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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
• Le Maroc a commencé à récolter les fruits de ses réformes, mais demeure confronté au défi
de relever son niveau de vie au niveau observé dans d’autres pays émergents. La mise en
œuvre de réformes structurelles a amélioré la productivité globale de l’économie et renforcé sa
résilience aux chocs. La conjoncture macroéconomique, caractérisée par une inflation modérée et
des réserves de change confortables, est saine, mais la situation budgétaire demeure préoccupante
à moyen terme.
• La situation macroéconomique s’améliore, et ne soulève pas d’inquiétude à court terme. La
croissance redémarre, et le compte des transactions courantes devrait enregistrer en 2006 son
sixième excédent consécutif. La banque centrale a jusqu’à présent réussi à empêcher que
l’excédent persistant de liquidités n’exerce des pressions inflationnistes. Des données récentes
indiquent que le taux de change du dirham, qui est arrimé à un panier de devises dominé par
l’euro, n’est pas désaligné.
• La situation du secteur bancaire s’est améliorée. Les autorités ont appliqué bon nombre des
recommandations formulées à l’issue de l’évaluation de la stabilité du secteur financier réalisée
en 2003. En particulier, la restructuration des deux banques publiques en difficulté est quasiment
achevée.
Problématiques clés et dialogue de politique économique
• L’assainissement budgétaire une priorité pour le gouvernement. Les autorités ont commencé
à mettre en œuvre leur stratégie budgétaire à moyen terme, et le ratio dette/PIB a diminué. La
réussite et la crédibilité de cette stratégie dépendront à l’avenir de la capacité des autorités à
juguler la hausse de la masse salariale et à réduire le coût budgétaire des subventions énergétiques
et alimentaires. La réforme fiscale est une priorité, non seulement pour améliorer le recouvrement
des recettes, mais aussi pour réduire les distorsions et améliorer le climat des affaires.
• Les autorités devraient saisir l’occasion de la loi de finances de 2007 pour envoyer un signal
fort sur leur détermination à assainir les finances publiques. Un déficit de 3,5% du PIB
semble constituer un objectif réalisable.
• Il reste des inefficacités dans le mécanisme d’intermédiation financière. Les mesures
appliquées par la banque centrale pour améliorer la disponibilité, la fiabilité et la transparence des
informations financières sont utiles à cet égard. La poursuite du développement d’instruments de
financement alternatifs—marchés boursiers et obligataires—et une meilleure mobilisation de
l’épargne institutionnelle permettraient également de renforcer l’intermédiation financière.
• L’intégration du Maroc à l’économie mondiale s’approfondit. Le pays a accompli des progrès
considérables en matière de libéralisation des échanges; il lui faut maintenant lever les derniers
obstacles au commerce et intensifier le commerce des services. Les réformes sectorielles
engagées pour préparer l’économie aux défis de la mondialisation produisent des résultats
positifs; il importe toutefois de veiller à ce que les incitations sectorielles ne créent pas de
distorsions. Les services du FMI sont favorables à l’intention exprimée par les autorités de se
préparer à une transition éventuelle à un régime de change plus flexible. La banque centrale a
commencé à consolider le cadre de la politique monétaire, éventuellement dans l’optique
d’adopter un ciblage de l’inflation à moyen terme. La poursuite de l’assainissement budgétaire et
le développement des marchés monétaire et de change favoriseraient aussi une transition
harmonieuse du régime de change actuel à régime plus flexible.