1.2. La mémoire, en marketing
En marketing, plus particulièrement en communication, les praticiens accordent trop
d’importance à l’utilité de la mémoire pour évaluer la rétention des campagnes publicitaires et
ce en recourant à des questions directs de reconnaissance ou de rappel.
En effet, pour demander à quelqu'un de se rappeler une information ou de la reconnaitre, nous
utilisons des tests de mémoire. Appelés tests explicites de mémoire, ils requièrent au sujet de
se rappeler explicitement (consciemment) d'une information vue ou entendue. En effet, les
chercheurs en marketing utilisent assez souvent le questionnaire pour pouvoir mesurer
l'efficacité publicitaire (Trendel et Warlop, 2005). Cet outil de mesure est assez fréquent car il
permet de connaître les informations dont l'individu se rappelle.
Mais, il s'est avéré que ce genre d'instrument de mesure n'est pas suffisant et peut même
être faussé par différents biais tels que:
- Le biais de désirabilité sociale que Fisher a défini comme « la tendance qu'ont les
répondants à se présenter favorablement aux vues des normes sociales » (cité par
Trendel et Warlop, 2005, p.13).
- Les répondants peuvent inventer de nouvelles réponses s'ils ne pourront pas se
souvenir de l'information requise ou émettent de fausses opinions.
Alors, pour une récupération explicite d’informations stockées dans la mémoire, nous aurons
recours à des tests de mesures directes de mémorisation tels que le rappel ou la
reconnaissance, donc l’individu doit se rappeler d’un épisode antérieur. Schacter a aussi
précisé que : « la mémoire explicite requiert que le consommateur pense à un épisode
antérieur d'exposition afin de récupérer le souvenir de l'information qui est associé à cet
épisode » (Schacter, 1987, p.501). En d'autres termes, pour choisir un produit, le
consommateur pense à une exposition antérieure d'informations concernant ce produit grâce à
sa mémoire explicite.
Tandis que pour récupérer de la mémoire une information implicitement et donc sans que
l’individu se rappelle qu’il a été exposé à cette information, nous aurons recours à des tests
implicites qui sont des mesures utilisant un protocole de recueil de données non centré
directement sur l’objet d’investigation (Fazio et Olson, 2003).
En 2001, Shapiro et Kirshnan ont soutenue l'idée que la mémoire implicite est « révélée
par un changement d'exécution d'une tâche à cause d'un épisode antérieur d'exposition, sans se
souvenir délibérément des informations précédentes » (Shapiro et Kirshnan, 2001, p.1). Le
principe du test implicite est le suivant : tout d’abord nous devons exposer les individus à un
stimulus pour ensuite les amener à effectuer une tâche sans se référer à l’exposition
précédente, et enfin nous comparons leurs résultats à ceux des individus, que nous appelons
groupe de contrôle, n’ayant pas été exposés au stimulus.
Richardson-Klavehn et Bjork (1988) ont précisé que lors de l’étape test (quand les
individus effectuent une tâche sans se référer à l’exposition précédente), certes nous devons
nous assurer qu’il n’y a pas eu appel au souvenir lié à l’encodage antérieur de l’information
mais aussi de se baser sur un effet de facilitation que nous appelons amorçage ou encore
priming. En fait, selon Squire et Kandell (2001) l’amorçage désigne l’amélioration de la
capacité à détecter ou à identifier des mots ou des objets, après les avoir perçus (cité par Pêtre,
2005).
2. L'internaute face à une publicité sur Internet aussitôt oubliée
Nous avons transposé ces concepts évoqués précédemment dans le domaine de la
publicité, plus particulièrement, la publicité sur Internet.
2.1. La mémorisation :
Le développement d’Internet n’a pas laissé les professionnels de communication indifférents.
En effet, ils devaient adapter la publicité à ce moyen de communication, surtout que le