Radiothérapie des glandes salivaires comme traitement de la stase salivaire chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique. Etude prospective sur 12 patients Avi ASSOULINE1, Sylvie DELANIAN1 , Timothée LENGLET2, Gaëlle BRUNETEAU2, Nadine LE FORESTIER2, François SALACHAS2, Marie LEBOUTEUX2, Maya ABDELNOUR2, Vincent MEININGER2, Pierre-François PRADAT2 1Oncologie-Radiothérapie, 2Département Centre Clinique de la Porte de Saint Cloud, Boulogne-Billancourt, France des maladies du Système Nerveux – Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris, France INTRODUCTION MATERIEL & METHODES La stase salivaire constitue un symptôme invalidant chez les patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Entre juillet 2010 et janvier 2011, 12 patients atteints de SLA avec stase salivaire invalidante, résistante aux traitements symptomatiques médicamenteux, ont été traité par Radiothérapie au Centre Clinique de la Porte de Saint Cloud. La radiothérapie des glandes salivaires peut être utilisée pour diminuer la sécrétion salivaire chez ces patients [1,2]. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la radiothérapie des glandes salivaires chez ces patients. L’irradiation conformationnelle, précédée d’un scanner dosimétrique avec masque de contention, a délivré 10 Gy en 2 fractions sur 3 jours aux photons de 6 MV dans un volume en sablier incluant les 2/3 inférieurs des parotides et les glandes sous-maxillaires en totalité à l’aide de 2 faisceaux latéraux opposés avec protection bulbaire. La quantification de la gêne salivaire a été réalisée à l’aide de 3 échelles d’évaluation (dont une autoévaluation par le patient) avant radiothérapie, le lendemain de l’irradiation, à 1 et 3 mois. La tolérance était évaluée dans le même temps. RESULTATS Concernant l’efficacité du traitement, dès la fin de la radiothérapie (J+1), 11 réponses complètes/12 (disparition de la gêne liée à la stase salivaire) ont été obtenues. 1 patient ayant présenté une réponse partielle. La tolérance immédiate a été émaillée de troubles mineurs et transitoires chez 5 patients /12 : 3 avec une bouche sèche (1 semaine) et 2 avec une modification modérée du goût (2 semaines). 7 patients n’ayant présenté aucun effet secondaire. CONCLUSION La radiothérapie ciblée d’une partie des glandes salivaires (2/3 inférieurs des parotides et totalité des sousmaxillaires), à la dose et au fractionnement étudiés, est une option thérapeutique efficace, bien tolérée, et peu contraignante chez des patients SLA à mobilité réduite. Un plus grand nombre de patients et un plus grand recul demeurent nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires encourageants. Figure 1. DRR d’un faisceau latéral gauche avec volumes cibles (2/3 inférieurs des parotides et totalité des sous-maxillaires) et organes à risque (moelle épinière et tronc cérébral) exclus du faisceau Figure 2. Histogramme Dose Volume REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] Borg M, Hirst F. The role of radiation therapy in the management of sialorrhea. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 1998 Jul 15;41(5):1113-9. [2] Neppelberg E, Haugen DF, Thorsen L, Tysnes OB. Radiotherapy reduces sialorrhea in amyotrophic lateral sclerosis.Eur J Neurol. 2007 Dec;14(12):1373-7. Epub 2007 Oct 17. Figure 3. Dosimétrie : coupe axiale du scanner dosimétrique montrant que l’isodose 9.5 Gy (95% de la dose prescrite) englobe parfaitement les 2 sous-maxillaires