Onagre à fruits tordus (Camissonia contorta )

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Évaluation et Rapport
de situation du COSEPAC
sur
l’Onagre à fruits tordus
Camissonia contorta
au Canada
ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION
2006
COSEPAC
COMITÉ SUR LA SITUATION DES
ESPÈCES EN PÉRIL
AU CANADA
COSEWIC
COMMITTEE ON THE STATUS OF
ENDANGERED WILDLIFE
IN CANADA
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des
espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’onagre à fruits tordus
(Camissonia contorta) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Ottawa. vi + 22 p. (www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm).
Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Matt Fairbarns qui a rédigé le rapport de situation sur l’onagre à fruits
tordus (Camissonia contorta) au Canada. Le COSEPAC aimerait aussi remercier le Conservation Data
Centre de la Colombie-Britannique qui a fourni le financement et le Capital Regional Districts Parks qui a
préparé le présent rapport. Erich Haber, coprésident (plantes vasculaires) du Sous-comité de spécialistes
des plantes et lichens du COSEPAC, a supervisé l’examen du présent rapport avec la participation du
COSEPAC. Cet examen peut avoir entraîné des changements et des ajouts à la version initiale du
rapport.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : (819) 997-4991 / (819) 953-3215
Téléc. : (819) 994-3684
Courriel : COSEWIC/[email protected]
http://www.cosepac.gc.ca
Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the contorted-pod evening-primrose
Camissonia contorta sp. in Canada.
Illustration de la couverture :
l’Onagre à fruits tordus — Jeanne R. Janish, avec l’autorisation de University of Washington Press.
Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2006
o
N de catalogue CW69-14/472-2006F-PDF
ISBN 0-662-71745-7
Papier recyclé
COSEPAC
Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation — Avril 2006
Nom commun
Onagre à fruits tordus
Nom scientifique
Camissonia contorta
Statut
Espèce en voie de disparition
Justification de la désignation
Une plante herbacée annuelle restreinte à plusieurs habitats côtiers sablonneux, secs et ouverts, de très petite taille.
Les petites populations fragmentées sont touchées par la perte continue d’habitat, l’utilisation intense à des fins
récréatives et la compétition avec plusieurs plantes exotiques envahissantes.
Répartition
Colombie-Britannique
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.
iii
COSEPAC
Résumé
l’Onagre à fruits tordus
Camissonia contorta
Information sur l’espèce
L’onagre à fruits tordus (Camissonia contorta) appartient à la famille des
Onagracées. Il s’agit d’une petite herbe atteignant tout au plus 40 cm de longueur et
dotée d’une étroite racine pivotante. La tige est flexible, généralement ramifiée, pelée
dans le bas et souvent étendue. Ses petites fleurs portent quatre pétales jaunes. Les
fruits sont de petites gousses tordues qui contiennent plusieurs graines minuscules. Les
tiges, feuilles et capsules sont souvent rouge foncé, en particulier dans les milieux en
plein soleil.
Répartition
L’aire de répartition de l’onagre à fruits tordus s’étend de la Colombie-Britannique
à la Californie, vers l’est jusqu’en Idaho et dans l’ouest du Nevada. Au Canada,
l’espèce est confinée aux zones côtières du sud-est de l’île de Vancouver et des îles
Gulf voisines, soit une aire de répartition d’environ 750 km2. À l’intérieur de cette aire,
l’espèce occupe sept petits sites totalisant environ 8 ha.
Habitat
Au Canada, l’espèce est confinée à des platiers de sable et à des dunes semistables à moins de 15 m au-dessus du niveau de la mer. Ces habitats sont
naturellement fragmentés, mais ils le sont encore davantage en raison de la
dégradation des habitats sableux côtiers dans l’aire de répartition canadienne de
l’espèce.
Biologie
L’onagre à fruits tordus est une plante annuelle très éphémère. Généralement, la
germination a lieu de mars à mai, la floraison, en avril ou en mai et la dispersion des
graines, en mai ou en juin. La plupart des plants meurent dès le début de la sécheresse
d’été, en juin. Les années aux étés exceptionnellement pluvieux, une petite proportion
de plants peuvent survivre jusqu’à la fin de l’été, voire au début de l’automne. Ces
plants peuvent reprendre une croissance végétative, produire de nouvelles fleurs et
fructifier après des précipitations abondantes.
iv
Les graines de l’onagre à fruits tordus semblent dépourvues de toute forme
d’adaptation qui faciliterait leur dispersion sur de longues distances. Il est probable que
la plupart demeurent dans les environs immédiats du plant parent. Les courtes
distances de dispersion des graines et une forte tendance à l’autopollinisation éliminent
pratiquement toute possibilité d’une immigration de source externe, même sur de
courtes distances.
Taille et tendances des populations
On compte sept populations existantes et une population disparue au Canada.
Ces populations comptent entre 20 et 2 000 plants. On estime que la population totale
du Canada se situe entre 3 500 et 4 500 plants matures. Une population a récemment
disparu et une autre a subi un déclin d’environ 95 p. 100. Dans l’ensemble, on juge que
la population canadienne a subi un déclin d’environ 35 p. 100 au cours des dernières
années.
Facteurs limitatifs et menaces
Plusieurs facteurs importants menacent les populations existantes et leur habitat
potentiel. Les activités récréatives représentent la menace la plus sérieuse, en
particulier la circulation de véhicules et les activités de plage dans les vestiges d’habitat
potentiel qui ont, eux-mêmes, subi un recul au cours des dernières décennies. Un
certain nombre d’herbes et d’arbustes exotiques et envahissants amenuisent
sérieusement la capacité des sites à accueillir l’espèce. Six des sept populations sont si
petites qu’elles sont exposées à un risque de modéré à grave d’effondrement
démographique. L’herbivorie, qui est vraisemblablement le fait du lapin à queue
blanche, une espèce introduite, a eu un impact mineur sur plusieurs plants matures. Ce
phénomène ne semble pas représenter une grave menace pour l’espèce.
Protection actuelle
En Colombie-Britannique, la seule province où l’on trouve l’onagre à fruits tordus,
l’espèce est désignée S1 – gravement en péril (critically endangered). Aucune
législation provinciale ne protège spécifiquement l’onagre à fruits tordus. Aucune des
populations ne se trouve dans une aire protégée provinciale, mais une très petite
population pousse dans une réserve de parc naturel. Capital Regional District Parks
administre des terrains qui abritent une population de grande taille (environ 2 000
individus) et une de moyenne taille (<1 000 individus). Ces populations sont protégées
par le règlement des parcs, mais de nombreuses activités récréatives se déroulent à
l’intérieur même des petites zones occupées par l’espèce.
v
HISTORIQUE DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une
recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour
satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui
repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces
menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en
péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un
comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique
rigoureux et indépendant.
MANDAT DU COSEPAC
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des
espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril
au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes
taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes
vasculaires, mousses et lichens.
COMPOSITION DU COSEPAC
Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des
gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence
Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité,
lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des
coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles
autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces
candidates.
DÉFINITIONS
(2006)
Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte
d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un
virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention
humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente
ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays
imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne
sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison
de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui
pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant
donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour
déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation
du risque de disparition de l’espèce.
*
**
***
****
*****
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition
de la catégorie (DI) révisée en 2006.
Environnement Canada
Service canadien de la faune
Environment Canada
Canadian Wildlife Service
Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du
COSEPAC.
vi
Rapport de situation du COSEPAC
sur
l’Onagre à fruits tordus
Camissonia contorta
au Canada
2006
TABLE DES MATIÈRES
INFORMATION SUR L’ESPÈCE .................................................................................... 4
Nom et classification.................................................................................................... 4
Description morphologique .......................................................................................... 4
Description génétique .................................................................................................. 5
RÉPARTITION ................................................................................................................ 6
Aire de répartition mondiale......................................................................................... 6
Aire de répartition canadienne ..................................................................................... 6
HABITAT ......................................................................................................................... 8
Besoins en matière d’habitat ....................................................................................... 8
Tendances en matière d’habitat .................................................................................. 8
Protection et propriété ................................................................................................. 9
BIOLOGIE ..................................................................................................................... 10
Cycle vital et reproduction ......................................................................................... 10
Herbivores ................................................................................................................. 11
Physiologie ................................................................................................................ 11
Déplacements et dispersion ...................................................................................... 11
Relations interspécifiques.......................................................................................... 11
Adaptabilité................................................................................................................ 11
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS ........................................................... 12
Activités de recherche ............................................................................................... 12
Abondance ................................................................................................................ 12
Fluctuations et tendances.......................................................................................... 12
Effet d’une immigration de source externe ................................................................ 14
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES ...................................................................... 14
Perte d’habitat ........................................................................................................... 14
Activités récréatives................................................................................................... 14
Plantes envahissantes............................................................................................... 15
Herbivores introduits.................................................................................................. 16
Effondrement démographique ................................................................................... 16
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE ...................................................................................... 16
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT..................... 16
RÉSUMÉ TECHNIQUE................................................................................................. 18
REMERCIEMENTS ET EXPERTS CONTACTÉS......................................................... 20
Experts contactés ...................................................................................................... 20
SOURCES D’INFORMATION ....................................................................................... 21
SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RÉDACTEUR DU RAPPORT ................................ 22
COLLECTIONS EXAMINÉES ....................................................................................... 22
Liste des figures
Figure 1. Le Camissonia contorta; fleur, fruit et apparence générale
de la plante...................................................................................................... 5
Figure 2. Aire de répartition mondiale du Camissonia contorta...................................... 6
Figure 3. Aire de répartition canadienne du Camissonia contorta.................................. 7
Figure 4. Activités de recherche du Camissonia contorta.. .......................................... 13
Liste des tableaux
Tableau 1. Données sur la population.......................................................................... 14
Tableau 2. Sommaire des menaces dans les sites étudiés.......................................... 15
INFORMATION SUR L’ESPÈCE
Nom et classification
Nom scientifique :
Camissonia contorta (Dougl. ex. Hooker) Kearney
Synonymes :
O. cruciata (S. Wats.) Munz.; Oenothera contorta Dougl.
ex. Hooker
Noms communs :
Français – onagre à fruits tordus. Anglais – Contortedpod evening-primrose; Contorted evening-primrose;
Contorted primrose; Bentpod desert primrose; Twisted
suncup; Douglas’ evening primrose; Contorted suncup;
Dwarf contorted suncup.
Famille :
Onagracées (famille des onagres)
Grand groupe végétal :
Plantes eudicotylédones phanérogames
Macoun a identifié les premiers spécimens de Camissonia contorta recueillis en
Colombie-Britannique à la fin des années 1880 comme étant des Oenothera strigulosa
(Fischer et Meyer) Torrey et A. Gray. Les trois spécimens de Macoun ont été identifiés
comme étant des Camissonia contorta par des taxinomistes compétents.
Le Camissonia contorta est un taxon distinct, et aucun taxon infraspécifique n’est
reconnu au Canada. Le Camissonia pubens (S. Wats.) Raven est une espèce
étroitement apparentée qui est occasionnellement identifiée comme étant C. contorta
var. pubens Kearney. Le Camissonia pubens est confiné à la Californie et au Nevada.
Description morphologique
Le Camissonia contorta (figure 1) est une herbe, généralement de petite taille, qui
peut atteindre jusqu’à 40 cm de longueur et qui est dotée d’une étroite racine pivotante.
La tige est flexible, habituellement ramifiée, pelée dans le bas et souvent étendue. La
tige porte des poils grossiers et étalés, et l’inflorescence peut être glandulairepubescente. Les feuilles vont d’une ligne droite à une ellipse allongée, mesurent de 5 à
30 mm de longueur et sont entièrement ou partiellement dentées. Les fleurs, aux
bractées foliacées, sont disposées en un racème terminal retombant. Les fleurs sont
soit portées par un court pédoncule, soit exemptes de pédoncule. Chaque fleur est
constituée d’un hypanthe de 1,5 à 2,0 mm de longueur qui porte quatre sépales, quatre
pétales, huit anthères et un ovaire inférieur. Les sépales mesurent de 2,5 à 4,0 mm de
longueur et sont réfléchis à maturité. Les pétales, de 3 à 5 mm de longueur, sont
d’abord de couleur jaune, puis rougissent. Les étamines sont assez inégales, la plus
longue étant presque deux fois la taille de la plus courte. L’ovaire renferme quatre
compartiments et se transforme, à maturité, en une capsule linéaire de 2 à 4 cm de
longueur d’une épaisseur d’à peine 1 mm. La capsule, sans pédoncule, est cylindrique
4
et enflée au niveau des graines. Sa forme varie de droite à recourbée, presque en fer à
cheval. On compte une rangée de graines de 0,7 à 0,9 mm de longueur, luisantes et
légèrement texturées, par compartiment (Douglas et Meidinger, 1999). Les tiges, les
feuilles et les capsules sont souvent rouge foncé, en particulier dans les milieux en plein
soleil.
Figure 1.
Le Camissonia contorta; fleur, fruit et apparence générale de la plante (illustration : Jeanne R. Janish,
avec l’autorisation de University of Washington Press).
Description génétique
Le genre Camissonia a un nombre de chromosomes normal de x=7. L’aneuploïdie
est presque inconnue chez les Camissonia, mais plus répandue chez d’autres genres
d’Onagracées. Le Camissonia contorta est la seule espèce hexaploïde du genre
Camissonia (n=21), d’après le décompte chromosomique de 40 populations, y compris
des spécimens provenant de deux emplacements en Colombie-Britannique. Cette
espèce peut produire des hybrides stériles avec l’espèce diploïde C. campestris et
l’espèce tétraploïde C. strigulosa (dont aucun représentant ne pousse au Canada) et
pourrait être un allopolyploïde dérivé d’une hybridation entre ces deux taxons.
Cependant, l’espèce pourrait être issue de la fécondation de gamètes non réduits d’une
espèce tétraploïde comme le C. strigulosa (autopolyploïdie). Rien n’indique l’existence
d’un état intermédiaire entre le C. contorta et quelque espèce que ce soit dans son aire
de répartition (Raven, 1969).
5
RÉPARTITION
Aire de répartition mondiale
L’aire de répartition du Camissonia contorta s’étend de la Colombie-Britannique à
la Californie, vers l’est jusqu’en Idaho et dans l’ouest du Nevada (figure 2).
Figure 2. Aire de répartition mondiale du Camissonia contorta.
NatureServe indique la présence du Camissonia contorta au Vermont, mais celleci est fondée sur des enregistrements de l’Oenothera cruciata Nutt. var. sabulonensis
Fern. (B. Popp, comm. pers., 2003). Cette bisannuelle ou vivace éphémère, de la
section Euoenothera du genre Oenothera, aujourd’hui communément identifiée comme
étant l’Oenothera parviflora L. (Kartesz,1999), est une plante commune de l’est du
Canada et du nord-est des États-Unis. Il s’agit d’un taxon très différent de l’O. cruciata
(S. Wats.) Munz (un synonyme du Camissonia contorta).
Aire de répartition canadienne
Au Canada, le Camissonia contorta est répartie dans un territoire très restreint,
seulement près du niveau de la mer, dans le bassin de Géorgie (figure 3). Il est confiné
à la zone biogéoclimatique côtière du douglas taxifolié.
6
Figure 3.
Aire de répartition canadienne du Camissonia contorta. Les populations existantes sont représentées par
des étoiles noires, la population disparue par le triangle noir et la population la plus proche aux États-Unis
par une étoile blanche. À l’échelle de cette carte, les populations 3 et 4 des îles Gulf du nord ne peuvent
être représentées par des symboles distincts.
On connaît huit populations de l’espèce – en considérant comme distinctes les
populations séparées par une distance minimale de plus de 1 km – soit sept
populations existantes et une historique. Parmi les populations existantes, deux se
trouvent sur l’île Savary dans le détroit de Géorgie, quatre dans la péninsule de Saanich
et les îles côtières avoisinantes près de Victoria et une au sud-ouest de Victoria
(figure 3). La répartition de l’espèce au Canada est très fragmentée : plus de 150 km
séparent les deux populations du nord des autres, et la population du sud-ouest se
trouve à plus de 30 km de sa plus proche voisine. Cette fragmentation est en grande
partie due à la topographie naturelle. Les espaces séparant les populations sont des
environnements marins, des écosystèmes forestiers ou des substrats non convenables
(non sableux). De plus, d’importants aménagements résidentiels dans la partie sud de
l’aire de répartition canadienne ajoutent un élément anthropique à cette fragmentation.
La population canadienne, ainsi qu’une seule population voisine sur San Juan Island
(État de Washington), est largement disjointe de l’aire de répartition principale de
l’espèce. L’aire de répartition canadienne représente moins de 1 p. 100 de l’aire de
répartition mondiale.
Aujourd’hui, les plants occupent une zone d’une superficie d’environ 1 500 km2.
L’océan couvre environ 50 p. 100 de cette superficie; une estimation généreuse de la
zone d’occurrence serait donc d’environ 750 km2. La zone d’occupation totalise
78 400 m2.
7
HABITAT
Besoins en matière d’habitat
Le Camissonia contorta est un spécialiste des habitats arides, ouverts et sableux
dans l’ensemble de son aire de répartition. On la trouve dans des zones ouvertes, des
terres herbeuses, du chaparral et des terrains boisés au faible couvert végétal. Dans la
région du Pacifique Nord-Ouest, l’espèce est confinée aux faibles élévations, mais en
Californie, on la trouve jusqu’à 2 300 m d’altitude (Peck, 1941; Hitchcock et Cronquist,
1961; Raven, 1969; Atkinson et Sharpe, 1993; Wagner, 1993).
Au Canada, le Camissonia contorta a des besoins encore plus spécialisés en
matière d’habitat. L’espèce est confinée à des platiers de sable et à des dunes semistables à moins de 15 m au-dessus du niveau de la mer. On la trouve sur cinq terrains
plats près de Victoria (populations 1, 2, 5, 6 et 7) et sur des plans inclinés pouvant
atteindre 50 p. 100 et exposés au sud sur Savary Island (populations 3 et 4). Les sept
populations existantes occupent des sites xériques et qui s’assèchent rapidement, dont
le sol contient du sable exposé et peu ou pas de matière organique ou de roche en
surface. Les sites ont un couvert d’arbres et d’arbustes presque inexistant; seul le genêt
à balais (Cytisus scoparius) pousse parfois à proximité et fait de l’ombrage sur les sites
durant une partie de la journée. Le Camissonia contorta tend à occuper des sites peu
végétalisés et est absent des zones présentant un important couvert de graminées et
d’herbacées non graminoïdes. Il est rare ou inexistant dans les tapis uniformes de
mousses comme le Racomitrium canescens, le Tortula princeps et le Polytrichum
piliferum, qui poussent souvent en périphérie des populations. L’espèce tolère de
faibles niveaux d’érosion et de dépôt et pourrait avoir besoin de ces perturbations pour
prendre le dessus sur ses compétiteurs. On ne la trouve pas dans les parties les plus
actives des dunes de sable ou d’autres endroits où le sable est dépourvu de végétation.
Ce type d’habitat est hautement fragmenté à l’intérieur de la zone d’occurrence de
l’espèce au Canada. Cette fragmentation est fondamentalement due à la distribution
naturelle des dépôts de sable sur la côte, mais elle a été accentuée par les
aménagements résidentiels et touristiques dans bon nombre de fragments autrefois
convenables pour l’espèce. Les enregistrements actuels et historiques indiquent que le
Camissonia contorta est naturellement rare et n’occupe que de petites parcelles même
dans les fragments d’habitat potentiel.
Tendances en matière d’habitat
On ne dispose d’aucune information quantitative sur le déclin global, en qualité et
en étendue, des milieux dunaires et de plages sablonneuses dans le sud-est de l’île de
Vancouver et les îles Gulf voisines. Bon nombre de signalements anecdotiques et
qualitatifs font état d’une tendance assez grave à la détérioration de l’habitat (voir la
section Facteurs limitatifs et menaces).
8
Chez la population de Saanich C, on trouve des parcelles dispersées de
Camissonia contorta dans des fragments d’habitat intact situés sur des allées de golf
récemment aménagées qui font partie d’un projet d’agrandissement du parcours de
40 000 m2. Le terrain de ces allées aménagées a été considérablement altéré, et il
semble que la population qui s’y trouve soit un vestige d’une population autrefois
contiguë et beaucoup plus abondante. Une zone adjacente de 140 000 m2 d’ancienne
plaine de sable a été transformée en allées gazonnées il y a plus de dix ans. Le
Camissonia contorta occupait probablement la majeure partie de cette zone aussi. Il
semble donc que l’habitat convenable à l’espèce chez la population de Saanich C ait
subi un déclin de plus de 75 p. 100 au cours des dernières décennies.
Protection et propriété
Les populations 1 et 2 se trouvent dans les parcs administrés par Capital Regional
District Parks. L’habitat est protégé par des règlements contenus dans le plan général
d’administration de tous les parcs relevant de cette administration (Capital Regional
District Parks, 2000). Dans les faits, les deux populations occupent un habitat qui reçoit
une circulation piétonnière de moyenne à élevée des visiteurs des parcs. Des sentiers
rustiques, qui ont été tracés à proximité de la population 2, canalisent la circulation
piétonnière qui pourrait autrement nuire à la population. Capital Regional District Parks
a manifesté un intérêt dans l’élaboration et la mise en œuvre de mesures de protection
des deux populations.
Les populations 3 et 4 se trouvent dans un droit de passage appartenant au
Ministry of Transportation de la Colombie-Britannique. Ce ministère n’a pas élaboré de
législation ou de règlements concernant les espèces en péril ou leur habitat (Greg
Czernick, comm. pers., 2004). La province de la Colombie-Britannique n’a aucune
législation protégeant l’habitat du Camissonia contorta sur les terres provinciales.
Les populations 5 et 6 se trouvent sur des terres privées à vocation récréative. La
majeure partie, voire la totalité, de la population 6 se trouve sur des allées en
aménagement d’un projet de terrain de golf.
La population 7 se trouve dans la réserve du parc national des îles Gulf et est
protégée par la loi fédérale, mais la population est menacée par des arbustes
envahissants et, dans une moindre mesure, par les activités des visiteurs.
La population disparue se trouvait dans un parc municipal à Cordova Spit. Ce
parc, accessible par bateau ou par les terres d’une réserve indienne, ne fait l’objet
d’aucune gestion ou presque de la part de la municipalité. Il n’y a actuellement aucun
plan de gestion pour ce site, ni pour les parcs de Central Saanich en général. Les lignes
directrices de gestion sont plutôt contenues dans le plan officiel de la collectivité
(Official Community Plan; Hope Burns, comm. pers., 2004). Cet énoncé de politique
privilégie la conservation des processus naturels d’érosion et de dépôt qui entretiennent
le milieu dunaire. Il encourage également la conservation des écosystèmes et des
espèces rares, menacées ou en péril. Il n’indique toutefois pas à quelle valeur du
9
patrimoine naturel ou à quelle espèce rare la priorité devrait être accordée en cas de
divergence d’intérêts sur l’utilisation des terres.
BIOLOGIE
Peu de publications ont décrit la biologie du Camissonia contorta, mis à part
l’étude taxinomique du genre par Raven (1969). L’information qui suit, à moins
d’indication contraire, est fondée sur des observations de terrain non publiées et des
expériences en culture menées par Matt Fairbarns.
Cycle vital et reproduction
Le Camissonia contorta est une plante annuelle éphémère. Dans les populations
sauvages, la germination commence en mars ou en avril et semble prendre fin en mai.
Les expériences en culture ont démontré que les graines de l’année peuvent germer au
milieu de l’été si elles sont suffisamment arrosées. Malgré des relevés fréquents en
2003 et en 2004, aucune jeune pousse n’a été observée sur le terrain après mai dans
les populations 1 et 2.
La floraison commence en avril et culmine en juin. Raven (1969) affirme que le
Camissonia contorta est autogame, mais n’apporte aucune preuve à l’appui. Le
Camissonia contorta est une plante annuelle polyploïde portant de petites fleurs peu
visibles; ce type de plante a une tendance à l’autogamie. Par ailleurs, ses fleurs sont
parfaites, et leur stigmate a une assez grande surface, des caractéristiques souvent
associées au croisement hétérogène. Dans l’un des sites étudiés, un petit coléoptère au
corps maculé de pollen a été observé sur la surface du stigmate d’un C. contorta, ce qui
suggère que le croisement hétérogène est possible. En fait, presque toutes les
angiospermes, y compris un grand nombre considérées comme autogames, sont
capables d’hétérogamie, ne serait-ce que dans une faible mesure. À la lumière de ce
qui précède, ou pourrait conclure que la plupart des fleurs du Camissonia contorta sont
probablement autopollinisées, mais que la pollinisation hétérogame n’est pas rare.
La dispersion des graines commence au début mai, et la plupart des plants ont
perdu leurs graines à la fin juillet. Toutes les populations canadiennes ont une fécondité
analogue. Les plants tendent à produire entre 3 et 10 capsules, bien que certains plants
reproducteurs puissent produire une seule capsule ou jusqu’à 17 capsules. La plupart
des capsules matures renferment de 10 à 20 graines.
Le Camissonia contorta, en tant qu’espèce à racine pivotante et annuelle
éphémère, est incapable de se reproduire de façon végétative ou asexuée.
10
Les plants continuent de croître jusqu’à ce qu’ils succombent à la sécheresse
d’été. La mortalité survient généralement en juin ou en juillet, mais des pluies d’été
peuvent déclencher un nouveau cycle de croissance végétative, de floraison et de
fructification. Les années où les conditions sont favorables, une petite proportion des
plants peuvent continuer de fleurir jusqu’en octobre; les basses températures semblent
alors stopper leur croissance.
Herbivores
On ne dispose d’aucune information sur l’herbivorie des jeunes pousses. Une
légère herbivorie du feuillage a été observée sur des plants matures, apparemment due
à des herbivores non indigènes. Ces observations sont discutées dans la section
Facteurs limitatifs et menaces.
Physiologie
Le Camissonia contorta survit à la sécheresse d’été et au froid d’hiver au stade de
graine.
Déplacements et dispersion
Les graines du Camissonia contorta semblent dépourvues de toute forme
d’adaptation qui faciliterait leur dispersion sur de longues distances. Les observations
de fruits déhiscents suggèrent que la plupart d’entre elles demeurent dans les environs
immédiats (moins de 20 cm) du plant parent. L’espèce demeure au même endroit
d’année en année plutôt que de former des populations sources ou des
métapopulations. Les graines peuvent être transportées dans le sable lors de vents
violents, ce qui peut parfois disperser les graines sur plusieurs mètres. Les courtes
distances de dispersion des graines et une forte tendance à l’autogamie éliminent
pratiquement toute possibilité d’une immigration de source externe, même sur les
courtes distances qui séparent les populations.
Relations interspécifiques
Aucune relation interspécifique connue n’augmente le risque de disparition du
Camissonia contorta du Canada.
Adaptabilité
Le Camissonia contorta est mal adapté aux sables non stabilisés : les plants sont
de courte taille et peuvent être rapidement engloutis par le sable. Ses petites graines
n’ont pas d’abondantes réserves d’endosperme (obs. pers.) et ont donc peu de chances
de germer si elles sont recouvertes de plus de quelques millimètres de sable. Ces
mêmes limites augmentent la vulnérabilité de l’espèce aux perturbations humaines qui
déplacent le sable. Des expériences de propagation (obs. pers.) ont révélé qu’une
grande proportion des graines germent facilement, mais que le taux de mortalité des
11
jeunes pousses est élevé. Aucune tentative de transplantation n’a été effectuée. La
dépendance de l’espèce à une racine pivotante profonde, sa nature annuelle et ses
besoins spécialisés en matière d’habitat suggèrent qu’une transplantation à partir de
cultures horticoles n’aurait aucune chance de réussite.
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS
Activités de recherche
Environ 100 heures (exclusion faite des déplacements) ont été consacrées à la
recherche du Camissonia contorta dans 30 emplacements en 2002, en 2003 et en 2004
(figure 4). Les principaux chercheurs étaient Matt Fairbarns, Phil Henderson, Frank
Lomer, Erica Wheeler, Heidi Guest, Adolf Ceska et Oldriska Ceska; tous connaissaient
bien l’espèce.
Les relevés ont été menés dans l’ensemble de la zone d’occurrence connue de
l’espèce. Des relevés ont également été menés dans des dunes et des platiers de sable
sur des sections de la côte des îles Gulf et le long de la côte sud-ouest de l’île de
Vancouver où la présence d’espèces associées comme l’abronie (Abronia latifolia) était
déjà connue et où le Camissonia contorta aurait pu échapper aux observations.
Des botanistes connaissant peu l’espèce pourraient éprouver des difficultés à
détecter cette petite plante sur le terrain, en particulier les jours nuageux et en fin
d’après-midi, moments où la plupart des fleurs sont fermées. Les plants peuvent
également être difficiles à détecter les jours très ensoleillés dans les reflets aveuglants
du soleil sur le sable nu. Néanmoins, les botanistes connaissant bien l’espèce ont
trouvé assez facilement les plants en raison de la nature hautement spécialisée de leur
habitat, de la rareté de l’habitat convenable et de la pauvreté de la végétation associée.
Cela a été le cas même pour les plants ne portant pas de fleurs, puisque le feuillage
rouge foncé de la plupart pour les plants est relativement facile à détecter. En règle
générale, si des plants étaient présents dans un site, ils étaient détectés au cours des
30 premières minutes de recherche.
Abondance
En 2004, on estimait que le nombre d’individus matures de Camissonia contorta
au Canada se situait entre 3 500 et 4 500 (tableau 1). Les plants non reproducteurs
sont très éphémères et ne peuvent être dénombrés avant leur mort. Le nombre
d’individus matures par population varie d’environ 20 au site 7 à 2 000 au site 5.
Fluctuations et tendances
Les enregistrements anciens du Camissonia contorta ne sont pas suffisamment
détaillés pour que l’on puisse dégager des fluctuations ou des tendances générales
dans la population canadienne. Cependant, certaines inférences peuvent être tirées des
12
pertes d’habitat connues. L’occurrence la plus étendue, soit la population C de Saanich,
est aujourd’hui constituée d’environ 100 individus très dispersés et confinés à de petites
zones intactes dans un parcours de golf récemment aménagé. Environ 95 p. 100 du
terrain est altéré au point de ne plus offrir qu’un habitat de piètre qualité pour le
C. contorta. En extrapolant, la population historique de ce site aurait compté
2 300 individus si l’on postule une densité égale à celle observée dans la population B
de Saanich (un site analogue voisin). La petite population E de Saanich a
complètement disparu au cours des dernières années. Dans l’ensemble, la population
canadienne de C. contorta a subi un déclin estimé entre 30 et 35 p. 100 ces dernières
années.
Figure 4.
Activités de recherche du Camissonia contorta. Les carrés noirs représentent l’emplacement de un ou de
plusieurs sites inspectés dans l’aire de répartition connue de l’espèce et d’autres sites apparemment
convenables sur la côte sud-ouest de l’île de Vancouver.
13
Tableau 1. Données sur la population
Nom et numéro de la
population
1 Metchosin
2 Saanich A
3 Îles Gulf nord A
3 Îles Gulf nord B
5 Saanich B
6 Saanich C
7 Saanich D
8 Saanich E
Total
Zone
d’occupation
100 m2
2 000 m2
500 m2
800 m2
35 000 m2
40 000 m2
1 m2
Disparue
78 400 m2
Nombre d’individus matures
Observé
Estimé
Total
253
253
500-1 000
500-1 000
190
200-250
200-250
696
700-750
700-750
2 000
2 000
100
100
20
20
Disparue
Disparue
Disparue
3 500 - 4 500
Effet d’une immigration de source externe
La seule population voisine hors du Canada se trouve à San Juan Island dans
l’État de Washington. On y trouve une saine population dispersée sur 10 km de dunes
de sable et de dépôts d’épandage fluvioglaciaires. Cette grande population se trouve à
plus de 10 km du point le plus rapproché au Canada et à environ 20 km de la
population canadienne de Camissonia contorta la plus proche. Ces points sont séparés
par l’océan. Compte tenu de la très faible distance de dispersion de l’espèce, les
probabilités de migration vers le Canada des graines de la population de San Juan
Island sont négligeables. Il y a donc une probabilité négligeable d’immigration de source
externe des populations de l’État de Washington advenant la disparition des
populations du Canada.
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES
Perte d’habitat
L’aménagement d’un terrain de golf a détruit une grande quantité d’habitat
convenable chez la population Saanich C.
Activités récréatives
Dans l’aire de répartition canadienne du Camissonia contorta, les activités
récréatives provoquent les impacts les plus marqués dans les platiers de sable. Elles
tendent à se concentrer dans l’habitat convenable aux Camissonia en raison de la
relative rareté des plages de sable dans la région. Sept des huit populations existantes
ou disparues ont été de modérément à gravement touchées par les activités
récréatives, notamment : le piétinement dû aux personnes faisant de la randonnée
pédestre et des promenades avec leur chien, prenant des bains de soleil et faisant des
pique-niques chez les populations 1, 2, 4, 7 et 8; ainsi que la circulation intensive de
véhicules tout-terrain chez les populations 5, 6 et 8. Au cours de la dernière décennie,
on a relevé une augmentation importante de la superficie des terrains déstabilisés par
le passage de ces véhicules dans le site qui abritait autrefois la population 8. Ces
14
activités sont presque certainement à l’origine de la disparition de la population, qui a
été observée pour la dernière fois en 2002 (Adolf Ceska, comm. pers., 2004)
Plantes envahissantes
Le Camissonia contorta est une espèce tolérante aux conditions extrêmes, qui
prolifère dans des habitats xériques et sablonneux où d’autres espèces indigènes
n’arrivent pas à s’implanter ou à croître. Quelques espèces exotiques envahissantes
ont pénétré cet écosystème au cours du dernier siècle et demi, et bon nombre d’entre
elles dominent aujourd’hui des habitats autrefois convenables pour le C. contorta. Les
principales menaces proviennent des espèces suivantes : Cytisus scoparius, Bromus
rigidus, B. tectorum, B. sterilis, Aira praecox, A. caryophyllea et Rumex acetosella. Le
Cytisus scoparius était présent à l’intérieur ou dans la périphérie immédiate des sept
populations existantes, et on présume qu’il a envahi des terrains autrefois convenables
au Camissonia contorta. En formant de denses bosquets, le Cytisus scoparius a la
capacité de stabiliser complètement des zones sableuses semi-actives en une ou deux
décennies. Ce phénomène enclenchera un processus de succession qui mènera à la
disparition des habitats ouverts. Page (2003) a calculé que la superficie combinée des
milieux ouverts de dunes et de graminées/bryophytes près de la population 2 a diminué
de plus de 15 p. 100, passant de 6,3 ha en 1932 à 5,3 ha en 1995 (malheureusement,
ce déclin n’a pas été réparti entre les deux types de milieux, et la disparition des
graminées/bryophytes n’est pas associée à une perte directe d’habitat pour le
C. contorta).
Parmi les autres espèces envahissantes qui représentent une grave menace dans
au moins un site, on compte l’Allium vineale, un oignon résistant oignon qui se répand
rapidement dans les zones qu’il a colonisées (en particulier chez la population 5) et
l’Ammophila arenaria, qui tend à stabiliser les dunes et donc à modifier la dynamique du
substrat à proximité des Camissonia contorta (en particulier chez la population 7).
Tableau 2. Sommaire des menaces dans les sites étudiés. Les sites sont numérotés comme
dans le tableau 1.
Endroit
Perte
d’habitat
Activités
récréatives
Herbivores
Effondrement
démogra-phique
Grave
Moyenne
Plantes
envahissantes
Grave
Grave
Pop. 1 : Metchosin
Pop. 2 : Saanich A
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Légère
Légère
Légère
Légère
Modérée
De mineure à
modérée
Modérée
Pop. 3 : Îles Gulf nord
A
Pop. 4 : Îles Gulf nord
B
Pop. 5 et 6 : Saanich
B et C
Pop. 7 : Saanich D
Pop. 8 : Saanich E
Légère
Moyenne
Moyenne
Légère
Modérée
Grave
Grave
Grave
Moyenne
Mineure
Moyenne
Légère
Grave
Grave
Grave
Grave
Moyenne
Moyenne
Importante
Disparue
15
Herbivores introduits
Les plants des populations 1, 2, 5, 6 et 7 subissent une herbivorie de légère à
modérée, et on trouve beaucoup de fèces de lapin à queue blanche dans la plupart des
sites visés, ainsi que dans l’ancien emplacement de la population 8. L’impact du
broutage des lapins sur les plantes compétitrices semble contrecarrer les incidences
mineures du broutage sur le Camissonia contorta lui-même.
Effondrement démographique
Certaines populations de Camissonia contorta sont menacées tout simplement par
leur petite taille. Pavlik (1996) avance que la taille minimale pour une population de
plantes varie entre 50 individus chez quelques espèces et 2 500 individus chez
d’autres. D’après Pavlik, le C. contorta, une herbe annuelle qui ne produit pas de
ramets et qui tolère des conditions extrêmes dans un environnement très variable,
correspond au profil d’une espèce dont la taille minimale d’une population viable est
élevée. Par conséquent, six des sept populations existantes de C. contorta, qui
comptent moins de 1 000 individus, seraient vraisemblablement menacées
d’effondrement démographique. Cette menace est modérée (750 individus ou moins)
ou importante (100 individus ou moins) dans quatre ou cinq sites.
IMPORTANCE DE L’ESPÈCE
Hitchcock et Cronquist (1961) font mention du potentiel horticole de plusieurs
espèces à grandes fleurs du genre Camissonia. Les espèces comme le C. contorta, qui
ont des fleurs peu voyantes, suscitent peu d’intérêt chez les horticulteurs.
Aucune connaissance traditionnelle, y compris des usages artisanaux ou
médicinaux par les Premières nations, n’est documentée au sujet du Camissonia
contorta ou de tout autre membre du genre (Goulet, comm. pers., 2004).
PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT
NatureServe accorde au Camissonia contorta la cote G5. L’espèce est classée S1
en Colombie-Britannique (la seule province ou le seul territoire du Canada où se trouve
l’espèce). Elle a également la cote S1 au Vermont, mais cette cote est fondée sur une
erreur taxinomique (voir la section Aire de répartition mondiale, page 3). Elle n’a pas été
classifiée dans les cinq autres territoires où on la trouve (État de Washington, Idaho,
Oregon, Nevada et Californie; NatureServe, 2004).
La Colombie-Britannique n’a pas de loi sur les espèces en péril, et le Camissonia
contorta n’est pas protégé en vertu de la Wildlife Act de cette province.
16
Une seule des populations canadiennes (la population 7) est protégée par un parc
national ou provincial, une réserve nationale de la faune ou une réserve écologique. La
population en question est la plus petite des populations connues et fait face à la
menace imminente d’une invasion par le Cytisus scoparius. Les populations 1 et 2 sont
protégées par les parcs administrés par Capital Regional District Parks. Elles sont
visées par une politique de protection des plantes rares, menacées et en péril, mais
aucune législation ou réglementation ne vient appuyer cette politique, sauf une
interdiction des véhicules motorisés, des bicyclettes et du camping. Aucune politique ne
vise précisément la protection du Camissonia contorta ni des caractéristiques
essentielles de l’habitat qu’il occupe. Ces deux populations subissent en permanence
les impacts des activités récréatives. Les meilleurs habitats du C. contorta au Canada,
de même que sa plus grande population, se trouvent sur des terres privées. Le nombre
total d’individus sur des terres privées est légèrement supérieur au nombre total
d’individus dans tous les autres sites réunis.
17
RÉSUMÉ TECHNIQUE
Camissonia contorta
Onagre à fruits tordus
Répartition au Canada : Colombie-Britannique
Contorted-pod Evening-primrose
Information sur la répartition
•
750 km²
Superficie de la zone d’occurrence (km²) au Canada
Aire englobant toutes les populations à l’exclusion de l’océan
Stable
• Préciser la tendance (en déclin, stable, en croissance, inconnue).
Non
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence (ordre
de grandeur > 1)?
<< 1 km²
• Superficie de la zone d’occupation (km²)
Somme des aires occupées par les populations existantes.
En déclin
• Préciser la tendance (en déclin, stable, en croissance, inconnue).
Non
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre
de grandeur > 1)?
Sept
• Nombre d’emplacements actuels connus ou inférés.
• Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin, stable, En déclin
en croissance, inconnue).
Non
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements
(ordre de grandeur > 1)?
En déclin
• Tendance de l’habitat : préciser la tendance de l’aire, de l’étendue ou
de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en croissance, inconnue).
Information sur la population
5 mois
• Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :
indiquer en années, en mois, en jours, etc.).
De 3 500 à 4 500
• Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser
une gamme de valeurs plausibles).
En déclin
• Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en
déclin, stable, en croissance ou inconnue.
Estimé à 35 %
• S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines dix
années ou trois générations, selon la plus élevée des deux valeurs
(ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).
Inconnu
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures (ordre
de grandeur > 1)?
• La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus se Oui
trouvent dans de petites populations relativement isolées
[géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu
d’échanges, c.-à-d. migration réussie < 1 individu/année)?
En déclin
• Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable,
en croissance, inconnue).
Non
• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre
de grandeur > 1)?
• Énumérer les populations et donner le nombre d’individus matures dans chacune :
1 : 253
2 : De 500 à 1 000
3 : De 200 à 250
4 : De 700 à 750
5 : 2 000
6 : 100
7 : 20
18
Menaces (menaces réelles ou imminentes sur les populations ou les habitats)
Menaces réelles : transformation importante et récente de l’habitat; activités récréatives causant un
piétinement et circulation de VTT; plantes envahissantes; herbivores introduits (lapin à queue
blanche).
Menaces possibles et probables : altération de la dynamique dunaire; déclin démographique dû à la
petite taille de certaines populations.
Effet d’une immigration de source externe
•
Statut ou situation des populations de l’extérieur
É.-U. :
NatureServe – non en péril
• Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
• Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
• Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus
immigrants?
• La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle?
Statut existant
COSEPAC : En voie de disparition (2006)
Colombie-Britannique : Liste rouge; S1
Non
Probablement
Oui
Non
Statut et justification de la désignation
Statut : En voie de disparition
Code alphanumérique :
B1ab(ii,iii,iv,v) + 2ab(ii,iii,iv,v)
Justification de la désignation :
Une plante herbacée annuelle restreinte à plusieurs habitats côtiers sablonneux, secs et ouverts, de très
petite taille. Les petites populations fragmentées sont touchées par la perte continue d’habitat, l’utilisation
intense à des fins récréatives et la compétition avec plusieurs plantes exotiques envahissantes.
Applicabilité des critères
Critère A (Population globale en déclin) : Menacée, A2ce + 3ce, en raison d’un déclin probable dans le
passé et d’un présumé déclin futur des populations d’au moins 30 %, d’après les pertes d’habitat et la
détérioration de la qualité de l’habitat causées par l’usage récréatif de l’habitat de l’espèce et l’expansion
des plantes envahissantes sur une période de 10 ans.
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Menacée, B1ab(ii,iii,iv,v) + 2ab(ii,iii,iv,v), en
raison des très petites zones d’occurrence et d’occupation, de la grande fragmentation des populations
et du déclin attribuable à la disparition récente d’une population, de la réduction de la zone d’occupation,
d’une détérioration de la qualité de l’habitat et d’un déclin du nombre d’individus.
Critère C (Petite population globale et déclin) : s.o. La taille de la population est inférieure à
10 000 individus, mais aucun autre critère n’est satisfait dans cette catégorie.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) : Menacée, D2; zone d’occupation
inférieure à 20 km2 et menaces permanentes provenant de l’usage récréatif de l’habitat de l’espèce et de
l’expansion des plantes exotiques envahissantes.
Critère E (Analyse quantitative) : Aucune
19
REMERCIEMENTS ET EXPERTS CONTACTÉS
L’auteur tient à remercier Tracy Fleming (Capital Regional District) et Andrew
Harcombe (BC Conservation Data Centre) de leur aide dans l’obtention de soutien
financier et organisationnel pour le présent rapport.
M. Adolf Ceska, Ph. D., et Mme Oldriska Ceska ont participé aux relevés des
populations existantes et disparues dans la péninsule de Saanich. Phil Henderson
(Strix Consulting) a fourni de l’information détaillée sur une population qu’il a découverte
à Savary Island et inventorié plusieurs autres sites, notamment ceux de Goose Spit, de
Roberts Bank et de Centennial Park. Liz Webster (Savary Island Land Trust) a dirigé
l’auteur vers une seconde population sur Savary Island et d’autres sites possibles
sur l’île.
L’auteur a grandement apprécié l’aide de deux botanistes qui ont inventorié pour
lui deux sites : Nick Page a inventorié le site de Goose Spit, et Frank Lomer a inventorié
le site de Centennial Park (Tsawwassen). Plusieurs autres biologistes ont assisté le
rédacteur dans les relevés de sites possibles : M. Robb Bennett, Ph. D., (Équipe de
rétablissement de l’écosystème des chênes de Garry), Jenifer Penny, Marta Donovan
et Shane Ford (BC Conservation Data Centre), Erica Wheeler et Heidi Guest (University
of Victoria) et Brian Reader (Parcs Canada).
L’auteur remercie tout particulièrement M. Hans Roemer, Ph. D., qui a contribué à
échantillonner des parcelles de végétation renfermant le Camissonia contorta et qui a
fourni une excellente rétroaction quant à des idées sur la biologie et la répartition de
l’espèce.
Experts contactés
Peter Achuff (Ph. D.). Botaniste national, Direction de l’intégrité écologique, Parcs
Canada, Parc national du Canada des Lacs-Waterton (Alberta).
David Cunnington. Endangered Species Specialist, Pacific Wildlife Research Centre,
Delta (Colombie-Britannique).
David Fraser. Endangered Species Specialist, Biodiversity Branch, Ministry of Water,
Land and Air Protection de la Colombie-Britannique, Victoria (ColombieBritannique).
Jenifer Penny. Botaniste, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique,
Victoria (Colombie-Britannique).
Gloria Goulet. Coordonnatrice, connaissances traditionnelles autochtones, Service
canadien de la faune, Ottawa (Ontario).
20
SOURCES D’INFORMATION
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Mountaineers, Seattle, 191 p.
Burns, H. Comm. pers. 2004. Conversation téléphonique avec M. Fairbarns, le 19 juillet
2004, Director of Planning and Building Services, Municipality of Central Saanich.
Capital Regional District Parks. 2000. Master Plan, Victoria (Colombie-Britannique),
49 p.
Ceska, A. Comm. pers. 2004. Conversation avec M. Fairbarns, juillet 2004, Private
Botany Consultant, Victoria (Colombie-Britannique).
Czernick, G. Comm. pers. 2004. Correspondance par courriel adressée à M. Fairbarns,
juin 2004, Manager of Environmental Services, Ministry of Transport, South Coast
Region, gouvernement de la Colombie-Britannique, Victoria (ColombieBritannique).
Douglas, G.W., et D. Meidinger. 1999. Camissonia, p. 342, in G.W. Douglas, D.
Meidinger et J. Pojar (éd.), Illustrated Flora of British Columbia Volume 3:
Dicotyledons (Diapensiaceae through Onagraceae), British Columbia Ministry of
Forests, 423 p.
Goulet, G. 2004. Correspondance par courriel adressée à M. Fairbarns, juin 2004,
coordonnatrice, connaissances traditionnelles autochtones, Service canadien de la
faune, Ottawa (Ontario).
Hitchcock, C.L., et A. Cronquist. 1961. Vascular Plants of the Pacific Northwest, Part 3:
Saxifragaceae to Ericaceae, University of Washington Press, Seattle, 614 p.
Lee, O. Comm. pers. 2004. Correspondance par courriel adressée à M. Fairbarns, juillet
2004, Curatorial Technician, University of British Columbia Herbarium, Vancouver
(Colombie-Britannique).
Mitrow, G. Comm. pers. 2004. Correspondance par courriel adressée à M. Fairbarns,
juillet 2004, Curatorial Technician, Herbarium of the Eastern Cereal and Oilseed
Research Centre (DAO), gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario).
NatureServe. 2004. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [application
Web], version 3.1, NatureServe, Arlington (Virginie). Disponible à l’adresse
http://www.natureserve.org/explorer (consulté le 18 juin 2004).
Pavlik, B.M. 1996. Defining and measuring success, p. 127-155, in D.A. Falk, C.I. Millar
et M. Olwell (éd.), Restoring diversity: strategies for reintroduction of endangered
plants, 423 p.
Page, N.A. 2003. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la noctuelle de
l’abronie (Copablepharon fuscum) au Canada, vii + 43 p.
Peck, M.E. 1941. A Manual of Higher Plants of Oregon, Binford and Mort, Portland
(Oregon).
Popp, B. Comm. pers. 2003. Correspondance par courriel adressée à M. Fairbarns,
avril 2003, botaniste, Vermont Nongame & Natural Heritage Program, Waterbury
(Vermont).
Raven, P.H. 1969. A Revision of the Genus Camissonia (Onagraceae), Bulletin of the
United States National Museum, Contributions from the United States Herbarium
Volume 37(5):161-396.
21
Shchepanek, M. Comm. pers. 2004. Correspondance par courriel adressée à M.
Fairbarns, juillet 2004, Chief Collection Manager, herbier du Musée canadien de la
nature (CAN), gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario).
Wagner, W.L. 1993. Camissonia, p. 778-786, in J.C. Hickman (éd.), The Jepson
Manual, Higher Plants of California, Univ. of Cal. Press, Berkeley.
SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RÉDACTEUR DU RAPPORT
Matt Fairbarns étudie la biologie de la conservation des plantes depuis plus de
25 ans. Il s’intéresse particulièrement à la flore et à la végétation de la ColombieBritannique et de l’Alberta. Il a été botaniste au gouvernement de la ColombieBritannique jusqu’en 2003 et dirige actuellement Aruncus Consulting, une agence
privée de recherche en biologie de la conservation.
COLLECTIONS EXAMINÉES
Les collections de l’herbier du Royal British Columbia Museum (V) ont été
examinées. L’herbier de la University of Victoria (UVIC) a été visité, mais celui-ci ne
contenait pas de spécimens de Camissonia contorta. Les collections de la University of
British Columbia (UBC) et des Musées nationaux du Canada (MNC) n’ont pas été
examinées, car les données des fiches de ces collections étaient disponibles dans la
base de données du British Columbia Conservation Data Centre. Les conservateurs de
ces collections ont confirmé l’absence de collections canadiennes dans ces deux
institutions, hormis celles documentées par le CDC (O. Lee, comm. pers., juillet 2004;
M. Shchepanek, comm. pers., juillet 2004). L’herbier du Centre de recherches de l’Est
sur les céréales et oléagineux (CRECO) ne contient aucun spécimen de C. contorta
(G. Mitrow, comm. pers., 2004).
22
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