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7SN06TE0723 Partie2Activite1 (3)

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Séquence 7 — Partie II – L’organisme débordé
dans ses capacités d’adaptation
ACTIVITÉ 1 – Stress chronique et modifications des
structures cérébrales
PRÉSENTATION
Introduction :
Nous avons vu dans la première partie de la Séquence 7 les caractéristiques du stress aigu
avec la phase d’alarme (libération d’adrénaline) et la phase de résistance (libération de
cortisol). Le stress aigu est une situation ponctuelle puisqu’un rétrocontrôle négatif permet
une résilience de l’organisme et un retour à des paramètres physiologiques normaux et
stables. Il convient de s’interroger sur une autre forme de stress, qui s’installe dans le
temps : le stress chronique.
Problématique :
Quels sont les caractéristiques du stress chronique et ses effets sur les structures
cérébrales ?
Temps indicatif :
Le temps conseillé pour cette séance est de 90 minutes.
Résumé de la séance :
Cette séance va nous permettre de comprendre ce qu’est le stress chronique et
comment il peut conduire à un dysfonctionnement de la boucle de régulation tout en
modifiant certaines structures cérébrales.
Objectifs :
 Interpréter des données cliniques et expérimentales pour caractériser le stress
chronique et montrer ses effets sur la boucle de régulation du cortisol et sur les
structures cérébrales.
CNED - TERMINALE - SVT – SÉQUENCE 7 – Partie II – Activité 1
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ACTIVITÉS
1. Les caractéristiques du stress chronique
Document 1 : Expériences de stress chronique chez la souris
Des souris sont immobilisées à l’intérieur d’un tube aéré. Cette procédure, facile à mettre
en œuvre, n’inflige aucune douleur physique aux animaux mais génère un stress aigu dans
le cas du lot 1 et un stress chronique dans le lot 2.
Lot témoin : Pas d’immobilisation
Lot 1 : L’immobilisation dure 5 minutes par jour, pendant 15 jours
Lot 2 : L’immobilisation dure 5 heures par jour, pendant 15 jours
Résultats
Lot
1
2
Résultats : variation de la masse en % par rapport au témoin
Thymus
Rate
Ganglion lymphatique
Corticosurrénale
-1 %
+2 %
-1 %
+1 %
- 50* %
- 51* %
- 55* %
+ 35* %
À noter : Le thymus, la rate et le ganglion lymphatique sont des organes du système
immunitaire.
* : Différence significative
Document 2 : Les causes d’un stress chronique
Par définition le stress devient chronique lorsque l’état de stress dure dans le temps et/ou
qu’il est trop intense. L’organisme est capable de s’adapter à un stress aigu (Séquence 7,
première partie) mais dans le cas d’un stress chronique il est dépassé et n’arrive pas à
s’adapter à la situation.
L’éventail des situations qui peuvent conduire à un stress chronique est assez large : un
traumatisme important que l’on surmonte mal (syndrome post-traumatique), la pression
au travail, une pathologie chronique (psoriasis, cancer, …), les périodes d’examens
scolaires, …
SPI : Belin Education/Humensis, 2020 Manuel SVT Terminale spécialité
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Document 3 : Les symptômes du stress chronique dans la population humaine
À noter : Les symptômes ne sont pas spécifiques de la situation ayant conduit à l’état de
stress chronique.
Question 1
D’après le document 1, décrire et interpréter les variations de la masse des organes
étudiés dans le cas d’un stress aigu et d’un stress chronique.
Question 2
En mettant en relation les documents 1 et 2, identifier la cause expérimentale du stress
chronique et expliquer en quoi la réponse n’est pas adaptée.
Question 3
En mettant en relation les documents 1 et 3, identifier les conséquences sur l’organisme
d’un stress chronique.
Transition : Comment expliquer l’absence de résilience dans le cas du stress chronique ?
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2. Le dysfonctionnement du rétrocontrôle négatif de l’axe corticotrope
À la suite d’un stress aigu, la formation du complexe récepteur-cortisol au niveau du cortex
préfrontal, de l’amygdale et de l’hippocampe favorise le rétrocontrôle négatif de l’axe
hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien pour permettre de retrouver une
concentration de cortisol normale et une résilience de l’organisme.
Document 1 : Représentation schématique de l’axe corticotrope
Rappel : CRH = corticolibérine
Document 2 : Expression des récepteurs au cortisol
Question
À partir de l’analyse rigoureuse des documents, expliquer pour chaque structure
cérébrale, comment le stress chronique peut conduire à un dysfonctionnement du
rétrocontrôle négatif de l’axe corticotrope.
Transition : Quelles seront les conséquences de l’excès de cortisol sur les structures
cérébrales ?
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3. Effet du stress chronique sur les structures cérébrales
Document 1 : Stress chronique et variation du volume de différentes structures cérébrales
Document 2 : Stress chronique et expression d’un gène de la plasticité cérébrale
Le gène Ntrk2 code une
protéine impliquée dans
la survie, la prolifération,
la migration et la
différenciation des
cellules nerveuses, ainsi
que dans la formation
des synapses.
Document 3 : Ramification dendritique de différentes structures cérébrales
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Question 1
Décrire les variations du volume des structures cérébrales étudiées dans le cas d’un
stress chronique et émettre une hypothèse pour en expliquer l’origine.
Question 2
À partir de l’analyse rigoureuse des documents 2 et 3, expliquer les mécanismes qui
entrainent une modification du volume de l’hippocampe.
Question 3
À l’aide des informations tirées de la partie 2 (Le dysfonctionnement du rétrocontrôle
négatif de l’axe corticotrope), réaliser un schéma de causalité expliquant comment le
stress chronique peut conduire à des modifications de l’amygdale et du cortex
préfrontal.
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CORRECTION
1. Les caractéristiques du stress chronique
Question 1
D’après le document 1, décrire et interpréter les variations de la masse des organes
étudiés dans le cas d’un stress aigu et d’un stress chronique.
Éléments de réponse :
• Dans le cas d’un stress aigu (lot 1), on observe une variation de plus ou moins 2 % de la
masse des organes par rapport au témoin. Il n’y a pas donc pas de variation significative de
la masse des organes.
• Dans le cas d’un stress chronique (lot 2), on observe une diminution moyenne de 52 % de
la masse des organes du système immunitaire par rapport au témoin. Il y a aussi une
augmentation significative (+35 %) de la masse des glandes corticosurrénales.
• On en déduit que le stress aigu n’a pas d’influence significative sur la masse des organes
alors que le stress chronique entraine des variations significatives sur les organes étudiés,
entrainant probablement des conséquences physiologiques à long terme.
Question 2
En mettant en relation les documents 1 et 2, identifier la cause expérimentale du stress
chronique et expliquer en quoi la réponse n’est pas adaptée.
Éléments de réponse :
• Les deux lots sont soumis à des situations stressantes quotidiennes. Dans le lot 1, la
situation stressante dure 5 minutes alors que dans le lot 2 elle dure 5 heures. Ce n’est donc
pas la récurrence, ni l’intensité (similaire) qui est en jeu mais la longueur de l’épisode
stressant.
• L’inadaptation correspond dans l’expérience à la variation de la masse des organes dans
le cas du stress chronique. Cette variation montre qu’il n’y a pas de résilience puisque des
écarts significatifs de la masse sont observés par rapport au témoin qui ne subit pas de
stress. Il n’y a donc pas de « retour à la normale » mais des conséquences durables sur
l’organisme.
Question 3
En mettant en relation les documents 1 et 3, identifier les conséquences sur l’organisme
d’un stress chronique.
Éléments de réponse :
• L’expérience montre que dans le cas d’un stress chronique, des organes sont modifiés
dans leur masse (atrophie ou hypertrophie). Comme ces organes sont impliqués dans des
fonctions spécifiques (défense immunitaire et sécrétion de cortisol) il est probable que leur
fonction soit affectée, entrainant des troubles à l’échelle de l’organisme.
• Le document 3 présente des troubles à l’échelle de l’organisme en distinguant trois
catégories de symptômes : physique, mental-émotionnel et comportemental. Le stress
chronique peut donc avoir de lourdes conséquences sur la santé de l’individu.
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2. Le dysfonctionnement du rétrocontrôle négatif de l’axe corticotrope
Document 1 : Représentation
schématique de l’axe corticotrope
Document 2 : Expression des
récepteurs au cortisol
Question
À partir de l’analyse rigoureuse des documents, expliquer pour chaque structure
cérébrale, comment le stress chronique peut conduire à un dysfonctionnement du
rétrocontrôle négatif de l’axe corticotrope.
Éléments de réponse :
• Un stress chronique a pour conséquence une diminution (environ 50 %) du nombre de
récepteurs au niveau de l’hippocampe et du cortex préfrontal. La diminution de la
sensibilité au cortisol va diminuer l’activation de leurs neurones sur les neurones préoptique (NPO) de l’hypothalamus.
• Le nombre de récepteurs au cortisol au niveau de l’amygdale ne varie pas au cours d’un
stress chronique mais l’augmentation de la concentration de cortisol va stimuler davantage
les neurones de l’amygdale qui vont augmenter leur action inhibitrice sur les NPO.
• Pour ces trois structures cérébrales, la conséquence d’un stress chronique est la
diminution de l’activité des synapses inhibitrices des NPO qui va donc augmenter l’activité
des neurones du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus, sécréteur de CRH
(corticolibérine).
• L’augmentation de la production de CRH va provoquer une augmentation de la
production de cortisol par les glandes corticosurrénales. Le dysfonctionnement du
rétrocontrôle négatif du cortisol induit par le stress chronique va donc empêcher la
résilience de l’organisme.
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3. Effet du stress chronique sur les structures cérébrales
Document 1 : Stress chronique et
variation du volume de différentes
structures cérébrales
Document 2 : Stress chronique et expression d’un gène de la plasticité cérébrale
Le gène Ntrk2 code une protéine
impliquée dans la survie, la
prolifération, la migration et la
différenciation des cellules nerveuses,
ainsi que dans la formation des
synapses.
Document 3 : Ramification
dendritique de différentes structures
cérébrales
Question 1
Décrire les variations du volume des structures cérébrales étudiées dans le cas d’un
stress chronique et émettre une hypothèse pour en expliquer l’origine.
Éléments de réponse :
• Une hypersécrétion de cortisol a pour conséquence une diminution du volume de
l’hippocampe et du cortex préfrontal mais une augmentation du volume de l’amygdale.
• Les observations réalisées à la partie précédente permettent de proposer une
hypothèse : Une diminution de la sensibilité au cortisol lié à la diminution du nombre de
récepteurs aux glucocorticoïdes permettrait d’expliquer la diminution du volume de
l’hippocampe et du cortex préfrontal. L’augmentation du volume de l’amygdale pourrait
s’expliquer par une suractivation au cortisol.
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Question 2
À partir de l’analyse rigoureuse des documents 2 et 3, expliquer les mécanismes qui
entraînent une modification du volume de l’hippocampe.
Éléments de réponse :
• Le stress chronique a pour conséquence une diminution de l’expression du gène Ntrk2
qui code une protéine impliquée dans la prolifération des cellules nerveuses ainsi que dans
la formation de nouvelles synapses (Document 2) et une diminution du nombre de
ramifications dendritiques par neurones dans l’hippocampe (Document 3).
• Au cours d’un stress chronique, la diminution du volume de l’hippocampe provient d’une
diminution des ramifications dendritiques qui provient elle-même d’une diminution de
l’expression du gène Ntrk2.
Question 3
À l’aide des informations tirées de la partie 2 (Le dysfonctionnement du rétrocontrôle
négatif de l’axe corticotrope), réaliser un schéma de causalité expliquant comment le
stress chronique peut conduire à des modifications de l’amygdale et du cortex
préfrontal.
Éléments de réponse :
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BILAN
Activité 1 – Stress chronique et modifications des structures cérébrales
Les caractéristiques du stress chronique
 Le stress devient chronique lorsque les stimuli stressants durent trop longtemps ou
sont trop intenses et que l’organisme n’arrive plus à s’adapter.
 Le stress chronique entraîne des troubles physiologiques conduisant à des
symptômes physiques, cognitifs et comportementaux.
Le dysfonctionnement du rétrocontrôle négatif de l’axe corticotrope
 Au cours d’un stress chronique, il y a une diminution du nombre de récepteurs au
cortisol qui entraîne une baisse du rétrocontrôle négatif sur l’axe corticotrope.
 Le dysfonctionnement du rétrocontrôle négatif du cortisol empêche un retour à une
cortisolémie basale et empêche ainsi la résilience de l’organisme.
Effet du stress chronique sur les structures cérébrales
 Les trop fortes concentrations de cortisol modifient des structures neuronales du
système limbique (hippocampe, amygdale) et du cortex préfrontal.
 Les modifications cérébrales induites par le stress chronique ne permettent pas de
s’adapter aux agents stresseurs, on parle de plasticité mal-adaptative.
VOCABULAIRE À RETENIR
Cortex préfrontal : Zone cérébrale qui joue un rôle majeur dans l’adaptation
comportementale aux situations stressantes.
Mal-adaptation : Modification phénotypique ne correspondant pas à un fonctionnement
normal de l’organisme.
Résilience :
Capacité d’un organisme (ou d’un écosystème) à retrouver un
fonctionnement normal après une perturbation.
Stress chronique : Réponse mal-adaptative de l’organisme à un stresseur qui persiste
dans le temps et qui peut conduire à diverses pathologies.
Système limbique : Ensemble des zones cérébrales (hippocampe, amygdale…) impliquées
dans la régulation des émotions et la mémorisation.
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