Fixe : UV1 Mr. Lapaquellede : 14/01/2009 CARACTARISTIQUES CLINIQUES DES TROUBLES PSYCHOTIQUES ET NEVROTIQUES. ■ Les psychoses : Il s’agit de l’ensemble de pathologies sévères caractérisées par l’altération de l’expérience de réalité. Cette réalité est remaniée, pour réapparaitre sous une forme modifiée qui est le délire. Il n’y a pas de conscience des troubles et donc du délire. La clinique des psychoses est donc essentiellement centrée sur le délire. Délire : vient du latin « délirare » qui veut dire sortir du sillon. Le substantif est « délirium ». C’est un symptôme. L’idée délirante est distincte de l’erreur de jugement, ou de l’idée fausse. C’est une croyance et la croyance délirante à la différance d’une opinion normale est une conviction plus ou moins absolue, inaccessible à la critique, au résonnement, et à la démonstration. Il en est persuadé, c’est interne à son psychisme. De plus cette croyance n’est pas partagée par le groupe socioculturel du sujet. Cette notion est très importante. Les idées délirantes peuvent apparaitre dans 2 contextes idéologiques différents. Tout d’abord dans un contexte de trouble de la conscience. On parle d’état confusodélirant (Délirium Tremens). Ces troubles de la conscience font que la réalité est perçue de façon erronée. Le délire peut aussi se développer dans un état de conscience normal. Et dans ce cas là on entre dans le domaine des psychoses. Il se rappellera de son épisode délirant. Les psychotiques se désintéressent de la réalité extérieure et ne s’intéressent qu’à leur réalité subjective. Pour décrire les délires on peut utiliser plusieurs critères : mécanisme, thème, structure, évolution. Les mécanismes : on distingue 2 grandes catégories : les phénomènes idéatoires, c'est-à-dire des intuitions, imaginations, interprétations, ou bien des phénomènes perceptif, c'est-à-dire les illusions et des hallucinations. o Les intuitions délirantes : c’est la révélation immédiate qui surgit en l’absence de donnée sensorielles objectives, et d’opérations intellectuelles et qui s’accompagne d’une conviction absolue. o Les interprétations : c’est l’inférence d’un percept exact à un concept erroné. Cela part d’un élément exact de la réalité au quel on va donner un faux sens. A partir d’un concept réel les patients vont avoir un raisonnement faux qui va donner un sens particulier à la réalité du sujet. o Les imaginations pathologiques : la prolifération imaginaire est surabondante, luxuriante, elle envahi tout, cela entraine des fabulations, des faux souvenirs, et dans ce contexte les patients ont tendance à substituer au monde réel une conception fantastique, merveilleuse, baroque du monde. Cela prend de plus en plus d’ampleur et de plus en plus de péripéties vont arriver. On oppose ces phénomènes aux phénomènes perceptifs. o Les illusions : cela est relativement rare. Illusions d’optique, de mouvement des objets, de grandeur des objets. C’est la falsification de la perception d’un objet réel. o Les hallucinations : ce sont des perceptions sans objet à percevoir. On distingue 2 catégories : Les psychosensorielles : ce sont des hallucinations qui passent par les organes des sens. Il s’agit d’un phénomène sensoriel qui a tous les attributs du réel. Il les situe dans l’espace. On trouve des hallucinations : Visuelles : phosphènes, figures, scènes, dessins, ....elles peuvent être élémentaires ou complexes, immobile soit en mouvement soit en grandeur nature soit plus petites (images lilliputiennes) soit plus grande (images Gulliverriennes). Ouïe : acoustiques ou acoustico verbales. Elles sont localisées dans l’espace. Ce peut être des voix qui sont l’écho de la pensée, qui décrivent ce que le patient pense. Les patients vont adopter alors certains comportements : des attitudes d’écoute. Olfactives et gustatives : gouts suspects,…. Tactiles : passives ou actives. Cénesthésiques ou schéma corporel : idées de transformation corporelle, de possédé, distorsion des membres, … Motrices : hallucinations de mouvements actifs ou passifs. Cela affecte surtout les muscles phonatoires. Les psychiques : elles naissent directement dans l’imagination ou la pensée. Cela n’a pas de caractère de sensorialité, ni spatial, mais un caractère d’objectivité. Le patient dit que cette vision n’est pas la sienne. Visuelles : ce sont des visions intérieures ou des souvenirs qui se réactualisent. Des scènes imaginaires qui se produisent dans le cerveau. Ce sont des images mentales involontaires. Ouïe : voix intérieures, murmures intrapsychiques, des transmissions de pensées, un écho de la pensée, de la lecture et les patients entendent leur pensées comme si elles venaient d’autrui, il y aura alors un sentiment de vol de la pensée. Psychomotrices verbales : le patient à l’impression que ses organes émettent des sons hors sa volonté. L’automatisme mental : c’est l’association de 3 mécanismes hallucinatoires. On l’appelle aussi le triple automatisme mental : idéo-verbales et moteur ou des mouvements involontaires de manière automatique. Thèmes : les patients délirants peuvent développer un ou plusieurs thèmes. o La persécution : il s’agit d’un sujet convaincu d’avoir subi un préjudice corporel, psychologique, moral, affectif, professionnel, qu’il est poursuivi, victime d’un complot, d’une tentative d’empoisonnement. Il y a donc persécuteur. Il peut être inconnu, soupçonné ou désigné. Il peut y avoir plusieurs persécuteurs (complots, ligues, …). o La mégalomanie : très riche, toute puissance, grandeur, filiation aristocratique, rôle politique, visions divines, … o L’influence : emprise maléfique, … o Idées passionnelles : érotomanie = jalousie pathologique. o Culpabilité : souvent accompagnée d’idées dépressives ou d’incurabilité. o Hypochondriaques : persuasion d’une maladie imaginaire. o Thème de référence : tout ce qui se passe à avoir avec le patient. Structures systématisée : On oppose 2 types de délires selon leur structure. Tout d’abord les délires systématisés. Ce sont des délires cohérents, crédibles, logiques. Ils sont pris dans le caractère et la personnalité du délirant (exemple le délire paranoïaque). Elles sont toujours réductibles à une pathologie des croyances. C’est toujours une croyance fausse. La construction est logique à partir d’éléments faux qui sont comme les postulats du délire. Toutes les forces affectives se polarisent dans le sens du délire, qui subordonne toute l’activité psychique. Ces délires sont relativement plausibles pour le patient. Mal systématisée : Evolution : L’évolution générale des délires chroniques peut être émaillée d’épisodes aigus, féconds, avec recrudescence des idées délirantes, alternant avec des périodes de rémission. Ces pathologies nécessitent un traitement permanent. ■ Troubles névrotiques : Ce sont des affections où la souffrance psychique est directement ressentie par le patient et est plus ou moins contrôlée par des phénomènes psychiques à l’origine des symptômes névrotiques. Les troubles névrotiques n’entrainent pas une distorsion du sens de la réalité et c’est la raison pour laquelle les patients ont conscience du caractère morbide de leurs troubles. Ces états névrotiques sont sous tendus pas une anxiété née de conflits psychiques le plus souvent inconscients. L’angoisse est le signal d’un danger, provoqué au niveau du moi qui est l’instance centrale de la personnalité. Le conflit peut provenir de l’extérieur on parle donc d’angoisse d’un objet réel. Ou de l’intérieur, c’est un désir inconscient, une pulsion, perçue par le sujet comme une menace et qui fait s’opposer le ça et le surmoi. Le ça ce sont les pulsions et le surmoi l’instance interdictrice. Elle est déclenchée par des évènements qui ne sont pas objectivement menaçants mais qui réveille des conflits inconscients. Psychique : elle correspond à une attente et un pressentiment d’une menace vague qui est à l’origine d’un sentiment d’insécurité permanente, d’inquiétude flottante, qui n’a pas d’objet précis. L’angoisse se fixe sur le passé entrainant des ruminations et des regrets mais aussi sur le présent qui devient incertain et sur l’avenir qui est vécu comme redoutable. Tout évènement extérieur réactive cet état de tension pénible. Le moindre malaise est l’indice d’une maladie grave. Ils ont des sentiments d’échec, d’infériorité, d’incapacité, une instabilité de l’humeur, une hyper émotivité, des réactions excessives. Manifestations somatiques de l’angoisse : tachycardie, polypnée, manifestation digestives (lourdeurs, ballonnements, troubles du transit,), des manifestations neurologiques (paresthésies, céphalées, lourdeurs dans les membres, le dos, sensations de malaise,…), sur le plan urinaire on retrouve une pollakiurie, … L’anxiété est présente dans tous les états névrotiques et peut constituer l’essentiel de la symptomatologie, on parlera à ce moment la d’angoisse flottante. Elle peut n’apparaitre que dans certaines conditions, on parlera alors d’angoisse fixée que l’on retrouve dans les névroses structurées. Face à un certain contexte le patient va avoir une montée d’angoisse et va dépasser les capacités des mécanismes de défense et cela va favoriser l’apparition de symptômes. Dans un certain nombre de pathologies structurées ce symptôme va fixer l’angoisse. Les névroses vont être classées en fonction de leur structuration. C'est-à-dire en fonction de l’absence ou de la présence plus ou moins élaborée et stable de symptômes névrotiques destinés à réduire la charge anxieuse. Cela permet de distinguer l’anxiété dite généralisée d’un part où l’angoisse reste flottante, isolée ; et les névroses structurée qui sont marquées par la présence de symptômes névrotiques (phobie, tocs, hystérie,…) ne laissant apparaitre l’angoisse que dans des situations particulières. Trouble d’anxiété généralisé : C’est une anxiété et des soucis excessifs qui entrainent une attente avec appréhension et qui concerne un certain nombre d’évènements ou d’activités comme le travail ou les performances scolaires et le patient éprouve des difficultés pour contrôler cette préoccupation. Cette anxiété entraine une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social ou professionnel. Cela s’accompagne de symptômes tels qu’une fatigabilité, une agitation, une sensation d’être à bout, irritabilité, difficultés de concentration et de mémoire, tensions musculaires et troubles du sommeil. A un degré plus important cette anxiété peut devenir une attaque de panique. L’attaque de panique : C’est une période bien délimitée de crainte ou de malaise intense où l’on retrouve des palpitations, tachycardie, transpirations, tremblements, sensation d’étouffement, une gêne thoracique et abdominale, sensations de vertiges, d’instabilité, d’évanouissement, peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou, frissons ou bouffées de chaleur. Les patients présentent parmi cette liste quelque uns de ces symptômes qui surviennent de façon brutale et atteignent leur maximum en moins de 10 minutes. Névroses structurées : Troubles Obsessionnels Compulsifs. Les patients présentent soit des idées obsédantes ou compulsions. Ce sont des pensées et des représentations récurrentes ressenties comme pathologiques et qui entrainent une angoisse ou un mal être. Ce sont des préoccupations qui sont injustifiées, inappropriées et absurdes. Le patient fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces représentations et il est conscience que c’est son propre psychisme qui les produit. D’autres patients présentent des compulsions qui peuvent ou non être présentes avec des idées obsédantes. Ce sont des troubles compulsifs (lavage, rangement, vérification) ou bien des actes mentaux (prier, compter, répéter des mots silencieusement,) que le sujet se sent obligé d’accomplir pour obéir à certaines règles et le sujet reconnait ces compulsions comme excessives et irraisonnées. Elles entrainent une détresse, une perte de temps considérable, et entravent les activités normales du sujet. Les phobies : C’est quand l’angoisse ne survient que dans des situations précises et limitées ou face à des objets précis. C’est une peur persistante et intense à caractère irraisonné ou excessif déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou une situation spécifique. L’exposition processus phobogène provoque de façon systématique une réaction anxieuse immédiate et le sujet reconnait le caractère excessif ou irrationnel de sa peur et les situations phobogènes sont évitées autant que faire ce peut. Que ce soit la souffrance que ça entraine, l’anticipation anxieuse ou l’évitement, tout cela entraine une gêne dans le fonctionnement du sujet, de ses activités. La phobie sociale : c’est la peur persistante en rapport avec des situations sociales dans lesquelles le sujet est en contact avec des gens non familiers ou peut être exposé à l’observation attentive d’autrui. Le sujet craint d’agir de façon embarrassante ou humiliante. L’exposition à ces situations provoque une anxiété chez le sujet qui reconnait le caractère excessif de sa peur. Il va chercher à éviter les situations phobogènes, ce qui va limiter ses activités sociales et le faire souffrir. La névrose hystérique : C’est une pathologie où l’angoisse est convertie en manifestations physiques qui n’ont pas de support organique et qui touche le système de la vie de relation, la motricité, la sensibilité et les fonctions sensorielles et qui mime une affection neurologique ou une affection médicale générale (paralysie d’un membre, ….). Quand la conversion joue son rôle parfaitement, l’angoisse clinique disparait et le symptôme de conversion est exhibé. Cependant il ne souffre pas réellement de ce symptôme. Traitements de ces diverses pathologies :