corridorinfo 32 plantes invasives

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Développement Durable pour le Nord et le Pas de Calais
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32
Numéro
Rédaction : Céline Wattez Ménard et Jean-Louis Wattez
Qu’est ce qu’une plante invasive?
On considère comme invasives les plantes exotiques (plantes provenant d’une autre région du monde) introduites dans le milieu,
volontairement ou non, qui se développent de façon naturelle,
perturbant le fonctionnement des écosystèmes par leur prolifération.
L’introduction des espèces exotiques est un phénomène qui existe
depuis de nombreux siècles. Toutefois, le rythme actuel et l’intensité de leur propagation sont tellement importants qu’on observe
aujourd’hui une modification complète de certains écosystèmes
avec un remplacement des espèces indigènes (régionales) par des
espèces exotiques.
Les espèces invasives en France sont originaires de différents
continents : Amérique du Nord et du Sud, Est de l’Asie, Afrique du
Sud…La présence de plantes invasives est observée dans de nombreux habitats, mais dans le Nord de la France, les milieux humides sont parmi les plus touchés.
Principales caractéristiques des plantes invasives :
•
Elles ont un développement rapide et sont très compétitives
•
Elles n’ont pas de parasites ou de consommateurs connus
dans les régions touchées
•
Elles colonisent préférentiellement les milieux perturbés ou
fragiles (invasion rapide des milieux artificialisés, dégradés
ou appauvris en espèces).
Pas de confusion!
Il ne faut pas les confondre avec les plantes pouvant être qualifiées
d’« envahissantes » comme les orties, les
ronces, le chardon des champs ou encore
la petite lentille d’eau, plantes indigènes
dont la prolifération témoigne d’un dysfonctionnement ou perturbation du milieu, parfois temporaire. Il ne s’agit pas
non plus de « mauvaises herbes » au
sens agronomique du terme.
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printemps 2004 causant la mort de nombreux poissons.
L’éradication a nécessité des moyens importants et une surveillance continue.
Photos Pierre Rolin
Quelques plantes invasives de la région
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d'eau, les milieux humides, les fossés,
les canaux d'irrigation, les abords des
routes, et les milieux perturbés.
Problèmes posés : Elle forme des
peuplements denses qui étouffent les
espèces indigènes, appauvrissant ainsi
la diversité biologique des écosystèmes. Elle ne fixe pas les berges et accroît les risques d'inondation, en raison des tiges mortes qui flottent à la
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Milieux colonisés : Elle se développe sur les berges et les alluvions
des rivières, canaux, fossés ou sur
les talus humides. On la rencontre
rarement dans les milieux plus secs
à l’exception de certains jardins.
Problèmes posés : Réduction de la
biodiversité et limitation de la régénération des ligneux en zone alluviale ; Gêne pour la circulation et
l’accès des usagers aux rives ; Fragilisation des berges et favorisation
de l’érosion après disparition de la
plante l’hiver.
Milieux colonisés : Cette plante se développe sur les talus, le long des routes,
et chemins, dans les terrains vagues et
friches, de préférence en terrain riche et
fertile, plutôt frais.
Problèmes posés : la Berce du Caucase
est une espèce très compétitive, elle
élimine la plupart des espèces régionales
là où elle s’implante, de par sa croissance rapide et sa grande taille.
Attention, toutes les parties de la plante contiennent des substances chimiques qui provoquent, suite à un contact direct
avec la peau, de fortes réactions allergiques, voir des brûlures
si exposition au soleil!
Actuellement, la Jussie est classée parmi les plantes les plus
envahissantes des milieux aquatiques français.
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Milieux colonisés : Eaux stagnantes ou à
faible courant tel que les étangs, mares,
canaux, prairies humides.
Problèmes posés : Réduction de la biodiversité ; Gêne vis-à-vis des écoulements
et des usages liés à l’eau (navigation,
pêche, sports nautiques) ; Comblement
des milieux ; Modification de la qualité
physico-chimique des eaux.
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Milieux colonisés et problèmes posés : Cette plante de la famille des
ombellifères est une espèce très compétitive vis-à-vis des autres végétaux.
Elle prolifère dans les eaux stagnantes ou à débit lent où elle forme des
herbiers denses et étendus qui étouffent les espèces régionales.
Elle accélère la sédimentation des
plans d’eau et constitue un frein hydraulique important pouvant accroître le risque d’inondation. Elle perturbe fortement les activités et loisirs
nautiques.
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Milieux colonisés : Ces plantes peuvent coloniser des milieux aquatiques
variés, à eaux stagnantes ou faiblement courantes.
Problèmes posés : obstacle à l’écoulement des eaux, anoxies temporaires
(manque d’oxygène) lors de la décomposition des tiges si la plante est très
abondante ; augmentation de la sédimentation ; concurrence fortement
les espèces aquatiques locales jusqu’à
leur élimination ; gêne pour la pratique de certains loisirs liés à l’eau.
L’impact économique des plantes invasives des zones humides est important : les risques d’inondation et
la gêne pour les usages (agriculture, navigation, pêche et loisirs…) nécessitent un entretien coûteux des
zones envahies.
Des espèces invasives
introduites pour leur esthétique...
Les asters américains
Aster lancéolé (Aster lanceolatus Willd.)
Aster de Virginie
(Aster novi-belgii L.) Aster à feuilles de
saule (Aster salignus Willd.)
Ce sont des espèces très compétitives,
formant des colonies denses qui concurrencent fortement les végétations prairiales ou les mégaphorbiaies dans les
zones humides, dont certaines présentent un grand intérêt patrimonial.
le Buddleia de David (Buddleia davidii)
également appelé « Arbre à Papillon ».
Découvert en Chine par le missionnaire
français Armand David et importé à la
fin du XIXème siècle, il a aujourd’hui
envahi de nombreux milieux, notamment la quasi-totalité des voies de chemin de fer.
Mobilisation
De nombreux organismes se mobilisent
pour faire face à cette menace. A l’échelle
internationale, de multiples conventions
ratifiées par la France (Convention sur la
Diversité Biologique, Convention de Bonn,
de Berne ou de Washington...) ont identifié les espèces exotiques envahissantes
comme une menace majeure.
C’est également au niveau national que la
prise de conscience évolue : qu’il s’agisse
du Grenelle de l’Environnement ou de la
stratégie nationale du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement
Durable et de la Mer, la restauration de la
biodiversité passe inévitablement par une
lutte contre les invasives (constitution de
différents réseaux de surveillance, renforcement des moyens de prévention, volet
communication...) .
Comment lutter?
Dans des milieux aquatiques (mares, bassins, aquariums…) :
- Les oiseaux sont capables « d’exporter » des plantes invasives vers les milieux naturels ! Arrachez les plantes
invasives avec toutes les précautions nécessaires pour éviter la dissémination de fragments de tiges, de racines
ou de feuilles. Faites les sécher avant de les incinérer.
- Veillez à ne pas vous débarrasser n’importe comment de vos déchets d’aquariums. Ne jetez aucun fragment
de ces plantes dans le milieu naturel ou dans une mare, un étang….
Dans vos jardins :
- Coupez ou arrachez plusieurs fois par an les plantes produisant des rhizomes en veillant en particulier à extraire les parties souterraines et éviter la dissémination de fragments.
- Ne les laissez pas fleurir et propager leurs graines
- La fauche répétée plusieurs fois par an peut faire diminuer les surfaces envahies, notamment si elle a lieu
avant maturation complète des semences.
- Installez d’autres plantes et arbustes associés à un paillage pour limiter le retour des invasives.
- La lutte biologique reste pour le moment une voie d’expérimentation, elle présente un espoir mais aussi des
dangers (introduction de nouvelles espèces exotiques).
- Ne jetez aucun fragment de ces plantes en milieu naturel ; ne les compostez pas, préférez le séchage et l’incinération !
- Ne déplacez pas les terres contaminées.
Dimanche 9 octobre 2011
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