2.7.3.2 Insertion du pont dans le paysage - Préfecture des Alpes

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CG 04
Reconstruction du pont de Manosque
A la fois marqueur bâti identitaire dans le paysage rural et trait d’union indispensable du réseau
routier, le pont de Manosque s’impose comme une figure incontournable dans le paysage de la
vallée.
2.7.3.2 Insertion du pont dans le paysage
Le pont de Manosque se situe à la rencontre de trois sous-unités paysagères distinctes : la
Durance, la plaine agricole, et les zones urbanisées, avec lesquelles existent différentes relations
de covisibilités.
Rapport Pont/Durance
Depuis la voiture, la vue sur la Durance est arrêtée par des gardes corps opaques.
Depuis le pont de Manosque, la Durance n’est pas visible par le conducteur : sa vue est en effet
arrêtée par les gardes corps d’acier. Seul le promeneur qui traverse le pont dispose d’une vue
lointaine sur le cours d’eau. Mais les promeneurs sont rares, ce pont étant avant tout destiné au
passage des véhicules : trottoirs très étroits, débit de voitures important qui engendre une
insécurité pour les piétons. Cette approche renforce d’avantage le sentiment de « mise à
distance » par rapport à la rivière.
La Durance est visible par le promeneur qui traverse le pont à pied.
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CG 04
Reconstruction du pont de Manosque
La Durance est peu accessible par le promeneur. Les chemins d’accès menant au cours d’eau
sont inexistants et la présence de parcelles agricoles privées ou de propriétés clôturées en
limitent d’avantage l’accès. Aucune relation de covisibilité lointaine Pont/berges n’existe dans le
secteur du pont. Depuis la Durance, pour les usagers potentiels de la rivière (canoës, baigneurs,
pêcheurs …), la covisibilité sur le pont est en revanche forte.
Rapport Pont/Plaine agricole
Le pont de Manosque s’intègre dans une trame verte dense, associant verger et ripisylve.
Le pont de Manosque s’inscrit dans un paysage à dominante agricole, alternant surfaces ouvertes
de cultures céréalières, fourragères et espaces fermés par les plantations de vergers.
En rive gauche, aux abords immédiats du pont, les espaces sont fermés par les plantations de
verger qui constituent un écran visuel. Ainsi, depuis la RD4, l’avant plan est souvent bloqué par
la végétation. Le pont apparait ponctuellement en fond de scène, intégré dans des masses
végétales, véritable écrin enveloppant.
Rapport Pont/Zones urbanisées
Sur la rive gauche, depuis la ZI, les parcelles clôturées ou la végétation limitent l’accès au pont.
En rive droite, la zone industrielle de Saint-Maurice, la carrière, une aire de Karting empêchent
l’accès à la rivière. L’ensemble des parcelles sont clôturées, les bâtiments obstruent les vues.
Le pont n’apparait que furtivement, à l’entrée de la ZI de Saint-Maurice : les pylônes et les
haubans se détachent au-dessus de la ripisylve.
D’une manière générale, il existe donc peu de relation de covisibilité avec le pont. La trame
végétale dense (vergers et ripisylve) aux abords du pont, la présence de parcelles bâties et /ou
clôturées sur les berges de la Durance, et l’absence de chemins d’accès menant au cours d’eau
sont un écran visuel autour du pont de Manosque.
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CG 04
Reconstruction du pont de Manosque
Rapport Pont/Contreforts montagneux
Depuis les contreforts du Luberon et les collines de Pierrevert, le pont de Manosque n’est pas
visible malgré la présence de fenêtres ouvertes sur la plaine. Depuis la départementale 4096
notamment, l’alternance de zones bâties et d’écrans de végétation le long des voies obstruent
les vues sur le pont.
Depuis les contreforts de Valensole, les écrans de végétation denses obstruent les vues vers la
plaine et la Durance. On note cependant une vue lointaine, depuis la départementale D4 au
niveau de Villedieu. Sur les contreforts, le domaine privé du Rousset demeure l’unique point de
vue privilégié vers le pont.
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CG 04
Reconstruction du pont de Manosque
Rapport Pont/Lit mineur
Les berges de la Durance sont difficilement accessibles dans le périmètre de l’étude. Un accès
d’entretien au droit du pont, en rive gauche, permet l’accès au cours d’eau.
Aucun aménagement n’est mis en place sur les berges. Des cheminements sauvages sont empruntés
jusqu’au cours d’eau, notamment aux abords du camping Oxygène.
Seuls les utilisateurs de kayaks et canoës empruntant le cours d’eau ont une vue globale du pont, en
contre-plongée. Aucune base nautique n’existe dans le périmètre d’étude.
En rive gauche (photo 1) comme en rive droite (photo 2), la ripisylve dense limite les accès au cours d’eau
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CD 04
Reconstruction du pont de Manosque
Figure 113 : Carte de lecture paysagère
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Reconstruction du pont de Manosque
3 Synthèse des contraintes
Thématique
Identification de ou des contraintes
Niveau de contrainte
Contraintes liées au milieu physique
Géologique
Ressource en
eau
Eaux
superficielles
Risques
Qualité de l’Air
Projet situé dans le périmètre de protection de la réserve naturelle géologique du Lubéron
Faible
Champ captant pour l'alimentation en eau potable de Manosque à proximité immédiate
Très forte
Moyenne
Respecter la qualité des eaux superficielles (bon état)
Risque inondation : Prise en compte des crues de la Durance (hauteurs de submersion/vitesses), ne pas aggraver la situation actuelle
Très forte
Risque sismique : zone de séismicité dite moyenne (zone 4), l'ouvrage devra respecter l'arrêté du 26 octobre 2011 relatif à la
classification et aux règles de construction parasismique applicables aux ponts de la classe dite « à risque normal ».
Des épisodes de pollution de pointe (NO2 et poussières) liés aux trafics routiers
Pollution de fond par l’ozone (l’ozone est un polluant régional qui ne découle pas d’une source unique)
Très forte
Moyenne
Moyenne
Contraintes liées au milieu naturel
Projet situé dans la ZNIEFF I "La moyenne Durance, de l’aval de la retenue de l’Escale à la confluence avec le Verdon", la Zone
Périmètres
d’inventaire et de humide de la Durance, un site Natura 2000 (ZPS, et SIC), le Parc Naturel Régional du Lubéron et du Verdon, la Réserve de biosphère
du Lubéron. Cela atteste de la richesse biologique de la zone.
protection
règlementaire et
contractuelle
Deux entités écologiques patrimoniales et d’intérêt communautaire sont recensées sur le site :
Habitats naturels • forêts riveraines à bois tendre dans leurs diverses variantes
• cours d’eaux et zones de battements avec flores associées
• Le projet de reconstruction du pont se trouve au niveau de peupleraies noires sèches duranciennes perturbés seulement en berge
droite
Flore
• Plusieurs espèces à caractère envahissant sont représentées sur le site d’étude, positionnés au long de l’axe routier et en rive
droite du quart sud-ouest du site, ces espèces devront faire l’objet d’une attention particulière lors des travaux
Présence sur site et à proximité de plusieurs espèces protégées:
• dans le lit mineur du cours d’eau, où des poissons en particulier l’Apron sont à enjeu de conservation notable ;
• au niveau des iscles et zones gravillonnaires qui sont exploités par le Petit Gravelot ainsi que la Cicindèle et le Tridactyle panaché,
ces deux espèces, bien que ne bénéficiant d’aucun statut de protection, présentent un enjeu important eu égard à leur rareté et à leur
répartition,
•quelques arbres présentant des caractéristiques favorables à l’accueil de chiroptères en gîte
Faune
• sur la rive droite en amont immédiat de l’ouvrage, une zone nouvellement occupée par le Castor d’Europe (2013). Les marquages
territoriaux mis en évidence attestent de l’installation d’un gîte ou de l’installation en cour d’un gîte (terrier ou hutte) en périphérie,
cependant, ils n’ont pas été retrouvés en 2014, ni en 2015,
•au niveau du fossé d’irrigation proche de la carrière à l’amont du pont en rive droite, avec la présence ponctuelle du Campagnol
amphibie et d’autres espèces plus communes mais bénéficiant également d’un statut de protection
Forte
Forte
Très forte
Forte
Très forte
Moyenne
Contraintes liées au contexte
Réseaux
existants
Déplacements
Propriétaires
foncier
Acoustique
Réseaux AEP
Réseaux EU, refoulement EU
Réseaux Téléphone
Canaux d'irrigation
Congestion aux abords du centre ville
Moyenne
Forte
L'essentiel du projet se trouve sur le domaine public fluvial, une petite partie se trouve sur une parcelle privée en rive gauche
Moyenne
Faible
Infrastructures de transports terrestres
Faible
Durée des travaux
Moyenne
Rupture des continuités vertes (notamment au niveau de la ripisylve) liée aux travaux de reconstruction du pont.
Paysage
Modification des relations de covisibilités vers le pont depuis les axes routiers, la ZI de Saint-Maurice, les hameaux pendant les
travaux
Modification des relations de covisibilités vers le pont depuis les axes routiers, la ZI de Saint-Maurice, les hameaux à long terme
Modification des relations de covisibilités depuis le pont vers la Durance
Forte
Moyenne
Faible
Faible
Contraintes règlementaires
Risque
Infrastructures
viaires
Inondation
Sismique
Très forte
Servitude de classement sonore
Faible
Faible
Règlementations Compatibilité avec le DOG du SCoT
d’urbanisme
Conformité au règlement du PLU
Moyenne
servitude ac2 (protection monuments inscrits)
PT3 (communications téléphoniques et télégraphiques)
Servitudes
PPRI
d’utilité publique
i4 (canalisation électrique)
T5 : zone de dégagement aérodrome
AS1 : secteur périmètre protection eau potable
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Faible
Faible
Très forte
Moyenne
Faible
Très forte
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Reconstruction du pont de Manosque
4 Analyse des variantes et raisons du choix
4.1 Analyse des variantes
En 2010, le Conseil Départemental a confié au bureau d’étude ARTCAD une mission d’assistance
à maîtrise d’ouvrage pour la réparation ou la reconstruction du pont suspendu.
Cette mission comprenait une inspection détaillée et un diagnostic général de l’ouvrage existant,
et une étude comparative de réparation ou de reconstruction de l’ouvrage.
L’étude de diagnostic concluait :
« Les calculs ont montré d’une part que les poutres de rigidité n’étaient justifiées ni en flexion
générale, ni au flambement et au déversement et d’autre part que la dalle n’était pas justifiée en
flexion, sauf à imposer une limitation de tonnage à 19 t. D’ailleurs, il a été relevé sur place des
signes de déversement / flambement de la membrure supérieure sous des charges lourdes. Un
rapport du SETRA fait état de fortes présomptions de passage d’un convoi exceptionnel très lourd
en fraude, entre le 12/12/1972 et le 17/01/1973, lequel aurait provoqué des dommages
conséquents.
A titre transitoire, les mesures immédiates préconisées pour éviter une limitation de tonnage sont:
- Une limitation de vitesse à 50 km/h (pour diminuer les effets dynamiques sur la dalle béton),
avec contrôles radars,
- Une interdiction efficace du passage des convois exceptionnels (au besoin avec l’aide des
forces de l’ordre),
- Un renforcement de la surveillance : inspection annuelle détaillée de l’intrados de la dalle et
visites régulières (15 jours maximum) pour vérifier l’état de la chaussée ».
Cinq variantes ont donc été étudiées :
1. Le renforcement de l’ouvrage existant sans passerelle piétonne,
2. Le renforcement de l’ouvrage existant avec passerelle piétonne indépendante,
3. Un ouvrage neuf bipoutre à l’amont ou à l’aval de l’ouvrage existant,
4. Un ouvrage neuf suspendu à l’amont ou à l’aval de l’ouvrage existant,
5. Une reconstruction en place par un ouvrage suspendu.
Rapidement, pour les solutions 3 et 4, seules les solutions de reconstruction à l’amont ont été
étudiées plutôt qu’à l’aval pour préserver le champ captant de la ville de Manosque.
Cela permettait également :
- Aucun impact sur la future digue de la ZI Saint Maurice.
- Une meilleure maîtrise des acquisitions foncières.
- La préservation des pins maritimes situés en bordure de la D907 (inscrit sur l’inventaire des
sites).
- Le maintien des accès au champ captant ainsi qu’au dépôt du Conseil Départemental qui se
situent en aval rive droite.
Le tableau présenté ci-après donne la synthèse de l’analyse multicritère (basé sur l’étude
d’ARTCAD et remis à jour).
En ce qui concerne la déconstruction du pont, deux variantes ont été étudiées :
Déconstruction depuis les berges
Déconstruction avec intervention dans le lit mineur
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Reconstruction du pont de Manosque
Renforcement de l’ouvrage
sans passerelle piétonne
Critères
Renforcement de l’ouvrage et
passerelle piétonne indépendante
Solution décalée BIPOUTRE
Solution décalée
SUSPENDUE
Reconstruction en place par
ouvrage suspendu
4 360 k€ HT
5 200 k€ TTC *
0
9 520 k€ HT
11 400 k€ TT *
-1
9 850 k€ HT
11 800 k€ TTC *
-1
12 930 k€ HT
15 500 k€ TTC *
-2
18 180 k€ HT
21 700 k€ TTC *
-3
Q100 ans
0
Q100 ans
0
Q Exceptionnelle (présence
de piles compensée par
ouverture plus importante)
1
Q Exceptionnelle
1
Q Exceptionnelle
1
Pas de travaux en rivière
0
Travaux en rivière
-1
Travaux en rivière
-1
Pas de travaux en
rivière
0
Travaux en rivière avec
remblais lors de la déviation
-2
Impact sur le milieu
naturel
Aucun impact
2
Atteinte limitée
1
Atteinte à la ripisylve
-1
Atteinte à la ripisylve
-1
Atteinte à la ripisylve
(réalisation de la déviation)
-1
Impact sur le milieu
aquatique
Aucune intervention dans
le lit mineur lors des
travaux
2
Intervention dans le lit mineur lors
des travaux et mise en place
d'appuis
-1
Intervention dans le lit
mineur lors des travaux et
mise en place d'appuis
-1
Intervention depuis les
berges pour appuis en
rives
1
Mise en place d'une
déviation lors des travaux
-1
Pérennité,
Maintenance et
Résistance
Tablier et suspension 50
ans si entretien et
maintenance réguliers
Coût conséquent tous les ≈
20 ans (env 3,5 M€ TTC)
-3
Tablier et suspension 50 ans si
entretien et maintenance réguliers
Coût conséquent tous les ≈ 20 ans
Passerelle neuve : 100 ans
2
100 ans
Opération de
maintenances lourdes
(règlage des haubans,
remise en peinture,..)
0
100 ans
Opération de maintenances
lourdes (réglage des
haubans, remise en
peinture,..)
0
Fonctionnalité
(circulation)
(géométrie et
portance)
Inchangées mais toujours
peu adaptées aux piétons
et ouvrage interdit aux
transports exceptionnels
-3
Amélioration pour les piétons
même si la chaussée reste peu
large
et ouvrage interdit aux transports
exceptionnels
2
Amélioration pour les
piétons et les véhicules
mais R80
non respecté (profil)
0
Amélioration pour les
piétons et les véhicules mais
R80
non respecté (profil)
0
Coût des travaux
Contraintes
hydrauliques
permanentes
Contraintes
hydrauliques
provisoires
Bilan
Classement
-2
-5
ème
ème
3
4
-2
100 ans voire plus
-1
Amélioration pour les
piétons et les véhicules
1
er
1
-1
ème
2
-6
5ème
(*) : Il est à noter que les estimations ont été faites en 2011 par un bureau d’étude différent de celui qui a réalisé le projet
NB : La solution décalée bipoutre est en retrait sur le volet environnemental par rapport à la solution décalée suspendue, mais elle s’avère très intéressante sur les
volets financiers, techniques et fonctionnalités
Tableau 15 : Analyse multicritères des différentes solutions pour la reconstruction du pont
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Reconstruction du pont de Manosque
Critères
Déconstruction depuis les berges
Déconstruction avec intervention dans le lit mineur
1 143 k€ HT
-2
750 k€ HT
0
Pas de travaux en rivière
2
Travaux en rivière
-2
Impact sur le milieu naturel
Aucun impact
2
Impacts prolongés sur la faune
-1
Impact sur le milieu aquatique
Aucun impact
2
Intervention dans le lit mineur
-2
Coût des travaux
Contraintes hydrauliques
Bilan
Classement
4
-5
1er
2ème
Légende : les notes vont de -2 (le moins favorable) à +2 (le plus favorable)
Tableau 16 : Analyse multicritères des différentes solutions pour la déconstruction du pont
4.2 Raisons du choix
La sécurité des usagers de ce pont étant engagé, il a fallu trouver un juste équilibre entre
l’urgence lié à l’état de vétusté de l’ouvrage, les différentes contraintes techniques et financières,
et les différents enjeux identifiés.
Conformément à la doctrine du 6 mars 2012, la séquence « Eviter / Réduire / compenser »
a été intégrée dès la conception de l’ouvrage.
Les contraintes les plus fortes (risque inondation – champ captant – milieu naturel et milieu
aquatique) ont été prises en compte dans le choix du projet en phase chantier et en phase
exploitation.

Le nouvel ouvrage prend en compte le risque inondation, il est dimensionné pour une
crue exceptionnelle (supérieure à la centennale) en prenant en compte la dynamique
sédimentaire.

Le projet ne peut pas être réalisé à distance plus importante du périmètre de protection
du champ captant : un passage en aval du champ captant est impossible compte tenu
de l’urbanisation actuelle de la zone, et aucun autre accès à la Durance n’est possible
sur la commune de Manosque plus en amont (présence de l’autoroute).
De même, le déplacement du champ captant de Manosque n’est pas envisageable
dans les délais du projet.
La sécurisation de l’alimentation en eau de la commune de Manosque à partir d’autres
ressources a fait l’objet de différentes réflexions et le choix retenu par la collectivité est
une sécurisation de sa ressource par un raccordement au réseau d’eau du Canal de
Provence (eau du Verdon). Une canalisation du Canal de Provence sera mise en place
sur le nouveau pont ; l’ouvrage existant ne pouvant pas supporter une telle charge
supplémentaire (850kg/ml).

Le pont a été décalé vers la berge gauche pour préserver au maximum le champ
captant, bien que celui-ci risque d’être fermé à terme. Ce choix a été fait car la fermeture
éventuelle du champ captant ne pourra être envisagée qu’une fois les travaux de
construction du nouvel ouvrage terminé. Cela avait été validé lors de la réunion avec la
DLVA et DDT le 05/06/2013.
En effet, il est à noter que le projet de création de la digue de protection de Manosque
au-delà du champ captant de Manosque ne permet plus d'assurer la pérennité des
ouvrages de captages en cas de dépassement de la crue centennale, ce qui signifie
qu’à terme ce champ sera abandonné. Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe aucune
autre solution permettant d’alimenter en eau potable Manosque et ses environs.
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Reconstruction du pont de Manosque
C’était donc un critère non négligeable lors du choix des différentes variantes. Il n’était
pas possible de prévoir de raccordement temporaire avant la réalisation des travaux de
remplacement du pont de la RD 907. De plus, cette canalisation ne pourra pas être
mise en service avant fin 2018. Un nouvel ouvrage était nécessaire.
Il n’y a pas de solution alternative au projet.
D’après l’analyse du tableau multicritère, la solution décalée bipoutre apparait comme la solution
la plus avantageuse.
Il est à noter que celle-ci est en retrait sur le volet environnemental par rapport à la solution
décalée suspendue, mais elle s’avère très intéressante sur les volets financiers, techniques et
fonctionnalités.
Le département a donc orienté son projet vers la solution bipoutre avec 3 piles en rivière et une
implantation du futur ouvrage à l’amont direct de l’ouvrage existant pour préserver le champ
captant actuel de Manosque, en intégrant de nombreuses mesures afin de limiter les atteintes
sur le milieu naturel.
Pour la déconstruction de l’ouvrage actuel, le département a fait le choix de la solution de
déconstruction la plus coûteuse mais la moins impactante pour l’environnement, c’est-à-dire la
solution de déconstruction depuis les berges.
 Le nombre de piles
Concernant le nombre de piles en rivière, il faut noter que trois piles en rivière présentent le
meilleur compromis entre les contraintes techniques, hydrauliques et environnementales.
En effet, pour un ouvrage se limitant à une ou deux piles en rivière, les poutres latérales auraient
été bien plus hautes, avec pour conséquence une surélévation du profil en long de la chaussée.
Cela implique des talus plus importants et donc des emprises (et du foncier) de part et d’autre de
l’ouvrage bien plus importantes (avec une consommation plus importants sur le milieu naturel et
notamment sur la ripisylve).
Inversement, si nous avions prévu plus de 3 piles, l’impact sur la Durance, et sur les milieux
aquatiques, aurait été plus important.
Cependant, la mise en œuvre de piles en rivière entraîne une augmentation de l’ouverture de
l’ouvrage.
Afin de compenser hydrauliquement la perte de charge créée par la mise en place des trois piles
du pont, l’ouverture de l’ouvrage doit être agrandie de 10 m, soit une ouverture totale de 215 m,
contre 205 m pour l’ouvrage suspendu existant.
 Décalage du pont vers la rive gauche :
Le projet initial répartissait les 10 mètres supplémentaires de part et d’autre des deux berges.
Le 5/06/13, une réunion de présentation de l’étude hydraulique a été organisée par le CD 04 avec
SCE, en présence de la DDT04, du SMAVD et de la DLVA. A l’issue de cette réunion, il a été
convenu que le projet initial devait être déplacé vers la rive gauche afin de ne pas modifier la
berge en rive droite, et ainsi préserver le champ captant de la ville de Manosque.
Le Département a donc modifié l’implantation de l’ouvrage en alignant la culée rive droite du futur
ouvrage avec la culée de l’ouvrage existant.
Le projet a ainsi été décalé de 13 mètres vers la rive gauche.
Il est à noter que le projet de nouvelle digue pour la protection de la ZI de Manosque a été pris
en compte.
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Reconstruction du pont de Manosque
 Choix du profil en travers du projet (2 x 1 voie) :
Les emprises foncières
Si le projet s’était orienté vers une 2 x 2 voies, les emprises foncières auraient été bien plus
importantes et cela aurait été compliqué avec les contraintes du site :
- Côté Rond-point des 4 chemins : présence de constructions agricoles et de pins maritimes (site
inscrit).
- Côté Manosque : présence de constructions à l’aval et de la piste de karting.
Cohérence avec le schéma routier de part et d’autre de l’ouvrage
De part et d’autre du projet, nous avons une chaussée d’environ 2 fois 3 mètres. Un
aménagement en 2 fois 2 voies entre le rond-point du karting et celui des 4 chemins (environ 1,2
km à l’est) n’aurait pas été cohérent avec les autres sections de l’itinéraire, et n’aurait pas
amélioré la fluidité du trafic (effet de goulot d’étranglement à l’entrée Est de Manosque).
En effet, hormis la création d’une voie verte en aval de la RD 907 dans le cadre de l’Eurovélo 8,
aucun aménagement (passage à 2 fois 2 voies) de cette RD à l’entrée Est de Manosque n’est
prévu par le Département à long terme.
De plus, il est à noter qu’aucun aménagement de ZI ou de ZA n’est prévu en rive gauche.
Concernant l’augmentation du trafic sur la RD907, il est surtout localisé entre le rond-point de
l’autoroute et le rond-point de l’Hyper U (PR 15+000 et PR 16+300):
- augmentation du trafic entre 2007 et 2013 de 4662 v/j de mja contre une augmentation de 1328
v/j de mja sur ouvrage suspendu existant.
Un projet de déviation de ville de Manosque est à l’étude. Ci-après les détails de cet
aménagement (extrait étude environnementale BETEREM) :
«
Figure 114 : Tracé du contournement Nord et Est de Manosque (Source : Commune de Manosque)
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Reconstruction du pont de Manosque
»
La plus-value financière
Un aménagement en 2 x 2 voies aurait engendré une plus-value financière qui aurait rendu le
projet difficilement réalisable. Pour information, cette plus-value est estimée à près de 5 millions
d’euros. De plus, il est important de noter que la DLVA n’a pas souhaitée participer financièrement
à la reconstruction de l’ouvrage.
Impact environnement.
Une solution 2x2 voies auraient engendrée un impact encore plus important sur l’environnement:
- Destruction quasi-totale de la ripisylve en rive droite, et impact plus important sur la ripisylve en
rive gauche,
- Augmentation de la capacité des bassins de rétention et donc de leur emprises,
- Possible impact sur l’alignement de pins maritimes.
4.3 Apports positifs de ce projet










Un ouvrage dimensionné pour une crue exceptionnelle (supérieure à la centennale).
Une amélioration des conditions de circulation et plus de sécurité pour les VL et les PL
(une limitation de vitesse qui repasse à 90 km/h - plus de limitation de tonnage pour les
PL et les convois exceptionnels).
Une durée de vie de l’ouvrage prévue pour 100 ans minimum, nécessitant peu
d’entretien.
Le nouveau pont permet de porter (contrairement à l’ouvrage existant) la future
canalisation SCP d’eau brute du Verdon qui sécurisera l’alimentation en eau potable de
la ville de Manosque.
Un traitement de la pollution chronique et accidentelle
La préservation du champ captant
L’aménagement d’une voie verte permettant la sécurisation des piétons et des cyclistes.
Cet aménagement s’inscrit dans un programme d’aménagement de voie cyclable à
l’échelle européenne : l’EuroVelo 8.
Le projet étant neuf, celui-ci est pensé pour s’intégrer au mieux dans le paysage.
Un nouvel ouvrage évite de couper la circulation durant les travaux de construction.
La déconstruction de l’ouvrage existant depuis les berges permettra de préserver le
milieu aquatique.
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Le projet prend en compte les différents documents d’urbanisme (PLU, POS, SCOT) et
d’orientation (SDAGE, contrat de rivière, SRCE).
L’ouvrage a été réalisé pour prévenir du risque inondation en étroite collaboration avec des
écologues pour préserver le milieu naturel terrestre et le milieu aquatique. Le projet s’inscrit
totalement dans une gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI).
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Reconstruction du pont de Manosque
5 Présentation du projet
5.1 L’ouvrage actuel
La route départementale 907
La route départementale n°907 permet d’assurer la liaison entre les communes de Gréoux les
Bains et Valensole (situées sur la rive gauche de la Durance), et la commune de Manosque située
sur la rive droite).
Le trafic sur cette portion de la RD907 est de 16773 v/j en moyenne journalière annuelle.
Elle comprend deux voies de 3 m sans accotement.
L’actuel pont suspendu
L’ouvrage, datant de 1939, est un pont suspendu de 205 m de portée entre axes de selles
d’inflexion sur pylônes. Il porte la RD 907 et franchit « la Durance ».
Figure 115: Vue de l’ouvrage et de la « Durance » (aval)
Le tablier est métallique avec poutres latérales de rigidité, supportant une dalle béton armé,
reposant aussi sur des pièces de pont et 3 longerons.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 116 : Ouvrage depuis le pylône rive gauche
La largeur utile du tablier est de 8,00 m. Il comporte une chaussée de 6,00 m et deux trottoirs de
1,00 m chacun.
Les superstructures comportent des bordures indépendantes.
Les corps de trottoirs abritent des réseaux. Ils sont recouverts de dallettes en béton armé
reposant sur un relevé en béton de la dalle d’une part, et une cornière fixée sur l’âme des poutres
de rigidité d’autre part.
Le tablier est lié aux culées par des appareils d’appui mobiles métalliques (bielles) avec la
présence d’un dispositif de butée longitudinale pour éviter les chocs métal contre béton.
La suspension est constituée de deux nappes espacées de 10,40 m.
Chaque nappe comporte 19 câbles à torsions alternatives de Ø 67,1 mm assemblés en faisceaux.
Ils sont continus d’un ancrage à l’autre. Chaque câble est amarré sur 4 tirants Ø 50.
Les suspentes sont constituées chacune par un câble à torsion alternative de Ø 41,6 mm, passé
en boucle sur le collier d’attache au câble. L’attache inférieure s’effectue au moyen de 4 tiges Ø
36 mm (2 tiges par brin de suspente).
L’espacement des suspentes (4,50 m) correspond à celui des pièces de pont.
Les poutres de rigidité sont à âme pleine, de hauteur 2,40 m constante hors cornière et distantes
de 8,40 m d’axe en axe.
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Reconstruction du pont de Manosque
Tableau 17 : Composition de l’ossature de l’ouvrage existant
Les assemblages entre sous-longerons et pièces de pont ainsi qu’entre pièces de pont et poutres
de rigidité sont assurés par des éclissages en cornières, limités aux âmes.
Figure 117 : Coupe type de l'ouvrage existant
Niveau sous face du tablier de l’ouvrage actuel en fonction du lit de la rivière
Topographie terrain naturel
Sous face tablier
Ecart
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Rive gauche
287.5
294.01
6.51
Centre
287.5
294.79
7.297
Rive droite
287.5
294.01
6.51
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Reconstruction du pont de Manosque
Vue depuis la rive droite
Vue de dessous depuis la rive gauche
REMARQUE : Il est à noter que les eaux de ruissellement ne sont pas récupérées ni traitées.
5.2 Description de l’ouvrage
Présentation générale du projet
Le projet, d’une longueur globale d’environ 1200 mètres, consiste en la reconstruction du pont de
Manosque au PR 17+500 à l’amont de l’ouvrage existant, et comprend les sections routières de
raccordement au réseau existant de chaque côté de l’ouvrage jusqu’aux ronds-points.
Type de voie
Ce tronçon de voie est classé « Structurant B » au Schéma Routier Départemental. Ce réseau,
de 684 km, permet de structurer le département. Il est le plus stratégique en termes de drainage
et de désenclavement. Il concerne non seulement le trafic de transit mais aussi le trafic local.
La chaussée comprendra deux voies de 3 m, deux bandes multi fonctionnelles de 1.30 m, une
glissière de séparation, et une voie verte de 2.50 m pour piétons et cycles
Consistance du projet
Le projet consiste en :
- Le maintien de la circulation sur l’ouvrage existant,
- La construction d’un nouveau pont à l’amont de l’ouvrage existant, de 215 m de longueur.
- Le raccordement à la chaussée existante par un axe en plan et un profil en long conforme
aux normes routières,
- Le reprofilage de la chaussée afin de permettre la continuité de la voie verte,
- La récupération des eaux de ruissellement du pont et d’une partie des voiries, et la création
de bassins de rétention,
- La déconstruction et l’évacuation de l’ouvrage existant.
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Reconstruction du pont de Manosque
Plan général des travaux
-
Emprise voirie
Enrochement des berges
Pont
Bassin de rétention
Figure 118 : Plan du projet
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Reconstruction du pont de Manosque
Le profil en travers de l’ouvrage et de la chaussée est constitué comme suit :
- une bande multi fonctionnelle de 1.30 m,
- deux voies de 3 m,
- une bande multi fonctionnelle de 1.30 m,
- une GBA de séparation (sur ouvrage) ou une glissière de sécurité (sur chaussée),
- une voie verte de 2.50 m pour piétons et cycles.
Le dévers sur ouvrage est en toit avec une pente de 2.50% de part et d’autre de l’axe de la
chaussée.
Profil en long
La ligne de référence choisie pour définir le profil en long de l'ouvrage est l'axe des deux voies
de circulation qui est de 1200 m.
La cote minimale de la sous face du nouveau pont est la cote de 295.10 NGF.
Figure 119 : Profil en travers type sur la chaussée
Figure 120 : Profil en en travers type sur ouvrage
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Reconstruction du pont de Manosque
L’ouvrage d’art
Le tablier de l’ouvrage est à ossature mixte de type bi-poutre.
L'ouvrage comporte 4 travées continues, avec des portées droites de travures :
49.00 m - 60.00 m - 60.00 m - 49.00 m
Soit une longueur de tablier y compris les abouts de 220.045 m.
Figure 121 : Ouvrage d'art mixte à 4 travées
L’ouverture hydraulique maximale du pont actuel est de 205 m.
Les piles du futur ouvrage ont une largeur de 1,5 m chacune soit 4,5 m au total. Afin de compenser
hydrauliquement la perte de charge créée par la mise en place des trois piles, l’ouverture de
l’ouvrage doit être agrandie de 10 m, soit une ouverture totale de 215m.
Figure 122: Vue depuis les berges
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Reconstruction du pont de Manosque
La charpente métallique du tablier est constituée de deux poutres de type P.R.S. (profilés
reconstitués soudés).
Les poutres principales sont surmontées d'un hourdis en béton armé de 32 centimètres
d'épaisseur moyenne.
Les poutres principales ont une hauteur constante de 2.25m.
Transversalement, les poutres sont reliées par des entretoises espacées de la manière suivante:
- travée 49,00 m 8 x 6.125m soit 7 entretoises
- travées 60.00 m 10 x 6.00m soit 9 entretoises
Au niveau des appuis il est prévu des entretoises avec des butées anti-sismiques.
La liaison de la dalle de couverture en béton avec la charpente métallique est assurée par des
connecteurs de type goujons.
Le vérinage pour changement des appareils d'appuis s'effectue sous les poutres principales pour
tous les appuis.
Le niveau de sous face du tablier calculé est à 295,1 m NGF.
Les culées : C0 rive droite et C4 rive gauche
La culée est une culée à mur de front. Elle comporte notamment, un mur de front servant de
sommier, une semelle de fondation, et des murs en retour. Ces murs sont accrochés à la culée.
Les culées sont fondées dans les poudingues par l’intermédiaire de gros béton à l’intérieur de
batardeaux.
Pour le profilage des fonds de fouilles, les purges locales éventuelles du sol sont comblées par
du gros béton.
Il y a lieu de noter les particularités suivantes pour la culée :
- recueil des eaux des corniches caniveaux et des chéneaux sous le joint de chaussée est prévu,
- un dispositif de drainage et d'évacuation des eaux du chevêtre est prévu.
Figure 123 : Différentes vues de la culée C4
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Reconstruction du pont de Manosque
Les piles P1 à P3 :
Les piles sont constituées d’une voile elliptique surmonté de deux sommiers de 1.50m de hauteur,
de forme elliptique. Les sommiers finissent en négatif dans le fut principal.
Les piles sont fondées superficiellement sur un massif de gros béton.
Les fondations des piles sont réalisées à l'abri d'un batardeau dans le lit mineur de la Durance.
Figure 124 : Différentes vues d'une pile
La voie verte
Figure 125 : Vue de la voie verte
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Equipements - Assainissement
Dispositif de retenue :
Un dispositif de retenue de type H2 sera mise en place côté amont (côté circulation routière) et
un garde-corps architecturé est prévu côté aval (côté circulation douce).
Pour la protection de la voie modes doux vis-à-vis de la chaussée, une GBA est mise en place.
Figure 126 : Les dispositifs de retenue
Assainissement :
La chaussée présente un profil en toit. Des avaloirs assureront l’évacuation des eaux vers des
corniches caniveaux accrochées aux rives du tablier.
La GBA séparant chaussée et mode doux sera équipée de passages d’eau.
Une récupération des eaux résiduelles des joints de chaussée est prévue, avec évacuation en
pied de culée.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 127 : Exemple de l’évacuation des eaux coté amont
Corniches :
Les corniches serviront également de caniveau. Elles sont prévues métalliques et ont fait l’objet
d’une étude architecturale.
Système de
sécurité type BH2
Corniche
caniveau
Enrobé
Etanchéité
Goulotte
Evacuation drain hélicoïdal
Drain
hélicoïdal
Goutte d’eau
Figure 128: Corniche caniveau
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Reconstruction du pont de Manosque
Réseaux :
Les réseaux seront positionnés en sous-face du tablier.
A noter la présence d’une conduite AEP de 600mm de diamètre calorifugée (800mm de diamètre
total).
Un équipement particulier a dû être prévu pour cette conduite.
Figure 129 : Détail de la canalisation d'AEP sous l’ouvrage
Les bassins de décantation
Figure 130 : Coupe type du bassin de rétention (coté Valensole)
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Figure 131 : Coupe type du bassin de rétention (coté Manosque)
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5.3 Mode de construction de l'ouvrage :
L'ouvrage est construit selon les étapes suivantes :
PHASE 1 : Création des pistes et du chenal
 Création des pistes et batardeaux coté rive droite
 Création du chenal dans la Durance
 Création des pistes et batardeaux coté rive gauche
 Création de l'aire de lançage à l'arrière de C4 et piste sur berge
PHASE 2 : Réalisation des batardeaux pour les appuis
 Réalisation des batardeaux C4, P3 et P2
 Réalisation des batardeaux P1 et C0
 Réalisation des appuis :
− coté rive gauche C4, P3 et P2
− coté rive droite P1 et C0
PHASE 3 : 1ère phase des enrochements
 Réalisation de la 1ère phase des enrochements des berges
− coté rive droite C0
− coté rive gauche C4
PHASE 4 : Assemblage du tablier et raccords routiers
 Réalisation de la charpente en usine et acheminement sur site
 Assemblage sur site et lançage de la charpente depuis C4 vers C0
 Réalisation du tablier BA
 Mise sur appui définitif
 Réalisation des superstructures de l'ouvrage
 Réalisation des raccords routiers
PHASE 5 : Suppression des batardeaux et des pistes dans la Durance
 Suppression des batardeaux et des pistes dans la Durance
PHASE 6 : Réalisation de la 2ème phase des enrochements
 Réalisation de la 2ème phase des enrochements des berges
− coté rive droite
− coté rive gauche 2ème phase
PHASE 7 : Déconstruction
 Déconstruction de l'ouvrage existant
 Réalisation de la 3ème phase des enrochements: côté rive gauche
PHASE 8 : Réalisation des bassins de rétention
 Réalisation des bassins de rétention
5.4 La déconstruction de l’ouvrage existant
Il est important de préciser qu’aucune intervention en rivière ne sera faite pour la déconstruction
de l’ouvrage.
Méthode de démolition de l’ouvrage
La stabilité générale de l’ouvrage est assurée grâce aux câbles de retenue.
La méthode de démolition prescrite est «la méthode de démolition à l’avancement et par phase».
Elle consiste à tronçonner le tablier de l’ouvrage par parties successives à l’avancement en
respectant la symétrie et les phases de démontage établies par une note de calculs.
Ensuite, il sera procédé à la détention et à l’enlèvement des câbles de retenue, puis à la
démolition des pylônes.
La démolition de l’ouvrage respectera une symétrie totale de façon à supprimer toute surtension
ou un déséquilibre des efforts.
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Reconstruction du pont de Manosque
Les phases principales de démolition de l’ouvrage et la durée sont :
Période de préparation / Etudes (Durée : 4 mois)
Installation du chantier (Durée : 1 mois)
Déconstruction du tablier (Durée : 6 mois)
5.5 Planning des travaux
Les travaux sont prévus pour 2016.
Il est prévu 8 phases :

PHASE 1 : Création des pistes et du chenal

PHASE 2 : Réalisation des batardeaux pour les appuis

PHASE 3 : 1ère phase des enrochements

PHASE 4 : Assemblage du tablier et raccords routiers

PHASE 5 : Suppression des batardeaux et des pistes dans la Durance

PHASE 6 : Réalisation de la 2ème phase des enrochements

PHASE 7 : Déconstruction

PHASE 8 : Réalisation des bassins de rétention
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Reconstruction du pont de Manosque
5/6/7
Figure 132 : Les étapes du phasage des travaux
Le délai de réalisation du nouveau pont sera de 35 mois (4 mois de période de préparation et 31
mois de travaux).
La mise en circulation sur l’ouvrage neuf se fera au bout de 25 mois (hors période de préparation).
La déconstruction de l’ouvrage est prévue dans un délai total de 11 mois (5 mois de préparation
+ 6 mois de travaux).
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Tableau 18 : Planning des travaux
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Reconstruction du pont de Manosque
6 Analyse des effets du projet sur l’environnement et mesures
d’insertion
Ce chapitre présente une analyse des effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires
(y compris pendant la phase des travaux) et permanents, à court, moyen et long terme, du projet
sur l'environnement, en particulier sur les éléments de l’état initial de la zone et sur la
consommation énergétique, la commodité du voisinage (bruits, vibrations, odeurs, émissions
lumineuses), l'hygiène, la santé, la sécurité, la salubrité publique, ainsi que l'addition et
l'interaction de ces effets entre eux.
Pour améliorer la lisibilité du document, l’évaluation des impacts est suivie pour chaque thème
d’un descriptif des mesures prévues par le maître de l'ouvrage pour :
- éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire
les effets n'ayant pu être évités ;
- compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur
l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il
n'est pas possible de compenser ces effets, le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité.
La description de ces mesures est accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes,
de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet ainsi que d'une
présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets.
6.1 Le milieu physique
6.1.1 Les effets sur le climat
De par sa nature (reconstruction) et en l’absence de défrichement de grande ampleur, le projet
n'aura aucune incidence mesurable et significative sur le climat à l’échelle locale ou régionale.
L’incidence sera plutôt positive avec la création de la voie verte et donc une circulation de
véhicules moins importante.
6.1.2 Les effets sur les sols
En raison de la hauteur du nouveau pont, calé pour la crue centennale (+ 1 m de revanche + 1.2
m représentatives des fluctuations maximales constatées lors de l’analyse de la dynamique
sédimentaire et + 1 m de hauteur supplémentaire de structure parabolique de l’ouvrage soit +
3,20 m pour la chaussée par rapport à l’ouvrage actuel), les rampes d’accès généreront de
chaque côté du pont des terrassements importants.
Pour réaliser les batardeaux et pistes dans le lit mineur, les matériaux de la Durance seront
utilisés en priorité.
Estimation des volumes de remblais de matériaux de la Durance :
 23 000 m3 de déblais pour la réalisation du chenal, réutilisables pour les batardeaux
 26 000 m3 de remblais nécessaires pour création des pistes et batardeaux fusibles
 Et en cas de crue supérieure à la biennale, il est estimé à 25 000 m3 de remblais « tampon »
pour la remise en état des pistes et batardeaux fusibles.
Pour les remblais utilisés pour le routier ou les culées, des déchets de carrières (en exploitation,
dûment autorisées) seront utilisés.
Estimation des remblais d’apport (provenance de carrière) :
 7000 m3 de remblais contigus aux culées
 23000 m3 de remblais routiers
Pour des poids lourds pouvant véhiculés 1 tonne de matériaux, le volume nécessaire d’apport
extérieur (pour remblais routiers et contigus aux culées) est estimé à 30 000 m3 soit environ 1666
poids-lourds, si l’on considère qu’ils peuvent transporter 15 à 20 m3, circulant sur une période de
4 à 6 mois).
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Reconstruction du pont de Manosque
Les terres de découvertes et matériaux prélevés sur place et impropres à la réalisation des
remblais routiers seront utilisés pour l’aménagement des talus et la réalisation des modelés
paysagers.
Ces terrassements pourront être source de pollution des eaux superficielles et souterraines. Les
incidences et mesures sur les eaux seront traitées dans les chapitres suivants.
 Mesures
En période de travaux, des précautions seront prises pour éviter le rejet dans la Durance de
matériaux à granulométrie fine.
A l’issu des travaux, les talus seront rapidement engazonnés pour limiter l’érosion.
En ce qui concerne les matériaux en provenance de la Durance, nous avons presque un équilibre
déblai/remblai. Le reste proviendra des bancs d’atterrissement à proximité du projet. Avant le
démarrage des travaux, une réunion en présence du Maitre d’ouvrage, de la DDT04, de l’ONEMA
et du SMAVD devra être organisée pour définir un plan d’approvisionnement en cas de crue.
Si des matériaux allochtones devaient être apportés, leur qualité devra être préalablement
contrôlée, leur granulométrie devra être la plus grosse possible pour éviter les flux en aval et ils
devront être évacués en fin de chantier.
6.1.3 Les effets sur les eaux souterraines
Le projet de réalisation du nouveau pont de Manosque est localisé dans la zone alluviale de la
Durance. Ces alluvions contiennent une nappe puissante et productive considérée comme une
ressource majeure stratégique pour l’alimentation en eau potable.
Un des principaux sites de captage du département se trouve en aval immédiat du projet, en rive
droite, et sert principalement à l’alimentation en eau de la ville de Manosque.
Aspect quantitatifs
La circulation des eaux souterraines est relativement peu dépendante des ouvrages qui peuvent
être construit en surface. Seule la partie souterraine des ouvrages (fondation) peut
éventuellement jouer un rôle sur le cheminement souterrain de l’eau. La partie souterraine du
nouveau pont a une extension très limitée, qui n’est que de quelques dizaines de mètres cubes,
localisée au niveau des culées et des piles du futur pont. Les infrastructures souterraine de
l’ouvrage n’influent que très modestement et localement la nappe (quelques mètres autour de
chaque élément souterrain de l’ouvrage). Elles ne sont pas susceptibles de provoquer la moindre
difficulté sur le fonctionnement hydrodynamique de la nappe en phase d’exploitation de l’ouvrage.
Les techniques de construction utilisées pour la mise en place de ces infrastructures souterraines
n’impliquent pas de pompage conséquent pour vider en fond de fouille. En effet, il est prévu la
réalisation de caissons étanches (mise en place de batardeaux jusqu’au substratum compact)
avant vidange des matériaux et puis mise en place d’un bouchon de fond en gros béton.
Il n’y aura donc que très peu de pompage dans chacune des fouilles (une centaine m3/h pour la
vidange et moins d’une dizaine de m3/h maximum pour le maintien à sec) pour la vidange initiale
et le maintien à sec avant la mise en place de la fondation définitive. Compte tenu des
caractéristiques de la nappe, les effets de ce pompage ne sont susceptibles d’être observables
que dans les quelques mètres autour de chaque caisson (aucun effet quantitatif). Le rejet de cette
eau pompée se fera après décantation et infiltration, sans aucun effet quantitatif potentiel.
Les enrochements ne nécessiteront pas de pompage.
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Aspect qualitatif
Les seuls effets potentiel du projet, sur les eaux souterraines, sont d’ordre qualitatif. En effet, le
chantier et l’ouvrage réalisé ne peuvent pas avoir d’effet quantitatif significatif, même temporaire,
sur la circulation des eaux souterraines et sur le champ captant de Manosque.
Tout chantier réalisé sur un aquifère vulnérable est susceptible d’avoir un impact qualitatif sur les
eaux souterraines. Le milieu aquifère, au droit de la zone de chantier est très perméable et
vulnérable aux risques de pollutions. De plus, compte tenu de la proximité du chantier avec le
champ captant dans une zone située en amont hydrogéologique des ouvrages de captage, les
risques de contamination de la ressource sont réels.
 Situation actuelle
Le champ captant de la ville de Manosque se trouve en aval immédiat de la zone de chantier
programmée. Le site dispose d’une Déclaration d’Utilité Publique autorisant l’exploitation de la
ressource sur ce site et instaurant des périmètres de protection (arrêté de DUP datant de 1989).
Le site du chantier se trouve à l’intérieur du périmètre de protection éloigné des captages, mais
très près des limites des périmètres de protection immédiat et rapproché pour la berge droite.
Le pont actuel de la RD 907 passe en amont immédiat du champ captant. Le risque de pollution
accidentel ou chronique lié à la circulation routière est présent. Aucun dispositif de collecte et
d’évacuation des eaux de ruissellement de la chaussé n’est en place pour collecter et évacuer
ces eaux souillées et les éventuels polluants déversés en cas d’accident. La seule cunette
existante en rive droite se trouve en bordure de chaussée sud et guide une petite partie des eaux
de ruissellement vers l’entrée du champ captant.
De plus, une zone de stationnement de camion, non officielle, est actuellement utilisée le long de
la route D907 au droit du périmètre de protection immédiat.
 Phase de travaux
Par définition, la présence d’engins de chantier à proximité de zone vulnérable présente un risque
en soit. Ce risque peut être directement lié à ces engins (rupture d’un flexible hydraulique, fuite
d’hydrocarbure) ou indirecte en augmentant les risques d’accident sur la circulation routière à
cause de la présence du chantier. Les travaux ne présentent pas directement d’altération de la
qualité des eaux souterraines, mais certaines étapes impliquent une augmentation plus ou moins
forte de la vulnérabilité de la ressource et/ou une augmentation des risques. Toutefois, les travaux
de terrassement effectués sous nappe peuvent entrainer la mobilisation de particules fines. Une
augmentation de turbidité dans les eaux souterraines est possible à proximité et en aval des
zones terrassées.
En fonction des phases du chantier, les risques de contamination des eaux souterraines peut être
différents aussi bien en terme d’occurrence que de gravité. Le récapitulatif ci-dessous permet
d’exposer les risques liés à ces différentes phase de travaux.
-
-
Phase 1, les travaux de terrassement dans le lit de la rivière implique la présence d’engins
sur les alluvions crus de la Durance, zone vulnérable (pas de couverture superficielle) située
en amont du champ captant. Les travaux réalisés en rive droite présentent plus de risques
que ceux réalisés en rive gauche. La création des pistes et batardeaux se fait en dessus de
la surface piézométrique, ce risque peut être considéré comme important pour ces travaux
en rive droite, modéré pour ceux réalisé en rive gauche. Le terrassement lié à la création du
chenal se fait en partie dans l’eau. Le risque est également considéré comme important.
Phase 2, les travaux de réalisation des batardeaux et des appuis se font partiellement sous
nappe. Le risque lié à ces travaux est considéré comme très important lorsque l’intervention
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Reconstruction du pont de Manosque
-
-
-
concerne la culée du pont en rive droite (C0) et la première pile du pont (P1). Il est modéré
lors de la création des autres piles (P2 et P3) et de la culée rive gauche (C4).
Phase 3, 6 et 7, la réalisation des enrochements implique des terrassements relativement
profonds pour ancrer l’ouvrage dans les alluvions. Le risque lié aux travaux et à la mobilisation
de particules est très important en rive droite, modéré en rive gauche.
Phase 4, la réalisation de la charpente, son assemblage sur site et la réalisation de
l’ensemble des travaux routier (tablier, raccordement, superstructures…) ne présente qu’un
risque modéré à faible.
Phase 5, la suppression des batardeaux provisoires présente un risque, notamment quand
ils se situent près de la rive droite.
Phase 8, les travaux de déconstruction du pont actuel se feront sans terrassement. Les
culées seront arasées mais pas supprimées, ce qui limite les risques liés à cette opération.
 Ouvrage en exploitation
Le nouveau pont de la RD 907 se trouvera toujours en amont immédiat du champ captant. Le
risque de pollution accidentel ou chronique lié à la circulation routière restera présent. Toutefois,
les aménagements routiers prévoient la mise en place d’une collecte des eaux de ruissellement
qui seront dirigées vers un bassin de rétention étanche situé au niveau de la voirie actuelle.
Ainsi, les eaux de ruissellement de la chaussé et les éventuels polluants déversés en cas
d’accident ne pourront plus s’infiltrer en bordure de route et porter un risque sur la qualité des
eaux souterraines en amont de la zone de captage. Le bassin de rétention sera étanche et équipé
d’un déshuilleur avant rejet à débit calibré vers la Durance au niveau de la culée de l’ancien pont.
Un dispositif similaire sera également mis en place en rive gauche.
 Mesures d’évitement
Le projet ne peut pas être réalisé à distance du périmètre de protection du champ captant. Un
passage en aval du champ captant est impossible compte tenu de l’urbanisation actuelle de la
zone. Aucun autre accès à la Durance n’est possible sur la commune de Manosque plus en
amont.
De même, le déplacement du champ captant de Manosque n’est pas envisageable dans les
délais du projet. La sécurisation de l’alimentation en eau de la commune de Manosque à partir
d’autres ressource a fait l’objet de différentes réflexions (Schéma Directeur d’Alimentation en Eau
Potable…).
Le choix retenu par la collectivité est une sécurisation de sa ressource par un raccordement au
réseau d’eau du Canal de Provence (eau du Verdon). La canalisation du Canal de Provence sera
mise en place sur le nouveau pont, l’ouvrage existant ne pouvant pas supporter une telle charge
supplémentaire (850 kg/ml). Le projet d’adduction d’eau potable depuis le Verdon portée par la
SCP utilise le nouveau pont comme support Il n’est donc pas possible de prévoir de raccordement
temporaire avant la réalisation des travaux de remplacement du pont de la RD 907.
Il n’y a pas de solution alternative au projet.
 Mesures de précaution générale prises pendant toute la période du chantier

Formation et sensibilisation du personnel

Positionnement des bases de vie et zones de stockage du matériel et des matériaux,
d’entetien et de ravitaillement, se fera autant que possible en RG sur zone étanche avec
récupération des eaux de ruissellement par un déshuileur / débourbeur. Tous les engins
seront stockés en RG en fin de journée. Exceptionnellement pour les engins difficilement
déplaçables (trafic, détérioration de la chaussée, limitation de tonnage sur le pont
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
actuel…) en cours d’intervention (exemple : pelles à chenilles, compacteurs, palplanche),
ils pourront être laissés en place sur une géo membrane étanche en rive droite.

Avant le démarrage des travaux, une cunette équipé d’un bourrelet d’enrobé sera mis en
place en rive droite. Il s’agit de dévier les eaux de ruissellement qui arrivent actuellement
vers le champ captant pour les diriger directement vers la Durance (à travers le terrain
du Conseil Départemental qui borde le pont). Un réseau de collecte étanche et définitif
collectant les eaux de ruissellement pour les acheminer dans le bassin de rétention sera
mis en place.

La zone de stockage de camion, le long de la RD907 et du périmètre immédiat du champ
captant sera neutralisée dès le début du chantier. Les aménagements définitifs de la
voirie ne permettront plus la possibilité de stationnement dans cette zone.

Des conditions de propreté et de sécurité strictes seront imposées aux entreprises
adjudicataires du chantier. En particulier, l'entreprise devra disposer du matériel
d'intervention d'urgence en cas d'incident ou d'accident sur la zone (fuite intempestive
d'huile ou de carburant, départ d'incendie sur le chantier ou dans la zone de stockage par
exemple). Des produits absorbants du type « terre de diatomée calcinée » ou « sciure
ignifugée » répondant à la norme AFNOR NFP 98-190 seront présents dans chaque zone
du site. En cas de déversement accidentel, les terres souillées seront excavées et
évacuées vers un centre de traitement adapté.

Le suivi de la qualité des eaux souterraines, sera effectué pendant toute la durée du
chantier au niveau du champ captant :

Il comprendra un suivi continu de certains paramètres physicochimiques représentatifs (turbidité, conductivité électrique et pH) à l’aide
de sondes spécifiques misent en place dans la bâche de reprise de la
station de pompage (avant traitement). Une sonde spécifique sera
également mise en place pour détecter l’éventuelle présence
d’Hydrocarbure. Il s’agit en effet du principal polluant susceptible
d’apparaitre en cas d’incident au cours du chantier. Un suivi
piézométrique continu sera également mis en place pendant cette
période pour définir le lien entre l’état hydrologique de la nappe (hautes
ou basses eaux) et les éventuelles variations observées sur les
enregistrements.

Parallèlement au suivi physico-chimique continu (indicateurs
représentatifs), des analyses d’eau plus complètes seront effectuées sur
les eaux brutes de la station de pompage. Ces analyses porteront sur
les paramètres potentiellement déclassants : bactéries coliformes,
entérocoques, E.Coli, salmonelles et hydrocarbures. Ces analyses
seront effectuées chaque semaine lors des phases de chantier
présentant un risque important ou très important (phase 1, phase 2 pour
C0 et P1, phase 3 en RD, phase 5 en RD). Elles seront effectuées toutes
les deux semaines en dehors de ces phases.
Un rapport de synthèse mensuel sera envoyé dès réception des résultats d’analyse à
l’Agence Régionale de Santé, à DLVA (maître d’ouvrage du champ captant), et la SAUR
(exploitant du champ captant).
En cas d’anomalie détectée, (valeur anormale du suivi physico-chimique ou analyse avec
présence d’un des éléments recherchés), l’information sera communiquée
immédiatement à l’ensemble des intervenants pour une prise de décision rapide
concernant le chantier et la distribution d’eau potable à partir du champ captant. Cette
situation n’impose pas forcément un arrêt immédiat du chantier, mais une analyse rapide
de la situation et une prise de décision en conséquence.
Le seuil d’alerte est définit comme suit :
-
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Dépassement de turbidité : > à 2 NTU (valeur observée environ 120 h/an dû
probablement à des crues) ;
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Reconstruction du pont de Manosque
-
Dépassement de conductivité électrique : > à 670 µS/cm (correspond à 20 %
d’augmentation par rapport aux valeurs habituelle) ;
-
Variation nette et rapide de pH (sans seuil)
-
Détection d’Hydrocarbure, même en très faible valeur
-
Seuil pour le suivi bactériologique : Coliformes : 50/100ml - Entérocoques :
20/100ml - E. Coli : 20/100 ml - Salmonelle : Abs dans 5000 ml. Ces seuils sont
pris par analogie avec l’arrêté d'autorisation des travaux du pont du Chaffaut.
 Mesures de précautions particulières en fonction des phases du chantier
En plus des prescriptions générales, des mesures de précaution particulières ont été prises pour
adapter au mieux le chantier aux contraintes environnementales du site.
-
Phase 1 et 2, les travaux de terrassement réalisé sous eau (terrassement du chenal,
réalisation des batardeaux) et la réalisation des appuis sont les interventions les plus
sensibles par rapport au risque de turbidité. Tout excès de turbidité avéré doit entrainer une
suspension des opérations touchant la nappe.
Les eaux pompées pour la vidange et le maintien à sec des caissons entre les palplanches
seront dirigées vers des bassins d’infiltration et de décantation. Ceux-ci seront mis en place
de manière provisoire à côté de l’excavation.
Du bidim sera placé au fond des bassins de décantation afin de favoriser l’infiltration. Une
attention particulière sera apportée à son bon fonctionnement. Si il est constaté une mauvaise
infiltration des eaux chargées en MES dûe à un «colmatage » du bidim, celui ci sera changé
et évacué vers un centre agréé.
Ces deux bassins seront localisées à proximité de l’ouvrage suspendu existant. Leur position
définitive sera arrêtée une fois le chenal de dérivation réalisé.
Un suivi régulier de la turbidité au niveau du champ captant, et dans la Durance en amont et
en aval des bassins, sera réalisé durant les phases de pompages et de fonctionnement du
bassin.
-
Phase 3, 5, 6 et 7, comme pour les phases 1 et 2, les travaux de terrassement effectués sous
eau en rive droite (terrassement et mise en place des enrochements) sont très sensibles par
rapport au risque de turbidité. Un excès de turbidité observé au champ captant pendant cette
phase doit entrainer une suspension des opérations touchant la nappe.
Phase 4, Pour limiter au mieux les risques de perturbation environnementale, la charpente
sera préfabriquée en usine. Son assemblage sur site se fera sur la rive gauche et le lançage
de la structure se fera depuis la rive gauche vers la rive droite.
Phase 8, les travaux de déconstruction du pont actuel se feront à partir des berges pour
limiter au mieux les interventions d’engins de chantier dans le lit mineur de la Durance.
-
-
 Mesures de précaution particulière en phase d’exploitation
L’amélioration de la gestion des eaux de ruissellement, au niveau du pont et de la chaussée de
raccordement constitue en soi un réel progrès par rapport à la situation avant travaux, même si
toute la voirie n’est pas concernée (collecte de tout le pont, et des sections de raccordement), la
collecte ne pouvant être faite que gravitairement. Ces eaux, une fois collectées, seront
acheminées vers des bassins de rétention étanches (l’un en rive droite et l’autre en rive gauche
au droit de la voirie existante). Les eaux seront rejetées vers la Durance avec un débit calibré,
après passage à travers un ouvrage avec cloison siphoïde. Ce dispositif permettra d’éliminer une
partie des polluants provenant du lessivage des routes. De plus, une pollution accidentelle
éventuelle pourra être captée et éliminée avant le rejet dans le milieu naturel.
Il est à noter qu’en rive droite, zone la plus sensible à cause de la présence du champ captant,
le bassin de rétention sera réalisé au niveau de la culée du pont actuel. Cette position est la seule
possible, compte tenu des contraintes foncières, d’une part, et technique (pente…) d’autre part.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Le bassin de rétention étanche en rive droite sera mis en place sur la voirie actuelle dans le
périmètre de protection éloigné du champ captant. Par conséquent, il n’y a pas de contraintes
réglementaires.
 Mesures particulières en cas de fuite d’hydrocarbures et / ou de liquide hydraulique
Si une fuite d'hydrocarbure et/ou de liquide hydraulique est avérée lors des opérations
d'excavation, une procédure d'urgence préalablement établie (avec intervention d'un camion de
pompage) sera mise en oeuvre.
 Mesures particulière en cas de contamination du champ captant
La sécurisation de l’alimentation en eau potable de Manosque peut se faire à partir d’une autre
ressource non influençable par le chantier. L’eau potable de Manosque provient en partie du
champ captant (environ 60 %) et en partie d’une prise d’eau brute sur le canal EDF après
traitement à la station de Pré Combo (environ 40 %).
La production d’eau potable à partir de Pré Combo ne peut pas être augmentée à cause de
contraintes techniques.
La mise en place d’une station de traitement mobile pour traiter un volume d’eau contaminé
(forage du champ captant ou eau brute du canal EDF) est possible, mais les débits produits sont
très faibles (environ 10 m3/h par unité) et ne permettront pas de subvenir aux besoins de la
collectivité (750 m 3/h en période de pointe de consommation).
Les contraintes techniques, hydrogéologiques, foncières et réglementaires sont trop importantes
pour pouvoir envisager la réalisation d’un autre champ captant en sécurité, avant le démarrage
des travaux au niveau du pont.
L’interconnexion avec une autre commune n’est pas envisageable car les besoins en eau de
Manosque sont trop importants.
La connexion avec les eaux brutes de la Société du Canal de Provence n’est pas envisageable
techniquement avant le démarrage des travaux
La remise en service du puits P8, éloigné de la zone du chantier est réglementairement et
techniquement difficile car l’ouvrage n’est plus dans le domaine publique et le raccordement n’est
plus existant (franchissement de l’autoroute nécessaire).
Compte tenu de l’ensemble des contraintes énumérées ici, d’une part, et du risque limité de
contamination de la ressource, d’autre part, la collectivité ne prévoit pas de ressource de
substitution en cas de contamination de la ressource. La gravité d’un tel évènement serait
modérée à importante pour la ressource en eau (selon le type de contamination). Cependant,
l’occurrence d’un tel évènement reste faible si toutes les précautions sont prises et que les
travaux sont réalisés dans les règles de l’art.
Il est possible de privilégier ou de basculer, lors des phases sensibles, le pompage sur les forages
les plus éloignés du chantier. En cas de forte augmentation de la turbidité ou d’une contamination
bactérienne, un traitement d’appoint peut être réalisé en accord avec l’ARS. Un arrêt temporaire
de quelques heures (chantier et/ou pompage) peut également être effectué si nécessaire.
En cas de situation critique, l’eau distribuée peut être déclarée non potable par les services de
l’ARS. Une provision d’eau en bouteille sera mise en place dans les supermarchés de la ville,
pendant toute la période du chantier, à la demande de la collectivité.
Pour information, la plupart des mesures et les problématiques liées au champ captant ont fait
l'objet d'une réunion le 17 novembre 2014 avec le maître d’ouvrage, l’hydrogéologue, le bureau
d’étude, l’exploitant la SAUR, la DLVA, et l’ARS. Les bassins de rétention en phase d’exploitation
et leurs localisations ont été définis en concertation lors de cette réunion.
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Reconstruction du pont de Manosque
Thèmes
Aspect
quantitatif des
eaux
souterraines
Aspect qualitatif
des eaux
souterraines
Mesures d’évitement, de réduction et ou de compensation
Incidences
Le chantier et l’ouvrage réalisé n’auront pas d’effet
quantitatif significatif, même temporaire, sur la
circulation des eaux souterraines et sur le champ
captant de Manosque
Aucune mesure prévue puisqu’aucune incidence attendue
Phase chantier :
- Localisation des bases de vie et zones de stockage du matériel et des matériaux en rive gauche, et
récupération des eaux de ruissellement par un déshuileur /débourbeur
- Pour les engins difficilement déplaçables en cours d’intervention (exemple : pelles à chenilles,
compacteurs, palplanche) mise en place d’une zone de stockage étanche pour engins en rive droite
Phase chantier :
- Avant le démarrage des travaux, mise en place d’une cunette équipé d’un bourrelet d’enrobé en rive
Le milieu aquifère, au droit de la zone de chantier est
droite, afin d’éviter que les eaux de ruissellement partent dans le champ captant
très perméable et vulnérable aux risques de pollutions.
La zone de stockage de camion, le long de la RD907 et du périmètre immédiat du champ captant sera
De plus, la proximité du chantier avec le champ
neutralisée dès le début du chantier
captant en amont hydrogéologique des ouvrages de
captage augmente les risques de contamination de la
- Conditions de propreté et de sécurité strictes,
ressource.
- Kit de dépollution, sensibilisation du personnel
La gravité d’un tel évènement serait modérée à
- Le suivi de la qualité des eaux souterraine, sera effectué pendant toute la durée du chantier au niveau
importante pour la ressource en eau (selon le type de
du champ captant ; suivi continu de certains paramètres physico-chimiques représentatifs (turbidité,
contamination). Cependant, l’occurrence d’un tel
conductivité électrique, Hydrocarbures et pH), suivi piézométrique continu, analyses d’eau plus
évènement reste faible si toutes les précautions sont
complètes 1 fois/semaine (bactério et hydrocarbures) avec seuil d’alerte
prises et que les travaux sont réalisés dans les règles
Mise en place de bassins de décantation et d’infiltration,
de l’art.
- Suspension des opérations touchant la nappe en cas de crue, et/ou d’excès de turbidité constaté au
En phase d’exploitation, le risque de pollution
niveau du champ captant
accidentel ou chronique lié à la circulation routière
- En cas d’une fuite d’hydrocarbure et/ou de liquide hydraulique avérée lors des opérations d’excavation,
reste présent mais bien moins probable qu’à l’heure
mise en place d’une procédure d'urgence avec intervention d'un camion de pompage.
actuelle puisque des mesures sont mises en place.
- En cas de situation critique, l’eau distribuée peut être déclarée non potable par les services de l’ARS.
L’incidence du projet est donc positive.
Une provision d’eau en bouteille sera mise en place dans les supermarchés de la ville, pendant
toute la période du chantier, à la demande de la collectivité.
Phase d’exploitation :
Mise en place de bassins de rétention (de part et d’autre du pont) étanches et équipés d’un déshuilleur
avant rejet à débit calibré vers la Durance
Tableau 19 : Synthèse des incidences du projet sur les eaux souterraines et mesures associées
SCE/ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.1.4 Les effets sur les eaux superficielles
6.1.4.1 Impacts hydrauliques et mesures en phase d’exploitation
 Impacts hydrauliques en phase d’exploitation
Un modèle hydraulique a été réalisé pour mesurer l’incidence du nouvel ouvrage.
Afin de compenser hydrauliquement la perte de charge créée par la mise en place des trois piles
de pont, l’ouverture de l’ouvrage doit être agrandie de 10 m, soit une ouverture totale de 215 m,
contre 205 m pour l’ouvrage suspendu existant.
Le nouveau pont a été calé dans l’axe de l’actuel présentant ainsi une ouverture supplémentaire
de 10 m.
Pour ces modélisations, l’ancien pont a été considéré comme détruit et évacué (à l’exception des
culées).
Le projet initial répartissait les 10 mètres supplémentaires de part et d’autre des deux berges.
Cependant, une analyse complémentaire a été réalisée afin de ne pas avoir à modifier la berge
en rive droite notamment au droit du champ de captage de la ville de Manosque.
Le Département a donc modifié l’implantation de l’ouvrage en alignant la culée rive droite du futur
ouvrage avec la culée de l’ouvrage existant.
Le projet a ainsi été décalé de 13 mètres vers la rive gauche.
Il est à noter que le projet de nouvelle digue pour la protection de la ZI de Manosque a été pris
en compte.
Le niveau sous poutre calculé (295,1 m NGF) tient compte du risque de basculement latéral du
lit.
Cette valeur correspond au niveau de charge maximum calculé pour la crue centennale (Q =
4000 m3/s) + 1 m de revanche + 1.2 m représentatives des fluctuations maximales constatées
lors de l’analyse de la dynamique sédimentaire. Il est à noter que le dessin des piles a été optimisé
pour faciliter l’écoulement des eaux (forme en champignon).
Cette valeur permet de retenir un niveau sous-face compatible avec le niveau de crue
exceptionnelle calculée (5200 m 3/s + 1,3 m de revanche) et de tenir compte de la dynamique
sédimentaire de l’écoulement de la Durance.
SCE/ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
PL2
PL1
Figure 133 : Localisation des profils en long
(EA : Etat actuel)
Figure 134 : Lignes d’eau calculées par le modèle XP/TUFLOW avec construction du nouveau pont de
Manosque - Profil PL01
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 135 : Lignes d’eau calculées par le modèle XP/TUFLOW avec construction du nouveau pont de
Manosque - Profil PL02.
Les cartographies figurant ci-après présentent l’évolution des hauteurs de submersion calculées
entre l’état projet (nouveau pont) et l’état actuel (pont actuel) pour une crue centennale et une
crue exceptionnelle.
Schématiquement, la réalisation du nouveau pont permet d’améliorer l’hydraulicité de
l’ouvrage. De la sorte, le nouveau pont engendrera un remous inférieur à celui provoqué par le
pont actuel. L’impact sur l’aval de l’ouvrage est limité sur un linéaire de 400 m.
L’inondabilité du champ captant n’est pas significativement modifiée par la construction du
nouveau pont.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 136 : Différence de hauteurs calculées pour une crue centennale
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 137 : Différence de hauteurs calculées pour une crue exceptionnelle
Le pont pourra laisser passer une crue centennale et une crue exceptionnelle.
Les résultats des modélisations montrent que la prise en compte d’une largeur de 215 m (largeur
effective hydraulique de 210 m) permet :
- de diminuer les niveaux d’eau en amont et
- de diminuer la vitesse des écoulements à proximité immédiate de l’ouvrage.
Les effets sont donc positifs.
Cela engendre également une augmentation des hauteurs de submersion (entre 10 et 20 cm
pour une crue centennale) très localisée en aval immédiat, au niveau du champ captant.
Cependant, en l’état actuel avec la présence de la future digue de protection de la zone
industrielle de St Maurice, certains ouvrages du champ captant seront déjà immergés.
L’augmentation des hauteurs de submersion n’a donc pas d’incidence significative.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Il est à noter que les études hydrauliques menées à l’aide d’un modèle bidimensionnel ont permis
d’apprécier les niveaux d’eau atteints notamment pour les crues centennales et exceptionnelles
au droit de l’ouvrage.
L’analyse de l’évolution latérale de ces niveaux montre que ces derniers ne sont pas égaux sur
l’ensemble du profil en travers. Pour prévenir une évolution sensible du profil en travers (risque
de basculement du lit laissant envisager que si l’écoulement passait majoritairement en rive
droite, ce dernier pouvait à l’avenir, du fait d’une crue morphogène, passait plus en rive gauche),
les niveaux maximum calculés ont été retenus. Les calculs tiennent compte des fluctuations
maximales constatées lors de l’analyse de la dynamique sédimentaire (+ 1,2 m max).
Le niveau sous poutre calculé (295,1 m NGF) tient donc compte du risque de basculement latéral
du lit.
 Mesures d’accompagnement
Afin d’éviter l’affouillement des berges, des enrochements seront mis en place en amont rive
droite et en aval rive gauche.
Il est à noter que le projet, au niveau des enrochements, a évolué depuis les études hydrauliques.
Il était prévu des protections de part et d’autre du pont.
Cependant, en aval rive droite, en considérant l’existence de la future digue de protection, aucune
protection supplémentaire n’est envisagée concomitamment à la construction du nouveau pont.
En amont rive gauche, il n’est pas nécessaire de prévoir de protection de berges. Le lit à ce
niveau ne présente pas un talus net à protéger. De plus une digue existante dans les terres en
limites des parcelles est présente.
Les arbres de haut jet dans la zone hachurée en jaune ci-dessous seront supprimés afin d’éviter
de créer des embâcles aux premières crues.
Figure 138 : Zones à défricher (en bleu : enrochement, en jaune : suprresion des arbres à haut jet)
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Les enrochements seront préférentiellement non liaisonnés et présenteront les caractéristiques
suivantes :
295.1 mNGF
295.1 mNGF
289.5
mNG
F
Déviation
du canal
d’irrigation
289.5 mNGF
Bêche sous
enrochements
Figure 139 : Enrochements de la berge rive droite amont
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295.2 mNGF
290.5
mNGF
292.3 mNGF
Bêche sous
enrochements
Figure 140 : Enrochements de la berge rive gauche aval
On retient un talus de 3/1 pour la rive droite un talus de 3/2 pour la rive gauche et une pente de
1/10 au niveau des culées.
Le niveau des enrochements correspond au niveau de la ligne de charge calculée par le modèle
mathématique (niveau d’eau + la formule V²/2g pour tenir compte des effets de vague, V étant la
vitesse maximale atteinte exprimée en m/s et g la pesanteur en ms -2) ou au niveau de la berge
lorsque cette dernière est inférieure à la ligne de charge calculée.
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6.1.4.2 Impacts en phase travaux
 Impacts des pistes et batardeaux
La mise en place des piles et des culées nécessitent une intervention dans le lit mineur du cours
d’eau.
Une piste doit être créée afin d’accéder aux piles P1, P2 et P3.
Le niveau haut des pistes a été calé à un niveau suffisant pour, en même temps,
- ne pas être submergées de façon récurrente pendant la durée des travaux,
- ne pas induire une incidence hydraulique significative notamment vis-à-vis des écoulements de
crue.
Pour déterminer le débit de début de submersion des pistes, nous avons analysé les relevés des
débits de la Durance des trois dernières années à la station d’Oraison. La banque HYDRO permet
une analyse jusqu’à fin 2011.
Il a été cohérent de retenir à la station d’Oraison un débit de 630 m 3/s estimé d’occurrence 2 ans
et dépassé une fois en novembre entre 2009 et 2011.
Afin de tenir compte des apports intermédiaires entre Oraison et le pont de Manosque, nous
avons proposé de retenir un débit de 800 m 3/s représentatif du débit biennal de la Durance en
considérant, en particulier, les apports de l’Asse.
Cela permettrait également de travailler hors d’eau plus longtemps.
Pour établir l’incidence de la phase de construction du pont et notamment la création des pistes
permettant la construction des piles, nous avons modifié le modèle d’écoulement 2D ayant permis
de statuer sur l’incidence de l’ouvrage.
Afin de minimiser les impacts sur le milieu aquatique, deux scénarios ont été étudiés:
- Piste A : préservation d’un chenal d’écoulement à proximité de la rive gauche,
- Piste B : création d’un chenal d’écoulement plus centré.
Ces deux alternatives sont illustrées sur les figures ci-après.
C0
P1
P2
P3
C4
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Reconstruction du pont de Manosque
C0
P1
P2
P3
C4
Figure 141 : Variantes pour les pistes de travaux
Pour l’analyse hydraulique, nous avons volontairement choisi de retenir le cas de figure le plus
impactant à savoir l’existence concomitantes des pistes rive gauche et rive droite.
Pour la piste A, il serait prévu de commencer par la rive droite et de réaliser C0, P1, P2 puis
ensuite la rive gauche P3, et C4.
Pour la piste B : il serait prévu de commencer par la rive gauche C4, P3, P2 et ensuite la rive
droite P1 et C0.
D’un point de vue aquatique : Pour les poissons, il est préférable de créer un nouveau chenal
hors d’eau puis de dévier les eaux.
 Mesures réductrices
La piste B a donc été retenue puisqu’elle permettait d’avoir un impact moins important sur le
milieu aquatique, et de commencer le battage de palplanches en berge gauche.
Les eaux seront déviées et une pêche électrique sera organisée afin de mettre la zone de travaux
au niveau de P3 et P2 hors d’eau.
Cette disposition permet de commencer par la culée et les piles en rive gauche, du même côté
que le lançage du tablier. Cette solution est plus cohérente d’un point de vue chronologique.
Les batardeaux seront fusibles jusqu’à la crue T2ans.
Les matériaux qui constitueront les batardeaux, et les pistes, devront provenir de la Durance.
Les pistes ne devront pas être enrochées sur la totalité du linéaire des batardeaux, excepté au
niveau des buses et au niveau des berges du chenal (sur une longueur de 15 à 20 m), en rouge
sur la figure ci-après, (diamètre des enrochements de 1 m à 1,50 m sur 1 seule épaisseur) et il
devra être évité tout terrassement en rive droite.
Le chenal aura une largeur de 40 m.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 142 : Localisation des enrochements (en rouge) au niveau des batardeaux
Des buses devront être mises en place pour assurer une continuité hydraulique en rive droite :
- 3 dalots de 2m de base sur 1,5m de hauteur :
P1
Figure 143 : Localisation des dalots
Les pentes des batardeaux et des pistes devront être assez douces pour éviter l’affouillement 2 à
3 pour 1.
Il est à noter que les niveaux de protection des batardeaux ont été calculés en modélisant les
conditions d’évacuation de la crue décennale de la Durance en considérant que les pistes ne
s’étaient pas désagrégées.
Le cheminement des engins se fera uniquement sur les pistes.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 144 : Niveaux à retenir pour le calage des pistes
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Reconstruction du pont de Manosque
 Impacts sur les canaux d’irrigation
Des fossés d’irrigation, en rive droite et en rive gauche, se trouvent au niveau de l’emplacement
du futur pont.
Ils seront donc déplacés en amont immédiat du futur ouvrage.
Déviation du fossé d’irrigation en rive droite
Futurs enrochements
C0
RD 907
Figure 145 : Déviation du fossé d’irrigation en rive droite
Légende :
Fossé existant
Tracé du futur ouvrage
Bas de talus routier
Le fossé a été dévié au plus près du projet afin de préserver au maximum la ripisylve.
Dimension : 3m de large en bas des berges, berges de 1,5 m de haut et une pente de 1 pour 1.
Cela engendre un coude. Une analyse capacitaire a donc été réalisée.
Juste en amont, le fossé est busé avec une buse de diamètre 600mm, ce qui limite le débit en
aval.
En aval le fossé est donc en mesure d’évacuer un débit entre 0.4 et 0.6 m 3/s.
Le fossé créé aura une capacité de 12 m 3/s.
Afin d’éviter d’éroder le coude du fossé créé, celui-ci devra être protégé (fascines..).
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 146 : Passage busé en amont
En phase travaux, il pourra être étudié, en collaboration avec des naturalistes, de travailler le
canal en plusieurs méandres moins profonds et plus larges (avant de les canaliser avant rejet à
la Durance) afin de réhabiliter le site en faveur du Campagnol amphibie ainsi que les autres
mammifères semi-aquatiques (voir détail de la mesure R7 dans chapitre « effets sur le milieu
naturel »).
Déviation du fossé d’irrigation en rive gauche
Figure 147 : Déviation du fossé d’irrigation en rive gauche
Légende :
Fossé existant
Déviation du fossé
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Reconstruction du pont de Manosque
 Impacts sur la qualité des eaux superficielles
La phase chantier implique le maniement d’importants volumes de matériaux, que ce soit lors
des travaux de terrassement, création des pistes, mise en place des batardeaux, des
enrochements ou lors de l'implantation des ouvrages hydrauliques. L’action des eaux
météoriques sur les sols mis à nu lors des opérations de terrassement et les travaux dans le lit
mineur du cours d’eau sont susceptibles de générer l'entraînement de fines vers les eaux
superficielles. La mise en suspension d'une grande quantité de matières fines génère une
augmentation de la turbidité des eaux. Ces particules sont susceptibles ensuite de sédimenter et
de colmater les fonds en aval, perturbant ainsi la vie aquatique (diminution de la photosynthèse,
diminution de la production d'oxygène, uniformisation des fonds). Le colmatage des fonds est
très préjudiciable pour les cours d’eau.
Les impacts de la période de chantier sur les eaux superficielles sont donc liés aux différents
aménagements projetés qui nécessitent une intervention d’engins de chantier dans le lit mineur
et le détournement des bras vifs.
Les principales conséquences de telles interventions sont :
 une déstructuration du lit au droit de la zone de chantier,
 un accroissement temporaire de la turbidité des eaux lié à la mobilisation de matériaux
de granulométrie plus ou moins fine,
 des risques de pollution accidentelle (laitance de béton, hydrocarbures,…).
Entraînement des fines :
6.1.4.3 Mesures de réduction liées à la phase chantier
Plusieurs mesures seront prises pour limiter les risques de pollution. Les mesures de protection
des eaux seront les suivantes :
-
Récupération des eaux du chantier
Les eaux issues du pompage des batardeaux lors de la réalisation des piles et culées devront
être récupérées puis décantées avant rejet à la Durance.
Du bidim sera placé au fond des bassins de décantation afin de favoriser l’infiltration. Une
attention particulière sera apportée à son bon fonctionnement. S’il est constaté une mauvaise
infiltration des eaux chargées en MES dûe à un «colmatage » du bidim, celui ci sera changé et
évacué vers un centre agréé.
Un suivi régulier en amont et en aval des bassins (dans la Durance) sera réalisé avec un
turbidimètre portatif durant les phases de pompages et de fonctionnement des bassins.
Ces deux bassins seront localisées à proximité de l’ouvrage suspendu existant. Leur position
définitive sera arrêtée une fois le chenal de dérivation réalisé.
Le dimensionnement de ces bassins sera à la charge de l’entreprise.
Un turbidimètre sera placé en amont et en aval de ces bassins, et un suivi régulier sera réalisé.
Il ne devra pas y avoir un écart de plus de 100 mg/l entre l’amont et l’aval.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 148 : Localisation des zones potentielles pour l'implantation des bassins
-
Maîtriser le risque de pollution accidentelle du milieu récepteur :
Afin de réduire au strict minimum le risque de pollution accidentelle du milieu récepteur, risque
lié à la manipulation de produits dangereux et/ou polluants pendant la phase travaux, les
mesures suivantes seront mises en œuvre :
o Les installations de chantier seront isolées, sur le plan hydraulique, du reste du
chantier ; c’est-à-dire que les ruissellements au droit de la zone d’installation de chantier
seront isolés des milieux environnants (voir paragraphe consacré à la base de vie et à
la zone de stockage).
o L’entretien des véhicules, leur alimentation en carburant, seront réalisés uniquement à
l’intérieur du périmètre des installations de chantier.
o Un sac de sable sera mis en place à moins de 5 mètres de chaque exutoire des bassins
temporaires évoqués ci-dessus ; ce sac sera utilisé, en cas de besoin, pour assurer la
rétention dans le bassin d’une pollution accidentelle.
o Présence de kit de pollution
-
Maîtriser le risque de diffusion des matières en suspension vers le milieu récepteur :
Plusieurs dispositions de chantier seront également prises :
- le chantier sera maintenu en état permanent de propreté
- le nettoyage des chaussées aux abords du chantier sera réalisé régulièrement
-
Limiter les risques de diffusion d’hydrocarbures
Pour éviter toute pollution accidentelle par hydrocarbures des eaux souterraines ou des eaux
superficielles, conformément au décret n° 77-2 54 du 8 mars 1977, aucun déversement d’huiles
ou de lubrifiants ne sera effectué dans les eaux superficielles ou souterraines. Si nécessaire,
elles seront collectées par un récupérateur agréé pour leur recyclage.
Les engins de chantier, qui seront en conformité avec les normes actuelles et en bon état
d’entretien, seront régulièrement contrôlés.
Tous les engins seront stockés en rive gauche sur une zone étanche. Les eaux de ruissellement
seront récupérées et traitées. Exceptionnellement pour les engins difficilement déplaçables en
cours d’intervention (exemple : pelles à chenilles, compacteurs, palplanche), ils pourront être
laissés en place sur une géo membrane étanche.
Dès qu’une alerte (météo et de crue) sera donnée, les engins devront stationner en dehors de
la zone inondable.
En cas de constat de déversement accidentel sur le sol, les matériaux souillés seront
immédiatement enlevés et évacués par une entreprise agréée qui en assurera le traitement ou
le stockage.
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Reconstruction du pont de Manosque
Les mesures de sécurité applicables à ce type de chantier seront respectées. L’interdiction du
site sera explicitement affichée et des barrières empêchant la pénétration de la zone seront
implantées.
-
Maîtriser les déchets générés par la phase chantier :
Afin d’éviter tout effet négatif lié aux déchets générés par la phase chantier, l’ensemble des
déchets sera recueilli et placé dans des réceptacles et des conteneurs permettant un tri de ces
déchets puis leur valorisation via des filières adaptées.
Les entreprises se réfèreront au plan de gestion des déchets de chantier du BTP.
La mise en œuvre de ces dispositifs sera imposée par le Département des Alpes de Haute
Provence aux entreprises qui interviendront sur le site tout au long de la phase de réalisation
des travaux.
-
Adaptation du calendrier de travaux
Le calendrier de travaux a fait l’objet d’échanges entre le maître d’ouvrage, l’hydraulicien et les
écologues afin de définir la solution la plus cohérente avec les enjeux hydrauliques et
écologiques recensés.
Les travaux avec intervention dans le lit mineur débuteront en période d’étiage et en dehors
des périodes de reproduction.
L'adaptation du chantier a aussi été évoquée lors de la réunion de présentation de l’état initial
et des enjeux du 24/09/2014 en présence de la DDT04, la DREAL, l’ONEMA, la DLVA, le
SMAVD. Le planning a été réalisé suivant les prescriptions de chacun.
-
Adaptation de la hauteur des pistes
Lors de l’étude permettant d’établir l’incidence hydraulique de la création de la piste d’accès
aux travaux dans le lit de la rivière, le niveau haut des pistes a également été étudié.
Pour déterminer le débit de début de submersion des pistes, nous avons analysé les relevés
des débits de la Durance des trois dernières années à la station d’Oraison.
Le niveau haut des pistes a été calé à un niveau suffisant pour, en même temps,
- ne pas être submergées de façon récurrente pendant la durée des travaux,
- ne pas induire une incidence hydraulique significative notamment vis-à-vis des
écoulements de crue.
Celui-ci a été calé pour une crue d’occurrence 2 ans.
-
Aire de stationnement des engins et du stockage du matériel, et base de vie
Cette aire de stationnement et de stockage sera installée en amont rive gauche de l'ouvrage
(figure ci-après).
Cette zone sera le point d'entrée du chantier et permettra d'aménager une petite zone
d'installation.
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Reconstruction du pont de Manosque
Aire de stockage
et base de vie
Figure 149 : Localisation de l'aire de stockage et de la base de vie
-
-
-
Récupération et traitement des eaux de ruissellement au niveau de l’aire de stockage
des matériaux et des matériels (surface étanche) par un bassin déshuileur/débourbeur.
le stockage du matériel se fera exclusivement sur l’aire de stationnement des engins,
le stockage des matériaux sera limité dans le temps,
les éventuelles opérations de nettoyage, d’entretien, de réparation et de ravitaillement
des engins et du matériel se feront exclusivement sur l’emprise des installations de
chantier prévue à cet effet,
les éventuelles cuves de stockage d’hydrocarbure seront situées sur bac de rétention.
Ces cuves répondront aux normes en vigueur avec la présence des produits absorbants
du type « terre de diatomée calcinée » ou « sciure ignifugée » répondant à la norme
AFNOR NFP 98-190. Elles seront positionnées sur la zone de ravitaillement des camions
citernes pour récupérer les éventuelles pertes,
en fin de chantier, les dépôts et déchets de toute nature sur l’ensemble du site seront
éliminés.
La zone de stockage et la base de vie se trouvent dans la zone inondable pour la crue centennale.
L’entreprise, en charge du projet, devra disposer d’un plan d’alerte et d’évacuation en cas de crue
pour évacuer cette zone. Cette procédure d’urgence (plan d’alerte et d’évacuation avec les zones
de repli en dehors des zones inondables) devra être demandée dans le cahier des charges.
Par ailleurs, le chef de chantier aura la responsabilité du déroulement des travaux conformément
au descriptif ci avant.
Ces instructions devront apparaître clairement dans le cahier des charges remis à l’entreprise de
travaux publics chargée de la réalisation du chantier.
Avant toute intervention dans le milieu, le maître d’œuvre devra obligatoirement prévenir la
brigade départementale de l’ONEMA suffisamment à l’avance des dates de début et fin de
travaux.
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6.1.4.4 Impacts du rejet des eaux de la plate-forme routière sur la qualité des eaux
superficielles
-
 Pollutions en phase de chantier
Entraînement des fines : La phase chantier implique le maniement d’importants volumes
de matériaux. L’action des eaux météoriques sur les sols mis à nu lors des opérations de
terrassement et les travaux dans le lit mineur du cours d’eau sont susceptibles de générer
l'entraînement de fines vers les eaux superficielles. La mise en suspension d'une grande
quantité de matières fines génère une augmentation de la turbidité des eaux. Ces
particules sont susceptibles ensuite de sédimenter et de colmater les fonds en aval,
perturbant ainsi la vie aquatique (diminution de la photosynthèse, diminution de la
production d'oxygène, uniformisation des fonds). Le colmatage des fonds est très
préjudiciable pour les cours d’eau.
-
Remblais : En ce qui concerne l'utilisation de remblais, une attention particulière sera
accordée à leur nature et leur origine ; certains remblais peuvent en effet être à l'origine
de pollutions des eaux.
-
Pollutions accidentelles liées aux aires et aux engins de chantier : Un certain nombre
d’engins travaillent sur le chantier et leur entretien est effectué sur place. L’aire d’entretien
reçoit donc les huiles de vidange, les carburants et tous les liquides nécessaires au
fonctionnement de ces véhicules. C’est donc un site potentiel de pollution, tout comme
les engins transportant les produits bitumeux.
Une attention toute particulière devra donc être portée sur la gestion des stocks de
produits susceptibles de polluer les milieux récepteurs, mais également sur
l’emplacement de l’aire d’entretien.
Les pollutions en phase chantier peuvent induire une situation critique pour la vie aquatique et
peuvent remettre en cause certains usages, en particulier le captage AEP. Elles demeurent
cependant temporaires et se dissipent généralement après la fin des travaux, excepté si un
déversement d’hydrocarbure est intercepté par le champ captant.
Des mesures seront prises afin de limiter ces incidences, notamment au regard du contexte
piscicole et de la présence en aval immédiat du captage AEP de Manosque.
 Pollutions chroniques
La pollution chronique est induite par différents phénomènes : usure de la chaussée et des
pneumatiques, émission de gaz d’échappement, corrosion des éléments métalliques, …mais
également pollution intrinsèque de l’eau de pluie (apport de NH4+). Du fait de leur origine variée,
la nature chimique des polluants peut être très différente :
- métaux lourds,
- hydrocarbures, huiles, caoutchouc, phénols, benzopyrènes, …
- matières en suspension (MES),
- pollution organique (DBO5, DCO)
La quantification de cette pollution est difficile du fait de la grande variabilité des phénomènes
mis en jeu.
Les charges de pollution brutes entrainées par les ruissellements pluviaux ainsi que l’abattement
de pollution du rejet de ces eaux à la Durance ont été calculés d’après la note d’information du
SETRA (2006).
Afin de déterminer la concentration des différents paramètres de la Durance, nous nous sommes
basés sur son classement défini dans le SDAGE, c’est-à-dire le bon état. Ensuite nous avons pris
comme référence les valeurs limites des classes d’aptitude à la biologie Seq Eau et nous avons
pris comme valeur, la moyenne des valeurs limites de chaque classe.
(Voir en détail les méthodes de calculs et les résultats intermédiaires – chapitre « Analyse des
méthodes utilisées)
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Reconstruction du pont de Manosque
Tableau 20 : Qualité du cours d'eau avant rejet
Le projet ne modifie pas le trafic, donc cela n’engendre pas de pollution supplémentaire.
Actuellement il n’y a aucun traitement des eaux de ruissellement au niveau du pont ni au niveau
des voiries existantes.
Les effets du projet sont donc positifs puisque toutes les eaux de ruissellement du pont et les
sections de raccordement à la voirie existantes seront récupérées dans deux bassins de
décantation placés de part et d’autre du pont au niveau de la voirie actuelle.
Les tableaux ci-dessus nous montrent que le rejet des eaux pluviales avant abattement de la
pollution a une incidence très faible sur la qualité du cours d’eau.
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Reconstruction du pont de Manosque
 Pollutions accidentelles
Ce type de pollution correspond au risque aléatoire d'un déversement sur la chaussée de produits
toxiques, polluants ou dangereux, à la suite d'accidents de la circulation, notamment ceux
impliquant des poids lourds transportant de tels produits.
Compte tenu du caractère aléatoire d'un tel événement, il n'est pas possible de raisonner en
bilans ou en flux de pollution comme pour la pollution chronique. Il faut donc essayer d'estimer
au mieux l'importance du risque et ses conséquences sur la ressource en eau.
Les produits mis en cause sont dans la majorité des cas des hydrocarbures, des substances
organiques ou des acides. Ces polluants sont très dommageables pour la vie aquatique. Les
hydrocarbures par exemple, non miscibles dans l'eau, empêchent en formant un film à la surface
de l'eau, les échanges gazeux entre l'eau et l'air (oxygène et gaz carbonique). Un tel rejet
accidentel peut être également très préjudiciable pour certains usages de l’eau, et en particulier
des prélèvements d’eau destinée à la production d’eau potable.
Le trafic actuel étant d’environ 16800 véhicules / jour, avec une proportion de poids lourds de 2%,
le risque de dégradation par cette forme de pollution ne peut être écarté. Une récupération des
eaux de ruissellement souillées sera donc impérative pour éviter tout déversement dans les
milieux récepteurs.
Il est à noter que le pont actuel ainsi que les voiries du pont jusqu’aux ronds-points dans les deux
directions (Manosque et Valensole/Gréoux les Bains) ne possède aucune récupération des eaux
de ruissellement.
Les effets du projet sont donc positifs puisque toutes les eaux de ruissellement du pont et une
partie des voiries seront collectées dans des canalisations et fossés étanches puis elles pourront
être confinées dans un bassin de décantation.
 Pollutions saisonnières
Il y a deux sortes de pollution saisonnière :
- l’entretien hivernal nécessitant des sels de déverglaçage,
- l’entretien de la végétation nécessitant l'emploi des produits phytosanitaires dont les plus
courants sont les désherbants-débroussaillants et les limiteurs de croissance.
Les effets des sels de déverglaçage sur les chaussées sont dus au chlorure de sodium qui se
dépose et ruisselle jusqu’au lit et peut être à l’origine de deux types de pollution :
- pollution du milieu récepteur par ruissellement sur la chaussée,
- brûlures des végétaux situés à proximité immédiate des chaussées.
Le nombre d’interventions varie fortement d’une année sur l’autre. Le nombre d’interventions sur
Manosque peut varier de 0 à 30 jours par an.
Le nouveau pont sera un peu plus large que celui actuel. La largeur du nouveau pont est d’environ
12 m (pont existant : 8m), cependant elle comprend la voie verte de 2,50 m qui ne bénéficiera
pas de sel étant donné qu’une glissière la sépare de la chaussée.
Les conditions d’utilisation des sels de déverglaçage seront à peine modifiées. L’incidence
générée peut être qualifiée de nulle.
L'autre type de pollution saisonnière concerne généralement l'emploi des produits
phytosanitaires, au niveau de la végétation qui accompagne les infrastructures (talus, délaissés),
celle associée au fonctionnement des voiries (accotements, fossés), ou celle qui participe à la
mise en scène paysagère de l’aménagement.
Les opérations de traitement ne sont plus utilisés par le Département (opération « zéro phyto »),
seules les interventions mécaniques sont réalisées.
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6.1.4.5 Mesures liées au rejet des eaux de la plate-forme routière sur la qualité des
eaux superficielles
 Pollution chronique et accidentelle :
Deux bassins de rétention seront placés de part et d’autre du pont au niveau de la chaussée
actuel.
Ces bassins de rétention projetés auront pour vocation :
- de limiter les débits rejetés dans la Durance en période pluvieuse,
- d’assurer un prétraitement des eaux pluviales collectées sur le pont et d’une partie des voiries,
- et de permettre le confinement d’une éventuelle pollution accidentelle.
Les bassins devront impérativement être imperméables en raison de la présence du champ
captant en aval. Afin de les intégrer dans le paysage, ils seront végétalisés : mise en place d’une
géo-membrane et d’une surépaisseur de terre végétale de 30 à 50 cm pour permettre
l’ensemencement des talus et fond de bassin.
Des solutions alternatives ont été analysées pour placer le bassin en rive droite à un autre endroit,
cependant soit la collecte des eaux était techniquement très compliquée soit les contraintes
étaient déplacées sur le milieu naturel (destruction importante de la Forêt méditerranéenne de
peupliers, d’ormes et de frênes en zone Natura 2000). De plus cette dernière solution n’évitait
pas une pollution mais la retardait à peine.
Les bassins de rétention destinés à collecter les eaux pluviales issues de la plate-forme routière
seront aménagés de manière à permettre le piégeage d'une éventuelle pollution accidentelle.
Compte tenu de la sensibilité du milieu récepteur (présence de captages d’eau potable en aval),
nous considérerons les volumes de confinement nécessaires pour pouvoir piéger l’équivalent de
la contenance d’un camion-citerne soit 50 m3.
Les bassins devront être équipés d’un système de by-pass permettant le confinement d’une
pollution accidentelle.
Il est à noter que les bassins de rétention définitifs ne seront mis en service qu’après la
déconstruction de l’ouvrage existant (soit 11 mois). Cela s’explique par le fait que ces bassins
sont situés sur l’emprise de l’actuelle RD. Ce choix du positionnement des bassins a été fait dans
une optique de moindre consommation d’espace naturel. Il n’y aura pas de traitement pendant
cette période comme en l’état actuel.
 Dimensionnement des bassins
Pluie de référence utilisée : La pluie de référence utilisée est la pluie de période de retour 10 ans.
Son intensité est définie en prenant en compte les coefficients de Montana (a, b) définis pour la
station météorologique d’Aix en Provence (données Météo France) :
(Voir la méthode utilisée dans le chapitre « Analyse des méthodes utilisées)
Définition du débit de fuite et dimensionnement des ouvrages de rétention / traitement
Il a été retenu un débit de sortie de 10 l/s.
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Bassins de rétention
Surface collectée et traitée
Figure 150 : Localisation des surfaces collectées et traitée, et emplacement des bassins de rétention
La méthode des pluies a été utilisée afin de dimensionner les bassins de rétention.
Superficie en rive gauche : 12m x 268,25m soit 3219 m² (avec un coefficient de ruissellement de 1)
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Superficie en rive droite : 12m x 271,75m soit 3219 m² (avec un coefficient de ruissellement de 1)
Bassin RD
Volume calculé
190 m3
Volume pollution accidentelle
50 m3
Volume utile TOTAL
240 m3
Tableau 21 : Dimensionnement des bassins de rétentions
Bassin RG
190 m3
50 m3
240 m3
Conception des ouvrages de rétention / traitement
En raison d’un temps de stockage limité et d’une lame d’eau très réduite, la géométrie des
ouvrages est importante pour leur associer un rôle épuratoire minimum. Il convient en particulier
de favoriser :
− l’éloignement maximum de la sortie par rapport à l’entrée ;
− la maîtrise des basses vitesses horizontales jusqu’à l’exutoire ;
− une pente de fond marquée, sans être trop forte (2 à 5 %), de façon à assainir sans risque
d’érosion en fin de vidange ;
Les bassins seront équipés d’un limiteur de débit permettant de limiter le débit rejeté à une valeur
n’excédant pas celle retenue au paragraphe précédent. Ce dispositif sera protégé par une lame
siphoïde assurant la rétention des matières solides non décantables, pouvant conduire à des
obstructions.
La mise en place de lame siphoïde dans les bassins vise à permettre la rétention des huiles et
objets flottants.
Deux vannes manuelles, placées en entrée et sortie des bassins, permettront la gestion des flux
hydrauliques en fonction des conditions rencontrées sur le pont. Ainsi, en cas de déversement
accidentel, la vanne aval sera fermée, afin de permettre le stockage des produits épandus. En fin
d’intervention, la vanne amont sera obturée à son tour et les eaux déviées directement vers le
milieu récepteur.
L’accès aux vannes sera accessible à tous les services d'urgences.
Une procédure d'intervention sera diffusée avant la mise en service de ces ouvrages.
Une surverse de sécurité sera aménagée en amont des bassins afin de permettre l’évacuation
des eaux résultant d’un événement pluvieux très exceptionnel. Les eaux seront alors dirigées
directement vers le cours d’eau récepteur.
Pour des mesures de sécurité, les bassins seront clôturés. Généralement les clôtures sont
installées pour des pentes supérieures à 1/6 (fascicule 70 du CCTG).
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Abattement de la pollution
Tableau 22 : Qualité du cours d'eau après rejet
Les tableaux ci-dessus nous montrent que le rejet des eaux pluviales après abattement de la
pollution aura une incidence quasi nulle sur la qualité du cours d’eau.
Entretien des ouvrages
Les ouvrages de traitement des eaux pluviales nécessitent un entretien régulier, afin de rester
efficaces. Les opérations à mettre en œuvre concernent :
− L’enlèvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages…)
− Le nettoiement des grilles amont et aval,
− La vérification de l’ouvrage de régulation (orifice, seuil écrêteur…)
− La vérification des vannes.
Le dégrilleur en entrée de bassin ou en amont de l’exutoire sera vérifié au moins 4 fois par an.
Une vérification après chaque épisode pluvieux un peu exceptionnel permettra de maintenir les
capacités hydrauliques du dispositif.
L’entretien des vannes (graissage, vérification de l’étanchéité, remplacement des pièces
défectueuses,…) doit avoir lieu au moins deux fois par an. Il est également important de vérifier
à cette occasion l’état des buses d’entrée.
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Reconstruction du pont de Manosque
Une vérification après chaque épisode pluvieux un peu exceptionnel permettra de maintenir les
capacités hydrauliques du dispositif. Ces opérations seront réalisées par les agents du CD04.
Localisation des bassins de rétention
Figure 151 : Coupe type du bassin de rétention (coté Manosque)
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 152 : Coupe type du bassin de rétention (coté Valensole)
Figure 153 : Ouvrage de sortie (Coté Manosque)
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 154 : Ouvrage de sortie (Coté Valensole)
Plan d’alerte et d’intervention en cas d’urgence
De manière générale, la démarche à suivre par le service qui intervient sur site peut se concrétiser
par un "mode d’emploi" synthétique comprenant : la situation des bassins de décantation, du
réseau de collecte et les principes de fonctionnement.
Une liste des personnes et organismes à prévenir, dans l’ordre des priorités, avec les
compétences et les coordonnées correspondantes doit également être établie.
Dans le cas des pollutions accidentelles, les exercices d’entraînement sont à conseiller. En effet,
dans ce type de pollution, la rapidité et la bonne coordination de l’intervention sont les garants de
sa bonne efficacité. Il est rappelé en outre que les départements doivent disposer d'un plan
d'alerte et d'intervention pour lutter contre les pollutions d'origine accidentelle (Circulaire du
18/02/1985 – Ministère de l'Environnement).
Un plan d’alerte et d’intervention devra être réalisé par l’entreprise en charge de ce projet. Cela
devra être clairement mentionné dans le cahier des charges.
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Reconstruction du pont de Manosque
Thèmes
Mesures d’évitement, de réduction et ou de compensation
Phase d’exploitation
Incidences
Les effets sont positifs :
diminution des niveaux d’eau en amont et diminution de la vitesse des
écoulements à proximité immédiate de l’ouvrage.
Permet de laisser passer une crue exceptionnelle et de tenir compte de la
dynamique sédimentaire
Ouverture hydraulique plus importante (de 10 m) pour compenser la perte de charge due aux piles ; et le pont a été décalé de 13
m vers la rive gauche pour préserver le champ captant.
Comme mesure d’accompagnement, afin d’éviter l’affouillement des berges, des enrochements seront mis en place en amont rive
droite et en aval rive gauche.
Hydraulique
Phase travaux
Intervention dans le lit mineur : impact sur l’écoulement des eaux de la
Durance
-
Adaptation du calendrier: début de l’intervention dans le lit mineur en période d’étiage et en dehors des périodes de
reproduction des poissons
Adaptation de la hauteur des pistes : niveau haut des pistes calé à un niveau suffisant pour, en même temps, ne pas être
submergées de façon récurrente et ne pas induire une incidence hydraulique significative notamment vis-à-vis des
écoulements de crue.
Phase d’exploitation
Impacts du rejet des eaux de la plate-forme routière sur la qualité des eaux
superficielles : Actuellement aucun traitement des eaux de ruissellement au
niveau du pont ni au niveau des voiries existantes.
Le projet ne modifie pas le trafic, donc cela n’engendre pas de pollution
supplémentaire. A noter que le rejet des eaux pluviales actuellement a une
incidence très faible sur la qualité du cours d’eau.
Les effets du projet sont donc positifs puisque toutes les eaux de
ruissellement du pont et les sections de raccordement à la voirie existantes
seront récupérées et qu’une pollution accidentelle pourra être piégée.
Deux bassins de rétention de 240 m3 seront placés de part et d’autre du pont au niveau de la chaussée actuelle.
Ces bassins de rétention projetés auront pour vocation :
- de limiter les débits rejetés dans la Durance en période pluvieuse,
- d’assurer un prétraitement des eaux pluviales,
- et de permettre le confinement d’une éventuelle pollution accidentelle.
Les bassins devront impérativement être imperméables en raison de la présence du champ captant en aval. Afin de les
intégrer dans le paysage, ils seront végétalisés. Un plan d’alerte et d’intervention en cas d’urgence sera réalisé.
Le rejet des eaux pluviales après abattement de la pollution aura une incidence quasi nulle sur la qualité du cours d’eau
Phase travaux
Qualité
Les impacts de la période de chantier sur les eaux superficielles sont liés aux
différents aménagements projetés (réalisation des pistes de chantier et des
batardeaux, dérivation des eaux vives avec la création d’un chenal plus centré,
construction des piles et des culées du pont, mise en place d’enrochements de
protection, déviation des fossés d’irrigation) qui nécessitent une intervention
d’engins de chantier dans le lit mineur et le détournement des bras vifs.
Les principales conséquences de telles interventions sont :

une déstructuration du lit au droit de la zone de chantier,

un accroissement temporaire de la turbidité des eaux lié à la
mobilisation de matériaux de granulométrie plus ou moins fine,

des risques de pollution accidentelle (laitance de béton,
hydrocarbures,…).










Récupération et décantation des eaux des fosses (batardeaux) chargées en MES
Suivi régulier de la turbidité dans la Durance en amont et en aval des bassins (l’écart ne devant pas dépasser 100 mg/l)
Aire de stationnement des engins et du stockage du matériel, et base de vie devra être installée en rive gauche (placée au
maximum sur rétention)
Récupération des eaux de ruissellement de l’aire de stockage et base de vie et traitement par un déshuileur /débourbeur.
Pour les engins difficilement transportables (chenilles, palplanches…) une zone étanche (bâche) en rive droite sera mise en
place
conditions de propreté et de sécurité strictes
Kit de dépollution, sensibilisation du personnel
Les engins de chantier, seront en conformité avec les normes actuelles et en bon état d’entretien, seront régulièrement
contrôlés.
Réalisation d’un plan d’alerte et d’intervention en cas d’urgence
Plan d’alerte et d’évacuation en cas de crue pour évacuer la zone de stockage et la base de vie se trouvant dans la zone
inondable pour la crue centennale
Tableau 23 : Synthèse des incidences du projet sur les eaux superficielles et mesures associées
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6.1.4.6 Impacts et mesures lors de la déconstruction de l’ouvrage actuel
 Impacts de la déconstruction de l’ouvrage
Aucune intervention en rivière ne sera faite pour la déconstruction de l’ouvrage.
Le lit mineur ne sera donc pas impacté.
Le choix de cette méthode plus coûteuse permet de limiter considérablement l'impact sur le milieu
aquatique.
 Mesures préventives
Une protection contre les chutes de produits de démolition devra être mise en place lors de toute
la phase de démolition.
A la fin des opérations, une remise en état des lieux devra être faite.
Remarque : Pendant toute l’opération, le personnel devra obligatoirement sécuriser la zone ; une
barrière de sécurité sera positionnée à l’about de chaque partie de tablier pour permettre de
délimiter une zone de sécurité.
Il est à noter qu’un diagnostic amiante et plomb a été établi par le bureau VERITAS. Il en ressortait
:
- que des matériaux et produits pouvaient contenir de l’amiante : après analyse, ils ne contiennent
pas d’amiante,
- la présence de revêtements contenant du plomb à des concentrations supérieures ou égale aux
seuils définis par l’arrêté mentionné à l’article L1334-2.
L’entreprise devra donc respecter les obligations réglementaires liées à la présence de plomb
(voir chapitre effets sur la santé).
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Reconstruction du pont de Manosque
6.2 Les effets sur la qualité de l’air
6.2.1 La réglementation
Au regard des trafics actuels et attendus à l’horizon futur (+25%) sur la RD907 d’une part, et de
la densité d’habitants par km 2 dans l’aire d’étude d’autre part, l’étude « air et santé » reprend la
méthodologie d’une étude de niveau II, telle que décrite dans la circulaire interministérielle DGS/
SD/ 7B n° 2005-273 du 25 février 2005 relative à la prise en compte des effets sur la santé de la
pollution de l’air dans les études d’impact des infrastructures routières, et dans son annexe
technique.
A ce titre, l’étude d’impact « air et santé » se compose notamment :
 D’un état initial par des mesures in situ (voir chapitre « Etat initial du site et de son
environnement »).
 De l’estimation des émissions de polluants au niveau du domaine d’étude.
 De l’estimation des concentrations dans la bande d’étude autour du projet pour :
 un état de référence (situation sans réalisation du projet),
 et un état projeté (situation avec projet reconstruction du pont de Manosque) à l’horizon
2030.
 D’une étude simplifiée des effets sur la santé.
 D’une analyse des coûts collectifs de l’impact sanitaire des pollutions et des nuisances
et des avantages/ inconvénients induits pour la collectivité.
 Le domaine d’étude
Le domaine d’étude est composé du projet (le franchissement de la Durance) et de l’ensemble
du réseau routier subissant une modification (augmentation ou réduction) des flux de trafic de
plus de 10% du fait de la réalisation du projet. Dans le cas présent, à l’horizon futur, la
réalisation du projet est sans incidences sur les trafics moyens journaliers annuels (TMJA)
attendus. Le domaine d’étude sera constitué du projet, des sections de raccordement et le
réseau routier jusqu’aux ronds-points des deux côtés du fleuve.
 La bande d’étude
La bande d’étude est définie autour de chaque voie subissant, du fait de la réalisation du projet,
une hausse ou une baisse de trafic (variation de 10% comme pour le domaine d’étude). Dans le
domaine d’étude, il peut y avoir plusieurs bandes d’études :
 Pour la pollution particulaire (métaux lourds …), la largeur de la bande d’étude est prise
égale à 100 m, quel que soit le trafic, en attendant les résultats de recherches
complémentaires.
 Pour la pollution gazeuse, la largeur minimale de la bande d’étude de part et d’autre de
l’axe médian du tracé le plus significatif du projet est défini par le plus contraignant des 2
critères suivants :
- En interurbain, le trafic moyen journalier annuel (TMJA) prévu à terme,
- en limite de bande, le non-dépassement de la concentration maximale en NO2.
A ce titre, pour un trafic MJA à l’horizon futur compris entre 10 000 et 25 000 veh/ jour (à l’heure
actuelle le trafic moyen annuel est de 16 773 véhicules/jour et à l’horizon futur un trafic de 20 966
veh/ jour est attendu), la largeur minimale de la bande d’étude est de 150 m de part et d’autre de
l’axe routier. En limite de bande (150 m), la concentration maximale en dioxyde d’azote
(contribution du projet) horizon 2020 ne doit pas dépasser 0,3 µg/ m 3.
Dans le cas présent, le trafic attendu à l’horizon futur sur la RD907 est identique par
hypothèse, que le nouveau franchissement de la Durance soit réalisé (projet) ou pas
(référence).
On ne recherchera donc pas les concentrations de polluants dans l’air ambiant à l’horizon futur
dans les zones éloignées de la RD907.
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Reconstruction du pont de Manosque
 Les seuils 2015 de la qualité de l’air à respecter
Codifiée aux articles L220-1 et suivants du Code de l’Environnement, la loi sur l’air et l’utilisation
rationnelle de l’énergie (LAURE), parue le 30 décembre 1996, vise à rationaliser l’utilisation de
l’énergie et à définir une politique publique intégrant l’air en matière de développement urbain. Le
droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé est reconnu à chacun.
Les seuils à respecter sont précisés à l’article R221-1 du Code de l’environnement : ils sont
présentés pour l’année 2014 dans le tableau page suivante.
Les seuils à respecter pour l’année 2015 sont identiques aux seuils de l’année 2014 hormis pour
la valeur limite relative aux particules très fines (PM2,5) :
- en 2014 : 26 µg/ m3 en moyenne annuelle ;
- à compter du 01/01/15 : 25 µg/ m3 en moyenne annuelle.
Les seuils à respecter en 2013 sont les suivants :
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Reconstruction du pont de Manosque
6.2.2 Les effets du projet en termes d’émissions
 Contenu de l’analyse
- L’évaluation de l’impact du projet de reconstruction du pont de Manosque au regard de la
qualité de l’air se déroule ici en deux grandes étapes :
o L’évaluation des bilans des émissions polluantes induites par les évolutions du trafic
routier ;
o L’estimation du risque de dépassement des seuils dans le voisinage immédiat du projet.
- Conformément à la circulaire du 25 février 2005 et à son guide méthodologique, les polluants
retenus sont listés ci-dessous :
o Les oxydes d’azote (NO2 et NO),
o Le monoxyde de carbone (CO),
o Le dioxyde de soufre (SO2),
o Le benzène (C6H6),
o Les composés organiques volatils (COV) de préférence aux hydrocarbures (les
émissions de COV sont plus significatives),
o Les particules émises à l’échappement (PM10),
o Le plomb (Pb),
o Pour la pollution particulaire on retient le nickel (Ni) et le cadmium (Cd).
 Hypothèses de trafics sur la RD907
Les 2 horizons de trafic
Nous prendrons deux états initiaux correspond à la situation TMJA (trafic moyen journalier
annuel) avant 2010, qui est l’état initial puisqu’il correspond à la situation avant les restrictions de
limitation de vitesse pour des mesures de sécurité, et la situation actuelle (avec restriction des
vitesses à partir de 2010).
L’état de référence correspond à un horizon lointain (typiquement 10 à 20 ans après la mise en
service de l’aménagement prévu), dans l’hypothèse où le projet envisagé ne serait pas réalisé et
où la vitesse serait limitée à 50 km/h. L’état projeté correspond quant à lui au même horizon
lointain, avec la réalisation du projet, où la vitesse serait limitée à 90 km/h.
La comparaison des résultats obtenus pour ces 4 états permet d’apprécier l’effet du projet sur la
qualité de l’air et sur la santé à échéance de sa mise en service, ou de son exploitation (horizon
long terme). Dans le cadre de cette étude d’impact « air et santé » on va considérer :
- Un démarrage des travaux en 2016,
- Un horizon pour la situation de référence et la situation projet à l’horizon 2030.
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Reconstruction du pont de Manosque
La désignation des tronçons routiers
Repère
T1
Origine
Giratoire Manosque
T2
nouveau
pont
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
côté Manosque
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
côté Manosque
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
T3 pont
existant
T4
Extrémité
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
coté Valensole
Futur section de
raccordement du
pont de Manosque
côté Manosque
Giratoire Valensole
Longueur ml
310
Vitesse avant 2010
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
Vitesse depuis 2010
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
218
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
50 km/h pour les VL et
les PL
670
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
90 km/h pour les VL et
80 km/ h pour
les PL
220
Les hypothèses de trafics retenues : état actuel et état long terme (référence et projet)
Repère
T1
T2 nouveau
pont
T3 pont
existant
T4
Etat initial
(avant 2010)
TV
PL
16 773
299
Trafic MJA sur la RD907 (véh/j)
Etat actuel (après 2010)
Référence (2030)
Projet (2030)
TV
16 773
PL
299
TV
20 966
PL
374
TV
20 966
PL
374
0
0
0
0
0
0
20 966
374
16 773
299
16 773
299
20 966
374
0
0
16 773
299
16 773
299
20 966
374
20 966
374
TV = trafic tous véhicules (VL + PL)
VL = véhicules légers
PL = poids lourds
 Bilan des émissions à l’échappement et à l’évaporation
Introduction
Les bilans (état initial 2010, état de référence 2030 et état projet 2030) des émissions à
l’échappement et à l’évaporation, ainsi que les bilans des consommations énergétiques réalisées
dans l’étude « air et santé » sont calculés à l’aide du logiciel IMPACT 2.0 de l’ADEME (Agence
de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Ce logiciel permet de quantifier le carburant
consommé et les émissions des principaux polluants atmosphériques (gazeux et particulaires)
sur un tronçon routier donné, pour un flux de trafic donné, à un horizon choisi (jusque l’horizon
2025), en fonction d’un large ensemble de données d’entrée (parc automobile, vitesse moyenne,
kilométrage parcouru …).
Il repose sur la base de données des émissions unitaires (ce qui sort du pot d’échappement) et
de consommations énergétiques COPERT III (COmputer Program to calculate Emission from
Road Transport), développée pour le compte de l’Agence Européenne, et pour ce qui concerne
le parc roulant français, par des travaux menés par l’INRETS (Institut National de Recherche sur
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Reconstruction du pont de Manosque
les Transports et leur Sécurité : composition du parc de véhicules en France jusqu’en 2025, thèse
de Mme Béatrice BOURDEAU).
Ce logiciel permet de comparer, en première approche, différents horizons d’études ou de
scénarios du point de vue de leur impact sur la qualité de l’air. Malgré les incertitudes sur les
résultats, l’utilisation de cet outil de calcul fait aujourd’hui l’objet d’un consensus au niveau
européen.
Hypothèses complémentaires de calcul
Deux types de véhicules ont été pris en compte dans les calculs : les véhicules légers (voitures
particulières et véhicules utilitaires légers) et les poids-lourds. En l’absence de part modale pour
les 2 roues et les cars, ceux-ci sont assimilés, respectivement, aux véhicules légers et aux poids
lourds. La clé de répartition entre les Véhicules Légers des Particuliers et les Véhicules Utilitaires
Légers est de 77% (VP/ VUL = 77%). Le taux de charge des poids lourds a été pris égal à 50%
(poids lourds chargés à 100% sur le trajet aller et vide sur le trajet retour). Compte-tenu de la
déclinaison du tracé, les pentes n’ont pas été prises en compte (gradient de pente = 0%).
Le coefficient de surémission à froid des moteurs a été pris égal à :
- 10% pour une vitesse supérieure à 80 km/h,
- 60% pour une vitesse inférieure ou égale à 50km/h.
Pour les trafics à l’horizon long terme (2030), on utilise la base de données des émissions
unitaires disponible pour l’année 2025 (le logiciel IMPACT ne permet pas d’aller au-delà de cet
horizon).
Bilans des émissions de polluants atmosphériques
Les bilans complets des émissions à l’échappement et à l’évaporation sont présentés ci-dessous
pour les différents horizons de l’étude d’impact « air et santé » :
- état initial avant 2010,
- état initial 2010,
- situation de référence 2030,
- situation projet 2030.
Les émissions d’oxydes d’azote (NOx) correspondent aux émissions de monoxyde d’azote (NO)
et de dioxyde d’azote (NO2), exprimés en équivalent NO2. Pour les polluants particulaires, les
résultats obtenus à ce stade de l’étude sont uniquement ceux de l’échappement.
La synthèse du bilan des émissions à l’échappement est présentée dans le tableau ci-dessous.
Il s‘agit de la somme des émissions des 4 tronçons (T1 à T4) :
Horizon des trafics
Polluant
NOx
CO
COV
C6H6
oxydes
d'azote
monoxyde
de carbone
composés
organiques
volatils
benzène
Unité
Avant 2010
2010
ER 2030
EP 2030
2010/ ER
2030
Variations (%)
2010/ EP
ER/ EP 2030
2030
t / jour
1,005 x 10-2 9,502 x 10-3 9,428 x 10-3 9,438 x 10-3
-0,8
-0,7
0,1
t/ jour
1,187 x 10-2 1,111 x 10-2 7,225 x 10-3 6,629 x 10-3
-35
-40,3
-8,2
t/ jour
1,139 x 10-3 1,092 x 10-3 7,657 x 10-4 6,988 x 10-4
-29,9
-36
-8,7
t/ jour
3,419 x 10-5 3,133 x 10-5 1,621 x 10-5 1,472 x 10-5
-48,3
-53
-9,2
t/ jour
6,946 x 10-4 6,197 x 10-4 6,002 x 10-4 6,336 x 10-4
-3,1
2,2
5,6
t/ jour
8,084 x 10-5 8,041 x 10-5 8,473 x 10-5 8,432 x 10-5
5,4
4,9
-0,5
Pb
poussières
dioxyde de
soufre
plomb
t/ jour
7 x 10-7
7 x 10-7
4,4 x 10-7
4,2 x 10-7
-37,1
-40
-4,5
Cd
cadmium
t/ jour
1 x 10-8
1 x 10-8
1 x 10-8
1 x 10-8
=
=
=
Ni
nickel
t/ jour
7 x 10-8
7 x 10-8
7 x 10-8
7 x 10-8
=
=
=
PM10
SO2
ER : état de référence (horizon futur sans le nouveau franchissement)
EP : état projet (horizon futur avec le nouveau franchissement)
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Les résultats des émissions (en sortie du pot d’échappement et évaporation) peuvent être
commentés comme suit :
- pour le cadmium et le nickel, pas de changement en termes d’émissions, quel que soit
l’horizon de l’étude. Les émissions journalières sont faibles.
- Entre 2010 et l’état de référence 2030, toutes les émissions de polluants diminuent, sauf
celles du dioxyde de soufre qui augmente légèrement, en restant à une valeur faible.
Ceci est dû à l’évolution technologique (remplacement progressif des véhicules anciens
plus polluants par des véhicules récents plus performants et normes d’émission plus
contraignantes pour les véhicules neufs), qui fait plus que compenser l’augmentation (+
25%) du trafic routier.
- A l’horizon futur, entre l’état de référence et l’état projet, le trafic routier sur la RD907 est
identique, mais la vitesse de circulation sur l’ouvrage augmente. On observe une faible
augmentation des émissions pour les oxydes d’azote et les poussières, et une faible
baisse pour les autres polluants. Mais toutes les émissions restent dans le même ordre
de grandeur.
A l’état projet 2030, les émissions de polluants atmosphériques sont proches des émissions
de l’état initial 2010. Elles diminuent faiblement pour les NOx, le CO, les COV, le benzène et
le plomb. Elles augmentent faiblement pour les poussières (PM10) et le dioxyde de soufre
(SO2).
 Bilan des émissions hors échappement
Introduction
L’Institut National de Veille sanitaire (INVS) a élaboré fin 2004 un guide à la réalisation et à la
lecture du volet « sanitaire » des études d’impact des infrastructures linéaires de transport pour
les services déconcentrés de l’Etat et les bureaux d’études. Ce guide vient compléter la
bibliographie disponible, et a pour vocation de définir dans le contexte spécifique des
infrastructures linéaires :
- Les méthodes pour décrire l’état initial des projets,
- Les matériels et les méthodes à mettre en œuvre pour réaliser une évaluation quantitative
des risques sanitaires (EQRS),
- Les méthodes pour prendre en compte les éventuels effets cumulés.
L’annexe 6 de ce guide aborde la problématique des émissions de polluants atmosphériques
hors échappement, qui ont pour origine l’usure des équipements automobiles :
- Usure des pneumatiques,
- Usure des garnitures de freins,
- Usure des embrayages,
- Pertes suite à l’usage des lubrifiants et des antigels,
- Usure des routes et/ ou remise en suspension des particules.
Et les émissions hors échappement qui ont pour origine l’entretien des voies :
- Usure des glissières de sécurité,
- Usage hivernal des fondants routiers.
Pour l’entretien routier, aucun produit phytosanitaire (désherbants, insecticides et fongicides)
n’est utilisé (opération « zéro phyto »).
Selon le Guide INVS de 2004, ces émissions « hors échappement » dépendent exclusivement
du linéaire du réseau routier étudié (produit véhicules x km parcouru).
Hypothèses de calcul
En première analyse, on va se limiter ici aux émissions de particules (PM 10) consécutives à l’usure
des équipements automobiles. Le guide INVS indique les émissions unitaires suivantes pour les
particules PM10, le Cadmium (Cd) et le Nickel (Ni) contenues dans les émissions de PM 10 hors
échappement :
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Type de véhicules
PM10
(mg.veh.km)
VL
44,4
VUL
50
PL
573,2
2 roues
22,6
Avec mg : millième de gramme (10-3 g)
Et ng : nano gramme (10-9 g)
Cd dans les PM10
(ng.veh.km)
129
193
742
44
Ni dans les PM10
(ng.veh.km)
868
1250
286
4724
Les 2 roues et les véhicules utilitaires légers (VUL) sont assimilés dans le calcul, en première
approche, aux véhicules légers (VL).
Bilans hors échappement
La synthèse du bilan des émissions de polluants hors échappement dans le domaine d’étude est
présentée dans le tableau ci-dessous :
Emissions hors échappement : 2010
TMJA (veh/ j)
(mg x veh x km/ j) (ng x veh x km/ j)(ng x veh x km/ j)
Repère
L (km)
TV
VL
PL
PM10
Cd
Ni
T1
0,31
16773
16474
299
279878,044
727571,24
4459333,26
T2
0
0
0
0
0
0
0
T3
0,218
16773
16474
299
196817,4632
511646,872
3135918,23
T4
0,67
16773
16474
299
604897,708
1572492,68
9637913,82
Total
1,198
1081593,215 2811710,792 17233165,3
Emissions hors échappement : 2030
TMJA (veh/ j)
(mg x veh x km/ j) (ng x veh x km/ j)(ng x veh x km/ j)
Repère
L (km)
TV
VL
PL
PM10
Cd
Ni
T1
0,31
20966
20592
374
349885,096
909501,56
5574054,2
T2
0,22
20966
20592
374
248305,552
645452,72
3955780,4
T3
0
0
0
0
0
0
0
T4
0,67
20966
20592
374
756203,272
1965696,92
12047149,4
Total
1,2
1354393,92
3520651,2
21576984
Les émissions hors échappement varient en fonction de la longueur de la voie et de la charge du
trafic. Le linéaire de voirie est similaire entre 2010 et 2030, et les émissions augmentent donc
d’environ 25% (croissance du trafic) entre ces 2 horizons.
Bilans des émissions à l’échappement
A titre de mise en perspective des précédents résultats, la synthèse du bilan des émissions de
polluants à l’échappement (calculés à l’aide du logiciel IMPACT de l’ADEME) dans le domaine
d’étude est présentée dans le tableau ci-dessous. Il s‘agit de la somme des émissions de chaque
tronçon, en moyenne journalière pour 2010 et 2030 :
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Emissions à l'échappement : 2010
Voie
L (km)
Total
PM10
Cd
Ni
T1 + T3 + T4
1,198
t/ jour
0,00061973
0,00000001
0,00000007
619730
10000000
70000000
mg/ jour
ng/ jour
ng/ jour
avec autre unité
unité
Emissions à l'échappement : projet 2030
Voie
L (km)
Total
PM10
Cd
Ni
T1 + T2 + T4
1,2
t/ jour
0,00063359
0,00000001
0,00000007
avec autre unité
633590
10000000
70000000
unité
mg/ jour
ng/ jour
ng/ jour
T2 : nouveau pont sur la Durance
T3 : ancien pont sur la Durance
Les émissions de Cadmium (Cd) et de Nickel (Ni) contenues dans les particules à l’échappement
sont négligeables par-rapport aux autres particules. Elles n’évoluent pas entre l’état 2010 et
l’horizon 2030. Mais les émissions à l’échappement et à l’évaporation de Cd et Ni sont
proportionnellement plus importantes que les émissions hors échappement de Cd et Ni
(respectivement 2,8 fois et 3,2 fois supérieure) pour l’horizon 2030.
Les émissions à l’échappement de PM10 évoluent à la hausse entre l’état 2010 et l’horizon 2030.
Par contre, à l’opposé du constat effectué pour Cd et Ni, les émissions de PM10 hors
échappement (l’usure des équipements automobiles et l’entretien des voies) sont supérieures
aux émissions de PM10 à l’échappement : d’un facteur 2,1 pour l’horizon 2030.
 Estimation du risque de dépassement des seuils dans le voisinage immédiat du projet
Méthode
L’estimation des concentrations de polluants atmosphériques dans l’air ambiant en bord de voie
est établie à l’aide du logiciel STREET version 4.0 et des émissions unitaires COPERT 2.
Les calculs sont établis à l’horizon « projet 2030 », pour une vitesse maximale réglementée de
90 km/h pour les VL et de 80 km/ h pour les PL.
Résultats
Les résultats obtenus pour les principaux traceurs de la pollution routière (benzène, les particules,
le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre) sont les suivants :
Unité : µg/ m3
Concentration en bord
de voie
Benzène (C6H6)
Objectif de
qualité
Mesure sur
Horizon
2015
site 1
projet 2030
(moyenne
annuelle)
0,5
1,7
2
Particules (PM10)
-
15,5
30
Dioxyde d'azote (NO2)
25,6
26,9
40
Dioxyde de soufre (SO2)
-
0,2
50
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Les résultats du calcul sont mis en perspective avec :
- les concentrations mesurées au cours de la période s’écoulant du 9 au 26/09/14 sur le
site de mesure n° 1 (bord de voie) ;
- les objectifs de qualité à viser en moyenne annuelle, à compter du 01/01/15.
 Conclusions
Les concentrations calculées en bord de voie à l’horizon 2030 sont inférieures aux objectifs de
qualité : sur la base des hypothèses retenues (trafic et vitesses), il n’y a donc pas de risque de
dépassement des seuils réglementaires opposables dans le voisinage immédiat de la RD907.
Par ailleurs, dans les zones éloignées de la RD907 (typiquement : à 150 m du bord de voie, en
limite de bande d’étude), la contribution de la RD907 à la pollution ambiante est négligeable.
6.2.3 Les mesures
Comme indiqué dans le paragraphe « Bilan des émissions à l’échappement et à l’évaporation »,
à l’état projet 2030, les émissions de polluants sont proches des émissions de polluants de
l’année 2010. Elles diminuent faiblement pour les oxydes d’azote (NOx), le monoxyde de carbone
(CO), les composés organiques volatils (COV), le benzène et le plomb. Elles augmentent
faiblement pour les poussières (PM10) et le dioxyde de soufre (SO2).
En bord de voie, les concentrations estimées dans la configuration « projet horizon 2030 » sont
inférieures aux objectifs de qualité opposables à compter du 01/01/15.
Il n’y a donc pas lieu de craindre un impact significatif sur la qualité de l’air pour la pollution
chronique.
Lors de la phase travaux, pour limiter les envols de poussières, une arroseuse sera présente sur
le chantier.
Cependant, il est à noter la présence d’une carrière à proximité.
6.2.4 Les effets sur le climat
Il n’y aura pas d’effet significatif sur le climat général.
6.2.5 Les effets sur la pollution lumineuse
La route ne sera pas éclairée, mais les phares des voitures peuvent produire une gêne dans ce
secteur rural.
Cependant le projet de reconstruction du pont ne génèrera pas d’augmentation de trafic
supplémentaire à l’augmentation prévue sans le projet.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 268 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.3 Le milieu naturel
6.3.1 Evaluation des impacts
6.3.1.1 Nature des impacts
L’aménagement prévu dans le cadre de ce projet va entraîner divers impacts sur les
communautés végétales et animales (perte d’individus), mais aussi sur les milieux qu’elles
occupent de manière plus ou moins permanente suivant qu’elles s’y développent, s’y
renouvellent, y chassent, ou encore y transitent (espace de développement, de chasse, de
reproduction, de déplacement…).
A-TYPES D’IMPACT
Les impacts directs
Ce sont les impacts résultant de l’action directe de la mise en place ou du fonctionnement de
l’aménagement sur les milieux naturels et leurs composantes. Pour identifier les impacts divers,
il faut tenir compte de l’aménagement lui-même mais aussi de l’ensemble des modifications
directement liées (les zones d’emprunt de matériaux, les zones de dépôt, les pistes d’accès, les
places de retournement des engins,...).
Ils sont susceptibles d’affecter les espèces de plusieurs manières :
DESTRUCTION DE L’HABITAT D’ESPECES :
L’implantation d’une infrastructure dans le milieu naturel ou semi naturel a nécessairement des
conséquences sur l’intégrité des habitats utilisés par les végétations et les espèces pour
l’accomplissement des cycles biologiques. Dans le cas du projet de reconstruction du pont de
Manosque, la perte d’habitats proviendra essentiellement des emprises nécessaires à
l’implantation du nouveau pont, à la construction d’enrochements au niveau des berges ainsi
qu’au déplacement des fossés d’irrigation en rives droite et gauche amont. La destruction et la
substitution des sols et de leurs surfaces non aménagées peut avoir des influences négatives :
- pour la composition de la ripisylve
- pour des espèces faiblement mobiles à petit territoire (Campagnol amphibie, reptiles,
amphibiens…) ;
- pour des espèces mobiles mais nicheuses ou susceptibles d’utiliser la zone à des fins
alimentaires ou de refuge (avifaune, poisson, Castor d’Europe…);
Pour les espèces mobiles, la disparition d’une partie de leur biotope de prédilection peut
également avoir des conséquences sur leur état de conservation car elles seront forcées de
chercher ailleurs un nouveau territoire avec les difficultés que cela représente (existence ou non
d’un habitat similaire, problèmes de compétition intra spécifique, disponibilité alimentaire, substrat
convenable…).
Les emprises des travaux associés aux places de retournement ou de stockage des matériaux
ainsi que les voies d’accès au chantier, à la dérivation du chenal d’écoulement de la Durance…
peuvent avoir ces mêmes influences négatives notamment pour des espèces à petit territoire. Il
en est de même pour les habitats piscicoles qui seront altérés voir détruits lors des travaux dans
le lit vif par la création de remblais, l’implantation des pistes, la rectification des berges, le passage
des engins…
DESTRUCTION D’INDIVIDUS :
Les travaux de préparation des pistes d’accès accompagnés des mouvements de matériaux et
d’engins sont autant d’occasion de nuire directement aux espèces qui fréquentent la zone à
aménager.
Cet impact concerne au premier chef les espèces peu mobiles qui trouvent dans le sol ou sous
la végétation leurs seuls abris. Ces espèces, peu aptes à fuir sont systématiquement impactées
par l’activité de chantier. Cela concerne d’abord les plantes, les invertébrés, les reptiles et
amphibiens car leurs abris se trouvent à faible profondeur dans le sol. En outre, la destruction de
la faune piscicole peut être liée aux travaux ou à l’isolement de pièce d’eau.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
La création de bassins de rétention, dans des espaces où peu de pièces d’eau se mettent en eau
suffisamment longtemps pour accueillir des pontes d’amphibiens, constitue un véritable attrait
pour les espèces pionnières qui sont connues à proximité (carrière en amont rive droite par
exemple). Dans ces conditions les phases de curage de ces bassins sont autant de risques de
destruction d’individus (œufs, têtards…).
Enfin, en phase d’exploitation la circulation sur l’ouvrage d’art peut entraîner un risque de
collision. L’infrastructure routière est d’ores et déjà existante, néanmoins et même si le projet n’a
pas vocation à augmenter le trafic, il est à considérer ici car la vitesse de circulation est supérieure
à 50 km/h et que le projet s’inscrit au sein d’un corridor remarquable notamment pour les chauvessouris et l’avifaune. De plus, à l’heure actuelle la structure même de l’ouvrage favorise le passage
des chiroptères sous le pont (câbles de suspension de l’ouvrage + « garde-corps » pleins). Ce
facteur se trouvera modifié au niveau du futur ouvrage.
Les impacts indirects
Ce sont les impacts qui, bien que ne résultant pas de l’action directe de l’aménagement, en
constituent des conséquences. Ils concernent aussi bien des impacts dus à la phase du chantier
que des impacts persistant pendant la phase d’exploitation.
Ils peuvent affecter les espèces de plusieurs manières :
DERANGEMENT :
Cette atteinte s’entend généralement par les nuisances sonores et visuelles inhérentes à toute
activité de chantier. La circulation des engins et des personnels pendant les phases de
construction des piles puis des enrochements et voiries engendrent du bruit et des mouvements
qui génèrent une gêne et parfois une répulsion des abords de la zone à aménager.
Cette activité peut avoir pour conséquence d’effaroucher les espèces présentes et les amener à
déserter le site (oiseaux principalement).
ALTERATION DES FONCTIONNALITES :
La réalisation d’un projet au sein du milieu naturel peut modifier l’utilisation du site par les
espèces. En particulier pour les mouvements fonctionnels… La modification des fonctionnalités
des écosystèmes est difficile à appréhender dans sa totalité mais est bien connue à travers de
multiples exemples. En ce sens, l’écologie du paysage peut aider à évaluer cet impact.
Il est à considérer tant pour le milieu naturel terrestre (boisement rivulaire et cours d’eau)
qu’aquatique (lit de la Durance). La phase travaux puis la phase d’exploitation peuvent fractionner
les habitats et entrainer une discontinuité des milieux.
L’aménagement d’une nouvelle voirie couplée à des enrochements entraine un effet de césure
important dans le corridor longitudinal formé par la Durance et sa ripisylve qui constitue l’un des
principaux enjeux de la zone d’étude.
Figure 155 : Illustration de la ripisylve à proximité du pont suspendu existant
Ceci est valable des deux côtés de l’ouvrage d’art mais encore plus préjudiciable en rive
gauche où la fonctionnalité actuelle est réelle (ripisylve uniquement fragmentée au niveau de
l’actuel pont, de bonne composition, se développant même à proximité du pont suspendu). Elle
assure aujourd’hui un rôle de corridor pour un certain nombre d’espèces.
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Pour les habitats naturels l’effet du projet sur la fragmentation du corridor abiotique de continuité
biologique est également appréhendé. Il s’agit d’apprécier :

la portée des effets de césure dans la trame du milieu physique

des ruptures plus ou moins ponctuelles que les couvertures pédologiques, en tant que
continuum horizontal pour le développement transversal des végétations, peuvent subir.
Si impact il y a, il affecte dans un temps long les possibilités fonctionnelles d’établissement et de
migrations offertes par un habitat donné et pour un assemblage de taxons floristiques qui lui sont
spécifiquement inféodées. C’est une manière d’estimer l’érosion du rôle fonctionnel d’un habitat
considérant ses attributs structurels et la nature du projet.
Il peut donc y avoir une perte d’attractivité à long terme d’un espace initialement opportun pour
satisfaire les exigences d’un ensemble de taxons partageant des affinités écologiques proches.
Cette perte d’attractivité réduit les capacités refuge et relais d’un habitat pour ses végétations.
L’altération et la fragmentation de l’espace en tant que relais et refuge, peuvent avoir sur le long
terme et face à des effets repoussant (bouleversement climatique, d’usage des terres…), des
effets négatifs sur les capacités de réponses des végétations et leur possibilités de repli. C’est
cette capacité et son intégrité qui est prise ici en considération.
DESTRUCTION / ALTERATION INDIRECTE DES HABITATS :
La destruction ou l’altération ne découle pas ici directement des travaux ou de l’aménagement
mais des effets indirects qu’ils peuvent entraîner. En phase travaux, on notera par exemple la
modification de la quantité de matière en suspension dans l'eau, le colmatage des substrats à
l’aval du chantier par décantation des matières mises en suspensions dans l’eau ou encore la
modification du sous-écoulement qui peuvent avoir un impact sur les populations piscicoles mais
également sur toutes les espèces liées aux iscles et zones sableuses (invertébrés, avifaune,
flore…).
En outre, les travaux sont susceptibles de favoriser le développement d’espèces végétales
invasives soit par la mobilisation des sols soit par l’apport de terres ou matériaux extérieurs. Le
développement difficilement maîtrisable de ces espèces tend à réduire le potentiel d’expression
des flores locales et peut avoir un impact considérable sur les habitats naturels et donc les
habitats d’espèces. Cet effet indésirable est d’autant plus à considérer dans le cas de travaux en
milieu aquatique comme c’est le cas ici.
B - DUREE DES IMPACTS
Les impacts temporaires
Il s’agit généralement d’impacts liés aux travaux ou à la phase de démarrage de l’activité, à
condition qu’ils soient réversibles (bruit, poussières, installations provisoires…). Il est très
important de tenir compte des dérangements d’espèces animales par le passage des engins ou
des ouvriers, la création de pistes d’accès pour le chantier ou de zones de dépôt temporaires de
matériaux…
Les impacts permanents
Une fois le chantier terminé, une partie des impacts directs ou indirects vont perdurer le temps
de l’exploitation. La qualité de l’habitat en sera altérée.
Nota bene : Le projet n’a pas vocation à augmenter le trafic. De plus, actuellement il n’y a aucun
traitement des eaux de ruissellement au niveau du pont ni au niveau des voiries existantes. Un
impact positif du projet est donc attendu vis-à-vis du milieu aquatique puisque toutes les eaux de
ruissellement du pont et les sections de raccordement à la voirie existantes seront récupérées
dans deux bassins de décantation placés de part et d’autre du pont au niveau de la voirie actuelle.
La pollution chronique induite par l’usure de la chaussée et des pneumatiques, l’émission de gaz
d’échappement, la corrosion des éléments métalliques, … le risque de pollution accidentelle ainsi
que les pollutions saisonnières (sels de déverglaçage) seront donc limités par rapport à l’état
actuel.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 156 : Croisement des enjeux écologiques recensés avec le projet (phase travaux)
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Figure 157 : Croisement des enjeux écologiques recensés avec le projet (phase d’exploitation)
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
C - LES IMPACTS CUMULES : DEFINITION ET METHODE
La loi « Grenelle II » a redéfini et précisé le contenu des études d’impacts. Ceci est repris dans
l’article L 122-3 du Code de l’Environnement qui précise qu’une étude d’impact comprend au
minimum « une description du projet, une analyse de l'état initial de la zone susceptible d'être
affectée et de son environnement, l'étude des effets du projet sur l'environnement ou la santé
humaine, y compris les effets cumulés avec d'autres projets connus, les mesures
proportionnées envisagées pour éviter, réduire et, lorsque c'est possible, compenser les effets
négatifs notables du projet sur l'environnement … ». Cette loi ajoute ainsi la nécessité de prendre
en compte, non seulement les effets du projet, mais également l’accumulation de ces effets avec
d’autres projets connus.
La notion « d’autres projets connus » n’étant pour l’heure pas définie clairement, l’interprétation
de cette loi est multiple. Le parti pris dans ce document est d’évaluer les effets cumulés au travers
d’une analyse bibliographique portant sur la plupart des aménagements existants dont le dossier
de demande d’autorisation a été déposé auprès des services administratifs ou les projets
approuvés mais non encore réalisés, situés au sein de la même unité biologique que le projet à
l’étude.
Afin de mener à bien cette réflexion, l’ensemble des Avis de l’Autorité Environnementale portant
sur des projets situés à proximité et téléchargeables sur le site de la DREAL PACA ont été
consultés. Ceux situés à proximité ou sur la même zone d’étude sont résumés par la suite (voir
chapitre 9 - Effets cumulés).
6.3.1.2 Evaluation des impacts sur les habitats naturels
Seules les formations végétales à niveau d’enjeu de conservation significatif seront prises en
compte dans la présente évaluation. Les habitats naturels n’étant pas protégés en droit français,
seules les formations bénéficiant d’un intérêt patrimonial marqué sont prises en compte dans les
études d’impacts.
Ici, cela correspond aux habitats d’intérêt communautaire affiliés d’une part au cours d’eau en luimême et d’autre part à la ripisylve attenante. L’évaluation des atteintes ne concernera donc pas
les friches, les vergers, ni les bordures à calamagrostis des eaux courantes identifiés au niveau
des canaux en amont du pont (rives droite et gauche).
Note : Le calcul des surfaces d’habitat impactées tient compte de la zone d’emprise du projet
(construction du pont, talus, enrochement, bassins), de la zone d’emprise des travaux (piste
d’accès et aménagements connexes) ainsi que d’une zone tampon allant de 0m à 10m de part
et d’autre des emprises en fonction des peuplements présents, afin d’y intégrer les effets indirects
(exemple : la création d’une piste en milieu forestier entraîne nécessairement une modification
de la structuration des communautés végétales attenantes).
En outre, le calcul des surfaces impactées a été envisagé en distinguant les impacts :
-
Permanents : perte sèche correspondant aux enrochements, aux emprises de l’ouvrage
ainsi qu’aux zones défrichées
Temporaires : il s’agit principalement des emprises correspondant aux pistes de chantier
et emprises travaux, lorsque ces dernières seront remises en état à la fin du chantier.
Cela concerne essentiellement les habitats aquatiques qui possèdent une résilience
relativement bonne. Pour les habitats forestiers, les emprises du chantier sont
considérées comme des impacts permanents, eut égard à l’échelle de temps nécessaire
pour le développement et la reconstitution de ces milieux.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitat concerné
3250 - Rivières permanentes méditerranéennes
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Modéré
Rareté relative
Degré de menace
Statut biologique et
quantité
Résilience à la
perturbation
Atteintes
Nature de l’atteinte
Description
Chantier /
Exploitation
Type d’atteinte
Durée de l’atteinte
Portée de l'atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Aire de répartition restreinte, cantonnée aux cours d’eau méditerranéen permanent à régime
torrentiel
Faible, mais sensible aux modifications hydriques comprenant la modération des crues
Habitat fluctuant au grès des crues mais large recouvrement sur le site puisqu’il coïncide
globalement avec le lit de la Durance.
Bonne résilience. Les perturbations engendrées par les crues sont une composante essentielle de
la dynamique et de la structuration de l’habitat
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Déstructuration
Dégradation des
Destruction de la
différée des
Destruction de l’habitat
fonctionnalités
végétation
communautés et de
écologiques
l’habitat
Introduction /
Fragmentation
Pertes sèches par
favorisation d’espèces
du corridor
substitution de substrat
Pertes sèches par
invasives qui modifient
abiotique de
par l’emprise des piles
l’emprise des piles de
durablement la
continuité
de pont ; altération et
pont, travaux
composition des
biologique
transformations des
d’enrochement des
végétations ;
sols par le roulement
Fragmentation
berges, modification de
modifications de la
des engins,
du continuum
l’emprise et du régime
nature des dépôts
remaniement des
biologique
hydrologique
alluviaux ; le tout ausédiments pour les
(interactions
delà de la zone stricte
batardeaux s
biotiques)
d’emprise
Chantier/Exploitatio Chantier/Exploitatio Chantier/Exploitatio Chantier/Exploitatio
n
n
n
n
Directe
Directe
Indirecte
Indirecte
Permanente /
Permanente /
Permanente /
Permanente /
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Locale
Locale
Permanente : 280 m²
Non quantifiable
Temporaire : 1,6 ha
Non
Faible
Oui
Tableau 24 : Evaluation des atteintes sur l’habitat 3250
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 275 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
3260 - Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation du Ranunculion
fluitantis et du Callitricho-Batrachion
Habitat concerné
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Rareté relative
Modéré
Aire relativement vaste (ensemble de la France) recoupant en PACA la plupart des cours d’eau
Modéré, l’eutrophisation, le développement d’espèces invasives et la perturbation des régimes
hydrauliques sont des facteurs de menaces souvent à l’œuvre
Degré de menace
Statut biologique et
quantité
Résilience à la
perturbation
Atteintes
Habitat très localisé à un petit affluent de la Durance en rive droite (fossé d’irrigation)
Modéré, compte tenu du caractère plus stable de l’habitat inféodé à des systèmes lentiques
Nature de l’atteinte
Description
Chantier /
Exploitation
Type d’atteinte
Atteinte 2
Destruction de la
végétation
Destruction de
l’habitat
Atteinte 3
Déstructuration différée
des communautés et de
l’habitat
Pertes sèches par
Introduction / favorisation
l’emprise des pistes Pertes engagées
d’espèces invasives qui
d’accès au cours de la
lors de la
modifient durablement la
Durance ; par la
substitution des
composition des
requalification du lit et
substrats qui
végétations ;
des berges ; par
sont remplacés
modifications de la
l’enrochement de
par des
nature des dépôts
l’embouchure et le
enrochements
alluviaux
busage
Chantier /
Chantier / Exploitation
Exploitation
Direct
Direct
Indirect
Permanente /
Permanente /
Permanente /
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Locale
Permanente à Temporaire : 400m²
Non
Chantier / Exploitation
Durée de l’atteinte
Portée de l'atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Atteinte 1
Atteinte 4
Dégradation des
fonctionnalités
écologiques
Fragmentation du
corridor abiotique
de continuité
biologique
Fragmentation du
continuum
biologique
(interactions
biotiques)
Chantier / Exploitation
Indirect
Permanente / Temporaire
Locale
Non quantifiable
Modéré
Oui
Tableau 25 : Evaluation des atteintes sur l’habitat 3260
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 276 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitat concerné
92A0-1 - Forêts galeries à Salix alba et Populus alba
Saulaies blanches
Niveau d'enjeu
écologique sur la
zone
Assez fort
Rareté relative
Degré de menace
Statut biologique et
quantité
Résilience à la
perturbation
Atteintes
Nature de l’atteinte
Description
Aire de répartition très restreinte pour cet habitat élémentaire qui n’est connu que des secteurs
bas et moyen durancien où il est rare.
Assez fort, en lien avec les modifications du régime hydrologique de la Durance (barrage),
l’extension des surfaces agricoles et urbaines au plus proche des cours d’eaux principaux et
secondaires
Habitat très localisé à la zone de confluence du cours d’eau secondaire avec la Durance en rive
droite, en amont du pont. Lié à la proximité de la nappe et aux atterrissements limoneux
formant des solums de type gley.
Faible à modéré, la structuration de l’habitat dépend du maintien de conditions topoédaphiques particulières par rapport à la nappe et bien qu’il intègre des essences pionnières,
sa complexification et maturation (bois mort) appelle un temps relativement long.
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Déstructuration
Destruction de la
Destruction de
différée des
Dégradation des
végétation
l’habitat
communautés et de fonctionnalités écologiques
l’habitat
Fragmentation du
Introduction /
corridor abiotique
+
Emprise des pistes
favorisation
de continuité
d’accès au cours de Pertes engagées d’espèces invasives
biologique
la Durance ; par la
lors de la
qui modifient
Fragmentation du
requalification du lit substitution des
durablement la
continuum
et des berges ; par substrats qui sont
composition des
biologique
+
l’enrochement de remplacés par des
végétations ;
(interactions
l’embouchure et le
enrochements
modifications de la
biotiques)
busage
nature des dépôts
Perte
d’un habitat
alluviaux
++
relictuel
Chantier /
Exploitation
Direct
Permanente /
Temporaire
Chantier /
Exploitation
Type d’atteinte
Durée de l’atteinte
Portée de l'atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Chantier /
Exploitation
Direct
Permanente /
Temporaire
Locale
Permanent : 1400m²
Chantier /
Exploitation
Indirect
Permanente /
Temporaire
Chantier
Indirect
Permanente à Temporaire
Locale
Non quantifiable
Non
Assez fort
Oui
Tableau 26 : Evaluation des atteintes sur l’habitat 92A0-1
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 277 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitat concerné
Niveau d'enjeu écologique
sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut biologique et
quantité
Résilience à la
perturbation
Atteintes
Nature de l’atteinte
Description
Chantier / Exploitation
Type d’atteinte
Durée de l’atteinte
Portée de l'atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de l’atteinte
globale
Nécessité de mesures
ASM /12581-Etude d’impact_V5
92A0-6 - Forêts galeries à Salix alba et Populus alba
Peupleraies blanches
Assez fort
Aire de répartition restreinte, cantonné aux cours d’eau méditerranéens
Modéré, formation ayant très largement souffert des transformations engendrées par les
activités humaines sur les systèmes planitiaires (agriculture, urbanisation)
Habitat localisé à l’amont du pont actuel en rive gauche sur une faible étendue, mais
exprime un état de maturation avancé
Faible à modéré, la structuration de l’habitat dépend du maintien de conditions topoédaphiques particulières par rapport à la nappe et bien qu’il intègre des essences
pionnières, sa complexification et maturation (bois mort) appelle un temps relativement
long.
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Déstructuration
Dégradation des
Destruction de la
Destruction de
différée des
fonctionnalités
végétation
l’habitat
communautés et de
écologiques
l’habitat
Fragmentation du
Introduction /
corridor abiotique ++
Pertes sèches
Pertes engagées
favorisation
de continuité
par l’emprise de
lors de la
d’espèces invasives
biologique
la culée du pont
substitution des
qui modifient
en rive gauche ;
Fragmentation du
substrats qui sont
des pistes
durablement
la
continuum
remplacés par des
d’accès au cours
+
biologique
composition
des
assises bétons
de la Durance
(interactions
végétations
biotiques)
Chantier /
Chantier /
Chantier /
Chantier /
Exploitation
Exploitation
Exploitation
Exploitation
Direct
Direct
Indirect
Indirect
Permanente /
Permanente
Permanente
Permanente
Temporaire
Locale
Locale
Permanent : 3000 m²
Non quantifiable
Non
Modéré
Oui
Tableau 27 : Evaluation des atteintes sur l’habitat 92A0-6
Mai 2015/Page 278 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
92A0-3 - Forêts galeries à Salix alba et Populus alba
Peupleraies noires sèches méridionales
Habitat concerné
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut biologique et
quantité
Résilience à la
perturbation
Atteintes
Nature de l’atteinte
Description
Chantier /
Exploitation
Type d’atteinte
Durée de l’atteinte
Portée de l'atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Fort
Habitat élémentaire restreint au cours durancien
Modéré, extension de la trame urbaine et agricole sur les terrasses alluviales
Habitat assez bien représenté sur les rives de la Durance en plusieurs états de conservation,
parfois perturbé, parfois mature et remarquable notamment en rive gauche, en amont du pont.
Faible à modéré, la structuration de l’habitat dépend du maintien de conditions topo-édaphiques
particulières par rapport à la nappe et bien qu’il intègre des essences pionnières, sa
complexification et maturation (bois mort) appelle un temps relativement long.
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Déstructuration
Dégradation des
Destruction de la
Destruction de
différée des
fonctionnalités
végétation
l’habitat
communautés et de
écologiques
l’habitat
Fragmentation du
Emprise de
corridor
abiotique de +
l’encrage des
Introduction /
continuité
biologique
batardeaux s
favorisation
Substitutions
temporaires
d’espèces invasives
des alluvions
Fragmentation du
protégeant les
qui modifient
par les
continuum
pistes de chantier
durablement la
biologique
+
enrochements
en rive gauche ; par
composition des
(interactions
l’enrochement des
végétations ;
biotiques)
berges
Chantier /
Chantier /
Chantier /
Chantier / Exploitation
Exploitation
Exploitation
Exploitation
Direct
Direct
Indirect
Indirect
Permanente /
Permanente /
Permanente /
Permanente / Temporaire
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Locale
Locale
Permanente à Temporaire : 7200m² dont
Non quantifiable
5700 m² de peupleraies noires perturbées
Oui (SMAVD Digue de Manosque, cf. effets cumulés)
Assez fort
Oui
Tableau 28 : Evaluation des atteintes sur l’habitat 92A0-3
6.3.1.3 Evaluation des impacts sur les espèces végétales
En l’absence de stations d’espèces végétales d’intérêt patrimonial ou réglementaire (espèces
protégées, espèces rares ou menacées), aucun impact n’est attendu pour ce groupe.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 279 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.3.1.4 Evaluation des impacts sur les espèces animales
A - LES INVERTEBRES
Deux espèces présentant un caractère patrimonial ont été recensées. Les impacts du projet visà-vis de ces espèces sont évalués ci-dessous, bien que ces dernières ne bénéficient d’aucun
statut de protection.
Espèces concernées
Cicindèle des sables (Cylindera arenaria)
Tridactyle panaché (Xya variegata)
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Fort
Rareté relative
Cylindera : Espèce rare et sporadique, mais bien conservée au sein de ses populations
Xya : rare, mais plus fréquent et répandu que Cylindera
Degré de menace
En forte régression
Statut
Reproduction
Résilience de l’espèce
à une perturbation
A priori bonne. Espèces inféodées aux aléas duranciens
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Nature de l’atteinte
Destruction d’individus
Destruction ou dégradation d’habitats d’espèce
Dégradation des fonctionnalités écologiques
Description de
l'atteinte
Destruction directe d'individus à
tous les stades (œufs, larves,
adultes lors de la phase travaux en
lien avec la création des
batardeaux de protection des
pistes de chantier, des piles, du
chenal de dérivation de la Durance
Destruction de l'habitat de l'espèce dans l'emprise
chantier.
Par ailleurs, la modification de l’écoulement naturel de la
Durance risque d’engendrer une détérioration des
habitats en aval immédiat de l’ouvrage. Toutefois, cette
altération n’est que temporaire et l’altération des habitats
transitoire. La remise en état du site après travaux
devrait permettre de retrouver un régime normal
d’écoulement de la Durance et une régénération des
habitats
Chantier /
Exploitation
Chantier
Chantier
Type d’atteinte
Direct
Direct et indirect
Durée de l’atteinte
Temporaire
Temporaire
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Évaluation de
l’atteinte globale
Faible / Modéré
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 29 : Evaluation des atteintes sur la Cicindèle des sables et le Tridactyle panaché
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 280 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
B - LES AMPHIBIENS
Les enjeux liés à ce groupe sont apparus très limités, néanmoins la création de points d’attrait
(bassin de rétention) peut être un piège pour ces espèces pionnières et opportunistes.
Espèce concernée
Amphibiens communs (Rainette méridionale et Crapaud calamite)
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Faible. Il s’agit d’espèces parmi les plus communes et aucune zone de reproduction n’a été
identifiée dans l’aire d’étude.
Rareté relative
Espèces communes et répandues
Degré de menace
Espèces peu menacées
Statut
Transit, phase terrestre
Résilience de l’espèce
à une perturbation
Bonne capacité d’adaptation
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Nature de l'atteinte
Destruction d’individus
Destruction ou
dégradation d’habitats
d’espèce
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Description de
l'atteinte
Chantier /
Exploitation
Destruction
d'individus lors
de la création
et de
l’utilisation des
pistes d’accès
en lien avec la
circulation
d'engins
Création de bassins
de rétention qui
constituent des
points d’attrait pour
ces espèces
(traversent la route
pour rejoindre le
bassin)
Destruction de l'habitat
de l'espèce dans
l'emprise chantier (sol,
abris, caches…)
Chantier
Exploitation
Chantier
Chantier
Altération des corridors
écologiques
+
Altération d’habitat
refuge
++
Modification des
conditions édaphiques
+
Modification des attributs
écologiques de l’espèce
nd
Type d’atteinte
Direct
Direct
Indirect
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire / Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
l’atteinte globale
Modéré
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 30 : Evaluation des atteintes sur les amphibiens communs
Espèce concernée
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
Faible, zone de reproduction marginale, faibles effectifs
Rareté relative
Espèce commune
Degré de menace
Non menacée à l’échelle départementale ou régionale
Reproduction dans un bras à écoulement temporaire dans le lit mineur près de la rive droite,
quelques dizaines de têtards. Adultes et immatures notés régulièrement sur les berges et les
iscles à l’amont comme à l’aval du pont actuel
Statut
Résilience de l’espèce
à une perturbation
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Bonne
Mai 2015/Page 281 sur427
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Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Atteintes à l'espèce
Nature de l'atteinte
Description de
l'atteinte
Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Destruction ou
Dégradation des
dégradation d’habitats
Destruction d’individus
fonctionnalités écologiques
d’espèce
Création de bassins Destruction de l'habitat Altération des corridors
+
Destruction
écologiques
de rétention qui
de l'espèce dans
directe d'individus
Altération d’habitat
constituent des
l'emprise chantier (sol,
++
lors de la création
refuge
points d’attrait pour
abris, caches,
et de l’utilisation
Modification des
ces espèces
quelques ornières ou
+
des pistes
conditions édaphiques
(destruction des
flaques avec
d’accès en lien
individus qui
reproduction
avec la circulation
Modification des attributs
pénètrent dans les
marginale de
nd
écologiques de l’espèce
d'engins
emprises)
l’espèce…)
Chantier /
Exploitation
Chantier
Exploitation
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire / Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
Modéré
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 31 : Evaluation des atteintes sur la Grenouille rieuse
C - LES REPTILES
Les inventaires ont mis en évidence un cortège reptilien très limité, composé d’espèces très
communes à faible enjeu patrimonial. Leur portée réglementaire demande toutefois de les
considérer dans l’analyse.
Espèce concernée
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Reptiles communs (Lézard vert, Lézard des murailles, Couleuvre à collier…)
Faible. Il s’agit d’espèces parmi les plus communes qui évoluent dans tous types d’habitats y
compris au plus près de l’Homme.
Espèces bien représentées dans les différents milieux de bords de Durance en fonction de
leurs affinités écologiques
Espèces peu menacées
Les espèces en question évoluent essentiellement aux abords des secteurs bâtis et dans les
espaces végétalisés.
Rareté relative
Degré de menace
Statut
Résilience de l’espèce
à une perturbation
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Nature de l'atteinte
Destruction d’individus
Description de
l'atteinte
Le défrichement puis le
terrassement du sol
entraîneront la destruction
directe d’individus réfugiés
dans la végétation ou
dans le sol, et ce, à toutes
les saisons de l’année.
Bonne capacité d’adaptation y compris en contexte anthropique
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Atteinte 2
Destruction ou dégradation
d’habitats d’espèce
Destruction et détérioration de
l’habitat de reproduction (sol,
buissons, abris souterrains…).
Atteinte 3
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Altération des corridors
écologiques
Altération d’habitat
refuge
Modification des
conditions édaphiques
Modification des attributs
écologiques de l’espèce
+
++
+
nd
Mai 2015/Page 282 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Chantier /
Exploitation
Reptiles communs (Lézard vert, Lézard des murailles, Couleuvre à collier…)
Chantier
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire / Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
Faible.
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 32 : Evaluation des atteintes sur les reptiles communs
D - LES OISEAUX
Le Petit gravelot, la Huppe fasciée, la Bergeronnette grise et le Moineau friquet sont considérés
dans l’évaluation des impacts car ils se reproduisent sur le site. Les autres espèces à enjeux
(Hirondelle de rivage, Guêpier d’Europe et Milan noir) ne nidifient pas et y ont seulement été
contactées en phase d’alimentation. Comme elles peuvent nicher à proximité (ripisylve ou berges
à quelques dizaines ou centaines de mètres), les mesures d’insertion attribuées au Petit Gravelot,
à la Huppe fasciée, à la Bergeronnette grise ou au Moineau friquet leur profiteront également.
Espèce concernée
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Atteintes à l'espèce
Nature de l'atteinte
Description de l'atteinte
Chantier /
Exploitation
Petit Gravelot (Charadrius dubius)
Modéré
Espèce peu abondante mais largement répandue sur le territoire national
Espèce peu menacée mais sensible aux variations de ses habitats
Nicheur sur les iscles
Assez bonne
Atteinte 1
Destruction
d’individus
Atteinte 2
Destruction ou
dégradation d’habitats
d’espèce
Atteinte 3
Atteinte 4
Dérangement
d’espèces
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Altération des corridors
Destruction
Destruction et
écologiques
Dérangement lors des
d'individus
modification de
phases de travaux via
Altération d’habitat refuge
lors des
l'habitat de l'espèce en
la circulation des
travaux sur
lien avec la mise en
engins de chantier et Modification des conditions
les iscles et place d’une dérivation
édaphiques
des nuisances
dans le lit de
du lit actuel de la
Modification des attributs
sonores engendrées
la Durance
Durance
écologiques de l’espèce
Chantier
Chantier
Chantier
+
++
+
/
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Direct et Indirect
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire à Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
Modéré
globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 33 : Evaluation des atteintes sur le Petit Gravelot
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 283 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut
Résilience de l’espèce
à une perturbation
Atteintes à l'espèce
Nature de l'atteinte
Huppe fasciée (Upupa epops)
Modéré
Espèce commune au niveau national
Espèce peu menacée mais sensible aux variations de ses habitats
Nicheur en forêt
Assez bonne
Atteinte 1
Destruction
d’individus
Atteinte 2
Destruction ou
dégradation
d’habitats d’espèce
Atteinte 3
Atteinte 4
Dérangement
d’espèces
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Destruction
Altération des corridors
++
potentielle
Destruction et
écologiques
Dérangement
d’individus lors du
modification d’une
lors des phases
Altération d’habitat
chantier
partie de l’habitat
+
de travaux via la
refuge
(construction du
fonctionnel de
circulation des
Modification des
batardeau de
l’espèce en lien avec
+
engins de
Description de l'atteinte
conditions édaphiques
protection des pistes
les travaux de
chantier et des
en rive gauche qui
construction du
nuisances
s’insère dans une
batardeau de
sonores
Modification des attributs
partie des
protection des pistes
/
écologiques de l’espèce
engendrées.
boisements
en rive gauche.
rivulaires)
Chantier /
Chantier / Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier / Exploitation
Exploitation
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Direct / indirect
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire / Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
Faible
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 34 : Evaluation des atteintes sur la Huppe fasciée
Espèce concernée
Niveau d'enjeu
écologique sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut
Résilience de l’espèce
à une perturbation
Atteintes à l'espèce
Moineau friquet (Passer montanus) et Bergeronnette grise (Motacilla alba)
Faible
Espèces communes sur l’ensemble du territoire national
Espèces en bon état de conservation
Nicheurs réguliers sous l’ouvrage d’art actuel
Bonne capacité de résilience
Atteinte 1
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Description de
l'atteinte
Destruction
d'individus
notamment lors
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Atteinte 2
Destruction ou
dégradation
d’habitats
d’espèce
Destruction de
l'habitat de
l'espèce dans
Atteinte 3
Atteinte 4
Dérangement
d’espèces
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Dérangement lors
des opérations de
démantèlement de
Altération des corridors
écologiques
Altération d’habitat
refuge
/
++
Mai 2015/Page 284 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Moineau friquet (Passer montanus) et Bergeronnette grise (Motacilla alba)
de la démolition l'emprise chantier
l’ouvrage actuel et
Modification des
de l’ouvrage
au niveau de
des travaux annexes conditions édaphiques
actuel
l’ouvrage actuel
associés.
Modification des attributs
écologiques de l’espèce
Chantier /
Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier
+
/
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Direct / Indirect
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire / Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
Faible
l’atteinte globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 35 : Evaluation des atteintes sur les oiseaux nichant sous l'ouvrage d'art actuel
Espèce concernée
Niveau d'enjeu écologique
sur la zone
Rareté relative
Degré de menace
Statut
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Atteintes à l'espèce
Nature de l’atteinte
Description de l’atteinte
Chantier / Exploitation
Type d’atteinte
Durée de l’atteinte
Avifaune commune
Faible
Espèces communes
Faible
Reproduction, transit et alimentation
Bonne
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Destruction d’individus
Destruction ou
dégradation
d’habitats
d’espèce
Dérangement
d’espèces
Dégradation des
fonctionnalités
écologiques
Altération des
Destruction
++
Destruction d'individus
corridors écologiques
d’habitats de
notamment lors de la
Altération d’habitat
reproduction
+
phase de défrichement
refuge
dans les
pour la création des
Dérangement lors
Modification des
différentes zones
batardeaux, des
des opérations de
+
conditions
d’emprise
enrochements et les
démantèlement de
édaphiques
(enrochement,
travaux sur le cours
l’ouvrage actuel et
batardeaux dans
d’eau en rive droite
des différentes
la ripisylve,
(piste d’accès). Risque
phases des
création piste
Modification des
important de collision
travaux.
attributs écologiques
/
d’accès,
avec les véhicules là où
de l’espèce
recalibrage du
l’ouvrage coupe la
fossé en rive
ripisylve.
droite).
Chantier /
Chantier / Exploitation
Chantier
Chantier / Exploitation
Exploitation
Direct
Direct
Indirect
Direct / Indirect
Temporaire /
Temporaire et
Temporaire /
Permanente
Permanente
permanente
Permanente
Locale
Non
Portée de l’atteinte
Effets cumulatifs
Evaluation de l’atteinte
Faible
globale
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 36 : Evaluation des atteintes sur les oiseaux communs
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 285 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
E - LES MAMMIFERES
Espèce concernée
Castor d’Europe (Castor fiber)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Modéré
Rareté relative
En France, le Castor évolue dans le bassin du Rhône, de l’Aulne en Bretagne, du
Rhin et du Tarn, de la Loire, de la plaine du Forez (Grillo, 1997)
Degré de menace
Espèce relativement peu menacée dans l’ensemble
Statut
Présent sur ce secteur de manière régulière en déplacement et alimentation
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Modérée
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Altération des
Aucune
Altération globale
corridors
écologiques
destruction
d’une zone
Dérangement
Altération d’habitat
d’individu à
exploitée
lié à la
refuge
prévoir. De part et
irrégulièrement en modification
Modification des
d’autre de
alimentation par du cours d’eau
conditions
l’ouvrage les
édaphiques
l’espèce.
de la Durance,
Description de l'atteinte secteurs concernés
Destruction des
au trafic des
par les
berges,
engins de
aménagements ne
remplacées par
chantier et à la
Modification des
sont pas propices à
attributs écologiques
des enrochements
présence de
l’installation en
de l’espèce
non exploitables
l’Homme.
gîte d’une cellule
par l’espèce
familiale
Chantier / Exploitation
/
Chantier/
Exploitation
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
/
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
/
Permanente
Temporaire
Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Faible
+
++
/
/
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 37 : Evaluation des atteintes sur le Castor d'Europe
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 286 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Campagnol amphibie (Arvicola sapidus)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Modéré
Rareté relative
Il évolue dans une grande partie du territoire national, à l’exception de l’extrême
nord, de la Corse et des îles atlantiques
Degré de menace
Espèce menacée par l’aménagement de cours d’eau secondaire
Statut
Exploitation du petit affluent de la Durance rive droite (fossé de drainage), en
alimentation.
Il convient de préciser ici que seul un petit segment de cet affluent (quelques
dizaines de mètres) est favorable à l’espèce. En effet, les berges abruptes et très
embroussaillées en amont ne sont pas favorables au maintien de l’espèce (secteur
proche de la carrière). De plus, la fréquentation observée à une seule reprise
(aucun indice observé en 2014) semble témoigner d’une fréquentation erratique et
relative à un ou deux individus isolés.
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Moyenne
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités
écologiques
Description de l'atteinte
Aucune destruction
d’individu à prévoir.
L’unique observation
semble témoigner de
la présence d’un
individu erratique et
non d’un véritable
noyau de population
installé.
Chantier / Exploitation
/
Chantier
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
/
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
/
Permanente
Permanente /
temporaire
Permanente
Destruction d’un
Dérangement lié
petit segment jugée à la modification
propice à l’espèce
du cours d’eau,
au niveau de la
au trafic des
Saulaie. L’amont et
engins de
l’aval de l’affluent
chantier et à la
ne sont pas propices
présence de
à l’espèce
l’Homme.
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Faible
Modification de
l’écoulement du
cours d’eau
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 38 : Evaluation des atteintes sur le Campagnol amphibie
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 287 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Ecureuil roux (Sciurus vulgaris)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Faible
Rareté relative
Espèce à large aire de répartition mondiale. En France, l’espèce est essentiellement
localisée au tiers sud du territoire où elle est ponctuellement commune
Degré de menace
Faible
Statut
Alimentation, déplacement, reproduction potentielle
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Assez bonne. L’espèce peut évoluer sur des habitats dégradés auprès de l’Homme
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Altération
significative des
habitats d’espèce
en amont (rive
gauche) du pont
(Saules, etc.)
Dérangement
engendré
notamment par
la construction
des batardeaux
de protection
des pistes.
Destruction
d’individus liée
Description de l'atteinte
au trafic
routier
Altération des corridors
écologiques
Altération d’habitat refuge
Modification des
conditions édaphiques
Modification des attributs
écologiques de l’espèce
Chantier / Exploitation
Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Permanente
Permanente
Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Faible
++
++
/
/
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 39 : Evaluation des atteintes sur l’Ecureuil roux
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 288 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
F - LES CHIROPTERES
Espèce concernée
Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Assez fort
Rareté relative
Sa répartition en France est majoritairement liée aux régions méditerranéennes,
mais l’espèce est présente sur un large tiers sud du territoire
Degré de menace
Très menacée
Statut
Présent essentiellement en déplacement. Pas de gîte potentiel.
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Mauvaise quant aux modifications de ses gîtes
Bonne quant aux modifications de ses territoires de chasse
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Dérangement
Destruction de la
occasionné en
Destruction
ripisylve de la
phase
Rupture des corridors
d’individus en
Durance (rive
d’exploitation
écologiques relatifs aux
phase
droite et rive
par la pollution
Description de l'atteinte
boisements rivulaires de la
d’exploitation gauche) remplacée
sonore et
Durance
engendrée par le
par des
lumineuse au
enrochements
et
sein
d’habitat
de
trafic routier.
chasse
le futur ouvrage
périphérique
Chantier / Exploitation
Exploitation
Chantier /
Exploitation
Exploitation
Chantier / Exploitation
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Permanente
Permanente
Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Assez fort
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 40 : Evaluation des atteintes sur le Minioptère de Schreibers
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 289 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Petit murin (Myotis oxygnathus) / Grand murin (Myotis myotis)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Assez fort
Rareté relative
Espèces méditerranéennes, essentiellement représentées au niveau des deux
régions littorales
Degré de menace
Menacées notamment par le dérangement de leurs gîtes
Statut
Présents vraisemblablement en déplacement sur l’axe Durancien. Un individu a
été retrouvé mort suspendu sous l’ouvrage existant
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Mauvaise quant aux modifications de leurs gîtes
Bonne quant aux modifications de ses territoires de chasse
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Description de l'atteinte
Dérangement
Destruction de la
Destruction
occasionné en
ripisylve de la
d’individus en
phase
Rupture des corridors
Durance (rive
phase
d’exploitation par
écologiques relatifs aux
droite et rive
d’exploitation
la pollution sonore
boisements rivulaires de la
gauche) remplacée
engendrée
et lumineuse au
Durance
par des
par le trafic
sein d’habitat de
enrochements et
chasse
routier.
le futur ouvrage.
périphérique
Chantier / Exploitation
Exploitation
Chantier /
Exploitation
Exploitation
Chantier / Exploitation
Type d'atteinte
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Permanente
Permanente
Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Assez fort
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 41 : Evaluation des atteintes sur le Petit murin et e Grand murin
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 290 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Espèces communes dont arboricoles :
Molosse de Cestoni, Vespère de Savi (espèces non arboricoles)
Pipistrelles de Kuhl, commune et pygmée, Noctule de Leisler Murin de Daubenton
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Faible (Modéré pour la Noctule de Leisler)
Rareté relative
Espèces relativement communes à l’échelle du territoire régional
Degré de menace
Taxons globalement assez peu menacés
Statut
Espèces présentes en chasse et transit avec possibilité de gîte pour les espèces
arboricoles
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Bonne
Atteintes à l'espèce
Nature de l'atteinte
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Destruction d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités
écologiques
Aucun individu ou indice
Consommation
Dérangement
de présence n’a été mis d’habitats rivulaires occasionné en
en évidence dans le cadre
favorables à
phase
de prospections
l’activité de chasse
d’exploitation
spécifiques concernant
de ces espèces.
par la pollution
Description de l'atteinte
les cavités arboricoles*.
sonore et
Destruction d’un
lumineuse au
Destruction d’individus en
réseau d’arbres
sein d’habitat
phase d’exploitation
creux favorables à
de chasse
engendrée par le trafic certaines espèces en
périphérique
routier.
gîte
Rupture des
corridors
écologiques
relatifs aux
boisements
rivulaires de la
Durance
Chantier / Exploitation
Chantier / Exploitation
Chantier /
Exploitation
Exploitation
Chantier /
Exploitation
Type d'atteinte
Direct
Direct
Indirect
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Permanente
Permanente
Permanente
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Modéré
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 42 : Evaluation des atteintes sur les chiroptères communs dont les espèces
arboricoles
* Par mesure de précaution, une méthode d’abattage spécifique est toutefois préconisée pour la coupe des arbres
favorables (cf. partie suivante concernant les mesures à mettre en œuvre).
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 291 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
G - LES POISSONS
Espèce concernée
Apron (Zingel asper)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Très fort
Rareté relative
Espèce à répartition rhodanienne. En France, son aire de répartition a fortement
régressé et elle se retrouve aujourd’hui dans le bassin de la Durance, de l’Ardèche
et de la Loue
Degré de menace
Très menacée. Populations fragmentées et abondances faibles
Statut
Alimentation, reproduction, refuge, repos
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Faible. L’espèce est en limite aval de répartition sur la Durance, avec des
abondances faibles
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 4
Atteinte 3
Destruction /
Dégradation des
altération de
Dérangement
fonctionnalités écologiques
l’habitat
Altération des
Perte directe
++
corridors
écologiques
de 3,9 ha
Altération d’habitat
d’habitats
++
refuge
favorables
Modification de
+
liés à la
L’activité de
l'habitat
dérivation du
chantier est
cours d'eau
susceptible de
en phase
nuire au bon
travaux
accomplissement
Risque de
du cycle de
perte
reproduction et de
Modification des
indirecte de
créer une
attributs écologiques
nd
de l’espèce
10 à 40 ha discontinuité entre
par dépôts de l'amont et l'aval
MES en aval
jusqu’à la
retenue de
Cadarache
Chantier
Chantier
Chantier
Nature de l’atteinte
Destruction
d’individus
Description de l’atteinte
Risque de
destruction en
phase chantier ou
de dérangement
causant l’abandon
des habitats
Effectif impacté
estimé : 240
individu / ha
Chantier / Exploitation
Chantier
Type d’atteinte
Direct
Direct et
indirect
Direct
Direct
Durée de l’atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Portée de l’atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Oui (débit réservé)
Evaluation de l’atteinte
globale
Très fort
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 43 : Evaluation des atteintes sur l'Apron du Rhône
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 292 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Blageon (Telestes souffia)
Niveau d'enjeu
écologique dans la
zone d’étude
Faible
Rareté relative
Espèce à répartition rhodanienne
Degré de menace
Faiblement menacée sur la Durance
Statut
Alimentation, reproduction, refuge, repos
Résilience de
l’espèce à une
perturbation
Forte, l’espèce est abondante en amont et en aval ainsi que sur les affluents
Atteintes à
l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de
l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités
écologiques
Altération des
L’activité de
corridors
++
chantier est
écologiques
susceptible de Altération d’habitat
++
nuire au bon
refuge
Modification de
accomplisseme
+
l'habitat
nt du cycle de
reproduction
et de créer une
Modification des
discontinuité attributs écologiques nd
de l’espèce
entre l'amont
et l'aval
Description de
l'atteinte
Risque de destruction
en phase chantier ou
de dérangement
Effectif impacté
estimé : env. 0,5
individus / 100 m²
Perte directe de 2,7
ha d’habitats
favorables liés à la
dérivation du cours
d'eau en phase
travaux
Chantier /
Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de
l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Portée de
l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de
l’atteinte globale
Faible
Nécessité de
mesures
Non
Tableau 44 : Evaluation des atteintes sur le Blageon
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 293 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Chabot (Cottus gobio)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Faible
Rareté relative
Espèce périalpine
Degré de menace
Fort sur le secteur, en limite d'aire de répartition, présence aléatoire
Statut
Alimentation, reproduction, refuge, repos
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Faible à cause du faible nombre d'individus et des déconnexions avec l'amont
Atteintes à l'espèce
Atteinte 1
Atteinte 2
Atteinte 3
Atteinte 4
Nature de l'atteinte
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Altération des corridors
L’activité de
écologiques
Risque de
chantier est
Perte directe
Altération d’habitat
destruction en
de 0,8 ha
susceptible de
refuge
phase chantier
d’habitats
nuire au bon
ou de
favorables liés accomplissement Modification de l'habitat
Description de l'atteinte
dérangement
à la dérivation
du cycle de
Effectif impacté du cours d'eau reproduction et de
Modification des
en phase
créer une
estimé : <1
attributs écologiques de
l’espèce
discontinuité entre
travaux
individus / 1 km²
l'amont et l'aval
Chantier / Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier
Chantier
Type d'atteinte
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de l'atteinte
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Portée de l'atteinte
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’atteinte
globale
Faible
Nécessité de mesures
++
+
nd
Oui
Tableau 45 : Evaluation des atteintes sur le Chabot
Espèce concernée
Toxostome (Chondrostoma toxostoma)
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Faible
Rareté relative
Sud et sud-ouest de la France
Degré de menace
Fort sur le secteur, en déclin
Statut
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Impacts à l'espèce
Alimentation, reproduction, refuge, repos
ASM /12581-Etude d’impact_V5
++
Faible à cause du faible nombre d'individus et des déconnexions avec l'amont
Impact 1
Impact 2
Impact 3
Impact 4
Mai 2015/Page 294 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Nature de l'impact
Description de l'impact
Toxostome (Chondrostoma toxostoma)
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Altération des corridors
L’activité de
écologiques
chantier est
Risque de
Perte directe
Altération d’habitat
destruction en
de 2,7 ha
susceptible de
refuge
phase chantier
d’habitats
nuire au bon
Modification de l'habitat
ou de
favorables liés accomplissement
dérangement
à la dérivation
du cycle de
Modification des
Effectif impacté du cours d'eau reproduction et de
attributs écologiques de
estimé : <1
en phase
créer une
l’espèce
discontinuité entre
individus / 1 km²
travaux
l'amont et l'aval
Chantier / Exploitation
Chantier
Chantier
Chantier
Chantier
Type d’impact
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de l’impact
Permanente
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Portée de l'impact
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’impact
global
Faible
++
++
+
nd
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 46 : Evaluation des atteintes sur le Toxostome
Espèce concernée
Autres cyprinidés
Niveau d'enjeu
écologique dans la zone
d’étude
Faible
Rareté relative
Large répartition
Degré de menace
Faible
Statut
Alimentation, reproduction, refuge, repos
Résilience de l’espèce à
une perturbation
Forte
Impacts à l'espèce
Impact 1
Impact 2
Impact 3
Impact 4
Nature de l'impact
Destruction
d’individus
Destruction /
altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des
fonctionnalités écologiques
Description de l'impact
Risque de
destruction en
phase chantier
ou de
dérangement
Effectif impacté
estimé : env. 10
individus / 100
m²
Chantier / Exploitation
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Chantier
L’activité de
Altération des corridors
Perte directe
écologiques
chantier est
de 2,7 ha
susceptible de
Altération d’habitat
d’habitats
refuge
nuire au bon
favorables
accomplissement Modification de l'habitat
liés à la
du cycle de
dérivation du
reproduction et de
Modification des
cours d'eau
créer une
attributs écologiques de
en phase
l’espèce
discontinuité entre
travaux
l'amont et l'aval
Chantier
Chantier
++
++
+
nd
Chantier
Mai 2015/Page 295 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèce concernée
Autres cyprinidés
Type d’impact
Direct
Direct
Direct
Direct
Durée de l’impact
Permanent
Temporaire
Temporaire
Temporaire
Portée de l'impact
Locale
Effets cumulatifs
Non
Evaluation de l’impact
global
Faible
Nécessité de mesures
Oui
Tableau 47 : Evaluation des atteintes sur les autres cyprinidés
6.3.2 Proposition de mesures de suppression et de réduction d’atteintes
L’article L 122-1 du Code de l’Environnement prévoit trois types de mesures : « les mesures
destinées à éviter, réduire et, lorsque c’est possible, compenser les effets négatifs notables du
projet sur l’environnement… ».
Il convient donc, suite à l’appréciation des impacts, de proposer des mesures de suppression ou
de réduction des impacts préalablement cités. Suite à cette étape, une nouvelle appréciation des
impacts est nécessaire en tenant compte de l’application des mesures d’atténuation et les
impacts résiduels examinés. Si ces derniers sont finalement vecteurs d’atteintes majeures, des
mesures compensatoires seront évoquées.
6.3.2.1 Typologie des mesures
LES MESURES DE SUPPRESSION
La suppression d’un impact implique parfois la modification du projet initial telle qu’un
changement de site d’implantation. Certaines mesures très simples peuvent supprimer
totalement un impact comme, par exemple, le choix d’une saison particulière pour l’exécution des
travaux.
LES MESURES DE REDUCTION
Lorsque la suppression n’est pas possible pour des raisons techniques ou économiques, on
recherche au plus possible la réduction des impacts. Il s’agit généralement de mesures de
précaution pendant la phase de travaux (limitation de l’emprise, planification et suivi de chantier
…) ou de mesures de restauration du milieu ou de certaines de ses fonctionnalités écologiques
(revégétalisation, passage à faune…).
LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Les mesures d’accompagnement visent à insérer au mieux le projet dans l’environnement, en
tenant compte par exemple du contexte local et des possibilités offertes pour agir en faveur de
l’environnement.
6.3.2.2 Propositions de mesures de suppression / réduction
Préambule : L’évaluation des atteintes du projet sur les espèces d’intérêt patrimonial et
réglementaire aboutit à des niveaux d’atteinte non nuls pour plusieurs habitats et espèces
d’intérêt patrimonial ou réglementaire. Les mesures proposées ici permettront de réduire les
effets des travaux d’une part et de l’exploitation d’autre part sur les habitats, les espèces
nicheuses ou potentiellement nicheuses, ainsi qu’aux espèces fréquentant la zone d’étude
comme territoire d’alimentation ou de chasse.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 296 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Les principaux impacts sont dus :
 A la consommation d’espaces naturels (destruction d’individus et d’habitats) ;
 A la rupture de fonctionnalités importantes ;
 Aux effets indirects du chantier tels que la modification des écoulements, le colmatage
de certaines zones, la mise en eaux de surface normalement à sec…
Face à ce constat, en lien avec le maître d’ouvrage et les différents intervenants (SCE, SIAM,
MRE, Naturalia…) en charge des études réglementaires et techniques, un certain nombre
d’ajustements du parti d’aménagement ont été convenus. Au regard de la nature de
l’aménagement (qui concerne une voirie existante), les possibilités d’évitement paraissent
évidemment moins nombreuses que pour une infrastructure nouvelle.
Conformément à la doctrine du 6 mars 2012, la première étape de la séquence « Eviter /
Réduire / compenser » a bien été adoptée en tentant d’optimiser le partie d’aménagement :
 réduction des surfaces enrochées qui concernaient à l’origine des linéaires bien plus
importants, tant en amont qu’en aval de l’ouvrage existant ;
 réflexion sur le type de pont (pont suspendu ou pas, nombre de pile de l’ouvrage le cas
échéant) ;
 réflexion sur le positionnement du nouveau pont (à l’amont, à l’aval ou en lieu et place
de l’ouvrage actuel) ;
 limitation des emprises dans le cours d’eau de par le choix d’une méthode de
déconstruction particulière (cf. mesure R3) ;
 adaptation du planning des travaux (cf. mesure R2) afin de tenir compte au compte des
principales sensibilités du site.
 Mesures de réduction
Code
mesure : R1
Modalité
technique de la
mesure
Préservation du milieu aquatique
Une fois installée, le pont aura un impact très faible sur le cours d’eau :
Les faciès d’écoulement seront semblables à l’état initial,
La continuité amont – aval sera assurée,
Le débit ne sera pas modifié,
La largeur des lits ne sera pas non plus modifiée,
Les piles de pont créeront probablement des remous et un creusement du fond autour
d’elle mais pas plus que la profondeur du chenal existant.
Les impacts les plus forts se situent :
au niveau des berges (dont une grande partie sera enrochée). Cette
enrochement devra avoir une pente la plus modérée possible, au moins sur une
partie en contact avec l’eau et devra être accompagné de dépôt de terre et
éventuellement végétalisé.
Lors de la phase chantier (cf. tableaux d’impact). Plusieurs préconisations
devront être appliquées (voir ci-après).
Afin d’assurer la continuité des milieux entre l’amont et l’aval lors des travaux, le chenal
de dérivation de la Durance devra avoir une hauteur d’eau suffisante (> 20 cm).
Ce dernier sera source d’altération des habitats piscicoles et modifiera l’écoulement.
Aussi il est demandé d’établir un état des lieux initial (avant travaux) par rapport
photographique. Il permettra de respecter et de mettre en œuvre les principes suivants
après les travaux :
 Remise en état du lit du cours d’eau et des berges sur la base du rapport
photographique et du levé topographique initial (site remis en état selon l’état
initial).
En outre, et vis-à-vis du risque de destruction d’espèces de manière directe ou indirecte
(isolement de pièces d’eau, colmatage des substrats à l’aval…), tout travaux ou passages
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 297 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code
mesure : R1
Préservation du milieu aquatique
seront interdits dans le lit mouillé (hors dérogation de l’ONEMA), le cours d’eau dévié et des
pêches électriques de transfert des espèces seront effectuées dans le lit mouillé initial. De
plus, il sera réalisé autant de pêche que nécessaire..
Enfin, le risque de pollution chimique du cours d’eau par les eaux de ruissellement issues
de la plate-forme (pollution chronique) ou par déversement exceptionnel de produit
polluant (pollution accidentelle) sera pris en compte, de par les modalités suivantes :
 Le chantier devra être tenu et rendu propre. Les déchets de toutes sortes devront
être stockés dans des containers et évacués.
 Le remplissage d’hydrocarbure se fera à l’extérieur du lit mineur, si possible sur une
zone étanche. La fermeture des réservoirs devra être totale et assurée.
 Des bassins de décantation devront être installés pour recevoir les eaux résiduaires.
 Des mesures régulières du taux de matières en suspension seront effectuées en aval
du chantier à fréquence hebdomadaire et en pleine journée.
Un suivi environnemental sera produit avant la mise en place du chantier puis 3 mois après
la fin du chantier puis à fréquence annuelle, en fin d’été, pendant trois ans. Le suivi portera
sur les invertébrés benthiques par la mise en œuvre de l’Indice Biologique Global Normalisé
adapté pour la Directive Cadre Européenne et sur une prospection piscicole 6 mois à un an
après la fin du chantier.
Localisation
présumée de
la mesure
Eléments
écologiques
bénéficiant de
la mesure
Période
optimale de
réalisation
Ensemble de la zone d’emprise du projet et des voies de circulation.
-
poissons (Apron du Rhône, Blageon, Toxostome, Chabot et autres cyprinidés) ;
autres espèces liées au milieu aquatique présentes dans la zone d’influence directe du projet
ou bien plus en aval (Castor d’Europe, Petit Gravelot, Cicindèle des sables, Tridactyle
panaché, Typha minima…)
Phase préparatoire, phase chantier (Voir mesure R2 pour le planning des travaux) puis après travaux.
Etat initial du site : 5 000 €
Bassin de décantation : 5 000 €
Coût
Suivi des matières en suspension : 10 000 €
Remise en état du site : environ 30 000 €
Suivis piscicoles et hydrobiologiques : 15 000 à 20 000 €
Coût total = Environ 65 000 à 70 000 €
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R2
Modalité technique de la mesure
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique des espèces
Ce type de mesure vise à définir un calendrier de préparation et de réalisation des travaux qui tienne compte des enjeux locaux de l’ensemble des espèces à enjeux présentes
dans et aux abords immédiats de la zone d’emprise. Le croisement des cycles écologiques des différentes espèces à enjeu présentes justifie la mise en place d’un calendrier
d’exclusion pour la réalisation des travaux :
Pour la flore et les habitats : Les composantes annuelles des végétations ripicoles est plus particulièrement sensible aux perturbations entre mai et
septembre.
Pour les oiseaux, la période optimale pour les travaux doit tenir compte de la période de reproduction (mars à aout), période qui accueille la quasi totalité
des enjeux ornithologiques du site (Reproduction sous l’ouvrage d’art, sur les iscles et dans boisements rivulaires) .
Pour les reptiles, dont les espèces ici identifiées sont peu mobiles, afin d’éviter au maximum la destruction accidentelle d’individus, il convient de débuter
les travaux après la période de reproduction, lorsque les adultes et les juvéniles sont en phase de dispersion et donc capables de se mouvoir, soit à partir de
septembre.
Pour les amphibiens : peu d’enjeux ont été mis en évidence, aucune contrainte particulière.
Pour les mammifères non volants : Deux espèces sont concernées par cette thématique. Il s’agit du Campagnol amphibie et du Castor d’Europe.
Concernant le Campagnol amphibie, le territoire concerné par la présence de l’espèce fera l’objet de profondes modifications avec terrassement. Il s’agit ici
d’habitat secondaire et l’espèce y est représentée de manière irrégulière voire erratique. De plus, l’aspect temporaire du cours d’eau en question s’oppose
à l’installation en gîte de l’espèce. Ainsi, au regard de ces éléments et en l’absence de gîte, aucune restriction calendaire n’est à prévoir pour cette espèce.
Dans l’état actuel de la configuration du site, la présence en gîte du Castor est exclue. Par conséquent aucune restriction calendaire ne semble s’imposer ici.
Toutefois, par mesure de précaution, un ultime passage sera effectué l’année des travaux si des changements significatifs du lit de la Durance sont à
signaler d’ici là (crue importante, modification du lit mineur). Dans ce cas, de nouvelles restrictions peuvent s’imposer au regard de nouvelles probabilités
de gîte.
Pour les chiroptères : La Durance et sa ripisylve constituent un axe de déplacement majeur pour les chiroptères. Aussi, le travail de jour sera privilégié en
particulier pendant la phase d’activité des chauves-souris. Enfin, un certain nombre d’arbres favorables ont été mis en évidence en rive droite. Une mesure
spécifique à cette thématique est développée dans la suite du document. Néanmoins, au regard du potentiel de gîte, une intervention (coupe de ces
arbres) en phase d’hibernation est à proscrire (de fin octobre à fin février).
Enfin, notons qu’aucune restriction calendaire n’est nécessaire vis-à-vis de ce groupe pour les travaux de déconstruction de l’ouvrage d’art car ce dernier
n’est pas favorable pour l’hibernation ou la reproduction.
Pour les insectes, dont les espèces sont peu mobiles, la destruction d’individus ne peut être évitée. Toutes les périodes sont sensibles, puisque les espèces
sont présentes sur l’ensemble de l’année à différents stades de développement (œufs, larves, nymphes, adultes), aussi aucun aménagement calendaire ne
peut leur être bénéfique.
Pour les poissons : La période de fraie et de croissance de la plupart des espèces piscicoles se situe entre le mois de mars et le mois de juin. La période
précédent la reproduction est également sensible (février), puisque tous les poissons migrent plus ou moins, aussi la conservation d’une continuité entre
l’amont et l’aval du chantier apparaît indispensable pour permettre ces mouvements.
SCE/ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai
2015 / Page 299 sur 427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R2
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique des espèces
Au regard des divers enjeux concernés par le projet et de la durée importante des travaux, tous les enjeux ne pourront pas être évités uniquement grâce à
la mise en place d’un calendrier d’intervention. Des aménagements du calendrier de chantier doivent être réalisés afin d’éviter les périodes de
reproduction des espèces de plus forts enjeux et/ou les plus sensibles / vulnérables aux travaux envisagés. A cet effet, une phase de concertation
importante a été engagée, faisant intervenir maître d’ouvrage et spécialistes sollicités (hydrogéologues, architectes, naturalistes, hydrauliciens…). Elle a
consisté en un découpage des travaux par phase (8 phases ont ainsi été décomptées, cf. planning des travaux en annexe) afin de proposer un phasage des
travaux qui tienne compte du calendrier biologique des espèces :
Jan
Fév
Avifaune
Reptiles
Chiroptères
Mar
Avr
Mai
Jui
Juil
Aou
Sep
Oct
Nov
Dec
Espèces à faibles mobilités, présentes toute l’année au niveau des zones sableuses du lit de la Durance
Reproduction sous l’ouvrage d’art
Reproduction dans boisements rivulaires
2nde ponte
Reproduction sur les iscles
possible
Invertébrés
Hibernation
Reproduction
Hibernation
Fraie et d’alevinage des principales
espèces piscicoles
Poissons
Phase travaux concernée
1, 2, 4 et 5
7
Toutes (1 à 8)
1 (les phases 2 à 7 se
feront à sec)
Toutes (1 à 8)
Toutes (1 à 8)
1 (les phases 2 à 7 se
feront à sec)
Tableau 48 : Périodes de sensibilité
Avec réalisation des travaux :
Période sensible
Période très sensible
A partir de cet état de fait, la concertation a amené aux résultats suivants :
Phase 1 correspondant aux travaux préparatoires dans le lit de la Durance (création des pistes) se feront en période de moindre sensibilité pour les
espèces inféodées au milieu aquatique (poissons) et à la fin de la période de plus forte sensibilité pour le Petit Gravelot (couvaison et dispersion des
poussins de mi-mai à fin juin). Notons que le calendrier tient compte des périodes de basses eaux de la Durance afin de pouvoir dévier le chenal.
Tout impact sur le Petit Gravelot ne sera pas évité par l’adoption de cette mesure, aussi une autre mesure est prévue spécifiquement pour cette
espèce (cf. mesure R10)
La phase 1 correspondait en outre au défrichement de différents secteurs (pistes d’accès, zones à enrocher…). Le planning est relativement contraint
et débute en juillet pour être certain d’intervenir en rivière en dehors des périodes sensibles pour l’Apron du Rhône et d’avoir isolé la zone travaux
avant la période de reproduction de l’année suivante pour cette espèce. Aussi il n’est pas possible de décaler le défrichement préalable à tous
travaux. Il a néanmoins été décidé de ne réaliser le défrichement en juillet que pour la zone de travaux en amont de l’ouvrage La zone à l’aval
correspondant à une zone d’enrochement sera défrichée au moment de la réalisation des enrochements soit en hiver, hors période sensible pour
l’avifaune.
Phase 2 : concerne également le lit de la Durance. Des batardeaux sont mis en place et les appuis des piles sont réalisées, hors période de sensibilité
des plus forts enjeux piscicoles, au niveau des piles et culées pour protéger le milieu aquatique lors des travaux qui pourront ensuite se dérouler
sans restriction calendaire ;
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Mai 2015/Page 300 sur427
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R2
Localisation présumée de la
mesure
Eléments écologiques bénéficiant
de la mesure
Période optimale de réalisation
Coût (estimatif)
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique des espèces
Phase 3 : 1ère phase des enrochements sur les berges. Hors période de sensibilité des oiseaux nicheurs ;
Phase 4 : Construction de l’ouvrage. Le lit de la rivière est concernée mais la libre circulation des poissons est assurée par la dérivation préalable du
chenal (en outre des mesures de protection des eaux sont énoncées, cf. R1) ;
Phase 5 : Remise en état du lit hors période de sensibilité des oiseaux et poissons ;
Phase 6 : 2ème phase des enrochements hors période de sensibilité de l’avifaune ;
Phase 7 : Déconstruction de l’ouvrage (cf. mesure suivante R3) et 3ème phase des enrochements hors période de sensibilité de l’avifaune ;
Phase 8 : Réalisation des bassins de décantation
Ensemble de la zone d’emprise du projet et des voies de circulation.
La proposition de calendrier d’exécution est compatible avec le plus grand nombre d’espèces à portée réglementaire (Apron du Rhône, Petit Gravelot…). Les exigences
écologiques des espèces de plus fort enjeu et de haute sensibilité sont prises en compte en priorité.
Travaux de construction du nouvel ouvrage : de juillet 2016 à juillet 2018
Travaux de déconstruction de l’ouvrage existant : aout 2018 à janvier 2019
Réalisation des bassins de décantation : février 2019
Travaux diurne
Aucun surcoût, intégré dans la conception du projet.
Code mesure : R3
Modalité technique de la mesure
Modalités particulières pour la déconstruction de l’ouvrage existant
Le projet prévoit la déconstruction du pont suspendu actuel.
Deux espèces d’oiseaux occupent le tablier du pont en période de reproduction : le Moineau friquet et la Bergeronnette grise. L’ouvrage sera déconstruit en dehors
des périodes les plus sensibles soit d’aout à fin février (cf. mesure précédente).
En outre, l’ouvrage actuel ne comporte aucune pile dans le lit de la rivière. Deux solutions ont été envisagées pour sa déconstruction :
Depuis le lit de la Durance ;
Depuis les berges.
La première solution est économiquement la plus avantageuse et présente l’avantage de durer moins longtemps (phase travaux réduite).
En revanche la seconde permet de s’affranchir d’emprises dans le milieu aquatique. Le pont est ainsi déconstruit de manière symétrique
depuis les berges. Cette technique est utilisée essentiellement dans des zones accidentées, où l’accès au lit de la rivière est très difficile.
Après concertation avec le maître d’ouvrage et au regard des enjeux importants que représentent le milieu aquatique (Apron du Rhône)
mais également les iscles et zones sableuses (Cicindèle des sables, Tridactyle panaché, Petit Gravelot…) il a été décidé de réduire autant
que possible le temps et les emprises des travaux dans le lit de la Durance.
Outre la période de travaux (cf. mesure R2), le choix de la technique de déconstruction permet d’éviter les atteintes aux espèces inféodées
à la Durance durant la phase 6 (déconstruction de l’ouvrage existant).
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R3
Localisation présumée de la mesure
Eléments écologiques bénéficiant de la
mesure
Période optimale de réalisation
Coût
Modalités particulières pour la déconstruction de l’ouvrage existant
Ouvrage existant
Avifaune nicheuse sous l’ouvrage
Milieu aquatique (Apron du Rhône, Loche épineuse, Toxostome, Blageon…)
Cicindèle des sables, Tridactyle panaché, Petit Gravelot…
Entre aout et fin janvier.
Le surcoût imputable au choix de la technique de déconstruction (depuis les berges sans création de pistes d’accès dans le lit de la Durance) : environ 350 000
euros.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R4
Modalité technique
de la mesure
Limitation de l’emprise du projet
La situation du projet dans un milieu naturel commande de limiter au maximum l’emprise du projet
d’une part et d’autre par l’emprise chantier afin d’éviter tout débordement intempestif dans les
habitats contigus.
Cette mesure s’applique en priorité sur les secteurs où les enjeux écologiques sont localisés à
proximité immédiate de la zone de travaux et qui vont être impactés par le chantier.
La délimitation stricte des emprises du chantier devra être réalisée afin de ne dépasser sous aucun
prétexte l’emprise chantier. Aucune zone de dépôt de matériaux ou de circulation d’engins ne devra
intervenir au-delà de la zone chantier. La localisation des zones de vie a d’ailleurs fait l’objet de
nombreuses discussions et il a été convenu d’utiliser les espaces à proximité immédiate de la
voirie existante et sous emprise définitive du futur pont. Ceci évite toute consommation d’espace
superflue. Il en est de même pour la localisation des bassins de rétention qui ne généreront pas de
perte d’habitats naturels supplémentaire.
Ce balisage devra être mis en œuvre afin de restreindre au strict minimum les emprises, en particulier
au sein des zones suivantes :
Peupleraies noires sèches duranciennes ;
définies comme habitat de la Cicindèle des sables et du Petit Gravelot ;
le fossé d’irrigation en rive droite et le boisement dans le lequel il s’insère.
La Durance étant relativement dynamique, la localisation précise des habitats favorables à la
Cicindèle des sables et au Petit Gravelot devra se faire juste avant le début des travaux.
Suite à cela, le schéma de circulation devra faire l’objet de concertation et de validation par une
Assistance environnementale. Les pistes d’accès seront réfléchies dans un souci de moindre impact
et durant la phase chantier aucun débordement ne sera toléré.
La limitation de l’emprise du projet inclus également la limitation des zones à défricher.
En particulier, pour un secteur en amont de l’ouvrage, en rive gauche, le défrichement est prévu dans
le but de prévenir les risques d’embâcles au niveau du futur ouvrage et n’a pas vocation à être
aménagé (pas d’enrochement par exemple). Aussi le maître d’ouvrage a décidé de conserver
cette partie du boisement et de réaliser uniquement un abattage des arbres les plus dangereux.
Cette mesure permettra de limiter l’impact initialement prévu sur la peupleraie noire amont,
secteur où cette dernière est particulièrement bien conservée (notamment par rapport au reste de la
zone d’emprise).
Localisation
présumée de la
mesure
Ce type de mesure est applicable à l’ensemble des secteurs à enjeu à minima assez fort.
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Habitats d’intérêt communautaire
Ensemble des espèces protégées ou patrimoniales : Campagnol amphibie, chiroptères, Castor
d’Europe, Cicindèle des sables…
Période optimale
de réalisation
Le choix d’un abattage précis au niveau de la zone amont rive gauche plutôt que d’un défrichement
total du secteur présentant un risque d’embâcle permet d’ores et déjà de limiter les emprises sur la
peupleraie noire sèche durancienne.
Le reste de cette opération devra obligatoirement être réalisée avant le début du chantier et
préférentiellement quelques jours avant le lancement des travaux afin de garantir la pérennité des
emplacements des balisages.
Coût
Le coût de cette mesure sera variable en fonction de la longueur du balisage à implanter et de la
nature du balisage réalisé. Environ 2 500.00 euros HT.
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Mai
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R5
Accompagnement écologique en phase chantier
Modalité technique
de la mesure
En raison de l’importance des travaux, le maître d’ouvrage pourra confier la mise en
application de ces mesures d’atténuation à un chargé environnement qui se chargera de
faire respecter les mesures préconisées pendant la durée du chantier. La mise en œuvre
d’une démarche de qualité environnementale pendant toute la durée du chantier
intégrant les dispositifs adaptés à la protection des espèces et du milieu naturel
permettra de réduire les niveaux d’atteinte.
Le contexte écologique de l’emprise des travaux – zone d’adhésion du PNR du Luberon
et du PNR du Verdon, présence de deux sites Natura 2000… – renforce le besoin
d’accompagnement écologique du chantier.
La prestation de suivi environnemental comprendra à minima une assistance et conseil
avant travaux (validation des pistes de circulation, délimitation et balisage des zones à
enjeux), un suivi de chantier (milieu aquatique et milieu terrestre), ainsi que la prise en
compte des espèces végétales invasives.
La démarche de qualité environnementale comporte plusieurs volets :
l’intégration dans le règlement de consultation d’un cahier des charges
environnemental, avec nécessité pour les entreprises soumissionnaires
d’établir sur cette base un Schéma Organisationnel du Plan de Respect de
l’Environnement (SOPRE). Ce SOPRE aura une valeur contractuelle et sera
transcrit en procédures opérationnelles par un Plan de Respect de
l’Environnement (PRE) établi en phase préparatoire de chantier. Ce PRE
devra être validé par un expert écologue indépendant ;
un contrôle qualité interne intégrant les préconisations environnementales
sera mis en place par l’entreprise mandataire des travaux. Ce contrôle
interne, disposant des moyens humains spécifiques, s’appuiera sur un plan
de suivi et de contrôle détaillé figurant au PRE ;
en complément du contrôle interne, un contrôle extérieur par des écologues
indépendants pourra être mis en place. Il garantira le pétitionnaire de la
bonne intégration des mesures environnementales dans le déroulement des
travaux. Il permettra également au pétitionnaire de s’assurer du bon respect
des engagements qu’il aura pris auprès du préfet. Un passage toutes les
trois semaines durant la durée des travaux est à prévoir.
Un bilan du déroulement des opérations en termes de respect du milieu naturel pourra être établi à
l’issue des travaux. Il reprendra l’ensemble des éléments suivis dans le cadre du PRE et sera adjoint
d’une note de synthèse à destination du maître d’ouvrage, pour une bonne transparence vis-à-vis
des services instructeurs.
Localisation
présumée de la
mesure
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Période optimale
de réalisation
Coût
Ensemble du projet
Ensemble de la biodiversité
Phase préparatoire du chantier et phases travaux
DCE : 3 000 €
Balisage : 3 000 €
Suivi environnemental régulier pendant 2 ans et demi : 60 000 €
Rédaction des comptes-rendus : 2 000 €
Coût total : environ 70 000.00 € HT
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 304 sur427
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R6
Modalité
technique de la
mesure
Prise en compte des chiroptères arboricoles
Dans le cadre de l’état initial, plusieurs saules présentaient des cavités arboricoles
favorables à l’accueil de chiroptères en gîte. Ces arbres ont fait l’objet d’une inspection
fine nécessitant l’utilisation de technique de corde.
Aucun individu de chiroptère, ni même aucune trace de fréquentation ancienne ou
récente n’a été identifié. Ces derniers ne sont donc pas fréquentés.
Néanmoins, par mesure de prévention/précaution et au regard du potentiel qu’ils
dégagent, ces sujets devront faire l’objet d’une prise en compte particulière dans le
cadre du défrichement préalable aux travaux.
Ils seront tout d’abord identifiés au moyen de bombe de couleur couplée à de la
rubalise.
Figure 158 : Pochoir et résultat sur un arbre
Suite à cette opération, chacun des arbres pourra être abattu selon une méthode
« douce », c’est-à-dire couché lentement avec le houppier, afin d’amortir les chocs
éventuels. Enfin, celui-ci sera laissé au repos toute la nuit. Ainsi, les éventuels espèces
présentent pourront fuir mais ne reviendront pas en gîte dans un arbre couché au sol.
Localisation
présumée de la
mesure
Ce type de mesure est applicable à l’ensemble des secteurs où des arbres
remarquables ont été pointés (amont de l’actuel ouvrage en rive droite)
Eléments
écologiques
bénéficiant par la
mesure
En priorité : Chiroptères
De manière indirecte : Oiseaux nicheurs, micromammifères arboricoles
Période optimale
de réalisation
L’abattage des arbres via la méthode douce sera effectué en dehors de la phase de
latence des chiroptères qui est d’octobre à mars. La période idéale est donc d’avril à
septembre.
Coût
ASM /12581-Etude d’impact_V5


Utilisation d’un moyen doux d’abattage 1 000 € / jour
Mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage : aucun surcout spécifique à
cette intervention (inclus dans la prestation générale)
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R7
Réhabilitation du site en faveur du Campagnol amphibie
Modalité technique
de la mesure
Le projet prévoit la création d’enrochements et d’un talus dont les emprises se superposent au fossé
de drainage en amont du pont rive droite, entraînant sa destruction partielle. Le Campagnol amphibie
y avait été identifié en 2012.
Sans effectuer des travaux de génie civil de grande ampleur, au terme de la phase chantier, le cours
d’eau ainsi que ses berges seront réhabilités et optimisés en faveur du Campagnol amphibie, mais
aussi des autres espèces semi aquatiques (Crossope, etc...)
En effet, avec l’appui du naturaliste en charge de l’accompagnement écologique du chantier,
plusieurs mesures de réhabilitation seront mises en place :
Sur l’ensemble du segment concerné par une modification, depuis l’exutoire
sur environ 100 m à l’amont, des berges naturelles en pentes douces seront
recrées ;
Les berges seront configurées pour accueillir une state herbacée
(végétation hygrophile) indispensable au développement de l’espèce ;
La Peupleraie traversée sera aménagée et reconvertie en Saulaie
marécageuse ;
Aucun élément artificiel ne sera mis en place sur ce segment dédié à
aménagement, hors enrochements de protection (à la confluence avec la
Durance) ;
Aucune chenalisation ne devra être mise en place ;
Localisation
présumée de la
mesure
Rive droite en amont de l’ouvrage au niveau de l’actuel et futur ruisseau
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Campagnol amphibie ainsi que les autres mammifères semi-aquatiques
Période optimale
de réalisation
Au préalable et pendant la phase chantier
Coût
Aucun surcout à prévoir car aménagement réalisé en phase chantier avec le chargé environnement
en charge de l’assistance à maitrise d’ouvrage (définie par une mesure spécifique)
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Mai 2015/Page 306 sur427
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure :
R8
Limitation du risque de collision en phase d’exploitation
Au regard du recueil de données et des résultats de l’état initial, l’interface entre le cours d’eau et la
ripisylve constitue un secteur très attrayant pour les chauves-souris (chasse, transit). De plus, sur ce
secteur des espèces particulièrement patrimoniales sont quotidiennement identifiés (Minioptère de
Schreibers, Petit murin) en franchissant l’infra-linéaire. Les individus passant au-dessus de l’ouvrage
d’art sont alors soumis au risque de collision. Cet effet peut-être augmenté de par :
la destruction d’une partie de la ripisylve (futur ouvrage, enrochements) pouvant
perturber les routes de vol habituelles (suppression d’un guide vert)
L’absence de « banquette naturel » entre la culée et le lit de la Durance ;
le rehaussement du futur ouvrage d’art par rapport à l’ouvrage actuel et la coupe d’arbres
à proximité immédiate de la route peuvent supprimer le phénomène de hop-over (ou
tremplin vert) actuel.
Modalité
technique de la
mesure
Localisation
présumée de la
mesure
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Période optimale
de réalisation
Coût
Afin de pallier à cette atteinte, il est nécessaire de mettre en place un dispositif permettant de
privilégier un passage des chiroptères en dessous de l’ouvrage d’art :
des garde-corps doivent être mis en place sur le futur ouvrage. Ces derniers atteindront
une hauteur de 120 cm. A noter également sur la partie aval du pont une GBA sera
installée ente la voie accessible par les véhicules et celle empruntée par les cyclistes /
piétons. Ces deux dispositifs combinés permettront de limiter l’effet indirect quant à la
diffusion de la lumière des phares au sein des habitats naturels périphériques qui
constituent des zones de chasse.
A noter également qu’au niveau des enrochements installés de part et d’autre de la culée
en rive gauche, une mesure relativement expérimentale sera mise en place afin de
restituer un cordon rivulaire, ayant pour effet de favoriser le passage des chiroptères sous
l’ouvrage (en dehors des zones de collisions). Sur le plan technique, cette mesure
consiste à déverser du coulis terreux au sein des forages effectués directement dans les
enrochements afin d’y installer des boutures d’arbres ou arbustes. Les essences seront
précisément choisies afin de garantir à la fois l’autochtonie des espèces sur site mais
aussi en tenant compte du taux de reprise. L’essence la plus adéquate en tenant compte
de ses éléments est Salix eleagnos. Plusieurs sujets seront donc installés les uns
derrières les autres permettant de recréer un linéaire arboré (guidage des animaux et
rétablissement d’une partie de la fonctionnalité)
le reboisement des emprises de l’ancienne route et des talus nouveaux par des sujets
de haute tige à croissance rapide prévu également pour reconstituer un effet de porte
végétale (Cf. volet paysage) présentera également un intérêt pour les chiroptères, à
terme .
En effet, l’installation (après travaux) de boisements naturels (strate arborée) peut permettre de
faciliter et privilégier un passage des chiroptères en dessous de l’ouvrage d’art ; le cas échéant
les individus qui choisiraient de passer au-dessus verront leur hauteur de vol rehaussée par la
mise en place de garde-corps.
Enfin il est à noter qu’aucun éclairage ne sera mis en place au niveau du pont.
Futur ouvrage d’art et enrochements rive gauche
Chiroptères et Avifaune
Aucune (durant la construction de l’ouvrage d’art et couplé à la mesure A5)
Garde-corps et GBA : coût intégré dans la conception du projet
Le coût de la réhabilitation de la ripisylve par forage de l’enrochement et plantation ou transplantation de Saule
(Salix eleagnos) est de : 47 € / m2. (Source : Science Eaux et territoire)
Coût total estimé à environ 5 000 €
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R9
Limitation de l’effet rupture du corridor écologique majeur (boisement rivulaire de la Durance)
Modalité technique
de la mesure
Les bassins de rétention peuvent constituer des points d’attrait évidents pour certaines espèces et en
particulier celles qui sont connues sur ce secteur (Rainette méridionale, Crapaud calamite…). Ces
dernières se reproduisent en effet au niveau de la carrière présente en amont rive droite du pont. Elles
pourront coloniser rapidement ces zones toujours en eau et végétalisées.
Or si les amphibiens y ont accès, ce point d’attrait localisé à côté d’une route (RD907) peut engendrer
une mortalité accrue en période de migration.
Aussi, il est nécessaire d’empêcher l’accès à ces bassins. Adossé à la clôture sécurité (standard), une
clôture petite maille (6,5 X 6,5 mm – type VI référence SETRA) sur une hauteur comprise entre 0,7 et
1,0m hors sol permet de limiter la fréquentation au sein des emprises clôturées. Ce renfort devra être
enterré et doublé d’un fil de rive pour limiter la pénétration de la petite faune et les dégradations liées à
la fréquentation par les sangliers. La pose de ces deux clôtures sera synchrone et interviendra dans la
continuité des travaux de création des bassins afin de minimiser les effets causés en phase travaux.
Localisation
présumée de la
mesure
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Période optimale de
réalisation
Coût
A niveau des deux bassins de rétention prévus
Amphibiens
Lors de la pose de la clôture et de la création des bassins
Environ 20 € le mètre linéaire de clôture petite faune (Renfort petite maille Ø 6,5 x 6,5 mm)
Soit : environ 4 000 € (hors coût de l’entretien, car la clôture doit être renouvelée en cas de dommage)
Code mesure : R10
Empêcher l’accès aux bassins de rétention pour les amphibiens
Modalité technique
de la mesure
La reproduction du Petit Gravelot a été notée dans l’aire d’étude et à proximité (2 couples). La période
la plus sensible qui s’étale de mi-mai à fin juin et qui correspond à la couvaison puis à la sortie des
poussins (espèce nidifuge) est évitée par l’adoption d’un calendrier de travaux compatible avec les
exigences écologiques de l’espèce (voir mesure R2). Néanmoins en Durance, eut égard aux
mécanismes de crues printanières et donc à la montée des eaux qui provoque alors l’échec de la
reproduction, il n’est pas rare que cette espèce effectue une seconde ponte en juillet. Or, c’est à cette
période que les travaux dans le lit de la Durance débuteront.
Ces différentes considérations amènent à une vigilance toute particulière pour cette espèce, d’autant
que les nids sont relativement difficiles à identifier (mimétisme de la femelle, qui pond des œufs
similaires à des galets).
Aussi les modalités suivantes sont prévues :
- En mai 2016 avant les travaux : 1 passage pour vérifier l’installation de cet estivant nicheur ;
- En juin 2016 avant les travaux : 1 passage par semaine correspondant à une veille pour
l’identification du nid et vérifier l’évolution de son positionnement.
- Fin juin 2016 : en fonction des résultats des inventaires et donc de la localisation du territoire
de reproduction, le positionnement précis des pistes d’accès en rivière sera donc acté (en
concertation avec le chargé environnement, des solutions opérationnelles seront recherchées).
Outre la réduction de l’emprise spatiale des travaux, en bordure du lit de la Durance et au niveau des
iscles, les zones d’emprise du chantier, notamment les pistes d’accès, zones de dépôt, places de
retournement des engins….devront être très strictement limitées et faire l’objet de matérialisations sur
le site (voir mesure R4).
- En phase travaux : Une visite complémentaire sera effectuée en cas de crue (si destruction des
merlons de protection de la zone travaux) afin de définir en concertation avec le chargé
environnement le schéma de réapprovisionnement des matériaux afin de reconstruire les
merlons. Les matériaux seront alors prélevés en dehors de toute zone favorable aux espèces à
enjeu (Petit gravelot mais également Cicindèle et Tridactyle).
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R10
Empêcher l’accès aux bassins de rétention pour les amphibiens
Localisation
présumée de la
mesure
Lit de la Durance
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Petit Gravelot
Période optimale de
réalisation
Avant et pendant travaux
Avant travaux : 5 passages + rédaction d’un compte-rendu + validation du plan précis de localisation des pistes = 3 500 €
Pendant travaux : 600 € par passage (autant de fois que nécessaire durant les 1 an ½ de travaux dans le lit de la Durance
Coût total : Minimum 3 500 € (le reste étant dépendant du régime de la Durance durant les travaux)
Coût
Code
mesure :R1
1
Limitation de l’effet rupture du corridor écologique majeur (boisement rivulaire de la Durance)
A l’heure actuelle des passages hors d’eau sont présents sur les deux rives au niveau des culées et
permettent à la petite et grande faune de franchir la route, en passant sous l’ouvrage d’art. Ces derniers ne
présentent pas toutes les caractéristiques attrayantes qui seraient nécessaires (pas de guide, substrat
tassé, connexion plus ou moins assurée avec la ripisylve, …) pour une utilisation maximale par la faune,
mais ils ont néanmoins le mérite d’offrir une alternative à la traversée de la RD907. Des traces de petits
mammifères démontrent en outre l’utilisation occasionnelle du passage en rive gauche.
Cet aspect est important et la fonctionnalité de ce secteur doit être à minima conservée.
Aussi, la mise en place de passages aménagés pour la petite et grande faune terrestre s’avère nécessaire.
Dans le cas contraire, les espèces non volantes se verraient obligées d’emprunter le talus routier et donc
de traverser la route.
Pour pallier à cela et donc réduire le risque de collision et assurer une continuité dans un axe parallèle à la
Durance, la solution retenue est la création d’un passage dans le talus sous la route départementale
RD907, en rive gauche.
Il s’agit de créer un couloir sous la RD907 afin de permettre la traversée sécurisée de la petite et grande
faune. Une buse devra être installée au niveau du talus lorsque la hauteur le permet, et dans l’idéal dans
la continuité de la ripisylve (existante ou recréer, cf. mesures d’accompagnement).
Modalité
technique
de la
mesure
Figure 159 : Caractéristique d’un passage simple utilisable par la faune pour franchir les routes,
élaborée par le SETRA (Carsignol 2011)
Caractéristiques de l’ouvrage : une buse de diamètre 1.50 sera mise en place en berge gauche entre
les enrochements et le bassin de rétention, dans la continuité de la ripisylve. Afin d’assurer une meilleure
efficacité du dispositif par rapport aux passages existants, les éléments suivants ont été convenus :
-
Apport de terre : prévoir un substrat terreux de 10 cm minimum (composé de sables, limon et
argile)
Entonnement du dispositif sera réalisé :
 A l’aval par la clôture du bassin de rétention côté terre et par le cordon rivulaire
côté Durance.
 A l’amont, l’abattage sélectif de la ripisilve permettra de garantir l’attrait du
dispositif.
Cette mesure est à associer aux mesures de réduction (R8 : Limitation du risque de collision en phase
d’exploitation pour les chiroptères, R9 : Empêcher l’accès aux bassins de rétention pour les amphibiens)
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Code
mesure :R1
1
Localisation
de la
mesure
Eléments
écologiques
bénéficiant
de la
mesure
Période
optimale de
réalisation
Coût
Limitation de l’effet rupture du corridor écologique majeur (boisement rivulaire de la Durance)
et d’accompagnement (A2 : Réhabilitation du site, A3 : Suivis écologiques et A4 : Rétablissement des
fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche), qui de manière couplée, visent à conserver l’aspect
fonctionnel de la rive gauche en assurant des déplacements sécurisés pour la faune et une reprise rapide
de la strate arborée. Le suivi des espèces végétales envahissantes permettra en outre une
« cicatrisation » pus rapide de la zone de travaux.
En rive gauche, où les fonctionnalités sont bien mieux conservées.
La buse sera mise en place dans la continuité de la ripisylve (celle conservée à l’amont et celle recrée à
l’aval ; cf. mesures d’accompagnement).
Petite et grande faune (en particulier reptiles, amphibiens et petits mammifères)
Lors de la construction du talus en rive gauche
150 000 à 250 000 €
 Mesures d’accompagnement
Code mesure : A1
Limitation de la prolifération des espèces végétales invasives en phase
travaux
La mobilisation des sols dans ce type d’aménagement est susceptible de favoriser le
développement d’espèces végétales invasives sur les zones remaniées, d’autant que des
populations préexistent déjà au chantier (Ailanthe Ailanthus altissima, Robinier fauxacacia Robinia pseudoacacia…). Le caractère expansionniste et monopolisateur de
certaines espèces végétales est de nature à modifier les cortèges végétaux indigènes au
rang desquels se trouve la peupleraie sèche noire durancienne, et empêcher ainsi toute
reprise naturelle de cet habitat. Une attention particulière devra être portée sur les
secteurs d’intervention recoupant les zones de présence des taxons allochtones.
Avant travaux :
Recherche et matérialisation des stations d’espèces envahissantes (marquage
à la bombe des ligneux / piquetage des espèces herbacées)
Traitement des stations d’espèces envahissantes, suppression par arrachage
et broyage (dans le cas du Robinier, une attention particulière sera portée sur
les parties souterraines qui ont une propension à drageonner). Nettoyage des
engins et outils utilisés dans le cadre de ces interventions.
Sensibilisation du personnel responsable du chantier pour identifier les plantes
invasives à problèmes.
En phase travaux :
Utilisation de matériaux exempts de propagules pour la confection des
batardeaux de protection des pistes de chantier (graines, parties végétatives
réitératives…) ; ceux-ci peuvent éventuellement nécessiter un traitement.
L’entrée et la sortie des engins doivent être accompagnées d’une modalité de
traitement anti-propagation des espèces envahissantes.
Aucun ensemencement ni plantation ne seront pratiqués, hormis le traitement
paysager prévu par le maître d’ouvrage.
Le matériel d’intervention devra subir un nettoyage minutieux (avant et après travaux).
Les mesures engagées pour la suppression des espèces exotiques envahissantes ne
devront pas altérées les dynamiques de recolonisation en cours (flores, faunes et habitats).
Parmi les techniques de lutte, il est déconseillé d’utiliser les moyens chimiques, leurs effets
-
Modalité technique de la
mesure
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : A1
Limitation de la prolifération des espèces végétales invasives en phase
travaux
sur les cortèges biologiques associés et les eaux du sol étant néfastes. On privilégiera des
techniques mécaniques. Les arrachages mécaniques sources de perturbation profonde des
sols seront également évités afin de ne pas favoriser l’implantation de cortèges floristiques
d’affinité rudérale.
Localisation de la mesure
Eléments écologiques bénéficiant de
la mesure
Zone travaux
Période optimale de réalisation
Hors période de végétation (à planifier avec le coordinateur environnement)
Coût
Code mesure : A2
Phytocénoses et zoocénoses au sens large
Difficile à chiffrer en l’état (dépend de l’expansion de ces espèces invasives d’ici les travaux)
Environ 7 000 €
Réhabilitation du site
A l’issue du chantier, il est indispensable de restituer la zone dans le meilleur état possible afin de
favoriser la reprise naturelle de la végétation et d’offrir les meilleures potentialités de réinvestissement
des espaces de travaux aux biocénoses locales.
Comptant sur les capacités de colonisation des flores et des faunes locales, le principe de la
démarche s’appuie sur une intervention anthropique minimale afin de favoriser les
processus spontanés inhérents aux stratégies d’expansion du pool biologique.
Modalité technique de la
mesure
Localisation présumée de la
mesure
Eléments écologiques
bénéficiant de la mesure
Période optimale de réalisation
Opérateur
Coût
ASM /12581-Etude d’impact_V5
On s’abstiendra donc d’introduire des espèces pour de multiples raisons préjudiciables aux cortèges
locaux : soustraction des niches potentielles à leur expression, introduction de gènes allochtones qui
tendent à polluer les populations bordières (cas des peupliers notamment), introduction d’espèces
exotiques envahissantes monopolisatrices et transformatrices, orientation supplémentaire des
trajectoires dynamiques des biocénoses, instauration de nouveaux liens fonctionnels dont les
aboutissements sont méconnus...
Les modalités suivantes seront donc mises en œuvre :
Nettoyage de la zone de chantier à l’issue des travaux (exportation des
matériaux résiduels) ;
Remodelage des abords de l’ouvrage (suppression des ornières, des pistes
de chantier, des aires de stockage et de retournement...°),
Griffage des horizons superficiels (décompactage au niveau des pistes
d’accès à la rivière)
Zone travaux
Phytocénoses et zoocénoses au sens large
Réhabilitation : en fin de chantier, hors période de végétation
Suivi : en été
Chargé de mission environnement
Aucun surcoût notable
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : A3
Suivis écologiques
SUIVI FLORE ET HABITATS NATURELS :
Un suivi de la composition végétale des délaissés de la zone travaux sera
effectué après travaux (N+1, N+2, N+3) et ciblé sur la recherche
d’espèces végétales exotiques à caractère envahissant afin que des
mesures de correction puisse être engagées. Ce suivi réalisé par un
écologue compétent doit permettre de garantir les possibilités
d’expression des processus de cicatrisation spontanés. Ces étapes de
diagnostic donneront lieu à des bilans (écrits et cartographiques) qui
devront permettre d’apprécier l’état de distribution et de conservation des
différentes formations végétales, la distribution des éventuelles espèces
envahissantes et/ou patrimoniales susceptibles de recoloniser le site, une
liste totale d’espèce végétale, mais aussi les mesures correctives à mettre
en place (temporalité, spatialisation, modalité).
SUIVI DE LA RECOLONISATION DE LA CICINDELE DES SABLES ET DU TRIDACTYLE
PANACHE, ETAT DE CONNAISSANCE DES ESPECES EN AMONT ET AVAL DE LA ZONE
TRAVAUX :
Les capacités de recolonisation de ces espèces, inféodées à des zones
continuellement remaniées par les crues, est en théorie bonne si leurs
habitats se régénèrent. Il s’agira ainsi de vérifier si la régénération des
habitats après les travaux est suffisante pour la réinstallation des espèces
et d’assurer un suivi jusqu’à 3 ans après la fin des travaux (N+1, N+2,
N+3).
Modalité technique de la
mesure
Au préalable, il s’agira d’identifier des populations dites sources en amont
de la zone de travaux (avant début des travaux, soit juin 2015 ou juin 2016
(2 j.)). Nous disposons de données de ces espèces immédiatement au
nord du pont, dans les premiers habitats favorables rive gauche. La
proximité de ces populations avec le projet ne permet toutefois pas de les
considérer comme source car celles-ci pourraient être indirectement
impactées par la dérivation de la Durance sous l’ouvrage, et la
modification de son débit (inondations plus fréquentes des habitats
immédiatement en amont).
Nous disposons également de données sur la commune de Volx, environ
5 km en amont, que nous considérons comme trop éloignée. Une
prospection jusqu’à 3 kilomètres en amont parait raisonnable, soit environ
jusqu’au niveau du plan d’eau des Vannades.
Par ailleurs, la canalisation de la Durance vers la rive droite de son lit risque
d’avoir un effet sur la qualité des habitats présents au sein de l’iscle
présent immédiatement à l’aval du projet en rive gauche. Il conviendra
ainsi :
avant le début des travaux (soit juin 2015 ou juin 2016), de vérifier
la qualité des habitats et la présence éventuelle des deux
espèces ;
puis, le cas échéant, leur persistance lors de la dérivation de la
Durance ;
enfin leur recolonisation à la fin du chantier suite à la remise en
état des habitats et la mise en service du pont (n+ 1 et n + 2
après le début des travaux).
SUIVI PETIT GRAVELOT :
Après travaux (N+1 et N+3), un ornithologue s’assurera de la bonne
recolonisation de la zone par le Petit gravelot. Cette espèce soumise
régulièrement aux crues morphogènes de la Durance devrait se réinstaller
rapidement si des zones lui sont favorables. Il faudra néanmoins s’en
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : A3
Suivis écologiques
assurer.
Localisation présumée de la
mesure
Eléments écologiques
bénéficiant de la mesure
Périodes optimales de
réalisation
Pour la flore et les habitats naturels : ensemble de la zone affectée directement ou
indirectement par les travaux
Pour l’entomofaune et le Petit Gravelot : Zone travaux, 3 km en amont, iscle rive
gauche immédiatement en aval
Phytocénoses et zoocénoses au sens large
Cf. modalité technique de la mesure
Terrain et bilan étape : 6 000 €HT
Mesures correctives : fonction des conclusions du suivi
Coût
Code mesure :
A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
Modalité
technique de la
mesure
L’ouvrage d’art ainsi que les enrochements nécessaires provoqueront une césure dans le corridor
majeur que constitue la ripisylve de la Durance. Cet effet sera d’autant plus impactant en rive gauche,
où la fonctionnalité actuelle est réelle (peu de zones d’activités, moins d’urbanisation…).
Des principes d’aménagement sont donc définis afin d’insérer au mieux le projet dans son
environnement. A ce titre, la ripisylve doit être reconstituée.
Une partie des sujets abattus devront être remplacés, afin d’assurer la continuité verte de la ripisylve.
L’objectif est de transplanter les arbres situés sous emprise chantier au sein d’un espace
favorable à leur développement et permettant d’améliorer rapidement la structure spatiale du
corridor ripisylvatique.
La seule possibilité est donc d’implanter des individus déjà développés. En outre, aucune espèce ne
devra être introduite. La reconstitution de la ripisylve doit se faire uniquement à partir d’essences locales.
L’itinéraire technique suivant est proposé.
Avant travaux
délimitation claire des emprises à défricher (se limiter au strict minimum), puis identification
des sujets à transplanter. Il s’agit d’individus présentant une bonne vigueur, d’un diamètre
compris entre 10 et 30 cm (au-delà les capacités de reprise sont difficilement garanties)
mobilisation du matériel biologique du site : les peupliers blancs, peupliers noirs et saules
blancs inscrits sous emprise projet feront l’objet d’une transplantation ; évitant ainsi, les
risques de pollution génétique des populations de peuplier présentes sur le site par
introduction de souches exotiques :
préparation racinaire : cernage partiel des racines une année avant la
transplantation afin de répartir dans le temps le traumatisme subi par l'arbre afin
de lui permettre de réagir au mieux. Au regard du planning des travaux, le
cernage ne pourra être réalisé que sur une partie des sujets concernés (ceux qui
seront prélevés sur la partie aval en berge gauche, au niveau des futurs
enrochements qui seront réalisés plus tard dans le déroulement des travaux).
transplantation en période de faible activité (novembre-janvier) ; privilégier le
transfert des Peuplier noir et Peuplier blanc (Populus nigra, P. alba) entre 30 et
60 individus (à définir plus précisément fonction des contraintes techniques
d’accessibilité) ;
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure :
A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
-
-
rapport de tailles : diamètre de motte supérieur ou égal à 10 fois le diamètre de
l'arbre mesuré à 1 mètre du sol ;
transfert à privilégier par machine spécialisée transplanteuse (motte de 1,5 m à
2,4 m de diamètre maintenue stable) si la topographie le permet auquel cas il est
possible de réaliser des mottes avec pelle mécanique (ceinture par grillage, mise
en place d’un plancher rigide de levage…) ;
disposition des individus sur la zone d’accueil de manière aléatoire.
Exemple de transplantation d’arbre adulte petit gabarit (exemple annexe 8)
Une fois les transplantations effectuées, un suivi sera réalisé les deux premières années avec
alimentation en eau en période de sécheresse
En complément, des boutures de peupliers noirs (à partir uniquement d’essences locales) seront
réalisées au tout début du chantier et mises en pépinière le temps des travaux (soit environ 2 ans). A
l’issue des travaux, ces arbres en développement seront alors plantés pour obtenir une densité plus
importante et / ou pallier à la perte ou l’insuffisance de développement de certains individus transplantés.
Localisation
présumée de la
mesure
La présence des enrochements à l’aval nécessite l’acquisition d’une partie de la parcelle agricole
en rive gauche afin de recréer un cordon de ripisylve (surface à acquérir : 5 000 m²).
Le site d’accueil est donc issu de la conversion d’un verger de pommier situé en lisière de l’actuelle
ripisylve résiduelle au sud du pont en rive gauche. La transplantation s’effectuera dans la zone alluviale
de la Durance où les formations géologiques qui affleurent correspondent à des alluvions récentes et
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure :
A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
modernes (Fz) et a toutes les chances de fonctionner. La proximité géographique entre la zone source
et la zone d’accueil garantie ici l’équivalence écologique des contextes mésologiques
Eléments
écologiques
bénéficiant de
la mesure
Phytocénoses et zoocénoses au sens large
Périodes
optimales de
réalisation
Avant, pendant et après travaux
Coût
Coût de la transplantation : non évaluable en l’état
Acquisition de la parcelle agricole : Environ 50 000 €
A retenir : Les différentes mesures (voir figure suivante) visent essentiellement à :
 limiter les emprises sur le milieu naturel (dans le temps et l’espace),
 proposer un phasage des travaux compatible avec les principaux enjeux (en priorité
l’Apron du Rhône),
 organiser le chantier de façon à permettre la migration des poissons (continuité amont /
aval) et réduire les risques de matières en suspension (et donc les atteintes indirectes
du projet),
 conserver autant que possible le rôle fonctionnel de la Durance et de sa ripisylve en
phase d’exploitation.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 160 : Synthèse et localisation des mesures à mettre en œuvre en phase travaux et en phase d'exploitation en
faveur du milieu naturel
A noter : les mesures qui s’appliquent à l’ensemble de la zone d’étude ne sont pas reprises ici.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.3.3 Evaluation des impacts résiduels
Le tableau ci-après présente les mesures préconisées et les atteintes résiduelles après mesures pour chaque espèce d’intérêt patrimonial et réglementaire
dont l’évaluation des impacts est jugée non nulle.
Habitats / Espèces
Nature du ou des atteintes
Niveau global
d’atteinte
avant mesure
Mesures
préconisées
Atteintes
résiduelles
après mesures
Commentaires
Habitats naturels
3250 - Rivières permanentes
méditerranéennes
3260 - Rivières des étages planitiaire à
montagnard avec végétation du
Ranunculion fluitantis et du CallitrichoBatrachion
92A0-1 Saulaies
blanches
92A0 - Forêts
92A0-6 Peupleraies
galeries à Salix
blanches
alba et Populus
92A0-3 Peupleraies
alba
noires sèches
méridionales
Destruction de la végétation
Destruction de l’habitat
Déstructuration différée des
communautés et de l’habitat
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Faible
R1, R3, R4, R5 /
A1, A2, A3
Non
significatives
Les atteintes ne peuvent être réduites, seules des précautions
concernant la dispersion d’espèces invasives peuvent être prises. Les
fortes capacités de résilience de ce système intégrant les crues dans
son fonctionnement permettent d’envisager sereinement la
reconstitution de cet habitat dynamique.
Modéré
R1, R3, R4, R5, R7
/ A1, A2, A3
Modérés
Destruction totale de l’habitat dont les capacités de reconstitution sont
très faibles malgré l’effort de réhabilitation des berges du fossé.
Modérés
Bien que les risques de débordement du chantier et d’expansion
d’espèces invasives, puissent-être partiellement maîtrisés, la ripisylve
durancienne sera ici affectée de manière permanente par certains
travaux (destruction, fragmentation, altération). La résilience de ces
habitats ne pourra pas totalement s’exprimer en raison des modalités
d’aménagement des berges (enrochements).
Assez fort
Modéré
Assez fort
R4, R5 / A1, A2,
A3, A4
R4, R5 / A1, A2,
A3, A4
R4, R5 / A1, A2,
A3, A4
Invertébrés
Cicindèle des sables
Tridactyle panaché
Destruction d’individus
Destruction ou dégradation
d’habitats d’espèce
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Faible à
modéré
R1, R3, R4, R5 /
A1, A2, A3
SCE/ASM /12581-Etude d’impact_V5
Faibles à
modérés
Aucune mesure ne peut éviter ou réduire les impacts en tant que tels
(espèces à faible mobilité, présentes toute l’année). Le suivi post
travaux permettra néanmoins une amélioration de la connaissance
locale de ces espèces et à terme une meilleure prise en compte dans
les projets d’aménagement
Mai
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitats / Espèces
Nature du ou des atteintes
Niveau global
d’atteinte
avant mesure
Mesures
préconisées
Atteintes
résiduelles
après mesures
Commentaires
Amphibiens / reptiles
Grenouille rieuse
Destruction d'individus
Destruction de l'habitat (sol,
abris, caches, quelques
ornières ou flaques avec
reproduction marginale de
l’espèce…)
Modéré
R1, R3, R4, R5,
R7, R9 / A1, A2,
A3, A4
Non significatifs
Amphibiens communs (Rainette
méridionale et Crapaud calamite)
Destruction d'individus
Destruction de l'habitat (sol,
abris, caches…)
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Modéré
R1, R4, R5, R7, R9
/ A1, A2, A3, A4
Non
significatives
Reptiles communs (Lézard vert, Lézard des
murailles, Couleuvre à collier…)
Destruction d’individus
Destruction ou dégradation
d’habitats d’espèce
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Faible
R1, R3, R4, R5, R7
/ A1, A2, A3, A4
Non
significatives
Moineau friquet, Bergeronnette printanière
Destruction d’individus
Destruction d’habitats
Faible
Oiseaux
R1, R2, R3, R4,
R5, R8 / A1, A2,
A3, A4
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Non
significatives
Les effectifs en présence sont faibles. Par ailleurs, la disponibilité en
habitat de repli favorable est importante et c’est une espèce en bon
état de conservation qui recolonise très vite les zones touchées après
travaux.
Dans ce contexte, les bassins de rétention peuvent lui être facilement
rendu inaccessibles (objet d’une mesure particulière) permettant de
limiter les risques de destruction en phase d’exploitation.
Aucune zone de reproduction identifiée dans l’aire d’étude. Par
ailleurs, la disponibilité en habitat de repli favorable est importante et
ce sont des espèces en bon état de conservation qui recolonisent très
vite les zones touchées après travaux.
Dans ce contexte, les bassins de rétention peuvent leur être
facilement rendu inaccessibles (objet d’une mesure particulière)
permettant de limiter les risques de destruction en phase
d’exploitation. Le risque de collision au niveau de l’infrastructure
linéaire est significativement réduit en phase d’exploitation (en rive
gauche) de part la mise en place d’une buse sous la chaussée
assurant un passage sécurisé.
Espèces bien représentées dans les différents milieux de bords de
Durance. Néanmoins, la disponibilité en habitat de repli favorable est
importante et ce sont des espèces en bon état de conservation qui
recolonisent vite les zones touchées après travaux.
Le risque de collision au niveau de l’infrastructure linéaire est
significativement réduit en phase d’exploitation (en rive gauche) de
part la mise en place d’une buse sous la chaussée assurant un
passage sécurisé.
Les risques de destruction d’individus sont partiellement maitrisés en
phase travaux.
Mai 2015/Page 318 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitats / Espèces
Nature du ou des atteintes
Niveau global
d’atteinte
avant mesure
Dérangement
Avifaune commune
Faible
Huppe fasciée
Destruction d’habitats
Dérangement
Petit gravelot
Destruction d’individus
Destruction d’habitats
Dérangement
Faible
Modéré
Mesures
préconisées
R1, R2, R3, R4,
R5, R8, / A1, A2,
A3, A4
R2, R4, R5, R8 /
A1, A2, A3, A4
R1, R2, R3, R4,
R5, R10 / A1, A3,
A2
Atteintes
résiduelles
après mesures
Commentaires
Non
significatives
La perte d’habitats ne sera pas de nature à remettre en cause l’état
de conservation de ces espèces qui disposent par ailleurs de
nombreuses capacités de repli à proximité.
Non
significatives
Faibles
Perte d’un habitat de reproduction
Possible destruction d’individus en phase chantier (en cas de
deuxième ponte uniquement et si aucune adaptation du plan de
circulation n’est possible). Ceci fait l’objet d’une mesure particulière.
Espèce commune qui dispose de nombreux habitats favorables à
proximité. Le risque de collision au niveau de l’infrastructure linéaire
est significativement réduit en phase d’exploitation (en rive gauche)
de part la mise en place d’une buse sous la chaussée assurant un
passage sécurisé.
Mammifères dont chiroptères
Ecureuil roux
Castor d’Europe
Campagnol amphibie
Minioptère de Schreibers
Petit / Grand murin
Chiroptères communs dont arboricoles
Destruction d’individus
Destruction / altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Altération / destruction de
l’habitat
Dérangement
Destruction d’individus
Destruction / altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Faible
R4, R5 / A1, A2,
A3, A4
Non
significatives
Faible
R1, R3, R4, R5, R7
/ A1, A2, A3
Non
significatives *
Faible
R1, R3, R4, R5, R7
/ A1, A2, A3
Non
significatives
Assez fort
Assez fort
Modéré
R1, R2, R4, R5, R8
/ A1, A2, A3, A4
R1, R2, R4, R5, R8
/ A1, A2, A3, A4
R1, R2, R4, R5,
R6, R8 / A1, A2,
A3, A4
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Faibles
Faibles
Faibles
Berges et habitats non favorables à l’installation en gîte de l’espèce.
Activité secondaire liée à du transit et de l’alimentation très
occasionnelle
Fréquentation ponctuelle en 2012. Caractère aujourd’hui temporaire
du cours d’eau, non propice à l’installation de l’espèce. Aucun contact
avéré depuis 2012.
La mise en place de garde-corps ainsi que la GBA (à l’aval) du futur
ouvrage permettra de réduire le risque de collision ainsi que la
dispersion de la lumière des phares. Néanmoins malgré cette mesure
un risque de collision persiste entre 1,20 m et 2m (zone de collision
au niveau des véhicules légers).
La mise en place et la réhabilitation d’un cordon rivulaire au niveau
des enrochements ainsi que d’une parcelle aujourd’hui agricole aura
un effet a fortiori positif mais il convient d’interpréter cette mesure
Mai 2015/Page 319 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Habitats / Espèces
Nature du ou des atteintes
Niveau global
d’atteinte
avant mesure
Mesures
préconisées
Atteintes
résiduelles
après mesures
Commentaires
avec précaution, partant du principe qu’il s’agit d’une mesure
relativement expérimentale
Apron
Blageon
Chabot
Toxostome
Autres cyprinidés
Très fort
Destruction d’individus
Destruction / altération de
l’habitat
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Faible
Faible
Faible
Faible
Poissons
R1, R2, R3, R4, R5
/ A1, A2, A3
R1, R2, R3, R4, R5
/ A1, A2, A3
R1, R2, R3, R4, R5
/ A1, A2, A3
R1, R2, R3, R4, R5
/ A1, A2, A3
R1, R2, R3, R4, R5
/ A1, A2, A3
Faibles
Faibles
Faibles
Faibles
Faibles
Les mesures énoncées permettent d’éviter les périodes les plus
sensibles et la destruction d’individus (pêche électrique avant et après
travaux) puis de conserver une continuité amont – aval durant le
chantier et de réduire autant que possible les atteintes indirectes
probables (colmatage des zones de fraie à l’aval par exemple). La
remise en état du site est également un aspect important qui a été
pris en compte. Un suivi post-chantier sera également effectué.
Tableau 49 : Mesures préconisées pour la conservation des espèces et atteintes résiduelles
* En l’état et après ultime vérification en janvier 2015, la zone d’étude n’est pas propice à l’installation en gîte du Castor d’Europe. Cependant, une
dernière vérification est à prévoir à la fin de l’hiver / début du printemps l’année des travaux afin de s’assurer que suite à d’éventuelles crues morphogènes,
le profil des berges n’a pas évolué de manière à permettre à cette espèce d’y établir une hutte ou un terrier. Cette dernière vérification est prévue par
mesure de précaution, dans un secteur où des cellules familiales sont connues à l’amont comme à l’aval..
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 320 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.3.4 Proposition de mesures compensatoires
Les mesures compensatoires ont été instaurées principalement par deux textes que sont la loi
de protection de la nature et la loi sur l’Eau. Concernant les études d’impacts, ces deux textes
sont codifiés dans le code de l’Environnement sous les articles L.122-1 à L.122-3-5 et R.122-3.
La proposition de mesures compensatoires ne peut être envisagée que si les 2 conditions
suivantes sont réunies :
o il n’existe aucune alternative possible pour le projet ;
o le projet se réalise pour des raisons impératives d’intérêt public. »
Les mesures compensatoires proposées doivent couvrir la même région biogéographique et
privilégier une compensation in-situ, viser, dans des proportions comparables, les habitats et
espèces subissant des effets dommageables, et assurer des fonctions écologiques comparables
à celles du site.
A l’issue de la présente évaluation des atteintes et compte tenu des mesures de suppression et
de réduction proposées, le niveau d'atteinte résiduelle apparaît significatif pour une partie des
taxons visés par les impacts du projet. Pour cette raison, la définition de mesures
compensatoires est nécessaire.
Les mesures compensatoires interviennent uniquement lorsqu’en dépit de la mise en œuvre de
mesures d’atténuation, des impacts résiduels notables sur des espèces protégées
persistent. Ainsi que le définit le « Guide des mesures compensatoires pour la biodiversité » de
la DREAL PACA, elles visent à établir un bilan écologique neutre voire une amélioration globale
de la valeur écologique d’un site et de ses environs et peuvent concerner aussi bien des milieux
remarquables dégradés ou menacés ou susceptibles d’être valorisés que des espaces de nature
dite ordinaire, en particulier s’ils participent à l’équilibre écologique ou aux connexions entres
zones patrimoniales. Elles sortent du cadre de la conception technique propre au projet et elles
font appel à une autre ingénierie : le génie écologique.
L’élaboration de telles mesures s’appuie sur quatre principes fondateurs :
o Eviter la perte nette de biodiversité en limitant au maximum la destruction des habitats (y
compris de leur fonctionnalité) et des espèces ;
o L’additionnalité qui caractérise une mesure compensatoire lorsque celle-ci produit des
effets positifs au-delà de ceux que l’on aurait pu obtenir dans les conditions actuelles ;
o La faisabilité de la mesure. Pour être valable une mesure compensatoire doit apporter la
garantie de sa faisabilité tant technique que foncière ;
o La pérennité de la mesure qui passe par la maîtrise foncière, la protection règlementaire
et la mise en œuvre d’un programme de gestion.
6.3.4.1 La démarche
Compte tenu de l’irréversibilité des impacts attendus (même faibles), et de l’impossibilité de
réduire totalement ces impacts, la mise en place de mesures compensatoires doit être prévue.
Parallèlement, une demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces ou d’habitats
d’espèces protégées doit être faite.
C’est lors de la réalisation de ce dossier que seront définitivement élaborées les mesures de
compensation et examinées conjointement avec les services de la DREAL PACA et que seront
définis les ratios de compensation en cohérence avec les enjeux écologiques portés par le projet.
6.3.4.2 Les pistes
A ce stade des études réglementaires et sur la base des impacts résiduels mis en relief, deux
axes compensatoires différents sont proposés. Ils s’articulent autour des deux biotopes les plus
concernés par l’aménagement :
Perte de boisement hygrophile liée aux emprises projet (biotope aux rôles écologiques multiples) ;
Destruction / Altération d’habitat aquatique (habitat de l’Apron).
Dans le cadre de l’étude d’impact, il est proposé une première définition de ces pistes
compensatoires. Ce travail sera logiquement étayé dans le cadre du dossier de dérogation
à la destruction d’espèces protégées à venir.
SCE/ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai
2015 / Page 321 sur 427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
SCENARII COMPENSATOIRES « MILIEUX NATURELS TERRESTRES »
Scenario 1 – Renforcer / améliorer les formations hygrophiles de Durance
Principe : Restaurer et/ou gérer dans le contexte géographique local un espace constitué (ou à
potentiel de colonisation) des biotopes terrestres impactés par la reconstruction de pont de
Manosque.
Secteur géographique pertinent : La pertinence de cette mesure se vérifierait dans le choix
d’un site soit aux composantes écologiques et biologiques similaires mais qui peut être menacé
à terme, soit actuellement dégradé (par exemple un secteur où l’agriculture ou les pressions
anthropiques réduisent la ripisylve à un fin cordon ou des terrasses fluviales aux caractères
dégradés). La proximité géographique est également un facteur d’importance dans la justification
de la cohérence de la mesure. Le tronçon Vinon-Oraison devra être considéré en priorité.
Objectifs liés à cette mesure :
 Recréer des fonctionnalités et en particulier redonner à la Durance une largeur suffisante
pour retrouver une dynamique naturelle ;
 Laisser aux habitats à enjeux (Peupleraies noires sèches duranciennes) la possibilité de
s’exprimer et de se redévelopper ;
Pertinence de la mesure :
 Focalisation sur le rôle fonctionnel de la Durance et sa ripisylve afin de favoriser
indirectement les communautés animales et végétales caractéristiques.
 Pérennisation et conservation de fonctions essentielles aux populations locales
d’espèces patrimoniales mais également ordinaires identifiées
Coût de la mesure : A ce stade, le coût de cette mesure ne peut être appréhendé avec précision.
Il dépend en effet de plusieurs éléments :
 Du prix du foncier dans le secteur (si une acquisition est nécessaire) et dans ce cas, de
l’effet d’opportunisme au moment des négociations avec les actuels propriétaires
fonciers ;
 De la surface de compensation (variable suivant le type de compensation avec
restauration vs sans restauration).
Scenario 2 – Financement d’actions Natura 2000 / contrat de rivière visant à la gestion
conservatoire de boisements hygrophiles âgés
Principe : Identifier parmi les actions du DOCOB et / ou du contrat de rivière, celles qui peuvent
être favorables aux espèces / habitats visés par la compensation et participer à leur mises en
œuvre (par exemple : Action B.1. du Tome 2 du DOCOB de la Durance : Restaurer/maintenir les
ripisylves dégradées / menacées).
Secteur géographique pertinent : La pertinence de cette mesure se vérifierait dans le choix
d’un site soit aux composantes écologiques et biologiques similaires mais qui peut être menacé
à terme, soit actuellement dégradé dont la superficie est au moins équivalente à la future surface
détruite par la construction du pont, les enrochements et les zones déboisées. La proximité
géographique est également un facteur d’importance dans la justification de la cohérence de la
mesure. Le tronçon Vinon-Oraison devra être considéré en priorité.
Objectifs liés à cette mesure :
 Financer une ou plusieurs actions prioritaires qui ne peuvent être réalisées aujourd’hui
par manque de moyens (humains, financiers…) ;
 S’inscrire dans une cohérence globale à l’échelle de la Durance tout en répondant à des
problématiques locales.
Pertinence de la mesure :
 Focalisation sur le rôle fonctionnel de la Durance et sa ripisylve afin de favoriser
indirectement les communautés animales et végétales caractéristiques.
 Pérennisation et conservation de fonctions essentielles aux populations locales
d’espèces patrimoniales mais également ordinaires identifiées.
Coût de la mesure : A ce stade, le coût de cette mesure ne peut être appréhendé avec précision
puisqu’il dépend notamment de l’action ou des actions pertinentes à mettre en œuvre.
SCENARII COMPENSATOIRES « MILIEUX NATURELS AQUATIQUES »
Scénario 1 - Programme de restauration morphologique
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 322 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Principe : Identifier dans le territoire communal un ouvrage prioritaire susceptible de porter
atteinte aux continuités écologiques et/ou sédimentaires.
Secteur géographique pertinent : La pertinence de cette mesure se vérifierait dans le choix
d’un site appartenant au réseau hydrographique de la Moyenne Durance. Trois petites masses
d’eau traversent la commune de Manosque pour rejoindre la Durance en rive droite : le Chaffère,
le Ridau et le ravin de Drouye. 8 ouvrages sont identifiés dans le Référentiel des Obstacles à
l’Ecoulement (ROE) et localisés à proximité du secteur d’étude dont une série d’ouvrages autour
de la zone des Laurons.
Objectifs liés à cette mesure :
 Définir des mesures conservatoires en faveur de l’amélioration des fonctionnalités
écologiques ;
 Recréer des fonctionnalités ;
 Recréer des échanges, améliorer le fonctionnement des affluents ;
 Assistance financière au maître d’ouvrage actuel d’un seuil problématique suite aux
études de faisabilité et études réglementaires. Lien à créer avec le propriétaire de
l’ouvrage ou le maître d’ouvrage et notamment la commune de Manosque ou le SMAVD.
Pertinence de la mesure :
 Focalisation sur le rôle fonctionnel de la Durance afin de favoriser indirectement les
communautés animales et végétales caractéristiques de ce secteur ;
 Pérennisation et amélioration des fonctions essentielles aux populations locales
d’espèces patrimoniales mais également ordinaires identifiées ;
Améliorer la résistance et les possibilités de refuges sur ce secteur.
Coût de la mesure : A ce stade, le coût de cette mesure ne peut être appréhendé avec précision
puisqu’il dépend du type d’aménagement préconisé après une pré-étude de faisabilité. Coût
estimé approximativement à 60-80.000 € hors études.
Scénario 2 – Financement d’une ou plusieurs actions du Plan National Apron
Principe : Soutenir financièrement des actions en faveur de l’Apron sur le territoire considéré, en
lien avec le conservatoire d'espaces naturels Rhône-Alpes en charge de l’élaboration et de la
mise en œuvre du plan 2012-2016.
Secteur géographique pertinent : Le secteur de Moyenne Durance est un secteur portant une
forte responsabilité dans la conservation de cette espèce fortement menacée. L’action devra
donc porter sur le secteur Moyenne Durance.
Objectifs liés à cette mesure :
 Soutenir financièrement des actions de priorité 1 en faveur d’une espèce à très forte
valeur patrimoniale et bénéficiant d’un Plan National d’Action ;
 Exemples de type d’actions adaptées au secteur : Suivi des populations sur le secteur
Durance ; Réflexion sur la franchissabilité du seuil de la Brillanne ; Evaluation et analyse
de la gestion des aménagements hydroélectriques (transport solide et liquide) au regard
des données du suivi des populations d’aprons…
Pertinence de la mesure :
 Focalisation sur une espèce à enjeu et qui a été identifié à impact brut très fort.
 Pérennisation et conservation de fonctions essentielles aux populations locales de cette
espèce patrimoniale.
Coût de la mesure : liste d’actions à coûts variables (de 500 à 500 000 €). La fourchette est donc
très large et peut se traduire en pourcentage de financement sur une des actions à porter sur la
Durance. A ce stade, le coût minimal est estimé à 8 000 €.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Mai 2015/Page 323 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.3.5 Conclusion
A l’issue des diverses campagnes d’inventaires, il est apparu que la zone prévue pour le projet
de reconstruction du pont de Manosque (04) abritait un certain nombre d’enjeux biologiques.
Le cours d’eau et la ripisylve sont en effet le support de trames vertes et bleues remarquables et
plusieurs espèces patrimoniales y ont été notés (Apron du Rhône, Minioptère de Schreibers…).
Pour la faune, le cortège de fond se compose en grande partie d’espèces généralistes parmi les
oiseaux, les reptiles, et les amphibiens. La plupart bénéficient d’une protection réglementaire
mais n’ont pas d’intérêt patrimonial notable en raison de leur distribution extrêmement large et de
leurs populations en bon état de conservation.
A côté de ces espèces très communes, se trouvent des taxons qui revêtent quant à eux d’un
intérêt de par leur statut réglementaire et leur état de conservation (Milan noir, Huppe fasciée…).
Les enjeux se portent en outre sur le milieu aquatique que cela soit au niveau du lit mineur (Apron
du Rhône en particulier) ou des iscles et zones gravillonnaires (Cincle plongeur, entomofaune
patrimoniale), et sur l’aspect fonctionnel de ce corridor majeur. La Durance et sa ripisylve sont
exploités pour du déplacement voire de l’alimentation par de nombreuses espèces de
chiroptères.
A ce titre, les boisements apparaissent bien mieux conservées en rive gauche qu’en rive droite
où de nombreux aménagements créent une succession d’obstacles (zones d’activités, routes,
urbanisation, carrière…). Enfin, les habitats rivulaires et en particulier les peupleraies noires
constituent un groupement spécifique au système durancien qu’il convient de préserver, d’autant
que des effets cumulés sont à attendre avec le projet de confortement de la digue présente juste
en aval de l’ouvrage d’art (projet porté par le SMAVD).
Du point de vue des impacts, les mesures proposées permettront d’atténuer autant que possible
les impacts attendus sur les espèces faunistiques et sur les habitats naturels d’intérêt
communautaire. Concernant le milieu aquatique et comptant sur les capacités de résilience des
espèces et habitats qui y sont inféodées (systèmes dynamiques, soumis à des crues récurrentes),
les mesures énoncées se focalisent essentiellement sur la phase travaux afin d’en limiter les
atteintes directes ou indirectes. Pour le reste, les mesures visent notamment à limiter les atteintes
sur le rôle fonctionnel de la ripisylve de la Durance en phase d’exploitation.
Des suivis écologiques post-travaux permettront de s’assurer notamment de la portée temporaire
de certains impacts (milieu aquatique), de la recolonisation de la zone par la Cicindèle des sables,
le Tridactyle panaché et le Petit Gravelot ou encore de la bonne prise en compte de la
problématique des espèces végétales envahissantes.
Des impacts résiduels persistent néanmoins et une démarche compensatoire est donc envisagée
et sera développée dans un dossier de demande de dérogation spécifique. En particulier une
dérogation pour destruction de frayères d’Apron mentionnées par l’arrêté préfectoral n°2014-900
bis en date du 13 mai 2014 relatif aux frayères et aux zones de croissance ou d’alimentation de
la faune piscicole au sens de l’article L.432-3 du Code de l’Environnement sera demandée.
Enfin, en l’état et après ultime vérification en janvier 2015, la zone d’étude n’est, en l’état, pas
propice à l’installation en gîte du Castor d’Europe. Cependant, une dernière vérification est à
prévoir avant travaux afin de s’assurer que suite à d’éventuelles crues morphogènes, le profil des
berges n’a pas évolué de manière à permettre à cette espèce d’y établir une hutte ou un terrier.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.3.6 Cout global des mesures
Code
mesure
Intitulé de la mesure
Coût (€)
Mesures de réduction
R1
Préservation du milieu aquatique
65 000
(minimum)
R2
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique
des espèces
0
R3
Modalités particulières pour la déconstruction de l’ouvrage existant
350 000
R4
Limitation de l’emprise du projet
2 500
R5
Accompagnement écologique en phase chantier
70 000
R6
Prise en compte des chiroptères arboricoles
2 000
R7
Réhabilitation du site en faveur du Campagnol amphibie
0
R8
Limitation du risque de collision en phase d’exploitation pour les
chiroptères
5 000
R9
Empêcher l'accès aux bassins de rétention pour les amphibiens
4 000
R10
Adaptations ponctuelles du chantier en faveur du Petit Gravelot
3 500
R11
Limitation de l’effet rupture du corridor écologique majeur (boisement
rivulaire de la Durance)
150 000
(minimum)
Mesures d’accompagnement
A1
Limitation de la prolifération des espèces végétales invasives en phase
travaux
7 000
A2
Réhabilitation du site
0
A3
Suivis écologiques
A4
6 000
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
TOTAL MINIMUM
ASM /12581-Etude d’impact_V5
50 000
(minimum)
715 000
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.4 Les incidences Natura 2000
Le projet se trouve dans la Zone Spéciale de Conservation ZSC « La Durance » (FR9301589) et
la Zone de Protection Spéciale ZPS « La Durance » (FR9312003) (voir Figure 45 dans l’état initial
du milieu naturel).
L’évaluation des atteintes du projet sur les habitats naturels d’intérêt communautaire a été
réalisée par NATURALIA.
Voir en détail en annexe l’Evaluation des incidences Natura 2000.
Les propositions de mesures de réduction et d’accompagnement sont les mêmes que celles
données dans le chapitre 6.3 le milieu naturel.
En effet, les mesures prises qui bénéficieront aux espèces d’intérêt patrimonial et réglementaire
mais non communautaire sont :
Mesure R7 : Réhabilitation du site en faveur du Campagnol amphibie
Mesure R9 : Empêcher l’accès aux bassins de rétention pour les amphibiens
Mesure R11 : Limitation de l’effet rupture du corridor écologique majeur (boisement
rivulaire de la Durance.
Donc toutes les autres sont celles qui bénéficieront aux espèces et habitats d’intérêt
communautaire.
6.4.1 Les incidences résiduelles après mesures
Les incidences résiduelles après mesures pour les habitats et les espèces d’intérêt
communautaire sont présentées dans le tableau ci-après :
Espèces / Habitats
Nature du ou des atteintes
3250 - Rivières permanentes
méditerranéennes à
Glaucium flavum
3260 - Rivières des étages
planitiaire à montagnard avec
végétation du Ranunculion
fluitantis et du CallitrichoBatrachion
Non
significatif
Destruction végétation
Destruction habitat
Déstructuration différée des
communautés et de l’habitat
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
92A0 - Forêts-galeries à
Salix alba et Populus alba
Blageon Telestes souffia
Toxostome
Parachondrostoma toxostoma
Apron Zingel asper
Chabot Cottus gobio
Incidence
avant
mesures
Faible
Faible
Destruction d’individus
Destruction / altération de l’habitat
(2,7 ha)
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
Destruction d’individus
Destruction / altération de l’habitat
(3,9 ha)
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
Destruction d’individus
Destruction / altération de l’habitat
(0,8 ha)
Dérangement
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Faible
Faible
Fort
Faible
Incidences
résiduelles
Mesures préconisées
Limitation des emprises chantier
Balisage
Prévention de l’introduction et de
l’expansion des espèces invasives
Rétablissement et reconfiguration des
conditions géomorphologiques des
berges
Renforcement fonctionnalité rive gauche
Suivi de la cicatrisation des couvertures
végétales
Traitement curatif des espèces invasives
Assurer la continuité des milieux en
phase travaux
Pêches électriques de transfert
Prise en compte du risque de pollution en
phase travaux
Remise en état du cours d’eau
Adaptation du phasage et planning des
travaux en fonction du calendrier
biologique des espèces
Déconstruction de l’ouvrage existant
depuis les berges
Limitation de l’emprise du projet
Suivi
Non significatif
Non significatif
Négligeable
(Réduction de la
surface impactée =
3 500 m²)
Non significatif
Non significatif
Non significatif
Non significatif
Mai 2015/Page 326 sur427
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Espèces / Habitats
Nature du ou des atteintes
Incidence
avant
mesures
Mesures préconisées
Incidences
résiduelles
Dégradation des fonctionnalités
Préservation du milieu aquatique
Déconstruction de l’ouvrage existant
depuis les berges
Castor d’Europe Castor fiber
Faible
Non significatif*
Limitation de l’emprise du projet
Suivi
Réhabilitation du site
* En l’état et après ultime vérification en janvier 2015, la zone d’étude n’est pas propice à
l’installation en gîte du Castor d’Europe. Cependant, une dernière vérification est à prévoir à
la fin de l’hiver / début du printemps l’année des travaux afin de s’assurer que suite à
d’éventuelles crues morphogènes, le profil des berges n’a pas évolué de manière à permettre à
cette espèce d’y établir une hutte ou un terrier. Cette dernière vérification est prévue par mesure
de précaution, dans un secteur où des cellules familiales sont connues à l’amont comme à l’aval.
Destruction / altération de l’habitat
Dérangement
Dégradation des fonctionnalités
écologiques
Espèces / Habitats
Petit murin Myotis
oxygnathus / Grand murin
Myotis myotis
Nature du ou des atteintes
Incidence
avant
mesures
Mesures préconisées
Préservation du milieu aquatique
Travaux diurnes
Limitation de l’emprise du projet
Destruction d’individus
Abattage des arbres favorables non
Destruction / altération de l’habitat
occupés selon une méthode douce
Limitation du risque de collision en phase
Dérangement
Minioptère de Schreibers
d’exploitation
Faible
Dégradation des fonctionnalités écologiques
Miniopterus schreibersii
Réhabilitation du site
Renforcementde la fonctionnalité de la
ripisylve en rive gauche
Adaptation du calendrier de travaux
Destruction potentielle d’individus
Limitation de l’emprise du projet
Destruction et modification d’une partie de
Suivi
l’habitat fonctionnel de l’espèce
Milan noir Milvus migrans
Faible
Réhabilitation du site
Dérangement
Renforcementde la fonctionnalité de la
Dégradation des fonctionnalités écologiques
ripisylve en rive gauche
Préservation du milieu aquatique
Déconstruction de l’ouvrage existant
Destruction potentielle d’individus
depuis les berges
Destruction et modification d’une partie de
Adaptations ponctuelles du chantier en
Petit Gravelot Charadrius
l’habitat fonctionnel de l’espèce
Faible
faveur du Petit Gravelot
dubius
Dérangement
Limitation de l’emprise du projet
Dégradation des fonctionnalités écologiques
Suivi
Réhabilitation du site
Préservation du milieu aquatique
Guêpier d’Europe Merops
Déconstruction de l’ouvrage existant
Faible
Destruction de linéaires de berges
apiaster
depuis les berges
potentiellement favorables pour cette espèce
Limitation de l’emprise du projet
Dérangements potentiels
Hirondelle de rivage Riparia
Suivi
Faible
riparia
Réhabilitation du site
Tableau 50 : Evaluation des incidences résiduelles pour les habitats et les espèces d’intérêt communautaire
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Faible
Mai 2015/Page 327 sur427
Incidences
résiduelles
Non
significatif
Non
significatif
Non
significatif
Non
significatif
Non
significatif
Non
significatif
CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.4.2 Incidences cumulatives avec d’autres projets sur le site Natura
2000
En application de l’article L. 414-4 du Code de l’Environnement, chapitre IV, section I, la liste des projets
présents dans un périmètre géographique pertinent à prendre éventuellement en compte au titre des
impacts cumulés est récupérée sur le site de la DREAL PACA. Ils intéressent essentiellement les projets
qui ont fait l’objet d’un document d’incidences au titre de l’article R. 214-6 sur les même sites Natura
2000 et sur lesquels les services de l’Autorité Environnementale se sont prononcés.
Au regard de la localisation du projet d’aménagement de reconstruction du pont de Manosque (RD 907),
le tableau ci-dessous liste les projets référencés sur le site de la DREAL PACA
(http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/avis-de-l-autorite-r1204.html)
-
ayant fait l’objet d’un avis de l’autorité environnementale en 2012 et 2015 sur les communes de
Manosque, Valensole et Gréoux-les-Bains depuis 2012 jusqu’à ce jour (mai 2015)
-
concernant eux aussi les sites Natura 2000 relatifs à la Durance. Les projets à proximité de la
Durance sur les communes de Villeneuve et Oraison (soit en amont du projet) sont également
pris en compte.
Projets ayant fait
l’objet d’un avis de
l’Autorité
environnementale
Porteur du projet
Travaux de
défrichement liés au
renforcement de la
digue des
Buissonnades
Commune d’Oraison
Centrale
photovoltaïque de
Vallongue nécessitant
un défrichement
Solaire direct
Centrale
photovoltaïque du
Coteau de Rousset
nécessitant un
défrichement
Solairedirect
Référence
de l’avis et
date
d’émission
Commune(s)
concernée(s)
Etude milieu
naturel mise
à disposition
/ consultée
AE projet 2013-10-26
02 février
2015
Oraison
Non
SCADEUEE/Th2014111
04 décembre
2014
SCADEUEE/Th2014112
04 décembre
2014
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Gréoux les
Bains
Gréoux les
Bains
Espèces protégées identifiées
Flore / habitats
remarquables :
Incidences cumulatives
Faune :
Absence d’observation de l’autorité
environnementale émise dans le
délai imparti de 2 mois
Non évaluables
Dossier
CNPN
consulté
Ophrys de
Bertoloni et
Violette de
Jourdan
Habitats
d’intérêt
communautaire
essentiellement
forestiers et
thermophiles
Engoulevent
d’Europe, Alouette
lulu, Bruant ortolan,
Pie-grièche
écorcheur, Arbres
gîtes favorables aux
chiroptères
arboricoles,
Laineuse du
prunellier, Damier
de la succise, Grand
capricorne
Non.
Ce projet est localisé à environ
4 km à l’est du pont de
Manosque, au sein des coteaux
boisés, à la limite avec le
plateau de Valensole. Les effets
résiduels de ce projet sont
qualifiés de non significatifs
pour les espèces d’intérêt
communautaire
Dossier
CNPN
consulté
Molinie tardive,
Gagée des
champs
Habitats
d’intérêt
communautaire
essentiellement
forestiers et
thermophiles.
Pelouses
thermophiles
Engoulevent
d’Europe, Alouette
lulu, Arbres gîtes
favorables aux
chiroptères
arboricoles,
Laineuse du
prunellier, Damier
de la succise, Grand
capricorne
Oui.
Ce projet est localisé à environ
3 km au sud-est du pont de
Manosque, au sein des coteaux
boisés. Les effets cumulés
concernent uniquement les
chiroptères. Pour le reste des
groupes les cortèges identifiés
différent fortement (espèces
aquatiques et ripisylvatiques
versus espèces thermophiles
de milieux boisés ou ouverts).
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Projets ayant fait
l’objet d’un avis de
l’Autorité
environnementale
Porteur du projet
Projet d’exploitation
d’une carrière
alluvionnaire
Eiffage Travaux
Publics Méditerranée
Projet d’extension de
la station d’épuration
de Manosque
ville de Manosque
Référence
de l’avis et
date
d’émission
064.0959
14 mai 2014
SBEP-SBa2012-713
26 novembre
2012
Commune(s)
concernée(s)
Villeneuve
Manosque
Etude milieu
naturel mise
à disposition
/ consultée
Non
Non
Espèces protégées identifiées
Flore / habitats
remarquables :
Incidences cumulatives
Faune :
Enjeux faunistiques
globalement
qualifiés de faibles,
excepté pour le
Bruant proyer
Canard colvert /
Peupleraie
Héron cendré /
noire et dense
Buse variable /
présente
Hirondelle de rivage
/ Milan noir
Pas d’information précise dans l’avis de
l’AE (étude d’impact insuffisante
nécessitant des compléments pour
apprécier les enjeux de biodiversité,
notamment sur l’avifaune et les
insectes)
Aucune espèce
végétales
protégée ou
patrimoniale
Non.
Ce projet est localisé à l’ouest
de l’A51, dans une zone
agricole
La connaissance locale de
Naturalia permet néanmoins
d’avancer que les incidences
résiduelles sur les taxons cités
ne seront pas significatives et
notables à l’échelle des
populations de la ZPS et de la
ZSC (absence des espèces ou
très faible représentativité).
Deux espèces mentionnées listées au
FSD dz la ZPS La Durance : l’Outarde
Les espèces touchées par le
Projet d’exploiter une
canepetière Tetrax tetrax et l’Alouette
projet d’exploitation de carrière
carrière aux lieux dits
calandre Melanocorypha calandra.
SPR-2014ne sont pas susceptibles d’être
Gréoux-les« Pontoise et
N°629
Non
rencontrées aux abords du pont
Un
dossier
de
demande
de
dérogation
Bains
l’Abattoir »
19 mai 2014
dit « dossier CNPN » a du être élaboré. de Manosque. Aussi il n’y a pas
d’incidences cumulatives entre
SARL JEC
L’aboutissement de l’instruction de ce
ces deux projets.
dossier conditionnera l’autorisation ou e
refus du projet d’exploiter cette carrière.
Tableau 51 : Récapitulatif des projets pris en compte pour l’analyse des incidences cumulatives
Au regard des informations disponibles dans les différents avis de l’autorité environnementale sur les
communes de Manosque, Gréoux-les-Bains et Valensole, seuls six projets susceptibles d’avoir des
incidences sur les sites ZPS et ZSC « La Durance » ont fait l’objet d’un avis depuis 2012. L’un
d’entres eux est susceptible d’entrainer des incidences cumulées vis-à-vis du projet de
reconstruction du pont de Manosque. Il s’agit du projet de construction de centrale photovoltaïque
au niveau des coteaux du Rousset, porté par la société Solairedirect (qui porte également un second
projet similaire dans le secteur). Ce dernier va en effet entraîner :
-
-
-
la suppression d’arbres gîtes potentiels  pas d’amplification significative des impacts puisque
pour le projet de reconstruction du pont de Manosque les 5 arbres potentiellement favorables
ont été contrôlés et qu’aucune trace de présence de chauves-souris n’a été mise en évidence.
Le dossier CNPN élaboré dans le cadre du projet de parc photovoltaïque mentionne un « risque
modéré pour le maintien au niveau local des espèces de chauves-souris forestières » (à savoir :
Murin de Daubenton, Murin de Natterer, Oreillard gris, Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl,
Pipistrelle de Nathusius, Pipistrelle pygmée).
la suppression de territoires de chasse avérés  aux abords du pont de Manosque l’attrait de
ces territoires pour la chasse est fortement réduit par les nombreuses infrastructures (zones
d’activités, routes…) ;
une atteinte aux continuités forestières et semi-ouvertes cumulée entre les deux projets de
construction de parcs photovoltaïques (Vallongue et coteau du Rousset)  cet impact est réduit
par l’adaptation du parti d’aménagement qui, dans chacun des cas, préserve les principaux
corridors. De plus une mesure compensatoire, commune aux deux projets, prévoit la
préservation et la mise en vieillissement des espaces boisés (chênaie) adjacents aux parcs
photovoltaïques.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Les principaux impacts imputables au projet de construction d’une centrale photovoltaïque vis-à-vis
des chiroptères ne sont pas de nature à amplifier les incidences du projet de reconstruction du pont
de Manosque qui affecte quand à lui essentiellement des habitats ripisylvatiques qui constituent un
axe majeur de déplacement. Bien que des incidences cumulées soient attendues, la fragilisation du
corridor durancien ne sera pas augmentée par cet autre aménagement.
En revanche, plusieurs projets sont en cours de réalisation à proximité et ne bénéficient pas pour
l’heure d’avis de l’autorité environnementale. Ils sont listés ci-après :
Projet
Commune(s)
concernée(s)
Porteur de
projet
Confortement
de la digue de
protection
contre les crues
de la Durance
de la Zone
Industrielle
Saint-Maurice
Manosque
Syndicat Mixte
d’Aménagement
de la Vallée de
la Durance
(SMAVD)
Etude d’impact
Evaluation des
incidences
Natura 2000
RD907
Aménagement
de l’entrée sudest de
Manosque
Manosque
Conseil
Départemental
04
Société du
canal de
Provence (SCP)
Rénovation et
rationalisation
du schéma
d’alimentation
des réseaux
sous pression
Manosque
Travaux
d’évitement de
la capture des
plans d’eau des
Buissonnades
Oraison
Syndicat Mixte
d’Aménagement
de la Vallée de
la Durance
(SMAVD)
Dossier en
cours
Espèces protégées identifiées
Flore / habitats
Faune :
remarquables :
Impacts résiduels /
incidences résiduelles du
projet
Impact résiduel pour les
peupleraies noires sèches
duranciennes et la Tulipe
sylvestre : démarche
compensatoire envisagée.
Pas d’incidence résiduelle
significative de ce projet visà-vis de la faune (et
notamment Milan noir ou
chiroptères) donc pas
d’incidence cumulée
concernant la faune.
Tulipe sauvage/ Peupleraies
noire sèches méridionales
Milan noir / Guêpier
d’Europe
Lézard vert / Lézard des
murailles / Couleuvre de
Montpellier
Pipistrelles sp. / Sérotine sp.
/ Noctule sp.
Etude d’impact
Evaluation des
incidences
Natura 2000
Aucun
Diane, Chevêche d’Athéna,
Minioptère de Schreibers /
Murin à oreilles échancrées /
Petit murin / Pipistrelle
pygmée
Aucuns. Pas d’impact
résiduel significatif pour ce
projet
Diagnostic
écologique
Evaluation
simplifiée des
incidences
Natura 2000
Gagea villosa
Forêts alluviales à saule et
peuplier blanc / Boisements
de Chêne vert et de chêne
pubescent du mésoméditerranéen supérieur /
Prairies de fauches de basse
altitude
Diane / Damier de la
succise,
Crapaud calamite / Rainette
méridionale
Barbastelle d’Europe / Petit
rhinolophe
Petit-duc scops
Non connus à ce stade de
l’étude
Complexe d’habitats Forêtsgaleries à Salix alba et
Populus alba et Forêts
alluviales à Alnus glutinosa et
Fraxinus excelsior (code
Natura 2000 : 92A0).
Nitelle hyaline / Grande
Naïade / Zannichélie des
marais
Milan noir / Martin-pêcheur
d’Europe / Petit Gravelot /
Guêpier d’Europe / Pic
épeichette
Petit rhinolophe / Petit murin
/ Minioptère de Schreibers /
Murin de Capaccini
Agrion de Mercure / Diane /
Sphinx de l’Argousier
Coronelle girondine / Lézard
vert / Lézard ocellé
Apron / Blageon / Toxostome
Aucuns. A priori, pas
d’impact résiduel significatif
pour ce projet
Etude d’impact
Dossier Loi sur
l’Eau
Tableau 52 : Récapitulatif des projets connus à proximité du pont de Manosque mais n’ayant pas encore fait
l'objet d'un avis de l'autorité environnementale
Enfin, il est à noter qu’un projet de carrière est actuellement à l’étude, côté Valensole (en amont rive
gauche du pont). Les études réglementaires sont en cours et n’ont pour l’heure, pas été déposées à
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
l’instruction. En l’absence de document finalisé, l’évaluation des éventuels effets cumulés ne peut être
engagée.
A retenir : Des incidences cumulées sont avérées entre le projet de reconstruction du pont de Manosque
et deux projets :
-
-
le confortement de la digue de protection contre les crues de la Durance de la Zone Industrielle
Saint-Maurice envisagée par le SMAVD. Ils concernent un habitat d’intérêt communautaire :
Forêts galeries à Salix alba et Populus alba (Code EUR : 92A0-3).
la construction d’un parc photovoltaïque au niveau des coteaux de Rousset, projet porté par
Solairedirect. Les effets cumulés concernent une atteinte à des corridors empruntés par des
espèces communes de chiroptères (annexe IV de la Directive Habitats) mais ne sont pas de
nature à amplifier les incidences évaluées précédemment.
Pour le reste des projets, il n’y a pas d’incidences cumulées ou alors, ces dernières ne sont, pour l’heure,
pas évaluables.
6.4.3 Compatibilité du projet avec les Objectifs de conservation du
DOCOB
Le DOCOB des sites Natura 2000 « La Durance » a été pris en compte dans cette analyse. En
particulier, l’objectif n°2 (conserver la fonction corridor) a fait l’objet d’une grande attention. Pour
rappel cet objectif est décliné en 4 sous-objectifs opérationnels :
réduire l’effet des barrières transversales ;
renforcer l’intérêt du système ripisylvatique et des zones tampons associées ;
conserver un réseau de zones humides à vocation écologique, en particulier pour la
migration et l’hivernage des oiseaux ;
augmenter le débit d’eau permanent dans le cours d’eau.
Aussi tout doit être mis en œuvre afin de préserver et conserver la fonction corridor et réduire
l’effet de la barrière transversale que constitue la RD907 au niveau du franchissement de la
Durance (infrastructure d’ores et déjà existante). C’est en ce sens qu’ont été élaborées toutes les
mesures d’insertion proposées. Pour rappel et compléments d’information :
1. Préservation de la trame bleue (milieu aquatique) :
Une fois installée, le pont aura un impact très faible sur le cours d’eau (faciès d’écoulement
semblables à l’état initial, continuité amont – aval assurée, débit et largeur des lits non modifiés).
Les piles de pont créeront probablement des remous et un creusement du fond autour d’elle mais
pas plus que la profondeur du chenal existant.
Aussi, les principales atteintes sont dues à la phase travaux. Les mesures préconisées visent
donc à assurer la continuité des milieux entre l’amont et l’aval durant le chantier (chenal de
dérivation de la Durance avec une hauteur d’eau supérieure à 20 cm), ainsi qu’à prévenir toute
atteinte indirecte sur les milieux aquatiques (prise en compte des risques de pollution, du taux de
matières en suspension…).
En outre, il s’agit de milieux relativement résilients puisque les perturbations engendrées par les
crues en sont une composante essentielle.
La fonction corridor du cours de la Durance ne sera donc pas altérer par le projet (sous réserve
de la mise en œuvre des mesures énoncées, chapitre 6.3).
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
2. Préservation de la trame verte (ripisylve) :
Concernant la trame verte et en particulier la ripisylve, la lecture paysagère montre une
hétérogénéité importante entre les deux rives. Sous l’influence de la commune de Manosque et
de l’autoroute A51, les boisements hygrophiles en rive droite connaissent une fragilisation de leur
état fonctionnel (interruptions fonctionnelles, influence d’aménagements à effet perturbant
comme l’A51, Z.I Saint-Maurice, carrière Unibéton, karting…). A contrario, l’intégrité de la
ripisylve en rive gauche est bien meilleure et assure très certainement une meilleure
qualité fonctionnelle. Or, le projet engendre une césure à cet endroit, de par le défrichement,
la création du nouveau pont ainsi que les enrochements prévus.
Aussi, les efforts se sont concentrés sur la réhabilitation de la fonctionnalité de la ripisylve en rive
gauche (cf. mesure A4) afin de préserver :
o Un habitat d’intérêt communautaire (Forêts-galeries à Salix alba et Populus alba – 92A0),
o Les fonctions écologiques qu’il assure (corridor de déplacement pour la faune,
notamment chauves-souris et oiseaux, zone refuge et de reproduction pour de
nombreuses espèces, protection naturelle des berges et ralentissement des vitesses
d’écoulement lors des crues, régulation de la nappe phréatique).
Bien qu’il s’agisse de systèmes dynamiques qui pourraient bien entendu se régénérer sans
intervention sous certaines conditions (dynamique fluviale : la crue arrache et la ripisylve reprend
naturellement) ; dans ce contexte, où le projet empiète sur toute la largeur de la ripisylve (sur une
longueur d’environ 80m) et provoque une césure, l’implantation de sujets locaux adultes est
préféré car elle présente plusieurs avantages :
o de très jeunes sujets ou des graines auront du mal à se développer. Sans interventions
extérieures, ces zones seront surtout des places de choix pour des espèces pionnières
et parmi elles de nombreuses espèces végétales exotiques envahissantes. Aussi les
mesures préconisées prévoient, outre la transplantation) un suivi de la cicatrisation des
couvertures végétales et le cas échéant un traitement curatif des espèces invasives ;
o La fréquentation de la zone, qui s’inscrit à la fois à proximité d’espaces urbanisés mais
également au sein d’une zone plus ou moins naturelle revêtant un attrait de loisir
(promenade, pêche…), peut fragiliser la régénération naturelle si elle n’est pas
matérialisée ;
o Une régénération rapide serait profitable aux oiseaux et chauves-souris.
Enfin, la transplantation est ici proposée car elle s’effectuera dans la zone alluviale de la Durance
où les formations géologiques qui affleurent correspondent à des alluvions récentes et modernes
(Fz) et a toutes les chances de fonctionner. La proximité géographique entre la zone source et la
zone d’accueil garantie ici l’équivalence écologique des contextes mésologiques.
L’objectif est de transplanter les arbres situés sous emprise chantier au sein d’un espace
favorable à leur développement et permettant d’améliorer rapidement la structure spatiale du
corridor ripisylvatique et ainsi conserver le rôle de corridor primordial pour les chiroptères et
l’avifaune. Aucune espèce ne devra être introduite. La reconstitution de la ripisylve doit se faire
uniquement à partir d’essences locales.
En complément, des boutures de peupliers noirs (à partir uniquement d’essences locales) seront
réalisées au tout début du chantier et mises en pépinière le temps des travaux (soit environ 2
ans). A l’issue des travaux, ces arbres en développement seront alors plantés pour obtenir une
densité plus importante et / ou pallier à la perte ou l’insuffisance de développement de certains
individus transplantés. Ainsi, l’emploi de différentes techniques offre des garanties
supplémentaires à la réussite de cette mesure.
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Tableau 53 : Schématisation du principe de la mesure A4
La présence des enrochements à l’aval nécessite l’acquisition d’une partie de la parcelle
agricole en rive gauche afin de recréer un cordon de ripisylve (surface à acquérir : 5 000 m²).
Le site d’accueil est donc issu de la conversion d’un verger de pommier situé en lisière de
l’actuelle ripisylve résiduelle au sud du pont en rive gauche. La transplantation s’effectuera dans
la zone alluviale de la Durance où les formations géologiques qui affleurent correspondent à des
alluvions récentes et modernes (Fz) et a toutes les chances de fonctionner. La proximité
géographique entre la zone source et la zone d’accueil garantie ici l’équivalence écologique des
contextes mésologiques.
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Tableau 54 : Localisation des aménagements provoquant une césure ainsi que la parcelle à acquérir
La fonctionnalité de la ripisylve sera rétablit en la déplaçant vers l’est. L’acquisition d’une
surface d’environ 0,5 ha de verger (les pommiers sont ici cultivés sur une surface d’environ 6,3
ha) sera nécessaire.
Au regard de toutes ces considérations, en particulier des mesures de réduction et
d’accompagnement, et sous réserve de leurs mises en œuvre, le projet apparaît
compatible avec les objectifs de conservation du DOCOB consulté.
Enfin, notons que l’objectif n°3 du DOCOB « Favoriser la fonction de réservoir de biodiversité »
comprend un volet « lutter contre les espèces invasives ». La définition de la mesure A1 s’appui
en partie sur la réalisation de cet objectif.
6.4.4 Recherche de solution alternative - Mesures compensatoires
Les mesures compensatoires sont définies au titre de l’article L. 414-4 du Code de
l’environnement.
« Dans le cadre d’une étude d’évaluation des incidences, on ne parle de mesures compensatoires
que lorsqu’il existe des impacts résiduels non réductibles qualifiés « d’effets notables
dommageables » sur l’état de conservation des espèces et des habitats du site N ATURA 2000. Si
des impacts résiduels existent et qu’ils ne sont pas jugés « notables » aucune mesure
compensatoire ne doit être proposée au titre de l’article L. 414-4 du code de l’environnement.
Dans le cas où des impacts résiduels notables subsistent on ne peut envisager de proposer des
mesures compensatoires que si les 2 conditions suivantes sont réunies :
o il n’existe aucune alternative possible pour le projet ;
o le projet se réalise pour des raisons impératives d’intérêt public majeur. »
Les mesures compensatoires proposées doivent couvrir la même région biogéographique et
privilégier une compensation in-situ, viser, dans des proportions comparables, les habitats et
espèces subissant des effets dommageables, assurer des fonctions écologiques comparables à
celles du site et définir clairement les objectifs et les modalités de gestion de manière à ce que
les mesures puissent contribuer effectivement à la cohérence du réseau NATURA 2000.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
A l’issue de la présente évaluation des incidences sur les sites NATURA 2000 ZPS et ZSC «la
Durance» et compte tenu des mesures de suppression et de réduction proposées, le niveau
d'incidence résiduelle est estimé nul à négligeable. Pour cette raison, et moyennant le
respect des mesures d'insertion préconisées, la définition de mesures compensatoires
n'apparaît pas nécessaire.
6.4.5 Conclusion sur la compatibilité du projet avec la démarche Natura
2000
Le projet porté par le Département des Alpes-de-Haute-Provence, sur la commune de Manosque,
dans le contexte Natura 2000 décrit précédemment, n’est pas susceptible d’engendrer des
incidences significatives sur les espèces et habitats ayant motivé la désignation de la ZPS « La
Durance » et de la ZSC « La Durance ».
Le projet s’inscrit pourtant à l’intérieur de ces périmètres mais la stricte mise en œuvre des
différentes mesures proposées dans ce document assurera la compatibilité du projet vis-à-vis
des espèces et des habitats communautaires ainsi que des objectifs de conservation énoncés
dans le Document d’objectif.
L’opérateur de ces deux sites Natura 2000 (le SMAVD) a été contacté et précise qu’il porte
notamment un intérêt aux terrasses sèches ouvertes qui ont tendance à disparaitre (habitat
absent de l’aire d’étude) alors que la ripisylve gagne quant à elle du terrain à l’échelle du site.
Considérant son rôle fonctionnel, sa régénération est préconisée en rive gauche et nécessitera
l’acquisition de moins d’environ 5000m² de vergers, à l’aval du pont.
Au terme de cette évaluation, il apparaît donc que les incidences prévisibles ne seront pas
de nature à porter atteinte à la conservation des espèces et habitats d'intérêt
communautaire pour lesquels ces sites Natura 2000 ont été créés au titre de la Directive
Oiseaux et de la Directive Habitats.
Notons enfin, qu’une demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées
est également faite en parallèle de cette procédure.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
6.5 Le milieu humain
6.5.1 La population, évolution, logement, emplois et activités
économique, infrastructures et déplacements
 Les incidences
Le projet consiste en la reconstruction d’un pont existant. Le nombre de voie reste le même, seule
une voie verte est intégrée.
Il est à noter que le pont de Manosque est le seul franchissement de la Durance sur une trentaine
de kilomètres. Les incidences de sa reconstruction sont donc globalement positives.
Les effets positifs, directs, permanents, et à long terme concernent :
- principalement l’amélioration de la sécurité des déplacements,
- la prise en compte et la sécurisation des modes doux (création d’une voie verte). Le projet
participe ainsi favorablement au développement des déplacements doux, au titre des
loisirs comme au titre des déplacements quotidiens.
En ce sens, le projet va conforter le dynamisme démographique et économique du territoire par
la mise en place d’un axe plus sécurisé en améliorant le confort des usagers et en diversifiant les
modes de transport.
Au niveau du bâti et des activités, il n’y aura pas d’incidence. En effet, le projet n’entraîne pas de
destruction de bâti et la ZAC St Maurice ne sera pas affectée.
Les effets négatifs directs à court terme et temporaires sont les impacts liés au chantier tels
que : l’augmentation de camions et d’engins de chantier, le bruit et la poussière.
Les aménagements projetés (réalisation de l’ouvrage et installations de chantier) seront
générateurs de nuisances pour les riverains lors de la phase de travaux.
Les nuisances principales seront liées au bruit des engins de chantier. Toutefois les habitations
étant situées à plus de 500 m du projet, les nuisances resteront limitées (voir paragraphe
« l’appréciation de l’impact acoustique »).
La réalisation des travaux entraînera également l'émission de poussières, induite par les travaux
de terrassement, ou encore par les passages et les manœuvres des engins de chantier.
Cependant, ces effets seront temporaires et des mesures de réduction seront prises. Il est à noter
que le pont étant reconstruit à l’amont immédiat, la circulation sur le pont actuel sera maintenue
pendant toute la durée des travaux.
Quand le nouvel ouvrage sera terminé, la circulation pourra être basculée et l’ouvrage actuel sera
déconstruit.
Les effets du projet sur le développement de l’urbanisation
Le projet est la reconstruction du pont de Manosque, il n’y a donc pas d’incidence notable à
attendre.
 Mesures de réduction en phase travaux
La prise en compte de l’environnement durant les travaux fera l’objet de mesures inscrites dans
les dossiers de consultations des entreprises et dans les marchés. Les entreprises auront donc
à les respecter et devront s’engager sur le respect des prescriptions à mettre en œuvre.
Les arroseuses seront présentes sur le chantier, afin, si nécessaire, d’humidifier l’ensemble des
pistes de manière à éviter l’envol des poussières, préjudiciables aux habitants, aux personnels
et aux cultures voisines.
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Reconstruction du pont de Manosque
Les horaires de chantier seront établis de manière à ne pas altérer la quiétude des riverains (va
et vient des camions). Le travail de nuit et le week-end sera dans la mesure du possible évité.
Toutes les précautions seront prises afin de limiter des nuisances sonores inévitables pendant le
chantier. Un matériel homologué et en bon état, notamment en ce qui concerne le bruit et les gaz
d’échappement sera utilisé.
Les éléments remarquables (pins maritimes) devront être protégés physiquement afin d’éviter
toute altération.
6.5.2 La desserte en réseaux :
L’ouvrage actuel compte :
- une ligne haute tension aérienne
- et un câble dit « fort trafic » pour les communications électroniques.
Toutes les mesures nécessaires seront prises afin que le chantier ne cause aucun dommage à
ces ouvrages.
Le projet n’aura donc pas d’incidence.
Le rétablissement des réseaux devra être effectué en prenant toutes les précautions et les
mesures transitoires nécessaires afin de ne pas perturber les riverains.
Le projet prévoit de faire passer une canalisation apportant l’eau de la Société du Canal de
Provence (eau brute du Verdon) qui servira à alimenter en eau brute la future station de traitement
d’eau potable de Manosque. En effet, la station de traitement de Pré Combo, qui permet
actuellement de produire 40 % de l’eau potable de Manosque est obsolète. Elle sera remplacée
à terme par une nouvelle station de traitement alimenté en eau par la SCP.
Cette canalisation du Canal de Provence sera mise en place sur le nouveau pont ; l’ouvrage
existant ne pouvant pas supporter une telle charge supplémentaire (850kg/ml).
A terme, ce raccordement permettra de sécuriser l’alimentation en eau de Manosque avec une
nouvelle ressource. Elle permettra de compléter, voire de se substituer, aux forages du champ
captant. Le projet aura donc des effets positifs sur l’alimentation en eau potable de Manosque.
Le projet aura donc des effets positifs sur l’apport d’eau potable.
6.5.3 La situation foncière
Les effets négatifs directs, permanents, à moyen et long terme concernent les effets sur les biens
matériels. En effet, l’emprise du projet située sur des parcelles de terrains privées nécessitera
des acquisitions.
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Reconstruction du pont de Manosque
Commune
Manosque
Manosque
Valensole
EP
Section
n°
m²
Dénomination du
propriétaire
Acquisition
Emprise projet
(m²)
EP 1
E
4314
2540
Etat ministère des
transports
à titre gratuit dans la cadre
de transfert domaine prive
de l’Etat
705 m²
cours d'eau
Domaine privé de
l'Etat en
application art.
556 du code civil
Selon évaluation de TGI
9985 m²
72975
Société civile
immobilière du
domaine de la
grande Fuste
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
1831 m²
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
26 m²
EP 2
EP 3
NC1
G
1236
Valensole
EP 3
G
2207
1069
Société civile
immobilière du
domaine de la
grande Fuste
Valensole
EP 4
G
1929
186
France Telecom
Valensole
EP 5
G
1930
233
Commune de
Valensole
Valensole
EP 5
G
2198
8354
Commune de
Valensole
Valensole
EP 6
NC2
cours d'eau
Valensole
EP 7
NC3
canal
Gréoux les
Bains
EP 8
F
55
18575
Gréoux les
Bains
EP 9
F
636
3823
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
19 m²
62 m²
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
8947 m²
?
2503 m²
?
435 m²
SCI Domaine de la
Tuilière
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
1839 m²
SCI Domaine de la
Tuilière
Selon évaluation France
Domaine avec indemnisation
de préjudice agricole
61 m²
DPF
Gestion ASA : à
confirmer
Tableau 55 : Acquisitions foncières
Remarque : Il est à noter que d'autres emprises seront nécessaires pour le besoin du chantier.
Les occupations temporaires de site feront l'objet d'AOT (Autorisation d'Occupation Temporaire)
avec remise en état des sites après travaux.
 Mesures compensatoires
Les acquisitions amiables seront favorisées. L’article L.123-24 du code rural sera appliqué.
Les parcelles de terrains situées sur l’emprise du projet seront acquises.
Dans tous les cas, les acquisitions conduiront à une indemnisation des propriétaires. Les
propriétaires et les occupants recevront une indemnisation conformément à l'évaluation France
Domaine. En cas de désaccord les indemnités seront fixées en application du code de
l'expropriation.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.5.4 Les documents de planification et urbanisme réglementaire
6.5.4.1 Les effets sur les PLU et POS
Les zonages des POS et PLU de Valensole, Manosque et Gréoux-les-Bains autorisent les
ouvrages, équipements et installations d’intérêt public. Certains les autorisent sous réserve d’une
intégration paysagère suffisante ou à condition qu’ils soient nécessaires aux services publics.
Le projet respecte ces conditions.
Aucune modification de document d’urbanisme local n’est à prévoir. Il ne sera donc pas
nécessaire de réaliser une mise en compatibilité des documents d’urbanisme.
6.5.4.2 Les effets sur le SCoT de la Région de Manosque
La construction du nouveau pont de Manosque est identifiée comme une infrastructure bénéfique
à la sécurisation et l’amélioration de l’accessibilité du territoire et plus précisément de la zone
d’activité des grandes terres.
Le projet est donc compatible avec le SCoT de la région de Manosque.
6.5.4.3 Les effets sur le SDAGE
Le projet du pont de Manosque intègre les orientations du SDAGE et cherche à répondre aux
objectifs fixés.
Voir Chapitre 9 la compatibilité du projet avec le SDAGE.
6.5.4.4 Les effets sur le Contrat de Rivière Val de Durance
Le projet du pont de Manosque intègre les orientations du Contrat de rivière Val de Durance et
cherche à répondre aux objectifs fixés.
Voir Chapitre 10 la compatibilité du projet avec le SDAGE.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.5.4.5 Les effets sur les servitudes
Impact
Phase
Durée
Niveau
d’impact
Mesures à entreprendre
Chantier
Temporaire
Faible
Obligation d’avertir le service compétent un mois à
l’avance pour tous travaux prévu par les propriétaires.
Exploitation
Permanent
Faible
Un libre accès de passage doit être maintenu pour les
agents de l’administration.
Chantier
Temporaire
Faible
Le maire ou préfet doit être informé de tous travaux
prévus aux abords de ces pins 4 mois avant l’exécution
de ces travaux.
Exploitation
Temporaire
et permanent
Nul
Servitudes
PT3
Servitudes
AC2
Servitudes
EL2
Chantier
Temporaire
et permanent
Faible
Exploitation
Chantier
Permanent
Temporaire
Forte
Respect du décret portant sur les zones submersible de
la Durance et de ne pas gêner le libre écoulement des
eaux.
nul
Le chantier n’est pas concerné par les servitudes du
PPI du champ captant. Toutefois, les mesures de
précaution prise pour limiter l’impact potentiel du
chantier sur la qualité des eaux va dans le sens de
cette protection
Le pont et la voirie de raccordement se trouvent en
dehors des limites du PPI du champ captant. Toutefois,
les aménagements de voirie pour la collecte et le
transfert vers le bassin de rétention sont favorables à la
protection de la ressource en eau
Servitudes
AS1
PPI
PPR
Exploitation
Permanent
nul
Chantier
temporaire
nul
Exploitation
permanant
nul
Chantier
temporaire
nul
Exploitation
permanant
nul
Servitudes
AS1
PPE
Informer en préfecture des travaux prévus dans la
zone. Possibilité de commencer les travaux 3 mois
après transmission en préfecture de la déclaration de
projet.
Respect du décret portant sur les zones submersible de
la Durance et de ne pas gêner le libre écoulement des
eaux.
(issus du
PPRN)
Servitudes
AS1
Néant
ASM /12581-Etude d’impact_V5
Le chantier n’est pas concerné par les servitudes du
PPR du champ captant. Toutefois, les mesures de
précaution prise pour limiter l’impact potentiel du
chantier sur la qualité des eaux va dans le sens de
cette protection
Le chantier se trouve à l’intérieur des limites du PPE. Il
n’y a pas de servitudes associées à cette zone.
Toutefois, les activités susceptibles de porter atteinte,
directement ou indirectement, à la qualité des eaux
souterraine, comme c’est le cas ici, devront avoir un
avis favorable de la part du CODERST.
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Reconstruction du pont de Manosque
6.5.5 Les risques
Les risques technologiques et industriels
Le projet est en dehors des périmètres de protection des installations classées pour la protection
de l’environnement (ICPE) et des établissements SEVESO.
Il n’aura donc pas d’impact.
Les risques de rupture de barrage
Le projet étant la reconstruction du pont de Manosque, le projet ne génère pas d’impact
supplémentaire.
Le risque de transport de matières dangereuses
Ils sont liés aux établissements GEOMETHANE et GEOSEL du fait de l’acheminement de gaz et
d’hydrocarbures par canalisations.
Le transport de marchandises se fait par la voie ferrée, l’A 51 et la RD 4096 présentant un risque
important dans la vallée de la Durance
Le pont de Manosque portant la RD907 n’aura donc pas d’impact sur ces transports.
6.5.6 L’appréciation de l’impact acoustique
 Phase chantier
Réglementation sur l’impact acoustique des chantiers
Aucune réglementation ne donne de limite chiffrée concernant l’impact acoustique d’un chantier
sur le voisinage. Cependant, des objectifs de limitation de la contribution sonore au droit des
habitations riveraines peuvent être définis lors du permis de construire.
Le maitre d’œuvre doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour limiter les nuisances
acoustiques et vibratoires.
Il est néanmoins intéressant de se référer au guide réalisé par le Conseil National du Bruit (CNB)
concernant les « Bruits de chantiers - Missions incombant aux acteurs d’une opération de
construction pour limiter les nuisances » (voir annexe 3).
L’environnement autour du projet
Les premières habitations (situées au niveau du point P2) sont à plus de 500 mètres de la zone
de chantier du futur pont.
P1
P2
Cette distance permet de limiter l’impact acoustique du chantier.
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Reconstruction du pont de Manosque
De plus, l’environnement sonore au niveau du point P2 est très influencé par le trafic routier sur
les RD907, RD4 et RD6. Le niveau sonore, pour les façades exposées au bruit routier, est de
l’ordre de 63 dB(A) en période de jour et de 53 dB(A) en période de nuit. Ces niveaux sonores
sont relativement élevés ce qui permettra de « masquer » l’impact acoustique du chantier.
L’environnement autour du point P1 ne présente pas de sensibilité particulière au bruit de
chantier.
Les contraintes acoustiques pour le chantier du pont de la Durance sont donc restreintes
au niveau des habitations riveraines. Toutefois, le chantier devra respecter l’arrêté du 22
mai 2006 relatif aux émissions sonores des matériels destinés à être utilisés à l’extérieur
des bâtiments (voir paragraphe suivant).
Arrêté associé aux bruits de chantier
L’arrêté du 22 mai 2006 sur les émissions sonores des matériels destinés à être utilisés à
l’extérieur des bâtiments, donc le matériel de chantier entre autres, impose les valeurs maximales
suivantes selon le type de matériel :
(1)
- La puissance électrique Pel est égale :
. pour les groupes électrogènes de soudage, au courant de soudage conventionnel multiplié par le voltage de charge
conventionnel pour la plus faible valeur du taux de travail donnée par le fabricant ;
. pour les groupes électrogènes de puissance, à l’énergie primaire selon la norme NF ISO 8528-1, (sept 1994, point
13.3.2)
(2) Le niveau de puissance acoustique admissible est arrondi au nombre entier le plus proche (pour moins de 0,5, à l’entier
inférieur ; pour 0,5 ou plus, à l’entier supérieur).
(3) Les niveaux de puissance acoustique admissibles prévus pour la phase 2 ne sont pas applicables aux types de
matériels suivants :
. rouleaux compacteurs à conducteur à pied ;
. plaques vibrantes (> 3 kW) ;
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
. pilonneuses vibrantes ;
. bouteurs (sur chenilles d’acier) ;
. chargeuses (sur chenilles d’acier > 55 kW) ;
. chariots élévateurs en porte-à-faux à moteur à combustion interne ;
. finisseurs équipés d’une poutre lisseuse comportant un dispositif de compactage ;
. brise-béton et marteaux-piqueurs à main à moteur à combustion interne (15 < m < 30) ;
. tondeuses à gazon, coupe-gazon/coupe-bordures, à l’exception des matériels dont la largeur de coupe est comprise
entre 50 cm et 70 cm (50 < L 70).
Les niveaux de puissance acoustique admissibles prévus pour la phase 1 restent applicables à ces types de matériels.
(4) Les niveaux de puissance acoustique admissibles des grues mobiles monomoteurs prévus pour la phase 2 sont
applicables à compter du 3 janvier 2008. Les niveaux de puissance acoustique admissibles prévus pour la phase 1 restent
applicables à ce type de matériels jusqu’à cette date.
Mesures de réduction générales
Parmi les mesures pouvant être mises en œuvre par les entreprises signataires pour réduire les
nuisances sonores à la source et protéger les ouvriers :
 Etablir un planning prévisionnel mettant en évidence les phases de chantier les plus
bruyantes afin de permettre au maître d’ouvrage de faire une information préventive
auprès des riverains
 Utiliser des engins insonorisés ou des engins électriques plutôt que des engins
pneumatiques
 Utiliser des véhicules en règle avec le passage aux mines
 Eviter les reprises au marteau piqueur sur du béton sec, les chutes de matériels
 Prévoir des réservations suffisantes permettant d'éviter les percements ultérieurs
 Limiter les découpes de matériaux sur le chantier et favoriser les assemblages préalables
en atelier
 Mettre en place un plan d'utilisation des engins bruyants
 Eviter les comportements individuels inutilement bruyants : utiliser par exemple des
talkies-walkies pour communiquer afin d’éviter les cris et sifflements
 Réduire la propagation et les phénomènes de réverbération des bruits, positionner
judicieusement les postes fixes bruyants
 Utiliser les baraquements ou les zones de stockage comme écran acoustique
 Sensibiliser les ouvriers aux atteintes irréversibles des bruits de chantiers sur leur
capacité auditive, en collaboration avec la médecine du travail
 Généraliser le port de protections individuelles, surtout pour les ouvriers travaillant en
poste fixe
 En phase d’exploitation
Définition de la modification ou transformation significative d’infrastructure
Au sens des articles 2 et 3 du décret n°95-22 du 9 janvier 1995, on parle d’une modification ou
transformation significative d’une infrastructure existante lorsque :
- des travaux doivent être réalisés sur l'infrastructure concernée,
- les travaux induisent une augmentation des niveaux sonores à terme supérieure à
2 dB(A) par comparaison entre la situation sans et avec aménagement.
Les travaux suivants sont exclus de la définition d’une modification ou transformation
significative :
- travaux de renforcement de chaussée, de requalification ou de mise en sécurité des voies
routières,
- aménagements ponctuels de voies routières ou aménagements de carrefours non
dénivelés.
Lors d'un aménagement sur place, la réglementation impose de comparer les niveaux sonores
avec un trafic à terme avec et sans aménagement, afin de déterminer s'il y a ou non
transformation significative.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Arrêté du 5 mai 1995 relatif au bruit routier - Cas d’une construction de voie nouvelle
Les niveaux sonores maximaux admissibles varient selon l’usage des locaux exposés au bruit,
la nature du projet d’aménagement et du bruit ambiant préexistant.
Les seuils maximaux admissibles sont prescrits par l’article 2 de l’arrêté du 5 mai 1995 :
Pour les bâtiments de logements situés en zone modérée (cas du point P2), la contribution
acoustique admissible pour une voie nouvelle est présentée dans le tableau suivant :
Bruit ambiant existant avant travaux
(toutes sources) en dB(A)
LAeq
LAeq
(6h-22h)
(22h-6h)
< 65
< 60
Type de
zone
Modérée
Contribution sonore maximale admissible
de l’infrastructure nouvelle en dB(A)
LAeq
LAeq
(6h-22h)
(22h-6h)
60
55
Evolution du trafic routier – Horizon 2030
L’hypothèse d’évolution du trafic à l’horizon 2030 porte sur une augmentation de 25% du nombre
de véhicule par rapport aux relevés de trafic réalisés en 2010 et 2013.
Impact acoustique du projet
 Environnement à proximité du projet – Point P1
L’environnement à proximité du projet (au niveau du point P1) ne présente pas d’habitation, de
locaux sensibles ou de bureaux. Il en résulte que la contribution acoustique du nouveau pont
n’est pas soumise aux valeurs indiquées dans l’arrêté du 5 mai 1995 relatif au bruit routier – Cas
d’une construction nouvelle.
 Environnement éloigné du projet – Point P2
Les premières habitations sont situées à environ 500 mètres du futur pont (point P2).
L’environnement à cet endroit est principalement influencé par le trafic routier sur les RD907,
RD4 et RD6 situées à proximité.
Il en résulte que l’impact acoustique sur la voie nouvelle (pont) sera imperceptible en comparaison
de l’impact acoustique du trafic routier à proximité.
Le pont est considéré comme une nouvelle voie et non comme une modification d’infrastructure
car les travaux ne sont pas réalisés sur l’ouvrage existant. L’article 2 du décret n°95-22 du 9
janvier 1995 (Définition de la modification ou transformation significative d’infrastructure) n’est
donc pas strictement applicable.
Cependant, il est à noter qu’une augmentation du trafic routier de 25 % sur les axes de circulation
engendre une augmentation du niveau acoustique dans l’environnement d’environ 1 dB(A) (ce
qui est imperceptible à l’oreille humaine).
L’évolution du niveau sonore à terme (horizon 2030) avec ou sans aménagement (nouveau pont)
est donc :
- De 1 dB(A) si l’augmentation du trafic routier sur ces axes (+25%) est uniquement due à
la création du nouveau pont.
- De 0 dB(A) si l’augmentation du trafic routier sur ces axes (+25%) est due à une évolution
normale des conditions de circulation.
Rénovation de la chaussée
Le revêtement de chaussée va être rénové.
En définitive, la nouvelle chaussée permettra de réduire sensiblement l'impact acoustique du
trafic routier grâce à une diminution des bruits de contact roues-chaussée. Cette diminution du
niveau sonore sera d'autant plus effective aux abords des ronds-points de part et d'autre du pont
En effet, pour les vitesses inférieures à 70 km, le bruit de contact roue-chaussée prédomine sur
les bruits d'aérodynamisme (bruit prépondérant pour des vitesses supérieures à 70km/h) et sur
le bruit du moteur (bruit prépondérant pour des vitesses de circulation inférieur à 20 km/h).
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Reconstruction du pont de Manosque
Synthèse
L’environnement à proximité immédiate du projet du futur pont ne contient pas d’habitations, de
bâtiments sensibles ou à usage de bureaux dans un rayon de 500 mètres. Il en résulte que
l’impact acoustique dû au trafic routier sur le pont n’est soumis à aucune réglementation.
Les premières habitations, situées à environ 500 mètres du pont (point P2), ont un environnement
sonore principalement influencé par les trafics routiers situés à proximité (RD907, RD4 et RD6).
Il en résulte que le trafic routier sur le pont sera imperceptible en comparaison des contributions
acoustiques des autres infrastructures.
Il est à noter également que l’augmentation du trafic routier pris comme hypothèse pour l’horizon
2030 (+25 % du trafic routier mesuré en 2010) engendrera une augmentation d’environ 1 dB(A)
dans l’environnement sonore ; ce qui est inférieure au seuil de 2 dB(A) permettant de définir si
une modification d’une voie existante est significative ou non.
De plus, la rénovation de la chaussée permettra de réduire sensiblement les bruits de contact
roues-chaussée pour des vitesses de circulation réduites ; ce qui sera le cas aux abords des
ronds-points où se situent les premières habitations.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.6 Les effets du défrichement
Afin de réaliser le projet, il sera nécessaire de déboiser 10 863 m² dont :
-
3382 m² sur des domaines privés,
-
3393 m² sur le domaine public de l’état,
-
4088 m² sur le domaine public fluvial. Il est à noter que sur la parcelle de 1424 m², en
amont du pont (rive gauche), seul les arbres de haut jet seront supprimés afin d’éviter de
créer des embâcles aux premières crues.
Figure 161 : Localisation des zones déboisées (voir en annexe 7 la carte à l’échelle 1/2000)
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
Commune
Manosque
Valensole
EP
Section
EP 2
n°
NC1
EP 3
G
m²
EP 5
Valensole
EP 6
Valensole
EP 7
Gréoux les
Bains
EP 8
G
F
Gréoux les
Bains
Emprise
défrichement
(m²)
Selon évaluation de TGI
4296 m²
Société civile
immobilière du
domaine de la
grande Fuste
Selon évaluation France Domaine
avec indemnisation de préjudice
agricole
903 m²
Département des
Alpes de Haute
Provence
-
39 m²
Commune de
Valensole
Selon évaluation France Domaine
avec indemnisation de préjudice
agricole
1025 m²
Domaine privé de
l'Etat en application
cours d'eau
art. 556 du code
civil
1236
72975
Valensole
Valensole
Acquisition
Dénomination du
propriétaire
2198
8354
NC2
cours d'eau
DPF
?
1938 m²
NC3
canal
Gestion ASA : à
confirmer
?
272 m²
55
18575
SCI Domaine de la
Tuilière
Selon évaluation France Domaine
avec indemnisation de préjudice
agricole
1142 m²
NC4
cours d'eau
DPF
?
1248 m²
TOTAL
10 863
6.6.1 Les effets sur le milieu physique
Le défrichement n’aura aucun effet :
-
sur le climat,
-
et sur les sols. Les zones qui sont défrichées seront soit recouvertes de la route ou du
talus routier, soit il sera mis en place des enrochements. Les risques d’érosion et de
glissement de terrain sont donc nuls.
Le défrichement étant réalisé pendant la phase travaux de la recontruction du pont, il n’entrainera
pas de nuisances sonores ou visuelles supplémentaires.
Lors de la modélisation hydraulique, le défrichement a été pris en compte. Il a été montré dans
les effets sur les eaux superficielles que le risque d’inondation n’était pas agravé par le projet.
Le risque d’incendie n’est pas agravé puisque la route est déplacée.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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Reconstruction du pont de Manosque
6.6.2 Les effets sur le milieu naturel

Nature des impacts
Le défrichement de parcelles boisées va entraîner divers impacts sur les habitats naturels, les
espèces animales (et leurs habitats) et les espèces végétales qui les occupent.
DESTRUCTION DE L’HABITAT D’ESPECES :
Le défrichement d’un milieu naturel ou semi naturel a nécessairement des conséquences sur
l’intégrité des habitats utilisés par les espèces pour l’accomplissement des cycles biologiques.
Les emprises des travaux peuvent avoir des influences négatives pour des espèces à petit
territoire. Celles-ci verront leur milieu de prédilection, à savoir leur territoire de reproduction ou
encore leur territoire de chasse, amputé ou détruit et seront forcées de chercher ailleurs un
nouveau territoire avec les difficultés que cela représente (existence ou non d’un habitat similaire,
problèmes de compétition intra spécifique, disponibilité alimentaire, substrat convenable…).
DESTRUCTION D’INDIVIDUS :
Il est probable que les travaux auront des impacts directs sur la faune présente et causeront la
perte d’individus. Des travaux en période de reproduction auront un impact plus fort sur la faune
parce qu’ils toucheront aussi les oiseaux (destruction des nids, des œufs et des oisillons). Cet
impact est d’autant plus important s’il affecte des espèces dont la conservation est menacée.
DERANGEMENT :
L’augmentation de l’activité engendrée par le chantier (bruit, circulation d’engins,…) peut avoir
pour conséquence d’effaroucher les espèces les plus sensibles et les amener à déserter les
abords du site.
Cela peut se produire pour des espèces particulièrement farouches qui ont besoin d’une certaine
tranquillité et d’une certaine distance vis-à-vis des activités humaines et qui sont localisées à
l’heure actuelle à distance de la route départementale 907. Non concernées directement par le
défrichement, celui-ci peut donc augmenter la zone d’exclusion de présence de ces espèces.
ALTERATION DES FONCTIONNALITES :
Le défrichement au sein du milieu naturel peut modifier l’utilisation du site par les espèces. En
particulier pour les mouvements fonctionnels… La modification des fonctionnalités des
écosystèmes est difficile à appréhender dans sa totalité mais est bien connue à travers de
multiples exemples. En ce sens, l’écologie du paysage peut aider à évaluer cet impact.
Le défrichement entraine un effet de césure important dans le corridor longitudinal formé par la
Durance et sa ripisylve qui constitue l’un des principaux enjeux de la zone d’étude.
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque
Figure 162 : Illustration de la ripisylve à proximité du pont suspendu existant
Ceci est valable des deux côtés de l’ouvrage d’art mais encore plus préjudiciable en rive
gauche où la fonctionnalité actuelle est réelle (ripisylve uniquement fragmentée au niveau de
l’actuel pont, de bonne composition, se développant même à proximité du pont suspendu). Elle
assure aujourd’hui un rôle de corridor pour un certain nombre d’espèces.

Habitat
forestier
A
Peupleraie
noire et
Saulaie
blanche
pénétrées par
l’Acacia
B
Peupleraie
noire et
arbres
d’alignements
C
Peupleraie
noire
pénétrée par
l’Acacia
Evaluation des impacts sur les habitats forestiers
Niveau
d’enjeu global
Type d’impact
Superficie maximale
concernée par le
Représentativité
projet de
(%)
défrichement (m²)
Niveau
d’impact global
Destruction directe, totale et
permanente de l’habitat
forestier (pédofaune,
pédoflore, du couvert végétal)
Assez fort
Altération indirecte et durable
des marges (effet lisière,
modification de l’apport de
lumière dans le sous-bois et
déstructuration des cortèges
biologiques des sols, des
cortèges floristiques, chablis,
blessures, dégradations des
houppiers contigus)
4 450
35
Assez fort
Assez fort
5 000
39,4
Assez fort
2 430
19,1
Tableau 56: Bilan des impacts sur les habitats forestiers
ASM /12581-Etude d’impact_V5
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CONSEIL DEPAR TEMEN TAL DES ALPES DE H AU TE P ROVENCE
Reconstruction du pont de Manosque

Evaluation des impacts sur les autres habitats
Le défrichement en lui-même n’entraînera aucun impact sur les autres habitats identifiés dans
l’aire d’étude. Ces derniers sont considérés dans le cadre du volet milieu naturel de l’étude
d’impact où l’ensemble du projet est pris en compte.

Evaluation des impacts sur les espèces faunistiques et floristiques
Sont considérées ci-après uniquement les espèces forestières ou ubiquistes ou susceptibles d’être
rencontrées en zone boisée pour l’accomplissement de tout ou partie de leur cycle biologique (y
compris alimentation).
Sont traités ici uniquement les impacts liés au défrichement.
Le tableau suivant présente et évalue les impacts pressenties sur les espèces faunistiques d’intérêt
patrimonial et/ou règlementaire.
Groupes
Espèces
Rainette méridionale et
Crapaud calamite
Faible
Transit, phase terrestre
Type d’impact
Niveau global d’impact
Destruction d’individus en phase
chantier
Négligeable
Faible
Amphibiens
Grenouille rieuse
Reptiles
Statut et niveau d’enjeu
global
Lézard vert, Lézard des
murailles, Couleuvre à
collier…
Milan noir
Huppe fasciée
Zone de reproduction
marginale, faibles
effectifs
Destruction d’habitats (phase
terrestre)
Faible
Destruction d’individus
Négligeable
Avérées ou potentielles
Destruction d’habitat de reproduction
et d’alimentation
Effectifs peu significatifs
Faible
Alimentation et survol
fonctionnel
Dérangement lors des phases de
travaux des couples situés en dehors
de la zone d’étude (bruit,
fréquentation)
Faible
Modéré
Destruction potentielle d’individus lors
du chantier
Nicheur en forêt.
Destruction et modification d’une partie
de l’habitat fonctionnel
Effectifs peu significatifs
Faible
Dérangement lors des phases de
travaux
Avifaune
Faible
Oiseaux communs
Reproduction, transit et
alimentation
Destruction d’individus
Faible
Destruction d’habitat de reproduction,
d’alimentation et de transit
Effectifs non significatifs (notamment
au regard de la proximité des zones
boisées avec la RD907, infrastructure
routière existante qui provoque une
gêne acoustique pour les chanteurs)
Dérangement en phase travaux
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Reconstruction du pont de Manosque
Groupes
Espèces
Ecureuil roux
Statut et niveau d’enjeu
global
Type d’impact
Faible
Dérangement en phase travaux
Avéré en déplacement et
alimentation
Altération significative des habitats
d’espèce en amont (rive gauche) du
pont (Saules, etc.)
Niveau global d’impact
Faible
Reproduction potentielle
Mammifères
Modéré
Castor d’Europe
Minioptère de Schreibers
Présent sur ce secteur de Altération globale d’une zone exploitée
irrégulièrement en alimentation par
manière régulière en
l’espèce
déplacement et
alimentation
Destruction d’habitats d’espèce
Assez fort
(ripisylve)
Présent essentiellement
Rupture des corridors écologiques
en déplacement. Pas de relatifs aux boisements rivulaires de la
gîte potentiel.
Durance
Faible
Modéré
Assez fort
Petit murin / Grand murin
Chiroptères
Présents
vraisemblablement en
déplacement sur l’axe
Durancien. Un individu a
été retrouvé mort
suspendu sous l’ouvrage
existant
Assez fort
Molosse de Cestoni,
Vespère de Savi
Espèces arboricoles :
Chasse et transit
Modéré
Destruction d’habitats rivulaires
favorables à l’activité de chasse
Rupture des corridors écologiques
relatifs aux boisements rivulaires de la
Durance
Négligeable
Faible
Faible
Pipistrelles de Kuhl,
Chasse et transit avec
commune et pygmée, Murin possibilité de gîte (arbres
de Daubenton
favorables)
Modéré
Espèce arboricole : Noctule
de Leisler
Chasse et transit avec
possibilité de gîte (arbres
favorables)
Modéré
Tableau 57 : Tableau des impacts sur la faune à enjeu patrimonial et règlementaire
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Reconstruction du pont de Manosque
6.6.3 Proposition de mesures de suppression et de réduction d’atteintes
L’article L 122-1 du Code de l’Environnement prévoit trois types de mesures : « les mesures
destinées à éviter, réduire et, lorsque c’est possible, compenser les effets négatifs notables du
projet sur l’environnement… ».
Il convient donc, suite à l’appréciation des impacts, de proposer des mesures de suppression ou
de réduction des impacts préalablement cités. Suite à cette étape, une nouvelle appréciation des
impacts est nécessaire en tenant compte de l’application des mesures d’atténuation et les
impacts résiduels examinés. Si ces derniers sont finalement vecteurs d’atteintes majeures, des
mesures compensatoires seront évoquées.

Typologie des mesures
LES MESURES DE SUPPRESSION
La suppression d’un impact implique parfois la modification du projet initial telle qu’un
changement de site d’implantation. Certaines mesures très simples peuvent supprimer
totalement un impact comme, par exemple, le choix d’une saison particulière pour l’exécution des
travaux.
LES MESURES DE REDUCTION
Lorsque la suppression n’est pas possible pour des raisons techniques ou économiques, on
recherche au plus possible la réduction des impacts. Il s’agit généralement de mesures de
précaution pendant la phase de travaux (limitation de l’emprise, planification et suivi de chantier
…) ou de mesures de restauration du milieu ou de certaines de ses fonctionnalités écologiques
(revégétalisation, passage à faune…).
LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Les mesures d’accompagnement visent à insérer au mieux le projet dans l’environnement, en
tenant compte par exemple du contexte local et des possibilités offertes pour agir en faveur de
l’environnement.

Propositions de mesures de réduction / suppression
Les prescriptions suivantes sont conformes au dossier d’incidences Natura 2000 et au volet milieu
naturel de l’étude d’impact. Ne sont repris ici que les éléments relatifs aux habitats et espèces
forestières.

Phasage des travaux
Code mesure : R2
Objectifs de la
mesure
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique des espèces
Ce type de mesure vise à définir un calendrier de préparation et de réalisation des travaux qui tienne compte
des enjeux locaux de l’ensemble des espèces à enjeux présentes dans et aux abords immédiats de la zone
d’emprise. Néanmoins au regard de la durée importante des travaux dans leur ensemble (ne concerne pas
uniquement le défrichement), tous les enjeux ne pourront pas être évités uniquement grâce à la mise en
place d’un calendrier d’intervention. Des aménagements du calendrier de chantier doivent être réalisés
afin d’éviter les périodes de reproduction des espèces de plus forts enjeux et/ou les plus sensibles /
vulnérables aux travaux envisagés. A cet effet, une phase de concertation importante a été engagée,
faisant intervenir maître d’ouvrage et spécialistes sollicités (hydrogéologues, architectes, naturalistes,
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R2
Elaboration d’un phasage des travaux en fonction du calendrier biologique des espèces
hydrauliciens…). Elle a consisté en un découpage de l’ensemble des travaux par phase (8 phases ont ainsi
été décomptées, cf. planning des travaux).
Suivant l’organisation globale des travaux, le défrichement est inclus dans la phase préparatoire des travaux
qui concerne le lit de la Durance (création des pistes) ainsi que le déboisement de différents secteurs (pistes
d’accès, zones à enrocher…). Au regard des impacts du défrichement sur la faune, des discussions et une
phase de concertation ont été engagées afin de tenir compte des espèces forestières et en particulier :
-
Modalité technique
de la mesure
Pour les insectes : en l’absence d’enjeux concernant les coléoptères saproxylophages, aucune
restriction calendaire n’est nécessaire ;
Pour les oiseaux, la période optimale pour les travaux doit tenir compte de la période de
reproduction (mars à aout), période qui accueille la quasi totalité des enjeux ornithologiques du
site (Reproduction sous l’ouvrage d’art, sur les iscles et dans boisements rivulaires).
Pour les chiroptères : La Durance et sa ripisylve constituent un axe de déplacement majeur pour les
chiroptères. Aussi, le travail de jour sera privilégié en particulier pendant la phase d’activité des
chauves-souris. Enfin, un certain nombre d’arbres favorables ont été mis en évidence en rive droite.
Une mesure spécifique à cette thématique est développée dans la suite du document. Néanmoins,
au regard du potentiel de gîte, une intervention (coupe de ces arbres) en phase d’hibernation est
à proscrire (de fin octobre à fin février).
Le planning général des travaux est relativement contraint et débute en juillet par les phases préparatoires
pour être certain d’intervenir en rivière en dehors des périodes sensibles pour l’Apron du Rhône (principal
enjeu de la zone d’étude) et d’avoir isolé la zone travaux avant la période de reproduction de l’année
suivante pour cette espèce. Aussi il n’est pas possible de décaler le défrichement préalable à tous travaux.
Il débutera donc en juillet, période encore considérée comme sensible pour l’avifaune.
Il a néanmoins été décidé de ne réaliser le défrichement en juillet que pour la zone de travaux en amont de
l’ouvrage (secteurs A et, B). La zone à l’aval (secteur C), correspondant à une zone d’enrochement, sera
défrichée au moment de la réalisation des enrochements soit en hiver, hors période sensible pour l’avifaune.
Localisation
présumée de la
mesure
Secteur C
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Période optimale
de réalisation
Coût (estimatif)

La proposition de calendrier d’exécution de l’ensemble du projet est compatible avec le plus grand nombre
d’espèces à portée réglementaire (Apron du Rhône, …). Les exigences écologiques des espèces de plus fort
enjeu et de haute sensibilité sont prises en compte en priorité. Pour le défrichement en lui-même l’avifaune
commune est prise en compte dans la mesure du possible, compte tenu de l’organisation générale des
travaux.
Défrichement du secteur C de septembre à février.
Pas de coupe des arbres potentiellement favorables aux chiroptères en phase d’hibernation qui s’étale de
fin octobre à fin février (voir également mesure R6)
Aucun surcoût, intégré dans la conception du projet.
Limitation des emprises du projet au strict nécessaire
Code mesure : R4
Limitation de l’emprise du projet
La situation du projet dans un milieu naturel commande de limiter au maximum l’emprise du projet d’une part
et d’autre par l’emprise chantier afin d’éviter tout débordement intempestif dans les habitats contigus.
Modalité technique
de la mesure
Cette mesure s’applique en priorité sur les secteurs où les enjeux écologiques sont localisés à proximité
immédiate de la zone de travaux et qui vont être impactés par le chantier.
La délimitation stricte des emprises du chantier devra être réalisée afin de ne dépasser sous aucun prétexte
l’emprise chantier. Ce balisage devra être mis en œuvre afin de restreindre au strict minimum les emprises,
en particulier au sein des zones forestières suivantes :
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Reconstruction du pont de Manosque
Code mesure : R4
Limitation de l’emprise du projet
-
Peupleraies noires sèches duranciennes ;
le fossé d’irrigation en rive droite et le boisement dans le lequel il s’insère.
Le schéma de circulation devra faire l’objet de concertation et de validation par une Assistance
environnementale. Les pistes d’accès seront réfléchies dans un souci de moindre impact et durant la phase
chantier aucun débordement ne sera toléré.
La limitation de l’emprise du projet inclus également la limitation des zones à défricher, qui correspond à une
peupleraie noire sèche durancienne non dégradée.
Pour le secteur B localisé en rive gauche et en amont de l’ouvrage, les emprises du défrichement concernent
également pour partie une peupleraie noire sèche durancienne non dégradée (1 075 m²). Le déboisement est
ici prévu dans le but de prévenir les risques d’embâcles au niveau du futur ouvrage et n’a pas vocation à être
aménagé (pas d’enrochement par exemple). Aussi le maître d’ouvrage a décidé de conserver cette partie du
boisement et de réaliser uniquement un abattage des arbres les plus dangereux. Cette mesure permettra de
limiter l’impact initialement prévu sur la peupleraie noire amont, secteur où cette dernière est
particulièrement bien conservée (notamment par rapport au reste de la zone d’emprise).
Concernant les secteurs A et C, les emprises seront limitées par un balisage pour éviter tout débordement du
chantier.
Localisation
présumée de la
mesure
Ce type de mesure concerne l’ensemble des zones déboisées.
Eléments
écologiques
bénéficiant de la
mesure
Habitats d’intérêt communautaire
Ensemble des espèces protégées ou patrimoniales : chiroptères, Castor d’Europe, …
Le choix d’un abattage précis au niveau de la zone amont rive gauche plutôt que d’un défrichement total du
secteur présentant un risque d’embâcle permet d’ores et déjà de limiter les emprises sur la peupleraie noire
sèche durancienne.
Période optimale
de réalisation
Le reste de cette opération devra obligatoirement être réalisée avant le début du chantier et
préférentiellement quelques jours avant le lancement des travaux afin de garantir la pérennité des
emplacements des balisages.
Le coût de cette mesure sera variable en fonction de la longueur du balisage à implanter et de la nature du
balisage réalisé. Il faut compter environ 2 500.00 euros HT, ce coût a été intégré au volet milieu naturel
global.
Coût

Mesure spécifique à la prise en compte des chiroptères si non évitement des arbres favorables
Code mesure : R6
Prise en compte des chiroptères arboricoles
Modalité technique de
la mesure
Dans le cadre de l’état initial, plusieurs saules présentaient des cavités arboricoles favorables à l’accueil de
chiroptères en gîte. Ces arbres ont fait l’objet d’une inspection fine nécessitant l’utilisation de technique de
corde.
Aucun individu de chiroptère, ni même aucune trace de fréquentation ancienne ou récente n’a été
identifié. Ces derniers ne sont donc pas fréquentés.
Néanmoins, par mesure de prévention/précaution et au regard du potentiel qu’ils dégagent, ces sujets
devront faire l’objet d’une prise en compte particulière dans le cadre du défrichement préalable aux
travaux.
Ils seront tout d’abord identifiés au moyen de bombe de couleur couplée à de la rubalise.
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Reconstruction du pont de Manosque
Figure 163 : Pochoir et résultat sur un arbre
Suite à cette opération, chacun des arbres pourra être abattu selon une méthode « douce », c’est-à-dire
couché lentement avec le houppier, afin d’amortir les chocs éventuels. Enfin, celui-ci sera laissé au repos
toute la nuit. Ainsi, les éventuelles espèces présentes pourront fuir mais ne reviendront pas en gîte dans
un arbre couché au sol.
Localisation présumée
de la mesure
Secteur A et ses abords
Eléments écologiques
bénéficiant par la
mesure
En priorité : Chiroptères
De manière indirecte : Oiseaux nicheurs, micromammifères arboricoles
Période optimale de
réalisation
L’abattage des arbres via la méthode douce sera effectué en dehors de la phase de latence des chiroptères
qui est d’octobre à mars. La période idéale est donc d’avril à septembre.

Coût


Utilisation d’un moyen doux d’abattage 1 000 € / jour (ce coût a été intégré au volet milieu naturel
global)
Mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage : aucun surcout spécifique à cette intervention (inclus
dans la prestation générale)
Mesure spécifique à la prise en compte du rôle fonctionnel de la ripisylve
Code
mesure : A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
Modalité
technique de
la mesure
Le défrichement occasionné par l’ouvrage d’art ainsi que les enrochements nécessaires provoquera une césure dans
le corridor majeur que constitue la ripisylve de la Durance. Cet effet sera d’autant plus impactant en rive gauche, où
la fonctionnalité actuelle est réelle (peu de zones d’activités, moins d’urbanisation…).
Des principes d’aménagement sont donc définis afin d’insérer au mieux le projet dans son environnement. A ce titre,
la ripisylve doit être reconstituée.
Une partie des sujets abattus devront être remplacés, afin d’assurer la continuité verte de la ripisylve.
L’objectif est de transplanter les arbres situés sous emprise chantier au sein d’un espace favorable à leur
développement et permettant d’améliorer rapidement la structure spatiale du corridor ripisylvatique.
La seule possibilité est donc d’implanter des individus déjà développés. En outre, aucune espèce ne devra être
introduite. La reconstitution de la ripisylve doit se faire uniquement à partir d’essences locales.
L’itinéraire technique suivant est proposé.
Avant travaux
délimitation claire des emprises à défricher (se limiter au strict minimum), puis identification des sujets à
transplanter. Il s’agit d’individus présentant une bonne vigueur, d’un diamètre compris entre 10 et 30 cm (audelà les capacités de reprise sont difficilement garanties)
mobilisation du matériel biologique du site : les peupliers blancs, peupliers noirs et saules blancs inscrits sous
emprise projet feront l’objet d’une transplantation ; évitant ainsi, les risques de pollution génétique des
populations de peuplier présentes sur le site par introduction de souches exotiques :
préparation racinaire : cernage partiel des racines une année avant la transplantation afin de
répartir dans le temps le traumatisme subi par l'arbre afin de lui permettre de réagir au mieux. Au
regard du planning des travaux, le cernage ne pourra être réalisé que sur une partie des sujets
concernés (ceux qui seront prélevés sur la partie aval en berge gauche, au niveau des futurs
enrochements qui seront réalisés plus tard dans le déroulement des travaux).
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Code
mesure : A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
-
-
-
transplantation en période de faible activité (novembre-janvier) ; privilégier le transfert des
Peuplier noir et Peuplier blanc (Populus nigra, P. alba) entre 30 et 60 individus (à définir plus
précisément fonction des contraintes techniques d’accessibilité) ;
rapport de tailles : diamètre de motte supérieur ou égal à 10 fois le diamètre de l'arbre mesuré à
1 mètre du sol ;
transfert à privilégier par machine spécialisée transplanteuse (motte de 1,5 m à 2,4 m de diamètre
maintenue stable) si la topographie le permet auquel cas il est possible de réaliser des mottes avec
pelle mécanique (ceinture par grillage, mise en place d’un plancher rigide de levage…) ;
disposition des individus sur la zone d’accueil de manière aléatoire.
Exemple de transplantation d’arbre adulte petit gabarit (exemple annexe 8)
Une fois les transplantations effectuées, un suivi sera réalisé les deux premières années avec alimentation en eau
en période de sécheresse.
En complément, des boutures de peupliers noirs (à partir uniquement d’essences locales) seront réalisées au tout
début du chantier et mises en pépinière le temps des travaux (soit environ 2 ans). A l’issue des travaux, ces arbres en
développement seront alors plantés pour obtenir une densité plus importante et / ou pallier à la perte ou l’insuffisance
de développement de certains individus transplantés.
Localisation
présumée de
la mesure
La présence des enrochements à l’aval nécessite l’acquisition d’une partie de la parcelle agricole en rive gauche afin
de recréer un cordon de ripisylve (surface à acquérir : 5 000 m²).
Le site d’accueil est donc issu de la conversion d’un verger de pommier situé en lisière de l’actuelle ripisylve résiduelle
au sud du pont en rive gauche. La transplantation s’effectuera dans la zone alluviale de la Durance où les formations
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Code
mesure : A4
Rétablissement des fonctionnalités de la ripisylve en rive gauche
géologiques qui affleurent correspondent à des alluvions récentes et modernes (Fz) et a toutes les chances de
fonctionner. La proximité géographique entre la zone source et la zone d’accueil garantie ici l’équivalence écologique
des contextes mésologiques.
Eléments
écologiques
bénéficiant
de la mesure
Phytocénoses et zoocénoses au sens large
Périodes
optimales de
réalisation
Avant, pendant et après travaux
Coût
Coût de la transplantation : non évaluable en l’état
Acquisition de la parcelle agricole : Environ 50 000 € (ce coût a été intégré au volet milieu naturel global)
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Figure 164 : Localisation et synthèse des mesures à mettre en œuvre
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Mai 2015/Page 358 sur427
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