Découverte d`une protéine qui régule la réponse immune des

publicité
Paris, le 23 novembre 2015
Découverte d’une protéine qui régule la réponse immune des macrophages
Des chercheurs de l’Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire (iRCMCEA/Université Paris-Sud/Université Paris-Diderot/Inserm), en collaboration avec des
laboratoires français et européens, ont caractérisé une protéine qui permet de stopper
la production d’interféron béta – protéine produite lors d’une réaction inflammatoire –
dans les macrophages. Cette recherche pourrait permettre de réguler l’expression de
l’interféron béta uniquement dans les macrophages et d’entrevoir ainsi des
traitements très ciblés des cancers par immunothérapie. Ces résultats sont publiés
dans la revue Nature Communications, le 23 novembre 2015.
L’interféron béta (Ifnb) est une glycoprotéine qui joue un rôle majeur dans la protection de
l’organisme contre les infections virales ou bactériennes et dans le contrôle de la progression
tumorale. Cette protéine peut être produite par la plupart des cellules de l’organisme, et en
particulier par les macrophages, cellules qui initient une réponse immunitaire adaptée face à
une agression tissulaire. L’expression de l’Ifnb est très contrôlée car sa production continue
conduit à des effets indésirables et même paradoxaux comme des chocs septiques ou des
maladies auto-immunes. Si l’initiation de l’expression de l’Ifnb suite à une agression tissulaire
est bien caractérisée, les mécanismes moléculaires qui permettent l’arrêt de cette expression
étaient jusqu’alors inconnus. En étudiant quelles étaient les fonctions, dans les
macrophages, d’un régulateur de la transcription appelé TRIM33, les chercheurs ont montré
que TRIM33 permet d’éteindre l’expression de l’Ifnb dans ces cellules.
La famille de protéines à laquelle appartient TRIM33 joue un rôle majeur dans la réponse
immune, en particulier suite à une infection virale. En étudiant les conséquences de
l’absence de TRIM33 dans les macrophages, l’équipe de recherche a montré que l’activation
de l’expression du gène codant pour l’Ifnb au début d’une réaction inflammatoire n’était pas
dépendante de TRIM33. En revanche, les macrophages n’exprimant pas TRIM33, ne
peuvent pas éteindre l’expression de l’Ifnb à la fin de la réponse inflammatoire. De plus, les
chercheurs ont montré que cette régulation est restreinte aux macrophages : TRIM33 n’est,
par exemple, pas impliquée dans l’extinction de l’expression de l’Ifnb dans les fibroblastes.
Ces résultats montrent pour la première fois le rôle primordial de TRIM33 dans la régulation
de l’expression de l’Ifnb par les macrophages. Ils ouvrent la voie au développement d’une
modulation pharmacologique de l’expression de l’Ifnb dans ces cellules lors d’infections ou
de maladies auto-immunes, ainsi que dans les cancers solides.
1/2
Rappel historique
En 1957, Isaacs et Lindenmann ont découvert une glycoprotéine sécrétée par des cellules
infectées par des virus et qui « interférait » avec la réplication des virus. Cette protéine fut
donc appelée interféron et constitue le membre fondateur d’une famille de protéines qui ont
un rôle majeur dans la réponse de l’organisme aux infections virales et bactériennes, dans
les maladies auto-immunes et dans le cancer. Parmi les interférons, l’interféron béta (Ifnb) a
une place très importante par son implication dans de nombreuses pathologies humaines et
par son utilisation thérapeutique chez les patients souffrant de sclérose en plaques.
Contact Presse
Tuline LAESER - Tel : 01.64.50.20.97 / mail : [email protected]
2/2
Téléchargement