Dossier de présentation - L`Odyssée des Alternatives

Document de présentation - L’Odyssée des Alternatives Ibn Battûta - Septembre 2016
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La 22e Conférence des Parties sur le changement climatique se
déroulera du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech. Ce premier
rendez-vous après l'Accord de Paris portera notamment sur le
financement et sur les stratégies d'adaptation, deux enjeux primordiaux pour les pays du pourtour
méditerranéen, en première ligne des dérèglements climatiques.
Dans ce contexte, un groupe d'acteurs du changement social a choisi de faire de l'avant-COP22 un
temps fort de mobilisation euro-africaine pour la justice climatique.
Embarqués dans « L'Odyssée des Alternatives », ils traverseront la Méditerranée en 6 escales, du 19
octobre au 11 novembre 2016. Rythmée par des forum citoyens, fêtes des alternatives, cette Odyssée
fera écho aux enjeux de justice sociale, de climat et de migrations ainsi qu'aux solutions qui émergent
déjà sur les rives de la Méditerranée et du Sahel.
Elle constituera un moment fort de capacitation, d'organisation et de soutien aux pratiques de
transition et d'adaptation basée sur les écosystèmes et les communautés.
Crises écologique, économique, politique et sociale en Méditerranée
Comme l'Afrique sub-saharienne, le bassin Méditerranéen est fortement impacté par le changement
climatique. Dans son pourtour, il cumule d'ores et déjà les canicules et les sécheresses qui provoquent
d'importantes pertes de terres arables, la salinisation des nappes et de plus en plus de difficultés
d'accès à l'eau.
Si nous n’infléchissons pas très nettement les trajectoires actuelles d'émission de gaz à effet de serre,
d'ici 35 ans seulement, 290 millions de Méditerranéens pourraient se trouver en situation de pénurie
d'eau douce. Les eaux de surface pourraient se réchauffer de 2 à 4 degrés d'ici à la fin du siècle,
entraînant la perturbation de la vie marine et l'effondrement de l'économie qui y est attachée.
Ayant été un formidable lieu d'échange et de partage, la Méditerranée est également en proie à la
montée de la haine de l'autre et à une vive exacerbation des tensions. De nombreux conflits armés se
déroulent actuellement sur ses rives ou dans son pourtour. Des centaines de milliers de personnes
traversent chaque année l'étendue marine afin de se rendre en Europe. Fuyant l'enfer ou espérant une
vie meilleure, elles y trouvent souvent la mort.
Avivée par une forte croissance démographique et de très importants bouleversements
environnementaux, la conjugaison des crises risque de pousser à bout bien des chaos et des
radicalisations.

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L'émergence d'une forêt de solutions émancipatrices
Face à ces périls, rien n'est encore perdu. En effet, les initiatives salutaires se multiplient. Des
centaines de milliers de personnes sont en action, et grâce à elles, progresse le monde de demain.
En Italie, les citoyen-ne-s ont plébiscité récemment la gestion publique de l'eau lors d'un référendum
national ; tandis que le village de Riace a pu surmonter l'exode rural et le dépérissement de son
économie grâce à l'installation de migrants issus de plus de 20 nationalités extra-européennes.
En Catalogne, les coopératives agricoles ou de logement, les banques du temps et les crèches
associatives contribuent à une intense relocalisation d'une économie se libérant de la
surconsommation et des faillites. Suite à la crise financière ayant durement frappée la population
ibérique et impliqué l'ensemble de son système bancaire, la plateforme des victimes du crédit
immobilier s'est appuyée sur 237 comités locaux, a empêché des centaines d'expulsions et proposé
une loi d'initiative populaire soutenue par de nombreuses municipalités.
En France, l'appropriation d'une multitude de solutions de sobriété & de transition énergétique ainsi
que la demande en faveur d'un tourisme littoral soutenable permettent la création de centaines de
milliers d'emplois, tout en fondant le rejet des forages pétroliers offshore.
En Tunisie, les initiatives d'éducation populaire et d'emploi pour les jeunes, tout comme les
questionnements sur les conséquences sanitaires, économiques et environnementales du tourisme
industriel et de l'extractivisme commencent à poindre.
En Algérie, une cité de 1000 logements écologiquement et socialement responsables est sortie de
terre non loin de Gardaïa. Les iles Habibas composent l'une des centaines d'Aires Marines Protégées
Méditerranéennes, permettant la préservation des écosystèmes et une gestion soutenable des
ressources naturelles ; stratégiques pour les centaines de milliers de foyers vivant de la pèche
artisanale.
Au Maroc, les programmes d'éducation environnementale battent leur plein. Ils accompagnent le
développement des capacités nationales de transport public et de production d'énergies
renouvelables. Un réseau des initiatives agroécologiques vient de voir le jour, tandis que des
collectivités locales se saisissent, elles aussi, des enjeux climatiques et reconfigurent leurs schémas de
développement locaux.
Plus loin au Sénégal, la lutte citoyenne contre l'accaparement des terres se fonde sur une agroécologie
paysanne capable de restaurer la souveraineté alimentaire du pays. Parallèlement, en quelques
années des centaines de milliers d'habitants ont reboisé des dizaines de milliers d'hectares de
mangrove. La revitalisation de ces zones permet une meilleure protection des littoraux face à la
montée de la mer, la préservation de la riziculture, et le retour des ressources halieutiques ; dont la
disparition contribuait jusqu'ici à l'exode des communautés du littoral.

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La COP22 à Marrakech : occasion de souligner les enjeux et de relier les solutions en Méditerranée
La COP22 portera notamment sur la question du financement et du choix des stratégies d'adaptation
aux ravages qu'occasionnent d'ores et déjà le phénomène. Les communautés de première ligne et leurs
soutiens se mobilisent ; tout particulièrement sur le pourtour méditerranéen. Leurs combats face aux
conséquences des dérèglements climatiques annoncent ceux de centaines de millions d'individus qui
subiront des impacts de plus en plus nets dans un avenir proche.
La séquence de mobilisation pré-COP22 fait ainsi converger des thématiques fortes dont les
migrations, la gestion des ressources naturelles, la souveraineté alimentaire, la préservation des
écosystèmes, la défense des droits humains et sociaux, ainsi que la gestion des conflits.
Il est grand temps que les acteurs issus de la base s'unissent d'une façon déterminée pour relever
ensemble le défi de la préservation de leurs biens communs. A l'horizon de la COP22, des dizaines
d'organisations ont choisies de se rassembler au fil d'une vaste action de partage.
Porteurs et soutiens
La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Immigration Développement
Démocratie (IDD), Altercarto, le Centre de Documentation et de Recherche sur les Alternatives Sociales
(CEDRATS), le Forum Démocratique Mondial, Libérons (Nation Océan), ENDA Protection Naturelle,
Alternatiba, l'Associazione Ricreativa e Culturale Italiana (ARCI), l'Université Populaire Mohammed Al El
Hammi, le Réseau Alternatif des Jeunes Tunisie (RAJ), l'Orange Bleue Maghreb, 350.org, ENDA Graf Sahel,
ATTAC France, FairCoop, La Coalition Marocaine pour la Justice Climatique, le Réseau Euro-Maghrébin
Citoyenneté et Culture (REMCC), l'Association de Protection de l'Environnement à Dehiba (APED), la
Région de Tanger, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, Terre et Humanisme Maroc, Les Petits
Débrouillards Maroc, l'Union Marocaine du Travail, la Confédération Démocratique du Travail,
l'Organisation Démocratique du Travail, Les Petits Débrouillards Provence Alpes Côte d'Azur, Stop
Pollution, la Fédération Nationale des Groupements d’Intérêt Économique de Pèche du Sénégal (FENAGIE),
le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux du Sénégal (CNCR), ONG Concept,
l'Union Générale des Travailleurs de Tunisie (UGTT).

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Présentation
L’Odyssée des Alternatives Ibn Battûta.
Du 19 octobre au 10 novembre 2016,
L'Odyssée des Alternatives Ibn Battûta
reliera par la mer et en itinérance 6
escales, de l'Espagne au Maroc. Ces
escales viendront mettre en avant les
grands enjeux (climat, migration, justice
sociale), valoriser les solutions
existantes et dynamiser les partages à
travers le pourtour méditerranéen. Les
escales seront les temps forts de cette
Odyssée, rassemblant des milliers de
personnes sous la forme de forums et de
fêtes des alternatives encourageant le
pouvoir d'agir citoyen. Elles permettront de creuser les problématiques et d'avancer vers une
adaptation au changement climatique basée sur les écosystèmes et les communautés.
De façon générale, il s'agit de faire de ce trajet un moment fort de mobilisation, de mise en lien, de
partage, de capacitation et d'organisation relatif aux enjeux du mouvement pour la justice climatique.
L'Odyssée des Alternatives focalisera son attention sur trois thématiques :
Durant la traversée seront menés des échanges au sujet :
• Des approches connexes au changement climatique mais dont l'importance s'avère
considérable, telles que l'emploi, la préservation des écosystèmes, la souveraineté
alimentaire, les conflits & les migrations ;
• Des pratiques de transition, de résilience et de résistance face au défi climatique ;
• Des méthodes et stratégies d'impact collectif.
Itinéraire et format du parcours maritime
• Six pays ralliés : l'Espagne, la France, l'Italie, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc
• Traversée maritime en voiliers et/ou catamarans et en 6 escales
• Durée : 21 jours
• Période : 19 octobre au 10/11 novembre 2016
• Nombre de participant-e-s : environ une quarantaine de membres d'équipages, des équipes
soutien arrivant en amont de chaque escale, plusieurs milliers de citoyen/nes participants à
chacune.