AyRA§r s rtFA Y¤± Tns 2020 − 2019 ¨þþµ ®þ³ ¤ AyRA§r Tyl A`§Ewt T§r\ ¨ CdtF¯ CAbt³ Théorie des Distributions. Durée : 1h 00 2 Tnþþ A T`þþþA 2020.10.15 Chargé de la matière : Ahmed Z. Mokrane EXAMEN DE RATTRAPAGE Énoncé et Corrigé. Exercice. 1. Soit ϕ ∈ D (R). Montrer que l’expression 〈u, ϕ〉 = Z R ϕ(x) − ϕ(1 − x) d x, 2x − 1 existe dans C et définit une distribution u sur R d’ordre ≤ 1. 2. Soit ϕ ∈ D (R). Montrer que l’expression 〈v, ϕ〉 = ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 12 ) Z (2x − 1)2 R d x, existe dans C et définit une distribution v sur R d’ordre ≤ 2. 3. Soit ψ la fonction x 7→ ψ(x) = 2x − 1 définie de R dans R. Trouver la valeur de la distribution ψ.v. CORRIGÉ DE L’EXERCICE Barème : 1. (7 POINTS ), 2. (10 POINTS ), 3. (3 POINTS ). 1 1. La fonction x 7→ est continue dans R\{ 12 }, mais elle n’est pas intégrable au voisinage de x = 21 . En effet, par 2x − 1 exemple pour tout " ∈]0, 12 [ et pour x ∈]" + 12 , +1[, on a 0 < " < 2x − 1 < 1 , et Z1 1 dx 1 = ln(2x − 1)| x=1 ln(2"), 1 = − x="+ 2 |2x − 1| 2 2 "+ 1 2 Comme lim (− ln(2")) = +∞, par le Lemme de Fatou on a "→0 1 Z 1 2 dx = +∞ |2x − 1| Soit ϕ ∈ D (R). Utilisons le développement de Taylor de ϕ en 1 2 jusqu’à l’ordre 1 : Pour tout y ∈ R , nous avons Z1 1 ϕ 0 ((1 − t) + t y)d t. avec ψ( y) = 2 0 1 1 ϕ( y) = ϕ( ) + ( y − )ψ( y) 2 2 La fonction ψ est une fonction de classe C ∞ dans R en vertu du théorème de dérivation des intégrales dépendant d’un paramètre et du fait que ϕ ∈ D (R). Par conséquent, pour x ∈ R\{ 21 } , en prenant y = x et y = 1 − x on a : 1 1 ϕ(x) = ϕ( ) + (x − )ψ(x) 2 2 d’où et 1 1 ϕ(1 − x) = ϕ( ) + (1 − x − )ψ(1 − x), 2 2 1 ϕ(x) − ϕ(1 − x) = (x − ) ψ(x) + ψ(1 − x) . 2 et w(x) := ϕ(x) − ϕ(1 − x) 1 ϕ(x) − ϕ(1 − x) 1 = = (ψ(x) + ψ(1 − x)) 1 2x − 1 2 2 x−2 x 6= 1 . 2 La fonction w est continue dans R\{ 12 } comme somme de deux fonctions continues dans R\{ 12 } et se prolonge par 1 1 1 continuité en x = 12 en posant w( 12 ) = lim ψ(x) + ψ(1 − x) = ψ( ) = ϕ 0 ( ). 2 2 x→ 21 2 En outre, comme ϕ ∈ D (R), et donc que son support est un ensemble compact dans R, il existe R(ϕ) := R > 1 dépendant de ϕ tel que supp ϕ ⊂ [−R, +R]. Posons R0 = R + 1. On remarque d’abord que supp ϕ ⊂ [−R, R] ⊂ [−R0 , R0 ]. Soit x ∈ R. Si x ≥ R0 > R, alors d’une part ϕ(x) = 0. D’autre part x ≥ R0 implique que 1 − x ≤ −R et donc ϕ(1 − x) = 0. Si par contre x ≤ −R0 = −1 − R < 1 − R, alors d’une part x < −R et donc ϕ(x) = 0, et d’autre part 1 − x > R, et donc ϕ(1 − x) = 0. 1 2 En conclusion pour tout x ∈ R tel que x ≥ R0 ou x ≤ −R0 , c’est à dire |x| ≥ R0 on a ϕ(x) = ϕ(1 − x) = 0. On en déduit que pour tout x ∈ R tel que |x| ≥ R0 on a w(x) = 0 et donc Z Z Z Z |ϕ(x) − ϕ(1 − x)| dx = |w(x)|d x + |w(x)|d x = |w(x)|d x. |2x − 1| |x|≤R0 |x|≥R0 |x|≤R0 R Z ϕ(x) − ϕ(1 − x) d x existe dans C et définit un nombre complexe que l’on notera 〈u, ϕ〉, comme Cela implique que 2x − 1 R intégrale d’une fonction continue sur l’intervalle compact [−R0 , R0 ] et Z Z R0 Z R0 ϕ(x) − ϕ(1 − x) 1 < u, ϕ >:= w(x)d x = ψ(x) + ψ(1 − x) d x. dx = 2x − 1 2 −R0 R −R0 Z R0 Z R0 1 ψ(x) + ψ(−x) d x. Cette 2 −R0 −R0 opération définit donc une application u: D (R) → C. C’est une forme linéaire sur D (R) , grâce aux propriétés de linéarité de l’intégrale. Prouvons que u est une application continue au sens de la topologie de D (R) : Soit K un compact de R. Il existe donc R(K) > 0 dépendant de K tel que K ⊂ [−R(K), +R(K)]. Soit ϕ ∈ D (R) telle que supp ⊂ K. Cela implique que en répt́ant le raisonnement ci-dessus pour tout x ∈ R tel que |x| ≥ R(K) alors ϕ(x) = ϕ(1 − x) = w(x) = 0. Nous pouvons alors reprendre le raisonnement précédent mais relativement à K : Z R(K) Z R(K) Z ϕ(x) − ϕ(−x) 1 dx = w(x)d x = ψ(x) + ψ(1 − x) d x, < u, ϕ >= x 2 −R(K) R(K) R À chaque ϕ ∈ D (R) on associe un unique nombre complexe 〈u, ϕ〉 = Z w(x)d x = 1 1 ϕ 0 ((1 − t) + t y))d t. Or la fonction |ϕ 0 | est continue et à support contenu dans 2 0 supp ϕ donc dans le compact K, elle est donc bornée sur ce compact et y atteint sa borne supérieure et nous avons pour tout y ∈ R Z1 Z1 1 0 0 |ϕ ((1 − t) + t y)|d t ≤ sup|ϕ (x)| |ψ( y)| ≤ d t = sup|ϕ 0 (x)|. 2 x∈K x∈K 0 0 Z R(K) Z R(K) 1 d x = 2R(K)sup|ϕ 0 (x|). Pour tout Ceci entraîne que |< u, ϕ >| ≤ |ψ(x)| + |ψ(1 − x)| d x ≤ sup|ϕ 0 (x)| 2 x∈K x∈K −R(K) −R(K) K partie compacte de R, il existe CK = 2(R(K)) > 0 et un entier m = 1 tels que pour tout ϕ ∈ DK (R) on ait avec pour tout y ∈ R ψ( y) = |〈u, ϕ〉| ≤ CK sup|ϕ 0 (x| ≤ CK max{sup|ϕ(x|, sup|ϕ 0 (x|} = CK pK,1 (ϕ), x∈K x∈K x∈K donc u est une distribution sur R d’ordre ≤ 1. u ∈ D (R). 0 1 est continue dans R\{ 21 }, mais elle n’est pas intégrable au voisinage de x = 21 . En effet, (2x − 1)2 par exemple pour tout " ∈]0, 12 [ et pour x ∈]" + 21 , +1[, on a 0 < " < 2x − 1 < 1 , et Z1 dx 1 −1 x=1 1 1 = | x="+ 1 = −1 , 2 2 (2x − 1) 2 2x − 1 2 2" "+ 1 2. La fonction x 7→ 2 Comme lim "→0 1 2" − 1 = +∞, par le Lemme de Fatou on a Z 1 1 2 dx = +∞. (2x − 1)2 Soit ϕ ∈ D (R). Utilisons le développement de Taylor de ϕ en 12 jusqu’à l’ordre 2 pour analyser le comportement de ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 21 ) la fonction r : x 7→ r(x) = x 6= 21 . Pour tout y ∈ R , nous avons (2x − 1)2 Z1 1 0 1 1 2 1 1 ϕ( y) = ϕ( ) + ( y − )ϕ ( ) + ( y − ) χ( y) avec χ( y) = (1 − t)ϕ 00 ((1 − t) + t y)d t. 2 2 2 2 2 0 La fonction χ est une fonction de classe C ∞ dans R en vertu du théorème de dérivation des intégrales dépendant d’un paramètre et du fait que ϕ ∈ D (R). 3 Par conséquent, pour x ∈ R\{ 12 } , en prenant y = x et y = 1 − x on a 1 1 1 1 ϕ(x) = ϕ( ) + (x − )ϕ 0 ( ) + (x − )2 χ(x) 2 2 2 2 1 1 0 1 1 ϕ(1 − x) = ϕ( ) + (1 − x − )ϕ ( ) + (1 − x − )2 χ(1 − x) 2 2 2 2 d’où 1 1 ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( ) = (x − )2 χ(x) + χ(1 − x) . 2 2 et ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 21 ) (2x − 1)2 := r(x) = 1 (χ(x) + χ(1 − x)) 4 x 6= 1 . 2 La fonction r est continue dans R\{ 21 } comme somme de deux fonctions continues dans R\{ 21 } et se prolonge par 1 1 1 1 continuité en x = 12 en posant r( 12 ) = 14 lim χ(x) + χ(1 − x) = χ( ) = ϕ 00 ( ). 2 2 4 2 x→ 12 En outre, comme ϕ ∈ D (R), et donc que son support est un ensemble compact dans R, il existe R0 > 1 dépendant de ϕ tel que supp ϕ ⊂ [−R0 , +R0 ], et donc que pour tout x ∈ R nous avons l’implication |x| ≥ R0 ⇒ ϕ(x) = ϕ(1 − x) = 0. On en déduit que pour tout x ∈ R tel que |x| ≥ R0 on a r(x) = −2 Z |ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 21 )| (2x R − 1)2 ϕ( 12 ) (2x − 1)2 Z et donc que 1 dx ≤ |r(x)|d x + 2|ϕ( )| 2 |x|≤R0 Z |x|≥R0 dx . (2x − 1)2 La première intégrale du second membre est finie puisque on intègre une fonction continue |r| sur une partie compacte [−R0 , R0 ]. La deuxième intégrale du second membre est finie puisque on a pour tout x ∈ R tel que |x| ≥ R0 > 1, |2x − 1| ≥ 2|x| − 1 ≥ 2|x| − |x| = |x| ≥ R0 , ce qui implique que Z |x|≥R0 dx ≤ (2x − 1)2 Z |x|≥R0 dx =2 x2 Z Z [R0 ,+∞[ 2 dx = 0 < +∞. 2 x R ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 12 ) dx > 0. Ceci implique que d x existe dans C et définit un (2x − 1)2 (2x − 1)2 R |x|≥R0 nombre complexe que l’on notera 〈v, ϕ〉, Z Z R0 ϕ(x) + ϕ(1 − x) − 2ϕ( 12 ) 1 < v, ϕ >: = dx = r(x)d x + ϕ( )C(ϕ) 2 (2x − 1) 2 R −R0 Z R0 1 1 = χ(x) + χ(1 − x) d x + +ϕ( )C(ϕ). 4 −R0 2 Z R0 1 1 χ(x) + χ(1 − x) d x + ϕ( )C(ϕ). Cette À chaque ϕ ∈ D (R) on associe un unique nombre complexe 〈v, ϕ〉 = 4 −R0 2 opération définit donc une application v : D (R) → C. C’est une forme linéaire sur D (R) , grâce aux propriétés de linéarité de l’intégrale. Prouvons que v est une application continue au sens de la topologie de D (R) : Soit K un compact de R. Il existe donc R(K) > 1 dépendant de K tel que K ⊂ [−R(K), +R(K)]. Soit ϕ ∈ D (R) telle que supp ⊂ K. Cela implique que pour tout x ∈ R tel que |x| ≥ R(K) alors ϕ(x) = ϕ(1 − x) = 0. Nous pouvons alors reprendre le raisonnement précédent mais relativement à K : Z R(K) 1 1 < v, ϕ >= χ(x) + χ(1 − x) d x + ϕ( )C(K), 4 −R(K) 2 Z Z1 dx 1 avec C(K) = 2 > 0 et pour tout y ∈ R χ( y) = (1 − t)ϕ 00 ((1 − t) + t y))d t. 2 (2x − 1) 2 |x|≥R(K) 0 00 La fonction |ϕ | est continue et à support contenu dans supp ϕ donc dans le compact K. Les fonctions |ϕ| et |ϕ 00 | sont donc bornées sur ce compact et y atteignent leurs bornes supérieures et nous avons pour tout y ∈ R Z1 Z1 1 1 00 00 |χ( y)| ≤ (1 − t)|ϕ ((1 − t) + t y)|d t ≤ sup|ϕ (x)| (1 − t)d t = sup|ϕ 00 (x)|, 2 2 x∈K x∈K 0 0 Posons C(ϕ) = 2 Z 4 et nous avons aussi |ϕ( 12 )| ≤ sup|ϕ(x)|. Ceci entraîne que x∈K |< v, ϕ >| ≤ 1 4 R(K) Z −R(K) 1 1 |χ(x)| + |χ(1 − x)| d x + |ϕ( )|C(K) ≤ R(K)sup|ϕ 00 (x|) + C(K) sup|ϕ(x)|. 2 2 x∈K x∈K Pour tout K partie compacte de R, il existe C̃K = 2 max{ 12 (R(K)), C(K)} > 0 et un entier m = 2 tels que pour tout ϕ ∈ DK (R) on ait 1 |〈v, ϕ〉| ≤ max{ (R(K)), C(K)} sup|ϕ 00 (x| + sup|ϕ(x)| ≤ C̃K max{sup|ϕ(x|, sup|ϕ 0 (x|, sup|ϕ 00 (x|} = C̃K pK,2 (ϕ), 2 x∈K x∈K x∈K x∈K x∈K donc v est une distribution sur R d’ordre ≤ 2. v ∈ D 0 (R). 3. Considérons la fonction ψ: x 7→ ψ(x) = 2x − 1. C’est une fonction de classe C ∞ (R). Par définition de la multiplication de la fonction ψ avec la distribution v, ψ.v est une distribution sur R définie pour tout ϕ ∈ D (R) par Z (ψϕ)(x) + (ψϕ)(1 − x) − 2(ψϕ)( 21 ) 〈ψv, ϕ〉 = 〈v, ψϕ〉 = d x. (2x − 1)2 R Or (ψϕ)(x) = (2x − 1)ϕ(x), (ψϕ)(1 − x) = 2(1 − x) − 1 ϕ(1 − x) = −(2x − 1)ϕ(1 − x) 1 1 1 (ψϕ)( ) = (2 − 1)ϕ( ) = 0. 2 2 2 Par conséquent 〈ψv, ϕ〉 = = Z ZR R (2x − 1)ϕ(x) − (2x − 1)ϕ(1 − x) dx = (2x − 1)2 ϕ(x) − ϕ(1 − x) d x = 〈u, ϕ〉, 2x − 1 Ce qui implique que ψv = u (D 0 (R)). Z R (2x − 1) ϕ(x) − ϕ(1 − x) dx (2x − 1)2