Feuillets de 2010

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BULLETIN D'INFORMATION N°01/2010
ième
Les affections rhumatismales de l’appareil locomoteur. (3
Janvier 2010
partie)
Le présent feuillet fait suite à celui du mois de décembre 2009.
Comment est-il possible de traiter l’arthrose ? L’arthrose est une affection rhumatismale dite « d’usure », elle constitue la
cause la plus fréquente de problèmes articulaires et est l’affection rhumatismale la plus répandue quelle que soit la latitude.
Elle n’est aujourd’hui, malheureusement pas guérissable. Toutefois il est possible de contrôler son évolution. Pour cela, des
traitements médicamenteux et non médicamenteux sont disponibles. Des recours à la chirurgie sont parfois nécessaires.
Depuis quelques années, des recherches sont également en cours afin de trouver des alternatives thérapeutiques ciblant le
cartilage, celles-ci s’intéressent particulièrement à la « chondroprotection » : le but étant d’améliorer par des traitements de
fond l’état anatomique d’une ou de plusieurs articulations atteintes de rhumatisme dégénératif. Cette technique innovante et
relativement récente a pour objectif d’améliorer l’état des cartilages et d’empêcher autant que possible l’usure de ces derniers
afin de conserver le plus longtemps possible une articulation arthrosique présentant un fonctionnement optimal.
- A mon niveau que puis-je faire pour me soigner, traiter mon arthrose et éviter qu’elle ne s’aggrave?
Il y a quelques règles simples à respecter pour éviter une aggravation :
1° Savoir reconnaître les phases de « poussées inflammatoires ». Car dans ces périodes, il est important d'observer un repos
relatif de l'articulation. En effet, les périodes dites de « poussées congestives » sont des moments au cours desquels les
phénomènes inflammatoires au niveau de l'articulation vont être importants. Ces poussées se caractérisent par une douleur
vive, survenant dès le matin. La douleur peut également être présente la nuit. L'articulation atteinte est parfois gonflée. Il
s'agit de périodes au cours desquelles il est possible, mais non certain, que le cartilage s'abîme. Il est donc recommandé
pendant ces crises de laisser l'articulation le plus souvent au repos. D’autre part, il est aussi important par exemple, durant
ces phases de poussées aiguës de l’arthrose de prendre son temps notamment le matin au lever, lorsque les maux articulaires
sont les plus forts : la raideur survient surtout lorsqu’on quitte une position de repos par exemple en se levant d’un fauteuil.
Cette rigidité initiale s’atténue après les premiers pas et disparaît ensuite rapidement après quelques mouvements (stade dit
de « dérouillage »).
2° Dépister les facteurs de risque de survenue ou d'aggravation de l'arthrose, sur lesquels on peut agir. Par exemple le
surpoids, une activité physique trop intense, la pratique de certains sports à risque ou nécessitant un usage inadapté des
articulations lésées… Il faut savoir que ce qui compte dans la pratique d'un sport est avant tout de se faire plaisir. Mais, chez
une personne qui présente déjà des facteurs de risque de survenue d'une arthrose ou qui souffre déjà d'arthrose, il est bon
d'être correctement informé sur certains points :
- L'activité sportive doit être pratiquée avec modération et progressivement, en s'adaptant aux performances actuelles du
pratiquant. Il faut en particulier faire attention au cas où l'on souhaite reprendre un sport après une longue période d'arrêt.
C'est là que se produisent le plus souvent les lésions tendineuses ou articulaires.
- Avant de commencer l'activité proprement dite, il faut faire une préparation musculaire, car un muscle chaud est plus apte à
réaliser un mouvement correct et à bien répartir les contraintes sur l'articulation.
- De même à la fin de l'activité, il faut détendre les muscles qui ont travaillé en faisant quelques mouvements de stretching.
- Il faut savoir adapter son activité en fonction de la douleur ou de la gêne ressentie, lorsque le sport est pratiqué. Ainsi, la
survenue d'une douleur doit faire vérifier si le geste est correctement exécuté, et de toute façon doit amener à moduler
l'activité en particulier en respectant des phases de repos.
- Lorsque l'arthrose est installée et déjà importante, il est utile de choisir les sports les moins générateurs d'arthrose. C'est à
dire éviter les changements d'appui brutaux et les réceptions violentes. Il vaut mieux donc porter sa préférence sur les sports
tels que le cyclisme, la natation, la course à pied.
3° En dehors des phases de poussées, maintenir une activité physique régulière. Des études ont par exemple démontré l'effet
bénéfique de la marche à raison de 3 fois 1 heure par semaine pour l'arthrose du genou. Au cours de la vie quotidienne, il
n'existe aucun geste particulier accusé de générer de l'arthrose. Toutefois, certains mouvements, lorsqu'ils sollicitent trop une
articulation arthrosique, peuvent déclencher des douleurs. Il faut donc savoir doser son activité, juger du caractère tolérable
ou non de la gêne et, lorsque c'est nécessaire, chercher des aides pour faciliter le mouvement. L'erreur à ne pas commettre
est donc de cesser toute activité quotidienne. D'une part cela a un effet néfaste sur l'articulation arthrosique, mais cela
contribue également à rendre la personne dépendante et invalide. Les répercussions morales sont alors inévitables et une
baisse du moral s'ensuit en général. Un cercle vicieux risque alors de s'installer car la douleur se trouve majorée. L'autre
erreur à éviter est d'adopter la position inverse et de nier la douleur lorsqu'elle survient. Une douleur déclenchée par une
activité, un geste, constitue un signal d'alarme qu'il ne faut pas négliger. Il faut réussir à poursuivre cette activité en adaptant
son geste. Ce qui peut se traduire par exemple, par utiliser un tabouret pour jardiner au lieu de rester accroupi, ou s'aider
d'un caddie pour effectuer les courses plutôt que de porter des charges trop lourdes…
4° Savoir économiser ses articulations en privilégiant les gestes qui sont le plus proches possible du confort articulaire et en
respectant la fatigue articulaire quand elle survient. Il faut également éviter de porter des charges lourdes, la marche en
terrain irrégulier, les stations debout prolongées. Ne pas hésiter lorsque cela s’avère nécessaire à utiliser par exemple, pour
marcher une canne du côté sain afin de soulager l’articulation fragilisée par l’arthrose. Il est également utile de porter lors des
déplacements des chaussures qui soutiennent bien les pieds. D’autre part, il est parfois indispensable de prendre appui sur un
support (tribune, rollator ou mobilier) pour par exemple se lever plus facilement d’un fauteuil…
5° Adopter une bonne hygiène de vie en aménageant l'environnement (par exemple la salle de bains, la cuisine, les toilettes)
à son potentiel physique et en adaptant ses activités en fonction de sa condition physique.
6° Suivre la prescription que vous a donnée votre médecin, sans modifier la posologie des médicaments ou la durée du
traitement. Il s'agit en général de traitements qui s'inscrivent dans la durée et dont l'efficacité ne doit pas être jugée trop
rapidement.
- Traitement médicamenteux de la douleur ? Deux grandes classes de médicaments peuvent être utilisées pour traiter
l’arthrose et combattre la douleur engendrée par cette dernière. La première classe de médicaments est constituée par les
médicaments dits « anti-inflammatoires ». Comme l’indique bien leur dénomination, ces substances médicamenteuses
agissent en diminuant les phénomènes inflammatoires. De là découle principalement leur action sur la douleur. Les antiinflammatoires sont donc principalement réservés au traitement des arthrites inflammatoires aiguës. Leur prescription dans
l’arthrose est, en principe, réservée au accès inflammatoires aigus qui peuvent survenir dans le décours chronique de
l’arthrose. Ils sont utiles pour diminuer voire bloquer l'inflammation qui se produit dans l'arthrose au moment des poussées
inflammatoires ou par exemple, après un effort physique soutenu ou violent, un traumatisme, un faux mouvement…Ils sont
très utiles dans ces cas, car il est prouvé notamment que lors des poussées inflammatoires le risque de détérioration
cartilagineuse est important. Plus cette crise est vite jugulée, plus on limitera les lésions au niveau de l'articulation. Il en existe
de deux types : les anti-inflammatoires stéroïdiens qui sont des dérivés de la cortisone et les anti-inflammatoires non
stéroïdiens ou A.I.N.S. qui n'en contiennent pas. Les premiers ne s'utilisent dans l'arthrose que par voie locale lorsqu'on les
injecte directement dans l'articulation : votre médecin spécialiste peut être amené à faire une piqûre dans votre articulation
arthrosique pour retirer du liquide et/ou injecter un médicament (« infiltration »). Les A.I.N.S. sont nombreux et presque tous
les A.I.N.S. peuvent être utilisés dans l'arthrose. Leur usage est réservé pour traiter une poussée inflammatoire d'arthrose. Vu
leur risque d’effets secondaires (troubles digestifs, ulcère, œsophagite ou saignements), ils doivent donc toujours être
prescrits pour une durée courte, en général ne dépassant pas 10 jours. Il n'y a pas dans l'absolu d'A.I.N.S. plus efficace que
d'autre. La seconde classe concerne les médicaments « antalgiques ». Ceux-ci constituent pour la plupart des médecins
spécialistes le traitement le plus adéquat de la douleur dans le cadre de l’arthrose chronique. Les antalgiques, également
appelés analgésiques, ont pour rôle de lutter contre la douleur. Ceux qui agissent sur le site même de la douleur arthrosique,
c'est-à-dire l'articulation, sont appelés antalgiques périphériques. Il en existe d'autres qui agissent sur la manière dont est
perçue la douleur au niveau du cerveau. On les appelle antalgiques centraux. Ils ont une action supérieure aux précédents et
doivent être proposés uniquement si les antalgiques périphériques n'ont pas réussi à calmer la douleur. Les antalgiques
centraux "forts" sont exceptionnellement nécessaires dans l'arthrose. Si le médecin est amené à les prescrire, il le fera en
fonction de règles d'utilisation très strictes. La prise d'antalgique doit se calquer sur la douleur : si la douleur est permanente,
ils seront pris en plusieurs fois, à intervalles réguliers au cours de la journée, en général toutes les 6 heures, trois à quatre
fois par jour afin d’obtenir la dose recommandée pour obtenir un bon contrôle de la douleur. En cas de douleur intermittente,
l'horaire de prise doit être adapté au moment de survenue de la douleur. Les repas n'influençant pas l'efficacité des
antalgiques, on peut les prendre au moment le plus approprié par rapport à la douleur.
- La kinésithérapie ? La kinésithérapie constitue un excellent complément au traitement médicamenteux, elle comporte des
exercices dont le but est de renforcer la musculature, de soulager les douleurs et de maintenir la mobilité le plus longtemps
possible. La kinésithérapie est prescrite par le médecin et exécutée par le kinésithérapeute (parfois en association avec des
séances de physiothérapie). Le kinésithérapeute peut soulager certaines de vos douleurs par des techniques de massages
simples. Il peut également vous apprendre certains mouvements ou exercices à exécuter à votre domicile, pouvant diminuer
vos maux. De plus, il est à même de vous conseiller sur des positions ou attitudes pouvant amoindrir vos douleurs. L'arthrose
peut limiter les mouvements. Les séances de kinésithérapie peuvent vous aider à récupérer partiellement une certaine
mobilité de vos articulations souffrantes. En, effet la réalisation de mouvements et de massages spécifiques en kinésithérapie
peut améliorer la force musculaire et la souplesse de vos articulations, permettant ainsi d'augmenter l'amplitude de vos
mouvements. La kinésithérapie permet également de stabiliser les articulations et limiter les déformations : les exercices
physiques qui font appel à la kinésithérapie sont très importants à la fois pour maintenir la forme physique et pour lutter
contre l'instabilité articulaire et la déformation dues à l'arthrose. Une articulation dont le cartilage est détérioré, devient moins
stable. Plus l'usure du cartilage augmente, plus l'instabilité et les déformations augmentent. Le travail musculaire vise à
stabiliser cette articulation. Un défaut architectural de l'articulation provoquant un appui plus important sur le cartilage
favorise souvent l'apparition d'arthrose. Un travail sur les muscles peut permettre de diminuer cet appui excessif. Enfin, lors
de gonarthrose ou de coxarthrose, la kinésithérapie a aussi un rôle dans la préparation à une intervention chirurgicale. Elle
permet en stimulant vos muscles de limiter les contraintes articulaires et de développer la musculature. Dans la rééducation
d'un patient atteint de gonarthrose, elle a pour but de développer les quadriceps et les muscles stabilisateurs du genou. Dans
l'arthrose fémoro-patellaire, on prescrit une rééducation des quadriceps de manière à éviter des contraintes exagérées sur
l'articulation. Pour la coxarthrose, des séances de kinésithérapie sont souvent conseillées par le médecin avant une opération.
Elles permettent de renforcer les muscles stabilisant la hanche. La rééducation à visée musculaire est prescrite sur des durées
limitées.
- La chirurgie ? La chirurgie n’est envisagée qu’en tout dernier recours, lorsque le niveau d’usure de l’articulation est tel que
les mouvements même infimes et quotidiens, ne sont plus possibles sans aide extérieure à cause de la douleur et du
« verrouillage » de l’articulation. L'arthroscopie a très peu d'indications dans le cas d'arthrose. Toutefois elle peut être
proposée par exemple, dans l'arthrose du genou lorsqu'on soupçonne la présence d'un morceau de cartilage ou de ménisque
mobile et instable dans cette articulation. La chirurgie réparatrice, a pour but de corriger certains défauts des os qui sont
responsables d'une morphologie anormale d'une articulation. Ainsi on peut parfois être amené à corriger l'axe d'un genou ou
bien une malformation de la hanche. Dans certains cas, la chirurgie constitue une technique relativement lourde. Il s'agit de
remplacer l'articulation très abîmée par l'arthrose par une articulation en matériel synthétique. L'indication n'est jamais
urgente, car il s'agit avant tout d'améliorer le confort. La décision chirurgicale est le fruit d'une concertation entre vous-même,
votre médecin et le chirurgien.
Les résultats sont en général bons avec une réduction de la douleur liée à l'arthrose et une restauration satisfaisante de la
mobilité. Toutefois il faut garder à l'esprit qu'une prothèse articulaire est quelque chose d’artificiel et ne donne que rarement
une fonction aussi bonne qu'une articulation normale. Les techniques les plus sûres et avec les meilleurs résultats sont
actuellement celles utilisées pour la hanche et le genou.
WOWO 01.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°02/2010
ième
Les affections rhumatismales de l’appareil locomoteur. (4
Février 2010
partie)
Dans les trois précédents feuillets consacrés aux affections rhumatismales, nous nous sommes intéressés plus
particulièrement à l’arthrose. L'arthrose fait partie des rhumatismes. D’autre part, vous avez déjà entendu parler d'arthrite,
polyarthrite, goutte, chondrocalcinose…. Toutes ces maladies font parties également des rhumatismes, mais leurs symptômes,
traitements et évolutions sont bien différents. Ainsi, il faut bien distinguer les rhumatismes dégénératifs dont fait partie
l'arthrose des rhumatismes inflammatoires auxquels appartient l'arthrite. La deuxième grande catégorie de pathologies
dites « rhumatismales » est donc reprise sous le vocable général d’arthrite.
Qu'est ce que l'arthrite ?
L'arthrite rhumatismale (du grec " arth " signifie articulation et " itis ", inflammation) provoque une inflammation et une
raideur de l'articulation. Elle est définie comme toute affection inflammatoire chronique ou aiguë qui frappe les articulations.
Cependant, elle regroupe plusieurs sortes de maladies responsables de cette inflammation et dont les causes sont différentes.
L'arthrite peut être : d'origine bactérienne. (streptocoque, gonocoque, bacille de koch, staphylocoque…) ; due à un
traumatisme ; consécutive à une maladie (à expression articulaire) comme le psoriasis ou la maladie de Crohn ; la résultante
d'une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde. De plus, elle peut toucher une ou plusieurs articulations. On
parlera alors de monoarthrite, de oligoarthrite lorsque deux, trois ou quatre articulations sont touchées, et au-delà de
polyarthrite. Les symptômes sont en général : des douleurs souvent nocturnes ; une raideur des articulations au réveil ;
l’apparition de rougeurs et/ou gonflements au niveau de l'articulation, dus à l'épanchement de liquide synovial.
Quelles sont les différentes formes d'arthrite rhumatismale ?
On dénombre actuellement une centaine de maladies rattachées à l'arthrite. Cependant chaque forme possède des
symptômes et un développement bien différents.
Ainsi les plus fréquentes sont :
L'arthrite infectieuse : l'arthrite infectieuse ou septique est provoquée par l'infection d'une articulation par un agent
pathogène (bactérie ou champignon). Celui-ci pénètre dans l'articulation soit par voie sanguine (présence d'un foyer infectieux
éloigné dans une autre partie du corps), soit par voie cutanée (blessure ouverte). Généralement, il s'agit de mono-arthrite
n'affectant qu'une seule articulation. Les symptômes généralement présentés par la personne souffrant d’arthrite infectieuse
sont des articulations gonflées et chaudes, des rougeurs au niveau de l’inflammation, l’apparition rapide d’une douleur
importante engendrant de grosses difficultés dans les mouvements, des épisodes de montées de fièvre accompagnées de
frissons…
A la différence des autres formes d'arthrite, si elle est diagnostiquée et traitée assez tôt, l'arthrite infectieuse peut être guérie
assez rapidement. Par contre, si aucun traitement n'est instauré, les articulations peuvent être gravement lésées. Les
personnes diabétiques, anémiques, sidéennes, cancéreuses, alcooliques et celles qui souffrent d'une maladie du rein grave ou
qui ont des troubles immunitaires sont les plus à risque.
- Les arthrites inflammatoires aseptiques :
- Le rhumatisme articulaire aigu ou maladie de Bouillaud : consécutive à une infection à streptocoques hémolytiques B
(provenant généralement d'une angine non traitée), cette maladie est devenue plus rare en Europe. Ce type de rhumatisme
est assez douloureux, cependant l'inflammation est de courte durée. L'affection touche plus particulièrement l'articulation du
genou, des coudes et des chevilles.
- La polyarthrite rhumatoïde(P.R.) : cette pathologie est la plus fréquente des rhumatismes inflammatoires chroniques (0.4 %
de la population). Elle appartient au groupe des maladies systémiques ou connectivites. Elle concerne plus particulièrement
les femmes (3 malades sur 4 sont des femmes). La PR survient volontiers chez les femmes entre 40 et 60 ans,
particulièrement en période périménopausique. A cet âge, la prépondérance féminine est très marquée, puisque 4 femmes
pour un homme sont touchées. La maladie est plus fréquente chez les parents des sujets atteints. Cette maladie existe dans
le monde entier et toutes les races peuvent être atteintes. Généralement, la PR peut apparaître à tout âge, mais l'âge du
diagnostic moyen se situe entre 40 et 50 ans. Lorsque le patient a moins de 15 ans, on parlera d'arthrite chronique juvénile.
Elle touche plusieurs articulations dont principalement la main, le poignet, l'avant pied, le coude et les chevilles de manière
symétrique en quelques semaines. La PR fait partie des maladies auto-immunes, mais ses causes sont encore inconnues.
L'organisme du patient produit des anticorps dirigés contre ses propres tissus provoquant une forte réaction inflammatoire. Le
principal tissu ciblé est alors la membrane synoviale qui sécrète le liquide lubrifiant des articulations : la synovie. Sous l'impact
de la réaction inflammatoire, elle s'épaissit, aboutissant à une érosion du cartilage. L'articulation s'abîme de plus en plus et est
progressivement remplacée par un tissu qui joint les deux extrémités des os formant l'articulation. Ce dernier fait est
responsable de la diminution de la mobilité articulaire. L'inflammation entraîne également une fragilisation des attaches qui
forme l'articulation (elles se relâchent) et entraîne à plus long terme une déformation symétrique de l'articulation sous l'effet
de mouvements répétés. Le développement de la PR se manifeste le plus souvent par poussées durant lesquelles on observe
un gonflement des articulations, une raideur des articulations dont un dérouillage difficile au réveil, l'apparition de douleurs
permanentes pendant les poussées qui réveillent pendant le sommeil. Si aucun traitement n'est mis en place, la succession de
ces poussées entraîne la déformation des articulations et la maladie se propage dans d'autres localisations articulaires. Son
évolution est assez variable et diffère d'un patient à l'autre. Il est très important que le diagnostic de PR soit établi au plus tôt
afin d’instaurer un traitement intensif aussi rapidement que possible afin d’éviter le développement de lésions irréversibles.
L’association de différents types de traitements dont l’importance est variable sont à mettre en place dans le cas d’une PR . Il
s’agit notamment des traitements médicamenteux ; ceux-ci sont de deux types : - les traitements symptomatiques qui
agissent principalement sur les symptômes de la PR , on y trouve les antalgiques contre la douleur, les anti-inflammatoires
non stéroïdiens (AINS) et les anti-inflammatoires stéroïdiens (cortisone) qui combattent l’inflammation.
- les traitements de fond qui permettent de soigner de manière plus spécifique les causes de la PR : le méthotrexate, les
antipaludéens de synthèse, les sels d’or intramusculaires, les biothérapies…Ces médicaments peuvent avoir des effets
indésirables. La surveillance médicale pendant ces traitements est donc de la plus haute importance. Elle repose notamment
sur des prises de sang régulières. Les traitements locaux sont aussi prescrits pour prévenir l'apparition des déformations et
soulager les douleurs : infiltrations, synoviorthèse, ablation de la synoviale et chirurgie. La réadaptation fonctionnelle est très
importante au cours de la PR, quel que soit le stade de la maladie, mais elle doit être modulée en fonction de l’évolution.
L’objectif de la réadaptation fonctionnelle est de limiter les déformations, d’assurer le maintien de la qualité des muscles et de
lutter contre l’enraidissement. Dans certains cas et selon les besoins, des appareillages, orthèses…pourront être réalisés.
- La spondylarthrite ankylosante : ce type d'arthrite inflammatoire aseptique, est une affection chronique à prédominance
masculine. Les articulations atteintes sont principalement l'articulation sacro-iliaque, et la colonne vertébrale. Le
développement se fait entre 15 et 30 ans, il peut y avoir une prédisposition héréditaire (dosage HLA B 27). Elles sont soit
isolées, soit consécutives à des infections inflammatoires digestives. Cette affection inflammatoire chronique, fait partie des
spondylarthropathies désignant une atteinte articulaire vertébrale. Les symptômes sont généralement des douleurs localisées
au niveau des fesses, vers le milieu du dos et à l'arrière de la cuisse. Celles-ci sont plus présentes le matin au réveil et le soir.
Une raideur matinale des articulations est également observée. Les accès inflammatoires entraînant ces douleurs sont
chroniques, coupés par des périodes asymptomatiques. L'affection est progressive, débutant généralement par l'articulation
sacro-iliaque, elle s'étend petit à petit vers le dos, pour atteindre le rachis cervical. Ainsi, les articulations des membres sont
peu touchées. Son évolution est progressive et variable selon le patient. Elle se manifeste par poussées pouvant en absence
de traitement entraîner une raideur de toute la colonne vertébrale. Le traitement est essentiellement constitué par des antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS). Lorsqu'ils sont insuffisants, de la salazopyrine peut être prescrite. Si l'atteinte est
invalidante, il est possible de réaliser des infiltrations de corticostéroïdes pour soulager la raideur. De nouveaux traitements
prometteurs sont en cours d'évaluation.
- Le rhumatisme psoriasique : le rhumatisme psoriasique est une arthrite inflammatoire aseptique affectant entre autres, les
articulations distales des doigts. Elle apparaît chez 1 personne sur 10, atteinte de psoriasis cutané, cependant l'évolution de
ces deux pathologies est souvent indépendante. Le rhumatisme psoriasique se manifeste par l'atteinte asymétrique des
articulations à la différence de la polyarthrite rhumatoïde. Les traitements sont proches de ceux de la polyarthrite rhumatoïde,
seule la cortisone est peu utilisée en raison d'une moindre efficacité et de l'atteinte cutanée qui peut être aggravée si l'on
arrête le traitement. En effet, le traitement à base de cortisone crée une sorte de dépendance qui engendre lors de l'arrêt du
traitement à la cortisone une augmentation importante des plaques cutanées. Certains médicaments sont également peu
recommandés lors d'apparition des symptômes cutanés, comme l'aspirine, le lithium et certains antibiotiques.
- La polyarthrite juvénile ou maladie de Still : l'arthrite chronique juvénile est une arthrite inflammatoire d'origine inconnue
développée chez des enfants de moins de 16 ans dont l'affection dépasse trois mois. Il en existe trois types : le type
oligoarticulaire qui touche moins de 4 articulations ; le type polyarticulaire qui atteint essentiellement les filles, et affecte de
manière symétrique et diffuse les articulations ; la forme systémique qui touche surtout les enfants de moins de 5 ans. Les
symptômes sont une fièvre très élevée (à la différence des deux autres types), une inflammation des ganglions lymphatiques,
une éruption cutanée et une rate hypertrophiée. L'évolution de l'arthrite chronique juvénile dépend de la forme développée.
Généralement, le type oligoarticulaire est très bien soigné. Les types polyarthrite et systémique sont plus difficiles à traiter.
Les symptômes présentés sont Il s'agit de fièvre, d'éruption cutanée ou d'une augmentation de volume des ganglions
lymphatiques. Les traitements : Il s'agit essentiellement d'aspirine et de corticoïdes locaux et généraux visant à soigner les
symptômes de la maladie.
- Les arthrites microcristallines :
- La goutte : les arthrites microcristallines sont dues à une inflammation provoquée par la présence et l'accumulation de
microcristaux dans les articulations. Ce type d'arthrite engendre de fortes douleurs au niveau des articulations, accompagnées
de gonflements temporaires. La goutte est une maladie génétique, responsable d'une dérégulation du métabolisme,
entraînant un excès d'acide urique dans l'organisme. C'est l'accumulation de microcristaux d'acide urique dans les articulations
qui provoque les crises d'arthrite. La goutte atteint majoritairement les hommes d'âge mur. Elle peut être déclenchée suite à
certaines pathologies souvent hématologiques ou certaines médications. Elle est parfois liée à l'obésité. Certains aliments
riches en purine (dont est issu après digestion l'acide urique) peuvent déclencher des crises chez des individus possédant déjà
des antécédents familiaux. D'autres causes existent comme un traumatisme, pouvant entraîner un détachement local de
cristaux d'acide urique. Toutefois, un grand nombre de personnes possède un taux élevé d'acide urique, et ne développera
jamais la goutte. Généralement, les articulations touchées sont les gros orteils, les chevilles et genoux et parfois le poignet et
les doigts. Pendant les crises, les douleurs sont très importantes voire aiguës, et apparaissent brutalement. L'articulation de la
personne atteinte de goutte enfle, devient rouge et brillante. Si aucun traitement n'est mis en place, les articulations se
déforment. A plus long terme, elles sont détruites et on peut observer des zones de tuméfactions sous la peau au niveau des
tendons, des oreilles et des tissus mous. (il s'agit de dépôts d'acide urique). Les douleurs sont soignées principalement par de
la colchicine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens. La production trop importante d'acide urique est traitée différemment
selon les cas : prescription d'uricosurique lorsque le patient a des difficultés à éliminer l'acide urique ; régime hypocalorique et
suppression de l'alcool, lorsque l'excès est du à une alimentation trop riche ; traitement à l'allopurinol, qui fait baisser le taux
d'acide urique.
WOWO 02.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°03/2010
Mars 2010
Achat de médicament via internet ?
Dans le courant du dernier trimestre 2009, l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé *
(AFMPS crée le 01.01.2007 pour remplacer la Direction Générale Médicaments du SPF Santé publique) a pour la
première fois initié une campagne de sensibilisation pour le grand public afin d’attirer l’attention de celui-ci sur le fait de
ne pas remplir systématiquement la pharmacie familiale en s’écartant de la filière de commercialisation « on line »
légalement autorisée en Belgique. En effet, en vertu d’un arrêté royal du 21.01.2009 (MB du 30.01.2009), la vente en
ligne de médicaments à usage humain non soumis à prescription médicale et de certains dispositifs médicaux (par
exemple du matériel stérile, des pansements et des préservatifs) est permise, dès lors qu’elle s’opère par le truchement
d’une officine ouverte au public autorisée en Belgique, dont le pharmacien-titulaire aura préalablement notifié à l’AFMPS
et à l’Ordre des pharmaciens son point de vente internet. Le site internet d’une pharmacie enregistrée à l’AFMPS doit
être considéré comme une extension virtuelle de l’officine, qui fait aussi partie de la pharmacie. La délivrance de la
marchandise se fait obligatoirement à ou à partir de l’officine, sous la responsabilité non virtuelle du pharmacien maître
des lieux. Actuellement le site de l’AFMPS répertorie une bonne cinquantaine d’enseignes avec leur(s) extension(s)
internet, dont 70% se situent en Flandre. Une évaluation de la toute jeune réglementation devra être faite. A l’heure
actuelle, il est trop tôt pour disposer de données chiffrées mais l’activité d’achat par le biais d’internet est minime au
regard des volumes délivrés dans le réseau fort dense des 5.000 officines belges.
Hormis ce circuit internet toléré en Belgique et placé sous la surveillance de l’AFMPS, de nombreux internautes sont
tentés de s’aventurer sur d’autres sites internet non admis et ce au risque d’acheter des substances pouvant à la fois
nuire gravement à leur santé et inutilement à leur portefeuille. Fin décembre 2009, une opération internationale contre
la vente en ligne de médicaments contrefaits et illégaux a permis de saisir à l’aéroport de Zaventem une cinquantaine
de colis postaux destinés à des acheteurs belges contenant 9.500 tablettes ou capsules. Un tiers concernait des
produits d’amaigrissement contenant des substances interdites et dangereuses, un autre tiers des hormones et prohormones illégales de qualité douteuse, 7% de yohimbine (stimulant), 3% d’éphédrine (dopant central). Le reste était
constitué de médicaments courants importés de manière illicite. Une récente recherche menée conjointement par les
universités de Gand et de Liège a permis à l’institut scientifique de santé publique de déduire dans un rapport que les
médicaments contrefaits contiennent d’autres substances que les médicaments originaux. Souvent totalement
inefficaces, la toxicité et les effets secondaires de ces produits sont totalement inconnus et constituent donc un risque
important pour les consommateurs. Sans surprise, les médicaments de contrefaçon (venant d’Inde, de Chine, de
Thaïlande, des USA…) rencontrés le plus souvent dans notre pays sont les médicaments utilisés pour lutter contre les
troubles d’érection.
Quelles sont les raisons pour rester vigilant et prudent vis-à-vis des produits de santé offerts en vente
sur internet ?
- Il se peut que l'assurance de la qualité et de l'efficacité fasse défaut. Dans bien des pays, les firmes qui
mettent au point et commercialisent des produits de santé doivent faire, à l'intention des autorités compétentes en
matière de médicaments, la preuve de l'innocuité, de l'efficacité et de la qualité de leurs produits en vue de leur
consommation par l'être humain avant que lesdits produits ne puissent être agréés ou autorisés à être vendus. Même
s'il est possible d'acquérir ces produits autorisés via Internet, il n'est pas exclu que certains produits offerts en vente
n'aient pas été étudiés et évalués conformément aux lois et règlements en vigueur dans votre pays. Il n'y a, pour ces
produits non autorisés, aucune garantie de sécurité et d'efficacité. En tant qu'utilisateur d'Internet, il se peut qu'il vous
soit difficile de faire la distinction entre les produits qui sont conformes aux normes imposées par votre gouvernement
et ceux qui ne le sont pas. Les informations relatives aux produits de santé développés et testés chez les humains sont
disponibles sur Internet. Si vous souffrez d'une maladie ou d'une affection pour laquelle il n'y a pas de traitement à
l'heure actuelle, vous irez peut-être à la recherche d'informations sur ladite maladie ou affection et vous découvrirez de
nouveaux produits sur Internet. Mais même si de nouveaux produits ne sont souvent pas encore disponibles en vue de
la prescription, il se peut qu'un professionnel de santé vous prescrive un médicament avant que ce dernier ne soit
approuvé ; ou il envisagera de vous faire participer à des essais cliniques portant sur ce type de produit. Il est
important de comprendre que des risques additionnels ne sont pas exclus lors de l'utilisation d'un produit avant son
autorisation, étant donné que les effets secondaires possibles (qui peuvent être sérieux et même menacer la vie du
patient elle-même) de même que l'efficacité et le dosage exact ne sont peut-être pas encore connus. Dans certains cas,
un produit délivré sur prescription ne sera pas disponible dans votre pays alors qu'il aura déjà été autorisé dans un
autre. Dans les cas de ce genre, il se peut qu'il existe dans votre pays, des procédures juridiques particulières vous
permettant d'importer ce médicament de l'étranger. Cela se fera avec l'aide du professionnel de la santé qui vous traite,
selon des canaux de distribution légaux.
- Les instructions d'utilisation peuvent être incorrectes - Pour être utilisés correctement et sans risque, les
produits de santé doivent être accompagnés d'instructions concrètes. Rien ne permet d'affirmer qu'un produit acheté
via Internet sera accompagné d'instructions d'utilisation précises, en ce compris la posologie et les précautions à
prendre. En outre, les instructions peuvent être mentionnées dans une langue que vous ne connaissez pas, elles
peuvent être sujettes à caution ou être périmées ou impossibles à utiliser pour toute autre raison.
- Il se peut que la qualité ne soit pas assurée. Lorsque vous achetez un médicament via les canaux appropriés
comme votre pharmacie par exemple, vous pouvez généralement être certain que le produit est conforme aux normes
de fabrication et vous pouvez compter sur sa qualité – en d'autres mots, le produit contient les principes actifs
appropriés et a été fabriqué, emballé, transporté et conservé de manière adéquate. Si vous achetez des produits de
santé via Internet, il se peut que la garantie de qualité assurée par les canaux officiels de fabrication, de distribution et
de vente dans votre pays, ne soit pas garantie.
- Il est possible que les produits ne soient pas conformes aux dispositions législatives et réglementaires.
Il n'est pas exclu que les produits de santé achetés via Internet contournent les mesures de protection légales et
réglementaires mises en place par votre gouvernement. Il se peut que vous ne puissiez réclamer aucune indemnisation
au producteur ou distributeur en cas de dommages résultant de l'utilisation des produits visés. L'identité et la
localisation des sources du produit peuvent être dissimulées. Tel est tout particulièrement le cas lorsqu'il s'agit de
produits de santé frauduleux.
- Il peut s’agir de produits frauduleux dommageables pour votre santé. Les produits promus et offerts en
vente via Internet peuvent être frauduleux s’ils ne sont pas conformes aux normes d’agrément fixées dans votre pays
et s’ils ne sont pas vendus par des organisations autorisées ou agréées. Utiliser de tels produits sous forme
d’automédication peut être dommageable pour votre santé. Il se peut qu’ils n’améliorent pas l’état de votre maladie ou
affection et vous pouvez perdre ainsi une occasion d’être traité correctement par des professionnels de la santé.
L’inefficacité d’un produit de santé n’est pas seulement frustrante, elle peut être dangereuse. Le traitement au moyen
de produits frauduleux peut non seulement ne pas améliorer votre santé, il peut même la dégrader.
- Le remboursement peut ne pas être possible. Dans de nombreux pays, les programmes d'assurances soins de
santé peuvent refuser de rembourser des produits de santé achetés via Internet. Contactez votre assurance ou autre
organisme de remboursement avant d'acheter un produit de santé via ce canal, même s'il vous semble légitime, afin de
savoir si l'achat va être pris en charge et si le dispensateur du produit est reconnu par votre organisme assureur.
- Songez au gaspillage. En essayant de trouver un traitement médical grâce à Internet au lieu de recourir aux
professionnels de la santé, vous courrez le risque de causer un gaspillage important de deux valeurs essentielles : le
temps et l'argent – parce que le traitement peut ne pas agir et vous pouvez perdre un temps précieux en tentant de
vous tirer d'affaire par l'automédication au moyen d'un produit inefficace alors que pendant ce même laps de temps, un
professionnel aurait pu vous traiter de manière satisfaisante.
- Certains produits achetés à l'étranger peuvent être interdits dans votre pays. Différents pays ont des lois
différentes pour ce qui est des produits de santé pouvant être vendus et importés. En d'autres mots, il n'est pas exclu
que des produits dont la commercialisation n'est pas agréée dans votre pays ou qui ont été identifiés en tant que risque
pour la santé publique ne soient pas autorisés dans votre pays s'ils sont identifiés à l'importation. Si vous avez déjà
payé les produits visés, il se peut que vous ne les receviez pas ou que les frais ne vous soient pas remboursés. De
plus, la liste des produits soumis à ordonnance varie d'un pays à l'autre. Certains produits de santé délivrés uniquement
sur ordonnance dans un pays sont en vente libre ou ne sont même pas du tout réglementés dans d'autres.
- Des produits portant la même dénomination peuvent ne pas être pareils dans tous les pays - Il faut que
les utilisateurs d'Internet prennent conscience du fait que des produits vendus sous une même dénomination peuvent
contenir des ingrédients différents d'un pays à l'autre. Il se peut dès lors que le produit que vous prenez ne soit pas le
bon. En outre, les pays n'appliquent pas tous les mêmes normes de qualité pour les produits de santé et leur
fabrication. Un produit acheté à l'étranger pourrait ne pas être exactement le même ou ne pas avoir la même qualité
que celui en vente dans votre propre pays.
- Il se peut que vos données d'identification ne restent pas confidentielles - De nombreux sites Internet vous
réclament vos données médicales personnelles. Les utilisateurs doivent être conscients du fait que rien ne garantit que
ces données seront traitées avec la confidentialité voulue. S'ils s'inquiètent de l'usage potentiel qu'il pourrait être fait de
ces données, ils devraient acheter leurs produits de santé via les canaux de distribution conventionnels et légaux.
* L’AFMPS est l’autorité compétente en Belgique qui veille sur la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments en
développement et mis sur le marché.
Eurostation II, Place Victor Horta, 40 Bte 40 1060 Bruxelles
Site internet : www.afmps.be
WOWO 03.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°04/2010
Avril 2010
Le narguilé ou « chicha », une nouvelle façon
de fumer ? (1ère partie)
La « chicha » n’est en soi pas une nouveauté sur le marché de la consommation tabagique, elle représente
actuellement un nouveau mode d’initiation à fumer dont les conséquences sont souvent méconnues tant du corps
médical que de ces utilisateurs. Elle passe souvent pour être anodine et moins toxique ou dangereuse que l’habituelle
cigarette.
Cette mode semble avoir auprès des jeunes un impact non négligeable et rencontre depuis plusieurs années un
engouement de plus en plus grand compte tenu des nombreux « bars à chicha » s’ouvrant notamment à Bruxelles ….
D’autre part, de plus en plus de jeunes consomment à domicile vu, la législation relative à l’interdiction de fumer dans
les lieux publics et également parce que se retrouver entre ami(e)s autour d’un narguilé constitue un moment privilégié
de convivialité procurant un certain plaisir, une ambiance de partage….
Selon les données statistiques parisiennes du Pr Bertrand Dautzenberg (rien n’existe en Belgique actuellement), 50%
des lycéens de 16 ans ont déjà fumé une chicha. Parmi ceux-ci, 85% des consommateurs de chicha sont des fumeurs
heureux, 10% sont ambivalents et 5% se fixent une date d’arrêt. L’endroit de la consommation est aussi révélateur :
26% des consommateurs fument la chicha dans des « bars à chicha », 26% chez des amis et 48% chez eux. La
consommation la plus importante a donc lieu à domicile.
Qu’appelle -t-on « chicha » ?
-
La définition du dictionnaire « le petit Robert » est la suivante :
« le narguilé, narghilé ou narghileh (mot persan) est une pipe
orientale à long tuyau communiquant avec un flacon d’eau
aromatisée que la fumée traverse avant d’arriver à la bouche du
fumeur ».
La pipe à eau se présente globalement sous deux aspects :
- le narguilé proprement dit, destiné à la consommation
de « tumbâk », celui-ci est composé de feuilles de tabac
à plus haute teneur en nicotine. En pratique, le fumeur
les passe sous l’eau en les pressant plusieurs fois dans
sa main ; il les essore, les nettoie puis les tasse dans la
douille (cfr schéma).
- la chicha conçue pour le « tabamel » ou tabac
aromatisé ; il s’agit ici d’un mélange de tabac et de
mélasse, de miel ou parfois de sucre. Le mélange se fait
dans une proportion d’environ 1 pour 2,5. Celui-ci est
constitué d’environ 28% de tabac (contenant de la
nicotine soit, la substance addictive créant la
dépendance) et aussi d’environ 70 % de mélasse et
arômes divers. Actuellement, les diverses essences
ajoutées délivrent des parfums très apprécié des
jeunes, comme la pomme, la fraise, la menthe…le but
étant de créer une ambiance parfumée des plus suave
permettant une détente chaleureuse… Il existe aussi un
Schéma d’une chicha / source Wikipédia.
mélange de mélasse et de tabac non aromatisé appelé
« jurâk ». Celui-ci semble toutefois avoir un moindre succès auprès des jeunes.
D’autres formes de pipes existent comme la « gûza », la rhusba… mais, ces dernières sont moins utilisées et
fonctionnent comme toutes les pipes à eau selon le même principe.
De quoi est constituée une pipe à eau et comment fonctionne-t-elle ?
L’appareil est constitué de différentes parties :
- La douille ( foyer) constitue la partie supérieure de la chicha (parfois en terre cuite, parfois en métal), c’est
l’élément qui contient le tabac et le charbon . Elle est recouverte d’une feuille d’aluminium percée de petits
orifices sur laquelle on dépose le charbon incandescent. La combustion s’opère de manière lente et la fumée
passe par la cheminée. Les cendres sont recueillies dans le cendrier.
- Le corps, cheminée ou mat constitue la partie centrale de la chicha. La douille est fixée sur la partie supérieure,
l’étanchéité est assurée par un joint en caoutchouc. La partie inférieure de la pipe se trouve immergée dans de
l’eau. Généralement une valve anti-reflux empêche le fumeur de faire remonter l’eau dans la douille afin de ne
pas humidifier le tabac et le charbon en combustion.
-
Le vase ou réservoir est un récipient en verre, en céramique, en métal…avec ou sans décoration d’environ 0,5 L
ou plus dans lequel on place l’eau.
Le tuyau en caoutchouc souple d’une longueur de près de 150 Cm afin de permettre un usage aisé (passage
entre les différents utilisateurs) peut soit s’adapter sur le vase (chicha ) ou sur la cheminée (ou mat) (narguilé).
La partie distale utilisée par le fumeur se termine par un bec auquel on peut rajouter un embout buccal jetable
par mesure d’hygiène.
Que fumer ?
Les différents tabacs utilisés sont spécifiquement adaptés à la chicha ou narguilé.
- le tabamel : est le mélange de tabac et de mélasse, de miel et parfois de sucre. Il est particulièrement destiné
à la chicha. Ce mélange spécifique se fait habituellement dans des proportions de 1 à 2,5. Diverses essences
peuvent également être ajoutées. Ces dernières ont pour objectif de fournir un parfum supplémentaire lors de
l’utilisation
( pomme, fraise, menthe …)
- le tumbâk est un tabac constitué de feuilles de tabac présentant une teneur plus importante en nicotine.
Pratiquement, le fumeur les passe sous l’eau en les pressant plusieurs fois dans la main ; il les essore, les
nettoie puis les tasse dans la douille (foyer).
- Le jurâk est un mélange de tabac et de mélasse mais ce dernier est non aromatisé.
Comment fonctionne une chicha ou un narguilé ?
Le fumeur place le tabac (parfumé ou non) au fond de la douille (foyer) et ajoute par dessus une feuille d’aluminium
perforée de petits trous. Ensuite, muni d’une pince, il place sur cette dernière le charbon. Le morceau de charbon est
allumé et brûlé à l’aide de la flamme d’un briquet ou d’un allume-feu. Par quelques bouffées (expiration), le feu est
maintenu et attisé au niveau du charbon. Par la suite, à chaque inspiration, le fumeur crée un phénomène physique de
dépression négative au niveau du vase contenant l’eau. Cette action a comme résultat d’aspirer en quelque sorte, la
fumée dans l’eau et de provoquer un phénomène de bulles et de dilution de la fumée à ce niveau. En réalité, l’eau ne
filtre pas les substances nocives, elle ne fait qu’humidifier et refroidir la fumée ce qui diminue légèrement les effets
irritants. Elle paraît donc plus douce mais sans pour autant ne pas être moins nocive. Par après, le processus se
poursuit et la fumée est inhalée par le fumeur via le tuyau en caoutchouc.
Quelles sont les différents courants de fumées ?
Lorsque l’on fume une chicha, il existe physiquement trois courants de fumée distincts.
- le courant primaire (dans le tuyau en caoutchouc) correspond à la fumée inhalée par le fumeur. Il est différent de
celui obtenu lors de la consommation d’une cigarette. En effet, la température de combustion du produit est différente.
De même, les volumes inhalés lors de chaque inspiration et donc, l’inhalation totale par séance de consommation sont
différents.
- le courant secondaire (au niveau du foyer) est responsable dans le cas de la cigarette du tabagisme passif. Dans le
cas de la chicha, cette fumée est essentiellement composée de la fumée dégagée par la combustion du charbon qui
s’échappe du foyer lorsque le fumeur n’inhale pas.
- le courant tertiaire (rejet des fumées après inhalation) est relativement insignifiant dans le cas de la cigarette. Par
contre, il est responsable du tabagisme passif dans le cas de la chicha.
Comparaison chicha et cigarette
Chicha
Cigarette
Durée de consommation
T° de combustion
Volumes inhalés par bouffée
Volumes totaux inhalés par
séance
45-60 minutes
450°
1-2 L
40-90 L
5 minutes
850°
30-50 ml
1L
Tabagisme passif
courant tertiaire
courant primaire
Le prochain feuillet sera consacré aux effets sur la santé causés par la consommation tabagique au moyen de la chicha.
WOWO 04.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°05/2010
Mai 2010
ième
Le narguilé ou « chicha », une nouvelle façon de fumer ? (2
partie)
Ce feuillet fait suite au document du mois d’avril 2010 consacré à la présentation succinte de cette nouvelle
mode que constitue la consommation tabagique à l’aide d’une chicha ou narguilé. Sous son aspect anodin, la
chicha revient en force auprès d’une certaine catégorie de consommateurs notamment les jeunes, qui voient
la chicha comme un produit « sympa », festif et parfumé…et qui considère la cigarette comme étant un
produit tabagique « sale ».
Quels sont les principaux composants toxiques rencontrés lors de la consommation d’une chicha ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette technique de consommation tabagique n’en est pas moins
mauvaise pour la santé. Cette nocivité est maintenant désormais bien démontrée par différentes études
scientifiques réalisées en France. Ces dernières montrent notamment que la fumée d’une chicha correspond
à une pollution en monoxyde de carbone (CO) équivalent à 17 à 52 cigarettes et autant de goudrons que 27
à 102 cigarettes. Les chichas sont une source majeure de pollution pour les fumeurs ainsi qu’une source
importante de pollution environnementale dans les lieux fermés où elle est utilisée. La consommation d’une
chicha représente en moyenne l’équivalent de 70 bouffées et environ 1 à 2 litres de fumée par bouffée.
Comme toutes les fumées de substances organiques qui brûlent, celles de la chicha libèrent, lors de la
combustion près de 4.000 substances chimiques, dont nombre d’entre elles sont toxiques, irritantes et/ou
cancérigènes. L’utilisation de la chicha expose les fumeurs à des quantités de fumée beaucoup plus
importantes que celles de la cigarette, en raison surtout de la durée des sessions de fumage.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu’une cigarette est fumée en 8 à 12 bouffées sur une
durée de 5 à 7 minutes, tandis que la chicha est fumée en 50 à 200 bouffées sur une durée de 40 à 60
minutes.
Parmi les principales substances toxiques, nous retrouvons :
- la nicotine : les premières bouffées de fumée inhalées semblent plus importantes entre le début et la fin de
la séance afin de satisfaire le pic nicotinique, même si celui-ci est moins intense et moins véloce qu’avec la
cigarette. S’il est vrai qu’une partie de la nicotine est diluée dans l’eau, les volumes inhalés compensent
largement l’effet de cette dilution. En effet, une séance de chicha représente l’équivalent d’une dizaine de
cigarettes en terme de nicotine. La nicotine garde, quel que soit la manière de fumer (cigarette, chicha...),
les mêmes propriétés addictives conduisant à une dépendance physique et psychologique vis-à-vis du tabac.
- le goudron : la production de goudron lors d’une prise de chicha est entre 10 et 100 fois plus élevée
qu’avec une cigarette. À ce jour, nous ne disposons pas d’étude sur l’inhalation réelle et sur la toxicité de ces
goudrons, après « lavage », par les fumeurs de chicha. Vu les différences de températures de combustion, il
est probable que la nature de ces derniers soit différente. Pour les 70 litres de fumée produits par la chicha,
les teneurs en goudron représentent jusque 32 fois les limites légales européennes pour une cigarette.
- le monoxyde de carbone (CO) : un non fumeur, non exposé à la fumée aura un taux de monoxyde de
carbone inférieur à 5 particules par million (ppm). Deux études conduites en France et en Belgique ont mis,
respectivement, en évidence une augmentation de 33 ppm et 34 ppm du monoxyde de carbone entre le
début et la fin d’une séance de chicha. Ces valeurs sont compatibles avec une intoxication très importante au
monoxyde de carbone :
Norme des taux de CO exprimé en ppm (particules par million).
Taux normal (non fumeur) : < 5 ppm
Tabagisme passif : 6-10 ppm
Intoxication importante au CO : 11-30 ppm
Intoxication très importante au CO : > 30 ppm
Chaque bouffée de chicha apporte autant de monoxyde de carbone qu’une cigarette. La combustion du
tabac se réalisant à moindre température, par rapport à une cigarette, est responsable d’une importante
production de CO. Le rapport CO/Nicotine serait de 50/1 avec la chicha alors qu’il est de 16/1 avec la
cigarette. Par ailleurs, l’intoxication au monoxyde de carbone de non fumeurs exposés pendant 1 h dans un
bar à chicha, passe en moyenne de 3 à 10 ppm. Ce tabagisme passif correspond à une intoxication au
monoxyde de carbone.
- les métaux lourds : la fumée de chicha contient des métaux qui proviennent du tabac, mais aussi du
charbon, du revêtement du fourneau et de la colonne, du tuyau ou encore de la feuille d’aluminium.
La quantité de chrome, nickel, cobalt, plomb et béryllium contenue dans la fumée de chicha est plus
importante que dans la fumée de la cigarette.
Comparatif chicha/cigarette.
Nicotine (rendement)
Goudrons
Rapport monoxyde de carbone/nicotine
Volume de fumée inhalée par séance
Chicha
15-52
26-102
50/1
40-90 litres
Cigarette
1
1
16/1
1 litre
Le passage de la fumée dans l’eau élimine-t-il les produits toxiques ?
L’eau adoucit la température de la fumée inhalée et incite et facilite une inhalation de volumes de fumées
plus importants. L’eau retient également une fraction de la nicotine, ce qui incite le fumeur à inhaler plus
profondément pour obtenir un même effet, et l’expose donc à des quantités plus importantes de substances
cancérigènes, de métaux lourds et de monoxyde de carbone. L’eau permet de filtrer environ deux tiers des
particules de la fumée aspirée. La concentration de particules avant barbotage dans l’eau est de 3,54
millions de particules par millilitre, elle tombe à 1,18 million de particules par millilitre après barbotage. Les
particules les plus grosses sont davantage piégées que les plus fines, ce qui explique que le diamètre moyen
des particules restantes après barbotage passe de 0,35 à 0,27 µm. Toutefois la taille des particules restantes
permet leur pénétrations dans les alvéoles pulmonaires de manière plus profonde et leur absorption par
l’organisme ce qui les rend potentiellement plus dangereuses.
Quels sont les effets sur la santé ?
Actuellement, il existe peu d’études et de données sur les seuls effets de la chicha sur la santé. En effet,
beaucoup de personnes consommant du tabac en utilisant la chicha consomment également le tabac sous
forme de cigarettes. Il est toutefois important d’attirer l’attention sur certains risques sanitaires liés à
l’utilisation de la chicha :
- le système cardio-vasculaire : on retrouve une augmentation significative de la fréquence cardiaque et de
la tension artérielle systolique et diastolique, le risque d’infarctus non fatal chez les consommateurs de
chicha est multiplié par deux. Il a été décrit des modifications des fonctions plaquettaires qui favorisent les
thromboses et majore le risque de problèmes cardio-vasculaire…..
-le système respiratoire : différentes études montrent une baisse significative de la capacité vitale (la C.V.
représente le volume d’air total que les poumons peuvent mobiliser), du volume expiratoire maximum par
seconde (le VEMS est la quantité d’air expulsé durant la première seconde de l'expiration forcée, réalisée
après une inspiration maximale. Il est possible par cet examen de détecter d’éventuelles obstructions des
voies respiratoires (diminution du débit)) et une augmentation du risque de bronchite chronique liées à
l’inhalation importante de fumée.
- cancers : les études recensées démontrent que fumer la chicha accroit fortement les risques de cancers du
poumon, des lèvres, de la vessie et des voies aérodigestives supérieures (cavité buccale, estomac).
- risque infectieux : vu le mode de consommation en groupe et le manque d’hygiène dans certains cas
(usage d’un embout commun passé de fumeur en fumeur, eau pas changée, mauvais nettoyage…) des cas
de transmission de tuberculose en relation avec la chicha sont suspectés. Il semble que les infections à
hélicobacter pylori (bactérie infectant la muqueuse gastrique humaine et responsable de nombreux ulcères
gastro-duodénaux) soient aussi plus fréquentes. Il est enfin possible que certaines infections à champignons
soient en relation avec ce type de consommation tabagique. D’autres agents pathogènes pouvant
potentiellement être transmis incluent les virus de l’hépatite C, de l’herpès simplex (herpès labial) et du virus
d’Epstein Barr (EBV/virus très fréquemment rencontré, responsable de la mononucléose infectieuse (MNI)
chez l’adolescent et l’adulte jeune). Le risque de complications après extraction dentaire est multiplié par
cinq par rapport à un non fumeur de chicha.
- effet sur la grossesse et la fertilité : fumer une chicha ou plus par jour, par rapport à une femme enceinte
non fumeuse, expose la consommatrice enceinte à une augmentation du risque de petits poids de naissance;
à une majoration du risque de détresse respiratoire des nouveau-nés …D’autre part, une diminution de la
fertilité a été démontrée chez les couples dont le mari fume la chicha. De même, des aberrations
chromosomiques ont été observées chez des nouveau-nés issus de parents consommant de manière
régulière.
En conclusion, il est important de dialoguer avec les jeunes… et de s’informer sur ce nouveau phénomène de
consommation tabagique afin d’éviter que celui-ci ne devienne sous sa forme ludique une normalité
inoffensive. Pour en savoir plus : FONDS DES AFFECTIONS RESPIRATOIRES / FARES asbl - Rue de la
Concorde 56 à 1050 Bruxelles - Tél 02 512 29 36 - Fax 02 512 32 73 - www.fares.be.
WOWO 05.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°06/2010
Juin 2010
La saison des barbecues
Voici revenue la saison propice à une occupation estivale très prisée de tous : les réunions conviviales autour
d’un barbecue….Sortez donc vos barbecues, vos rosés frais et salades diverses…c'est le temps des grillades!
La cuisson au barbecue permet de profiter du plein air, mais ses effets potentiellement néfastes sur la santé
soulèvent bien des questions. Pourtant, il est possible de griller et de cuire sainement ses repas.
Quel type de barbecue choisir?
Les modèles disponibles en magasin sont très diversifiés (charbon de bois, gaz, électricité…) et le choix est
des plus vaste. Le mode de cuisson est plus une fonction de goût de chacun, de facilité d’entretien, de
commodités (approvisionnement en charbon de bois, gaz…), de durée des festivités….Généralement, le
choix préférentiel va vers un barbecue traditionnel au charbon de bois ou briquettes…Les Canadiens et les
Anglais marquent une prédilection pour les barbecues au gaz. Les barbecues électriques sont principalement
utilisés lorsque l’espace dont l’on dispose est réduit (camping, balcon).
Le barbecue au charbon de bois fourni une température minimale de 500° C. Il est donc l’instrument idéal
pour griller ou préparer saignant les viandes. Il nécessite un temps de préparation avant cuisson plus long
(environ 40’). Il faut souvent avoir recours à des allume-feu (liquide, solide ou électrique). Il est également
possible d’utiliser du bois brut * bien sec sans écorce et non traité (peinture, lasure…) ce qui permet de ne
produire aucune fumée et aucun élément toxique.
* Certaines espèces d’arbres produisent des bois qui brûlent mal et ce même si le bois est sec. Parmi elles, citons
l’aulne, le sureau, le marronnier, l’orme, le peuplier et le saule. D’autres comme le pin, crépitent, crachotent et
produisent beaucoup d’étincelles. Le bambou lui se fend ou explose …Les bois tendres ( bouleau, noisetier, houx, sapin)
donnent des cendres et non des braises ce qui est préjudiciable à une bonne cuisson des aliments. Les bois durs (hêtre,
frêne, érable, chêne) sont en tout point préférable. Le goût d’une viande cuite au feu de bois peut changer selon
l’essence du bois utilisée (pin, chêne, hêtre, pommier, poirier, cerisier…).
Le barbecue au gaz ne produit qu’une température de 200° C à 250° C ce qui est parfait pour les cuissons
exigeant davantage de temps comme par exemple le rôtissage de poulet. La chaleur produite est une
chaleur humide donc, également idéale pour la cuisson du poisson. Les flammes de combustion sont moins
élevées, leur intensité peut être réglée et une bouteille de propane de grand volume suffi pour tout un été.
Le barbecue électrique fonctionne habituellement par induction et atteint une température de 200° C. Cette
technique grille, chauffe et cuit la viande à l’intérieur tout en économisant de l’énergie et en gardant une
température de surface de cuisson moins élevée, plus sécurisante. D’autre part, l’entretien est rendu plus
facile et minimum.
Le barbecue : bon ou nocif pour la santé?
Si la brûlure est l’un des dangers les plus visibles et courants du barbecue, d’autres sont souvent plus
discrets. Toutefois, pourquoi se priver de ses moments de détente, quelques règles en matière de sécurité
alimentaire et d’hygiène ainsi que quelques aménagements et gestes permettent et suffisent souvent à
éviter tout accident et tout risque sur le plan diététique.
L'avantage nutritionnel de la cuisson au barbecue est qu'elle permet de cuire les aliments plus rapidement et
avec très peu, voire même sans, matières grasses.
Malheureusement, lorsqu'on fait griller
une viande sur le barbecue, la chaleur fait fondre la graisse qui se dépose ensuite sur la braise, les pierres
volcaniques ou les brûleurs du barbecue. Ce contact produit une fumée ou une flamme qui contient des
substances cancérigènes. Plus un aliment est cuit à de très hautes températures, au-dessus de 200° C, plus
la formation de ces substances est élevée. Plusieurs études démontrent que des substances chimiques
cancérigènes (hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ) se forment lorsque la fumée provenant de la
graisse tombée dans le feu monte jusqu’à l’aliment grillé. La cuisson au barbecue étant le mode de cuisson
où la température atteinte est la plus élevée, le risque de production de ces composés cancérigènes est donc
accru. Au plus il y a de fumée, au plus il y aura d’HAP. En dehors des HAP, la combustion des protéines
entraîne la production d’amines aromatiques hétérocycliques (AAH) également cancérigènes. Seules les
viandes et les poissons sont susceptibles de produire des HAP et des AAH, il en va tout autrement des
légumes.
Ceci étant dit, faut-il éviter les grillades? Non. En effet, il existe des trucs pour limiter la production de ces
substances cancérigènes.
Pour une cuisson au barbecue plus saine :
1. Éviter de trop cuire vos viandes, volailles et poissons ou cuisiner avec des températures plus basses. Un
thermomètre de cuisson devrait toujours être à la portée de la main pour déterminer lorsque l'aliment a
atteint la bonne température de cuisson et peut être retiré de la grille. Ne pas oublier que garder le
couvercle fermé lors de la cuisson permet aux aliments de cuire de 20 à 25 % plus vite!
2. Utiliser plus souvent le mode de cuisson indirecte. La cuisson indirecte permet une cuisson plus lente
puisque la chaleur n'est pas directement sous l'aliment, mais plutôt du côté opposé (par exemple utilisation
d’un gril vertical). De plus, en plaçant une plaque jetable en aluminium sous la grille du côté de l'aliment, on
évite que les jus et graisses se déposent sur le charbon, les pierres volcaniques ou les brûleurs.
3. Prévenir la formation de parties carbonisées. Il suffit par exemple, de bien décongeler la viande avant de
la placer sur la grille, de placer la grille le plus loin possible de la braise ou des brûleurs (minimum 10 cm) et
de retourner l'aliment fréquemment. Sinon, évitez simplement de manger les parties noircies!
4. Retirer la peau des volailles et le plus de gras possible de vos viandes. Dégraisser au maximum l'aliment
permet de réduire la quantité de graisses sur le charbon, les pierres volcaniques ou les brûleurs. Préférer les
poissons, les poitrines de dinde ou de poulet et les filets de porc aux viandes rouges. Pour les viandes plus
grasses (saucisses, côtes levées), les bouillir ou précuire au four à micro-ondes ou au four avant de les griller
diminue le temps de cuisson et la perte de graisses.
5. Éponger l'excès de la marinade avant de griller l'aliment et choisir des marinades moins huileuses. Une
petite quantité d'huile est permise, mais du jus de fruits (citron, orange, pomme), des vinaigres, du yogourt
nature maigre, de la moutarde ou un mélange d'épices font d'excellents ingrédients pour les marinades et
n'ajoutent aucun élément gras supplémentaire. Badigeonner un steak une heure avant sa cuisson au
barbecue avec une marinade aux épices inhiberai de plus de 60% la formation d’éléments carcinogènes
générés par l’extrême température de la grillade.
6. Préchauffer le barbecue au moins 15 minutes et bien nettoyer la grille avec une brosse en métal avant d'y
déposer les aliments. Prolongez ce temps pour les barbecues avec charbon de bois. Lorsque ce dernier est
rouge et recouvert d'une fine couche de cendres, il est prêt pour la cuisson.
Une bonne hygiène alimentaire est également recommandée avant et pendant le barbecue afin
d’éviter tout risque d’intoxication alimentaire. Les bactéries responsables les plus fréquentes
sont bien connues (staphylococcus aureus, salmonella enteritidis…) et peuvent être
combattues par quelques règles élémentaires :
- utilisez un sac isotherme ou une glacière pour transporter vos produits frais et surgelés du magasin à la
maison et rangez-les dès que possible au réfrigérateur ou au surgélateur.
- lors d’un barbecue, laissez la viande et le poisson le plus longtemps possible au réfrigérateur ou
entreposez-les dans un endroit sec et frais.
- n’utilisez pas les mêmes couteaux, fourchettes…, planches et plats pour les aliments crus et pour les
aliments grillés.
- le porc, le poulet, la dinde et les saucisses doivent être bien cuits (à cœur sans être brûlé et / ou
carbonisé).
- pas plus de deux barbecues par semaine en période estivale
- les accidents de brûlures voire d’incendie dus aux barbecues ne sont pas nuls et concernent dans deux
tiers des cas des personnes âgées de moins de 40 ans. Les enfants sont également concernés à raison de 15
% de ces accidents. Le risque de brûlures est évidemment supérieur avec le barbecue au charbon de bois :
plus souvent que la projection de braises, c’est la chute du matériel et l’utilisation d’alcool à brûler ou d’un
liquide inflammable (pétrole, essence) pour l’allumage ou la réactivation qui sont à l’origine de l’accident. Les
brûlures sont souvent sévères et touchent généralement le visage et les bras, sans compter les voies
respiratoires atteintes par l’émanation d’air brûlant. Le risque de décès n’est pas nul. Dès lors, prévoyez à
proximité de l’endroit de cuisson un seau d’eau, un extincteur ou une couverture extinctive.
Que ces quelques considérations ne vous incitent cependant pas à résister à la tentation d’un barbecue : la
saison y étant propice étant courte !!!
WOWO 06.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°07/2010
Juillet 2010
ère
Vacances en avion…sans risque pour la santé ? (1
partie)
Cette année comme les autres années, sauf si le fameux volcan islandais au nom imprononçable
d’ « Eyjafjallajokull » ou un autre…a la mauvaise idée d’entrer à nouveau en éruption et ainsi
délivrer dans l’atmosphère terrestre un nuage de cendres volcaniques contraignant les compagnies
aériennes, par mesure de précaution a cloué leurs avions au sol, de nombreuses personnes
utiliseront ce mode de transport pour leurs destinations vacancières. Mis à part les considérations
économiques et les avis écologiques pour notre planète, qu’en est-il des effets éventuels d’un
voyage en avion sur notre santé?
Peur de voyager en avion?
Le transport aérien est rapide, pratique et sécuritaire. La majorité des passagers se rendent à destination,
dans une ville proche ou lointaine, en toute sécurité et sans nuire à leur santé. Toutefois, l’environnement à
l’intérieur d’un avion et les facteurs reliés au voyage peuvent occasionner un certain stress au voyageur. Il
existe plusieurs moyens de rendre les voyages en avion plus agréables.
Les voyages en avion, qu’ils soient pour le plaisir ou les affaires, longs ou courts, sont sécuritaires et
devraient être agréable. La connaissance des particularités de l’environnement en cabine et la planification
peuvent contribuer à les rendre plus plaisants, tant pour les passagers en bonne santé que pour ceux
présentant des troubles médicaux ou des besoins spécifiques. Dans le doute, mieux vaut consulter son
médecin traitant ou la compagnie aérienne avec laquelle le voyage s’effectue.
Un passager sur trois se déclare très stressé à l’idée de prendre l’avions. L’origine de cette peur est liée à de
nombreux facteurs souvent confus, allant des inquiétudes techniques (mais c’est quoi ce bruit?) aux
méfiances terroristes (il a une drôle de tête ce type…). Ce stress peut aller de la simple peur relativement
simple à surmonter jusqu’au véritable calvaire que vivent les phobiques ou les grands anxieux. Parmi les
sujets phobiques, certains sont claustrophobes quelque soit le lieu où ils se sentent enfermés : ascenseur,
transports en commun, … .D’autres présentent une phobie spécifique à l’avion. Parmi les passagers anxieux,
certains ressentent surtout le besoin de tout contrôler et ne supportent pas de ne pouvoir maîtriser
totalement les différents paramètres d’un voyage en avion. D’autres ont vécu une expérience difficile lors
d’un précédent voyage et ont développé une anxiété réactionnelle. D’autres enfin (la plupart) sont
simplement anxieux et n’ont peur que de certaines phases du vol (décollage, turbulences, trous d’air…).
Que faire avant le départ pour arriver à maitriser son stress et prendre conscience de
l’irrationalité de notre peur ou de nos phobies?
Il peut être important pour certains de se préparer psychologiquement au voyage. Pour un premier vol, on
peut demander ses impressions à quelqu’un habitué à utiliser l’avion comme mode de transport pour ses
vacances. D’autres personnes dont celles qui voyagent très fréquemment en avion risquent à la longue
d’éprouver un sentiment de lassitude, d’ennui, de pénibilité, d’excédant, de contraignant,… et donc de vivre
chaque vol avec un caractère négatif. A noter que dans les deux cas, parfois la prise d’un médicament
anxiolytique peut s’avérer utile. Le jour du départ, il est préférable après une bonne nuit de ne pas rester à
jeun en choisissant une alimentation légère et sans excitant (café, alcool, tabac). Évitez également de
préparer vos affaires au dernier moment et arrivez à l’avance à l’aéroport pour vous familiariser avec les
lieux et effectuer les différentes procédures de manière relaxante et sans attente, source parfois
d’énervement, dans les files : enregistrement des bagages, passage et formalités douanières….
Généralement, une fois à bord de l’avion et avant le décollage, l’angoisse est liée à l’idée du décollage
proche à laquelle s’ajoute la claustrophobie. Une fois installée, il faut tout d’abord se relaxer en s’asseyant
confortablement sur le siège désigné par notre réservation. Dés ce moment et jusqu’à la fin du décollage,
s’occuper en discutant ou en lisant est un moyen pour évacuer son stress. Pendant le décollage : c’est la
période la plus difficile pour beaucoup même si ce n’est pas le moment le plus dangereux (28% des
accidents).
En vol : c’est la phase la plus tranquille et la plus sûre et l’on commence à s’habituer au vol. Les turbulences
possibles peuvent entraîner des secousses tout à fait normales (de la même manière que l’on peut ressentir
des secousses dans un train ou dans une voiture). A ce stade peuvent se manifester les signes du mal de
l’air qui est un phénomène rare (moins de 1% des passagers) et considérablement majoré par le stress.
On peut éventuellement utiliser des médicaments ayant une action préventive et traitant le mal des
transports (consulter avant le départ votre médecin traitant afin d’avoir son avis circonstancié à ce sujet et
afin qu’il vous prescrive le médicament le mieux adapté). Lors de l’atterrissage : c’est la partie du vol
statistiquement la plus dangereuse (60% des accidents) mais c’est une phase moins impressionnante que le
décollage. Là aussi les secousses sont très fréquentes notamment lors de la traversée des couches
nuageuses. On peut utiliser les mêmes techniques qu’au décollage pour se relaxer.
En dehors de ces états psychologiques variables suivant la personnalité de chacun, certaines répercussions
d’ordres physiques liés à un voyage en avion peuvent se présenter.
- « Le mal de l’altitude » : les vols commerciaux petit ou long-courriers s’effectuent à une altitude de
croisière généralement comprise entre 7.000 et 13.000 mètres. Les cabines des avions sont pressurisées afin
de garder à bord une atmosphère respirable (l’air est prélevé à l’extérieur et injecté à l’intérieur de l’avion
par des compresseurs), la pression est donc maintenue de manière à ce qu’elle corresponde à une altitude à
l’air libre comprise entre 1.524 et 2.438 mètres. Il s’agit là de normes légales : la majorité des autorités
compétentes exigent que « l’altitude de cabine » ne dépasse pas 2.438 mètres, altitude que la majorité des
personnes en bonne santé supportent très bien. Des plaintes typiques du « mal de l’altitude » peuvent
cependant survenir chez certaines personnes sensibles au mal des transports : somnolence, nausée, sueurs,
vertiges, céphalées,…. Pour le réduire, choisissez une place au centre de l’avion, évitez les repas copieux et
l’ingestion de boissons alcoolisées avant et pendant le vol et prendre éventuellement préventivement un
médicament contre le mal des transports.
- Des troubles auditifs : les variations de pression lors du décollage et lors de l’atterrissage au sein de l’avion
peuvent entraîner des troubles auditifs (douleurs, sensation d’oreille bouchée,…). En cas de sensation
d’oreille bouchée, il faut pratiquer la manœuvre de Valsalva (mouchage à narines fermées). Dans les cas
extrêmes, il peut se produire une otite barotrauma tique (rupture du tympan par rétraction), ce phénomène
ne survient que dans le cas d’une otite évolutive ou d’un catarrhe tubaire (obstruction du conduit auditif qui
met l’oreille interne en communication avec l’extérieur).il est donc important de traiter les rhumes avant un
voyage aérien et de consulter un médecin en cas de problème ORL important.
- Des douleurs dentaires peuvent également apparaître suite aux variations de pression d’où la nécessité de
faire un bilan dentaire préalablement à un voyage en avion.
- Lorsque la pression dans l’avion passe de celle de la mer (0 mètre) à celle qui correspond à une altitude de
2.438 mètres (13.000 mètres), la pression partielle en oxygène du sang artériel (PaO2) passe, chez les
personnes saines de 95 à 60 mm de mercure (mm Hg), ce qui provoque une baisse de 3 à 4% de la
saturation en oxygène. Cette dernière reste cependant un peu au dessus de 90%. Mais elle peut descendre
en dessous de 80% chez les personnes souffrant d’une maladie respiratoire, d’insuffisance cardiaque ou
d’une affection hématologique qui entraîne déjà à la base une PaO2 basse. Des études ont d’ailleurs montré
qu’une personne bronchitique sur cinq présente de la dyspnée (difficulté à respirer) au cours d’un col en
avion.
- La faible pression barométrique qui règne à l’intérieur de l’avion lors du vol peut amener les gaz à se
détendre dans les différentes cavités corporelles (augmentation d’environ 30% en altitude de croisière). Ce
phénomène physique favorise chez certaines personnes des ballonnements intestinaux, des crampes
intestinales,…. Cet état désagréable peut être limité en évitant de consommer des boissons gazeuses (y
compris le champagne) et des aliments fermentescibles avant le voyage (légumes secs, maïs, chou, lait,…).
Dans certains cas, il peut se produire un relâchement au niveau des cicatrices chez les personnes récemment
opérées voire des perforations intestinales. Il est donc conseillé aux personnes dans le cas d’attendre une
quinzaine de jours avant de prendre l’avion. De même, après une plongée en eaux profondes, il est conseillé
d’attendre au moins 24 heures pour prendre l’avion afin d’éviter tout phénomène de décompression.
- L’humidité relative en cabine est habituellement inférieure à 20 %, ce qui est plutôt sec. Même si ce faible
taux d’humidité peut provoquer un léger inconfort (sécheresse de la peau et des yeux), les risques pour la
santé sont minimes. Il est possible de réduire cet inconfort en prenant les mesures suivantes :
Boire suffisamment d’eau ou de jus.
Limiter sa consommation de boissons alcoolisées, de thé ou de boissons à base de caféine,
car ces substances provoquent la déshydratation.
Porter des lunettes plutôt que des verres de contact.
Utiliser éventuellement une crème hydratante.
WOWO 07.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°11/2010
Novembre 2010
Vacances en avion…….sans risque pour la santé ?
(2ième partie)
Dans cette deuxième partie, nous poursuivons notre article consacré aux inconvénients et risques
éventuellement associés au voyage en avion.
L’un des aléas les plus connu dans le grand public est certainement le « syndrome de la classe
économique » qui correspond à une thrombose veineuse profonde (TVP / caillots se formant dans les veines)
pouvant conduire un arrêt cardiorespiratoire parfois fatal suite à une embolie pulmonaire (un caillot part dans
la circulation veineuse et vient se bloquer au niveau pulmonaire). Le risque de TVP commence à s’élever
généralement après quatre heures de vol et culmine après huit heures de vol. Elle est donc le plus souvent
observée au décours de vols de longue durée en raison principalement de l’immobilité. Les TVP sont
favorisées par la position assise prolongée entraînant une compression des mollets et une hyperpression
abdominale et par la sécheresse de l’air en cabine (hydrométrie de plus ou moins 10%) qui peut engendrer un
épaississement du sang aggravé en cas de consommation de boissons alcoolisées et la baisse de la pression
d’oxygène. Bien que ce genre d’incident soit souvent qualifié de « syndrome de la classe économique », une
étude a montré en 2003 que le risque n’était pas plus faible chez les voyageurs qui avaient pris place en classe
business. Les différentes études réalisées sur la TVP des voyageurs utilisant l’avion ont montré un risque
augmenté de 1,5 à 3 par rapport à la population n’utilisant pas ce genre de transport. En fait, le niveau de
fréquence de TVP est surtout lié à certaines caractéristiques personnelles en rapport avec la TVP. Ces facteurs
de risque sont bien connus, il s’agit principalement : d’antécédents de TVP ou d’embolie pulmonaire, d’un
âge supérieur à 40 ans (le risque augmentant avec l’âge), de la prise d’œstrogènes (contraceptifs oraux,
hormonothérapie), de la grossesse, d’une intervention chirurgicale lourde dans les 6 semaines précédent le
vol, d’un traumatisme récent (en particulier ceux concernant l’abdomen ou les membres inférieurs), d’un
cancer, des anomalies de la coagulation, de la consommation de tabac, de l’obésité, de varices veineuses plus
ou moins importantes…. A titre préventif, il est fortement recommandé pendant les vols de : pratiquer
plusieurs fois quelques exercices physiques ( déplacement 5 à 10 minutes dans l’avion par heure de vol,
flexions-extensions des chevilles, allonger, contracter, surélever les membres inférieurs dès que possible,
éviter de croiser les jambes…), porter des vêtements amples, éviter les gaines et les ceintures, maintenir une
bonne hydratation : boire régulièrement de l’eau ( 1 litre / 4 heures ) et éviter les boisson alcoolisées, éviter la
prise de somnifères… Les personnes présentant des antécédents veineux peuvent porter des bas de contention
qui ont comme but d’exercer une pression de 15 à 30 mm Hg au niveau de la cheville. La combinaison de
plusieurs de ces facteurs de risque nécessite de toute évidence un avis préalable du médecin traitant
(l’injection d’héparine à bas poids moléculaire avant le vol ou l’instauration d’un traitement veinotonique est
parfois justifié).
Concernant le « Jetflag » ou le décalage horaire, l’effet est différent selon la destination. Un vol vers
le nord ou le sud quelle que soit la distance n’aura aucune conséquence sur notre organisme compte tenu
qu’aucun changement de fuseau horaire n’a lieu. Par contre, un voyage vers l’ouest et surtout vers l’est
occasionnera de la fatigue et des troubles du sommeil, une indigestion, un malaise général et une réduction
des performances physiques et mentales. Notre horloge biologique supporte moins facilement de diminuer la
durée d’un cycle que de la prolonger. La synchronisation sur un nouveau rythme prend en moyenne une
journée par fuseau horaire de déplacement vers l’ouest et une journée et demi par fuseau horaire de
déplacement vers l’est. Certaines mesures peuvent réduire les effets du décalage horaire : être reposé avant le
départ et essayer de dormir pendant le vol. Dormir également par 24 h un total d’heures équivalent à ce que
l’on dort habituellement ( le sommeil se compose de cycles d’environ 90 minutes et il n’est donc pas
nécessaire de dormir 8 heures d’affilée pour être en forme) ; boire abondamment (des boissons non
alcoolisées, éviter les boissons excitantes (café, thé, sodas…) avant et pendant le voyage ; manger légèrement
et boire peu d’alcool pendant le vol ; éviter les somnifères afin de mieux suivre son rythme personnel.
L’acclimatation au nouvel horaire peu varier d’un individu à l’autre mais il faut savoir que l’adaptation vers
l’ouest sera plus facile surtout si l’on se couche à l’heure locale : la première journée étant plus longue (24 h +
décalage horaire), on s’endormira plus facilement. Vers l’est, c’est pour le réveil qu’il est préférable d’adopter
d’emblée l’heure locale. Mais malgré tout, la première nuit étant raccourcie, les troubles seront plus
importants dans ce sens que dans l’autre.
Généralement, on considère que le risque contagieux à bord d’un avion n’intéresse que peu de
personnes : la transmission d’une infection ne concerne pratiquement que ceux qui entrent en contact
rapproché avec la personne contagieuse pendant le vol, et en tout cas pas plus loin qu’à deux rangées de siège
d’elle. Il arrive cependant que certaines mesures doivent toutefois être prises suivant le type d’infection
rencontrée et notamment en cas de pic comme par exemple lors de la grippe due au virus AH1N1.
L’exposition, à l’occasion d’un voyage en avion, aux radiations cosmiques provenant du soleil et des
régions extérieures à notre système solaire peut faire craindre une augmentation de l’apparition de tumeurs
malignes comme le cancer du sein ou de la peau. Ce problème ne se pose réellement pas pour les touristes qui
prennent l’avion deux ou trois fois par an mais l’inquiétude porte plutôt sur les voyageurs réguliers et sur le
personnel navigant pour lequel l’irradiation cosmique a été classée par l’IRCP (International Commission on
Radiological Protection) comme risque professionnel. La dose annuelle maximale admissible a toutefois été
fixée à plus du double de ce que la plupart des membres du personnel navigant subissent en réalité.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a établi une liste recommandations et
contre-indique les voyages en avions dans les cas suivants :
Nouveau-nés de moins de 7 jours.
Femmes enceintes dans les 4 dernières semaines de la grossesse (8 semaines en cas de grossesse multiple)
et dans les 7 jours qui suivent l’accouchement. Cependant, avec l’accord d’un médecin, le voyage peut être
autorisé à partir de 24 heures après l’accouchement en cas de besoin impérieux, à la condition que les
saignements soient arrêtés et que le taux d’hémoglobine soit correct.
Les personnes présentant :
- une crise d’angine de poitrine,
- un syndrome de décompression après de la plongée sous-marine. Par ailleurs, les sujets ayant pratiqué de la
plongée, plusieurs jours de suite, ne devraient pas voyager dans les 24 heures qui suivent l’arrêt de cette
pratique ; le délai est de 12 heures pour une plongée ne dépassant pas 2 heures,
- une augmentation de la pression intracrânienne (due à une hémorragie, un traumatisme ou une infection),
- une infection des sinus, des oreilles ou du nez (en particulier si la trompe d’Eustache est bouchée),
- une affection respiratoire chronique,
- un essoufflement au repos,
- un pneumothorax,
- des hématies falciformes,
- une hypertension artérielle avec une pression systolique supérieure à 200 mm Hg,
- une affection psychiatrique récente.
Les voyages en avion sont également contre-indiqués, au décours d’un infarctus du myocarde, dans les
jours qui suivent un acte chirurgical ou un traumatisme qui favorise le piégeage d’air (traumatisme abdominal,
chirurgie gastro-intestinale, lésions crâniofaciales et oculaires, interventions neurochirurgicales, chirurgie
oculaire …).
WOWO 11.2010
BULLETIN D'INFORMATION N°12/2010
Décembre 2010
Le syndrome du canal carpien. (SCC) (1ère partie)
En quoi consiste le syndrome du canal carpien ?
Le SCC est une affection neurologique de plus en plus fréquente. En Belgique, elle concerne annuellement environ 25.000
personnes. Le SCC peut frapper à tout âge, mais se manifeste le plus souvent chez les personnes de 50 ans et plus. Les femmes y
sont plus vulnérables que les hommes. Il a également été noté chez des jeunes de 20 à 40 ans, surtout des hommes, dans le cadre
d'activités intenses où on utilise le talon de la main et le poignet.
Pour comprendre en quoi consiste le SCC, il est avant tout nécessaire de faire appel à quelques notions d’anatomie intéressant le
membre supérieur pour comprendre ce qui peut se passer mécaniquement et ainsi visualiser les zones susceptibles de poser
problème. En effet, il semble important de considérer le SCC comme une atteinte globale de l’ensemble du membre supérieur, et
non comme une atteinte localisée au seul poignet. La connaissance anatomo-physiologique, permet de penser que cette atteinte
neurologique conduisant à un déficit plus ou moins important sur le territoire du nerf médian, peut être la conséquence d’une
dysharmonie mécanique à distance du poignet. Le SCC ne peut donc se résumer à un syndrome compressif au niveau de la main
(carpe) et du poignet, mais à une succession de désordres mécaniques sur l’ensemble du membre supérieur (poignet, coude, épaule,
ceinture scapulaire et colonne vertébrale cervicale).
Le nerf médian (8), impliqué dans SCC, naît de la colonne cervicale en particulier à la sortie des trous de conjugaison des 3ème,
4éme et 5ème cervicale, entre dans la formation du plexus brachial, puis passe dans une zone anatomique très importante entre la
clavicule et la 1ère côte, zone de blocage possible. Cette région anatomique est très importante dans nombre de pathologies avec
syndrome vasculaires ou nerveux, car le plexus brachial est accompagné d’artères et veines.
Le nerf médian est le grand nerf qui descend le long du bras et traverse la peau du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié de
l'annulaire. Il actionne aussi les muscles de la base du pouce. Il pénètre la main par l'orifice étroit de l'articulation du poignet. Les os
du poignet se trouvent sur la face dorsale du poignet, tandis que le ligament carpien, une sorte de bande rigide, en traverse la face
palmaire. Le ligament à l'avant et les os à l'arrière forment un passage très étroit et rigide, appelé le canal carpien.
C'est également par ce canal que passe le nerf médian de la main ainsi que les tendons des muscles fléchisseurs des doigts. Ces
tendons relient les muscles aux os de la main; c'est par eux que sont relayés les mouvements des muscles aux os. Le nerf médian
transmet les signaux par lesquels le cerveau contrôle les mouvements des doigts et des mains. Le nerf médian achemine aussi, de la
main au cerveau, de l'information sur la température, la douleur et les sensations tactiles et contrôle la transpiration de la main. Le
pouce, l'index, le majeur et l'annulaire sont contrôlés par le nerf médian.
Dans le SCC, le nerf médian subit une compression
lorsqu'il traverse le canal carpien au niveau du
poignet. Lorsqu'un nerf subit un choc ou est soumis à
une pression continue, il se produit des changements
sensoriels. Se cogner le coude au niveau du nerf
cubital, par exemple, déclenche des fourmillements
ou de l'engourdissement dans les doigts. Lorsque la
pression se prolonge, le muscle alimenté par le nerf
perd de sa force motrice. Il nous est tous arrivé un
jour de nous asseoir les jambes croisées et de
constater qu'après un moment elles étaient engourdies
et que, lorsque nous essayions de marcher, les
muscles de nos jambes étaient temporairement paralysés. C'est le même phénomène qui se produit dans le SCC, si ce n'est que la
pression et les symptômes durent plus longtemps. Les manifestations physiques et neurosensorielles liées au SCC peuvent être
décrites de manière simple, selon le processus suivant : anatomiquement, les tendons des doigts entourent le nerf médian dans le
canal carpien ; si les tendons enflent pour l’une ou l’autre raison, l'espace dans le canal se réduit, et le nerf médian, plus mou que les
tendons, se trouve comprimé. Cette compression peut à la longue endommager le nerf. Lorsque le nerf médian est endommagé par
une compression, la lésion se traduit par un engourdissement et des picotements dans la main et par de la douleur et une perte de
dextérité. Cet ensemble de symptômes est appelé syndrome du canal carpien ou SCC. Les personnes atteintes de ce syndrome ont de
la difficulté à faire certaines manipulations comme dévisser le bouchon d'une bouteille, boutonner un vêtement, prendre de la
monnaie dans une poche, tourner une clef dans une serrure…
Quelles sont les causes du syndrome du canal carpien?
La flexion du poignet et le mouvement des doigts font entrer en action les muscles et les tendons. Par exemple, lorsqu'une personne
plie un doigt, le tendon se déplace. Les tendons de la main sont enrobés d'une gaine, sorte de manchon dans lequel ils glissent. La
paroi interne de cette gaine renferme des cellules produisant un liquide qui lubrifie les tendons. Cette action lubrifiante est
essentielle au bon fonctionnement des tendons. Lorsque la main fait des mouvements répétitifs ou excessifs, le système de
lubrification des tendons peut faire défaut, soit parce qu'il ne produit pas assez de liquide, soit parce que les propriétés lubrifiantes
de ce dernier laissent à désirer. Quelle qu'en soit la cause, le manque de lubrification entraîne le frottement du tendon sur la gaine,
ce qui cause une inflammation et l'enflure du tendon. Le tendon étant plus volumineux, il comprime le nerf médian dans le canal
carpien. Lorsque les inflammations se répètent, du tissu fibreux se forme, ce qui entraîne un épaississement de la gaine et empêche
le tendon de bouger librement. L’origine du SCC est souvent multifactorielle.
Le risque est plus élevé chez les travailleurs exposés aux situations suivantes :
la répétition de mouvements du poignet et de l’avant-bras durant des périodes prolongées;
les mouvements qui demandent une force importante dans la main;
les postures contraignantes pour la main;
la manipulation d’outils électriques qui vibrent (marteau piqueur, foreuse….)
le stress mécanique exercé sur la paume des mains
Actuellement, on ne sait pas si le fait d’exercer un travail à l’ordinateur peut contribuer au problème. En effet, les études menées
jusqu’à présent n’ont pas établi de lien évident entre l’utilisation courante du clavier et le syndrome du canal carpien. Cependant,
l’usage fréquent de la souris (plus de 20 heures par semaine) semblerait augmenter le risque.
Ce trouble musculosquelettique peut aussi résulter d’une blessure (fracture, lésion diverses au niveau du poignet…), d’arthrite au
poignet ou de complications neurologiques d’un diabète. Par ailleurs, la ménopause, la grossesse et l’hypothyroïdie engendrent des
fluctuations hormonales qui créent un environnement propice au SCC. Durant la grossesse, la rétention des fluides et l’apparition
d’œdèmes crée une pression supplémentaire sur le nerf médian du bras.
Signes et symptômes ?
Il arrive que le SCC frappe soudainement, mais en général il est progressif. Il peut toucher une seule main ou les deux. Il se
manifeste initialement par de la douleur, des fourmillements ou de l'engourdissement dans le pouce ou les doigts, sauf dans le petit
doigt. En général, seule la face intérieure de l'annulaire est touchée. La douleur peut se transmettre de la main au bras et, parfois, au
coude voire au niveau de l’épaule. Vous aurez parfois l'impression que vos doigts sont « gros » et « gonflés ». Ces symptômes sont
généralement plus intenses la nuit, surtout lorsque la main est au chaud sous les couvertures. Bon nombre de personnes ressentent
un soulagement en sortant la main atteinte de dessous les couvertures pour la refroidir. Vous noterez peut-être aussi une faiblesse
dans la main incriminée, rendant difficiles les mouvements de pincement et de préhension avec le pouce, et les choses vous
échapperont peut-être des mains plus qu'à l'accoutumée. Les muscles de la base du pouce et de la paume deviendront peut-être plus
minces que ceux de l'autre main ou diminueront de taille. En général, la fonte des muscles apparaît à un stade avancé de la maladie
et uniquement quand les symptômes d'engourdissement, de fourmillements et autres sont présents depuis une période assez longue
et de manière intense.
WOWO 12.2010
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