2 / De l’autre côté du miroir
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REGARD SUR LES ADEPTES DU SHOWROOMING
La pratique du showrooming est là pour rester. Ce constat est
intuitif mais il se fonde aussi sur les données de notre étude : la
pénétration des téléphones intelligents augmente régulièrement,
la pratique du showrooming est plus répandue chez les jeunes que
parmi l’ensemble des consommateurs, et ces enfants du millénaire
plus jeunes effectuent la plupart des achats en ligne. Les données
comportent toutefois quelques bonnes nouvelles : les adeptes du
showrooming sont particulièrement actifs avec les programmes
de récompenses et davantage enclins que les autres à se montrer
loyaux après avoir participé à ceux-ci. La solution pour lutter contre
le showrooming pourrait résider dans la gestion classique de la
fidélisation, qui consiste à utiliser les données de magasinage des
consommateurs pour extraire des connaissances sur ceux-ci, et
offrir des récompenses qui favoriseront les achats en magasin. La
gestion de la fidélisation peut effectivement fournir des perspectives
inégalées qui permettront de réinventer le commerce de détail.
Notre étude, qui a été menée au Canada, au Royaume-Uni et aux
États-Unis, a permis de recueillir des données sur le comportement
autodéclaré d’environ 2 000 consommateurs dans chaque marché,
données qui ont été pondérées équitablement entre les enfants
du millénaire (19-29 ans) et les consommateurs plus âgés (30 ans
et plus). Lorsque nous examinons les données pour analyser le
comportement spécifique des adeptes du showrooming, nous
découvrons un groupe de consommateurs dont les interactions
avec les marques sont définies par leurs appareils numériques.
Voici quelques-unes de nos principales constatations :
> Environ 20 % des consommateurs sont des adeptes du
showrooming. Dans les trois marchés que nous avons étudiés,
environ un consommateur sur cinq a déclaré s’adonner au
showrooming. Cette pratique est surtout répandue aux États-Unis,
le Royaume-Uni et le Canada suivant de près.
> Les adeptes du showrooming sont jeunes. Le showrooming est
porté par la génération du millénaire. Au moins les deux tiers des
consommateurs qui déclarent pratiquer le showrooming ont entre 19
et 29 ans. Aux États-Unis, cette proportion passe aux trois quarts. Et
les adeptes du showrooming sont surtout des hommes.
> Les adeptes du showrooming sont des mordus des appareils
numériques. Comparativement aux autres consommateurs, les
showroomers dominent, en termes d’utilisation, pour chaque type
d’appareil numérique et plateforme sociale. La capacité qu’ils ont
d’établir des contacts, de donner leur avis et de relever les écarts
de prix « très souvent » fait que leur comportement a encore plus
d’impact pour les détaillants. Leur aisance par rapport au monde
numérique favorise leurs rapports au commerce de détail. Les
showroomers canadiens et britanniques sont encore plus branchés
que ceux des États-Unis, les Canadiens étant les plus enclins à
posséder des tablettes informatiques et des téléphones intelligents.
> Les propriétaires de téléphones intelligents ne pratiquent pas
tous le showrooming. Par définition, les adeptes du showrooming
possèdent tous des téléphones intelligents. Mais près d’un
propriétaire de téléphone intelligent sur quatre qui pourrait faire
du showrooming avec son appareil, choisit de ne pas s’en servir.
Pourtant, ces clients sont nettement plus enclins à pratiquer le
showrooming qu’à profiter d’une aubaine quotidienne ou d’une
réduction avec leurs appareils mobiles.
> Les adeptes du showrooming sont de grands utilisateurs de
technologie mobile. Ils sont, de tous les propriétaires de téléphones
intelligents, ceux qui utilisent le plus chaque application ou fonction
propre aux appareils mobiles, à l’exception de celles permettant
de faire des appels ou envoyer des messages textes. Il y a aussi
des différences marquées entre les showroomers américains
et leurs pairs du Royaume-Uni et du Canada. Les Britanniques
et les Canadiens sont nettement plus à l’aise avec les appareils
numériques. Au Canada, par exemple, les showroomers sont les
plus enclins à accéder à du contenu payant à partir de leurs
appareils mobiles.
> Les adeptes du showrooming sont plus susceptibles de
s’intéresser à la publicité en ligne. Même si les adeptes du
showrooming ne sont pas encore très portés sur la publicité en
ligne de façon générale, la probabilité qu’ils s’y intéressent est
nettement plus élevée que chez les autres consommateurs. C’est au
Canada qu’ils sont les plus enclins à adopter la publicité en ligne, le
Royaume-Uni et les États-Unis suivant ensuite.
> Les adeptes du showrooming sont plus intéressés par le
commerce mobile. Si l’on s’en tient uniquement au haut de
l’échelle de réponses (très intéressé) de notre étude, nous
constatons que les adeptes du showrooming sont nettement plus
intéressés que les autres consommateurs à ce que leurs appareils
mobiles comportent plus de fonctionnalités comme les paiements,
les services bancaires et les programmes de récompenses mobiles.
L’intérêt pour ces fonctions est bien plus marqué au Canada et au
Royaume-Uni qu’aux États-Unis.
> Les adeptes du showrooming sont plus enclins à participer à des
programmes de fidélisation. La participation aux programmes
de fidélisation est élevée parmi tous les consommateurs des
marchés visés par notre étude, mais les adeptes du showrooming
sont globalement plus actifs dans toutes les sphères et plus
particulièrement dans le commerce de détail, les services
financiers, la gastronomie, le divertissement et les achats en
ligne. Au Canada et au Royaume-Uni, l’influence des programmes
coalisés engendre de grands écarts verticaux, contrairement aux
États-Unis où il n’y a pas vraiment de coalition. Au Royaume-Uni,
la participation à des programmes coalisés est plus élevée chez
les adeptes du showrooming, tandis qu’au Canada, elle est pour
ainsi dire égale chez les showroomers et les autres dans les deux
programmes nationaux.
> Les adeptes du showrooming acceptent d’échanger des
renseignements personnels contre des récompenses.
Curieusement, les adeptes du showrooming ne sont pas plus
préoccupés par le respect des renseignements privés que les autres
consommateurs. Mais les spécialistes du marketing constateront
que les showroomers sont plus disposés que les autres à partager
leurs renseignements personnels en échange de récompenses
et de reconnaissance.
> Les adeptes du showrooming sont des consommateurs fidèles.
Presque toutes les données analysées montrent chez eux une plus
grande réceptivité aux programmes de fidélisation. Contrairement
aux autres consommateurs, les adeptes du showrooming sont plus
enclins à préférer les canaux mobiles pour les communications des
programmes de récompenses, à promouvoir ces programmes sur
leurs réseaux sociaux, à choisir des marques qui proposent de tels
programmes et à montrer leur loyauté après avoir participé à un
programme de fidélisation.
Chose certaine, la notion même du magasinage en tant qu’activité
a changé à tout jamais. Les prix sont à présent plus transparents, la
qualité est déterminée d’une façon consensuelle et la réputation des
marques est faite et défaite sur la toile sociale. Mais y a-t-il moyen
d’atteindre les adeptes du showrooming sur leur propre territoire?