Posidonia oceanica

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Biodiversité et fonctionnement
des herbiers de phanérogames marines et des macroalgues
dans les écosystèmes marins côtiers
Dr. Judith Klein
Centre for Research on Ecological Impacts of Coastal Cities
University of Sydney
[email protected]
1. La biodiversité
2. Phanérogames marines
3.1. Généralités
3.2. Exemple Posidonia oceanica
3. Macroalgues
4.1. Généralités
4.2. Les forêts de kelp
Biodiversité
“Biodiversity” is biological diversity without the “logical”
Diversité génétique au sein d’une espèce
Diversité spécifique (diversité entre espèces)
Diversité entre taxons de niveau supérieur
Ecodiversité (diversité entre écosystèmes)
Diversité entre groupes fonctionnels
Biodiversité
Point diversity (within sample)
Diversité alpha (α, within habitat diversity)
Diversité beta (β, between habitat diversity)
Diversité gamma (γ, région)
Diversité epsilon (ε, biogéographique)
Gray (2000) Journal of Experimental Marine Biology and Ecology 250: 23-
Boudouresque et al. 2006
Menaces de la biodiversité en Méditerranée
Coll et al. (2010) PLoS ONE 8: e11842
Production primaire
Production primaire de la planète: 70 - 130 Gt C/an
Del Giorgio (2000), Farlowski (2002)
En milieu marin:
1/3 de la production primaire planétaire
En milieu marin:
50 % de la production primaire planétaire
Giovannoni & Stingl (2005)
Nature, 437 : 343-348
Pico-plancton
Production primaire océanique
Morel & Antoine (2002)
Science 296: 1980-1982
Décembre 2000
Juin 2001
Le benthos marin représente:
9 - 10 % de la production primaire marine
5 % de la production primaire planétaire
Giovannoni & Stingl (2005)
Nature, 437 : 343-348
Phanérogames marines
Phanérogames
Conifères, ginkgo
Plantes à fleurs
Magnoliophyta (= Angiospermes)
Monocotylédone
Dicotylédone
Gymnospermes
Phanérogames marines
Phanérogames
Magnoliophyta (= Angiospermes)
Monocotylédone
Gymnospermes
Dicotylédone
Phanérogames marines = ensemble polyphylétique !
Phanérogames marines
64 espèces, 13 genres, 4 familles
Familles
Posidoniacées:
Genres
Posidonia
Hydrocharitacées :
Enhalus, Thalassia, Halophila
Cymodoceacées :
Cymodocea, Amphibolis,
Halodule, Syringodium,
Thalassodendron
Zosteracées :
Zostera, Heterozostera,
Nanozostera, Phyllospadix
En Méditerranée: 5 espèces
Posidonia oceanica
5 genres
Zostera marina (Etang de Thau)
Halophila stipulacea
Espèce introduite
(lessepsienne)
En Méditerranée: 5 espèces
5 genres
Nanozostera noltii
Cymodocea nodosa
Espèces clés
Ingénieurs d’écosystèmes
Espèce clé:
espèce dont l'élimination a des effets importants sur de
nombreuses autres espèces et sur le fonctionnement de
l'écosystème entier
(Bond 2001)
Ingénieur d'écosystème:
espèce qui contrôle la disponibilité en ressources (autre
qu’elle-même) pour d’autres espèces
(Lawton 1994)
Posidonia oceanica
Racines
Rhizomes
Tiges généralement enfouies dans le sédiment
Faisceaux
Groupe de 4-8 feuilles
rampants = plagiotropes
dressés = orthotropes
Feuilles: largeur 8-11 mm, longueur 20-80 cm
Fleurs
Fruits
Posidonia oceanica
Faisceau
orthotrope
Rhizome
orthotrope
Faisceau
plagiotrope
Rhizome plagiotrope
Racines
Port-Cros
Novembre 2009
S. Ruitton
Fleurs
Fruits
“Olives de mer”
Posidonia oceanica
Floraison en automne (septembre-novembre)
→ pas tous les ans
→ rare en Méditerranée nord-occidentale
Fruits entre mai et juillet
Reproduction végétative prédominant (boutures)
Faible variabilité génétique
La « matte »
Piégeage
des sédiments
matte
Croissance de
la matte:
cm’s - 1 m / siècle
= rhizomes, écailles, racines + sédiments
Fonctionnement des écosystèmes
à phanérogames marines
2 types de production primaire:
- Phanérogames marines
- Epiphytes
peu consommé
facilement utilisable par consommateurs
Feuilles
Rhizomes
La contribution des épibiontes à la production totale :
19-37%
(Thalassia hemprichii, Papouasie)
25-33%
(Thalassia testudinum, Floride)
27-50%
(Zostera marina)
35%
(Syringodium isoetifolium, Papouasie)
44%
(Halodule uninervis, Papouasie)
46-60%
(Halodule wrightii)
> 60%
(Posidonia australis, Australie)
Production primaire nette
Posidonia oceanica:
420 g MS/m2/an
(max. 1300 g MS/m2/an)
Epiphytes:
100 - 500 g MS/m2/an
L’un des écosystèmes les plus productifs de la planète
Biomasse végétale
feuilles
900 g MS/m2
épiphytes des feuilles
470 g MS/m2
épiphytes des rhizomes
rhizomes, écailles,
racines
Biomasse très élevée
50 g MS/m2
5 500 g MS/m2
Stockage de biomasse
dans la “matte”
Biomasse animale faible
Biomasse animale: 100-200 g MS/m2
Principalement située au niveau de la matte
Production primaire = riche en cellulose et lignine
Défenses chimiques : acides phénoliques
Dissuasion d’herbivores potentiels
P
R
O
D
U
C
T
I
O
N
5%
→ HERBIVORES
31%
→ DETRITIVORES
34%
→ EXPORTATION
(detritivores)
→ STOCKAGE
30%
D’après Ramoge 2006
Devenir de la
production primaire
(% de carbone)
Sarpa salpa
Araignée de mer
(Pisa mucosa, P. nodipes)
Herbivores
P. oceanica
Paracentrotus lividus
Idotea hectica
Bittium
reticulatum
Cerithium vulgatum
Gibbula umbilicaris
Herbivores
epiphytes
Jujubinus sp.
Columbella rustica
Rissoa sp.
Oursins
Holothuries
Détritivores
Amphipodes et isopodes
Ophiures
Fungi
Banquette de feuilles de P. oceanica
Aegagropile = “pelote de mer”
La majorité de la production primaire est:
1) exportée (sous forme de feuilles mortes)
2) stockée (dans la matte) ou dégradée (dans la litière)
Faible consommation par les herbivores
Détritivores = voie majeure du réseau trophique
Un puits de carbone: la ”matte”
Duarte et al. (2005) Biogeoscience 2: 1-8
Les nutriments
Uptake par racines et feuilles → transport
P. oceanica = Low Nutrient High Chlorophyll (LNHC) system
1. Recyclage des nutrients (vieilles feuilles jeunes feuilles)
2. Piégeage des nutrients (reminéralisation) dans la canopée
3. Azote moléculaire métabolisé par bactéries
4. Luxury uptake (= luxury consumption)
Fonctionnement des écosystèmes
à phanérogames marines
Été
Automne
Hiver
Printemps
X
Nutriments
Nutriments
Nutriments
“Luxury uptake”
Croissance
Croissance
Photosynthèse
Stockage
nutriments
(acides amines)
Utilisation
carbohydrates
et nutriments
Nutriments
Photosynthèse,
recyclage
nutriments
Stockage
carbohydrates
Boudouresque 2010
Ecosystèmes à phanérogames marines
≈ écosystèmes forestiers continentaux
1. Accumulation de biomasse sur plusieurs décennies (“matte”)
2. Biomasse animale relativement modeste
3. Faible utilisation de la PP par les herbivores
4. Prédominance de la voie détritivore
Ecosystèmes à phanérogames marines
comme frayères (= lieu de ponte)
Pôle de diversité
400 espèces végétales
Plusieurs milliers d’espèces animales
MACROALGUES
Biodiversité macroalgues
Boudouresque
et al. 2006
Biodiversité macroalgues
Boudouresque
et al. 2006
Macroalgues
Kelp = algues brunes de
l’ordre Laminariales
Kelp deforestation
(due aux oursins)
Steneck et al. (2000)
Environmental Conservation 29: 439-
Forêts à Macrocystis pyrifera
Folioles avec aérocyste
Feuille photosynthétique (5-70 feuilles/ind.)
Feuilles fertiles (→ spores)
Méristème (formation des feuilles)
Crampons
Substrat dur
Boudouresque 2010
Crampons de Macrocystis
Partie d’une feuille
de Macrocystis
Méristème
Folioles
Aérocystes
Extrémité
de la feuille
Stratification dans une forêt de Macrocystis
3 strates principales: arborescente, arbustive, sous-strate
Sous-strate à Corallinacées
Boudouresque (2010)
Stratification
Strate arborescente
Boudouresque 2010
Strate arborescente
Macrocystis pyrifera
(giant kelp)
Nereocystis lutkeana (bull kelp)
Stratification
Strate arbustive
Boudouresque 2010
Cystoseira
osmundacea
Eisenia arborea
Strate
arbustive
Egregia menziesii
Laminaria setchellii
Pterygophora californica
Fluctuations d’abondance des grands kelps
Densité (nombre/m2) et
recouvrement (en %)
Macrocystis (densité)
Pterygophora (densité)
Laminaria (recouvrement)
Année
Steneck et al. (2000)
Stratification
Sous-strate
Boudouresque 2010
Sous-strate
Laurencia spectabilis
Polyneura latissima
Chondracanthus corymbiferus
Bossiella californica
Production primaire nette
Macrocystis pyrifera:
1.6 – 2.8 kg MS/m2/an
Autres PP:
0.4 – 2.0 kg MS/m2/an ?
Biomasse
Macrocystis pyrifera:
210-1400 g MS/m2
Strate arbustive:
240 - 380 g MS/m2
Sous-strate:
200 g MS/m2
Contrôle de la biomasse
Hydrodynamisme
Températures élevées
(exemple: mortalités pendant El Niño)
Nutriments
L’azote
Origine : upwelling (+ fleuves lors des pluies)
Facteur limitant en été, croissance maximale en hiver
Source : nitrate ou ammonium
(uptake ammonium plus rapide que nitrate)
Pas de stockage : uptake besoins-dépendant
Biomasse animale élevée
~ récifs coralliens
Poissons:
35-55 g MH/m2
Crustacées:
5 g MH/m2
Autres:
25-600 g MH/m2
Devenir de la production primaire
Macrocystis possède des composes phénoliques
→ peu de consommateurs
Asterina miniata :
13%
Strongylocentrotus : 9%
Autres détritivores : 9%
Herbivores :
4%
Exportation :
65% ?
Loutre
Enhydra lutris
Consommateur des
oursins et abalones
Loutre
Abalones / oursins
Kelp
Contrôle top-down
Loutre
Abalones / oursins
Kelp
Cascade trophique
X
X
Loutre
Abalones / oursins
Kelp
Index
d’abondance
Loutres abondantes
Loutres très rares
Loutres rares
Année
Steneck et al. (2000)
Environmental Conservation 29: 439-
Ecosystème à Macrocystis est remarquable
1. Occupation de la totalité de la colonne d’eau
2. Grand filtre à plancton
3. Chaînes alimentaires longues (4-6 niveaux trophiques)
4. Contrôle top-down
Ecosystème
Biomasse P1
Biomasse P2
P1
g MS/ m
g MS/ m
g MS/ m / an
2
2
2
Posidonia oceanica
4 000-6 000
150-300
300-3 000
Macrocystis pyrifera
1 600
55-140
2 000-4 000
900-3 000
20-100
1 000-4 000
20 000
?
4 000
Lagunes littorales
200-1 100
20-83
400-1 600
Récifs coralliens
200
188
2 730
30 000-50 000
15
1 500
Cystoseira forêt
Mangrove
Forêt caducifoliée
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