THEME 2 – CROISSANCE, PROGRES TECHNIQUE ET EMPLOIS Sommaire : AUTEURS 2 ADAM SMITH MARX DAVID RICARDO ALFRED SAUVY SOLOW J. B. SAY OKUN SCHUMPETER PAUL ROMER ET ROBERT BARRO HAROD ET DOMAR LOI DE MOORE JEAN FOURASTIE BEAUMOL ILLICH GARY BECKER 2 2 2 2 3 3 4 4 4 4 5 5 5 6 6 DEFINITIONS 7 CROISSANCE PROGRES TECHNIQUE GAIN DE PRODUCTIVITE INNOVATION … 7 7 8 8 8 AUTEURS A DAM S MITH MARX Marx explique donc la répartition du capital et l'exploitation des travailleurs, mais il lui reste à expliquer la contradiction fondamentale du capitalisme qui conduit à l'apparition récurrente de crises. Il l'explique par le concept de baisse tendancielle du taux de profit. Marx considère que les capitalistes sont tentés d'accroître leurs capacités de production par des innovations technologiques pour obtenir un avantage temporaire sur leurs concurrents, appelé plus-value extra. Il s'ensuit qu'ils substituent des machines à la main d'œuvre, autrement dit ils substituent du capital constant c à du capital variable v, ce qui a pour conséquence d'augmenter l'intensité capitalistique de la composition organique du capital (proportion de c et v dans le capital). Comme la plus-value est donnée par l'utilisation de travail direct, et que le taux de profit est pl / (c + v), il vient une baisse tendancielle du taux de profit qui provoque des crises. Cependant, Marx dit qu'il existe des contre-tendances à cette baisse. Les capitalistes tentent de la compenser en accroissant leur débouchés, ou en augmentant le taux de plus-value, et on pourrait envisager un état stationnaire, mais le problème est que la substitution du travail par le capital génère de plus en plus de chômage, une armée de réserve de travailleurs, ce qui conduit inexorablement la société vers des conflits sociaux. À terme donc, le capitalisme croule sous le poids de ses contradictions, c'est l'état de crise permanent, qui ne peut être évité que temporairement par l'expansion économique à des marchés vierges, ou par l'emballement de la croissance technologique. D AVID R ICARDO A LFRED S AUVY Le progrès technique qui se traduit par une modification de l'activité économique (essor de certains secteurs et déclin d'autres) et de l'emploi (changement de l'organisation du travail, changement des qualifications) conduit en cas d'accélération brutale à des délais d'ajustement et donc à un chômage transitoire d'inadaptation. L'explication par le progrès technique est ancienne. Elle met en jeu la problématique de la compensation. Si, à court terme, le progrès technique entraîne du chômage, à long terme, il y aura compensation. D'une part, le progrès technique se traduit par des innovations dans les biens de production mais aussi au niveau des biens de consommation d'où une demande qui conduit à une plus grande production et donc à des emplois. D'autre part, le progrès technique se traduit par un accroissement de la productivité. Cet accroissement peut déboucher sur une baisse des prix, un accroissement de la demande et ainsi de la production et de l'emploi. Il peut augmenter les marges de profits des entreprises d'où plus d'investissements, plus de production et de l'emploi. Il peut également permettre une augmentation des salaires qui stimulera la consommation, la production et l'emploi. Il peut également déboucher sur une réduction du temps de travail avec une hausse de l'emploi en compensation. Au total, pour certains, ces différents mécanismes conduisent à une compensation des pertes d'emplois de court terme. Il n'en demeure pas moins qu'une "bonne" répartition des gains de productivité (salaires, profits, réduction du temps de travail, prix) est nécessaire à la stabilité du système économique. Théorie du déversement : Théorie de la compensation : La théorie du déversement, ou de la compensation, d'A. Sauvy montre que la destruction des emplois dans les secteurs en déclin est plus que compensée par la création de nouveaux emplois dans les secteurs en expansion. Ainsi s'analyse le déclin de l'emploi agricole et la montée de l'emploi dans le secteur secondaire, puis le récent déclin de l'emploi industriel au profit du secteur tertiaire, a priori moins mécanisable. Cette hypothèse, plutôt optimiste, semble vérifiée, jusqu'à présent, sur le long terme, sans nier toutefois les difficultés de transition, liées aux ajustements structurels (chômage frictionnel). S OLOW Robert Solow a construit un modèle formel de la croissance, à partir d'une réflexion critique sur le modèle de Harrod-Domar, qui constitue encore aujourd'hui le modèle de référence en science économique. D'inspiration néo-classique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs: le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (capital physique) et de travail (main d'œuvre). Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions : Augmenter la quantité de capital (c’est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'œuvre augmente sa productivité (dite apparente). Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements plus faiblement décroissants, c’est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches. En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production par tête. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs. Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. J. B. S AY La loi de Say, ou loi des débouchés, prévoit que « plus les producteurs sont nombreux et les productions multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ». Dans une économie où la concurrence est libre et parfaite, les crises de surproduction sont impossibles. Il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les économies de marché et de libre-entreprise, il y a un équilibrage spontané des flux économiques (production = consommation, épargne = investissement). Say ne nie pas la possible existence d'excédents, mais les crises de surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande ». Un meilleur résumé de cette approche serait : « on ne dépense jamais que l'argent qu'on a gagné », O KUN En économie, la loi d'Okun décrit une relation linéaire entre le taux de croissance (du PIB) et la variation du taux de chômage. En dessous d'un certain seuil de croissance, le chômage augmente ; au dessus de ce seuil, il diminue, avec une élasticité constante. La loi d'Okun représente l'espoir de voir la croissance provoquer une baisse du chômage pour les économistes. S CHUMPETER D'autre part Schumpeter fait de l'innovation et du progrès technique l'une des sources de la croissance économique et de l'emploi. En autorisant des gains de productivité, la machine permet simultanément de réduire les coûts, d'augmenter les salaires, la demande et l'emploi. Le progrès technique est donc en partie à l'origine de phases d'expansion, par sa diffusion sous forme de grappes d'innovation qui soutiennent la croissance des industries motrices, au dépend des activités traditionnelles en déclin. L'innovation joue ici un double rôle : elle exerce un effet d'entraînement sur la demande (et donc sur l'emploi), et stimule la productivité de la firme. Il va jusqu’à dire que les innovations permettent la croissance par le biais du concept de destruction créatrice. En effet en remplaçant une machine par une nouvelle plus innovante on détruit l’ancienne et cela relance la croissance. P AUL R OMER ET R OBERT B ARRO Les nouvelles théories de la croissance sont nombreuses, mais on retiendra seulement celles de la croissance endogène. Elles trouvent leur origine dans les critiques de la théorie de Solow. La critique essentielle concerne le progrès technique : ce n’est pas un facteur de croissance exogène mais endogène car il est le fruit des investissements des agents. Puisque les facteurs de croissance sont endogènes, l’Etat peut jouer un rôle dans le processus de croissance en incitant les agents à investir davantage dans le progrès technique. Cette théorie réhabilite le rôle structurel de l’Etat, ses dépenses publiques à long terme dans une vision néoclassique Contrairement à Solow, la théorie de la croissance endogène suppose que la productivité marginale du capital ne décroît pas. Les facteurs de la croissance sont l’accumulation de capital physique (Romer), la recherche-développement (Romer), l’accumulation de capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro). H AROD ET D OMAR Le modèle Harrod-Domar est le premier modèle économique formalisé de la croissance. Ce modèle a ouvert la voie aux modèles modernes de la croissance, en particulier au modèle de Solow. Le modèle Harrod-Domar vise à étendre sur la longue période la Théorie générale de Keynes, qui ne portait que sur le court terme. Tout comme la Théorie générale, le modèle de Harrod-Domar vise à faire ressortir le caractère instable de la croissance économique, et la nécessité de l'intervention étatique. Dans le modèle Harrod-Domar, rien ne garantit qu'une économie soit sur un sentier de croissance stable. Tout investissement à deux effets. A court terme, au moment où il est réalisé, il augmente la demande globale puisqu'il implique une demande de biens de production. Au delà de la courte période, l'investissement a également un effet sur l'offre : il conduit, en effet, en dehors des investissements de remplacement, à accroître les capacités de production. Keynes, dans la théorie générale, néglige volontairement et explicitement le second effet : dans la mesure où il se situe dans la courte période, l'investissement n'exerce un effet que sur la demande, effet dont Keynes affirme qu'il dépend de ce qu'il appelle le multiplicateur d'investissement. La problématique de Domar consiste à prolonger l'analyse keynésienne des effets de l'investissement sur la longue période. Domar se demande donc à quelle condition l'accroissement du revenu est compatible avec l'augmentation des capacités de production. Autrement dit, Domar veut déterminer les conditions qui permettent à l'augmentation de la demande d'être suffisante par rapport à l'augmentation de l'offre que suscite l'investissement. L OI DE M OORE Cofondateur de la société Intel, Gordon Moore avait affirmé dès 1965 que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constants, tous les ans. Il rectifia par la suite en portant à dix-huit mois le rythme de doublement. Il en déduisit que la puissance des ordinateurs allait croître de manière exponentielle, et ce pour des années. Il avait raison. Sa loi, fondée sur un constat empirique, a été vérifiée jusqu'à aujourd'hui. Il a cependant déclaré en 1997 que cette croissance des performances des puces se heurterait aux environ de 2017 à une limite physique : celle de la taille des atomes. D'ici là, nos ordinateurs seront environ 1 500 fois plus puissants qu'aujourd'hui ! Application : Qu'un PC acheté en 2003 soit à la fois cinq fois moins cher, dix fois moins lourd, cent fois plus puissant et beaucoup plus ergonomique que notre premier ordinateur, cela ne fait aucun doute. Mais il y a un corollaire à la loi de Moore, dont les vendeurs de hardware ne parlent jamais : c'est que tout ordinateur devient obsolète... au plus tard le jour de son déballage. Et aussi que, plus on ajoute de fonctionnalités à un ordinateur, plus on augmente la probabilité des « bugs ». J EAN F OURASTIE La relation de Fourastié : L'évolution de l'emploi dans un secteur = l'évolution de la production de ce secteur - l'évolution de la productivité du travail dans ce secteur. On en déduit que lorsque la production d'un secteur augmente plus vite que celle de la productivité du travail de ce secteur alors l'emploi dans ce secteur augmente et inversement. Pour le secteur Tertiaire, on a donc l'explication suivante de son évolution : L'emploi dans son secteur a augmenté car la production y a progressé plus rapidement que la productivité. Autrement dit le besoin de produire davantage a été satisfait par davantage d'embauches plutôt que par un recours plus important à la machine. Certes il faut nuancer le propos. Il y a dans le tertiaire des activités où le recours aux machines a été important (les banques, la santé notamment). B EAUMOL Traditionnellement, on considère que les gains de productivité possibles ne sont pas aussi importants selon les secteurs. En particulier ils sont faibles dans certains services. Ce qu'avait déjà constaté Adam Smith en donnant l'exemple des coiffeurs, et qu'a généralisé l'économiste William Baumol, sous l'appellation « maladie de Baumol ». Certains services sont toutefois susceptibles de connaître des gains de productivité importants notamment du fait de l'informatisation. ILLICH « Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité humaine décroît, voire devient négative » Ivan Illich est surtout connu pour ses travaux en matière d'éducation. Mais ce n'est pas sa seule contribution au progrès de l'humanité. Il a été le premier à remarquer que la vieille loi dite « des rendements décroissants » - connue depuis Turgot et les économistes classiques - s'applique aussi à l'activité humaine. Qu'ont constaté ces pionniers ? Qu'en doublant la quantité de travail agricole on ne double pas la quantité de blé produite. Et que, plus on approche d'une certaine limite, plus il faut ajouter de travail pour obtenir toujours moins de blé supplémentaire. Au-delà, on entre dans la zone dite des rendements décroissants. Illich considère qu'il en va de même pour l'être humain : au-delà d'un certain seuil, son efficacité finit par devenir négative. Application : Stakhanov et ses adeptes ont certes noté que, plus on subit de pression, plus on est performant. Certaines personnes ne travaillent jamais aussi bien que sous stress. Mais cela n'est vrai que jusqu'à un certain point. Au-delà, toute dose de stress supplémentaire sera contre-productive. G ARY B ECKER Théorie du capital humain L'idée de base de la théorie du capital humain, développée par Gary Becker, prix Nobel 1992, est de considérer que du point de vue de l'individu, l'éducation est un investissement. La valeur de celui-ci dépend directement du coût monétaire de l'éducation et des gains futurs anticipés procurés par l'information. Celle-ci représente un investissement avantageux si la valeur actualisée nette des coûts et des avantages est positive. L'investissement en capital humain est aussi un investissement profitable du point de vue de la société. Autrement dit, l'éducation procure aussi des gains sociaux, supérieurs aux gains privés. Cette externalité positive justifie pour certains l'intervention de l'État sinon dans l'économie du moins dans la prise en charge du système éducatif. Pour l'employeur, la distinction entre éducation générale et formation spécifique de l'individu revêt une importance capitale. En effet, la formation spécifique augmente la productivité de l'individu seulement chez son employeur. Ce dernier peut par conséquent récupérer le fruit de l'investissement qu'elle constitue. (G. Becker) Théorie de la croissance endogène Cette théorie montre en quoi plusieurs facteurs peuvent faire apparaître des externalités positives et par conséquent être source de croissance pour la collectivité : investissement en capital physique, investissement en capital public, investissement en capital humain, apprentissage par la pratique, division du travail, recherche et innovations technologiques. La croissance est endogène au sens où elle ne dépend que des seuls comportements des agents et des variables macroéconomiques. (Barro, Lucas, Levine, Romer) DEFINITIONS C ROISSANCE La théorie néo-classique de Solow (1956): la croissance exogène. La croissance est stable et équilibrée lorsqu'il y a une " juste " répartition entre les deux facteurs de production, le capital (K) et le travail (L). La relation entre K et L est définie par une fonction de production homogène de type Cobb-Douglas telle que Y = f (Ka, L1-a). Par la suite, le progrès technique sera intégré à ce modèle comme une variable exogène et défini en tant que " facteur résiduel ". Dans le modèle de Solow, il existe une croissance de long terme stable, dont le rythme ne dépend que de l'évolution de la population et de la technologie, et non des comportements économiques des agents. Ainsi, en constatant la baisse générale de la productivité horaire du travail depuis les années 70, le paradoxe de Solow (début des années 90) permet d'actualiser cette dimension du progrès technique. En posant comme postulat que " l'informatique se voit partout, sauf dans les statistiques " Solow montre que, malgré les investissements considérables réalisés en immatériels (recherche et développement, logiciels, etc.), la croissance de la productivité aux USA a été nettement plus faible dans les années quatre-vingt-dix qu'au cours des années soixante et soixante-dix. Ce paradoxe apparent tient à la difficulté de mesurer la productivité du travail et du capital (mais rien ne dit que la productivité de l'économie américaine n'ait pas été inférieure sans les innovations liées aux nouvelles technologies). De plus, la tertiarisation croissante contribue partiellement au ralentissement des gains de productivité. Enfin l'innovation n'est pas mesurable immédiatement en terme de productivité compte tenu des délais nécessaires à la réorganisation du travail dans les entreprises. Cependant, l'observation des résultats des années 90 vient réduire la portée de ce paradoxe. La hausse des gains de productivité aux USA dans la décennie 1990 est remontée au-dessus des 2,5 % par an, après plus de deux décennies de stagnation autour de 1% l'an. Pendant l'année 2001 aux USA les gains de productivité ont été de 2,1 % et de 4,5 % au quatrième trimestre. Cette croissance de la productivité s'accompagne du retour d'une croissance forte malgré le ralentissement de l'an passé. La banque Merrill Lynch table à présent sur une croissance américaine de 2,6 % en 2002 et de 4,46 % en 2003 (et respectivement 1,5 % et 3,7 % pour la zone euro). La croissance endogène. Le modèle AK (Romer -1986- et Lucas - 1988) montre que la croissance résulte de quatre facteurs en interaction. En investissant dans de nouveaux équipements (capital physique), l'entreprise contribue directement à la croissance (hausse de la production). Mais l'investissement induit à terme une augmentation du capital technique (par le progrès technique) et du capital humain (par la hausse du niveau d'éducation et de formation). Les investissements consentis par la collectivité (État et collectivités locales) agissent sur le capital public et sur le capital humain (éducation et santé publique). Dans ce cadre, contrairement au modèle de Solow, le taux de croissance est endogène dans la mesure où il dépend aussi du comportement des agents économiques. Ce modèle de croissance endogène (le modèle " AK ") suppose notamment que le comportement économique des agents, tel que le choix du taux d'épargne, a une influence sur la croissance. Plus le taux d'épargne est élevé, plus la croissance peut être forte. P ROGRES TECHNIQUE En économie, le progrès technique représente l’amélioration des connaissances scientifiques et de l’organisation de la production qui permettent une amélioration de la productivité, c’est-à-dire une augmentation de la production pour une quantité fixe de facteurs de production utilisés (le travail, mais aussi le capital, comme les machines). Il contribue pour une large part à la « productivité globale des facteurs ». G AIN DE PRODUCTIVITE Un gain de productivité est, pour une quantité de travail et/ou d'outils de travail identique, une amélioration de la production d'une unité de production, ou d'une entreprise. Le gain de productivité se mesure comme la différence entre deux productivités à deux dates données. Ce gain peut être évalué en valeur absolue (gain absolu par travailleur) ou en valeur relative (taux de variation exprimé en pourcentage). Le gain de productivité est un surplus qui peut être distribué aux salariés (hausse des salaires, prime, promotion, baisse de la durée du travail...), à l'entreprise (augmentation des fonds propres, financement des investissements), aux actionnaires (hausse des dividendes) ou aux consommateurs (baisse des prix). La hausse de la productivité est due à plusieurs facteurs : l'organisation du travail, la motivation, la performance du matériel, l'environnement de l'entreprise, le climat social, l'expérience et la qualification, la responsabilité et la confiance...Pour les économistes, le terme "technologie" est souvent utilisé, dans un sens large, pour englober tout ce qui détermine la productivité. I NNOVATION Terme popularisé par Joseph Schumpeter et désignant la transformation d'une invention en produits vendables, l'innovation est un concept fondamental en macroéconomie comme en gestion. Dans la sphère de l'analyse économique, l'innovation permet l'introduction de nouveaux biens et services, ou de nouvelles façons de les produire. Elle rend donc possible l'apparition de nouveaux marchés et l'accroissement de la productivité, ce qui concourt à assurer partiellement la croissance économique. Dans la sphère de la gestion, l'innovation permet l'évolution organisationnelle et technologique de la firme face aux mutations qu'elle a elle-même produites ou aux changements de son environnement par l'accroissement de son efficience qui ne se réduit pas seulement à l'augmentation de la productivité physique du travail. On distingue généralement des innovations de produits et des innovations de procédés (organisations des firmes ; nouveaux modes de production). L'introduction de l'OST, du fordisme, du juste-à-temps, où les politiques de qualité totale font partie de ces révolutions qui ont modifié le processus de production, s'appuient sur une dimension technologique (le juste-à-temps suppose l'interconnexion des différents soussystèmes d'information de la firme en temps réel, ce qui est rendu possible par le développement de l'informatique et des réseaux par exemple). … Théorie du cycle de vie du produit Selon Vernon, les innovations sont à l'origine du cycle de vie d'un produit. Elles se produisent dans des pays à stock de capital physique et humain élevé. Le coût élevé de l'innovation est amorti car ces biens nouveaux peuvent s'écouler sur un marché suffisamment grand et solvable. Une fois maîtrisé le marché domestique le produit est exporté. Au fur et à mesure que l'innovation est connue, la concurrence se durcit et le coût des facteurs de production redevient prédominant. La production est alors transférée vers des pays à bas salaires. (Vernon)