Association loi 1901 agréée par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable pour le Nord et le Pas de Calais 117 rue de la Croix Marmuse 62136 Lestrem Tel : 03 21 26 14 69 Messagerie : [email protected] internet : www.lestrem-nature.org SIRET : 433 925 039 00011 32 Numéro Rédaction : Céline Wattez Ménard et Jean-Louis Wattez Qu’est ce qu’une plante invasive? On considère comme invasives les plantes exotiques (plantes provenant d’une autre région du monde) introduites dans le milieu, volontairement ou non, qui se développent de façon naturelle, perturbant le fonctionnement des écosystèmes par leur prolifération. L’introduction des espèces exotiques est un phénomène qui existe depuis de nombreux siècles. Toutefois, le rythme actuel et l’intensité de leur propagation sont tellement importants qu’on observe aujourd’hui une modification complète de certains écosystèmes avec un remplacement des espèces indigènes (régionales) par des espèces exotiques. Les espèces invasives en France sont originaires de différents continents : Amérique du Nord et du Sud, Est de l’Asie, Afrique du Sud…La présence de plantes invasives est observée dans de nombreux habitats, mais dans le Nord de la France, les milieux humides sont parmi les plus touchés. Principales caractéristiques des plantes invasives : • Elles ont un développement rapide et sont très compétitives • Elles n’ont pas de parasites ou de consommateurs connus dans les régions touchées • Elles colonisent préférentiellement les milieux perturbés ou fragiles (invasion rapide des milieux artificialisés, dégradés ou appauvris en espèces). Pas de confusion! Il ne faut pas les confondre avec les plantes pouvant être qualifiées d’« envahissantes » comme les orties, les ronces, le chardon des champs ou encore la petite lentille d’eau, plantes indigènes dont la prolifération témoigne d’un dysfonctionnement ou perturbation du milieu, parfois temporaire. Il ne s’agit pas non plus de « mauvaises herbes » au sens agronomique du terme. Non invasive e Invasiv La Vieille Lys à Haveskerque en 2004 L’hydrocotyle fausse renoncule a envahi la Vieille Lys à Haverskerque à la fin du printemps 2004 causant la mort de nombreux poissons. L’éradication a nécessité des moyens importants et une surveillance continue. Photos Pierre Rolin Quelques plantes invasives de la région u Japon La Renouée d n dévelopRenouée du Japo la , se eu at m izo Plante rh mblables à celles s et noueuses, se se eu cr es tig s de pe ois. Ses ut en quelques m ha de m 3 de u, du bambo tronquées à la es, brusquement al ov nt so les uil fe . Elle pos20 cm de longueur er ur es m t an uv base, po oncer à plus de qui peuvent s'enf es m izo rh s de de sè alement sur 7 et s'étendre latér 2 m de profondeur des toxines qui erraines libèrent ut so es tig s Ce ! m ux. Les t d'autres végéta en em iss bl ta l'é t empêchen âtre sont regrouverdâtre à blanch ne jau un d’ s ur fle d’Août à Octobre. pées en grappes t par dissémifait principalemen se n tio uc od pr re Sa de tiges. ts de rhizomes et nation de fragmen ica Fallopia japon C’est l’une des 100 pires espèces envahiss antes de la planète selon l'Union mondiale pour la na ture (UICN). Milieux colonisés : La renouée du Japon colonise les bords des plans d'eau, les milieux humides, les fossés, les canaux d'irrigation, les abords des routes, et les milieux perturbés. Problèmes posés : Elle forme des peuplements denses qui étouffent les espèces indigènes, appauvrissant ainsi la diversité biologique des écosystèmes. Elle ne fixe pas les berges et accroît les risques d'inondation, en raison des tiges mortes qui flottent à la surface de l'eau au printemps e Géante La Balsamin a, cette annueline de l’Himalay m lsa Ba e lé pe nces par Aussi ap s autres impatie de t en m sé ai le se distingue cillées par 3, posées ou verti op s ée nt de s lle ant atses feui et sa taille pouv es pr ur po s ur ses grandes fle long apparaisde 2,5 à 4 cm de s ur fle s Le . m 2 on teindre unies d’un éper octobre, sont m à et ill ju ude ps ca nt se des its ressemblent à fru s Le . bé ur co t re fortemen late au moind i à maturité, éc qu s ée ng n lo iro al nv s le nes (e nombreuses grai de t an et oj pr . contact, e distance de 2 m antes) jusqu’à un pl r pa s ne ai gr 0 80 andulifera Impatiens Gl Caucase La Berce du ème fleurit la 3 yptophyte, qui icr m hé ce pè es rt après la C’est une juillet, puis meu et in ju e ème tr en s ou 4 année de nombreuse t naissance à an nn do n, atio rb fructifica Cette plante he t au printemps. en rm ge i qu es grain avec une tige de m de hauteur, 3 e dr in te at atteignant cée peut belle terminale om e un et parfois 10 cm tées ont égales feuilles segmen Le ! re èt am di 1,5m de rtantes. sions très impo ment des dimen ianum mantegazz Heracleum Milieux colonisés : Elle se développe sur les berges et les alluvions des rivières, canaux, fossés ou sur les talus humides. On la rencontre rarement dans les milieux plus secs à l’exception de certains jardins. Problèmes posés : Réduction de la biodiversité et limitation de la régénération des ligneux en zone alluviale ; Gêne pour la circulation et l’accès des usagers aux rives ; Fragilisation des berges et favorisation de l’érosion après disparition de la plante l’hiver. Milieux colonisés : Cette plante se développe sur les talus, le long des routes, et chemins, dans les terrains vagues et friches, de préférence en terrain riche et fertile, plutôt frais. Problèmes posés : la Berce du Caucase est une espèce très compétitive, elle élimine la plupart des espèces régionales là où elle s’implante, de par sa croissance rapide et sa grande taille. Attention, toutes les parties de la plante contiennent des substances chimiques qui provoquent, suite à un contact direct avec la peau, de fortes réactions allergiques, voir des brûlures si exposition au soleil! Actuellement, la Jussie est classée parmi les plantes les plus envahissantes des milieux aquatiques français. randes La Jussie à g pante fleurs ou ram présentent de et noueuses et es id rig nt so es s alternes et Les tig ntives. Les feuille ve ad es cin ra s se visibles. Les nombreu s nervures bien de t en èd ss po s et poilues brillante es sont lancéolées nn rie aé es tig s l’eau sont feuilles de nt à la surface de tte flo i qu s lle ce s fleurs de 3 alors que t des rosettes. Le an rm fo , es br gla ovales et tales jaune vif. re possèdent 5 pé lonisation à 5 cm de diamèt outs pour une co at s de t en èd ss po Les Jussies oissance rapide aquatiques : cr ux ilie m s de rapide très actiation végétative lic tip ul m r), ou /j à (jusqu’à 2 cm l'eau, résistance ssémination par di et ) ge ra tu ou os ve (b rme pr eresse sous une fo ch sé de es ain m plusieurs se s rhizomes. Elles l'hiver grâce à leur t en iv rv su es Ell trée. is des nuadaptation vis-à-v d’ é cit pa ca de ont une gran reproduction des trat. Le mode de bs su du et s nt gment trime gétatif. Chaque fra vé t en m lle ie nt se Jussies est es bouturer et forun nœud peut se nt rta po m co e de tig . un nouvel individu mer rapidement Milieux colonisés : Eaux stagnantes ou à faible courant tel que les étangs, mares, canaux, prairies humides. Problèmes posés : Réduction de la biodiversité ; Gêne vis-à-vis des écoulements et des usages liés à l’eau (navigation, pêche, sports nautiques) ; Comblement des milieux ; Modification de la qualité physico-chimique des eaux. andiflora Ludwigia gr ploides Ludwigia pe eusseL’Hydrocotyle fa renoncule Milieux colonisés et problèmes posés : Cette plante de la famille des ombellifères est une espèce très compétitive vis-à-vis des autres végétaux. Elle prolifère dans les eaux stagnantes ou à débit lent où elle forme des herbiers denses et étendus qui étouffent les espèces régionales. Elle accélère la sédimentation des plans d’eau et constitue un frein hydraulique important pouvant accroître le risque d’inondation. Elle perturbe fortement les activités et loisirs nautiques. tiges porou amphibie à longues Plante fixée aquatique es, arrondies nœuds. Feuilles altern x au s ine rac s de t tan t à octobre, raison discrète, d’aoû en forme de cœur. Flo l’eau, mass blanches au ras de ur fle es tit pe de ec av propage par ge. L’hydrocotyle se quées par le feuilla bouturage. nunculoides Hydrocotyle ra anad a Elodée du C uttall s. Les N e d e é d lo E ramifiée mergée à tiges plante im sont dispoIl s’agit d’une ées aux bords, ul ic nt de t en lles étroites feuilles, finem L’Elodée à feui e. tig la de ur s feuilles lisées par 3 auto Canada par se du e dé lo l’é i s’enroulent se distingue de rs le bas et qu ve s ée qu ar néaires plutôt tire-bouchon. manière d’un la à e ettent la êm -m le sur el écialisés, perm sp s on ge ur bo s, n. Des hibernacle sa multiplicatio ndant l’hiver et pe e s èc de sp t l’e men survie de s le réchauffe dè t en pp lo ve Les tiges se dé tout l’été. ps et pendant m te in pr du Il est difficile, pour un regard eaux à la fin nadensis Elodea Ca ttalli Elodea Nu non averti, de différencier l’une de l’autre espèce. Milieux colonisés : Ces plantes peuvent coloniser des milieux aquatiques variés, à eaux stagnantes ou faiblement courantes. Problèmes posés : obstacle à l’écoulement des eaux, anoxies temporaires (manque d’oxygène) lors de la décomposition des tiges si la plante est très abondante ; augmentation de la sédimentation ; concurrence fortement les espèces aquatiques locales jusqu’à leur élimination ; gêne pour la pratique de certains loisirs liés à l’eau. L’impact économique des plantes invasives des zones humides est important : les risques d’inondation et la gêne pour les usages (agriculture, navigation, pêche et loisirs…) nécessitent un entretien coûteux des zones envahies. Des espèces invasives introduites pour leur esthétique... Les asters américains Aster lancéolé (Aster lanceolatus Willd.) Aster de Virginie (Aster novi-belgii L.) Aster à feuilles de saule (Aster salignus Willd.) Ce sont des espèces très compétitives, formant des colonies denses qui concurrencent fortement les végétations prairiales ou les mégaphorbiaies dans les zones humides, dont certaines présentent un grand intérêt patrimonial. le Buddleia de David (Buddleia davidii) également appelé « Arbre à Papillon ». Découvert en Chine par le missionnaire français Armand David et importé à la fin du XIXème siècle, il a aujourd’hui envahi de nombreux milieux, notamment la quasi-totalité des voies de chemin de fer. Mobilisation De nombreux organismes se mobilisent pour faire face à cette menace. A l’échelle internationale, de multiples conventions ratifiées par la France (Convention sur la Diversité Biologique, Convention de Bonn, de Berne ou de Washington...) ont identifié les espèces exotiques envahissantes comme une menace majeure. C’est également au niveau national que la prise de conscience évolue : qu’il s’agisse du Grenelle de l’Environnement ou de la stratégie nationale du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer, la restauration de la biodiversité passe inévitablement par une lutte contre les invasives (constitution de différents réseaux de surveillance, renforcement des moyens de prévention, volet communication...) . Comment lutter? Dans des milieux aquatiques (mares, bassins, aquariums…) : - Les oiseaux sont capables « d’exporter » des plantes invasives vers les milieux naturels ! Arrachez les plantes invasives avec toutes les précautions nécessaires pour éviter la dissémination de fragments de tiges, de racines ou de feuilles. Faites les sécher avant de les incinérer. - Veillez à ne pas vous débarrasser n’importe comment de vos déchets d’aquariums. Ne jetez aucun fragment de ces plantes dans le milieu naturel ou dans une mare, un étang…. Dans vos jardins : - Coupez ou arrachez plusieurs fois par an les plantes produisant des rhizomes en veillant en particulier à extraire les parties souterraines et éviter la dissémination de fragments. - Ne les laissez pas fleurir et propager leurs graines - La fauche répétée plusieurs fois par an peut faire diminuer les surfaces envahies, notamment si elle a lieu avant maturation complète des semences. - Installez d’autres plantes et arbustes associés à un paillage pour limiter le retour des invasives. - La lutte biologique reste pour le moment une voie d’expérimentation, elle présente un espoir mais aussi des dangers (introduction de nouvelles espèces exotiques). - Ne jetez aucun fragment de ces plantes en milieu naturel ; ne les compostez pas, préférez le séchage et l’incinération ! - Ne déplacez pas les terres contaminées. Dimanche 9 octobre 2011 Vivre 22ème Marché du Mieux Imprimé sur papier recyclé 1 tonne de papier recyclé économise 17 arbres, 1m3 d'espace en décharge, 30 kg de polluants atmosphériques, consomme 6 fois moins d'énergie et 9 fois moins d'eau pure.