DURABILITÉ
l’OCDE (où les secteurs de l’électricité, du transport, de l’in-
dustrie, du résidentiel-tertiaire contribuent respectivement
à hauteur de 39 %, 27 %, 12 % et 12 % des émissions
totales de GES), en substitution à des énergies à plus fort
contenu en carbone, conduit à une réduction des émissions
de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques tels
que particules, oxydes d’azote (NOx), dioxyde de soufre
(SO2), suies… Ainsi, l’utilisation de gaz naturel en rempla-
cement du charbon pour la production d’électricité (secteur
le plus émetteur, à hauteur de 39 % au sein de l’OCDE et
de 44 % hors OCDE) conduit à réduire les émissions de CO2
d’environ 50 %. L’utilisation du charbon représente encore
47 % de la production mondiale d’électricité : le potentiel
de réduction est donc très important.
Dans le secteur des transports, l’utilisation de l’énergie gaz
(gaz naturel, GNC, GNL ou GPL) pour des usages terrestres
et maritimes, en substitution des carburants traditionnels
issus du pétrole, conduit également à limiter les émissions
de CO2 (l’utilisation des produits pétroliers représente 92 %
des consommations du secteur). Par ailleurs, le gaz (gaz
naturel et butane et propane) n’émettant pas de poussière
ni de soufre et peu de NOx, elle contribue à l’amélioration
de la qualité de l’air dans les villes.
Les actions de l’industrie gazière
L’AFG a recensé des actions en faveur du climat et du
développement durable mises en œuvre par ses entreprises
adhérentes (les membres sociétaires individuels ne sont
pas compris). Elles incluent des mesures en faveur de la
réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2 et CH4)
et du développement du gaz d’origine renouvelable.
Ces actions sont dédiées à la promotion des usages du
gaz dans les secteurs résidentiel-tertiaire et transports
terrestre, fluvial et maritime, au développement de tech-
nologies à très haut rendement, à l’accompagnement des
filières de production de biométhane et à la limitation
des émissions de CO2 et de méthane sur l’ensemble de la
chaîne gazière.
En complément de ces actions, l’AFG se prononce en faveur
de la nécessité de généraliser un prix du carbone au niveau
international, qui peut se traduire par un accord mondial dans
la mesure où il est progressif et n’introduit pas de différentiel
significatif entre les différentes zones économiques.
D’ores et déjà, des membres de l’AFG utilisent un prix
interne du CO2 pour leurs décisions d’investissements de
long terme.
Les actions de l’initiative AFG
Action 1 : réduire les émissions de gaz à effet de
serre liées au réseau de transport de gaz naturel
Réduire les émissions diffuses de méthane des ins-
tallations aériennes sur les stations de compression,
postes de sectionnement ou de livraison, sites de
stockage géologique
Comment : réalisation de contrôles périodiques systéma-
tiques permettant de détecter les fuites et d’y remédier
(actions de maintenance courante le plus souvent).
Potentiel : difficilement quantifiable.
Éviter les émissions de méthane lors de travaux pro-
grammés sur le réseau de transport de gaz
Comment : mise en place d’une stratégie de vidage d’une
conduite sans mise à l’atmosphère, soit par consommation
par les clients sur un tronçon fermé, soit par la technique du
gaz booster, permettant de pomper le gaz dans une canali-
sation à vider pour le transférer dans une autre, en service.
Potentiel : dépend des travaux à réaliser sur le réseau, peut
s’estimer à partir d’un historique.
Réduire les émissions de CO2 en optimisant l’utilisation
des stations de compression à l’aide d’un logiciel dédié
Comment : mise en place d’un outil de gestion de la
consommation d’énergie du réseau permettant d’utiliser
l’énergie motrice de façon optimisée.
Potentiel : se mesure par rapport à une consommation de
référence d’un réseau de transport de gaz (comparaison
avec et sans logiciel).
Action 2 : réduire les émissions liées aux terminaux
méthaniers
Réduire le débit minimal du terminal (avec optimisa-
tion du système de réincorporation)
Comprimer les évaporations pour réinjection sur le
réseau
Comment : mise en place de dispositifs qui améliorent
l’empreinte environnementale du terminal en cas de faible
activité.
Sur un terminal méthanier, le stockage du GNL en cuve
génère des évaporations que l’opérateur du terminal réincor-
pore dans les flux de GNL regazéifié et injecté sur le réseau
de transport. En fonctionnement normal, le terminal ne pro-
voque pas d’émissions à l’atmosphère. En période de raré-
faction des déchargements de GNL, faute de pouvoir injecter
ces évaporations dans le réseau (débit regazéifié trop faible),
l’opérateur du terminal se voyait obligé de brûler à la torche
des volumes de gaz.
Le projet mis en œuvre comprend deux volets et permet
de réduire significativement les émissions du terminal : la
réduction du débit minimal du terminal (grâce à l’optimisa-
tion du système de réincorporation) permettant de prolonger
le maintien en fonctionnement du terminal ; et la compres-
sion des évaporations afin de les injecter sur le réseau pen-
dant les périodes d’arrêt du terminal.
Potentiel : chiffres dépendants de l’activité des terminaux.
Action 3 : étudier le CCS (carbon capture and sto-
rage) et les moyens de son développement
Comment : captage et stockage du carbone lié à la pro-
duction d’hydrocarbures (en l’occurrence gaz) et à l’utilisa-
tion du gaz dans les secteurs industriels (exemple : acier,
ciment…) ou pour la production d’électricité. Le stockage
est réalisé dans un réservoir géologique profond (gise-
Gaz d’aujourd’hui • no 2015-2 • 13