Cours : culture d’entreprise Plan du cours Chapitre 1 : L’entreprise et la culture d’entreprise Chapitre 2 : Le management Chapitre 3 : Leadership et profil d’entrepreneur Chapitre 4 : Création d’entreprise 0 Cours : culture d’entreprise Introduction Vues de l’extérieur, toutes les entreprises se ressemblent : des ateliers, des entrepôts, des bureaux, des mouvements incessants d’hommes et de marchandises. Pourtant un examen approfondi montre qu’aucune entreprise n’est comparable à une autre. Chacune a sa personnalité, possède une identité et une image propres. Rechercher la spécificité d’une entreprise conduit à analyser sa culture D’autre part, l’entreprise est naturellement un lieu de conflits car des individus, des groupes aux aspirations différentes, aux intérêts divergents doivent travailler ensemble. Ces conflits se résolvent par la négociation, voire la confrontation mais aussi par l’organisation, notamment au travers d’une planification stricte du travail. C’est la culture d’entreprise qui crée la cohésion entre ses membres et la convergence vers des objectifs communs. Les analyses en termes de culture d’entreprise sont relativement récentes, puisqu’elles ne sont apparues qu’à partir des années 80. Le concept de culture d’entreprise, corporate culture, s’est notamment développé aux EtatsUnis pour assurer la cohérence du fonctionnement de l’entreprise et pour gérer les changements organisationnels. Le système de prévision et de planification ne permet plus d’assurer une cohérence satisfaisante de l’entreprise quand : - L’environnement est de plus en plus marqué par la complexité et surtout l’incertitude qui exige de la flexibilité ; - La qualité devient prépondérante sur la quantité (nécessité d’intégrer le contrôle de chaque poste de travail et non pas de le rejeter en fin de processus). La cohérence des actions doit alors être assurée par une vision commune de l’avenir partagée par tous les acteurs de l’organisation. La culture d’entreprise forme cette vision commune qui assure la pertinence des initiatives prises par chacun des acteurs face à l’environnement. 1 Cours : culture d’entreprise Chapitre1 : L’entreprise et la culture d’entreprise Section 1 : L’entreprise I. Définition Il est difficile d’enfermer dans une définition unique le sens d’un mot comme entreprise qui s’applique aussi bien à un complexe industriel, qu’à un cabinet de conseil ou bien encore à un petit commerçant. En économie, l’entreprise est traditionnellement définie comme étant « une organisation économique, de forme juridique déterminée, réunissant des moyens humains, matériels, immatériels et financiers, pour produire des biens ou des services destinés a être vendus sur un marché pour réaliser un profit ». En droit, l’entreprise est définie comme « la réunion des moyens matériels et humains coordonnés et organisés en vue de la réalisation d’un objectif économique déterminé ». Donc, l’entreprise est une unité économique et juridique qui a pour principale fonction la production de biens et services destinés à être vendus sur un marché. L’activité d’une entreprise peut être décomposée en deux phases distinctes : - l’activité productive, c’est à dire la création de biens ou services. - l’activité de répartition des richesses en contrepartie des biens ou services. On peut donc en déduire les caractères suivants : L’entreprise est une organisation : formation stable, durable, structurée en vue de réaliser une suite d'opérations. On ne crée pas une entreprise pour effectuer un acte isolé. L’entreprise est financièrement autonome : Elle organise son financement de départ et sa vie financière. L'autonomie peut être relative (subventions,…) L’entreprise travaille pour le marché : une clientèle à trouver et à satisfaire L’entreprise produit des biens et des services : biens de consommation, de production, … et des services : banques, assurances, transport, tourisme, spectacle, … 2 Cours : culture d’entreprise 1. Les différents types de finalités Les finalités économiques Sont au nombre de trois: - produire et distribuer des biens et services aux entreprises ou aux consommateurs ; - assurer la survie de l’entreprise et sa croissance. - réaliser un profit. Les finalités humaines Elles concernent aussi bien les ambitions des dirigeants (prestige par exemple) que l’épanouissement du personnel : bonnes conditions de travail, bien-être des salariés, participation au pouvoir de gestion, etc.… Les finalités sociales Elles peuvent coexister avec les autres finalités dans la plupart des entreprises, mais pour certaines, elles constituent des finalités primordiales: le service public ou l’indépendance nationale sont des finalités principales des entreprises publiques. 2. la distinction entre entreprise et société Une société peut se définir comme un acte juridique par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens (sommes d'argent, voitures, immeubles) ou leur industrie (compétences...) en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. La notion de société désigne également la personne morale créée par le contrat de société. Contrairement à la société, l'entreprise ne fait pas l'objet d'une réelle définition légale. C'est une notion avant tout économique et sociale. En matière économique, elle peut se définir comme une unité organisée reposant sur la mise en œuvre de moyens humains et matériels de production ou de distribution La différence entre une société et une entreprise intervient essentiellement au niveau du statut. Une société est une personne morale, tandis que les entreprises constituent généralement les petits artisans, les commerçants... Une société comporte un minimum de deux personnes. Une entreprise peut-être individuelle. 3 Cours : culture d’entreprise II. Classification des entreprises Il existe plusieurs façons de classifier une entreprise. Parmi lesquelles, on cite : - la classification selon la nature économique ; - la classification selon la taille ; - la classification juridique. 1. La classification selon la nature économique Cette classification peut se faire selon trois aspects : - classification par secteur. - classification par type d’opérations accomplies. - classification selon la branche d’activité. a. La classification par secteur Le type de secteur Caractéristiques Le secteur primaire regroupe toutes les entreprises utilisant à titre principal le facteur naturel. Il englobe l’agriculture, la pêche, etc… Le secteur secondaire réunit toutes les entreprises ayant comme activité la transformation de matières premières en produits finis et englobe donc toutes les industries. Le secteur tertiaire rassemble toutes les entreprises prestataires de services. Sa composition est très hétérogène car il regroupe tout ce qui n’appartient pas aux deux autres secteurs, à savoir : les activités de distribution, de transport, de loisir, de crédit, d’assurance, hôtellerie,….. b. La classification selon le type d’opérations accomplies Les opérations effectuées dans une entreprise peuvent être classées en 5 catégories : 4 Cours : culture d’entreprise Les entreprises agricoles : ce sont des opérations dans lesquelles le facteur naturel est prédominant. Les entreprises industrielles : effectuent des opérations de transformation de la matière première en produits finis. Les entreprises commerciales : réalisent les opérations de distribution des biens et assurent la fonction de grossiste (c’est-à-dire l’achat en grande quantité directement chez le fabricant et la vente en grande quantité au revendeur) ou de semi-grossistes (stade intermédiaire entre le grossiste et le détaillant) ou de détaillants qui vendent directement au consommateur. Les entreprises de prestations de service : fournissent deux types de services : - service de production vendue à d’autres entreprises : société d’étude, agences de publicité… -service de consommation : entreprises rendant des services aux consommateurs (transport, restaurants, locations…) Les entreprises financières : réalisent des opérations financières à savoir : la création, la collecte, la transformation et la distribution des ressources monétaires et des ressources d’épargne. Elles sont constituées par les banques. c. La classification selon la branche d’activité : À la différence du secteur, qui rassemble des activités variées, la branche ne regroupe que les entreprises fabriquant, à titre principal, la même catégorie de biens, entreprises de l’industrie pharmaceutique… Les entreprises d’une même branche ont pour points communs : - l’usage d’une même technique ; - l’utilisation des mêmes matières premières ; - des intérêts communs dans certains domaines : ce qui leur permet de regrouper certaines de leurs activités et de créer des services communs, notamment de recherche, d’achat ou de vente, filiales communes. 5 Cours : culture d’entreprise 2. La classification selon la taille Les entreprises ont des tailles différentes. Selon sa dimension, l’entreprise va du simple atelier jusqu’à la grande entreprise. a. Effectif du personnel employé : selon ce critère, on distingue : Classe Effectifs Très petites entreprise Inferieur à 10 Petite entreprise De 10 à 49 salariés Moyenne entreprise De 50 à 199 salariés Grande entreprise Supérieur ou égal à 200 b. Selon le chiffre d’affaires Le chiffre d’affaire permet d’avoir une idée sur le volume des transactions de l’entreprise avec ses clients. L’importance d’une entreprise peut se définir par le volume de ses transactions. Ce critère est important car il est utilisé pour apprécier l’évolution des entreprises et pour les classer par ordre d’importance selon leur chiffre d’affaires. 3. La classification juridique Cette classification permet de distinguer entre : -Les entreprises du secteur public -Les entreprises privées -Les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Les entreprises du secteur public On parlera d’entreprise publiques, d’entreprises semi publiques et d’établissement s publics. - Les entreprises publiques : ce sont des entreprises qui appartiennent en totalité à lµl’Etat ; ce dernier détient l’intégralité du capital, le pouvoir de gestion et de décision. - Les entreprises semi-publiques : ce sont des entreprises contrôlées par les pouvoirs publics : choix des investissements, niveau des prix, politique de l’emploi…etc, mais où des personnes privées participent au financement et/ou à la gestion. 6 Cours : culture d’entreprise -L établissement public : est une personne morale de droit public, disposant d'une certaine autonomie administrative et financière afin de remplir une mission d'intérêt général, précisément définie. Les domaines d'intervention des établissements publics sont variés mais la plupart remplissent une mission de nature économique ou sociale. Il peut s'agir du domaine de la santé de l'enseignement (universités, lycées), le transport, la communication, l’énergie. Les entreprises privées On distingue -L’entreprise individuelle : qui appartient en totalité à une seule personne qui assure la gestion et la direction. -les entreprises sociétaires : La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre en commun leurs biens ou leur travail ou les deux à la fois en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter (SARL. Société de personne, société de capital). Les entreprises de l'économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire (ESS) rassemble les entreprises qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale, donnant la primauté aux personnes sur la recherche de profits. En effet, le concept de (ESS) désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale. III. L’environnement de l’entreprise C’est l’ensemble des facteurs extérieurs à l’entreprise et qui ont une influence sur elle. On distingue : - Le macro-environnement : environnement général de l’entreprise qui intègre les aspects sociologiques, économiques, juridiques, techniques … tant nationaux qu’internationaux. - Le micro-environnement : environnement spécifique de l’entreprise constitué de ses clients, de ses fournisseurs, de ses sous-traitants, de ses concurrents… 7 Cours : culture d’entreprise 1. Le macro-environnement de l’entreprise Il existe de nombreux facteurs clés de cet environnement qui ont des conséquences pour l’entreprise. Celle-ci doit les connaître pour agir efficacement. Par exemple, une entreprise qui décide de lancer un nouveau produit doit savoir que la demande future est fonction de multiples facteurs. Démographiques Culturels Juridiques Economiques Technologiques Structure par âge, État et évolution Règlement, Croissance État et évolution natalité, mortalité, des valeurs et interdiction, économique, des connaissances, projection future de des croyances, conditions de évolution des nouveaux produits, la pyramide des niveau garantie, prix, politique diffusion âges… d’éducation… conditions de économiques de internationale de vente,…. l’Etat (impôt, l’innovation. taux d’intérêt…) 2. Le micro-environnement de l’entreprise Le micro-environnement de l’entreprise est constitué par ses partenaires sur le marché. Les clients Les fournisseurs Les concurrents - Identifier les besoins - Déterminer leur nombre -Déterminer les concurrents - Déterminer leur - Evaluer leur taille et leur directs (biens similaires) et les nombre pouvoir concurrents indirects (biens de - Evaluer leurs forces -Apprécier les fournisseurs substitution) et leur pouvoir qui - Envisager les monopole… pouvoir évolutions - Envisager les évolutions -Envisager les évolutions en terme disposent d’un -Apprécier leur force et leur de rapport de force 8 Cours : culture d’entreprise IV. Les fonctions de l’entreprise On peut classer les activités nécessaires à la vie de l'entreprise en quatre grandes catégories. Les fonctions de direction : regroupent les activités dont le rôle est de gouverner l'entreprise. Elles peuvent êtres analysés suivant six composantes : s'informer, décider, faire comprendre, faire pouvoir, faire vouloir. Les fonctions de direction ont essentiellement pour rôle de fixer des buts à atteindre et des modalités d'action. Les fonctions de production : concernent les activités dont le rôle est de créer les produits (ou les services) que l'entreprise a choisi de mettre sur le marché. Il s'agit entre autres des fonctions de fabrication et de contrôle de qualité. Les fonctions logistiques : correspondent aux activités dont le rôle est de mettre à la disposition de l'entreprise tous les moyens qui leur sont nécessaires. Ces fonctions se décomposent principalement en fonction d'approvisionnement, fonction d'équipement, fonction de maintenance (souvent appelée entretien), fonction de gestion du personnel, fonction financière, fonction de recherche et de développement, fonction d'administration générale. Les fonctions de distribution : comprennent les activités dont le rôle est de mettre à la disposition des clients, les biens ou les services produits par l'entreprise. Il s'agit notamment des fonctions d'études commerciales, de vente, de publicité ( marketing). Dans ce qui suit on va s’intéresser à deux fonctions principales de l’entreprise. 1. L’entreprise en tant qu’unité de production Par l’opération de production, l’entreprise transforme des flux d’entrée (Inputs) en flux de sortie (outputs). Les inputs peuvent être classés en trois catégories : - Le travail fourni par le personnel de l’entreprise - Le capital technique : bâtiments, matériels ……..etc. 9 Cours : culture d’entreprise - Les consommations intermédiaires c’est à les matières premières, les produits semifinis, énergie…..ou les services (publicité, transport, …etc.) incorporés au processus de production. Inputs Outputs (Facteurs de production) Machines Matières première Energie Travail Capital L’entreprise comme agent de production ou unité de transformation Le marché biens et services b. L’entreprise en tant qu’unité de répartition de la richesse La contrepartie de l’activité de production de l’entreprise se traduit par la vente.Le produit de cette vente doit permettre à l’entreprise de : - rémunérer les facteurs de production ; - payer ses charges sociales et fiscales ; - réaliser un surplus destiné à assurer son avenir. Une fois les richesses sont créées, l’entreprise distribue les rémunérations aux agents qui ont participé à la réalisation de la production. Ainsi : - les employés perçoivent des salaires ; - l’Etat, les organismes sociaux (CNSS, CIMR, CMR) reçoivent les impôts (IGR, IS) et les cotisations sociales ; - les prêteurs reçoivent des intérêts ; - les apporteurs de capitaux reçoivent les dividendes ; - l’entreprise garde pour elle les revenus non distribués. Valeur ajoutée Personnels Administration Salaire Etat : impôt et taxe Organismes sociaux : cotisation Apporteur de capitaux Associés : dividendes 10 Banques : intérêts Entreprise Profit Cours : culture d’entreprise Section 2 : Culture d’entreprise I. Définition Le terme « culture » n’admet pas une définition unanimement acceptée. Plusieurs définitions sont proposées : Un modèle que le groupe a inventé, découvert ou développé en apprenant à faire face à ses problèmes d’adaptation externe ou d’intégration interne [SCHEIN 1981] Un modèle transmis historiquement, de significations personnifiées par les symboles, un système de conceptions héritées s’exprimant dans des formes symboliques au moyen duquel les hommes communiquent et développent leurs connaissances à propos des attitudes face à la vie [GEERTZ 1973] Un système de règles informelles qui édicte la façon de se comporter la plupart du temps [DEAL & KENNEDY 1982] La culture crée du sens pour tous ceux qui y adhèrent. La culture d’entreprise est un ensemble complexe, qui permet à chaque individu de s’identifier à son organisation. 1. Différence entre culture et projet d'entreprise -Le projet d’entreprise est un document qui traduit de façon dynamique les volontés de l’unité pour les périodes à venir. Très souvent le projet d’entreprise se présentent concrètement sous la forme du triptyque « ce que nous sommes » (c’est-à-dire l’affirmation des traits caractéristiques de l’identités de l’entreprise), « ce que nous voulons faire » (c’est à dire, l’indication des grands objectifs que l’organisation veut poursuivre au cours des années à venir) et enfin « ce que nous allons faire » (la liste des moyens que l’entreprise entend utiliser pour atteindre ses objectifs). - La culture d'entreprise est son identité collective et la manière dont elle se traduit dans ses actions. 11 Cours : culture d’entreprise -Le projet d'entreprise, ce sont les objectifs qu'elle se fixe en fonction de sa culture. Il s'agit d'un engagement moral envers ses publics, que les membres de l'entreprise doivent appliquer. - La culture reflète le passé de l'entreprise, elle s'impose à tous les membres de l'entreprise qui sont obligés de s'y conformer. -Le projet est une dynamique volontariste, il peut être décidé par une négociation ou un consensus interne, ou encore décidé par la direction de l'entreprise en fonction de ses publics, il joue sur l'avenir de l'entreprise. 2. Image et culture d’entreprise : différence et lien -L'image de l'entreprise est la manière dont ses publics la perçoivent. On peut distinguer trois types de publics dans la communication des entreprises : Les consommateurs (opinion publique, médias), les investisseurs, les salariés. -La culture d'entreprise est la composante interne de l'entreprise, l'image que l'entreprise se projette à elle-même. Les publics extérieurs n'en perçoivent que les reflets. On peut dire que l'identité collective de l'entreprise est vécue en interne en tant que culture, et se projette à l'extérieur entant qu'image. II. Les fonctions de la culture d’entreprise La culture d’entreprise permet de : -Concilier les parties prenantes -Améliorer l’adaptation à l’environnement -Impliquer pour motiver les salariés -Augmenter la compétitivité et la performance des entreprises. 1. Concilier les parties prenantes L’entreprise met en présence des parties prenantes (salariés, syndicats, direction, actionnaires…) qui, malgré leur attachement à la même organisation, ont des objectifs 12 Cours : culture d’entreprise divergents. L’entreprise apparaît, paradoxalement, comme un lieu de conflits où le consensus est indispensable. Par conséquent, la culture d’entreprise permet cette réconciliation entre les différentes parties prenantes autour d’un projet commun. En outre, assurer la cohérence du groupe en améliorant notamment la communication (s’intéresser au partage des valeurs communes au lieu d’insister sur les divergences d’intérêts) 2. Améliorer l’adaptation à l’environnement La culture d’entreprise améliore l’adaptation à l’environnement pour assurer la survie du groupe, notamment en constituant un groupe plus soudé et en réagissant plus vite aux changement grâce à une vision commune de l’avenir. 3. Impliquer pour motiver les salariés Lorsque tous les membres de l’entreprise adoptent des valeurs communes, ils s’identifient à leur entreprise. Cela permet une meilleure motivation dans la mesure où les salariés intègrent les objectifs de l’entreprise. L’idée clef de la culture d’entreprise est que le personnel défendra d’autant mieux l’entreprise qu’il la considérera comme une collectivité à laquelle il appartient. 4. Augmenter la compétitivité et la performance des entreprises. En effet, une forte culture d’entreprise renforce la performance économique d’une société en réduisant ses coûts. Les convictions, pratiques, et mythes communs qui définissent la culture d’entreprise constituent un mécanisme de contrôle informel coordonnant les efforts des salariés. De plus, cette culture n’est pas tant imposée aux salariés que construite socialement par eux. Par conséquent, leur motivation et leur moral sont meilleurs que lorsque les contrôles sont exercés par un supérieur selon la voie de l’autorité hiérarchique. Le coût du travail est aussi moins élevé. Les économies ainsi réalisées grâce à une forte culture d’entreprise peuvent donc permettre à cette firme d’espérer de meilleures performances financières. 13 Cours : culture d’entreprise III. Éléments constitutifs de la culture d'entreprise Chaque entreprise a sa culture propre, façonnée à partir d’un ensemble de facteurs qui peuvent être 1. Les valeurs : Se sont des idées et croyances partagées par les différents acteurs de l’entreprise qui apparaîtront dans les discours des dirigeants, les supports de communication écrits ou visuel; En fait, ce sont les normes qui fournissent le cadre de référence et de fonctionnement d'un groupe social (ce qui est bon, ce qui ne l'est pas). les normes qui définissent les façons d’agir et de penser. Plus concrètement, les valeurs forment la philosophie de l’entreprise. Elles déterminent sa charte de conduite exprimée par le règlement intérieur, les descriptifs des postes, ainsi que par le système de récompense et de sanctions adoptés. 2. les mythes : Ce sont les croyances communes, la personnalité du fondateur, les événements marquants de l'histoire de l'entreprise (création, privatisation, fusion) qui créent sa légende. Autrement, les mythes sont les légendes, les histoires associées au passé de l’entreprise. Ils servent à renforcer les valeurs communes. Le mythe du fondateur, du père de l’entreprise, est très exploité, en particulier dans les PME. 3. Les symboles : Se sont des objets possédant une signification organisationnelle et se sont des Signes chargés d’informations culturelles Le logo de l’entreprise : le lion de Peugeot, symbole de force Le style et la tenue vestimentaire Les récompenses : voyage, distinction honorifique Les signes distinctifs de statut : le parking personnel, la voiture de fonction, la taille du bureau… 14 Cours : culture d’entreprise 4. Les rites : Se sont des pratiques qui découlent des valeurs partagées. Se sont les ensembles d'activités consolidant diverses formes d'expressions culturelles dans un événement, effectués par des interactions sociales. Se sont les rituels qui rythment la vie de l’entreprise. Citant par exemple ; Manières de commencer le travail : au Japon, gymnastique, hymne à la gloire de l’entreprise Pause, détente : la pause café Repas : en commun, sans distinction de grade Façon de communiquer : usage du prénom Façon de terminer la semaine : synthèse de la semaine Façon de terminer l’année : fête … IV. Facteurs de force des cultures organisationnelles On va répondre à la question suivante : Qu’est-ce qui fait que certaines cultures d’entreprise sont plus fortes que d’autres ? 1. Définition de la force d’une culture La force d’une culture organisationnelle peut être définie par : -l’homogénéité et la stabilité d’appartenance au groupe ; -la durée et l’intensité des expériences partagées du groupe. [SCHEIN 1981] a affirmé que : « Si un groupe stable a eu une histoire longue, variée, intense, s’il a eu à faire face à de nombreuses difficultés de survie et a réussi, il adoptera une culture forte et différenciée. De la même manière, si un groupe a connu des changements constants de membres, ou si les membres sont ensemble depuis seulement peu de temps, ou s’ils n’ont pas fait face à des difficultés, le groupe aura par définition une culture faible. Bien que les individus au sein de ce groupe peuvent avoir des présupposés forts, ils n’auront pas assez d’expériences partagées du groupe dans son ensemble pour pouvoir définir une culture.” 2. Facteurs de force des cultures organisationnelles Environnement et secteur d’activité 15 Cours : culture d’entreprise Rôle du fondateur Taille et dispersion géographique Mythes, symboles et rites Pratiques de management des ressources humaines 3. Comment les leaders renforcent la culture Comment ils réagissent aux crises Comment ils se comportent Comment ils attribuent des récompenses Comment ils recrutent ou se séparent des individus 16