B- La publicité et les publics au fil du temps
Selon certains auteurs, « la publicité est au départ une écriture, puis une écriture
illustrée, enfin un message visuel destiné à rendre accessible, de la manière la plus
immédiate, la plus concise, un slogan, un produit, une marque … ».
1- « Le règne de l’affiche » (1850 – 1920)
Cette période considérée comme « le règne de l’affiche » a
eu pour principale cible, la société émergente capable de lire
et surtout de comprendre les messages véhiculés par la
presse (affiche de Eugène Grasset vers 1898 « Nouveau
Larousse illustré en 6 volumes »).
La guerre de 1914 favorise également l’émergence d’une
cible particulière que sont les enfants, agents de la
propagande. Les citoyens, autre cible durant la période de la
guerre, ont été appelés notamment à boycotter l’utilisation
des produits allemands et à souscrire des emprunts d’Etat
pour financer la guerre et vaincre l’ennemi (affiche de Abel
Faivre en 1916, 2è emprunt de la défense nationale intitulée
2- « La voix de la publicité » (1920 – 1950)
Cette période est considérée comme « la voix de la publicité ». C’est au cours de
cette période que la radio est apparue (1922 en France).
La radio a été utile vers la fin de la deuxième guerre mondiale. En effet, le maréchal
Pétain s’en est servi le 17 juin 1940 pour annoncer « il faut cesser la guerre », et le
Général de Gaulle, le 18 juin 1940 à Londres pour lancer un appel aux combattants :
«A tous les officiers ou soldats français ».
Les premiers spots publicitaires sont diffusés en 1928. En 1923,
Citroën cible la classe moyenne à qui elle propose – en se servant
des enfants - à travers une campagne publicitaire mêlée de
propagande, l’achat à crédit de ses voitures. « Intéresser l’enfant à
l’automobile, l’accoutumer à la Citroën, se servir de lui comme
propagandiste vis-à-vis de ses parents, tel a été le mobile qui nous
incité à adjoindre à notre publicité la propagande par le jouet » (André
Citroën).
On se souvient également de la publicité radiophonique au profit du
Café des Gourmets sur l’air de « J’ai deux amours », de Joséphine
Baker en 1936.
Les travailleurs (nouveaux touristes) ont été également une cible
importante au cours de cette période avec l’apparition des congés
payés (affiche de Roger de Valério en 1938, intitulée « Air France,
Paris Londres 75 minutes »
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