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Troubles du jugement

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Troubles du jugement
Le jugement permet au sujet de reconnaître vrai, authentique ou logique un
fait, une pensée, une opinion et notamment la sienne (l’autocritique est une
forme de jugement).
Le jugement est une manifestation très élaborée de l’intelligence, s’appliquant
au concret et permettant la maîtrise d’idées abstraites, témoin de l’efficience
synthétique de la pensée. Toutefois, il n’y a pas de corrélation stricte entre
jugement et intelligence : certains sujets, au niveau intellectuel très supérieur,
commettent des erreurs de jugement, alors que des sujets plus moyens sont
capables d’un solide « bon sens ». Le jugement peut âtre facilité, faussé, inhibé,
ou distordu dans certaines situations et états psychopathologiques.
Facilitation du jugement
Au maniaque, au sujet qui vient d’absorber de l’alcool, ses capacités de
raisonnement, d’enchaînement logique semblent rapides, fluides, pertinentes.
En fait, l’accélération des processus mentaux camoufle un faible niveau de
conceptualisation et de raisonnement.
Carences du jugement
Les carences du jugement sont fréquentes en clinique psychiatrique :
– passagères et réversibles dans la confusion mentale, elles portent sur la
possibilité de discrimination, de choix entre différentes données ; la pensée
conceptuelle est ralentie ;
– progressives, définitives et globales dans le processus démentiel. Les
troubles du jugement sont précoces, masqués parfois par la persistance
d’automatismes. Dans les états démentiels avancés, ils sont massifs :
incohérence, illogisme, absurdité.
Distorsions du jugement
Les distorsions du jugement se rencontrent essentiellement dans les états
délirants, aigus ou chroniques. Tout délire est imprégné de croyances et de
significations subjectives avec altération ou même disparition des significations
objectives.
Rationalisme morbide (Minkowski)
Le rationalisme morbide représente la rationalisation systématique, froide et
pseudo-logique qui caractérise le raisonnement du schizophrène : le jugement
conservé dans sa dynamique et ses possibilités discriminatives reste
hermétique, flou et essentiellement abstrait.
Fausseté du jugement
La fausseté du jugement infléchit le raisonnement du paranoïaque dont le
discours toujours démonstratif, ordonné dans la cohérence et la rigueur, est
fondé
sur des postulats inexacts, des prémisses fausses. Le trouble du jugement est
ici non seulement un mode de pensée mais un mode d’être et d’agir.
Interprétation
L’interprétation est définie comme « un jugement faux porté sur une
perception exacte » : dans de nombreux états délirants, on retrouve une
tendance interprétative.
Lorsque dans une organisation délirante les mécanismes interprétatifs
sont prévalents, on parle de « délire d’interprétation ».
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