Antidépresseurs et Thymorégulateurs

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21/07/2014
Antidépresseurs et
Thymorégulateurs
Magalie BAUDRANT-BOGA
Pharmacien Hospitalier Contractuel
Pôles Digidune et Pharmacie, CHU Grenoble
Equipe ThEMAS, TIMC/IMAG, UMR CNRS 5525
Institut de Formation en Soins Infirmiers – 1ère Année
Année universitaire 2014 - 2015
Antidépresseurs
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Définition de la dépression ?
Dans l’esprit de tous …..
« Regroupement de …. nostalgie, désarroi, ennuis
existentiels, déceptions sentimentales, difficultés
professionnelles, tristesse » …
Temps nécessaire pour enfouir événement pénible
Pathologie que durée et/ou intensité >>
Définition de la dépression ?
= modification profonde de l’état thymique, « l’humeur »
vers tristesse, souffrance morale
et ralentissement psychomoteur
Impression d’impuissance globale, de fatalité
 culpabilité, autodépréciation  suicide
= Etat pathologique avec ensemble de symptômes cliniques
précis, d’expressions variées
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Épisodes dépressifs majeurs (EDM) caractérisés
(classifications DSMIV, CIM10): traitement AD
Symptômes dépressifs isolés, souvent transitoires = ne
justifient pas obligatoirement un traitement médicamenteux
(par exemple, réaction de deuil)
Indication d’un traitement AD
AD  EDM = 5 des 9 symptômes
- humeur dépressive
- perte de plaisir et de désir
- troubles de l’appétit
- troubles du sommeil
- ralentissement, agitation
- asthénie
- perte de l’estime de soi, culpabilité
- troubles de concentration et de mémoire
- idées suicidaires
2 semaines
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3 stratégies principales:
→ la chimiothérapie (méthodes pharmacologiques)
→ l’électro-convulsivo-thérapie (ECT)
→ la psychothérapie
Choix / 5 critères principaux:
- rapidité d’action
- efficacité
- présence de symptômes psychotiques graves
- effets indésirables
- coût
Traitements utilisés dans la dépression
1. Hospitalisation si dépression sévère: surveillance
continue, protéger le patient contre sa propre violence ou visà-vis de décisions irréversibles qu’il pourrait prendre…
+ AD et l’ECT = les plus efficaces à court terme
2. Au long cours:
Thérapies sociales et psychologiques  bons résultats 
risques de rechute
TK non médicamenteuses associées au traitement
pharmacologique !!!
Cas des Dépressions réactionnelles,
psychothérapie = TK la plus efficace
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Physiologie de la Dépression
 neurotransmission aminergique au niveau de la synapse:
Déficit en monoamines Na / 5HT / Dopamine
Objectif pharmacologique :
[neuromédiateurs] au niveau de la fente synaptique par
divers mécanismes
 amélioration de la pathologie dépressive
Physiologie de la Dépression
2 Cibles pharmacologiques
Inhibition de l’enzyme de dégradation (MAO) 
dégradation de Dopa, 5HT et Na   Neuromédiateurs à
disposition (stimulation des récepteurs post-synaptiques)
Inhibition de la recapture présynaptique de
neuromédiateurs   temps de séjour synaptique des
neuromédiateurs
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Classes pharmacologiques
1. IMAO (inhibiteurs de la MonoAmine Oxydase)
2. AD Tricycliques (TCA) ou imipraminiques (Na, 5HT)
3. ISRS (inhibiteur spécifique de la recapture de la
sérotonine)
4. IRSNa (inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la
Noradrénaline)
5. Atypiques (mécanismes variés)
Neurone pré-synaptique
rétrocontrôle 
IMAO
MAO
Tricycliques
IRSNa
ISRS
Neurone post-synaptique
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Classification clinique
Stimulants psychiques: corrige voire inverse
l’humeur et soulage la souffrance morale
1. Action désinhibitrice (psychostimulante,
psychotoniques) = Marsilid (IMAO), Tofranil
(Tricyclique), Vivalan (NA/D)
2. AD intermédiaires = Anafranil / Stablon /
Deroxat, Prozac, Seropram, Seroplex, Zoloft
(ISRS) / Ixel, Effexor, Norset (5HT/NA)
Dès
instauration
du
traitement
3. Action sédative (anxiolytique)= Laroxyl (ATC),
Athymil (Tétracyclique)
Généralités AD
Efficacité sur l’humeur tardive:
- premières manifestations après un délai de 10 à 20 jours (à
posologie suffisante),
Délai d’action = 4 à 6 semaines puis évolution progressive
Effet psychostimulant, désinhibiteur , améliorations symptomatiques
(ralentissement idéomoteur, insomnie ou l’anxiété) plus précoces:
7-10 jours  vigilance
Pas d’interruption de tt pour inefficacité avant 3 à 6 semaines
Durée traitement : au moins 6 mois
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Essentiellement par VO
Généralités AD
Début à posologie d’emblée efficace
Traitement 3 mois sans modification
- Prise avant 17h00 pour les ADP psychostimulants et intermédiaires
- Le soir pour les ADP sédatifs
Durée de traitement d’entretien de 3 à 6 mois + suivi ++
Arrêt accompagné, progressif sur au moins 1 mois
sevrage : vertiges, anxiété, tremblements, dysphorie
progressive des posologies pour TCA, protocole dépend de ½ vie
pour ISRS
Surveillance : apprentissage de reconnaissance des signes de dépression
par le patient
1- IMAO
IMAO sélectif de type A :
Moclamine® (moclobémide)
Sélectif et réversible
Effets psychotoniques sans effet sédatif ni sur anxiété
Rarement : nausées, céphalées, troubles digestifs
Réduction considérable des interactions / non sélectif
(meilleur maniement et bonne tolérance)
Contre-Indications : états maniaques et délirants, Triptans
(risque HTA, VC coronaire / délai de 2 semaines),
autres IMAO, tramadol (5HT)
Surveillance TA ++
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2- AD Tricycliques ou
imipraminiques
Classe homogène / NA et 5HT
amitriptyline
clomipramine
dosulépine
doxépine
imipramine
maprotiline
trimipramine
Laroxy l®
Anafranil ®
Prothiaden ®
Quitaxon ®
Tofranil ®
Ludiomil ®
Surmontil ®
per os, IV
per os, IV
per os
per os
per os
per os, IV
per os
2- AD Tricycliques ou imipraminiques
• Très efficace mais toxicité non négligeable
• Effets indésirables :
– Effets atropiniques : sécheresse buccale, constipation, troubles de
l’accommodation, rétention urinaire,  pression intra-oculaire
– Cardiotoxicité : hypotension orthostatique, arythmie, troubles de la
conduction, allongement du QT (risque mort subite)
– Effets endocriniens : troubles de la sexualité, prise de poids,
hyperprolactinémie
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2- AD Tricycliques ou imipraminiques
Marge thérapeutique réduite
Surdosage (2 à 6 X taux thérapeutique)
= arythmies, tr. conduction cardiaque + hypotension +
convulsion…  risque mortel
- urgence de pronostic vital
(4h après ingestion = s. cliniques)
Contre-indications : allergie, glaucome à angle fermé, rétention
urinaire chez l’homme, infarctus du myocarde récent,
prudence chez patients cardiaques ou athéromateux
3 - Inhibiteurs spécifiques de la
Recapture de la sérotonine (ISRS)
citalopram
Escitalopram
Séropram ®
Seroplex
per os, IV
per os (activité
fluoxétine
fluvoxamine
paroxétine
sertraline
Prozac ®
Floxyfral ®
Deroxat ®
Zoloft ®
per os
per os
per os
per os
identique à demi-dose)
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3- ISRS
Efficacité = imipraminiques
Meilleure tolérance :
Notamment cardiaque et pas ou peu d’effets atropiniques
Nausées, vomissements, diarrhées
Troubles du sommeil, anxiété en début de tt
Hyponatrémies
Syndrome de sevrage à arrêt du traitement
Risque suicidaire > chez enfant que adulte
Risque syndrome sérotoninergique :
Diarrhées, hypo ou hypertension, tachycardie, hyperthermie, sudation,
agitation, tremblements, myoclonies, hypomanie, confusion, coma
Inhibiteurs E  IM
4- ISRSNa
Effexor® (venlafaxine; formes LP), Ixel® (milnacipran),
Cymbalta ® (duloxetine)
Efficacité = imipraminiques
Effets indésirables:
Identiques aux ISRS
+ effets cardiovasculaires: hyper TA, tachycardies,
allongement de l’intervalle QT, troubles du rythme
EI urinaires plus fréquents pour Ixel
Risque d’hépatotoxicité + syndrome de Stevens-Johnson
pour duloxétine
balance bénéfice risque pas favorable dans la dépression

CI chez les moins de 18 ans
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5- Autres (atypiques)
Effets pharmacologiques et EI 
miansérine
mirtazapine
Athymil ®
Norset ®
per os
per os
- Bloqueurs de récepteurs des monoamines
Sédatifs / peu ou pas d’effets atropiniques / prise de poids, somnolence, arthralgies, risque
d’agranulocytose  surveiller l’hémogramme pdt les 1er mois et chez les sujets âgés / atteintes
hépatiques (rares)  Bilan hépatique régulier
tianeptine
viloxazine
Stablon ®
Vivalan ®
per os
per os
5- Autres (atypiques)
Agomélatine Valdoxan®
Agonistes des récepteurs de la mélatonine et antagoniste
du sous type 5HT2c des récepteurs de la sérotonine
(nouvelle classe d’AD)
Bon profil de tolérance / poids, fonction sexuelle, effets
cardiovasculaires, gastro-intestinaux et symptômes de
sevrage
Effets hépatiques (élévation des E hépatiques, hépatites)
 bilan hépatique à l’instauration du traitement, à 6,12 et
24 semaines puis si cela s’avère cliniquement nécessaire
Manque de recul sur les risques hépatique et suicidaire
d’où surveillance
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Choix du traitement AD
• Symptomatologie de la dépression: anxiété prédominante
ou ralentissement psychomoteur ou mixte
• Efficacité et échec des tt antérieurs
• Effets indésirables et CI
• Age du patient et état physiologique
• Modalités de prises
Choix du traitement AD
Imipraminiques =
- recul important, efficacité régulière (70 % des cas) dans EDM (y compris
formes sévères)
- Problématique: effets anticholinergiques, toxicité cardiaque,
hypotension orthostatique
ISRS et autres antidépresseurs non IMAO - non imipraminiques =
- Meilleure tolérance (facilite leur prescription en traitement ambulatoire)
- Profil de tolérance spécifique et efficacité variable selon les individus
(pas de lien dose-réponse)
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Evaluation
EVALUATION DE TOUT TT AD
- 7 jours pour les effets collatéraux
- 15 et 21 jours pour l’efficacité
- tous les mois pendant le ttt
- J7 et J21 après l’arrêt
INEFFICACITE >>>CHANGEMENT
- de posologie
- de molécule dans la même famille
- de molécule dans une autre famille
- Dosages possibles (initiation, IM, intox, événements
physiologiques): les mieux validés ATC (réponse, cinétique)
mais existe pour IMAO et ISRS
→ En cas de grossesse
Aucun antidépresseur ne s’est montré tératogène chez l’animal
Si traitement nécessaire chez la femme au cours du premier trimestre de
la grossesse
imipramine (Tofranil ®) et l’amitriptyline (Laroxyl ®) (données ++)
surveillance particulièrement attentive
Utilisation que si vraiment nécessaire / Balance bénéfice-risque:
Apparition d’effets indésirables anticholinergiques, sérotoninergiques,
sevrage chez le nouveau-né
 Risque de malformations congénitales dont cardio-vasculaires
notamment sous ISRS
→ En cas d’allaitement
Aucune donnée ne permet de préférer un antidépresseur à un autre, ni
d’affirmer une absence totale d’inconvénient pour l’enfant. A éviter
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→ Administration parentérale
- très peu de spécialités administrables par voie
parentérale:
- par voie IM et IV (ATC): clomipramine, amitriptyline,
doxépine
- administrable que par voie IV: citalopram (mélancolie,
personnes âgées)
Concernant la voie IM = solutions prêtes à l’emploi, injectées
par piqûre dans les fesses
Concernant la voie IV = perfusion lente
Interactions médicamenteuses
- quelle que soit la classe, sont fortement métabolisés au
niveau hépatique
métabolisation médiée par de nombreux isoenzymes du
cytochrome P450
Ces interactions n’étant pas systématiques, il est
indispensable d’être vigilant lors de l’utilisation
d’associations avec d’autres médicaments, automédication,
phytothérapie, alimentation, alcool, tabac …
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1) Effets psychiques
- Fatigue
= difficilement différentiable de l’inhibition
psychomotrice initiale, cependant fréquente en début de
traitement (antidépresseurs sédatifs et intermédiaires +++)
- Recrudescence anxieuse
= avant l’amélioration thymique de la maladie,
antidépresseurs psychotoniques et intermédiaires 
recrudescence anxieuse  passage à l’acte suicidaire
fonction de la clinique, possibilité coprescrire des
tranquillisants (benzodiazépines) ou des neuroleptiques
sédatifs (Tercian)
- Troubles de la vigilance et du sommeil
* dérivés psychotoniques et intermédiaires : insomnie,
nervosité et hyperréactivité; toujours les administrer avant 17 h
* Effet sédatif et atteinte de la vigilance avec somnolence…
- Levée de l’inhibition psychomotrice
= Pendant les 1ères semaines de traitement, l’activité
désinhibitrice (levée du ralentissement et des inhibitions)
précède de plusieurs jours le redressement de l’humeur
(restauration des intérêts, atténuation de la douleur).
Vigilance +++ et adapter les traitements sédatifs selon les
besoins
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- Confusion mentale
souvent surdosage (erreur posologique, insuffisance d’élimination hépatique
ou rénale ou une inhibition enzymatique lors d’une association
médicamenteuse)
Toute suspicion entraîne l’arrêt du traitement et évaluation des
concentrations sanguines
- Personnes âgées +++
- Délire
= hallucinations, délires peuvent révéler une psychose sous-jacente à
la dépression
Antidépresseurs psychotoniques et notamment les IMAO
- Revoir le traitement et utiliser préférentiellement un antidépresseur sédatif
2) Effets neurologiques
- Tremblement
= Tricycliques +++ chez des sujets prédisposés (sujets âges, ayant
des antécédents)
Tremblements digitaux fins gênant les mouvements de précision.
Si tremblements larges atteignant les membres inférieurs, la tête et le
tronc = intoxication donc arrêt traitement
- Action proconvulsivante
Antidépresseurs les plus anticholinergiques (tricycliques à fortes
doses chez le sujet âgé)
Risque plus faible pour les antidépresseurs atypiques
Tous antidépresseurs ont la capacité de baisser le seuil
épileptogène
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3) Effets digestifs
- Effets anticholinergiques
= antidépresseurs à forte composante anticholinergique
(imipraminiques) +++
La sécheresse buccale favorise l’inobservance, les caries dentaires,
les glossites et les stomatites
- Perturbations hépatiques
- Troubles digestifs
= nausées et vomissements fréquents en début de traitement
avec ISRS et ISRSNA
Ces effets s’estompent généralement en 1 à 2 semaines
4) Effets cardio-vasculaires
Effets anticholinergiques, adrénolytiques ou toxicité
directe sur la conduction myocardique
- Troubles tensionnels
= tricycliques, maprotiline
hypotension orthostatique (vertiges et pertes de connaissance)
Par opposition, des crises hypertensives peuvent être observées lors
du non-respect des contre-indications aux IMAO
- Troubles du rythme:
= tachycardie
= Perturbations de l’ECG variables / fréquence et gravité,
tricycliques +++
Torsades de pointes possibles…
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5) Troubles génito-urinaires
- Dysurie
= surtout chez l’homme / antidépresseurs anticholinergiques
Peut aller jusqu’à l’anurie par rétention aiguë d’urine dans la vessie
Conséquences de l’adénome prostatique également potentialisées par
ces traitements
Troubles sexuels
= difficilement différentiables des troubles sexuels induits par la
dépression
= dysménorrhée, baisse de la libido ou frigidité chez la femme
= difficulté à l’érection et retard à l’éjaculation, voire impuissance chez
l’homme
6) Divers
- Troubles oculaires (composante anticholinergique, tricycliques+++)
- Troubles hématologiques (rare, agranulocytose: Athymil, Norset)
- Troubles métaboliques (variations des effets)
* Prise de poids: tricycliques antihistaminiques, IMAO, mirtazapine,
certains ISRS
* Perte de poids: fluoxétine
- Accidents allergiques
- Rhabdomyolyse (IMAO, peu fréquent)
- Dépendance et syndrome de sevrage
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7) Syndrome sérotoninergique
= hyperstimulation du système sérotoninergique
= augmentation de la sérotonine au niveau de la synapse
Associations ISRS-IMAO et ISRS-Lithium +++ (aussi Tramadol)
- en quelques minutes à quelques semaines après l’adjonction d’un agent
sérotoninergique ou après avoir atteint un dosage stable !!!!
- Sévérité et apparition: non dose dépendante
- Signes cliniques: confusion, hypomanie, agitation, myoclonies,
hyperréflexie, sueurs, frissons, fièvre, incoordination motrice, tremblements,
diarrhée.
- symptômes disparaissent rapidement si le traitement incriminé est suspendu
- Risque vital
Normothymiques ou
Thymorégulateurs
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Normothymiques ou Thymorégulateurs
• Stabilisateurs de l’humeur
• Indications
– Traitement curatif des accès maniaques ou
des accès dépressifs
Evaluation du traitement sur quelques semaines
– Traitement préventif des récidives des
Troubles Bipolaires
Evaluation du contrôle des rechutes sur 1 ou plusieurs années
Médicaments des Troubles Bipolaires
Normothymiques = thymorégulateurs
1ère intention: Lithium (Téralithe )
2ème intention: Antiépileptiques = Anticonvulsivants
acide valproique (Dépakine ) et ses dérivés: divalproate de Na et
valpromide (Dépakote ; Dépamide )
3- Carbamazépine (Tégrétol )
4- Lamotrigine (Lamictal ),
oxcarbazépine (Trileptal ), gabapentine (Neurontin ), topiramate
Neuroleptiques classiques (Halopéridol, chlorpromazine…)
Antipsychotiques atypiques (olanzapine, rispéridone, quétiapine,
clozapine)
AD (ISRS, venlafaxine, tricycliques)
ECT, photothérapie …
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1- Traitement des épisodes maniaques
- Entretien: recherche de causes iatrogènes
(psychostimulants, corticoïdes, AD)
- Arrêt des AD qui peuvent déclencher ou aggraver les états
maniaques
- Initiation d’un Thymorégulateur
• Lithium (Téralithe) = référence (1ère intention)
• Délai de qq jours pour réponse
 + Neuroleptiques sédatifs (halopéridol, chlorpromazine)
- +/- bzd (courte durée)   dose neuroleptique
2- Traitement des épisodes dépressifs
• Initiation Thymorégulateur
• +/- AD = 1ère intention: ISRS
• Vigilance / risque d’induction d’un virage maniaque
sous AD (éviter AD tricycliques)
• Même recommandations que dans le traitement de la
dépression
• Si symptômes psychotiques  + Antipsychotique
• Si inefficacité et/ou risque vital  ECT
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Traitement curatif de l’épisode:
Electro-convulsivo-thérapie (ECT)
• Episode dépressif associé à risque suicidaire ++++
• Symptômes psychotiques importants
• Résistance aux TT (> 6 semaines)
• Dépression sévère au cours de la Grossesse, syndrome
de glissement
Principe et modalités de ECT
• Stimulation électrique
• Provoque « crise d’épilepsie »
• Ecarte les contre-indications de l’anesthésie générale
• Effets indésirables: troubles de la mémoire transitoires,
réversibles
• Amnésie des souvenirs récents précédents ou suivants
l’ECT
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Après l’épisode aigu …
• Réévaluation systématique des AD et/ou antipsychotiques
• Maintient du thymorégulateur: prévention des récidives
• lithium ou valproate de sodium
• Optimisation de efficacité des thymorégulateurs en
réajustant régulièrement les posologies
• + prise en charge psychologique
Au long cours …
• Evaluation après un recul de 2 à 3 ans
Historique des événements: fréquence, intensité, durée
des épisodes, qualité des intervalles libres
• TT au long cours:
- Tolérance
- Observance
• Limites des traitements actuels: pas de mécanisme
physiopathologique clair, hétérogénéité des troubles
bipolaires
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Hypothèses neurobiologiques
Perturbations neuromédiateurs: noradrénaline, sérotonine,
GABA …
Anomalies endocriniennes (perturbation de la fonction
thyroïdienne; cycle rapide)
Théorie de « l’embrasement » (Kindling):
stress répété  vulnérabilité

Intérêt d’un traitement précoce, efficace
+ prophylaxie des rechutes
Pourrait expliquer l’utilisation des antiépileptiques
1- LE LITHIUM
TERALITHE ®cp 250mg – LP 400mg
- Médicament de référence
- Efficace et bien toléré dans 50% des cas,
40% réponse partielle (récidives moins fréquentes et moins intenses),
10% de résistance
- EI doses dépendants
- Marge thérapeutique étroite
- Elimination rénale
- Surveillance +++ (Soignants et Patients)
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LE LITHIUM
PHARMACOCINETIQUE :
- Bonne résorption digestive,
- Demi-vie longue (environ 24 heures, jusqu’à 36h),
- Elimination rénale avec réabsorption compétitive ( Na)
- Passage transplacentaire et dans le lait maternel
- Obtention des concentrations efficaces en 1 à 3 semaines
LE LITHIUM
Médicament à marge thérapeutique étroite :
Lithiémie visée chez l’adulte
comprise entre 0,4mEq/l et 0,8 à 1 mEq/l
Grande variabilité interindividuelle
Selon la forme galénique : 12h après la prise
0,6 – 1 mEq/l (Téralithe 250)
0,8- 1,2 mEq/l (Téralithe LP 400)
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LE LITHIUM: Effets indésirables
Fréquents qd Lithémie > 1,5mEq/l
- digestifs :nausées, diarrhées, dysgueusies
- neurologiques : tremblement des mains, asthénie,
sensations vertigineuses, faiblesses musculaires
- endocriniens : hypo ou hyperthyroïdie (+ rare),
prise de poids (10 à 50% des cas)
- cardiaques : troubles du rythme
- rénaux : syndrome polyuro-polydypsique,
hyponatrémie, déshydratation
- autres : baisse de la libido, troubles cutanés (acnès),
hyperleucocytose, lymphocytopénie…
Lithium: Surdosage et conduite à tenir
• Surdosage qd > 2 mEq/l
• Signes les plus fréquents: nausées, tremblements, soif
et troubles de l’équilibre
 lithiémie et adaptation du tt si besoin
• Si intoxication grave:
• signes cardiovasculaires, avec perturbation de l’ECG et
neurologiques : vertiges, troubles de la vigilance,
hyperréflexie puis coma
 arrêt du traitement, lithiémie,  l’excrétion du lithium par
alcalinisation des urines, diurèse osmotique (mannitol) et
adjonction de chlorure de sodium
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LE LITHIUM
CONTRE-INDICATIONS :
- Insuffisance rénale grave
- hyponatrémie, traitement diurétique
- régime désodé
- troubles du rythme
- 1er trimestre grossesse (malformations cardiaques)
puis métabolisme accéléré  posologie
- allaitement
LE LITHIUM
BILAN PRE-THERAPEUTIQUE :
- test de grossesse (effet malformatif au niveau du
cœur et gros vaisseaux) CI y compris allaitement car
passage dans le lait
- fonction rénale
- examen cardiaque
- fonction thyroïdienne (TSH)
- bilan biologique : NFS, ionogramme
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LE LITHIUM
INSTAURATION DU TRAITEMENT :
• Posologie progressive, avec contrôle de la lithiémie 1 à 2 fois
par semaine jusqu’au taux thérapeutique puis tous les 2 mois
• Le prélèvement se fait 12 heures après la dernière prise de
la forme à LI = le matin
• La forme LP est prescrite quand le traitement est équilibré
en une prise unique le soir (le dosage se fera le soir 24h
après la dernière prise)
LE LITHIUM
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT :
- Fonction rénale (créatininémie, protéinurie) tous les 6 mois
- Fonction thyroïdienne (TSH) tous les 6 mois
- Contrôle du poids au moins 1X par an
- Lithiémies tous les 2 mois quand équilibré et plus rapprochées
si modifications de tt
- Nécessité d’une contraception efficace
- Risque d’IM (effet sur élimination): diurétiques, AINS, IEC,
sartans, aliskirène …
- Pas de dépendance
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LE LITHIUM
- INFORMATION DU PATIENT +++
- Repérer les signes de surdosage
- Identifier les situations à risque d’accumulation du Li
(défaut d’élimination rénale): déshydratation, diarrhées,
vomissements, fièvre, sudation importante, diminution
des apports en sel / risques de l’Automédication !!
- Carnet de suivi des lithémies + informations sur le
traitement
2- Acide valproique et ses dérivés
• Indication neurologique uniquement pour acide
valproique (Dépakine®)
• 2 médicaments = prodrogues de l'acide valproïque, le
divalproate de sodium (Depakote cp 250mg, cp
500mg) et le valpromide (Depamide cp 300mg)
Se transforment dans l’organisme en acide valproique
pas inducteur enzymatique
• Traitement des épisodes maniaques (potentialise action
des neuroleptiques) en cas de CI ou intolérance au
lithium puis traitement préventif des rechutes
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Acide valproique et ses dérivés
-
Principaux EI: troubles digestifs (nausées, vomissements,
gastralgies), tremblements, thrombopénie, Hépatites (rares mais
graves), rashs cutanés
-
CI: hépatites aigues et chroniques
-
Utilisation déconseillée pendant la grossesse (malformations, 
capacités verbales, syndrome hémorragique chez n-né ) et
allaitement
-
Bilan hépatique avant traitement
-
Adaptation posologique progressive
-
Surveillance hépatique et hématologique (NFS, plaquettes, bilan
de coagulation)
-
Dosage plasmatique possible (acide valproique): 50-100 µg/ml
3- LA CARBAMAZEPINE
TEGRETOL cp 200mg, cp LP 200mg, cp LP 400mg
Indications : épilepsie / névralgie du trijumeau / troubles
bipolaires
Instauration progressive de la posologie (600 – 1200mg/j)
TT de 3ème choix car
- EI hématologique et cardiaque
- Inducteur Enzymatique  IM
(complique adaptation poso et association avec d’autres TT)
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3- LA CARBAMAZEPINE
EFFETS INDESIRABLES :
- Vertiges, somnolence, troubles digestifs (début)
- troubles cardiovasculaires (troubles du rythme)
- EI graves avec atteintes d’organes isolée ou associée
(hypersensibilité): réactions cutanées (syndrome de Lyell)
+ atteinte de la lignée sanguine (leucopénie, agranulocytose)
+ atteinte hépatique
• Bilan préalable et suivi régulier : NFS et Transaminases,
cutanée
• Dosage plasmatique possible (6 – 12 µg/ml)
4- Lamotrigine (Lamictal®)
• Efficace dans phase maniaque, épisode dépressif (++),
cycles rapides
• Efficacité et indication uniquement en tt préventif des
épisodes dépressifs
• Métabolisme inhibé par le valproate
• Métabolisme augmenté par carbamazépine
• Effets indésirables: céphalées, tremblements,
somnolence, vertiges, troubles de la vision, éruption
cutanée (rash dans 5-10% des cas)
• Augmentation progressive de posologie
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Institut de Formation en Soins Infirmiers – 1ère Année
Année universitaire 2014 - 2015
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