Evaluation"et"soins"du"nouveau!né#à#terme"
!"#$%&'()*+,)(-./)
)
0123&44#%5)*16'"37#'&$)823#('9:#;)
Objectifs de l’enseignement :
1. Réaliser un examen complet du nouveau né à terme
2. Reconnaître les situations nécessitant une prise en charge spécialisée.
Cette question est une partie de l’item 23, consacrée à l’examen orthopédique.
L’examen pédiatrique général, neurologique, uro-génital sera traité ailleurs.
Lessentiel)en)6)points"
1.#L’examen#clinique#est#systématique#et#doit#permettre#d’affirmer#qu’un#enfant#n’a#pas#d’anomalie#
ostéo9articulaire#
2.# L’examen# des# hanches# est# une# étape# essentielle,# visant# à# dépister# une# luxation# congénitale# de#
hanche.#Il#est#clinique#avant#tout,#et#dans#certains#cas#s’appuiera#sur#l’échographie.#
3.#L’examen#des#hanches#doit#être#répété#durant#la#première#année#
4.#L’examen#des#pieds#distinguera#ce#qui#est#déformation#simple#«#réductible#»,#d’une#déformation#
rigide#ou#d’une#malformation#(pied#bot).#
5.#Plusieurs#déformations#peuvent#s’associer#et#sont#la#marque#des#contraintes#utérines#sur#le#fœtus#
(pathologie#posturale).#Torticolis,#plagiocéphalie,#genu#recurvatum#sont#des#témoins#d’un#tel#conflit#
et#incitent#à#une#recherche#très#soigneuse#d’une#instabilité#de#hanche#(«#facteurs#de#risque#»)#
6.# La# place# des# examens# complémentaires# (imagerie)# est# très# restreinte.# Une# éventuelle# indication#
thérapeutique#ne#sera#pas#décidée#sans#le#recours#au#spécialiste.#
Examen#d’un#nouveau9#
L’examen de l’appareil locomoteur du nouveau-né fait partie intégrante de l’examen
systématique de tout nouveau-né. Il doit être répété.
1.#Interrogatoire##
Il doit rechercher les antécédents familiaux, mais doit être également orienté. Il doit
préciser le déroulement de la grossesse et celui de l’accouchement :
-antécédents familiaux de luxation de hanche, de malformations, de maladies
neuro-musculaires, etc
- le nombre de grossesse et d’accouchement,
- les événements ayant pu se produire durant la grossesse (menace
d’accouchement prématuré (MAP), contractions, position in utero, immobilisme fœtal,
oligoamnios, HTA maternelle, diabète, infection, )
- le terme
- la position du fœtus au moment de l’accouchement (céphalique, siège
complet ou décomplété, transverse)
- voie basse avec ou sans instrumentation, césarienne programmée ou en
urgence
- l’APGAR
- le poids et la taille à la naissance.
2.#Examen#général##
Il doit être réalisé sur un nouveau-né entièrement nu, calme, sur un plan dur.
a- l’inspection est un élément important.
Il faut rechercher une asymétrie de position globale ou localisée, une
immobilité d’un membre, une anomalie de la face, des oreilles, de
l’implantation des cheveux, du cou, du tronc. Il doit rechercher une anomalie
cutanée, en particulier à la face dorsale du tronc (fossette sacrée, touffe de
poils, ).
b- l’examen clinique doit être complet. La mobilité du rachis cervical, du tronc
et des membres sera notée. Toute ASYMETRIE est pathologique. L’examen
neurologique recherchera un déficit.
3.#Examen#des#membres#
Il permet de vérifier par un examen bilatéral et comparatif l’intégrité morphologique et
la longueur des membres, l’absence de déformations des extrémités (mains et
pieds), le bon fonctionnement des articulations par l’examen des amplitudes, et
l’absence de paralysie d’une partie ou de tout un membre par l’examen de la mobilité
spontanée et provoquée.
3.1#Examen#du#membre#supérieur#
Il doit permettre de :
1. Diagnostiquer une malformation
2. Vérifier la souplesse de l’épaule, du coude et des doigts
3. Dépister une paralysie du plexus brachial
4. Eliminer une fracture obstétricale de la clavicule ou de l’humérus.
Les principales malformations sont de diagnostic clinique :
- Les syndactylies : l’accolement de deux doigts ou plus
correspondant à une absence plus ou moins complète de
commissure est une malformation fréquente. L’examen doit
rechercher d’autres anomalies des membres (épaule, main
controlatérale, pieds) s’intégrant dans un syndrome général. Le
traitement est chirurgical.
(à droite, syndactylie 3ème/4ème rayon)
- Les polydactylies ou doigts surnuméraires
peuvent intéresser le bord radial de la main (= pré-axiales,
ex : duplication du pouce) ou siéger sur le bord ulnaire (=
post-axiales, ex : hexadactylie). Les anomalies pré-axiales
sont souvent associées à des malformations d’autres
appareils qui seront à rechercher systématiquement. Les
anomalies post-axiales sont le plus souvent isolées.
(à gauche, polydactylie pré-axiale, duplication du pouce)
- Les hypoplasies et aplasies prennent différentes formes cliniques et la longueur
du doigt ou du segment de membre concerné est l’élément pronostique fonctionnel
déterminant. La localisation au pouce est invalidante pour la fonction de la pince et
peut nécessiter une reconstruction chirurgicale complexe.
En raison du tonus du nouveau-né, les doigts et le coude sont en flexion spontanée.
La mobilisation passive doit vérifier la souplesse des articulations en dépliant
complètement les doigts et en étendant l’avant-bras avec douceur.
Une asymétrie de mouvements, de gesticulation spontanée ou provoquée fera
craindre une paralysie obstétricale du plexus brachial associée ou non à une fracture
de la clavicule. Il faut alors s’enquérir de la position intra-utérine, du poids de
naissance de l’enfant et des éventuelles difficultés rencontrées par l’obstétricien lors
de l’accouchement. En effet, la cause la plus fréquente de paralysie traumatique par
étirement du plexus brachial lors de l’accouchement est la dystocie des épaules,
notamment en cas de macrosomie.
3.2#Examen#des#membres#inférieurs#
Il doit permettre de :
1. Reconnaître une grande malformation
2. Reconstruire la position fœtale in utero
3. Dépister une luxation congénitale de hanche
4. Rechercher une malformation ou une malposition des pieds
5. Vérifier l’absence d’inégalité de longueur des membres
6. Etudier la mobilité articulaire
7. Apprécier l’état neurologique
Le volume et la longueur des 2 membres sont vérifiés: la recherche d’une inégalité
de longueur est systématique. Sa gravité tient au fait qu’elle va se majorer avec la
croissance. La principale étiologie est l’hypoplasie du fémur ou du tibia.
Les amplitudes des articulations des hanches et des genoux sont limitées à la
naissance. Couché sur le dos, le nouveau-né a une posture particulière : les hanches
sont disposées spontanément en flexion d’une trentaine de degrés. Ce défaut
d’extension est physiologique. Il s’associe à une rotation externe sans possibilité
d’obtenir de la rotation interne (les cols fémoraux n’ont pas encore d’antéversion).De
même, les genoux ne peuvent pas s’étendre activement et passivement. Toutes ces
attitudes sont SYMETRIQUES.
La mobilité spontanée est un bon reflet la fonction neuromusculaire. Elle permet de
dépister un déficit neurologique d’origine centrale (hémiplégie, diplégie) dont
l’étiologie peut être anténatale (atrophie cérébrale) ou périnatale (anoxie, hémorragie
méningée ) ou périphérique. Une raideur articulaire de localisation multiple
associée à des déformations des membres doit faire évoquer une arthrogrypose.
Les grandes malformations des membres inférieurs sont rares (1 pour 10000
naissances). Les principales sont :
- Les amputations d’un segment (ectromélie transversale)
- L’aplasie ou l’hypoplasie d’un os de la jambe (ectromélie longitudinale
médiale (tibiale) ou latérale (fibulaire)).
- Les courbures et pseudarthroses congénitales de jambe.
A l’opposé, les déformations des pieds sont fréquentes et souvent bénignes (cf.
chapitre).
L’étude de la stabilité des hanches et de la symétrie des mouvements d’abduction
sont les éléments cliniques principaux du dépistage de la Luxation Congénitale de
Hanche (LCH) qui doit être SYSTEMATIQUE à la naissance et qui doit rester la
priorité de l’examen orthopédique.
3.2.1#L’examen#clinique#des#hanches#du#nouveau9#
L'examen clinique des hanches du nouveau-né est la base du dépistage de la
luxation congénitale de hanche. Ce dépistage est CLINIQUE.
!"#$%$&$'%()*(+,(+-.,&$'%(/'%0"%$&,+*()*(1,%/1*(
La luxation congénitale de la hanche se définit comme la perte complète plus ou
moins permanente des relations anatomiques normales entre la tête fémorale et
l’acetabulum.
Elle est congénitale et se produit habituellement en période PERINATALE.
En fait, le tableau clinique est plus ou moins sévère. Il peut s’agir :
- soit d’une luxation de la hanche
- soit d’une subluxation: la tête fémorale et l’acetabulum n’ont pas perdu tout
contact mais il n’y a plus de concentricité entre ces deux structures
sphériques.
- soit d’une dysplasie : il s’agit d’un défaut architectural de la hanche dont
l’évolution naturelle est l’usure prématurée: la COXARTHROSE. Cette
dysplasie peut être primitive ou secondaire à l'instabilité.
La fréquence de la dysplasie est beaucoup plus élevée que celle de la luxation.
La luxation congénitale de hanche est un problème de santé publique en raison de
sa fréquence élevée, du handicap fonctionnel sévère qu’elle entraîne à l’acquisition
de la marche et de son évolution naturelle vers la coxarthrose. Les résultats des
traitements orthopédiques sont bien meilleurs s’ils sont réalisés en période néo-
natale. Le diagnostic clinique de l’affection est possible à la naissance. Il y a donc un
bénéfice certain à dépister cette affection. Le législateur a rendu le dépistage
obligatoire par l’examen clinique des hanches de tous les nouveau-nés.
23"4-*%/*(*&(#,/&*-35()*(3$54-*()*(+,(678(
La fréquence de la luxation de hanche est estimée en France à environ 1% des
naissances et 80% des cas sont diagnostiqués chez la fille. Elle varie en fonction de
l’origine ethnique: les Européens sont très touchés par l’affection, les Asiatiques et
les Africains nettement moins.
Les facteurs de risque sont :
- Les antécédents familiaux: si des ascendants, surtout au premier degré, ont
été traités pour une luxation de hanche ou une dysplasie durant leur enfance
ou s’ils présentent une coxarthrose sur dysplasie, le risque de luxation ou de
dysplasie est alors plus élevé.
- Les contraintes mécaniques exercées sur le foetus durant la fin de la
grossesse
* la présentation du siège augmente de façon considérable le risque
* la présentation transverse
- Ces mêmes contraintes mécaniques ont pu provoquer un syndrome postural
du nouveau-né comprenant isolément ou de façon associée :
* une plagiocéphalie
* un torticolis congénital
* une scoliose du nourrisson
* un bassin asymétrique
* un genu recurvatum
* des malpositions des pieds.
Dans l’analyse des facteurs de risque de LCH, la primiparité, l’oligoamnios,
l’existence d’une MAP, la gémellité doivent être pris en compte. Ce ne sont pas des
facteurs de risque identifiés comme tels mais ils peuvent être en rapport avec le
syndrome postural observé qui est, lui, un facteur de risque.
La présence des facteurs de risque principaux (antécédents familiaux caractérisés,
présentation du siège, un syndrome postural) justifie la pratique systématique d’une
échographie des hanches au début du deuxième mois de vie.
9.,:*%(/+$%$4-*(
Le nouveau-né doit être installé nu sur un plan ferme. Le réflexe de succion doit être
provoqué et utilisé pour le détendre. Au besoin, on peut donner à manger à l’enfant
afin que celui-ci soit calme et se laisse examiner plus facilement.
L’inspection de la position spontanée est un temps important.
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!