Puberté normale et pathologique

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avril 17
PUBERTE NORMALE ET PATHOLOGIQUE
Dr Odile RICHARD
Service de Pédiatrie - CHU de Saint-Etienne
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PUBERTE NORMALE
Chez la fille
Chez le garçon
Explorations paracliniques
Modifications psychologiques
PUBERTES PRECOCES
Définitions cliniques et physiopathologiques
Pubertés précoces centrales
Pseudo-pubertés précoces périphériques
gonadiques ou surrénaliennes
Pubertés précoces partielles
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RETARDS PUBERTAIRES
Données cliniques
Orientations étiologiques
Indications thérapeutiques
Objectifs :
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connaître les étapes normales du développement pubertaire
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identifier le caractère pathologique d'un développement pubertaire prématuré et
prescrire les examens de débrouillage
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conduire une démarche diagnostique et étiologique devant un retard pubertaire
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identifier une indication de consultation spécialisée devant une pathologie pubertaire
1
LA PUBERTE NORMALE
Elle est sous la dépendance de phénomènes neuro-endocriniens encore mal connus ; ces phénomènes
vont aboutir au réveil de l'hypothalamus dont la fréquence et l'amplitude des pics de sécrétion de LHRH vont se
trouver augmentées. L'hypophyse sera donc plus stimulée, elle augmentera la fréquence et la sécrétion des pics
de LH et de FSH qui stimuleront à leur tour les gonades (cf annexe 1).
Le mécanisme de mise en route des phénomènes neuroendocriniens est encore imprécis, ce mécanisme
pourrait être régulé par une horloge interne reflétant la maturité de l'organisme et/ou par des phénomènes de
maturation enzymatique activant ou inhibant l'action de certains neurotransmetteurs.
Plusieurs facteurs peuvent influencer l'âge de la puberté et son déroulement : facteurs génétiques, socioéconomiques (on assiste progressivement à un rajeunissement de l'âge pubertaire), nutritionnels.
Une puberté normale comporte :
1. Développement des caractères sexuels
2. Croissance pubertaire (action conjointe de l'hormone de croissance
et des hormones sexuelles)
3. Modification de la corpulence
4. Modification du comportement
I.
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PUBERTE NORMALE CHEZ LA FILLE
Début à 11 ans d'âge osseux (ce qui correspond à des âges chronologiques pouvant aller de 9 à 13 ans)
Développement complet des caractères sexuels en 3 à 4 ans en moyenne
Premier signe clinique : développement des seins, 5 stades selon Tanner (cf annexe 2), asymétrie possible au
départ
Avec 6 mois de décalage en plus ou en moins : développement de la pilosité pubienne et axillaire, 5 stades
selon Tanner (cf annexe 3)
Hymen devient plus épais, rosé, secrétant, développement des petites et grandes lèvres, horizontalisation de
la vulve.
Ménarche vers 13 ans en moyenne (premiers cycles anovulatoires) ; 2 à 2 ans et demi après les 1° signes
pubertaires , au maximum 4 ans après .
Accélération de la vitesse de croissance avec un gain total de taille pubertaire de 20 cm environ.
Acné.
II. PUBERTE NORMALE CHEZ LE GARCON
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Début à 12 ans 1/2 d'âge osseux (ce qui correspondant à des âges chronologiques pouvant aller de 10 à 14
ans).
Développement complet des caractères sexuels en 3 ans 1/2 en moyenne.
Premier signe : augmentation du volume des testicules (asymétrie possible au départ). Grande longueur > 25
mm ou volume > 4 ml.
Avec 6 mois de décalage en plus ou en moins apparition de la pilosité pubienne et axillaire.
Pigmentation du scrotum, croissance de la verge
Gynécomastie fréquente (60% des cas)
Développement plus tardif de la pilosité faciale, corporelle, des masses musculaires, mue de la voix.
La spermatogénèse n'est acquise qu'en fin de puberté.
5 stades de développement (cf annexe 4)
Accélération de la vitesse de croissance avec un gain de taille pubertaire de 28 cm environ.
2
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Acné.
III. MOYENS D'EXPLORATION DU DEROULEMENT PUBERTAIRE
Ils ne sont utilisés que si l'on a un doute sur un éventuel aspect pathologique de ce déroulement
pubertaire. La surveillance clinique de l'évolutivité pubertaire reste l'élément le plus important (tous les 6 mois à
1 an).
1/ Les explorations biologiques : visent à mettre en évidence

Une augmentation de la fréquence des pics de sécrétion de la LH et de la FSH par :
- test au GHRH : pic de LH > pic de FSH signe l'évolutivité pubertaire
- augmentation de la LH et de la FSH sur des urines de 24 heures

Une augmentation des sécrétions hormonales gonadiques : 17  oestradiol, testostérone >1 nanomol/l

Une augmentation de la DHAS (déhydroépiandrostenedione) reflétant la participation surrénalienne dans
le développement pilositaire et la virilisation pubertaire.

Une augmentation de l'IGF1 : facteur de croissance dépendant de l'hormone de croissance et de l'état
nutritionnel.
2/ Les explorations radiologiques :
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Age osseux : compatible avec le développement pubertaire environ 11 ans chez la fille, 12 ans 1/2 chez le
garçon
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Echographie pelvienne chez la fille
- hauteur utérine > 30 mm
- fond utérin élargi
- augmentation du volume ovarien et présence de follicules.
IV. LES MODIFICATIONS PSYCHOLOGIQUES
Difficultés d'identification, d'acceptation des transformations du corps, interrogations sur sa normalité
peuvent être à l'origine d'angoisse ou de problèmes psychologiques qu'il faudra savoir déchiffrer chez un
adolescent pas toujours expansif dans ses propos (cf cours visites de routine chez l'adolescent).
LES PUBERTES PRECOCES
I.
DEFINITIONS CLINIQUES
C'est l'apparition de caractères sexuels avant l'âge pubertaire normal comme décrit dans le chapitre
précédant. On parle de :
- Pubertés précoces : avant l'âge de 8 ans chez la fille
avant l'âge de 9 ans chez le garçon
-
Pubertés avancées : entre 8 et 9 ans chez la fille
entre 9 et 10 ans chez le garçon
II. DEFINITIONS PHYSIOLOGIQUES
Suivant le niveau d'activation pubertaire on distingue :
3
-
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Pubertés précoces ou avancées vraies ou centrales : liées à une activation précoce de l'axe
hypothalamo-hypophysaire
Pseudo pubertés précoces périphériques : l'axe gonadotrope n'est pas activé et les sécrétions
hormonales proviennent des glandes surrénales ou des gonades
Pubertés précoces ou avancées partielles : un seul caractère sexuel se développe (seins ou
pilosité), à priori non pathologiques.
III. LES PUBERTES PRECOCES OU AVANCEES CENTRALES
1/ Diagnostic positif :
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Apparition d'un développement mammaire +/- pilositaire concomitant ou augmentation bilatérale
du volume testiculaire
Accélération de la vitesse de croissance qui peut parfois même précéder les signes pubertaires
Développement de l'acné
Modification du comportement "crise d'adolescence anticipée"
Avance de l'âge osseux sur l'âge chronologique
Augmentation des sécrétions de LH et FSH urinaires ou test au LHRH avec pic de LH>FSH
Conséquences pathologiques
1. Retentissement somatique et psychologique
d'un développement sexuel à un âge
inadapté
2. Accélération de la vitesse de croissance et
de la maturation osseuse avec risque de
petite taille définitive
A retenir : toute accélération précoce de la vitesse de croissance doit faire rechercher
une puberté précoce.
Deux à trois examens à pratiquer en bilan initial
1. Age osseux
2. FSH-LH urinaires sur 24 heures
3. Echographie pelvienne chez la fille confirmant
l'imprégnation oestrogénique utérine.
Si le diagnostic semble se confirmer au vue des ces examens, il faut confier l'enfant au spécialiste
endocrinologue pédiatre pour
2/ Diagnostic étiologique et décision thérapeutique

Sur le plan étiologique :
Les pubertés précoces sont plus rares que les pubertés avancées. Elles sont plus fréquentes chez les filles que
chez les garçons. Chez les filles elles sont plus souvent idiopathiques alors que chez les garçons, une
étiologie neurologique est souvent retrouvée.
De toute façon devant toute puberté précoce féminine ou masculine, on demandera une IRM cérébrale à la
recherche d'une tumeur bénigne ou maligne, d'une hydrocéphalies, d'un kyste arachnoïdien.
4
A signaler aussi la possibilité de puberté précoce chez des enfants irradiés au niveau cérébral pour une
pathologie tumorale initiale et la fréquence des tumeurs cérébrales (gliome) chez des enfants porteurs d'une
maladie de Recklinghausen, d'où la surveillance pubertaire étroite de ces enfants.
Par ailleurs , en milieu hospitalier des tests dynamiques au GnRH avec dosage de testostérone ou 17 
oestradiol pourront être réalisé pour bien confirmer l'origine hypothalamo-hypophysaire de ce
déclenchement pubertaire.

Sur le plan thérapeutique :
- Les pubertés précoces sont toutes traitées. On utilise des agonistes de la GnRH qui saturent les
récepteurs hypophysaires à GnRH entraînant secondairement une non stimulation du secteur
gonadotrope hypophysaire et une baisse des sécrétions de LH et FSH.
Les signes cliniques pubertaires régresseront ou se stabiliseront, la maturation osseuse se ralentira
et le capital de croissance augmentera. Le traitement est bien supporté à cours et long terme, il doit
durer au mois 2 ans.
Deux spécialités pour l'instant sur le marché : Decapeptyl ®, Enantone®.
-
Les pubertés avancées sont moins systématiquement traitées. On tient compte de l'évolutivité, de
l'avance de maturation osseuse, du pronostic de taille, de la maturité psychologique de l'enfant.
IV. PSEUDO-PUBERTES PRECOCES PERIPHERIQUES
Elles sont beaucoup plus rares.
Les hormones sexuelles proviennent des surrénales ou des gonades, les taux de FSH-LH urinaires sont
bas, il peut y avoir une avance de l'âge osseux.
1/ Chez la fille :
Il faut rechercher une tumeur ovarienne par échographie ou IRM. Cette tumeur peut secréter
anormalement des oestrogènes entraînant une féminisation précoce.
Il faut rechercher un problème surrénalien (tumeur, ou pathologie de sécrétions des hormones surrénales
par défaut enzymatique responsable d'une hyperplasie surrénalienne congénitale) s'il y a des signes de
virilisation: développement anormalement précoce de la pilosité pubienne, augmentation du volume du clitoris,
par contre il n'y a pas de développement des seins.
2/ Chez le garçon :
La sécrétion d'androgènes peut provenir d'une tumeur testiculaire ou surrénalienne ou d'une hyperplasie
surrénale congénitale.
On peut noter un développement anormal de la pilosité, de la verge mais pas d'augmentation bilatérale
de la taille des testicules comme dans la puberté précoce centrale.
A retenir : tout développement précoce de la puberté pubienne avant l'âge de 8-9 ans
doit conduire à une consultation spécialisée pour bilan surrénalien et échographie
pelvienne et surrénale.
V. PUBERTES PRECOCES PARTIELLES ou dissociées
1/ La prémature thélarche
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Développement prématuré isolé des seins, faisant suite parfois à une crise génitale.
Dans 80% des cas, cela est noté avant l'âge de 2 ans/
Le développement des seins est uni ou bilatéral sans autre signe pubertaire associé : pas de pilosité
pubienne, vulve non secrétante, croissance régulière ; âge osseux proche de l'âge chronologique.
Le dosage de la LH est normal pour l'âge, la FSH peut être discrètement augmentée.
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L'échographie montre un utérus infantile.
La régression se voit dans 32% des cas (surtout si survenue avant l'âge de 2 ans). Dans 57% des cas cela
persiste jusqu'à la puberté et dans 11% des cas on peut noter une augmentation du volume mammaire.
La première année une surveillance tous les 4 à 6 mois est nécessaire pour éliminer une puberté centrale
précoce débutante, ensuite une surveillance plus espacée tous les 6 mois à 1 an est suffisante car la séquence
prémature thélarche-puberté avancée peut se voir.
Si le diagnostic de thélarche est confirmé, il n'y a pas de traitement.
2/ La prémature pubarche ou adrénarche
C'est le développement isolé de la pilosité pubienne avant l'âge de 8 ans chez la fille et 9 ans chez le
garçon ; mais on ne note aucun autre signe pubertaire ou d'hyperandrogénie. Néanmoins, comme vu dans le
chapitre des pseudo-pubertés précoces périphériques, un bilan surrénalien au départ est nécessaire pour éliminer
une hyperplasie surrénalienne congénitale liée à un bloc enzymatique entraînant l'accumulation de dérivés
surrénaliens virilisants.
Si par contre le diagnostic de pubarche simple est retenu, c'est une variante physiologique de la puberté
dite surrénalienne qui survient chez tous les enfants autour de 7 ans, ayant pour marqueur biologique une
élévation de la DHAS (dehydroepiandrostenedione). Chez certains enfants, au système pileux un peu plus
sensible (notion familiale fréquente) cette puberté surrénalienne peut se manifester par un développement de la
pilosité pubienne. Ceci se voit dans les deux sexes, il n'y a pas de traitement, une surveillance tous les 6 mois
s'impose car la séquence prémature pubarche-puberté avancée peut se voir. Chez les fille une surveillance à long
terme est nécessaire car une évolution vers un syndrome des ovaires polykystiques (obésité, hirsutisme,
dysménorrhée) peut se voir.
3/ Métrorragies prématurées isolées
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Eliminer avant tout une cause vaginale : corps étranger,lésions vulvaires ou vaginales, plus rarement tumeur,
par une échographie ou une vaginoscopie sous anesthésie générale.
Eliminer un syndrome d'autonomisation ovarienne dans le cadre d'un syndrome de Mac Cune Albright lié à
une mutation somatique dela sous unité  des protéines G, entraînant une activation de l'adrénylcyclase
membranaire , d'où une production excessive d'AMP cyclique et une hyperactivité ovarienne avec
formations de kystes folliculaires, libérant des oestrogènes imprégnant l'utérus avec saignement lors de la
chute de l'imprégnation oestrogénique. Ce syndrome rare peut s'associer à des taches cutanées café au lait,
irrégulières, plutôt postérieures et à une dysplasie osseuse.
Sans syndrome de Mac Cune Albright on peut aussi observer des pubertés précoces par kystes folliculaires,
elles traduisent une certaine activation ovarienne transitoire donnant des poussées de développement
mammaire avec une rétrocession de ce développement entre les poussées ; parfois des métrorragies sont
associées précédées de douleur abdominale traduisant la rupture d'un kyste folliculaire.
Dans ce cas là le 17  oestradiol est élevé mais les FSH-LH basses, il n'y a pas d'accélération notable de la
vitesse de croissance.
Le caractère fluctuant du volume mammaire est un bon élément de diagnostic différentiel par rapport à une
puberté précoce centrale pour laquelle le volume mammaire augmente progressivement.

Un suivi à long terme de ces métrorragies pubertaires ou de ces kystes folliculaires est nécessaire car
l'évolution ultérieure vers une vraie puberté précoce est possible.
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LES RETARDS PUBERTAIRES
Sont définis par :
- l'absence de développement des seins chez la fille à l'âge de 13 ans ou aménorrhée primaire 4 ans
après le démarrage pubertaire.
- l'absence d'augmentation du volume testiculaire chez le garçon à l'âge de 14-15 ans.
I. DONNEES CLINIQUES
1/ Interrogatoire recherchera



Les antécédents d'âge pubertaire dans la famille
Les antécédents personnels : affections chroniques
Le contexte psycho-environnemental (alimentation, nombre d'heures de sports par semaine)
2/ Examen clinique recherchera




Un retard statural associé
Des dysmorphies orientant vers une cause génétique
Le degré de développement des organes génitaux, l'aspect éventuellement ambigu des organes génitaux, un
micropénis, une cryptorchidie, un hypospade.
Une anosmie
A l'issue de cela, on pourra demander comme examens de débrouillage :
 Un âge osseux : afin d'être sûr qu'il soit compatible avec une mise en route pubertaire (maturité suffisante
de l'organisme)
 Des FSH-LH urinaires permettant une orientation étiologique du retard pubertaire
II. ORIENTATIONS ETIOLOGIQUES
1/ Le retard pubertaire simple :



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
Etiologie la plus fréquente
Surtout chez le garçon
Notion familiale souvent retrouvée
S'accompagne d'une croissance différée
L'âge osseux est en retard et non compatible avec un démarrage pubertaire, ce qui laisse supposer un certain
capital de croissance et donc pas forcément un mauvais pronostic de taille finale
Les FSH-LH urinaires montrent des taux non encore augmentés, prépubères
Une surveillance s'impose de toute façon pour être sûr que la puberté se mettra en route ultérieurement car
parfois le diagnostic différentiel avec un hypogonadisme central n'est pas simple
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2/ Les retards pubertaires accompagnant certaines maladies plus générales pouvant
retentir sur le fonctionnement de l'axe gonadotrope.
a) digestives :
maladie coeliaque de découverte tardive, maladie de Crohn entraînant une carence nutritionnelle
b)
inflammatoires :
polyarthrite, asthme traités par corticoïdes
c ) insuffisance rénale chronique
c) hypothyroïdie
d)
anorexie mentale :
entraînant une carence nutritionnelle et des perturbations de l'axe gonadotrope (cf cours correspondant).
3/ Les retards pubertaires liés à une atteinte des gonades.
Les FSH-LH urinaires ou sanguines sont très élevées, l'âge osseux est compatible avec un démarrage pubertaire.
Un caryotype s'impose.
Chez la fille






Syndrome de Turner : un retard de taille est toujours associé, le retard pubertaire est fréquent mais non
constant. Ce retard est en rapport avec des ovaires réduits à des bandelettes fibreuses. La stérilité est très
fréquente.
Dysgénésies gonadiques : défaut de fabrication d'œstrogène.
Ovaires irradiés dans le cadre d'un traitement d'une maladie tumorale, ou ovaires lésés par une
chimiothérapie toxique.
Ovarite auto-immune pouvant s'inscrire dans le cadre d'une autre maladie auto-immune
(polyendocrinopathie)
Mutations inactivatrices des récepteurs aux gonadotrophines (mutation du gène du récepteur à la FSH
ou la LH) : affections exceptionnelles.
Résistance complète aux androgènes par mutation du récepteur : 46XY, phénotype féminin mais testis
et non ovaires, pas d’utérus
Chez le garçon
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



Syndrome de Klinefelter : (un ou plusieurs X en supplément), grande taille associée ; âge de découverte
variable mais à l'âge pubertaire se révèle souvent une gynécomastie associée à des petits testicules. La
stérilité est constante.
Syndrome de Noonan : le caryotype est normal mais le phénotype est particulier avec des traits communs
avec un syndrome de Turner. Ce syndrome peut se voir chez le garçon ou la fille mais le retard pubertaire
chez le garçon est lié à une déficience endocrine des testicules, alors que chez la fille il s'agit plutôt d'un
retard pubertaire simple. Chez le garçon, une stérilité est constatée dans 50% des cas pour certaines études.
Anomalie de synthèse de la testostérone : en rapport avec des défauts enzymatiques, un aspect ambigu des
organes génitaux peut se rencontrer.
Anorchidie ou testicules rudimentaires (étude du gène SRY nécessaire).
Mutations inactivatrices des récepteurs aux gonadotrophines LH et FSH.
Testicules irradiés ou action chimiotoxique de certaines chimiothérapie.
Atteinte virale (orchite ourlienne) ou traumatique
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HYPOGONADISMES HYPERGONADOTROPES
Chez la fille
Chez le garçon

Turner

Klinefelter

Autres dysgénésies ovariennes

Noonan

Mutations inactivatrices des récepteurs à
la LH et FSH

Défaut de synthèse de la testostérone

Ovaires irradiés et chimiothérapies

Mutations inactivatrices des récepteurs à
la LH et FSH

Ovarite auto-immune

Testicules irradiés et chimiothérapies

Atteinte virale, traumatique

Anorchidie ou testicules rudimentaires
Résistance aux androgènes
4/ Les retards pubertaires liés à une atteinte de l'axe hypothalamohypophysaire
Les taux de FSH et LH urinaires ou sanguins très bas, le test au LHRH ou GnRH est plat. L'âge osseux est
pourtant compatible avec un démarrage pubertaire. Une IRM cérébrale s'impose et on doit rechercher une
anosmie.




Déficit anté-hypophysaire total : un déficit en hormone de croissance est associé et parfois déjà connu avant
la découverte du retard pubertaire, un déficit en TRH et CRF peut aussi être associé. L'IRM montre une
hypophyse petite ou une interruption de la tige pituitaire.
Découverte d'une tumeur cérébrale intra ou extrasellaire (crâniopharyngiome, gliome, adénome à prolactine)
Séquelles d'une intervention neuro chirurgicale ou d'un traumatisme crânien, ou d’une infection
Causes génétiques
- syndrome de Kallmann de Morsier : anomalie génétique en rapport avec des mutations génétiques non
encore totalement inventoriées. Différents modes de transmission sont possibles. Il s'agit d'une anomalie de
la migration des neurones à LHRH et des cellules olfactives d'où un défaut de développement des bulbes
olfactifs visibles en IRM et une anosmie.
- mutations des récepteurs au GnRH (pas d'anosmie).
- mutation des gènes de la LH ou de la FSH
- syndromes malformatifs associés à une obésité, un retard mental (syndrome de Willi Prader, syndrome
de Laurence Moon Bield)
Néanmoins, on peut voir une atteinte fonctionnelle de cet axe dite atteinte d'origine psychogène souvent en
rapport avec une carence nutritionnelle plus ou moins évidente ou une toxicomanie ou une activité sportive
intense mais c'est toujours un diagnostic d'élimination.
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HYPOGONADISMES HYPOGONADOTROPES
Causes génétiques
Syndrome de Kallmann de Morsier
Syndrome de Willi Prader, de Laurence Moon Bield
Mutation du récepteur de GnRH, des gènes de la LH ou FSH
Causes traumatiques exogènes
Radiothérapie
Intervention neurochirurgicale
Traumatisme crânien
Processus expansif intracrânien
Tumeur extra ou intrasellaire
Déficit anté-hypophysaire non tumoral
Hypoplasie hypophysaire
Rupture de la tige pituitaire
Causes psychogènes
III. INDICATIONS THERAPEUTIQUES DES RETARDS PUBERTAIRES
Ce sont des indications en principe de spécialiste en endocrinologie en dehors des maladies générales que l'on
essaiera de traiter au mieux
 Le retard pubertaire simple :
Pas de traitement médical en principe nécessaire mais de la patience. Néanmoins si le retentissement
psychologique est important, on peut donner vers l'âge de 12-13 ans (en âge osseux) chez le garçon de faibles
doses de testostérone retard pendant 4 à 6 mois pour initier le démarrage pubertaire et l'apparition du pic de
croissance.
 dans les autres cas :
causes gonadiques ou atteinte hypothalamo-hypophysaire, on utilise lorsque l'âge osseux atteint 12-13 ans, de la
testostérone retard à doses progressivement croissantes à maintenir à l'âge adulte ou un traitement
oestroprogestatif de substitution à maintenir aussi à l'âge adulte.
A l'âge adulte, dans les cas d'hypogonadisme hypogonadotrope, des hormones proches des hormones
hypophysaires ou hypothalamioquues peuvent être utilisées, surtout s'il y a un désir de procréer mais ce sont des
traitements astreignants non proposés en routine chez l'adolescent.
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