau paradigme peut conduire à l’inverse c’est-à-dire à réadopter
comme pertinent et scientifique, des problèmes qui n’étaient plus jugés comme
scientifiques.
Texte 38
4) Lorsqu’il y a changement de paradigme, il y a une modification des paradigmes à résoudre.
Texte 39
Les révolutions scientifiques et leur invisibilité dans les manuels scolaires.
Il soulève les questions au niveau des manuels scolaires.
1) La question de la découverte.
2) La question de l’invisibilité des révolutions scientifiques dans les manuels scolaires.
3) Dans les manuels scolaires ; l’histoire des sciences est présentée comme cumulative et
anecdotique. Elle est jalonnée de grandes découvertes scientifiques généralement
associées à de grands scientifiques. Les grandes découvertes sont des tournants dans
l’histoire de cette science. Tout le passé sert à expliquer le présent.
Qu’est-ce qu’une découverte ?
C’est l’acte de voir. A un moment donné, il découvre ; il voit. C’est une présentation
anecdotique de la science. Seulement ; la découverte scientifique ne fonctionne pas du tout
comme ça.
Textes 40 et 41
Comment pourrait-on définir ces bouleversements scientifiques autrement que comme des
grandes découvertes ?
Il faudrait renverser la machine : expliquer le problème de manière procédurale.
1) Si l’on présente les révolutions scientifiques comme cumulatives, comme étant des jalons,
les révolutions scientifiques deviennent invisibles dans la représentation.
Textes 42 et 43
De quoi parle Kühn quand il parle de l’invisibilité des révolutions scientifiques ?
On isole certains faits, on laisse de côté certains éléments non significatifs. Le passé sert à
expliquer pourquoi nous adoptons tel ou tel paradigme. On présente les révolutions
scientifiques pour nous mais ça n’explique pas ce que sont les révolutions scientifiques.
Le présent devient antihistorique.
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