Master Ecosciences, Microbiologie Parcours Recherche « Ecologie Microbienne » ème Bâtiment Dubois – 2 étage Université Claude Bernard Lyon 1 69622 – VILLEURBANNE CEDEX Tel : 04 72 43 13 77 E‐mail : master2.ecomi@univ‐lyon1.fr http://spiral.univ‐lyon1.fr/Files_m/M5298/WEB/EcologieMicrobienne.htm PROPOSITION SUJET de MASTER 2014‐2015 TITRE : Système immunitaire inné de la plante et recrutement des bactéries de la rhizosphère. Nom, Prénom du Maitre de Stage : Xavier Nesme / Franck Bertolla Qualité : Responsable d'équipe de recherche / Maître de Conférence des Universités Téléphone : + 33 (0)4 72 44 82 89 E‐mail : nesme@univ‐lyon1.fr / franck.bertolla@univ‐lyon1.fr Laboratoire d’accueil, UMR CNRS 5557 Ecologie Microbienne – Y. MOENNE‐LOCCOZ Responsable(s) et équipe(s) : Equipe "Diversité et adaptation des bactéries phytopathogènes" (X. Nesme) Bat. G. Mendel, 16 rue R. Dubois 69622 Villeurbanne Cedex Nom du candidat éventuellement proposé : S'il n'est pas retenu, acceptez‐vous un autre candidat ? Oui ‐ Non Description du sujet au verso ⇒ Enjeux et problématique La plante possède un système immunitaire inné qui lui permet de résister aux pathogènes. La première ligne de défense du système repose sur la reconnaissance de motifs moléculaires microbiens1 par des récepteurs membranaires2 qui élicitent en retour les défenses de la plante, conduisant à l'élimination des micro-organismes3. Les motifs reconnus à cette étape sont partagés par un très grand nombre de microorganismes incluant pathogènes et non-pathogènes. C'est pourquoi nous faisons l'hypothèse que la reconnaissance de motifs moléculaires généraux pourrait également intervenir dans la colonisation de la plante par des micro-organismes commensaux de la plante, notamment dans la rhizosphère. Nous voulons vérifier cette hypothèse en étudiant l'effet de la présence d'un tel récepteur sur la colonisation de la racine et sur la diversité taxonomique des bactéries du sol recrutées dans le microbiote racinaire. Le projet se base sur la comparaison de lignées végétales quasi isogéniques, c'est-à-dire différant uniquement par la présence d'un récepteur végétal bien identifié. Le récepteur étudié est EFR, un récepteur propre aux Brassicacées qui reconnait le facteur d'élongation des bactéries. L'introduction du gène EFR de l'arabette dans des lignées de tomate, de tabac et luzerne a été réalisée. Les lignées ainsi transformées ont acquis une résistance notoire à une large gamme de pathogènes bactériens4, montrant que ce gène est fonctionnel et capable de modifier le système immunitaire des plantes transformées (i.e. EFR+). Ainsi, il y a moins de cellules végétales transformées par Agrobacterium fabrum chez les plantes EFR+ que chez les plantes sauvages nativement dépourvues du récepteur EFR (i.e. EFR-). Remarquablement, quand il est dépourvu du plasmide de virulence (pTi), A. fabrum agit comme un simple commensal, recruté en abondance dans le microbiote de la luzerne. A. fabrum est de ce fait un bon candidat pour étudier l'effet d'EFR sur la colonisation des racines par une bactérie commensale. En outre, les gènes déterminants la niche écologique spécifique d'A. fabrum5 apparaissent impliqués dans la colonisation de territoires particuliers de la racine de luzerne qui constituent de fait le lieu de la niche écologique spécifique de cette bactérie6. La question se pose alors de l'interaction entre effet du système immunitaire de la plante et colonisation de ces territoires racinaires particuliers. A l'échelle du microbiote racinaire, le profilage taxonomique basé sur le polymorphisme de taille de l'intergène 16S-23S de l'opéron ribosomique (ARISA), a révélé des différences significatives dans les profils ARISA des lignées sauvages et EFR+7, montrant que plusieurs taxons bactériens normalement présents dans le microbiote des lignées sauvages ne sont pas recrutés dans la rhizosphère des plantes EFR+. Ces taxons particulièrement sensibles au système immunitaire de la luzerne doivent maintenant être identifiés. Objectifs Le projet a pour objectifs (i) de mettre en évidence les différences de colonisation des racines de luzerne (Medicago truncatula) sauvage (EFR-) et transformées (EFR+) par A. fabrum affecté ou non dans les gènes déterminant l'accès à sa niche écologique spécifique au niveau des racines ; (ii) d'identifier les principales espèces bactériennes dont le recrutement dans la rhizosphère est affecté chez les plantes EFR+. Démarche expérimentales : La souche C58C1 d'A. fabrum dépourvue de plasmide Ti sera marquée constitutivement par le gène de synthèse de la GFP. Cette souche sera utilisée pour étudier par microscopie confocale la colonisation de jeunes plantes de M. truncatula EFR+ et EFR- cultivées en conditions axéniques. Des mutants affectés dans les gènes spécifiques d'espèces, marqués à la GFP, seront construits pour étudier l'interaction entre adaptations spécifiques d'A. fabrum et effet d'EFR sur la colonisation des plantes. Les ADN métagénomiques extraits du sol nu et du sol rhizosphérique de lignées végétales isogéniques présentant ou pas le gène EFR chez A. thaliana, S. lycopersicum, N. benthamiana et M. truncatula (i.e. quatre couples sauvage/mutant) qui ont servi aux analyses ARISA seront utilisés pour amplifier une région hypervariable du gène 16S avant séquençage par la technique Illumina. Les données de séquençage feront l'objet d'analyses bioinformatique et biostatistique pour identifier les taxons d'intérêt. Collaborations : C. Prigent-Combaret pour les aspects de microscopie confocale ; plateforme Ibio de l’UMR CNRS 5557; pour les aspects biostatistique ; et C. Zipfel, The Sainsbury Laboratory (Norwich, UK) qui a construit les lignées mutantes. Le sujet est prévu pour une poursuite en thèse. 1 PAMP ou MAMP pour pathogen [ou microbe] associated molecular patterns PRR pour pattern-recognition receptors 3 PTI pour PAMP-triggered immunity 4 Lacombe et al. (2010) doi:10.1038/nbt.1613 5 Lassalle et al. (2011) doi:10.1093/gbe/evr070 6 Renoud (2011) mémoire de master 2, Ecologie Microbienne, Université Lyon 1, non publié. 7 Costerousse (2012) mémoire de master 2, Ecologie Microbienne, Université Lyon 1, non publié. 2