Cheville

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Cheville
1 Introduction
La cheville est l’articulation entre la jambe et le pied (fig 1). Elle est représentée par
l’articulation talo-crurale entre la talus, le tibia et la fibula. Nous décrirons l’articulation de
la cheville avec les articulations de l’arrière-pied, notamment l’articulation sub-talaire entre
le talus et le calcanéum, dans la mesure où les mouvements sont complexes et dans les trois
plans de l’espace. Ce complexe articulaire de la cheville et du pied possèdent des
mouvements dans un plan sagittal. Il s’agit de l’extension ou flexion plantaire qui éloigne la
face dorsale du segment de la jambe (ou segment crural) comme lors de la marche sur la
pointe des pieds, et de la flexion ou flexion dorsale qui rapproche la face dorsale du pied du
segment de la jambe comme lors de la marche sur les talons. Dans ce plan sagittal,
l’essentiel des mouvements se produisent dans l’articulation talo-crurale. Dans un plan
frontal, l’abduction éloigne l’extrémité du pied de l’axe du corps (comme Charlie Chaplin) et
l’adduction la rapproche. Selon un axe horizontal passant par le deuxième rayon (ou orteil),
la rotation médiale porte la face plantaire en regard de l’axe médian du corps et la rotation
latérale est inverse.
Figure 1 : Schéma de mise en place de la cheville et de l’arrière-pied
La plupart du temps, les mouvements sont combinés. Les deux mouvements les plus
fréquents qui permettent d’adapter la position du pied à la marche, notamment en terrain
accidenté ou en pente, sont l’inversion et l’éversion (fig 2). L’inversion est une combinaison
de l’extension ou flexion plantaire, de l’adduction et de la rotation médiale. L’éversion est
une combinaison de la flexion (ou flexion dorsale), de l’abduction et de la rotation latérale.
Bien sûr, les autres combinaisons de mouvements sont également possibles.
Figure 2 : Mouvements d’inversion et d’éversion
2 Ostéologie
L’articulation talo-crurale unit la face inférieure de l’extrémité inférieure du tibia (voir poly),
la face latérale de la malléole médiale ou tibiale et la face médiale de la malléole latérale ou
fibulaire avec la trochlée du talus qui est composée de la face supérieure, de la portion
cartilagineuse de la face médiale et de la portion cartilagineuse de la face latérale.
L’ensemble de cette articulation ressemble au principe de menuiserie du tenon et de la
mortaise (fig 3).
L’articulation subtalaire unit les trois surfaces cartilagineuses inférieures du talus avec les
trois surfaces supérieures du calcanéum. L’articulation unissant les deux surfaces
postérieures est située en arrière du sinus du tarse dessinés par les deux sillons
correspondant de chaque os. Les surfaces antérieure et moyenne sont très proches et
peuvent être considérées comme fonctionnellement similaires. Elles sont situées en avant
du sinus du tarse. La surface antérieure est située sur la face supérieure du surplomb osseux
que représente le sustentaculum tali.
Figure 3 : Coupe frontale arthrologique de l’articulation talo-crurale
et de l’articulation sub-talaire
3 Arthrologie
L’articulation talo-crurale est fermée proximalement par la syndesmose tibio-fibulaire
composée de ligament tibio-fibulaire antérieur, de ligament tibio-fibulaire postérieur et de
ligament interosseux. L’articulation subtalaire postérieure est séparée des surfaces
subtalaires moyenne et antérieure par le sinus du tarse. Les ligaments se disposent entre le
segment crural, le talus et le calcanéum.
Le ligament collatéral médial ou ligament collatéral tibial ou ligament latéral interne est
dessiné en deux plans. C’est un ligament rubané. Le faisceau profond unit le bord distal du
processus malléolaire tibial à la face médiale du talus, jusqu’au col. Il est disposé en éventail.
Le faisceau superficiel est également rubanée est unit le bord distal de la malléole médiale
au bord médial du sustentaculum tali (du calcanéum) en se prolongeant vers l’avant au bord
médial du ligament calcanéo-naviculaire plantaire. Ce ligament limite le valgus de l’arrièrepied (fig 4).
Le ligament collatéral latéral ou ligament collatéral fibulaire ou ligament latéral externe est
dessiné en trois faisceaux. Le faisceau antérieur ou ligament talo-fibulaire antérieur s’insère
sur le bord antérieur de la malléole fibulaire et se dirige horizontalement en avant et en
dedans vers le col du talus. Il limite le tiroir antérieur de la cheville. Le faisceau moyen ou
intermédiaire ou ligament calcanéo-fibulaire s’insère sur le bord distal de la malléole
fibulaire et se dirige en arrière et en bas pour se terminer sur la face latérale du calcanéum
en haut et en arrière de la trochlée des fibulaires. Le faisceau postérieur ou ligament talofibulaire postérieur s’insère sur le bord postérieur de la malléole fibulaire et se dirige en
dedans horizontalement pour se terminer sur le tubercule postéro-latéral du talus (fig 5).
Le ligament talo-calcanéen est décrit en deux faisceaux. Il est inséré sur chacune des faces
osseuses talienne et calcanéenne qui forment le sinus du tarse. C’est le ligament principal de
l’articulation sub-talaire.
Figure 4 : Vue médiale du ligament collatéral médial
Figure 5 : Vue latérale du ligament collatéral latéral
4 Myologie
La plupart des muscles de la cheville sont longs et situés à la jambe. Ils sont réunis en quatre
loges musculaires. Il existe une loge postérieure superficielle, une loge postérieure
profonde, une loge latérale et une loge antérieure. Ils se terminent tous sur les os du pied.
Certains ont non seulement une action sur la cheville, mais également une action sur les
orteils.
4.1 Muscles de la loge postérieure superficielle
Le muscle triceps sural compose à lui seul la quasi-totalité de l’ensemble musculaire de la
loge postérieure superficielle. Il est composé de trois chefs qui se réunissent distalement sur
la tubérosité postérieure du calcanéum par le tendon calcanéen ou tendon d’Achille. Il est
accompagné par un muscle grêle, le plantaire.
Le muscle gastrocnémien médial s’insère sur le tubercule supracondylaire médial du fémur.
Le muscle gastrocnémien latéral s’insère sur le tubercule supracondylaire latéral du fémur.
Les corps musculaires de ces deux chefs forment le galbe de la moitié supérieure de la
jambe. Ils se réunissent en un corps musculaire distal qui se poursuit par une aponévrose
superficielle (fig 6).
Le muscle soléaire s’insère sur la ligne du soléaire et sur la face postérieure de l’extrémité
supérieure de la fibula en formant une arcade tendineuse intermédiaire. Son corps
musculaire est alors profond par rapport aux corps musculaires des gastrocnémiens. Il se
poursuit par une aponévrose profonde. La réunion des deux aponévroses, superficielle et
profonde, donne en bas le tendon calcanéen.
Le muscle plantaire s’insère sur le tubercule supracondylaire latéral du fémur en dedans de
l’insertion du gastrocnémien latéral. Son corps musculaire est très grêle et suit le bord
médial du gastrocnémien latéral, puis croise en avant celui du gastrocnémien médial pour
longer ensuite le bord médial de l’ensemble aponévrotique du triceps et se terminer sur la
tubérosité postérieure du calcanéus en dedans de l’insertion du tendon calcanéen.
Chacun de ces muscles est innervé par des branches du nerf tibial. Les branches pour les
gastrocnémiens et pour le plantaire naissent dans la fosse poplitée. Le nerf tibial descend
entre les deux chefs des gastrocnémiens, puis sous l’arcade tendineuse du muscle soléaire
où il donne l’innervation de ce dernier et se place ensuite dans la loge musculaire
postérieure profonde. Sur son trajet et dans la fosse poplitée, il est accompagné par l’artère
poplitée. Cette artère se divise ensuite pour donner une branche en dehors qui passe dans
l’orifice interosseux supérieur pour devenir l’artère tibiale antérieure, et pour donner une
branche tibiale postérieure qui suit le nerf tibial.
Figure 6 : Vue postérieure des muscles de la loge postérieure superficielle de la jambe
4.2 Muscles de la loge postérieure profonde
Ces muscles sont insérés sur la face postérieure du tibia sous la ligne du soléaire. Leurs
tendons se dirigent vers la face médiale de l’articulation de la cheville, puis vers la plante du
pied. Ils sont innervés par le nerf tibial qui chemine dans la loge en compagnie de l’artère
tibiale postérieure.
Le muscle tibial postérieur (voir poly) est le muscle le plus proximal et latéral au niveau de
son insertion (fig 7). Son corps musculaire est dirigé en bas et en dedans. Son tendon
terminal est formé en arrière de l’articulation talo-crurale. Il croise en avant le tendon du
muscle long fléchisseur des orteils en arrière et en dedans du talus. Puis le tendon croise la
face médiale du talus pour se diriger vers le naviculaire (fig 8). Il croise la face plantaire du
naviculaire (fig 9) et se termine en plusieurs tendons vers chacun des os du tarse et vers les
bases des trois métatarsiens médians. Il a une action de rotation médiale et soutient ainsi la
voûte plantaire (fig 10). C’est le muscle principal de l’inversion du pied et de la cheville.
Le muscle long fléchisseur des orteils est proximal et médial par rapport au muscle tibial
postérieur. Son corps est légèrement plus vertical. Son tendon surcroise celui du muscle
tibial postérieur, puis longe la face médiale du talus pour se diriger au bord médial du pied
où il croise en bas le tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux. Puis le tendon se divise
en quatre languettes tendineuses vers chacun des orteils latéraux.
Le muscle long fléchisseur de l’hallux s’insère sous celui du muscle tibial postérieur. Son
corps est dirigé en bas et en dedans. Son tendon chemine d’abord à la face postérieure du
talus entre les deux tubercules postérieurs. Puis, le tendon croise la face médiale du
calcanéus en passant sous le sustentaculum tali. Il croise alors le tendon du muscle long
fléchisseur des orteils pour cheminer ensuite entre les deux sésamoïdes de l’hallux et se
terminer sur la deuxième phalange de l’hallux.
A la face médiale du talus, les tendons cheminent en compagnie du paquet vasculo-nerveux
tibial postérieur qui se divise en deux paquets, plantaire médial et plantaire latéral.
Figure 7 : Vue postérieure de la loge musculaire postérieure profonde de la jambe
Figure 8 : Vue médiale des tendons des muscles de la loge postérieure profonde de la jambe
Figure 9 : Vue plantaire des tendons des muscles de la loge postérieure profonde de la jambe
et du tendon du muscle long fibulaire
Figure 10 : Coupe frontale passant par les cunéiformes montrant les actions du muscle tibial
postérieur et du muscle long fibulaire
4.3 Muscles de la loge latérale
Les muscles de la loge latérale sont le muscle court fibulaire et le muscle long fibulaire. Ils
sont insérés sur la face latérale de la fibula et se dirige vers le pied en passant en arrière de
la malléole fibulaire. Ils sont innervés par le nerf fibulaire superficiel qui chemine entre les
faisceaux du muscle long fibulaire avant d’innerver le muscle court fibulaire et de donner sa
branche terminale pour l’innervation de la face dorsale du pied.
Le muscle long fibulaire est décrit en trois faisceaux (fig 11). Le faisceau supérieur s’insère
sur la face latérale de la l’extrémité supérieure de la fibula en s’étendant vers la face antérolatérale de l’extrémité supérieure du tibia. Le faisceau antérieur s’étend de la fibula sur le
septum intermusculaire antéro-latéral, tandis que le faisceau postérieur s’étend de la fibula
sur le septum postéro-latéral. Son corps descend verticalement pour former un tendon qui
chemine dans le sillon rétro-malléolaire fibulaire en arrière du tendon du muscle court
fibulaire. Il change de direction pour devenir postéro-antérieur à la face latérale du
calcanéum et se diriger vers la face plantaire du cuboïde. A ce niveau, le tendon change à
nouveau de direction pour se diriger latéro-médialement sous les os du tarse. Il chemine
alors dans le sillon plantaire du cuboïde. Il se termine à la face plantaire et médiale de la
base du premier métatarsien et du cunéiforme médial. Il a alors une action inverse de celle
du muscle tibial postérieur et est rotateur latéral du pied. Il contribue fortement à l’éversion
du pied.
Le muscle court fibulaire s’insère sous le muscle long fibulaire. Son corps reste vertical et
forme un tendon qui chemine dans le sillon rétro-malléolaire latéral en avant du tendon du
muscle long fibulaire. Il change de direction pour devenir postéro-antérieur et se terminer
sur la face latérale de la base du cinquième métatarsien.
Dans le sillon rétro-malléolaire latéral (fig 12), les deux tendons sont entourés d’une gaine
synoviale et chemine sous le rétinaculum supérieur des fibulaires. A la face latérale du
calcanéum, ces deux tendons sont toujours entourés d’une gaine synoviale et cheminent
sous le rétinaculum inférieur des fibulaires qui est représenté par un prolongement latéral
du fascia crural antérieur. Le tendon du muscle court fibulaire passe au dessus de la trochlée
des fibulaires, tandis que le tendon du muscle long fibulaire passe au dessous de la trochlée.
Dans la loge latérale, le nerf fibulaire commun qui a accompagné le tendon du muscle
biceps fémoral croise de l’arrière vers l’avant et du haut vers le bas la face latérale du col de
la fibula. Il se divise en nerf fibulaire profond qui perfore le septum intermusculaire antérolatéral dans sa partie supérieure et en nerf fibulaire superficiel qui innerve les muscles de la
loge puis donne la branche terminale sensitive qui perfore le fascia crural pour devenir
superficiel et innerver la face dorsale du pied.
Figure 11 : Vue latérale des muscles de la loge latérale de la jambe
Figure 12 : Vue latérale des tendons fibulaires à la cheville
4.4 Muscles de la loge antérieure
Les muscles de la loge antérieure sont des muscles fléchisseurs (fléchisseurs dorsaux) de la
cheville. Ils s’insèrent tous soit sur la face antéro-latérale du tibia, soit sur la face antérieure
de la fibula, soit sur le septum interosseux tibio-fibulaire (fig 13 et 14), de sorte que la face
antéro-médiale du tibia reste dépourvue d’insertion musculaire et est en position souscutanée. Leurs tendons se forment à la partie distale de la jambe et cheminent sous le
rétinaculum des fléchisseurs, épaississement du fascia crural. Ils sont innervés par le nerf
fibulaire profond, branche antérieure du nerf fibulaire commun qui a traversé le septum
intermusculaire antéro-latéral dans sa partie proximale en regard du col de la fibula.
Le muscle tibial antérieur est le plus médial de ces muscles. Il s’insère au niveau des deux
tiers supérieurs de la jambe. Son tendon chemine sous le rétinaculum des fléchisseurs et se
dirige en dedans pour se terminer sur les faces médiales du cunéiforme médial et du
premier métatarsien. C’est le muscle principal de la flexion dorsale de la cheville.
Le muscle long extenseur des orteils s’insère sur les deux tiers supérieurs de la diaphyse
fibulaire. Son corps, puis son tendon se dirige verticalement pour cheminer sous le
retinaculum des fléchisseurs. Il se divise en quatre tendons, soit en amont du retinaculum,
soit en aval de ce dernier pour chacun des orteils longs. Il est séparé du muscle tibial
antérieur par le passage du nerf fibulaire profond et par le passage de l’artère tibiale
antérieure qui pénètre dans la loge antérieure par un hiatus limité en haut par l’articulation
tibio-fibulaire proximale et en bas par le septum interosseux.
Le muscle long extenseur de l’hallux s’insère sous le muscle long fléchisseur des orteils. Son
corps puis son tendon se dirige en dedans et en bas pour croiser la face profonde du tendon
du muscle long fléchisseur des orteils. Il se place alors en dehors du tendon du muscle tibial
antérieur pour cheminer sous le rétinaculum des fléchisseurs.
Le muscle fibulaire antérieur (ou troisième fibulaire) s’insère sur la portion distale de la
fibula. Son tendon est le plus latéral. Il se dirige vers la face dorsale de la base du cinquième
métatarsien après son passage sous le rétinaculum.
A la face antérieure de la cheville et très superficiellement chemine la portion terminale du
nerf fibulaire superficiel qui se divise en deux branches pour la sensibilité de la face dorsale
du pied et de la cheville.
Figure 13 : Vue antérieure des muscles de la loge antérieure de la jambe
Figure 14 : Coupe horizontale passant par le tiers moyen de la jambe
Pied
1 Introduction
Le pied est la partie distale du membre inférieur. Il est orienté vers l’avant. Il permet l’appui
au sol et la marche. Il est constitué de plusieurs pièces osseuses articulées entre elles. L’axe
du pied est tracé sur le deuxième orteil.
2 Arthrologie
Les os du pied sont divisés en os du tarse postérieur (calcanéum et talus), du tarse antérieur
(naviculaire, cunéiformes et cuboïde), du métatarse et des orteils (cf poly).
Le talus est positionné au dessus du calcanéum (articulation subtalaire) et déborde ce
dernier en dedans. Il est articulé en avant avec le naviculaire, lui-même articulé avec les trois
cunéiformes qui sont eux-mêmes articulés avec les trois premiers métatarsiens et les trois
premiers orteils (fig 1). Cet ensemble peut être appelé le pied talien. Ainsi, il existe un
alignement de ces pièces osseuses du talus aux têtes des trois premiers métatarsiens. En vue
médiale, il existe donc une arche médiale représentée par cet alignement sur l’hallux et le
calcanéum (fig 2).
Le calcanéum est positionné sous le talus et s’articule avec le cuboïde, lui-même articulé
avec les deux derniers métatarsiens et les deux derniers orteils. Cet ensemble peut être
appelé le pied calcanéen. Il existe alors un alignement entre le calcanéum et les deux
derniers métatarsiens. Il existe aussi une arche latérale représentée par l’alignement sur le
cinquième orteil (ou quintus) et le calcanéum (fig 3). Cette arche latérale est plus basse que
l’arche médiale.
L’articulation intertarsienne ou de Chopart est représentée par l’articulation entre le talus
et le calcanéum d’une part et le naviculaire et le cuboïde d’autre part. L’articulation tarsométatarsienne ou de Lisfranc est représentée par la ligne brisée entre le cuboïde et les trois
cunéiformes d’une part et les cinq métatarsiens d’autre part.
En position de repos (en dehors de la marche), le pied appui sur le sol au niveau de la
tubérosité postérieure du calcanéum, au niveau des faces inférieures des têtes des quatre
derniers métatarsiens et au niveau des sésamoïdes sous la tête du premier métatarsien.
Approximativement, le poids du corps se distribue vers le calcanéum à 70%, vers chaque
tête des quatre derniers métatarsiens à 5% et vers la tête du premier métatarsien à10%.
Bien entendu, lors de la marche, le pied s’élève par une flexion plantaire et l’individu appui
exclusivement sur les têtes métatarsiennes jusqu’à la fin du pas où seule la tête du premier
métatarsien est encore au sol et subit la totalité des pressions exercées. Ces forces d’appui
exercées augmentent encore sous certaines conditions, comme la course ou le port de
chaussures à talons.
Figure 1 : Vue dorsale des os du pied (en dehors des orteils)
Figure 2 : Coupe verticale passant par l’axe du premier métatarsien
Figure 3 : Coupe verticale passant par l’axe du cinquième métatarsien
3 Formes de pied
Il est possible de définir diverses formes du pied en fonction de la longueur des orteils. Les
plus fréquentes sont le pied égyptien où l’hallux est plus long que le deuxième orteil, le pied
carré où ces deux orteils sont de même longueur et le pied grec où le deuxième orteil est
plus long que l’hallux (fig 4).
Par ailleurs, l’empreinte du pied au sol, examiné lors de la podoscopie, montre l’appui
calcanéen qui se prolonge en avant et en dehors par l’appui sur l’arche latérale, tandis que
l’empreinte disparait au niveau de l’arche médiale. Plus en avant, l’empreinte se poursuit
transversalement par l’appui sous les têtes des métatarsiens et des orteils (fig 5).
Figure 4 : Différents types de pieds
Figure 5 : Empreinte du pied
4 Myologie
En dehors des muscles longs déjà décrits et à propos desquels la description des insertions
terminales est complétée, il existe, comme à la main, des muscles intrinsèques.
Le tendon du muscle court fibulaire court sur la face latérale du pied proximal pour se
terminer sur le processus styloïde du cinquième métatarsien. Le tendon du muscle long
fibulaire croise la face latérale du tarse postérieur pour se diriger vers la face plantaire. Les
tendons des muscles tibial postérieur, long fléchisseur de l’hallux et long fléchisseur des
orteils croisent la face médiale du tarse postérieur pour se diriger vers la face plantaire. Ils
ont accompagnés par l’artère tibiale postérieure et le nerf tibial qui se divisent en paquets
vasculo-nerveux plantaire médial et plantaire latéral.
4.1 Muscle et tendons dorsaux
Les tendons des muscles longs sont retrouvés superficiellement. Le tendon du muscle tibial
antérieur sur place médialement sur le cunéiforme médial et la base du premier métatarsien
pour répondre dorsalement à la terminaison sur muscle long fibulaire. Le tendon du muscle
long extenseur de l’hallux longe la face dorsale du premier métatarsien pour se terminer sur
la face dorsale de la base de la deuxième phalange de l’hallux. Il est alors extenseur de
l’articulation interphalangienne de l’hallux. Les tendons du muscle long extenseur des
orteils se dirigent chacun vers les orteils correspondants pour se terminer par un vinculum
sur la face dorsale de la deuxième phalange de chaque orteil et par des bandelettes latérale
et médiale sur la face dorsale de la troisième phalange de chacun des orteils. Ce muscle est
alors l’extenseur principal des orteils. Le tendon du muscle fibulaire antérieur se termine
latéralement sur la face dorsale de la base du cinquième métatarsien. Il existe un corps
musculaire court dorsal représenté par le muscle court extenseur des orteils et le muscle
court extenseur de l’hallux. Ce dernier s’insère sur la partie antérieure de la face dorsale du
calcanéum. Il se divise en plusieurs faisceaux qui donnent chacun un tendon. Ces tendons se
dirigent distalement pour fusionner avec ceux du muscle long extenseur des orteils, à
l’exception du tendon du muscle court extenseur de l’hallux qui se termine sur la face
dorsale de la base de la phalange proximale de l’hallux. Ce dernier contribue alors à
l’extension de l’articulation métatarso-phalangienne de l’hallux (fig 6).
Les muscles court extenseur des orteils et court extenseur de l’hallux sont innervés par le
nerf fibulaire profond qui chemine en compagnie du paquet vasculaire tibial antérieur sous
le rétinaculum des fléchisseur entre le tendon du muscle long extenseur de l’hallux et celui
du muscle long extenseur des orteils. Ce nerf se termine par une branche sensitive pour la
première commissure interdigitale. Superficiellement, dans la région sous-cutanée, les
branches terminales du nerf fibulaire superficiel se dirige d’une part médialement pour
l’innervation sensitive de la face dorsale et médiale du pied et de l’hallux, et d’autre part
latéralement pour donner l’innervation sensitive de la région dorsale et latérale du pied.
Figure 6 : Vue dorsale du pied
4.2 Muscles et tendons plantaires
Comme pour la loge dorsale, les muscles et tendons proviennent soit de la jambe (muscles
extrinsèques), soit de la face plantaire du pied (muscles intrinsèques). Ils sont disposés en
plusieurs plans. Le plan le plus superficiel comprend le muscle court fléchisseur des orteils.
Plus en profondeur se placent le muscle abducteur de l’hallux et le muscle abducteur du
quintus (intimement associé aux muscles opposant et court fléchisseur du quintus), ainsi que
les tendons des muscles long fléchisseurs associés au muscle carré plantaire. Plus en
profondeur encore, se place les terminaisons des muscles tibial postérieur et long fibulaire.
Enfin, au niveau du métatarse se placent les muscles court fléchisseur de l’hallux, adducteur
de l’hallux et les muscles interosseux dorsaux et plantaires.
Le muscle court fléchisseur des orteils s’insère sur la face plantaire de la tubérosité
postérieure du calcanéum, se dirige vers l’avant pour se diviser en plusieurs tendons vers
chacun des orteils longs sur lesquels ils se terminent par deux languettes latérales et
médiales sur les deuxièmes phalanges (fig 7).
Le muscle abducteur de l’hallux s’insère sur le tubercule postéro-médial de la tubérosité
postérieure du calcanéum pour se former le bord médial du pied et se terminer sur le
sésamoïde médial où il se poursuit par une languette tendineuse vers la base de la première
phalange de l’hallux et par une bandelette tendineuse vers la face médiale de la base de
cette même phalange.
Le muscle abducteur du quintus s’insère sur le tubercule postéro-latéral de la tubérosité
postérieure du calcanéum et longe le bord latéral du pied pour se terminer à la face latérale
de la base de la première phalange de cet orteil.
Le tendon du muscle long fléchisseur des orteils se divise en plusieurs tendons pour chacun
des orteils longs où ils se terminent sur la face plantaire de la base des troisièmes phalanges
de ces orteils. Ils cheminent ainsi en profondeur des tendons du muscle court fléchisseur des
orteils, puis au sein de la décussation de ces derniers. Il est complété en arrière par le
muscle carré plantaire qui s’insère en deux faisceaux sur les tubercules de la tubérosité
postérieure calcanéenne pour se diriger vers l’avant et se terminer sur le tendon du long
fléchisseur des orteils.
Le tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux se dirige vers l’avant pour cheminer ensuite
en profondeur du chef médial du court fléchisseur de l’hallux, puis entre les sésamoïdes et
se terminer à la face plantaire de la base de la deuxième phalange de l’hallux.
Le tendon du muscle tibial postérieur croise la face plantaire du naviculaire où il forme un
sillon pour se terminer en plusieurs bandelettes tendineuses sur les os du tarse. Le tendon
du muscle long fibulaire croise la face plantaire du cuboïde où il forme un sillon, puis se
dirige en avant et en dedans pour se terminer sur la face médiale du premier cunéiforme et
du premier métatarsien répondant ainsi aux insertions du muscle tibial antérieur.
Le muscle court fléchisseur de l’hallux s’insère sur les faces plantaires des os du tarse
antérieur, puis se dirige vers l’avant en se divisant en deux faisceaux vers chacun des
sésamoïdes de l’hallux où ils se poursuivent par des expansions vers la face plantaire de la
base de la première phalange de l’hallux (fig 8). Le muscle adducteur de l’hallux est décrit en
deux chefs. Le chef oblique accompagne le bord latéral du court fléchisseur de l’hallux vers
le sésamoïde latéral. Le chef transverse s’insère sur les têtes des troisième, quatrième et
cinquième métatarsiens et se dirige transversalement en dedans vers le sésamoïde latéral.
Les muscles interosseux dorsaux sont bipennés et s’insèrent sur les bords des métatarsiens
adjacents et se terminent sur la face latérale des bases des premières phalanges des trois
orteils médians, sauf le premier interosseux dorsal qui se termine sur la face médiale de la
première phalange du deuxième orteil. Ainsi ces muscles interosseux dorsaux participent à
l’abduction des orteils par rapport à l’axe du pied.
Les muscles interosseux plantaires sont unipennés et s’insèrent sur les bords médiaux des
trois derniers métatarsiens pour se terminer sur les faces médiales des bases des premières
phalanges des trois derniers orteils. Il participe à l’adduction de ces orteils.
Le paquet vasculo-nerveux tibial est divisé en deux. Le paquet plantaire médial se dirige en
avant pour innerver les muscles intrinsèques de la région et donner la sensibilité de la partie
médiale de la plante du pied jusqu’à la moitié médiale du quatrième orteil. Le paquet
plantaire latéral se dirige en avant et en dehors pour innerver les muscles intrinsèques de la
région et donner la sensibilité de la partie latérale de la plante du pied.
Figure 7 : Vue plantaire des tendons et muscles du pied
Figure 8 : Vue plantaire des muscles profonds du pied
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