Décembre 2009 | Volume 54 | Numéro 3
Justin Macmullan
Justin Macmullan est responsable de
campagne pour Consumers
International, qui est le seul organisme
mondial indépendant représentant
les consommateurs à organiser
des campagnes et compte plus de
220 membres dans 115 pays.
Vous pouvez télécharger une copie
des recommandations du CI/IOTF
pour un code international relatif à
la commercialisation des produits
alimentaires auprès des enfants et
consulter les enquêtes réalisées par le
CI concernant la commercialisation de
produits alimentaires auprès des enfants
sur le site www.junkfoodgeneration.org.
Référence
1 World Health Organization. Global Strategy
on diet, physical activity and health. GSDPAH,
WHA 2004 A57/9. World Health Assembly,
Geneva, May 2004.
recommandé en lipides, glucides et sel,
sont attirés par des personnages de des-
sins animés et des cadeaux. Lorsqu'un
enfant devient trop grand pour les menus
pour enfants proposés – à l'âge de 9 ou
10 ans –, il se tourne alors vers les pro-
duits des menus adultes, qui contiennent
parfois encore plus de lipides, de glucides
et de sel.
“
L'implantation de fast-
foods à proximité des
écoles peut encourager
la consommation
d'aliments traités
potentiellement nocifs.
”
Les publicités pour fast-foods s'adressant
aux enfants sont très répandues : pan-
neaux publicitaires, publicités télévisées et
radiophoniques, bandes dessinées et jeux
sur les emballages, cadeaux, concours
et clubs en ligne, contrats de parrainage
et placement de produits dans des films
pour enfants. Le ‘Chicky Club’ de KFC en
Malaisie est le club pour enfants le plus
important du pays. Les adolescents sont
eux aussi la cible d'une série de cam-
pagnes publicitaires complexes. En outre,
l'implantation de fast-foods à proximité
des écoles peut encourager la consom-
mation régulière d'en-cas et d'aliments
traités potentiellement nocifs.
Réponses de l'industrie alimentaire
et des régulateurs
En réponse aux appels à une réglemen-
tation émanant d'experts en santé pu-
blique et d'organismes de défense des
consommateurs, plusieurs sociétés se sont
engagées à limiter les campagnes de mar-
keting auprès des enfants. Dans certains
cas, plusieurs sociétés se sont regroupées
pour annoncer la prise d'engagements
régionaux ou nationaux.
Cependant, aucun de ces engagements
volontaires ne concerne les enfants de plus
de 12 ans – alors que les adolescents res-
tent très sensibles au pouvoir du marketing
et, dans de nombreux cas, ont leur propre
opinion de ce que sont une alimentation et un
style de vie sains. Les engagements peuvent
également varier d'une société et d'un pays
à l'autre. De ce fait, de nombreux pays et
sociétés ne participent pas, certaines formes
de marketing sont exclues et, surtout, chaque
société a développé ses propres critères
nutritionnels concernant les produits couverts.
Il existe également quelques exemples de
réglementation gouvernementale. Ainsi, au
Royaume-Uni, les publicités télévisées pour
des aliments riches en lipides, en glucides
et en sel sont interdites lors de la diffusion
de programmes présentant un attrait parti-
culier pour les enfants de moins de 16 ans.
Au Canada, les tribunaux ont condamné
plusieurs sociétés de fast-food, dont Burger
King, General Mills et McDonald’s. Ces
exemples demeurent toutefois rares.
La nécessité d'un code international
Consumers International, en collaboration
avec le Groupe de travail international
sur l'obésité, a développé un ensemble
de recommandations en faveur d'un code
international relatif à la commercialisation
des produits alimentaires auprès des en-
fants. Le code cible la commercialisation
d'aliments très énergétiques et pauvres en
nutriments à des enfants âgés de 16 ans et
moins. Au nombre des exigences figurent
l'interdiction de :
publicités radiophoniques et télévisées
faisant la promotion d'aliments non dié-
tétiques entre 6 h et 21 h
la commercialisation d'aliments non dié-
tétiques auprès d'enfants par le biais de
nouveaux médias (sites web, réseaux
sociaux et SMS, par exemple)
la promotion d'aliments non diététiques
dans les écoles
l'utilisation de cadeaux et la participation
de célébrités à la promotion d'aliments
non diététiques.
Un code international permettrait de soutenir
et de guider les gouvernements nationaux
et servirait de point de référence clair pour
l'évaluation des pratiques commerciales
des sociétés. Une large coalition d'orga-
nisations de consommateurs, de groupes
de santé publique, de nutritionnistes et de
pédiatres pensent qu'un tel code constitue
un élément indispensable de la réponse
mondiale à un problème de santé de plus en
plus urgent. Un tel code offrirait la chance
aux enfants du monde entier de grandir à
l'écart de ce type de marketing agressif
qui peut affecter leurs choix et, en fin de
compte, menacer leur santé.
Diabète et société 41