Complications endocrinologiques de l’hémochromatose Magali Gueydan Introduction La présence de complications endocrines témoigne d’une hémochromatose déjà évoluée Deux principales atteintes: LE DIABETE LE DEFICIT GONADOTROPE Autres atteintes exceptionnelles 2 Type d’hémochromatose Apparition des complications en lien direct avec la durée et l’intensité de l’exposition de la surcharge en fer Les complications endocriniennes peuvent se voir dans les différentes formes d’hémochromatose 3 Type d’hémochromatose Primitives 3 à 5 /1000 personnes La plus fréquente des maladies génétiques de la population blanche Pénétrance de la mutation principale C282Y faible et variable donc expressivité variable 4 Type d’hémochromatose Secondaires : maladies hépatiques: • OH • Hépatites virales • NASH ou syndrome dysmétabolique TRANSFUSIONNELLES ( thalassémies) surcharge alimentaire / hémosidérose africaine 5 Diabète et Hémochromatose Physiopathologie de l’apparition du diabète INSULINOPENIE Accumulation pancréatique du fer Phénomènes oxydatifs Apoptose des cellules beta des ilôts de Langerhans Sécrétion exocrine et sécrétion de glucagon non concernées 6 Diabète et Hémochromatose Physiopathologie de l’apparition du diabète INSULINORESISTANCE Par la surcharge en fer hépatique Par les autres facteurs d’insulinorésistance ( obésité, sédentarité….) sans lien avec l’hémochromatose Atcd FAMILIAUX de diabète de type 2 Hygiène de vie du patient Facteurs environnementaux ( OH ) 7 Diabète et Hémochromatose Prévalence de la maladie / HFE Avant la découverte du gène hfe Prévalence du diabète 40 à 50% Hémochromatoses évoluées cliniquement Depuis la découverte du gène Diagnostic plus précoce Traitement avant l’apparition du diabète Séries plus récentes : prévalence de la complication à moins de 20% au diagnostic Prévalence réduite de moitié chez les femmes 8 Diabète et Hémochromatose Caractéristiques cliniques Appelé « DIABETE BRONZE » Aspect de la peau/ mélanodermie Age moyen 40 /50 ans chez l’homme Post ménopausique chez la femme Fréquence d’association à la cirrhose 9 Diabète et Hémochromatose Prise en charge thérapeutique varie selon le stade évolutif de la maladie Intolérance au glucose Mime un diabète de type 2 Insulinopénie HbA1c et saignées DIABETE NON REVERSIBLE Intérêt du diagnostic précoce et la PEC précoce de l’hémochromatose 10 Diabète et Hémochromatose Faut –il faire un dépistage systématique de l’hémochromatose à la découverte d’un diabète? Bilan nosologique à faire systématiquement à la découverte d’un diabète Orientation du diagnostic sur clinique, ATCD familiaux…. Type 1: AC anti GAD / AC anti IA2 Type 2 11 Diabète et Hémochromatose Hémochromatose: ferritine/ coeff sat uration Mody « maturity Onset Diabetes of the Young » mutation sur facteurs transcriptionnels Mody 2: hyperglycémie modérée: sujet jeune et mince Mitochondrial: diabète monogénique secondaire à une mutation sur l’ADN mitochondrial / transmission maternelle Dystrophies musculaires, surdité neuro sensorielle , rétinopathie dégénérative , pseudo AVC Néoplasie pancréatique… 12 Diabète et Hémochromatose Faut –il faire un dépistage systématique de l’hémochromatose à la découverte d’un diabète? HEMOCHROMATOSE = cause classique de diabète Probablement sous diagnostiquée Clinique fruste initialement Morbi mortalité associée au diabète /cirrhose trt simple et efficace possible Dépistage peu couteux ( coeff sat 11 euros) 13 Diabète et Hémochromatose Faut –il faire un dépistage systématique de l’hémochromatose à la découverte d’un diabète? DEPISTAGE SYSTEMATIQUE de la maladie à la découverte d’un diabète « de type 2 » En l’absence de cirrhose et de diabète pas de diminution significative de l’espérance de vie de ces patients Dépistage familial 14 Hémochromatose et hypogonadisme Atteinte de l’axe hypothalamo hypophysaire Hypogonadisme hypogonadotrope Étude Irlandaise 2005 JCEM 2005;90:2451-2 141 sujets masculins 90% porteurs de la mutation C282Y homozygotes Hypogonadisme vers 50 ans Peu fréquent 9 hommes sur 141 Associé ds 90% des cas à une cirrhose 15 Hémochromatose et hypogonadisme dans le cadre de l’hémochromatose génétique: Prédominance masculine « Masqué » chez la femme par la ménopause absence de retentissement clinique évident pas de bouffées de chaleur 16 Hémochromatose et hypogonadisme Conséquences cliniques Chez l’homme: Diminution de la libido Dysérection Diminution du volume testiculaire Ostéoporose Chez la femme: Diminution de la libido Aménorrhée SANS bouffées de chaleur Ostéoporose 17 Hémochromatose et hypogonadisme Conséquences cliniques Retard pubertaire: Surcharge ferrique installée avant la puberté Par ex: trt des thalassémies /transfusions répétées Pas de prépondérance de sexe 18 Hémochromatose et hypogonadisme Physiopathologie/ diagnostic Atteinte fonctionnelle des cellules gonadotropes Atteinte hypophysaire quasi exclusive Infiltration ferrique de l’ante hypophyse Études histologiques: dépôt préférentiel sur cellules gonatotropes 19 Hémochromatose et hypogonadisme Diagnostic Diagnostic biologique : FSH / LH basses Testostérone ou oestradiol basses Attention chez les patients cirrhotiques Élévation SHBG « normalise « le dosage de testostérone Utilisation de la testostérone biodisponible ( ne comprenant pas la fraction liée à la SHBG ) 20 Hémochromatose et hypogonadisme Traitement Traitement de la surcharge en fer Ds la quasi totalité des cas non réversibilité Substitution hormonale sous forme d’esters Administation IM ( ANDROTARDYL) Gonadotrophines si désir de procréation 21 Endocrinopathies rares Hypothyroïdies périphériques Hypoparathyroïdies Insuffisance surrénalienne périphérique ( infiltration de la zone glomérulée surrénalienne) Hypogonadisme périphérique Déficit en hormones de croissance 22 Conclusion Le dépistage génétique et la sensibilisation à la pathologie devrait permettre d’éviter les complications graves (Diabète / cirrhose) Intérêt du dépistage précoce Meilleur traitement des complications hormonales = PREVENTIF par déplétion en fer 23