Lettre maire

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M…..
Maire de ……
Objet : Pharmacies d’officine.
(Monsieur, Madame) le Maire,
Le rôle et la place du pharmacien d’officine dans nos communes, dépasse le débat sur le prix de la
boîte de certains médicaments, comme j'ai pu le lire ou l'entendre.
La santé publique n'était pas une préoccupation des maires il y a encore quelques années. Ce n'est
plus le cas aujourd'hui. Nos concitoyens sont très inquiets sur l'offre de soins qui leur sera proposée à
l'avenir. C'était un sujet des dernières élections municipales dans beaucoup de communes rurales et
urbaines.
Notre commune (« ne peut pas encore être considérée comme un désert médical » ou « peut être
considérée comme un désert médical), mais la situation devient très tendue pour l'offre de médecine
générale; des médecins partent à la retraite, il n'y a pas de candidats pour racheter la patientèle qui
doit se répartir chez les généralistes en place déjà saturés (certains maires doivent intervenir pour
solliciter la bienveillance de médecins qui ne veulent pas reprendre des malades en déshérence).
En effet, la croix verte de la pharmacie fait partie intégrante, avec l’enseigne du boulanger, du boucher,
du cafetier et de l’épicier, du paysage de nos rues commerçantes et de nos centres villes. La pharmacie
est un contributeur essentiel, avec ces centaines de patients qui franchissent tous les jours le seuil
d'une officine, au maintien du commerce dans nos villes tout en rendant des services à la population.
En étant le point de passage obligé de plusieurs centaines de patients au cœur de nos villes, ou dans
nos quartiers, l'officine est l'élément majeur du maintien des commerces de proximité.
Si la croix verte venait à s'éteindre, il ne fait aucun doute que l'enseigne des autres commerces, dont
le maintien est déjà précaire, s'éteindrait aussitôt et le centre de nos villes deviendrait désert et
l’insécurité s'y installerait.
Demain, avec la libéralisation de l'installation, rien ne pourrait s'opposer au transfert de l'officine et au
déséquilibre de l’économie locale que nous pouvons éviter.
Ce risque est réel et doit préoccuper tous ceux qui ont le souci de la protection de la santé, mais aussi
celui de sauvegarder le commerce traditionnel de proximité de nos villes.
Je tenais, M. ….., à porter à votre connaissance ce point de vue fondé sur un vécu quotidien, de
l’économie de ma ville, du fonctionnement du commerce local et des officines de pharmacie qui
contribuent de façon très importante à leur maintien. Le débat au travers du prix des boites de
médicaments est un raccourci inacceptable et pas digne pour une profession qui assure, toutes les
nuits, tous les dimanches et jours fériés, une dispensation du médicament en tous points du territoire.
Le pharmacien est le seul libéral à assurer un service de garde à tout instant de la journée et de l’année.
Même le médecin généraliste libéral a jeté l’éponge, alors qu'il a prêté serment. Rien que pour cela,
l'officine de pharmacie mériterait un tout autre débat, mais hélas, aujourd'hui, la presse substitue
l’émotion à l'analyse sérieuse et confine nos concitoyens dans l'ignorance économique.
Je reste bien évidemment à votre disposition pour échanger sur ce grave sujet.
Je vous prie d'agréer, Monsieur, Madame le maire, l'expression de ma parfaite considération.
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