Sommaire de la séquence 6

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Sommaire de la séquence 6
t Séance 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Histoire, 2e partie. Élaboration et organisation du monde contemporain . . . . . . . . . . . . . . . . 158
Chapitre 4. La guerre froide et la décolonisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
I - Guerre froide et monde bipolaire (1945 - années 1950) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
t Séance 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
II - Un territoire dans la guerre froide : l’Allemagne et Berlin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
t Séance 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
III - La décolonisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
t Séance 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
Chapitre 5. Vers le monde actuel : la fin des blocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
I - La détente entre l’Est et l’Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
t Séance 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
II - La naissance et l’éclatement du tiers-monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
t Séance 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
III - La fin du monde bipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
t Séance 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Géographie, Élaboration et organisation du monde contemporain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Chapitre 6. Géographie politique du monde actuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
I - Un monde divisé et instable : conflits et frontières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
t Séance 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
II. Le nouvel ordre mondial : vers un monde sans frontières ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Objectifs
Savoirs :
• Connaître et utiliser les repères suivants :
Le Mur de Berlin : 1961 – 1989 - Carte des blocs au moment de la guerre froide
Principale phase de la décolonisation : 1947-1962 - Les décolonisations sont présentées à
partir d’une carte.
• Raconter les crises étudiées et expliquer en quoi elles sont révélatrices de la situation .
de guerre froide.
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Séquence 6 — séance 1
Séance 1
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 4. La guerre froide et la décolonisation
1
Guerre froide et monde bipolaire (1945 - Années 1950)
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde est organisé selon de nouveaux
principes par les vainqueurs de la guerre. Pourtant, les anciens alliés deviennent rapidement
des ennemis et ils plongent le monde dans la tension.
A
La rupture entre les Alliés
Les principaux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, URSS, Royaume-Uni,
France) ne parviennent pas à rester unis après la victoire.
En effet, dans les pays d’Europe centrale et orientale « libérés » par l’URSS, les communistes
s’emparent du pouvoir de façon illégale. Ils mettent en place des « démocraties populaires »
qui reproduisent le modèle de l’URSS.
Document 103 : Les doctrines Truman et Jdanov
Texte 1 : La doctrine Truman
« Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix à faire entre deux modes de vie opposés.
L’un d’eux repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, un
gouvernement représentatif, des élections libres, des garanties assurant la liberté individuelle [ ... ].
L’autre mode de vie repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie
sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression
des libertés personnelles.
Je crois que la politique des États-Unis doit être de soutenir tous les peuples libres qui résistent à des
tentatives d’asservissement [ ... ]. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien
économique et financier [...].
Les semences des régimes totalitaires sont nourries par la misère et le dénuement. Elles atteignent leur
plus grand développement quand l’espoir d’un peuple d’une vie meilleure est mort. Cet espoir, il faut
que nous le gardions en vie [ ... ]. »
Harry Truman, discours devant Ie Congrès américain, 12 mars 1947.
Harry Truman (1884-1972) est le président des États-Unis de 1945 a 1953.
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séance 1 —
Séquence 6
Texte 2 : La doctrine Jdanov
« Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la guerre, deux camps s’affirment : le camp impérialiste
et antidémocratique, et le camp impérialiste et démocratique. Les États-Unis sont la principale force
dirigeante du camp impérialiste Ils sont soutenus par l’Angleterre, la France, par tous les États possesseurs
de colonies tels que la Belgique et les Pays-Bas [ ... ].
Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp : l’URSS et les pays de la démocratie
nouvelle tels que la Roumanie et la Hongrie en sont les fondements. [ ... ] Le nouvel expansionnisme des
États-Unis s’appuie sur un large programme de mesures d’ordre militaire, économique et politique dont
l’application établirait dans tous les pays visés la domination politique de ces derniers et réduirait ces pays
à l’état de satellites des États-Unis […] C’est aux partis communistes qu’incombe le rôle particulier de se
mettre à la tête de la résistance au plan américain d’asservissement de l’Europe. »
Andreï Jdanov, rapport du 22 septembre 1947.
Jdanov (1896-1948) est chargé par Staline d’exposer la doctrine officielle de l’URSS devant les partis
communistes européens.
Exercice 1
Commente les textes 1 et 2 document 103 en répondant aux questions suivantes :
1- Présente les deux textes : auteurs, nature, dates.
2- Texte 1. Quels sont les deux systèmes politiques décrits par le président américain ? Avec
quels mots ?
Comment, selon Truman, s’explique le succès des régimes totalitaires ?
Comment compte-t-il y remédier ?
3- Texte 2. Quel terme emploie Jdanov pour désigner les ennemis de l’Union soviétique ?
Sur qui compte-t-il pour les combattre ?
4- À partir de tes réponses aux questions, rédige un paragraphe présentant les principales
accusations que s’adressent les États-Unis et l’Union soviétique.
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Les États-Unis reprochent à l’Union soviétique de vouloir étendre son influence et surtout
un système politique totalitaire calqué sur le modèle soviétique. Pour y parvenir, l’Union
soviétique est soupçonnée de profiter de la misère qui existe en Europe au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale, de soutenir des minorités armées qui mènent des guerres civiles
pour déstabiliser différents pays et de téléguider des partis frères qui affaiblissent le pouvoir
non communiste en place.
En 1947, les propos du président américain Truman aboutissent à la création d’une doctrine
Truman. Pour soutenir les États qui résistent au communisme, les États-Unis proposent leur
aide à la reconstruction de l’Europe. Pour éviter que la misère ne pousse certains pays vers
l’URSS, le plan Marshall prévoit une aide économique et financière. (document 104)
Document 104 : Tableau l’aide du plan Marshall
Aide des USA par État, en % de l’aide totale (1948-1952)
Royaume-Uni
24,4 %
RFA
10,1 %
France
20,2 %
Autriche 5 %
Benelux
12,5 %
Grèce 4,8 %
Italie
11 %
Autres États
12 %
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159
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Séquence 6 — séance 1
De son côté, l’URSS accuse les États-Unis d’impérialisme avec la doctrine Jdanov. Cet
impérialisme consiste à étendre l’influence économique américaine grâce au plan Marshall.
Les États-Unis sont accusés de déployer leur puissance militaire en Europe occidentale
sous prétexte de la protéger de la menace soviétique. L’Union soviétique accuse également
les États-Unis de se faire les complices de l’oppression coloniale en soutenant des pays
d’Europe colonisateurs.
B
Les deux blocs de la guerre froide : crises et tensions
Exercice 2
Commente la carte 105 : Les deux blocs en 1955
Les deux blocs
en 1955
Les systèmes
d’alliances
américaines
Otan 1949
Traité de l’Atlantique nord
Traité de Rio 1947
Pacte de Bagdad 1955
O.T.A.S.E. 1951
Traité de l’Asie du sud-est
A.N.Z.U.S. 1951
Conseil du Pacifique
autres alliés des USA
L’URSS et ses alliés
Pacte de Varsovie
autres alliés
Conflits de la Guerre froide
Rideau de fer
Source : © Alain HOUOT / Aix-Marseille
1- Quels sont les deux blocs en présence et sur quelles alliances militaires reposent-ils ?
2- Quelle est la situation de l'Europe ?
3- De quelle manière les Américains dominent-ils ?
4- Quelles sont les frontières où les deux grandes puissances sont face à face ? que se
passe-t-il alors ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
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séance 1 —
Séquence 6
Avec la mise en place des stratégies des deux grandes puissances de l’après-guerre, on assiste
à la naissance d’un monde bipolaire (marqué par deux grands pôles). Avec la rupture entre
les anciens alliés symbolisée par les doctrines Truman et Jdanov, le monde est divisé en deux
blocs rivaux à partir de 1947 :
-
le bloc américain (de l’Ouest) organisé autour de l’Alliance atlantique (OTAN, voir
définition1) est marqué par la démocratie et l’économie de marché. Il s’étend à
l’ensemble des continents et océans ;
-
le bloc soviétique (de l’Est) repose sur l’alliance militaire du Pacte de Varsovie. Il
regroupe des pays communistes d’Europe de l’Est et de l’Asie.
Ainsi, l’opposition entre les deux blocs est totale : des économies différentes, des idéologies
différentes, des alliances militaires différentes. Pourtant, cette opposition est limitée car la
guerre reste froide. En effet, chacun des deux Grands dispose de l’arme nucléaire tout en
cherchant à ne pas l’utiliser pour éviter une Troisième Guerre mondiale.
Les deux Grands s’affrontent donc indirectement lors de crises en Europe, en Asie et en
Amérique centrale :
-
le blocus de Berlin-Ouest par l’URSS entre 1948 et 1949 (voir séance 2) ;
-
la guerre de Corée entre 1950 et 1953, où les Américains repoussent l’invasion de la
Corée du Sud par les Nord-coréens soutenus par la Chine, qui est communiste depuis
1949 ;
-
le blocus en 1962 par les Américains de l’île de Cuba communiste où des missiles
pointés sur les États-Unis avaient été installés par l’URSS. La crise de Cuba présente
un caractère extrêmement dangereux pour la paix. Elle implique Cuba, pays voisin des
États-Unis (document 105) et dirigé par le communiste Fidel Castro. Celui-ci a permis
l’installation de fusées nucléaires soviétiques dirigées contre le territoire nord-américain.
C
Vers l’union des États d’Europe occidentale
Document 106, textes Déclaration de R. Schuman et Traité de Rome
Texte 1
« L’Europe ne se fera pas d’un coup: elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité
de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de
l’Allemagne soit éliminée ; l’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne.
Dans ce but, le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande
de charbon et d’acier sous une haute autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation
des autres pays d’Europe.
La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et
l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible.
Cette proposition réalise les premières assises concrètes d’une fédération européenne indispensable à la
préservation de la paix. »
Déclaration de Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, le 9 mai 1950.
1 OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique Nord, alliance militaire sous commandement des États-Unis.
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Séquence 6 — séance 1
Texte 2
« Article 2. La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun, de promouvoir
une expansion continue et accélérée, un relèvement accéléré du niveau de vie, et des relations plus étroites
entre les États qu’elle réunit.
Article 3. À ces fins, l’action de la Communauté comporte selon les rythmes prévus dans le présent
traité :
- a. L’élimination, entre les États membres, des droits de douane.
- b. L’établissement d’un tarif douanier commun envers les États tiers.
- c. L’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des personnes, des services et
des capitaux.
- d. L’instauration d’une politique agricole commune.
- e. L’instauration d’une politique commune dans Ie domaine des transports.
- f. L’établissement d’un régime assurant que la concurrence n’est pas faussée dans le marché commun.
- h. Le rapprochement des législations nationales dans la mesure nécessaire au fonctionnement du
marché commun. »
Extraits du traité de Rome, 1957
Alors que le monde est profondément divisé politiquement après la guerre, des pays
d’Europe de l’Ouest cherchent à s’unir :
-
quelles sont les motivations de ce rapprochement ?
-
quels sont les pays concernés ?
-
quelles formes prend leur rapprochement ?
Vérifie tes réponses ci-dessous :
Le texte 1 est le discours d’un des principaux acteurs de la construction européenne, Robert
Schuman. Il présente la principale raison du rapprochement entre les États d’Europe : ils
doivent s’unir afin d’éviter un nouveau conflit. Il s’agit d’abord d’unifier la production
française et allemande de charbon et d’acier. En 1951, l’Allemagne, la France, l’Italie, la
Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg forment la Communauté européenne du charbon
et de l’acier (CECA).
Le texte 2. Les dirigeants européens décident alors de construire l’Europe par l’économie.
En 1957, le traité de Rome donne naissance à la Communauté économique européenne
(CEE), qui forme l’Europe des Six (RFA2, France, Italie, Bénélux3).
Les six membres de la Communauté économique européenne veulent mettre en place :
-
« l’élimination, entre les États membres, des droits de douane », c’est-à-dire une union
douanière prévoyant la libre circulation des marchandises (réalisée en 1968) ;
-
« un tarif douanier commun » : un tarif extérieur commun.
-
il s’agit de favoriser « l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre
circulation des personnes, des services et des capitaux » (article 2. alinéa c.) qui sera
réalisée en 1986.
2 RFA : République fédérale allemande
3 Bénélux : union économique rassemblant la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
162
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séance 2 —
Séquence 6
Séance 2
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 4. La guerre froide et la décolonisation
2
Un territoire dans la guerre froide : l’Allemagne et Berlin
L’exemple de l’Allemagne permet de mesurer les caractéristiques de l’affrontement entre
le bloc occidental et le bloc oriental. L’Allemagne devient un pays bipolaire, à l’image du
monde de la guerre froide.
A
L’Allemagne : un pays et deux États
Exercice 3
Observe le document 107 et réponds aux questions.
l’allemagne après 1945
au profit de l’U.R.S.S.
au profit de la Pologne
soviétique
britanique
américaine
française
R.D.A.
R.F.A.
© Alain Houot - Aix-Marseille
http://pagesperso-orange.fr/houot.alain/
les zones d’occupation militaire divisent la ville de berlin
américaine
soviétique
britanique
française
aéroports occidentaux
couloirs aériens
limite de Berlin-ouest qui
deviendra un MUR en
1961
© Alain Houot - Aix-Marseille
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163
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Séquence 6 — séance 2
1- Quelles sont les puissances qui occupent l’Allemagne après la guerre ?
2- Comment les Soviétiques tentent-ils de faire ?
3- Pourquoi le blocus échoue-t-il ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Avec le commencement de la guerre froide en 1947, l’Allemagne se trouve divisée entre les
deux blocs :
-
à l’Ouest du pays et à Berlin-Ouest, se trouvent les zones d’occupation des ÉtatsUnis, du Royaume-Uni et de la France. Des autoroutes et des aéroports permettent de
communiquer entre les zones de l’Ouest du pays et celles de Berlin.
-
l’URSS de Staline occupe l’Est du pays et Berlin-Est.
C’est à Berlin que se déroule la première grave crise de la guerre froide. Staline décide de
mettre la main sur Berlin-Ouest. En effet, celle-ci est une zone occupée par les puissances
occidentales au cœur de la zone d’occupation soviétique en Allemagne.
Le blocus3 de Berlin-Ouest commence en juin 1948 avec la fermeture des communications
terrestres entre Berlin-Ouest et le reste de l’Allemagne.
Les Américains mettent alors en place un pont aérien pour ravitailler la ville. Au bout de
onze mois, cette opération est un succès politique : Staline doit plier et les États-Unis
ont montré leur détermination à appliquer fermement la doctrine Truman contre l’URSS.
C’est aussi une bonne opération de propagande car la presse montre au monde entier les
Berlinois guettant les avions en provenance de l'Ouest.
Cette crise n’a pas vu d’affrontement militaire, mais elle précipite la partition de l’Allemagne
en deux États :
-
Berlin-Ouest devient une partie de la RFA (République fédérale d’Allemagne) qui
correspond aux zones d’occupation occidentale ;
-
Berlin-Est se trouve englobée dans la RDA (République démocratique allemande),
communiste, construite avec la zone soviétique.
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séance 2 —
B
Séquence 6
Une ville dans la guerre froide
Exercice 4
Documents 108 : carte « le mur de Berlin », texte 1 et 2
Texte 1
« [...] Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite
du système communiste. [...] Nous n’éprouvons aucune
satisfaction en voyant ce mur car il constitue à nos yeux une
offense, non seulement à l’histoire mais encore une offense à
l’humanité [...].
La population de Berlin-Ouest peut être certaine qu’elle a tenu
bon pour la bonne cause sur le front de la liberté pendant près
de vingt ans. Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont
citoyens de cette île de Berlin-Ouest. C’est pourquoi en tant
qu’homme libre, je suis fier de dire : “ Ich bin ein Berliner1.”»
1. Je suis un Berlinois.
Extraits du discours du président Kennedy à Berlin-Ouest,
26 juin 1963.
© Betty Boillin / Cned / 2009
Observe le document 108, lis attentivement les textes, puis :
1- Présente le texte (nature, auteur, date) ;
2- Décris le phénomène présenté dans le texte ci-dessous ;
3- D’après la carte ci-dessus, dis quelle mesure prend la RDA pour stopper ce phénomène ;
4- Explique comment l’auteur du discours décrit les pays communistes ;
5- Dis à qui s’adresse ce discours.
Texte 2
Une émigration à sens unique
« En 1960, près de 200 000 Allemands sont passés à l’Ouest, dont 152 000 en transitant par Berlin.
C’est la voie normale ; d’un point quelconque de la RDA, on accède librement à la capitale Berlin-Est
et l’on passe de Berlin-Est à Berlin-Ouest en profitant du statut particulier de la ville [...]. De BerlinOuest, les émigrants sont transportés par avion vers la RFA... »
Le Monde, 14 août 1961.
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
La RDA communiste subit une hémorragie de ses habitants qui émigrent vers l’Ouest et le
bloc occidental. La fuite de RDA est rendue possible grâce au passage libre de Berlin-Est vers
Berlin-Ouest et la RFA.
Afin de mettre un terme à ce désaveu du système communiste, en août 1961, la RDA
construit un mur qui sépare les quartiers orientaux des quartiers occidentaux de Berlin.
Les occidentaux, dont le président américain Kennedy, protestent contre cette pratique qui
porte atteinte aux libertés.
Le mur de Berlin devient ainsi le symbole de la division de l’Europe en deux blocs ennemis.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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Séquence 6 — séance 3
Séance 3
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 4. La guerre froide et la décolonisation
2
La décolonisation
La colonisation qui était un des faits marquants du XIXe siècle disparaît presque entièrement
en quelques années après 1945.
A
Les origines et les étapes de la décolonisation
Les grandes puissances coloniales en 1945 sont des puissances européennes. Celles-ci ont
été affaiblies par la guerre, surtout quand elles ont été vaincues rapidement comme l’a été
la France. Les métropoles4 européennes colonisatrices ont une dette vis-à-vis des colonies
qui leur sont restées fidèles et ont fourni hommes et ressources. La remise en cause du
colonialisme débute chez les élites entre les deux guerres. Cependant, les revendications se
font plus pressantes après 1945.
Les deux grandes puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis
et l’URSS sont favorables à la décolonisation5 : les États-Unis le sont au nom du droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes ; l’URSS au nom de la doctrine Jdanov qui est antiimpérialiste. La nouvelle ONU sert de tribune aux partisans de la décolonisation.
Document 109 : Les puissances colonisatrices en 1945
© Betty Boillin / Cned / 2009
4 Métropole : c'est le pays colonisateur qui maintient en dépendance des colonies.
5 Décolonisation : c'est l'action par laquelle un pays colonisé devient indépendant.
166
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
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séance 3 —
Séquence 6
Étudie le document 109 attentivement pour :
-
localiser les espaces colonisés ;
-
nommer le premier continent concerné par la colonisation ;
-
distinguer les deux périodes de décolonisation
-
identifier deux types de décolonisation.
Les deux espaces colonisés sont surtout l’Asie et l’Afrique, laquelle est pratiquement
entièrement sous domination européenne en 1945.
Le continent asiatique est décolonisé entre 1945 et 1955 (Philippines en 1946, Inde en 1947,
Indonésie en 1948...).
La décolonisation africaine connaît deux phases : une première entre 1956 et 1965, puis une
seconde entre 1966 et 1990. La majorité des pays d'Afrique du Nord et d'Afrique du Sud
deviennent indépendants à partir de 1956 et dans les années 60 (Maroc et Tunisie en 1956,
Niger, Zaïre, Tchad, Mali, Sénégal, Côte-d'Ivoire en 1960, Algérie en 1962). Les derniers
pays africains à devenir indépendants sont le Botswana (1966), l'Angola et le Mozambique
(1975), la Namibie (en 1990).
La majorité des futurs pays indépendants négocient avec leur colonisateur, mais des troubles
importants ou des guerres éclatent en Algérie, au Kenya, en Angola, au Mozambique ou en
Namibie.
B
La décolonisation de l’Inde britannique en Asie
La décolonisation de l’Inde britannique est l’histoire d’une longue résistance aux Anglais.
Cet épisode est lié au nom du leader Gandhi. Exercice 5
Pour étudier l'indépendance de l'Inde, je te propose de répondre à l'activité suivante.
Étudie chacun des documents avant de répondre aux questions posées.
Document 110 : Le « Mahatma »
Né en Inde en 1869,
il réalise des études
d’avocat à Londres, puis
passe 12 ans en Afrique
du Sud. En 1915, revenu
en Inde, il en réclame
l’Indépendance
mais
est mis en prison. Non
violent, adepte de la
tolérance, il organise la
« désobéissance » civile « contre les anglais »
(refus de payer les impôts...). Après la guerre,
il s’oppose à la division de l’Inde en deux et
aux massacres entre musulmans et hindous.
Il meurt en 1948 assassiné par un fanatique.
On surnommait Gandhi « le Mahatma » (la
grande âme).
La négociation de l’Indépendance
Å
Ç
É
Nehru Å est un disciple de Gandhi, leader du parti
du Congrès.
Lord Mountbatten Ç est gouverneur britannique.
Ali Jinnah É, leader de la ligne musulmane.
© Eyedea n° k002679-a4
Source : Photo Gandhi © Coll. Violet n° 1233-10
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
167
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 3
La décolonisation et la partition de l’Empire des Indes
Indépendance en 1947
Indépendance en 1948
Population à majorité
hindoue
Ceylan
Population à majorité
musulmane
Birmanie
Déplacements de population (en millions)
Musulmans
hindous
Limite de
l’ex-empire
britannique
des Indes
©Betty Boillin / Cned / 2009
Questions :
1- Qui est Gandhi ? quel est son surnom ? par quels moyens a-t-il lutté contre l’occupant
anglais ?
2- Qui sont les négociateurs de l’indépendance en 1947 ? Quels sont les nouveaux États
issus de la partition ?
3- Quels problèmes sont apparus lors des indépendances ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
En Inde, le leader nationaliste Gandhi appelle à lutter contre la domination anglaise avec
des méthodes non violentes : non-coopération avec les autorités coloniales, désobéissance
civile, boycott des produits britanniques.
168
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 3 —
Séquence 6
Les Anglais acceptent le principe de l’indépendance, mais les négociations sont compliquées
par les divisions des nationalistes :
-
le parti du Congrès représente la majorité hindouiste et réclame seul un État indien
indépendant ;
-
la minorité musulmane est représentée par la Ligue musulmane qui revendique la
création d’un État musulman séparé de l’Inde.
Comme nous l’avons vu avec la carte dans les documents 110, en 1947, l’Inde obtient
pacifiquement l’indépendance de la part des Anglais. Mais à cause de l’hostilité des deux
communautés religieuses, deux États différents sont créés :
-
l’Union indienne, dont la grande majorité de la population est hindouiste ;
-
le Pakistan peuplé en majorité de musulmans.
Des troubles ont suivi l’indépendance et la partition de l’Inde en deux États distincts. Les
communautés sikh, hindoue et musulmane s’affrontent de manière extrêmement violente
pour chasser, puis exterminer les membres des autres minorités. Ces massacres ont pour
conséquence l’exode massif des minorités sikh et hindoue vers l’Inde et de la minorité
musulmane vers les deux Pakistan (oriental et occidental).
Gandhi cultivait un idéal de non-violence et de respect de l’autre, mais c’est la haine qui
explose au moment de l’indépendance et de la partition. Pourtant, la décolonisation de
l’Inde reste un modèle d’émancipation négociée.
B
La décolonisation de l’Afrique française
À l’aide de la carte du document 111, localise les principales colonies françaises en Afrique,
puis recherche les principales étapes de la décolonisation française.
Document 111
Colonie française
Troubles précédant
l’indépendance
Date d’indépendance
Guerre de libération nationale
© Betty Boillin / Cned / 2009
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
169
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 3
Quels éléments figurant sur cette carte montrent les deux moyens d'accès à l'indépendance
des pays africains ?
À l’intérieur du mouvement de décolonisation de l’Afrique française, une différence doit
être faite entre les territoires d’Afrique du Nord et ceux d’Afrique noire. La façon d’obtenir
l’indépendance varie aussi puisque l’Algérie a mené une guerre de libération de huit ans,
alors que les autres territoires ont accédé à l’indépendance après négociations.
Un bon exemple d'indépendance obtenue par la négociation est celui du Sénégal. Lis le
document 112 de Léopold Sédar Senghor.
Document 112 : La décolonisation vue par un Africain.
« Il est vain de s’insurger contre l’Histoire, de lui opposer les fragiles digues des armes (…). Ce serait
dans l’intérêt de la France d’admettre l’indépendance, voire de favoriser, de l’infléchir vers elle. C’est
ce qu’a fait la Grande-Bretagne d’une façon réaliste, méthodique. D’autant que cette indépendance,
les peuples d’Afrique noire n’entendent pas la conquérir par la violence : ils ne la veulent pas contre la
France, mais par la France, en association avec la France. »
Source : L. Sédar Senghor1, Les cahiers de la République, octobre 1958
1. Président du Sénégal après l’indépendance.
Formé en France, Léopold Sédar Senghor peut être considéré comme le père de
l'indépendance sénégalaise, obtenue en 1960, soit deux ans avant celle de l'Algérie. Selon
les vœux du futur président sénégalais, elle ne s'accompagnera pas de luttes armées, mais
d'une coopération politique, économique, culturelle et même militaire avec la France.
L'Indochine et l'Algérie n'obtiendront leurs indépendances qu'après une guerre longue et
meurtrière contre l'ancienne puissance colonisatrice.
Exercice 6
Observe attentivement les 4 documents du dossier sur la guerre d’Algérie, et réponds aux
questions.
a) Tableau démographique de l’Algérie en 1954
Population :
- 1906
- 1931
- 1954
Taux de natalité
Taux de mortalité
Taux de mortalité infantile
Scolarisation dans le primaire
Taille moyenne des exploitations agricoles
« Musulmans »
« Français »
4,5 millions
5,6 millions
8,5 millions
45 ‰
14 ‰
180 ‰
20 %
14 ha
680 000
880 000
980 000
19 ‰
9‰
46 ‰
100 %
109 ha
b) Extraits du Manifeste du FLN (1er novembre 1954)
« […] Pour prouver notre désir réel de paix, limiter les pertes en vies humaines et les effusions de
sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières
reconnaissent une fois pour toutes aux peuples le droit de disposer d’eux-mêmes.
1. La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits,
décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française au mépris de l’histoire, de la géographie, de la
langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.
2. L’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la
reconnaissance de la souveraineté algérienne [...].
170
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 3 —
Séquence 6
3. La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de
toutes mesures d’exception et l’arrêt de toutes poursuites contre les forces combattantes. […]
En contrepartie :
1. Les intérêts français seront respectés ainsi que les personnes et les familles.
2. Tous les Français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité d’origine ou la
nationalité algérienne
3. Les liens entre la France et Algérie feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de
l’égalité et du respect de chacun. »
c) Témoignage d’un soldat français en Algérie
d) Chronologie de la guerre d’Algérie
1945
Émeutes et répression sanglante à Sétif.
1954
Face à l’insurrection armée, déclenchée à la Toussaint 1954 par le Front de libération nationale (FLN),
Mendès France et son ministre de l’Intérieur François Mitterrand réagissent avec fermeté tout en
engageant des réformes mises en oeuvre par Jacques Soustelle, bientôt acquis aux thèses de l’Algérie
française.
1956
Guy Mollet ne parvient ni à obtenir une victoire sur le FLN, ni à négocier un compromis acceptable,
en dépit de l’engagement du contingent dans une guerre devenue de plus en plus coûteuse et
meurtrière.
1957
Le général Massu engage la bataille d’Alger.
1958
Revenu au pouvoir en mai, grâce à la pression des militaires et des Français d’Algérie, de Gaulle laisse
croire dans un premier temps qu’il va pacifier l’Algérie et la maintenir dans la France.
1961
Mais constatant que les musulmans du FLN et les ultras de l’Algérie française refusent l’assimilation,
les premiers rejetant la « paix des braves », les seconds s’opposant aux réformes (plan de Constantine,
collège électoral unique), il fait entériner par référendum une politique d’autodétermination qui admet
la possibilité d’une « Algérie algérienne ».
Après le putsch des généraux d’Alger de 1961, il engage avec le FLN des négociations qui aboutissent
aux accords d’Évian signés en 1962.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
171
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 3
1962.
L’indépendance de l’Algérie, est approuvée massivement par référendum, mais elle est rejetée par les
irréductibles de l’Algérie française.
Les violences perpétrées par l’Organisation Armée secrète (OAS) brisent les dernières chances de
réconciliation entre les deux communautés et condamnent près d’un million d’Européens et de
nombreux harkis à fuir l’Algérie, préférant la « valise » au « cercueil »
© Betty Boillin / Cned / 2009
Questions sur les documents
1- Comparer la situation démographique et sociale des musulmans et celle des Français
d’Algérie. (a)
2- Quelles sont les revendications du FLN ? Quelles sont ses intentions vis-à-vis des Français
d’Algérie ? (b)
3- Citer des actes de violence commis par l’armée française et par les indépendantistes
algériens. (c)
4- En quelle année et comment l’Algérie obtient-elle son indépendance ? Pourquoi les
Français et les harkis quittent-ils l’Algérie après les accords d’Évian ? (d)
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
172
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 4 —
Séquence 6
Séance 4
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 5. Vers le monde actuel : la fin des blocs
2
La détente entre l’Est et l’Ouest
La guerre froide avec ses crises et ses tensions va progressivement évoluer vers une nouvelle
étape des relations internationales : la détente6.
A
De la guerre froide au dialogue
Exercice 7
Document 114 : extrait d’un discours de Khrouchtchev
« Votre voisin peut vous plaire ou ne pas vous plaire. Vous n’êtes pas obligé de vous lier d’amitié avec lui.
Mais vous vivez côte à côte, et que faire si ni vous ni lui ne voulez quitter le lieu auquel vous vous êtes
habitués ? A plus forte raison, il en est ainsi dans les relations entre les États […]. Il n’y a que deux issues :
ou bien la guerre - et il faut bien dire que la guerre, au siècle des missiles et de la bombe à hydrogène,
est grosse des conséquences les plus graves pour tous les peuples - ou bien la coexistence pacifique, Que
ton voisin te plaise au non, il n’y a rien d’autre a faire qu’a trouver un terrain d’entente avec lui, car nous
n’avons qu’une seule planète. »
extrait d’un discours de Nikita Khrouchtchev1, 6 juillet 1959
1. Nikita Khrouchtchev : dirigeant de l’URSS de 1954 à 1964. Au cours du XXe Congrès du PC de l’URSS en 1956, il
dénonce les crimes de Staline.
Présente le document 114 puis dis quelles sont les intentions de l’auteur et explique
ensuite en quoi ces idées sont un changement important dans le monde bipolaire.
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Avec la mort de Staline en 1953 et l’arrivée de Khrouchtchev à la tête de l’URSS, une
nouvelle ère commence aussi dans les relations de l’URSS avec le reste du monde. En effet, le
nouveau dirigeant de l’URSS demande une « coexistence pacifique » avec le bloc occidental.
Malgré tout, le monde reste bipolaire comme le montrent les crises qui éclatent :
-
la construction du mur de Berlin en 1961 (voir séance 2) ;
-
en 1962, la crise de Cuba, tournant vers la détente des relations entre les deux Grands.
6 La détente : la période des relations allant de la fin des années 1950 à la fin des années 1970. À cette époque, les
deux Grands préfèrent négocier plutôt que de risquer l'affrontement.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
173
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 4
Document 115 : extrait d’un discours de J.F. Kennedy
« Des preuves indubitables ont établi la présence à Cuba de bases de fusées pouvant atteindre Washington,
le canal de Panama ou Mexico.
Je vois là une menace explicite à la paix et à la sécurité de toutes les Amériques, en contradiction avec les
assurances répétées des porte-parole soviétiques.
En conséquence, j’annonce l’institution d’une quarantaine rigoureuse sur tout équipement militaire
offensif acheminé vers Cuba. La politique de notre pays sera de considérer tout lancement de missile
nucléaire à partir du sol cubain contre toute nation de l’hémisphère occidental, comme une attaque de
l’Union soviétique contre les États-Unis, appelant en représailles une riposte complète contre l’Union
soviétique.
J’invite M. Khrouchtchev à abandonner son entreprise de domination mondiale, à retirer ses armes de
Cuba et à se joindre à un effort historique en vue de mettre fin à la dangereuse course aux armements.
II est temps encore de transformer l’histoire de l’humanité.
Le prix de la liberté est toujours élevé, mais l’Amérique a toujours payé ce prix. Et il est un chemin que
nous ne suivrons jamais : celui de la capitulation et de la soumission. Notre but n’est pas la victoire de
la force mais la défense du droit. II n’est pas la paix aux dépens de la liberté, mais la paix et la liberté
dans cet hémisphère, et, nous l’espérons, dans le monde entier. Avec l’aide de Dieu, nous atteindrons
ce but. »
Extrait d’un discours de J.F. Kennedy1, 22 octobre 1962
1. Président des États-Unis de 1961 à 1963
Le document 115 permet de décrire et de comprendre la crise de Cuba.
Ces documents présentent les acteurs de la crise, les faits qui l’ont déclenchée et la réaction
des acteurs :
-
les acteurs : en 1962, la crise oppose les États-Unis (le président Kennedy) et l’URSS de
Khrouchtchev ;
-
les faits : le président américain Kennedy révèle l’installation de fusées soviétiques sur
l’île communiste de Cuba à 150 km des États-Unis ;
-
la réaction : les États-Unis condamnent cette situation car ces missiles nucléaires
soviétiques peuvent atteindre le territoire américain. Kennedy menace l’URSS d’une
« riposte complète », c’est-à-dire d’une guerre nucléaire. L’URSS renonce finalement à
cette installation.
La crise de Cuba fait comprendre aux États-Unis et à l’URSS qu’une guerre nucléaire (une
guerre « chaude ») est possible. Les deux grands multiplient les gestes d’apaisement : c’est la
détente.
174
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 4 —
B
Séquence 6
Une détente fragile
Après la crise de Cuba, les États-Unis et l’URSS proposent de limiter le nombre des armes
nucléaires dans le monde. Ce sont les accords SALT 1 (1972) qui n’arrêtent pas la course
aux armements mais la rendent moins ruineuse pour les deux grands.
À partir du milieu des années 1960, les deux Grands sont contestés au sein de leur propre
camp :
-
les États-Unis s’enlisent au Viêt-nam dans une guerre contre les communistes. Les
images des bombardements menés par l’aviation américaine bouleversent l’opinion
publique.
-
dans le bloc soviétique, la Chine rompt avec Moscou en 1962. En 1968, la
Tchécoslovaquie se révolte contre la domination de l’URSS lors du « Printemps de
Prague ». Les chars soviétiques viennent écraser le soulèvement des Tchécoslovaques
pour leur liberté.
Pour approfondir la question, le site web d’un lycée d’Argenteuil présente l’une des photos
les plus célèbres pour évoquer cette guerre sans merci :
http://bricabraque.umblog.fr/2007/10/20/la-guerre-du-vietnam1963-1973/
Exercice 8
Lis attentivement le texte suivant. Il s’agit d’accords signés par 35 États : des États
d’Europe, l’URSS, les États-Unis et le Canada :
Document 116
Animés par la volonté politique, dans l'intérêt des peuples d'améliorer et d'intensifier leurs relations, de
contribuer en Europe à la paix, à la sécurité, à la justice, à la coopération, ainsi qu'au rapprochement entre
eux et avec les autres États du monde,
les États signataires affirment :
1. Égalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté. […]
2. Non recours à la menace ou à l'emploi de la force […]
3. Inviolabilité des frontières. […]
4. Intégrité territoriale. […]
5. Règlement pacifique des différends. […]
6. Non-intervention dans les affaires intérieures. […]
7. Respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de
conscience, de religion ou de conviction. […]
Extrait de l'Acte final de la conférence d'Helsinki signé par 35 États, le 1er août 1975.
1- Quelles garanties apportent ces accords ?
2- Quelles libertés sont garanties ?
3- Quel vide viennent combler ces accords en Europe ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
175
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 4
Tous les pays signataires des Accords d’Helsinki en 1975, y compris l’URSS et les États-Unis,
doivent respecter leurs frontières réciproques, leur indépendance et les droits de l’homme.
Ces accords permettent de régler la situation issue de la Seconde Guerre mondiale en
Europe.
Ainsi, en Europe, la signature des Accords d’Helsinki marque l’apogée de la détente.
Les conflits qui peuvent surgir ou subsister à l’intérieur des blocs ne remettent pas en cause
cette politique de détente.
176
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 5 —
Séquence 6
Séance 5
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 5. Vers le monde actuel : la fin des blocs
2
La naissance et l’éclatement du tiers-monde
Le mouvement de décolonisation transforme profondément l’organisation du monde en
donnant naissance à de nombreux États.
A
Une nouvelle expression pour une nouvelle réalité
Exercice 9
Après avoir lu le texte suivant, présente-le (auteur, date, contexte historique) et explique
comment l’auteur caractérise le Tiers-monde.
Qu’est-ce que le Tiers-monde ?
« Nous parlons volontiers des deux mondes en présence, de leur guerre possible, de leur coexistence [...]
oubliant trop souvent qu’il en existe un troisième, le plus important et, en somme, le premier dans la chronologie. C’est l’ensemble de ceux que l’on appelle, en style Nations unies, les pays sous-développés. [...] Ce
qui importe à chacun des deux mondes, c’est de conquérir le troisième ou du moins de l’avoir de son côté.
[...]
Ce Tiers-monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers-état, veut, lui aussi, être quelque chose. »
Source : Alfred Sauvy, L’Observateur, 14 août 1952.
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
L’expression « tiers-monde » a été inventée en 1952 par Alfred Sauvy pour désigner un
phénomène nouveau. En effet, Tiers-monde désigne l’ensemble des pays qui viennent
d’accéder à l’indépendance.
Les pays du tiers-monde nouvellement indépendants n’appartiennent pas aux blocs de la
guerre froide. Ils ne sont ni du monde développé occidental ni du monde communiste.
De plus, ils se définissent par des caractères communs comme leur pauvreté et leur retard
économique.
B
De nouveaux acteurs des relations internationales
À Bandung, en 1955, I’Indonésie accueille une conférence réunissant 29 pays indépendants
d’Asie et d’Afrique. L’un des intervenants les plus remarqués est le chef d’État de l’Union
indienne, Nehru.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
177
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Séquence 6 — séance 5
Exercice 10
Étudie attentivement le document 117. Puis réponds aux questions.
Document 117 : la conférence de Bandoeng (ou Bandung)
a) Article de « Témoignage chrétien » du 22 avril 1955
source : © Coll. Viollet - n° RG1548-8
178
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 5 —
Séquence 6
b) Discours de Nehru
« Bandung a été au cours de cette semaine le point de mire, la capitale devrais-je dire, de l’Asie et de
l’Afrique [...]. Nous avons pris du retard [...], mais nous sommes résolus, dans cette nouvelle étape pour
l’Afrique et l’Asie, à rattraper notre retard. Nous sommes résolus à n’être d’aucune façon dominés par
aucun pays, par aucun continent. Nous ne sommes pas des « béni-oui-oui » qui disent oui à tel ou tel
pays. Nous sommes des grands pays du monde et voulons vivre libres sans recevoir d’ordre de personne.
Nous attachons de l’importance à l’amitié des grandes puissances, mais nous ne coopérerons avec elles
que sur un pied d’égalité. C’est pourquoi nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme
dont beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps. Et c’est pourquoi nous devons veiller à ce
qu’aucune forme de domination ne nous menace. Nous voulons être amis avec l’Ouest, avec l’Est, avec
tout le monde ».
Nehru, premier ministre de l’État indien,
Discours de clôture de la conférence de Bandung.
c) Extrait du communiqué final de la conférence
« [...] En ce qui concerne la situation instable en Afrique du nord et le refus persistant d’accorder aux
peuples d’Afrique du nord leur droit à disposer d’eux-mêmes, la conférence afro-asiatique déclare appuyer
les droits des peuples d’Algérie, du Maroc et de Tunisie à disposer d’eux-mêmes et à être indépendants, et
elle presse le gouvernement français d’aboutir sans retard à une solution pacifique de cette question. »
Questions :
1- Où et en quelle année a lieu la conférence de Bandung ?
Quel type de pays réunit-elle ? Quelle est la principale revendication des pays présents ?
2- À quelle situation particulière le dernier paragraphe du communiqué final (c) fait-il
allusion ?
3- Quelle relation Nehru veut-il établir avec l’Est et l’Ouest ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Le tiers-monde fait entendre pour la première fois sa voix lors de la conférence de Bandung
en 1955. En effet, c’est la première réunion internationale où ne sont présents ni les ÉtatsUnis, ni l’URSS, ni les puissances européennes.
Les 29 États présents à la conférence dénoncent le colonialisme et ils exigent le respect de
leur indépendance. Au cœur de la guerre froide et de la course aux armements, les pays
réunis à Bandung proclament leur indépendance vis-à-vis des deux blocs.
Ce refus de s’aligner sur l’un des blocs donne naissance au non-alignement7 qui rejette le
système bipolaire né de la guerre froide. Comme le montre la carte du document 117, les
pays non-alignés sont pour la plupart du tiers-monde : Inde, Iran, Irak, Égypte...
Les pays du tiers-monde cherchent aussi à accélérer la décolonisation de ceux qui sont
encore colonisés. Ils s’emploient à favoriser leur développement économique et tentent
d’établir des relations économiques plus justes entre pays riches et pays pauvres.
7 Non-alignement : c’est le mouvement formé en 1961 par des pays du Tiers-monde qui cherchent à échapper à la
politique des blocs pendant la guerre froide. Ils veulent préserver la paix pour assurer leur développement économique.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
179
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Séquence 6 — séance 5
C
Un tiers-monde fragile et éclaté
L’unité du tiers-monde proclamée à Bandung se révèle difficile à maintenir. Tant sur le plan
économique que politique, les intérêts des uns et des autres sont divergents.
Le développement économique des pays pauvres est en effet très inégal. Les pays d’Afrique
noire accumulent des retards supérieurs à ceux d’Asie. Au Moyen-Orient, des pays disposent
de richesses pétrolières qui font d’eux les plus riches du tiers-monde.
Sur le plan politique, il existe de profondes différences entre les pays plutôt anti-américains
ou plutôt anti-soviétiques ; entre puissances régionales rivales, par exemple l’Inde et la
Chine. Ces contradictions internes anéantissent le non-alignement. Finalement, la plupart
des puissances du tiers-monde se rallient aux blocs.
Ainsi, le mouvement des non-alignés a perdu toute signification et le tiers-monde divisé ne
pèse plus sur le plan international.
180
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 6 —
Séquence 6
Séance 6
Histoire. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 5. Vers le monde actuel : la fin des blocs
3
La fin du monde bipolaire
Le monde bipolaire né de la guerre froide disparaît rapidement au tournant des années
1980.
A
L’affaiblissement de l’URSS
Au début des années 1980, le président américain Reagan engage une nouvelle course aux
armements contre l’URSS. Il lance en 1983 un vaste programme de défense spatiale et
installe des fusées nucléaires en Europe (document 118).
Document 118 : carte des missiles en Europe au début des années 1980.
Les Missiles en Europe au début des années 1980
OTAN
Missiles américains
Missiles de croisières
nombre : 208
caractéristiques :
- 1 tête nucléaire de 200 kT
- 2 500 km de portée
- 50 mètres de précision
Pershing 2
nombre : 108
caractéristiques :
- 1 tête nucléaire de 50 kT
- 1 800 km de portée
- 50 mètres de précision
Pacte de Varsovie
Missiles soviétiques
S 2 20
nombre : 270
caractéristiques :
- 3 têtes nucléaires
de 150 kT chacune
- 4 500 km de portée
- 300 mètres de précision
© Betty Boillin / Cned / 2009
Dans le camp socialiste, l’URSS s’affaiblit et l’économie fonctionne de plus en plus mal
(le niveau de vie stagne et la mortalité augmente). Arrivé au pouvoir en 1985, Gorbatchev
cherche à lancer des réformes pour restructurer l'économie et réformer le système politique
de son pays.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
181
© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 6
Lis attentivement le texte 119.
Document 119 : Extrait d’un discours de M. Gorbatchev à R. Reagan
« À l’approche du deuxième millénaire, l’histoire a lié nos deux pays par une responsabilité commune
sur le destin de l’humanité.
Vous et moi sommes conscients de l’attente qu’ont nos deux peuples d’une compréhension réciproque,
d’une coopération et d’un monde sûr et stable. Ceci nous oblige à discuter de manière constructive
des multiples aspects du désarmement, des problèmes liés à la réduction de 50 % des armes offensives
stratégiquesl, à l’élimination des armes chimiques, de la réduction des forces armées et des armements
conventionnels2 en Europe et de l’arrêt des essais nucléaires.
Le monde attend aussi de nous, monsieur le président, des prises de position responsables sur les autres
problèmes d’aujourd’hui, tels que le règlement des conflits régionaux, l’amélioration des relations
économiques internationales, l’encouragement au développement, la victoire sur la misère, la pauvreté,
les épidémies. Bien sur, nous discuterons aussi des relations bilatérales3. »
Discours de Mikhaïl Gorbatchev cité dans Le Monde, le 31 mai 1988.
1. missiles nucléaires. 2. non nucléaires. 3. relations entre deux pays.
Pour financer ses réformes, l’URSS doit réduire ses dépenses militaires. Gorbatchev négocie
alors avec les États-Unis des accords de désarmement nucléaire selon lesquels Américains et
Soviétiques doivent détruire leurs armes nucléaires. En 1988, il annonce que l’Armée rouge
se retire d’Afghanistan, qu’elle avait envahi en 1979.
Mais les réformes économiques mises en œuvre par Gorbatchev échouent et il ne peut
empêcher l'effondrement du système soviétique.
B
Effondrement du bloc communiste et disparition de l’URSS
En Europe de l’Est, les soulèvements populaires de 1989 chassent les communistes du
pouvoir :
-
en Hongrie, le rideau de fer8 est tombé et il est possible de passer librement à l’Ouest ;
-
en Pologne, des élections libres sont organisées. Elles sont remportées par les
adversaires du communisme ;
-
durant l’automne 1989, de grandes manifestations sont organisées dans les autres pays
de l’Est : RDA, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Roumanie.
La conséquence de ces soulèvements est figurée par la photographie page 153. L’URSS
s’abstient de toute intervention militaire et la contestation aboutit à l’ouverture du mur de
Berlin en novembre 1989.
Les pays de l’Est abandonnent le modèle des « démocraties populaires », avec un parti
unique qui contrôle l’État, des libertés individuelles limitées et une société surveillée. Ils
deviennent des démocraties libérales sur le modèle occidental (pluralisme, respect des droits
des individus).
8 Rideau de fer : Frontière fermée entre les États d'Europe Occidentale et les États socialistes de l'Est.
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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 6 —
Séquence 6
En URSS, aux difficultés économiques s’ajoute le réveil des nationalités.
Les mouvements nationalistes accélèrent la décomposition du régime soviétique. En
décembre 1991, Gorbatchev démissionne. L’URSS disparaît et laisse la place à 15 États
souverains.
Document 120 : Carte de l’éclatement de l’URSS.
limite de l’URSS
en 1990
frontières des nouvelles
républiques en 1991
guerre d’indépendance
en 1991
© Betty Boillin / Cned / 2009
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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Séquence 6 — séance 6
C
La nouvelle Europe
Exercice 11
À partir de la carte 121, relève les changements frontaliers apparus depuis 1990 et nomme
les nouveaux États.
Document 121 : l’Europe en 2009, étapes de la construction de l’UE
les six États fondateurs de la CEE en 1957
adhésions de 1973
adhésions des années 1980
entrée de l’Allemagne de l’Est
par réunification de l’Allemagne
adhésions de 1995
adhésions de 2004 et 2007
sièges des institutions européennes
Bruxelles : Commission européenne
Luxembourg : Cour de Justice
Strasbourg : Parlement européen
© Betty Boillin / Cned / 2009
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
En octobre 1990, la réunification de l’Allemagne marque la fin de la division bipolaire de
l’Europe.
L’élargissement de l’Europe depuis 1957 : de 1995 à 2004, l'Union européenne comprenait
15 États.
184
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
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séance 6 —
Séquence 6
Les anciens pays communistes d’Europe de l’Est sont associés à l’Union européenne. Ils sont
candidats à l’adhésion à l’Union européenne qui est prévue entre 2004 et 2010. Le 1er mai
2004, l'Europe comptait officiellement 25 membres avec l'entrée dans l'Union de l'Estonie,
la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la
Slovénie ainsi que les îles de Malte et de Chypre (partie Sud seulement).
Depuis le 1er janvier 2007 la Bulgarie et la Roumanie sont entrées dans l'Union qui compte
maintenant 27 pays.
Le texte 6 page 283 indique que la construction d’une Europe unie se poursuit. En
effet, en 1992, le traité de Maastricht a créé l’Union européenne (UE) qui succède à la
Communauté économique européenne (CEE).
D’après le traité de Maastricht, les objectifs de l'UE sont :
-
la mise en place de la monnaie unique (l’euro). Celle-ci a remplacé les monnaies
nationales en 2002 ;
-
la consolidation de l’union en matière de justice notamment ;
-
la construction d’une diplomatie et d'une défense communes.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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Séquence 6 — séance 7
Séance 7
Géographie. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 6. Géographie politique du monde actuel
1
Un monde divisé et instable : conflits et frontières
Depuis la fin de la guerre et du monde bipolaire en 1989, le visage politique du monde a
beaucoup changé. Le contraste est fort aujourd’hui entre la multiplication des États et le
développement des regroupements entre États.
A
Des États de plus en plus nombreux
Exercice 12
Afin de mesurer l’évolution du nombre d’États, compare les cartes du monde en 1914
(carte 123) et en 2007 (carte 122) :
Carte 122
Source : © Alain Houot / Aix-Marseille
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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
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séance 7 —
Séquence 6
Carte 123
LES EMPIRES COLONIAUX EN 1914
Pays colonisateurs
Royaume-Uni
France
Espagne
Portugal
Allemagne
Source : A. HOUOT - Aix-Marseille
Italie
Pays-bas
Japon
États-Unis
Empire Ottoman
1- Comment a évolué le nombre des États ?
2- Quelles sont les deux raisons de ce phénomène ? Où se trouvent les États les plus
récents ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
La surface de la terre est « pavée » d’États différents. Depuis 1914, le nombre d’États est
passé d’une trentaine à plus de 200 aujourd’hui.
C’est surtout après 1945 que sont apparus ces nouveaux États. Les continents les plus
touchés sont l’Asie et l’Afrique qui ont connu la décolonisation.
L’Europe orientale a aussi connu une inflation du nombre des États après la chute du
communisme en 1989. Beaucoup de nouveaux États européens proviennent de l’éclatement
de l’URSS et celui de la Yougoslavie.
Contrairement à l’Asie, l’Afrique et à l’Europe de l’Est, l’Amérique, l’Europe du Sud, de
l’Ouest et du Nord, la Chine et l’Australie ont été plutôt épargnées par les modifications
géopolitiques.
La multiplication des États n'a pas donné satisfaction à tous les peuples. En effet,
certains peuples comme les Kurdes, les Tchétchènes, n'ont pas d'État : ils réclament leur
indépendance. La religion constitue un autre casus belli comme au Soudan.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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Séquence 6 — séance 7
Dans ce cas précis, les Soudanais du Sud, majoritairement chrétiens, sont en guerre contre
ceux du Nord, musulmans. La découverte de pétrole dans les provinces du sud du Soudan
ajoute encore à la complexité du conflit. Dans certains cas, le découpage des anciens
empires coloniaux continue de générer des conflits : depuis 1947, le Cachemire reste disputé
entre l'Inde et le Pakistan.
Les raisons de ces conflits sont ethniques, religieuses, politiques ou économiques. Dans la
plupart des cas, il s'agit de conflits intra-étatiques (guerres civiles) mêlant plusieurs causes
(comme au Soudan). Les populations civiles restent les premières victimes de ces violents
conflits.
B
La nouvelle géographie des conflits
Exercice 13
Pour cet exercice, je te propose un sujet de brevet. N'oublie pas de tenir compte des
précieux conseils donnés, notamment pour la rédaction du paragraphe argumenté.
Carte 124
© conception Cned / 2009
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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
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séance 7 —
Séquence 6
Document 125 : graphique Nombre de réfugiés
Nombre de personnes sous la protection de l’UNHCR,
en million
Ces chiffres incluent les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de
leur propre pays.
Source : UNHCR, 2007. (Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés)
Site UNHCR http://www.unhcr.Fr/cgi-bin/texis/vtx/home
Consulte aussi cette carte interactive sur ce site : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/ coldesaix-tarbes/IMG/swf/Une_carte_des_conflits_dans_le_monde_en_2005.swf
Questions sur les documents :
1- Où se situent la plupart des conflits actuels ?
2- Comment évoluent-ils en nombre ?
3- Quels sont les types de conflits indiqués sur la carte ? Quels sont les plus fréquents ?
4- Quelles sont les conséquences sur les populations civiles ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Paragraphe argumenté :
À l’aide des informations tirées des documents et de vos connaissances personnelles, rédigez
un paragraphe argumenté d’une quinzaine de lignes sur les conflits dans le monde actuel et
leurs conséquences sur les populations.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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© Cned – Académie en ligne
Séquence 6 — séance 7
Conseils de méthode
1- Classement des informations
Utilisez le tableau suivant pour classer les éléments nécessaires à l’argumentation du
paragraphe
Thème
Informations tirées
des documents
Connaissances
personnelles
Les conflits dans le
monde
•
•
•
• conflits actuels
Les types de conflits
Conséquences sur
les populations
•
•
•
•
•
• causes des conflits • exemple de réfugiés
intra-étatiques
• causes des conflits
inter-étatiques
• exemple de la
Guerre en Irak
2-
Rédaction en deux ou trois parties du paragraphe
Ire Partie : Les conflits dans le monde
IIe Partie : Les conséquences pour les populations civiles
Ou bien :
Ire Partie : Les conflits dans le monde
IIe Partie : Les types de conflits
IIIe Partie : Les conséquences pour les populations civiles
Après avoir rédigé, vérifiez votre travail à l’aide du corrigé...
Depuis les années 1980, les guerres sont de plus en plus nombreuses dans le monde. Ces
conflits sont inégalement répartis dans le monde. L’Afrique et l’Asie, qui sont les continents
les plus pauvres, sont les plus affectés, notamment par les guerres civiles.
À l’opposé, les principales puissances, généralement les pays riches, ne sont pas directement
affectés par des conflits importants sur leur sol, si l’on excepte le conflit d’Irlande du Nord
et les actions terroristes.
La pauvreté n’est pas la seule raison de ces conflits qui épuisent les pays du Sud. Cette
pauvreté vient souvent aggraver des motivations politiques, ethniques, religieuses ou encore
nationalistes.
Le Moyen-Orient reste une des régions les plus instables du monde. Pourtant, ce conflit
débute dès 1948.
C
Les types de frontières
Les frontières politiques sont les limites du territoire des États. Leur tracé est le produit
d’anciens rapports de force entre les pays.
Aujourd’hui, la mondialisation entraîne un effacement des frontières économiques. Dans
l’Union européenne, avec l’euro et l’unification politique, les frontières tendent même à
disparaître (voir séance 6).
Mais certaines frontières sont des barrières entre deux univers différents. Par exemple, la
frontière entre les États-Unis et le Mexique est bien plus qu’une limite politique. C’est la
ligne de contact entre le pays le plus riche du monde et un pays émergent du Sud.
190
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 7 —
Séquence 6
Si tu possèdes ou si tu as accès à un atlas, recherche une carte des aires des grandes
civilisations (absente de ton manuel). Tu peux aussi en trouver une sur Internet, en utilisant
le moteur de recherche : www.google.fr (indique dans le cadre de ta recherche « carte +
grandes civilisations » après avoir coché « Pages francophones » et clique sur « Rechercher ».
Ainsi, les frontières entre les États ne sont pas les seules limites qui partagent le monde. Les
aires de civilisation regroupent de nombreux pays dans des limites plus floues que les limites
politiques. La civilisation du monde musulman, par exemple, englobe une grande partie de
l’Afrique, le Moyen-Orient et une partie de l’Asie centrale.
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Séquence 6 — séance 8
Séance 8
Géographie. Élaboration et organisation du monde
contemporain
CHAPITRE 6. Géographie politique du monde actuel
2
Le nouvel ordre mondial : vers un monde sans frontières ?
Alors que les conflits se multiplient, le monde connaît un mouvement d’unification et
d’uniformisation.
A
Les États-Unis, gendarmes du monde
Exercice 14
Utilise la carte 124 ci-dessous pour repérer les formes et les causes de la domination des
États-Unis sur le reste du monde.
© conception Cned / 2009
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
192
— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e
© Cned – Académie en ligne
séance 8 —
Séquence 6
Avec la disparition de l’URSS en 1991, le nouvel ordre mondial est désormais dominé par
une seule superpuissance mondiale : les États-Unis. La domination de cet État sur le reste
du monde s’exprime dans les domaines culturel, économique, financier et militaire. Nous y
reviendrons quand nous travaillerons sur les États-Unis en géographie.
Pour influer sur les affaires du monde, les États-Unis disposent de moyens de pression
économiques. Ils utilisent les sanctions commerciales contre les pays accusés de violation
des droits de l’homme, de terrorisme ou encore de trafic de drogue.
Ces sanctions commerciales permettent de limiter les risques de pertes humaines provoqués
par les interventions militaires.
Voici des conflits dans lesquels les États-Unis sont intervenus de façon diplomatique ou
militaire :
-
à la suite de l’intervention des États-Unis, la guerre s’est arrêtée dans l’ex-Yougoslavie et
au Kosovo en 1999 ;
-
les États-Unis font pression sur les acteurs du conflit israélo-palestinien afin de parvenir
à une paix négociée.
-
mars 2003 : les Américains lancent une offensive contre l'Irak afin de renverser le
régime de Saddam Hussein suspecté de détenir des armes de destruction massive.
B
Les organisations internationales
La fin du communisme a rompu l'équilibre instauré lors de la guerre froide depuis 1989.
Les conflits se sont multipliés, provoquant l'intervention des puissances occidentales.
Ces interventions sont, le plus souvent, organisées sous mandat de l'Organisation des
nations unies (ONU). Tu peux consulter le site internet : www.un.org/french pour connaître
l'historique et l'organisation de l'ONU.
Ces interventions justifient le besoin d’une organisation internationale puissante pour
régler les problèmes de la paix. Créée en 1945 par 51 États, l’ONU compte près de 200
États membres aujourd’hui. Ses objectifs sont le maintien de la paix et de la sécurité
internationales, la coopération entre les États, ainsi que le respect des droits de l’Homme.
C
Les organisations régionales
De nombreux États se regroupent à l’échelle régionale afin de préserver leurs intérêts. Ces
associations régionales sont avant tout des marchés communs. Il s’agit d’espaces dans
lesquels les marchandises circulent librement.
© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 3e —
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Séquence 6 — séance 8
Exercice 15
Carte 126
LES MARCHÉS COMMUNS DU MONDE, principales organisations économiques régionales
ASEAN (Association des Nations du Sud Est Asiatique)
1967
ALENA (Accord de libre-échange
nord américain) 1994
APEC (Coopération économique en Asie - Pacifique)
1989
MERCOSUR (marché commun
du Sud de l’Amérique latine)
1991
U.E. (Union Européenne)
1992
© Betty Boillin / Cned / 2009
Commente la carte 126 en répondant aux questions :
1- Où sont situés les principaux marchés communs ?
2- Si tu compares cette carte des marchés communs à la carte 124 des conflits actuels, que
remarques-tu ?
Vérifie tes réponses dans le corrigé.
Les associations régionales qui existent actuellement s’organisent autour des pôles de
puissance. Les États qui s’associent cherchent à se protéger de la concurrence commerciale
du reste du monde :
- c’est l’Union européenne qui a le plus réussi à dépasser les frontières nationales ;
- d’autres organisations régionales se sont construites sur les autres continents : l’ALENA9
est un accord de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Le
MERCOSUR10 réunit des États d’Amérique latine. L’ASEAN11 rassemble des pays d’Asie
du Sud. L’APEC12 s’efforce d’organiser le libre-échange sur les deux rives du Pacifique.
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séance 8 —
Séquence 6
le coin des curieux
Histoire de l’ONU : http://www.un.org/french/audiovis/intro.htm
La guerre froide
Le mur de Berlin, construction : http://www.herodote.net/histoire/evenement.
php?jour=19610812&ID_dossier=78
Chute : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19891109&ID_dossier=78
Le plan Marshall : http://www.dailymotion.com/video/x28o4a_la-guerre-froide-03-de-24-leplan-m_politics
Décolonisation
Site des Nations unies : http://www.un.org/french/decolonisation/
Conférence de Bandung (avril 1955) : http://lewebpedagogique.com/
Sur la guerre d’Algérie, des travaux d’élèves très intéressants ont été mis en ligne :
http://guerredalgerie.free.fr/index.htm ; on peut également visionner Indigènes, le film de
Rachid Bouchareb (http://www.indigenes-lefilm.com/) ; sur le problème harki :
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article151#nb2
Conflits et frontières
Site du UNHCR : http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/home
Le conflit au Darfour sur le site du ministère des Affaires étrangères :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/crises-conflits_1050/darfour_1091/
crise-du-darfour_20758.html
La Tchétchénie : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/deuxieme-guerretchetchenie/index.shtml
9 ALENA : Accords de libre Échange Nord Américain
10 MERCOSUR : Marché commun du Sud
11 ASEAN : Association des Nations du Sud Est Asiatique
12 APEC : Asie - Pacifique - Economique - Coopération
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